samedi 20 mars 2021

Vues du Centre. Covid19: non seulement la critique est aisée mais souvent malhonnête

Par Jean-François Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

«Le pari raté», «accusé d’avoir raté son pari», «la calamiteuse semaine», les médias anti-Macron s’en donnent à cœur joie après le reconfinement partiel du pays par le président de la république.

Et l’opposition d’entonner une fois de plus le cœur des reproches et des attaques en incompétence du gouvernement centriste.

Encore une fois, «la critique est aisée mais l’art est difficile» comme l’écrivait le dramaturge Philippe Néricault Destouches en 1732.

Sans doute que journalistes et politiciens préfèrent la citation de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais écrite quelques années plus tard, en 1778, «sans liberté de blâmer, il n’est pas d’éloges flatteurs» sauf que les éloges sont en l’espèce toujours absents…

Mais, rassurons-nous, si l’on peut le dire ainsi, tous les médias ainsi que toutes les oppositions dans les pays démocratiques sont au diapason de ce qui se passe en France.

Au moindre décès, à la moindre variation du virus, au moindre changement de temps et de température, les critiques pleuvent sur la gestion de la pandémie.

Si l’on ne parlait pas de millions de morts, on pourrait rire de certains d’entre eux, inénarrables et ridicules bouffons qui viennent nous dire et écrire systématiquement le contraire de ce que vient de décider le pouvoir en place.

Quant il reconfine, ils s’offusquent des atteintes aux libertés, à la disparition de la démocratie parce que l’on ne peut plus aller chez le coiffeur ou boire une pression au comptoir et, les mêmes, quand il rouvre les activités, s’indignent de l’irresponsabilité qui va engorger les salles de réanimation et plonger le pays dans la catastrophe sanitaire!

A chaque décision venue du gouvernement, reviennent les plaideurs de l’inverse et les censeurs systématiques.

Ah! les tartuffes comme dirait monsieur de Molière…

Ils seraient bien inspirés de faire leur cette constatation d’un médecin sur une chaine d’information en continu alors que la journaliste tentait de lui faire critiquer le gouvernement, juste comme ça, par plaisir malsain:

«Ce qui est sûr avec ce virus, c’est qu’on l’est sûr de rien.»

Oui, voilà une phrase de sagesse qui ne veut rien excuser, seulement expliquer que l’on navigue souvent à vue avec la covid19 comme on l’a fait, au départ, avec le VIH pour le sida ou le virus Ebola.

Et d’enchaîner:

«C’est facile après coup de critiquer les décisions prises.»

Non pas que les gouvernements dont celui de la France fassent et aient fait toujours bien, loin de là.

Certaines de ces décisions n’étaient pas les bonnes, in fine.

Mais il faut aussi rester dans le contexte et rendre à César ce qui lui appartient, c’est-à-dire que l’on ne peut critiquer des mesures, qui paraissaient légitimes au moment où elles ont été adoptées, mais que la connaissance du virus ou l’évolution de la situation épidémique ont contredites.

Dans une situation de crise sanitaire, il est bon que la parole demeure libre pour éviter les possibles dérapages mais il est tout aussi bon que chacun se responsabilise pour éviter d’autres types de dérapages comme la remise en cause systématique de la parole gouvernementale uniquement pour la critiquer au risque de créer des comportements irresponsables et des contestations partisanes.

En rendant visite aux experts des épidémies à Atlanta, au CDC, Joe Biden, le président américain et centriste, s’est félicité que, aux Etats-Unis, la science était de retour après les élucubrations de son prédécesseur sur l’épidémie qui ont eu pour conséquence désastreuse que son pays est celui qui compte le plus de morts dans le monde.

S’appuyer sur ses connaissances et ses découvertes pour analyser la situation et les décisions gouvernementales prises, voilà comment nos commentateurs contempteurs devraient agir s’ils pensaient d’abord au bien des populations et non à leur taux d’écoute et à leur popularité.

Mais peuvent-ils relever le défi?!

 

Jean-François Borrou

 

 

 

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