vendredi 29 novembre 2013

L’Humeur du Centriste. Le bon et le mauvais vote blanc

Le vote blanc peut signifier que l’on a une conscience politique très forte ainsi qu’une connaissance très aiguisée des programmes partisans tout en ne se reconnaissant dans aucun des candidats qui se présentent aux suffrages des électeurs.
Mais il peut aussi signifier, tout simplement, une incapacité de choisir, notamment parce que l’on est totalement ignorant des affaires publiques (bien que ceci n’empêche nullement certains de voter pour un candidat plutôt qu’un autre!).
Dans le premier cas, on est bien dans un acte politique légitime.
Dans le deuxième, on est plutôt dans l’indécision coupable.
Si la reconnaissance de ce vote que viennent d’adopter les députés à l’unanimité (il n’y a même pas eu de bulletin blanc, un comble!) vient d’une initiative centriste, ce n’est sans doute pas pour rien.
Pour les centristes, il s’agit bien de montrer que se déplacer pour voter, fusse pour mettre un bulletin blanc (ou pas de bulletin du tout) dans l’enveloppe, est un acte civique qui doit être reconnu comme tel.
Pour leurs opposants, la reconnaissance d’une incapacité de choisir est bien une caractéristique centriste…
Plus sérieusement, qu’il s’agisse du bon ou mauvais vote blanc, leur reconnaissance est une excellente chose car il permet de comptabiliser ceux qui estiment que voter en démocratie est non seulement un devoir mais une chance sans pour autant qu’ils se sentent contraints par une offre politique qui ne les satisfait pas.
Il s’agit, donc, de dire à tous ceux qui participent aux élections qu’ils font bien partie des partisans de la démocratie dans un pays, la France, où, rappelons-le, le vote n’est pas obligatoire.
Reste à voir, à l’usage, si cette reconnaissance va augmenter le pourcentage du vote blanc, faisant en sorte d’empêcher le vainqueur d’une élection d’obtenir plus de 50% des voix, ce qui, pour certains, risquent de minimiser la victoire et donc la démocratie représentative.
Néanmoins, on pourra rétorquer que les partis politiques devront alors faire en sorte d’avoir une offre adéquate pour éviter le vote blanc.
Si l’unanimité a été obtenue pour cette reconnaissance du blanc, cette belle union de la représentation citoyenne a été battue en brèche dès le résultat obtenu puisque la majorité a décidé – pour des raisons techniques, selon elle – de ne pas appliquer cette décision pour les prochaines municipales.
Tollé dans l’opposition qui estime que cela valorisera le vote pour le Front national.
Car, selon elle, beaucoup d’électeurs (de droite) votent pour l’extrême-droite afin de montrer leur mécontentement au pouvoir en place et parce que le vote blanc n’est pas pris en compte.
Si cela était le cas, le FN serait à la baisse et serait moins menaçant pour les listes de droite lors du premier tour.
On attend de voir si un sondage public confirme cette thèse.

Centristement vôtre,


Le Centriste