samedi 19 mars 2016

Actualités du Centre. Morin enfonce Lagarde, annonce le décès de l’UDI et rêve d’un parti central fantaisiste

Dans une interview quelque peu surréaliste au quotidien Le Monde mais qui contient déjà nombre de ses positions actuelles, Hervé Morin continue à enfoncer Jean-Christophe Lagarde en le reléguant au rôle de président qui ne préside rien (sauf peut-être la Fed, Force européenne démocrate, composante de l’UDI qu’il dirige), plus, qui obéit à ses ordres (comme demander une négociation à LR pour les primaires), à annoncer une nouvelle formation centriste après les scrutins de 2007 (donc la mort de l’UDI) et à «rêver» d’un parti «central» impossible qui réunirait 60% des électeurs et qui irait de Nicolas Sarkozy à… Manuel Valls!
Sans oublier, qu’il appelle encore une fois Jean-Louis Borloo à se présenter à la primaire de LR à laquelle il estime que l’UDI peut encore participer alors que Lagarde a dit tout le contraire et qu’il veut construire son nouveau parti centriste avec François Bayrou, deux hommes qui n’apprécient guère le nouveau président de la région Normandie et, qui plus est, seraient ses chefs dans les cas de figure qu’il a évoqués, ce que justement il vivait mal à l’époque où il travaillait sous leurs ordres.
On le voit, le président du Nouveau centre ne se refuse rien que ce soit en s’intronisant le vrai chef de l’UDI tout en indiquant que cette formation n’existera plus dans un peu plus d’un an et que celle qui la remplacera gouvernera avec Sarkozy et Valls dans une même majorité présidentielle en comprenant Borloo et Bayrou.
Ce qui est le plus intéressant dans ces propos c’est, d’une part, leur côté acadabrantesque mais surtout leur finalité.
Acadabrantesque car, comme on vient de le voir, la plupart n’ont aucune réalité tout court ou politique: le retour de Borloo (qui n’est plus annoncé comme les fois précédentes mais seulement souhaité désormais); la présence dans un même parti de Nicolas Sarkozy, François Bayrou et Manuel Valls (!); le fait de dire que le «rêve» du Centre est de constituer une formation «centrale» alors que cette dilution serait au contraire mortifère pour le Centrisme et les centristes qui s’y trouveraient comme l’a prouvé l’UMP et aujourd’hui LR (les partis centristes peuvent en revanche constituer un axe central avec d’autres formations, ce qu’il repousse).
De même que cet appel à l’absence d’une candidature unique de l’UDI à la primaire de LR si elle y participe – et ce uniquement pour empêcher Lagarde de l’être – alors qu’il estime que Jean-Louis Borloo serait le seul candidat légitime à représenter cette même UDI à cette primaire s’il revenait en politique…
On peut encore parler de sa position commune avec Jean-Christophe Lagarde d’appeler les militants de l’UDI qui sont en train de voter en vue du Congrès du 20 mars à Versailles sur la présidentielle de refuser la participation à la primaire de LR.
Mais c’est pour ajouter immédiatement qu’il faudra y participer par la suite, dès que LR sifflera le rassemblement.
Ce n’est sans doute pas l’honneur d’un politique de dire tellement d’aberrations et de contre-vérités.
Mais cela sert la réelle finalité de tout ce charabia qui se contredit sans cesse, détruire Lagarde et l’UDI avec sans doute, en plus, quelque ambition de diriger le Centre et de trouver une bonne place au gouvernement.
Dans sa haine de Jean-Christophe Lagarde mais aussi de l’UDI qu’il n’a pas voulu, qu’il a combattu avant de devoir s’y rallier, Hervé Morin se soucie peu de savoir si ce qu’il dit à un sens.
L’important pour lui est que cela ait du sens personnel
Le temps de sa vengeance a sonné et il estime avoir des chances de l’assouvir.