samedi 20 mars 2021

Vues du Centre. Félicitons un président américain qui dit ses quatre vérités aux crapules du monde entier

Par Aris de Hesselin

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.          
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.

Vladimir Poutine & Xi Jinping

Le centriste Joe Biden a accusé Poutine, qui a encore tenté de faire élire Trump en 2020 avec ses fake news, d’être un tueur, ce qu’il est.

Il a accusé la Chine de Xi, par ailleurs fossoyeuse de la démocratie à Hongkong, de génocide des Ouïghours, ce qui est le cas.

Il a accusé les généraux birmans d’assassiner leur peuple, ce qu’ils font.

Qu’est-ce que c’est rafraichissant de voir le président de la première démocratie mondiale parler aussi directement des droits de l’humain à tous dictateurs et autocrates de la planète.

Et de les voir répondre avec agressivité ne fait que confirmer ce qu’ils font et qui ils sont.

Et à ceux qui penseraient qu’il s’agit d’une naïveté coupable d’un nouveau président qui, venant de prendre ses fonctions, voudrait une planète de bisounours et qui pense qu’en faisant la leçon à des tueurs, des assassins et des génocidaires, il va y parvenir demain, ils ont tout faux.

Car Joe Biden est un grand spécialiste des questions internationales à l’opposé de Trump, W Bush et même Obama.

Il est un des meilleurs experts parmi les politiques étasuniens.

Il a été, en outre, président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat et un de ses principaux membres pendant des années.

Il connait la situation du monde et sait de quoi il parle.

Il connait Poutine et Xi personnellement.

D’où ses propos qui prennent une dimension supplémentaire.

D’ailleurs à voir les réactions des dictateurs et autocrates du monde entier aux propos de Joe Biden, on voit bien qu’ils les prennent au sérieux.

Ils ont même fait donner de la voix tous leurs porteurs d’eau pathétiques et idiots utiles qui sont leurs sous-fifres dans le monde entier pour s’offusquer des vérités énoncées par Biden.

En revanche, on est surpris des commentaires de certains médias qui renvoient dos à dos le président d’une démocratie et les dirigeants de dictatures et d’autocraties, comme si une parole en valait une autre alors que les preuves sont bien là, évidentes, incontournables, preuves que seuls des imbéciles ne voient pas.

Ces mêmes imbéciles étaient ceux qui donnaient du crédit aux propos des dictateurs des années 1930 qui juraient qu’ils étaient des grands pacifistes et des défenseurs de l’humanisme.

Cinquante millions de morts plus tard, leurs descendants n’ont toujours rien compris.

En attendant, tous les démocrates, tous les humanistes, tous les centristes ne peuvent faire qu’une chose, féliciter Joe Biden tout en l’encourageant à aller plus loin, aussi loin que sa fonction lui permet d’aller.

Par exemple, avec l’Arabie Saoudite et son prochain roi, Mohammed ben Salmane, qui a commandité le meurtre du journaliste saoudo-américain, Jamal Kashoggi.

Car, bien qu’il ait été très critique envers le régime féodal du pays et des agissements de Ben Salmane, les sanctions prises par les Etats-Unis n’ont pas été à la hauteur de l’indignation de Biden.

Mais à ceux qui s’émeuvent d’un certain «deux poids, deux mesures», rappelons qu’aucune sanction n’a été prise à l’encontre de Vladimir Poutine et de Xi Jinping.

Reste que le discours est là et c’est déjà quelque chose d’important pour ceux qui savent comment fonctionnent les relations internationales.

Enfin, je recommande vivement à notre président, Emmanuel Macron, de s’inspirer de son homologue étasunien, lui qui a été un peu frileux jusqu’à présent face aux crapules suscitées et d’autres.

Aris de Hesselin

 

 

Vues du Centre. Covid19: non seulement la critique est aisée mais souvent malhonnête

Par Jean-François Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

«Le pari raté», «accusé d’avoir raté son pari», «la calamiteuse semaine», les médias anti-Macron s’en donnent à cœur joie après le reconfinement partiel du pays par le président de la république.

Et l’opposition d’entonner une fois de plus le cœur des reproches et des attaques en incompétence du gouvernement centriste.

Encore une fois, «la critique est aisée mais l’art est difficile» comme l’écrivait le dramaturge Philippe Néricault Destouches en 1732.

Sans doute que journalistes et politiciens préfèrent la citation de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais écrite quelques années plus tard, en 1778, «sans liberté de blâmer, il n’est pas d’éloges flatteurs» sauf que les éloges sont en l’espèce toujours absents…

Mais, rassurons-nous, si l’on peut le dire ainsi, tous les médias ainsi que toutes les oppositions dans les pays démocratiques sont au diapason de ce qui se passe en France.

Au moindre décès, à la moindre variation du virus, au moindre changement de temps et de température, les critiques pleuvent sur la gestion de la pandémie.

Si l’on ne parlait pas de millions de morts, on pourrait rire de certains d’entre eux, inénarrables et ridicules bouffons qui viennent nous dire et écrire systématiquement le contraire de ce que vient de décider le pouvoir en place.

Quant il reconfine, ils s’offusquent des atteintes aux libertés, à la disparition de la démocratie parce que l’on ne peut plus aller chez le coiffeur ou boire une pression au comptoir et, les mêmes, quand il rouvre les activités, s’indignent de l’irresponsabilité qui va engorger les salles de réanimation et plonger le pays dans la catastrophe sanitaire!

A chaque décision venue du gouvernement, reviennent les plaideurs de l’inverse et les censeurs systématiques.

Ah! les tartuffes comme dirait monsieur de Molière…

Ils seraient bien inspirés de faire leur cette constatation d’un médecin sur une chaine d’information en continu alors que la journaliste tentait de lui faire critiquer le gouvernement, juste comme ça, par plaisir malsain:

«Ce qui est sûr avec ce virus, c’est qu’on l’est sûr de rien.»

Oui, voilà une phrase de sagesse qui ne veut rien excuser, seulement expliquer que l’on navigue souvent à vue avec la covid19 comme on l’a fait, au départ, avec le VIH pour le sida ou le virus Ebola.

Et d’enchaîner:

«C’est facile après coup de critiquer les décisions prises.»

Non pas que les gouvernements dont celui de la France fassent et aient fait toujours bien, loin de là.

Certaines de ces décisions n’étaient pas les bonnes, in fine.

Mais il faut aussi rester dans le contexte et rendre à César ce qui lui appartient, c’est-à-dire que l’on ne peut critiquer des mesures, qui paraissaient légitimes au moment où elles ont été adoptées, mais que la connaissance du virus ou l’évolution de la situation épidémique ont contredites.

Dans une situation de crise sanitaire, il est bon que la parole demeure libre pour éviter les possibles dérapages mais il est tout aussi bon que chacun se responsabilise pour éviter d’autres types de dérapages comme la remise en cause systématique de la parole gouvernementale uniquement pour la critiquer au risque de créer des comportements irresponsables et des contestations partisanes.

En rendant visite aux experts des épidémies à Atlanta, au CDC, Joe Biden, le président américain et centriste, s’est félicité que, aux Etats-Unis, la science était de retour après les élucubrations de son prédécesseur sur l’épidémie qui ont eu pour conséquence désastreuse que son pays est celui qui compte le plus de morts dans le monde.

S’appuyer sur ses connaissances et ses découvertes pour analyser la situation et les décisions gouvernementales prises, voilà comment nos commentateurs contempteurs devraient agir s’ils pensaient d’abord au bien des populations et non à leur taux d’écoute et à leur popularité.

Mais peuvent-ils relever le défi?!

 

Jean-François Borrou