jeudi 2 avril 2020

Vues du Centre. Covid19: Les mensonges de la Chine et son instrumentalisation de l’épidémie contre la démocratie

Xi Jinping
Par Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.

Ce n’est pas 3500 morts qui seraient morts du covid19 dans la province chinoise du Hubei mais peut-être 40000 ou plus!
Depuis plusieurs semaines, les spécialistes nous alertent sur les bobards des dirigeants Parti communiste chinois à propos du bilan d’une épidémie qui, ne l’oublions pas, a commencé chez eux suite à leur incurie et aux déficiences du système sanitaire du pays puis s’est propagé dans le monde à une vitesse foudroyante à cause, notamment, de l’impéritie de la bureaucratie d’un pays totalitaire et les mensonges d’Etat.
Mais Pékin – tout comme pour la tromperie éhontée et systématique depuis des années des chiffres sur la croissance économique chinoise – a, pour l’instant, réussi son opération désinformation en la matière ou de «fake news» si vous préférez.
Les autorités ont été ainsi capable de faire croire à une Humanité désemparée qui n’attend qu’une chose, que l’on puisse éradiquer le covid19, qu’elles avaient pu contrôler l’épidémie et sa diffusion dès le départ puis de s’en être débarrassées, démontrant la supériorité du modèle chinois sur l’occidental et, bien entendu, démocratique.
Pourquoi cette instrumentalisation indigne, dangereuse et irresponsable?
Pour des raisons à la fois de politique intérieure que de politique étrangère.
En ce qui concerne la population chinoise, les autocrates du PCC ont voulu éteindre tout questionnement sur leur responsabilité dès le départ et empêcher toute critique et tout mécontentement social.
Mais, il faut se rappeler que leur premier réflexe a été de cacher, comme le fait tout pouvoir totalitaire, l’existence d’un problème, en l’occurrence d’une épidémie et de s’en prendre à tous ceux qui en parlaient et alertaient le monde sur sa propagation et sa dangerosité.
Ce n’est que contraints et forcés par son ampleur qu’ils ont du se résoudre à avouer son réalité et à prendre des mesures spectaculaires pour l’enrayer mais aussi démontrer leur capacité à la combattre.
Une opération qui relevait tout autant de la santé que de la propagande.
Mais il fallait également montrer à la planète toute entière que la Chine était bien la grande puissance que les communistes prétendent qu’elle est et que son régime est le plus adapté au monde d’aujourd’hui.
D’où une communication indécente sur sa «victoire» sur le virus et toute sa diplomatie «humanitaire» qu’elle déploie depuis ce prétendu triomphe en proposant d’aider tous les pays qu’elle a aidés à infecter…
Et si ce stratagème marche, elle pourra revendiquer une place encore plus centrale dans le monde d’après et installer un peu plus son modèle comme la seule et véritable alternance à celui de la démocratie libérale qu’elle affirme être depuis longtemps périmé et à bout de souffle, désormais en décomposition selon elle.
C’est pourquoi nous ne devons pas entrer dans le jeu des communistes chinois et réagir, comme le font actuellement nombre de médias, d’experts (de la Chine et de la médecine), de politiques et d’intellectuels pour dénoncer ces mensonges et cette instrumentalisation.
Parce que, politiquement parlant, l’enjeu de l’après-crise risque d’être d’une importance cruciale pour l’avenir de la liberté sur la planète et sur la montée des régimes totalitaires qui, avec leur propagande, essaie de nous faire croire qu’il n’y a qu’eux qui sont efficaces, oubliant qu’ils sont souvent à l’origine des désastres et des tourmentes qu’ils affirment faussement être les mieux à même de dompter et, ce, dans tous les domaines et pas seulement en matière de santé.
Il est à noter que toutes les autocraties et dictatures du monde ont emboité le pas aux communistes chinois en niant la réalité de l’épidémie sur leur territoire ou, comme l’a fait Vladimir Poutine, offrant l’«aide» de la Russie, évidemment «désintéressée», à des pays comme l’Italie et… les Etats-Unis.
Oui, le danger n’est pas un fantasme mais est bien réel.

Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella