dimanche 16 avril 2023

Propos centristes. France – Axe central / G7 climat & environnement / Dépenser plus pour notre défense / Guerre de Poutine contre l’Ukraine / Promulgation de la réforme des retraites / Lutte contre l’inflation / Lutte contre le RN / Programme de la majorité…

Voici une sélection, ce 16 avril 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> La pollution plastique détruit notre biodiversité et notre santé. Par l'économie circulaire, par 100 % de plastique recyclable et recyclé, par l’innovation et la recherche d’alternatives, nous œuvrons pour y mettre fin. Et nous mobilisons nos partenaires. Zéro pollution plastique en 2040 : tous les pays du G7 y sont désormais engagés ! À Paris, fin mai, nous ferons avancer un projet historique : un traité international légalement contraignant pour mettre fin à la pollution plastique. En ralliant le monde entier à ce traité, nous pourrons véritablement changer la donne.

> 5 ans pour faire revivre Notre-Dame. C'est titanesque. Nous sommes en train de le faire. Artisans, restaurateurs, ouvriers et compagnons, toutes les équipes sur place nous l'ont assuré à nouveau ce matin : nous serons au rendez-vous de 2024 !
Notre-Dame de Paris va revivre. Et parce qu'elle est une part de notre destin national, de notre Histoire, parce qu'elle a encore tant à montrer, je suis favorable à ce qu'une réflexion s'engage sur la création d’un musée qui lui sera dédié.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> La période qui s’ouvre doit être celle de la construction commune. Les Français nous ont demandé de trouver des compromis. C’est avec les territoires, les partenaires sociaux et toutes les bonnes volontés, que nous devons relever ce défi démocratique devant nous.

> Face à l’ampleur des défis à venir et aux attentes de nos concitoyens, c’est par l’échange, la concertation et le dialogue social que nous pourrons réussir.

> Le Conseil constitutionnel a jugé, tant sur le fond que sur la procédure, la réforme conforme à notre Constitution. Le texte arrive à la fin de son processus démocratique. Ce soir, il n’y a ni vainqueur, ni vaincu.
Pour préserver notre système par répartition, cette réforme demande des efforts aux Français qui le peuvent. Mais elle comporte aussi de nombreuses avancées :
- Pour 1,8 million de retraités, dont 1 million de femmes, cette réforme permettra une augmentation des pensions de plus de 600 € par an en moyenne.
- En améliorant le dispositif carrières longues et la prise en compte de l’usure professionnelle, 4 travailleurs sur 10 partiront avant l’âge légal.
- Enfin, avec cette réforme, nous investissons 1 milliard d'euros dans la prévention de l'usure professionnelle.

> Point sur les résultats du trimestre anti-inflation. Depuis des mois, les Français sont confrontés à des hausses de prix. Cela a d'abord été le cas sur l'énergie, et là, le Gouvernement a mis en place des aides massives, sur les carburants avec la remise à la pompe, avec aujourd'hui l'indemnité carburant-travailleur et puis aussi sur le gaz et l'électricité, avec le bouclier tarifaire, qui ont permis de limiter à 15 % la hausse des factures alors qu'elles auraient dû doubler.
Ces mesures sur l'énergie ont permis de contenir l'inflation dans notre pays, mais les Français font aussi face  à des hausses de prix importantes sur l’alimentation et les produits d'hygiène. Ils le voient à chaque fois qu'ils font leurs courses, et l'on pouvait aussi craindre, avec la fin des négociations commerciales au 1er mars, une très forte augmentation des prix au cours du mois de mars - certains nous disaient + 20, + 30, + 40 % - donc c'est pour cela que nous avons demandé aux distributeurs de mettre en place ce trimestre anti-inflation. Le principe est simple : c'est que chaque enseigne définit une large liste de produits sur lesquels ils s'engagent à prendre sur leurs marges pour protéger le pouvoir d'achat des Français.
Ce que l'on voit aujourd'hui, c'est que pour toutes les enseignes qui se sont engagées dans ce trimestre anti-inflation, sur les produits qui sont dans le panier anti-inflation, les prix ont baissé de 5 % en moyenne. Et sur certaines enseignes, comme Système U où nous sommes aujourd'hui, c'est même 7 %. Sur les produits de grande consommation en général, la hausse est de 2,5 % au mois de mars. Donc on voit que grâce à ce trimestre anti-inflation, avec cet engagement des distributeurs à rogner sur leurs marges pour protéger le pouvoir d'achat, on a pu éviter cette flambée des prix de l'alimentation et des produits d'hygiène.   
Peut-être dire aussi qu'on a eu ce matin les chiffres de l'INSEE sur l'inflation au mois de mars. Cette inflation va conduire à une revalorisation du SMIC au 1er mai d'un peu plus de 2 %. Donc le SMIC aura augmenté de 6 % sur un an. Mais c'est important, aussi, pour les salariés qui sont un peu au-dessus du SMIC, qu'ils puissent avoir une augmentation de salaire. Donc moi, j'invite toutes les branches professionnelles et toutes les entreprises qui le peuvent, à se mobiliser, aussi, pour répondre à cette première préoccupation des Français qu'est le pouvoir d'achat, et donc à renégocier au plus vite leurs grilles salariales. Les entreprises peuvent se saisir aussi des primes de pouvoir d'achat, des primes défiscalisées, pour répondre à cette préoccupation du pouvoir d'achat.
Je pense que c'est important que chacun agisse. Le Gouvernement l'a fait sur l'énergie, les distributeurs le font en rognant sur leurs marges et les employeurs  doivent aussi répondre à cette préoccupation du pouvoir d'achat des Français.

> Ce trimestre anti-inflation est prévu jusqu'au 15 juin. D'ici-là, on attend que la baisse qu'on constate aujourd'hui sur les matières premières puisse se répercuter sur les prix pour les consommateurs. C'est pour cela que la ministre Olivia Grégoire et que Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, ont écrit à ces industriels pour leur demander de renégocier les prix avec les distributeurs pour que les consommateurs puissent bénéficier de cette baisse des prix des matières premières.
Bien sûr, on le vérifie. Les services de contrôle du ministère de l'Économie vérifient que les promotions sont bien réelles, que les distributeurs ont bien baissé leurs marges sur les produits qui sont étiquetés, et puis on vérifie aussi qu'ils ne l'ont pas fait au détriment de leurs fournisseurs, et que c'est bien sur leurs propres marges qu'ils ont rognées pour protéger le pouvoir d'achat des Français.

> Nous voulons bâtir la France du plein-emploi, garantir l'égalité des chances, agir pour la santé et l'éducation.

> Je suis convaincue que, si l’heure n’est pas aux coalitions, des majorités sont possibles, projet par projet, pour offrir des solutions aux Français. Pour y parvenir, je crois dans un principe : le dépassement entre la droite et la gauche, l'identité même de notre parti.

> À J-500 des Jeux Paralympiques de 2024, continuons à œuvrer pour une société inclusive qui permet à chacun de s'épanouir selon ses talents et aspirations !

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> Il faut défendre avec beaucoup de force nos résultats. Nous avons une croissance positive, nous avons un niveau d'inflation parmi le plus bas d'Europe, nous recréons des emplois dans l'industrie, nous approchons du plein emploi. Dites-le, expliquez-le à nos compatriotes !

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> L’individu doit pouvoir s’émanciper peu importe l’endroit d’où il vient. Nous devons encore combattre les inégalités et dire la vérité aux Français.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Guerre russe en Ukraine, Indopacifique libre et ouvert : le G7 est uni pour défendre un ordre international fondé sur la règle de droit et les principes de la Charte des Nations Unies.

> [Discours sur l’Indopacifique / Frégate de surveillance Prairial]
Commandant, Je vous remercie de votre accueil à bord de la frégate Prairial. Cette escale en République de Corée fait suite à un long périple, depuis la Polynésie française où vous êtes basé, périple qui n’a pas été de tout repos pour vous et votre équipage. Je salue votre engagement à toutes et à tous au service de notre pays.
La présence de notre Marine si loin de la métropole, mais dans une région stratégique pour nos intérêts de sécurité, n’a rien d’exceptionnel. Ces eaux, la Marine nationale les connait, la France les connait. Aussi, notre rencontre ce jour à bord du Prairial ne doit rien au hasard. Elle me donne l’occasion de partager avec vous quelques messages.
Mon premier message, c’est celui de la solidarité de la France avec la Corée.
Alors que nous approchons du 70ème anniversaire de la fin de la guerre de Corée, je veux dire à nos amis coréens qu’ils peuvent compter sur l’engagement de la France à leurs côtés, aujourd’hui et demain tout autant que par le passé. Nos deux pays sont unis par l’Histoire. Ils partagent une même vision du monde, fondée sur un même attachement à la démocratie, aux droits de l’Homme, à leur indépendance sans aucun doute, mais aussi à l’indépendance de tous les pays dans le cadre du système multilatéral des Nations Unies.
Face à la fuite en avant de la Corée du Nord, face au développement illégal de ses programmes nucléaire et balistique, nous nous tenons aux côtés de la Corée du Sud.
Nous ne transigerons pas sur l’impératif d’une dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la Corée du Nord. Et nous continuerons de mobiliser nos moyens diplomatiques et militaires, comme la frégate Prairial, pour faire respecter les résolutions du Conseil de sécurité, qui s’imposent à tous.
Cette menace venue du Nord s’inscrit dans un contexte de montée des tensions et de profonde remise en cause de l’ordre international fondé sur le droit.
C’est particulièrement vrai dans l’Indopacifique. Mon deuxième message concerne cette partie du monde.
Je n’ai pas besoin de rappeler ici l’importance de cet espace pour la France, qui est le seul État européen à y avoir des territoires, dans l’océan Indien comme dans l’océan Pacifique, avec la deuxième zone économique exclusive du monde par sa superficie, et des moyens de souveraineté permanents appelés à se renforcer significativement dans les années à venir, aux termes du projet de loi de programmation militaire.
La guerre d’agression russe en Ukraine ne nous détourne en rien de l’Indopacifique. Et il importe que les pays de l’Indopacifique ne se détournent pas non plus de la guerre en Ukraine, en considérant qu’il s’agirait d’une crise exclusivement européenne. Tout est lié. Il s’agit dans un cas comme dans l’autre de veiller au respect des principes les plus fondamentaux de la charte des Nations Unies, de notre charte commune : la souveraineté et l’intégrité territoriale des États.
Laisser aujourd’hui la Russie bafouer impunément ces principes en Europe, c’est créer un précédent. Comme le Président de la République l’a rappelé à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, si une agression est récompensée, une autre se produira ailleurs et personne ne sera en sécurité.
C’est bien l’ordre international fondé sur le droit qui est en jeu. Sa préservation est au cœur de la stratégie Indopacifique adoptée par la France en 2018, avec la protection des biens publics mondiaux, au premier rang desquels le climat et l’environnement.
Le parcours de la frégate Prairial et ses missions en sont une parfaite illustration. Elle a d’abord mené une mission de lutte contre la pêche illégale, au profit du Forum des îles du Pacifique. Elle s’est exercée avec les garde-côtes philippins et la Marine de notre partenaire stratégique vietnamien. Elle a effectué ensuite une formation, au profit de la Marine cambodgienne, avant de rejoindre la Corée du Sud par le détroit de Taiwan, par lequel elle a transité il y a quelques jours, comme d’autres bâtiments français le font en mer de Chine méridionale, conformément au droit de la mer.
Pour la France, la préservation d’un espace indopacifique libre et ouvert, prospère et respectueux des biens communs, passe à la fois par le respect du droit et par la recherche de coopérations aussi inclusives que possibles, avec tous.
La France est profondément attachée à son autonomie stratégique, qu’elle met au service de celle des autres, dans une logique de partenariat entre puissances responsables, attachées à la stabilité et au droit. Notre objectif, selon la formule du Président de la République, est que tous les États puissent disposer de la liberté de leur souveraineté.
C’est le cœur de notre partenariat stratégique avec l’Inde, qui fête cette année ses 25 ans. C’est aussi le sens du partenariat stratégique que nous sommes en train de construire, brique après brique, avec l’Indonésie. C’est encore le sens des coopérations que nous recherchons avec le Japon, dans le cadre de notre partenariat d’exception. Et c’est ce que nous aspirons à faire avec la République de Corée, dont je salue l’ambition pour l’Indopacifique, dans laquelle nous nous retrouvons pleinement.
Nous sommes profondément attachés à la préservation de la paix et de la stabilité dans la région. C’est le cas face aux tensions maritimes dans la zone, c’est le cas aux frontières de notre partenaire stratégique indien, et c’est le cas aussi s’agissant de Taiwan. A ce sujet, la France s’en tient à sa politique, rappelée par le Président de la République, celle du maintien du statu quo. Nous sommes opposés à toute modification unilatérale du statu quo, ainsi qu’à tout recours à la force dans le détroit. Cette approche, c’est celle de l’ensemble de nos alliés européens, comme des Etats-Unis.
Puisque je mentionne l’Europe, c’est l’occasion de rappeler ici, dans cette région du monde, comme nous l’avons fait la semaine dernière en Chine, que la France a l’ambition de jouer un rôle moteur au service d’une Europe puissance qui porte un modèle et une vision qui lui sont propres.
C’est particulièrement vrai dans l’Indopacifique.
Dans cet espace, la France a œuvré à ce que l’Union européenne se dote d’une stratégie ambitieuse qui consiste à renforcer les capacités de ses partenaires, à développer des relations commerciales équitables, à soutenir des projets répondant aux standards les plus élevés et qui ne créent pas de liens de dépendance, à promouvoir, enfin, les valeurs universelles, car il y a bien des valeurs universelles.
Notre conviction, c’est que l’Union européenne apporte sa propre valeur ajoutée dans l’Indopacifique, à travers une approche multidimensionnelle, qui dépasse les seules considérations sécuritaires. Cette approche globale est la seule à même de renforcer la résilience de la région face aux défis sécuritaires, mais aussi environnementaux, économiques et sociaux auxquels nous faisons face.
C’est tout l’objectif de l’initiative européenne Global Gateway, qui doit permettre d’accélérer les transitions écologique, énergétique et numérique des pays partenaires, tout en améliorant la connectivité avec l’Europe.
Dans ce cadre, la France, comme je le crois l’Union européenne, a clairement à cœur de maintenir une approche équilibrée à l’égard de la Chine. C’est-à-dire : ne pas être naïf sur les dimensions de rivalité systémique et de compétition, et donc défendre rigoureusement ses intérêts stratégiques, mais avec l’objectif de parvenir à une relation constructive et coopérative, là où cela est possible. C’est le triptyque européen sur la Chine. Il demeure pertinent même alors que celle-ci s’affirme de plus en plus.
Car comment imaginer résoudre les grands défis du monde sans la Chine ? On ne le pourra pas sans elle, sur le climat ou la santé par exemple, mais plus globalement. Comment avancer sans chercher à bâtir avec elle un agenda positif, sans chercher des convergences, y compris – et même peut-être surtout – sur les sujets où nous nous pourrions diverger ? Nous voulons avec elle un dialogue exigeant, franc, direct mais ouvert.
Cette stratégie européenne en Indopacifique, qui rejette toute logique de confrontation de blocs, a de fortes convergences avec l’approche de la République de Corée et avec l’ASEAN Outlook on the Indopacific, qui porte également une approche inclusive et coopérative. A la suite de notre accession au statut de partenaire de développement de l’ASEAN et d’observateur de l’ADMM+ en 2022, nous sommes déterminés à coopérer davantage avec cette organisation centrale dans l’Indopacifique.
Notre stratégie est aussi pleinement en phase avec la Stratégie 2050 du Forum des îles du Pacifique, auquel appartiennent les territoires français de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie. Nous avons multiplié cette année par deux et demi nos moyens d’intervention dans le Pacifique Sud cette année, précisément pour répondre aux priorités du Forum en matière de lutte contre le changement climatique et de protection de l’environnement. Et ce n’est qu’un début. Avec notre partenaire australien notamment, nous travaillons à une nouvelle feuille de route bilatérale dont la dimension Pacifique sera centrale.
Je me réjouis que la République de Corée fasse également de sa coopération avec l’ASEAN et avec le Forum des îles du Pacifique une priorité, dans le cadre de sa stratégie « pour une région indopacifique libre, pacifique et prospère ». Je suis frappée par les fortes convergences entre nos approches, que j’ai constatées lors de mes entretiens hier avec les autorités coréennes. Un des objectifs de ma visite est précisément de définir avec les autorités coréennes comment, en nous appuyant sur ces convergences, nous pouvons coordonner nos efforts, et même mener des projets conjoints.
Vous le voyez, malgré le retour de la guerre en Europe, la France est plus que jamais consciente que son avenir et celui de l’Union européenne se jouent largement dans l’espace Indopacifique. Et la France est plus déterminée que jamais à y faire entendre une voix singulière, pour chercher à apaiser les tensions régionales, à préserver la stabilité, à promouvoir les valeurs universelles et à coopérer pour faire face aux grands défis mondiaux.
Vive la France, vive la République de Corée, vive l’amitié franco-coréenne.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Depuis le début de la guerre, le G7 a démontré une unité totale pour défendre les règles fondamentales de l’ordre international, celles-là même que bafoue la Russie en agressant l’Ukraine. Je pense en particulier à l’égalité entre États, au libre choix des alliances et au respect de la souveraineté territoriale : autant de principes consacrés par la Charte des Nations unies que le Président Poutine a sciemment choisi de violer. L’agression qu’il a déclenchée ne repose sur aucune autre motivation qu’une volonté de réécrire l’histoire et de renouer avec un passé impérialiste pourtant condamné par l’histoire. Ce sont deux visions du monde qui s’opposent aujourd’hui : l’une fondée sur le droit et le règlement pacifique des différends, l’autre selon laquelle la volonté du plus fort peut s’imposer au plus faible, qui nous conduirait immanquablement à reproduire les erreurs commises lors des heures les plus sombres du XXème siècle.
L’objectif du G7 est d’aider l’Ukraine à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale. Agir ainsi, c’est préserver la possibilité d’un monde plus stable, moins violent pour les décennies à venir. Le G7 dispose de leviers importants pour y parvenir, en apportant à l’Ukraine un soutien politique, diplomatique, économique, financier, humanitaire et, bien sûr, militaire.
Alors que la Russie a fait le choix de la poursuite de la guerre, nous devons en parallèle accroître la pression diplomatique sur elle et renforcer son isolement dans l’ensemble des enceintes internationales. Cet isolement s’est de nouveau manifesté très clairement lors du vote de l’Assemblée générale des Nations unies, le 23 février dernier.
Nous devons également rappeler qu’il y a un agresseur et un agressé, et que les deux ne peuvent pas être mis sur le même plan.
Les membres du G7 ont par ailleurs adopté, de manière coordonnée, des sanctions sans précédent à l’encontre de la Russie, afin d’entraver sa capacité à financer sa guerre d’agression contre l’Ukraine. Ces sanctions sont à la fois fortes et ciblées très précisément, afin d’éviter les effets indésirables sur les pays tiers, notamment s’agissant des biens agricoles. Leur efficacité se renforce dans la durée, comme l’a montré le mécanisme de plafonnement des prix du pétrole russe. Tant que l’agression russe contre l’Ukraine durera, nous continuerons à renforcer ces mesures et à lutter contre leur contournement.
Le G7 agit aussi pour soutenir les pays qui subissent les répercussions de cette guerre injuste, sur le plan économique, énergétique et alimentaire. Nous avons largement progressé vers la cible de 100Mds de DTS du FMI réalloués aux plus vulnérables. A Elmau l’année dernière, nous avons investi 4,5Mds $ au total pour lutter contre l’insécurité alimentaire aggravée par la guerre en Ukraine. Contrairement à la Russie, le G7 est un partenaire fiable et cohérent, tant sur le plan des principes qu’il défend que du soutien qu’il apporte aux pays les plus vulnérables. Il montre au quotidien qu’il est un acteur engagé pour répondre aux grands défis – climatique, alimentaire, économique – auxquels le monde fait face aujourd’hui. Il parle à tous et continuera de le faire.

> La France est profondément attachée au respect du statu quo, ainsi qu’à la préservation de la paix et de la stabilité entre les deux rives du détroit. Nous nous opposons à toute modification unilatérale du statu quo, a fortiori par la force. Nous comptons sur la Chine pour adopter le comportement qui sied à une grande puissance responsable.
Ce message a été porté par le Président de la République auprès du président Xi Jinping lors de sa visite d’État en Chine du 5 au 8 avril. Dans ce contexte de tensions, il est indispensable de maintenir un dialogue exigeant avec Pékin, approche nous poursuivrons après cette visite.
Quant à la position de la France vis-à-vis de Taïwan, elle est constante. Dans le cadre de notre politique d’une seule Chine, qui n’a pas vocation à changer, nous développons de riches coopérations sur les plans économique, industriel, scientifique, de l’innovation et de la technologie, mais également en matière culturelle et éducative avec Taïwan et ses 23 millions d’habitants. L’île est un territoire avec lequel nous partageons des valeurs démocratiques et un même attachement aux droits de l’Homme. Comme de nombreux autres pays, nous avons d’importants intérêts à Taïwan, qui est un acteur essentiel pour dans les chaînes de valeurs de l’économie mondiale. Et nous sommes profondément attachés au respect de la liberté de navigation dans le détroit, où notre marine circule régulièrement.

> Je fonde beaucoup d’espoirs dans notre relation avec le Japon. Cette année marque le 10e anniversaire de son élévation au rang de « partenariat d’exception ». Nous travaillons à une nouvelle feuille de route pour la coopération entre nos deux pays pour les années à venir, autour de projets ambitieux, dans le spatial et le nucléaire civil par exemple. Cette feuille de route devrait être adoptée lors de la visite au Japon du Président de la République, à l’occasion du sommet du G7.
Le Japon est une puissance majeure de l’Indopacifique, tandis que la France est le seul État de l’Union européenne à y avoir des territoires et des forces. Nous partageons un même attachement à ce que l’espace Indopacifique reste libre et ouvert, à ce que le droit international y soit respecté, pleinement et par tous. Nous sommes tout autant attachés à ce que tous les pays puissent y disposer de leur pleine souveraineté et y œuvrer ensemble à la protection des biens publics mondiaux, en particulier ceux qui touchent à l’environnement. Cela ouvre des perspectives de coopération importantes, que nous souhaitons explorer davantage. Je pense par exemple à notre action avec l’UE dans le Pacifique, en matière de lutte contre le changement climatique, d’aide humanitaire ou de sécurité maritime, notamment avec les initiatives « Global Ports Safety », KIWA et CREWS, qui intéressent le Japon.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La révélation de documents classifiés est un acte grave. Par principe, je ne commente pas d’informations issues de fuites, car au milieu de ce flux d’informations, certaines d’entre elles peuvent être falsifiées et distillées à des fins de manipulation. Mon homologue américain a souhaité me parler immédiatement après la révélation des fuites. Elles ne compromettent pas l’appui de la France à l’Ukraine et ne remettent pas en question notre action.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Le monde ne s’arrête pas de tourner parce que vous révélez une information cruciale. Pouvions-nous empêcher Vladimir Poutine d’attaquer l’Ukraine en révélant des renseignements avant le 24 février ? Je ne le crois pas. Le secret existe, y compris dans nos démocraties, pour protéger nos intérêts et la sécurité de nos concitoyens et de celles et ceux qui servent l’État et dans nos armées. Ce n’est pas du secret par manque de transparence démocratique, mais du secret pour protéger la démocratie. On a des règles légales très strictes en la matière, mais qui s’estompent dans le temps précisément par la déclassification, par exemple sur les guerres d’Algérie ou d’Indochine ou, comme je l’ai demandé lorsque j’étais ministre des Outre-Mer, sur les essais nucléaires dans le Pacifique. Il faut donc défendre la doctrine du secret. C’est là la différence entre les régimes libéraux et les régimes totalitaires qui, eux, se servent de la classification, non pas pour défendre seulement la sécurité de l’État, mais pour protéger les intérêts du pouvoir en place.

> Le Président de la République a rappelé que la France et l’Europe sont pour le respect du statu quo dans le détroit de Taïwan. Et pour le reste, il a rappelé que nous sommes des alliés fiables des États-Unis, mais que cela ne rime pas avec un alignement systématique… C’est notre héritage gaullien, là encore. (…)
Le rôle de la France est justement d’éviter toute escalade et de défendre le droit international.

> Nos services de renseignement sont robustes et il existe peu de cas comparables à celui que vous évoquez. Néanmoins, le risque existe, c’est pourquoi la Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 renforcera également les moyens de la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD), chargée de protéger le ministère des armées des menaces d’espionnage. Il y a eu des progrès ces dernières années en matière de contrôle démocratique, par exemple avec la création de la DPR, la Délégation parlementaire au renseignement dans les deux Assemblées, au sein desquelles des membres des commissions de la Défense et des Lois, de différentes sensibilités politiques, permettent d’assurer le contrôle démocratique sur la vie des services. Il y a également un contrôle sur les interceptions téléphoniques avec des procédures très strictes.

> Pendant les années de guerre froide, nos services de renseignement se sont principalement focalisés sur les activités des grandes puissances ou sur la prolifération nucléaire. Dans les années 1990 et 2000, ils se sont réorientés vers la lutte contre le terrorisme armé, militarisé, par exemple au levant ou au Sahel. Au cours de cette période, la communauté du renseignement français s’est rationalisée pour faire face à un défi devenu autant extérieur qu’intérieur. Puis de nouvelles menaces sont apparues comme le pillage économique de la propriété intellectuelle. Aujourd’hui, les risques se cumulent : on le voit avec l’Iran ou la Corée du Nord en matière de prolifération nucléaire et balistique, mais aussi avec la menace terroriste qui n’a clairement pas disparu et les questions hybrides d’espionnage industriel. Face à ces différentes menaces, singulièrement celle du terrorisme, nous avons beaucoup partagé avec nos alliés. Mais aujourd’hui, sur d’autres sujets de compétition, nous ne devons pas faire preuve de naïveté. Notamment parce que la France doit renforcer davantage son autonomie et sa souveraineté. La première guerre du Golfe a montré l’impératif d’intégrer des capacités de renseignement d’intérêt militaire, ce qui a abouti à la création par Pierre Joxe de la Direction du Renseignement militaire (DRM). Aujourd’hui, ce cumul de menaces et de sauts technologiques, couplé au défi de l’autonomie, nous oblige à accroître nos capacités afin d’avoir une diplomatie et une stratégie de défense mieux éclairées.

> Si la LPM [Loi de programmation militaire] est votée en l’état, elle permettra, avec celle qui l’a précédée entre 2017 et 2023, de multiplier par deux d’ici 2030 les moyens dévolus aux trois services de renseignement sous ma tutelle que sont la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), la Direction du renseignement militaire (DRM) et la Direction du renseignement et de la sécurité et de la défense (DRSD). Jusqu’à présent, le budget pour ces trois services était d’environ 500 millions d’euros par an en 2017. À la fin de la nouvelle LPM, nous serons à un milliard d’euros par an, soit plus de cinq milliards d’euros sur la période 2024-2030, dont l’essentiel est fléché vers la DGSE. (…)
La DGSE est la locomotive technologique pour l’ensemble de la communauté du renseignement. Nous devons sans cesse investir pour rester dans le peloton de tête des services de renseignement. Le monde bouge partout et on se doit d’être compétent partout, y compris sur des fonctions telles que l’analyse, les grands programmes mutualisés ou encore les langues étrangères, il faut donc recruter. Certains de nos services ont sans doute, par le passé, sous-investi le renseignement humain au profit de la technologie. Et puis, il y a le cyber, avec ses nouveaux enjeux de sécurité. Le BCRA de l’époque de la France libre et des Compagnons de la Libération, ancêtre de la DGSE, n’avait pas cette question du cyber à gérer ! Aujourd’hui, il nous faut des serveurs capables de générer de la data à très haut niveau, des ingénieurs pour les maintenir et des analystes capables de les exploiter. Nos concitoyens ont été marqués par les attaques cyber contre les hôpitaux. Si ce genre d’attaques est mené par des groupes privés à des fins d’extorsion, ce n’est pas la même chose que si c’est l’œuvre d’un groupe terroriste ou d’une puissance étrangère à des fins de déstabilisation. La DGSE participe donc à la détection des attaques cyber, à l’attribution de leur provenance, aux entraves et, le cas échéant, à la riposte en légitime défense. C’est ce qui explique que d’ici 2030, plus de 1 000 emplois à temps plein seront créés par rapport à 2017, dont plus de 600 grâce à la nouvelle LPM. La LPM vise aussi à fidéliser les personnes recrutées car bien souvent, certaines sont débauchées par des entreprises privées offrant de meilleures conditions d’embauche. En 2030, les effectifs supplémentaires répartis sur ces trois agences porteront le total à plus de 10 000 agents, dont une très grande majorité à la DGSE.

> L’enjeu est double : augmenter les moyens de protection cyber pour nos réseaux stratégiques, nos services de renseignement et développer la défense cyber du champ de bataille. Pour y répondre, la nouvelle LPM propose de tripler l’effort consacré au cyber qui atteindra ainsi près de 4 milliards d’euros. La nouvelle LPM proposera de développer une défense cyber des systèmes d’armes eux-mêmes. Un navire de guerre, un avion de combat, un véhicule blindé sont des plateformes hyperconnectées et doivent être protégées de leur conception jusqu’à leur fin de vie. Un autre effort important se fera au profit des équipements de cryptographie, pour chiffrer nos communications et les rendre impénétrables aux compétiteurs. Nous devons garder dans ce domaine notre autonomie. Enfin, en termes de ressources humaines, nous devons continuer de monter en gamme et de transformer des compagnies vers le combat cyber, singulièrement dans nos régiments de l’armée de terre. Son chef d’État-major évoque un pivot de 10 000 à 15 000 soldats pour mettre en œuvre toutes les facettes d’un combat qui ne doit pas oublier l’aspect cyber : renseignement d’origine électromagnétique, guerre électronique – dont on voit combien elle est utilisée en Ukraine —, cyber-tactique, etc. Sans oublier les réservistes, car la guerre en Ukraine nous apprend que les meilleurs experts dans le secteur privé de la Tech peuvent revêtir l’uniforme. Y compris dans les services de renseignement, comme la DGSE, dont je souhaite qu’ils augmentent également leur nombre de réservistes. (…)
Cet enjeu est fondamental si l’on veut rester dans le club des nations en capacité de conserver des moyens de renseignement et cyber souverains. L’exemple le plus parlant, c’est le spatial. Dans les années 1960, les gaullistes ont compris que l’atome devait être français pour garantir notre indépendance… C’est la même chose aujourd’hui avec le spatial. Il nous faut des moyens souverains d’observation avec des capacités optiques de plus en plus précises pour la DRM. D’où la livraison du premier satellite optique du programme Iris, qui va succéder au programme CSO dans la LPM en cours de débat. Nous devons comprendre, sans dépendre de qui que ce soit, ce qui se passe sur les théâtres d’intérêt pour la France. Mais nous encourageons dans le même temps les petites et moyennes entreprises porteuses de solutions spatiales répondant à des besoins militaires ciblés. Il en va de même avec notre nouvel avion d’interception électromagnétique Archange, qui succédera au Transall Gabriel, et des nouveaux drones qui doteront l’armée de l’air avec des capacités d’écoute comparables. Mais il nous faut aussi des moyens permanents sur des zones hors conflit, pour survoler notamment les détroits des mers et des océans où nous devons continuer à garantir la sécurité du commerce mondial. On le fera avec des satellites mais aussi avec de nouvelles générations de drones au départ de bâtiments de la Marine nationale, et d’avions d’observation Atlantique 2 aux nouveaux standards. Il faudra aussi faire des choix. Vaut-il mieux plus de bateaux pour surveiller notre zone économique exclusive de Polynésie ou le faire avec des satellites d’imagerie spatiale ? Pour moi, le choix est fait, je privilégierai le spatial pour la surveillance, ce qui permet de consacrer les bateaux à l’intervention.

> Pour le renseignement électromagnétique, le programme Céleste de nouvelle génération va remplacer la constellation de satellites CERES. Mais il faut aussi désormais se doter d’une capacité d’action dans l’espace. Ce sera le cas d’abord avec le démonstrateur technologique YODA en orbite géostationnaire en haute altitude pour 2025. Puis, dès 2028, nous aurons le programme EGIDE qui va nous permettre de surveiller d’autres satellites sous la forme d’un “patrouilleur guetteur”. Dans la LPM, nous proposons de continuer à expérimenter le démonstrateur d’illumination, d’aveuglement momentané, d’un satellite adverse depuis le sol, pour protéger nos forces le moment venu. D’autres puissances s’y sont mises, il n’est pas question pour nous de prendre du retard.

> La prochaine mise en orbite du deuxième satellite Syracuse 4 est prévue en juin prochain par le dernier tir d’Ariane V. Nous nous posons en effet la question des moyens à venir qui compléteront ces très gros satellites. L’espace se militarise, ces gros objets deviennent donc plus vulnérables à certaines menaces. Ne faut-il pas alors compléter nos capacités par des constellations de satellites plus nombreux, plus petits en redondance et plus faciles à remplacer et faire évoluer ? Nous discutons actuellement avec le commissaire européen Thierry Breton d’une solution européenne à ce sujet.

> Sur les 413 milliards d’euros de la LPM [Loi de programmation militaire], 10 sont dédiés exclusivement à l’innovation pure. Celle que porte la Direction générale de l’Armement (DGA) et en son sein l’Agence de l’innovation de défense qui pilote la réflexion sur le quantique militaire. On ne peut pas avoir aujourd’hui des clefs de chiffrement sans penser au chiffrage de demain et à l’intégrité de nos systèmes. L’intelligence artificielle, il faut y réfléchir et la contrôler. Elle ne remplacera jamais les états-majors, ni nos officiers ou sous-officiers. Mais elle peut les aider dans l’analyse du renseignement, la planification et la compréhension du champ de bataille. Même chose pour nos drones dans les airs, sous les mers, qui peuvent être accompagnés par de l’intelligence artificielle. Tout ceci doit être très encadré. Un comité d’éthique accompagne la réflexion de nos armées. Les technologies quantiques font l’objet d’un suivi particulier au sein des services, à ce stade dans une logique d’anticipation. Ces technologies ont en effet un fort impact potentiel sur la communauté du renseignement, avec des opportunités inédites à long terme et des risques à anticiper.

> Être à jour suppose d’avoir toujours un coup d’avance. On peut vite être dépassés dans ce domaine. Il faut aussi travailler pour les générations futures. Nous ne pouvons pas nous permettre de manquer un tournant technologique aussi majeur que le quantique au risque de se retrouver dans une situation de décrochage technologique. Notez que le calcul quantique sera en théorie capable de résoudre en quelques secondes des problèmes que le calcul binaire mettrait des décennies à résoudre.

> J’ai proposé aux parlementaires une nouvelle méthodologie en amont des lois de finances annuelles car il nous faut davantage de souplesse sur certains sujets. Plutôt que de chercher à rattraper notre retard dans certains domaines, comme celui des drones, il vaut mieux faire le deuil d’une génération technologique et passer à la suivante pour éviter d’être en permanence en retard. Il faut également lutter contre un certain conservatisme qui consiste à s’accrocher aux programmes existants sans s’interroger sur leur utilité militaire future. Je soutiens totalement les choix du Général Burkhard, chef d’État-major des armées : il faut privilégier la cohérence de notre armée - avec des matériels mais aussi les soutiens, les ressources humaines ou les munitions -, au seul désir de «faire de la masse».

> Une LPM [Loi de programmation militaire]  se doit d’être crédible. Si aucune copie ne sera jamais parfaite, celle-ci a le mérite d’être cohérente et robuste. Je saurai en faire la démonstration. L’étude d’impact est obligatoire pour chacune des lois. Celle de la LPM est documentée, plus que les précédentes d’ailleurs, et les objections de l’opposition me semblent plutôt relever du domaine politique que militaire. C’est bien leur droit. La Première ministre a donc saisi le Conseil constitutionnel pour l’interroger sur la conformité de cette étude d’impact. J’ai par ailleurs déjà été auditionné trois fois par l’Assemblée nationale et j’ai déjà apporté beaucoup de réponses. Mais je crois, de manière plus globale, que nous devons aussi interroger l’impact qu’ont eu les trois LPM de ces quinze dernières années, dont certaines ont abîmé nos armées, pour éclairer la Nation sur les choix qui nous attendent. Le domaine militaire est un domaine où les politiques doivent faire des paris et prendre des risques, d’où mon admiration pour les choix faits dans les années 1960 par les gaullistes. On ne pourra jamais se cacher derrière une quelconque étude technique… Le débat récurrent sur l’impact de l’inflation sur les 413 milliards de la LPM est intéressant. Le ministère des Armées est le seul ministère dans la République dans lequel l’inflation est prise en compte et corrigée. Le seul ! Le seul ministère à avoir des clauses particulières pour les carburants opérationnels. Le seul ministère à avoir des systèmes de report de charges afin d’amoindrir les effets de l’inflation. Et le seul ministère à disposer d’ouvertures de crédits très importantes, avec un milliard et demi d’euros supplémentaires par exemple pour 2023. Qu’on me cite un seul programme militaire qui aurait été ralenti en 2022 ou en 2023 à cause de l’inflation ! Il n’y en a aucun. Et pourtant l’argument de l’inflation m’est servi en boucle… Ce qui compte maintenant, c’est le débat sur le fond, qui est loin d’être si consensuel au sein de la classe politique. Que ce soit sur la dissuasion nucléaire, sur nos coopérations et alliances militaires dont l’OTAN, ou encore sur les exportations d’armes, nécessaires à notre équilibre industriel.

> [Dépenser de plus en plus pour notre défense] Je le crains à moyen terme, cela est nécessaire, mais il faut s’assurer de la soutenabilité dans la durée pour éviter de revivre les coupes à l’aveugle du passé. Nous sommes une puissance dotée de l’arme nucléaire, un pays de l’OTAN, une nation de l’ouest de l’Europe et les menaces auxquelles nous sommes confrontés nous sont propres. Arrêtons de nous comparer à d’autres pays, c’est absurde ! Nos menaces sont plus hybrides, plus cyber, plus diffuses avec nos territoires d’Outre-mer… Il ne faut ni alarmer nos concitoyens, ni leur mentir. Cette LPM est un moment de vérité entre ceux qui pensent que ces menaces sont virtuelles, et ceux qui n’y croient pas. Entre ceux qui vont vouloir répondre aux risques d’hier, sans voir les risques de demain.

 

 

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Il faut dissiper les illusions que les extrêmes se plaisent à faire vivre dans notre pays.

> Dans l’hémicycle nous avons entendu du bruit, du chaos et des insultes.

> [Réforme des retraites] Il n'y a pas de brutalité dans le fait d'appliquer la loi.

> [Réforme des retraites] C’est une victoire collective, un travail collectif et c’est aussi notre capacité à montrer que même dans la difficulté nous savons réformer. 

> Heureux de participer au conseil national de Renaissance avec une majorité unie et la volonté de mener des débats de fond : sens du travail, politique du logement, fin de vie, émancipation et égalité des chances, industrie verte..- Unis pour refuser la fatalité du pire!

> Le travail est le fil rouge, le fil conducteur de notre action depuis 2017. Avec toutes les dispositions et toutes les lois que nous avons prises, le plein emploi n’est plus une utopie, cet objectif devient une réalité.

> Un mot pour nous inviter collectivement à éviter l’immobilisme. Il fait toujours des victimes et ce sont les plus fragiles. Si nous voulons être fidèles à notre engagement, il faut donc agir et continuer à avancer.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> [Réforme des retraites] Le juge constitutionnel a jugé en droit. Ce soir constitue l’aboutissement d’un débat parlementaire. Cette réforme est nécessaire pour les Français et non contre eux. Elle permet d’assurer la pérennité du système par répartition qui protège les plus modestes. Elle assure notre souveraineté, comme notre crédibilité européenne et internationale. Elle demande des efforts aux Français, personne ne l’a jamais contesté. Elle vise aussi à lutter contre les inégalités du système actuel. Et c’est en effet, pour cette raison, que par nature il ne peut y avoir ni vainqueurs ni vaincus.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Les pays du G7 s’engagent à réduire à zéro leur pollution plastique d'ici 2040 !
Le plastique est au cœur des trois crises mondiales qui affectent le climat, la biodiversité et la pollution. 85% des déchets dans nos océans sont des plastiques, dont la persistance dans l'environnement peut s'étaler de 100 à 1000 ans.
Cette pollution a un impact important sur la biodiversité, qu'elle soit terrestre ou marine et pose des vraies questions de santé publique. La production des plastiques au niveau mondial est aussi très émettrice de gaz à effet de serre, et contribue donc au changement climatique.
C'est pourquoi il est primordial que le monde s'empare de cette question. La France accueillera fin mai la prochaine session de négociation d'un traité international pour mettre fin à la pollution plastique en 2040.
La déclaration des ministres du G7 d'aujourd'hui envoie un signal fort avant cette négociation qui montre que les pays du G7 seront au rendez-vous avec des objectifs ambitieux pour mettre fin au plastique à usage unique et non recyclable.
C'est particulièrement un nouvel engagement pour les États-Unis et le Japon, alors que d'autres membres du G7 comme le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne portaient déjà cet objectif.

> Nos économies doivent se réinventer et évoluer vers des modèles plus vertueux pour faire face au défi écologique. Au G7 Climat & Environnement, c’est l'ambition que je porte et l'engagement international que nous voulons accélérer !
Représentant 40% de l’économie mondiale et un quart de ses émissions, les pays du
G7 peuvent montrer la voie en matière de biodiversité et de pollution que nous traversons. Montrons notre synergie et la cohérence de nos actions.
C'est notre objectif au G7 afin qu'ensemble nous montrions notre exemplarité pour :
- Le respect de l'Accord de Paris
- La mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité de la
COP15
- La transition vers une économie décarbonée ! (…)
Nous avons la capacité de transformer nos économies et de nos sociétés, utilisons là !

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Pour donner toujours plus de valeur au travail, nous devons en renforcer l’attractivité. Il nous faut changer encore plus fort les choses sur la fiche de paie, les parcours de carrière et les conditions de travail dans chaque métier. C’est le travail mené avec Renaissance!

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Il y a des violences inacceptables dans nos crèches.

> Le confinement, l’éco-anxiété, l’information en continu ont dégradé le bien-être de nos enfants. C’est une préoccupation pour le Gouvernement.

> Avant 3 ans, pas d’écran ! Trouble de l’attention, de la vision, addictions, trouble du sommeil : le temps d’écran, c’est un enjeu de santé.

> La protection de l'enfance a été marquée par la crise Covid, durant laquelle les violences intra-familiales ont augmenté tandis que les mesures éducatives de protection de l'enfance en milieu ouvert, à domicile se sont fragilisées. Les services de l'ASE ont constaté une augmentation des troubles de santé mentale des enfants et des adolescents et une déstructuration de certaines familles qui ont craqué pendant ou après la crise sanitaire. Les enquêtes sur les violences intrafamiliales, montées en puissance à la suite du Grenelle de 2019, ont également conduit à mettre au jour plus de situations d'enfants en danger. Cette augmentation des placements ces dix dernières années s'explique aussi par des situations de précarité plus accentuées et une dégradation du climat familial.
L'augmentation est particulièrement forte pour des tout-petits avec des familles dans l'incapacité de les prendre en charge. Les éducateurs les plus anciens de l'ASE disent qu'ils récupèrent des enfants bien plus en difficulté qu'auparavant, avec des troubles de comportements importants. Enfin, la prise en charge des mineurs non accompagnés et le prolongement des contrats jeunes majeurs (afin qu'ils soient suivis par les départements jusqu'à leurs 21 ans, NDLR) ont aussi fait évoluer les chiffres. Mais s'il fallait n'en retenir qu'un, ce serait celui-là : un enfant meurt tous les cinq jours dans son environnement familial. Dans ce contexte, on comprend que les professionnels de l'ASE soient dans la plus grande vigilance.

> On constate une augmentation du taux de placement des enfants en situation de handicap, dû à un défaut de places pour une prise en charge mieux adaptée, notamment dans certains territoires que je qualifierais à gros flux comme la Seine-Saint-Denis ou le Pas-de-Calais. Faute de dispositif d'accueil ou d'accompagnement, certaines familles sont débordées et oui, ça peut finir en placement. Mais parce que des faits ont été constatés. J'ai un exemple en tête. Un adolescent, du fait de son trouble autistique, dévalisait fréquemment le frigidaire la nuit. La famille l'avait enfermé dans sa chambre et avait mis un cadenas autour du frigidaire. L'adolescent avait évoqué cet enfermement à l'école, ce qui avait actionné la chaîne de signalement. Les parents ont évoqué le contexte, le trouble autistique, mais il appartenait aux services sociaux d'intervenir et d'enquêter. Un placement peut être décidé par précaution, pour observer l'enfant hors de son milieu familial. En règle générale, on compte quand même plus d'enfants qui passent sous les radars que d'enfants confiés à l'ASE selon un raisonnement erroné.

> Dire que les placements peuvent être un business, c'est être extrêmement loin de la vérité des travailleurs sociaux et des magistrats. Contrairement à ce que dit cette avocate, ce n'est pas de l'intérêt des départements de financer au-delà des besoins cette politique de protection de l'enfance. D'autant que 80% des placements sont décidés par le juge. Et lors de ces auditions, le magistrat est saisi pour arbitrer entre les droits des familles, les droits de l'enfant, la position des départements. Globalement, les départements ont plutôt du mal à trouver des acteurs associatifs ou même lucratifs pour organiser le placement. C'est un coût à long terme sans rétribution. La thèse selon laquelle le système s'auto-alimenterait pour assurer l'équilibre financier d'associations qui vivent de subsides publics ne tient pas. Et elle jette l'opprobre sur des professionnels fortement engagés qui essaient de faire tenir la maison autant qu'ils peuvent.

> La décision de placement est une décision d'ordre public très difficile à prendre pour un magistrat et extrêmement difficile à vivre pour une famille. C'est une décision qui lui dit a minima qu'elle n'arrive pas à éduquer ses enfants, au pire qu'elle est maltraitante. Comment ne pas comprendre que les parents ne l'acceptent pas ? Et puis, certains placements se déroulent dans un contexte très compliqué. Les décisions les plus contestées concernent des familles dans lesquelles des infractions de nature sexuelle ont été dénoncées. Le plus souvent, la mère dénonce des faits qui auraient été commis par le père sur l'enfant. Dans certains de ces cas, l'enquête pénale prend du temps ou n'aboutit pas et la mère refuse d'accorder des droits de visite au père alors que sa culpabilité n'a pas été avérée. On peut comprendre la mère, c'est très compliqué. Mais certains travailleurs sociaux, certains magistrats vont dire que l'enquête a été classée et que l'enfant doit renouer des liens avec son père. Si la mère refuse, on a quelques placements pour protéger l'enfant de ce qu'on appelle le conflit conjugal. C'est un sujet sur lequel nous réfléchissons beaucoup. Que doit-on faire quand la culpabilité n'est pas avérée ? J'ai conscience que ce nœud provoque le désespoir d'un certain nombre de familles.

> [Fin de l'hébergement dans des hôtels d'enfants placés] L'interdiction totale doit prendre effet en janvier 2024. Dans les zones urbaines les plus denses, notamment en Île-de-France, des jeunes sont encore logés dans des hôtels. Il s'agit principalement de mineurs non accompagnés dont l'âge et la situation sont en cours d'évaluation. Mais les départements ont beaucoup réduit le placement à l'hôtel des enfants placés autres que les mineurs non accompagnés. Parfois, cet hébergement a été remplacé par des accueils qui ne sont pas toujours parfaits. Il y a eu des dérives dans un établissement d'Eure-et-Loir géré par une entreprise privée sans agrément. Il est hors de question de voir ces situations se reproduire. C'est pourquoi j'ai lancé une enquête flash pour vérifier que ces établissements disposent des autorisations nécessaires. La protection des enfants vulnérables n'est pas et ne doit jamais devenir un business. Par ailleurs, le système de protection de l'enfance peine à prendre en charge certains enfants dans des situations complexes, qui relèvent parfois de la psychiatrie, parfois de la protection judiciaire de la jeunesse, et rebondissent d'un dispositif à l'autre et mettent en difficulté l'ensemble des acteurs. Nous travaillons à un dispositif plus adapté pour les accueillir avec une prise en charge qui mêle le soin, l'éducatif et le social. Cela fait partie de nos priorités dans le cadre de nos échanges avec les départements.

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> La France est pionnière dans la lutte contre la pollution plastique:
- Fin des plastiques jetables en 2040
- Fin de la vaisselle jetable
- Soutien à la réparation et réemploi Confiée par
Elisabeth Borne, je suis déterminée sur cette mission !
Fin Janvier, j’ai lancé une concertation sur le traitement de nos déchets ménagers
plastique. Étudier le scénario de la consigne et des leviers alternatifs pour atteindre nos objectifs de collecte, de recyclage et de réemploi. Nous devrons être au rendez-vous !
Du 29 mai au 2 juin, la France accueillera à
UNESCO, la 2ème session de négociations sur le traité international sur la pollution plastique. Nous sommes déterminés à aboutir à un accord multilatéral juridiquement contraignant sur terre et sur mer. Au travail !

 

Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> Pour faire baisser le RN, nous devons poser et résoudre les problèmes de notre pays. Si les Français sentent qu'il y a des responsables qui les comprennent, trouvent les bons mots, et ont une vision claire de l'avenir, alors ils n'iront plus aux extrêmes.

> Cette majorité s'est formée en 2017 autour d'un bloc central. Tous ceux qui vous disent perpétuellement qu'il faut aller à gauche ou à droite ne comprennent pas et nient le pacte scellé avec notre pays.

> La société française est solidaire, inventive, mais on a l'impression d'un pays résigné avec l'idée que nous ne retrouverons jamais les chances d'autrefois. Je crois le contraire. On traine des boulets depuis des années. Ça ne fait pas 6 ans mais 30 ans !

> Le Président doit dire ce qu'il a retenu de la séquence de la réforme desr etraites, de la manière dont la société française l'a vécue. Il doit ouvrir la porte sur ce que seront les buts à atteindre, le projet de société à construire et défendre maintenant.

> Demander de ne pas promulguer, ça veut dire être prêt à reculer éventuellement. Après des mois de débats d'une violence extrême, une fois le texte adopté et validé par le Conseil constitutionnel, se retrouver en situation d'attente était impossible.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

> Conquête de nouveaux droits, fin de l’assignation à résidence, nous réaffirmons lors de notre Conseil national que l’émancipation individuelle et collective constitue une de nos priorités. Pour la concrétiser et qu'elle ne soit pas qu'un slogan, nous voulons :
- mettre en place la solidarité à la source,
- créer un « compte épargne temps universel » qui permette aux salariés d’adapter leur temps de travail tout au long de leur carrière,
- offrir à tous les jeunes un capital pour se former tout au long de la vie.

 

Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> Un pays où l’on travaille mieux. Un pays qui n’oppose pas l’économie à l’écologie. Un pays où le logement abordable n’est pas l’exception mais la règle. Un pays où l’on redonne aux services publics la place qu’ils n’auraient jamais dû perdre. Voilà les priorités de Renaissance!

> Je suis fier d’être à la tête d’un parti qui place les idées avant les égos. Pas pour interférer avec le travail gouvernemental ou court-circuiter le Parlement. Simplement parce que notre parti a des choses à dire et des priorités à mettre à l'agenda.

> Pour la première fois depuis des décennies, nous avons ramené notre pays sur la voie du plein emploi. C’est tout à la fois une fierté mais aussi une grande responsabilité. Oui, on travaille plus en France. On doit désormais pouvoir y travailler mieux.

> Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont le même ennemi : le bloc central progressiste et humaniste qui a permis d'empêcher la haine et l'incompétence d'arriver au pouvoir en 2017 et en 2022.

> Ne changeons pas sous les assauts des démagogues et des intégristes. Restons nous-mêmes : des artisans d'une France plus unie dans une Europe plus forte !

> Je ne veux pas vivre non plus dans la France des Le Pen. Une France sortie de l’Europe et de l’euro où les Français auraient servi de cobayes pour le vaccin Spoutnik. Une France où le mariage pour tous aurait été supprimé. Une France où les anti-IVG seraient aux responsabilités !

> Non, je ne veux pas cautionner les dérives d’un parti qui, dans la même semaine, refuse d’accueillir sur ses bancs une députée socialiste, traitée de collabo, pour faire place à un parlementaire condamné pour violences conjugales.

> Les élections européennes seront un rendez-vous majeur. Tout nous oppose au Rassemblement national qui oscille entre incompétence et irresponsabilité. Sur la question du changement climatique, de la Défense européenne ou de la sortie de l'euro, les Français devront trancher.

> Aujourd'hui, je ne souhaite pas un « virage à droite » ou un « virage à gauche » et encore moins que la France soit plongée dans l'immobilisme. Nous ne sommes pas là uniquement pour administrer le pays mais bien pour agir et faire des réformes avec une méthode différente.

> La décentralisation et la différenciation territoriale sont des puissants leviers d'égalité entre les territoires et entre les citoyens.

> Aujourd’hui Renaissance s’est structuré et s’ancre dans les territoires avec 30 000 militants et près de 200 000 sympathisants avec toujours le même ADN : le dépassement politique au service d'un projet progressiste.

> Aucune transition écologique ne peut se bâtir sur les ruines de villages rasés pour faire place à des mines de charbon. 60% des Allemands regrettent aujourd'hui d'avoir cédé au lobby anti-nucléaire. La France a fait un choix stratégique en confortant sa filière atomique.

> On accuse d’inaction climatique le pays du G7 qui a le plus agi pour l’écologie, un président qui a réussi à faire baisser nos émissions de CO2 de 2,5% alors que notre PIB augmentait de 2,6%. Cette écologie productive est le second progrès vers lequel nous voulons accompagner notre pays.

 

Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> La réforme des retraites est promulguée. Il nous appartient d'avancer pour relever les défis clés pour le quotidien des Français : justice sociale et fiscale, accès aux soins, école refondée.

> Nous déploierons cette transformation majeure de l’économie sans risquer l'instabilité de notre approvisionnement énergétique. Nous avons à protéger nos industries, notre croissance, nos emplois et notre prospérité

> Plutôt qu'interdire des technologies, nous avons besoin d'une concurrence loyale pour une énergie propre, stable et abordable. Le nucléaire doit continuer à jouer un rôle clé dans l'approvisionnement actuel et futur de l'Europe.

> [Tribune cosignée avec Christian Dürr, président du groupe FDP au Bundestag : «Le nucléaire est la clé de la transformation»]
Nous vivons un moment charnière pour la transition énergétique.
Alors que l'impact du changement climatique devient de plus en plus dramatique - des graves inondations en Europe aux incendies de forêt en Australie - les pays en développement les moins équipés pour faire face à ses conséquences ont souffert de manière disproportionnée, et la nécessité d'une action urgente est devenue évidente. Ici, dans l'Union européenne, nous débattons et nous efforçons donc de trouver les meilleures solutions pour décarboner notre économie, et notre objectif commun est clair : nous devons ouvrir la voie à un avenir neutre en carbone et atteindre les objectifs de l'accord de Paris.
Cette transition vers la neutralité carbone est essentielle pour notre avenir et doit être une réussite économique et technologique. Dans le même temps, nous devons être en mesure de mettre en œuvre ce processus de transformation essentiel sans risquer un approvisionnement énergétique instable, car nous devons protéger notre base industrielle, nos emplois, notre croissance économique et, surtout, notre prospérité.
Dans ce sens, la France et l'Allemagne ont déployé des efforts intensifs pour étendre leur utilisation des énergies renouvelables au cours des deux dernières années, mais les énergies éolienne et solaire ne peuvent pas encore à elles seules compenser entièrement les combustibles fossiles. En 2022, environ la moitié de la production d'électricité de l'Allemagne était basée sur des sources d'énergie renouvelables - une augmentation de 7% par rapport à 2021 - mais un vaste écart de 50% subsiste. Et depuis la guerre dévastatrice de la Russie contre l'Ukraine, l'Allemagne a été forcée de combler ce vide avec des combustibles fossiles sales, tels que l'énergie au charbon nuisible au climat, pour garantir un approvisionnement énergétique sûr.
Ainsi, si nous visons à faire un effort sérieux pour décarboner notre économie et parvenir à un processus de transition sain, nous devons soutenir d'autres technologies neutres en carbone pour réduire nos émissions. Et de notre point de vue, la solution est évidente : au lieu d'interdire certaines technologies, nous avons besoin d'une concurrence loyale pour des sources d'énergie propres, stables et abordables — et l'énergie nucléaire devrait continuer à jouer un rôle clé dans l'approvisionnement énergétique actuel et futur de l'Europe, parallèlement avec des énergies renouvelables et des centrales à gaz à faible émission de carbone, comme le souligne l'initiative française pour une « alliance nucléaire » européenne.
Alors que les centrales nucléaires en Allemagne ont été très controversées au cours des dernières décennies, elles sont en revanche devenues la principale source d'énergie de la France. Fait intéressant, les combustibles fossiles ne représentent que 7 % du mix électrique français actuel, tandis que l'Allemagne a enregistré une augmentation de la production d'électricité au charbon et au gaz. Et ce serait une menace sérieuse pour nos objectifs climatiques si nous continuions sur cette voie en utilisant du charbon au lieu d'alternatives propres.
Ici, l'énergie nucléaire fournit une technologie abordable et sobre en carbone, qui pourrait jouer un rôle important dans la transformation de notre économie. À cet égard, nous nous félicitons de la décision prise par l'Union européenne d'inclure l'énergie nucléaire dans sa taxonomie en tant que source d'énergie nécessaire, ce qui constitue également une étape importante pour la production d'hydrogène neutre pour le climat à l'aide de l'énergie nucléaire. Car ce qui est important, c'est que chaque pays membre détermine sa propre voie, tant que cette voie est climatiquement neutre.
Pourtant, ce n'est pas seulement une question de neutralité climatique - en utilisant l'énergie nucléaire, l'Europe pourrait également stabiliser son réseau électrique, éviter les pannes et faire baisser les prix pour les consommateurs et les entreprises. Ce dernier est particulièrement important, compte tenu de la forte inflation et des récentes hausses de prix sur le continent.
Cet argument est devenu encore plus pertinent aujourd'hui dans le contexte géopolitique de l'attaque du président russe Vladimir Poutine contre l'Ukraine, qui a marqué un tournant où nous, Européens, avons dû apprendre que les importations d'énergie bon marché et les dépendances unilatérales appartenaient au passé. .
Au lieu de cela, nous avons fait preuve de solidarité au sein de l'UE. Le gouvernement français, par exemple, a annoncé son soutien à l'Allemagne avec les exportations de gaz, et en retour, le gouvernement allemand a assuré son voisin de son soutien avec les exportations d'électricité. À cet égard, l'extension limitée des centrales nucléaires allemandes restantes au cours de la période hivernale a également envoyé un signal important aux marchés.
Si nous acceptions d'utiliser l'énergie nucléaire en Europe, nous ferions preuve d'une plus grande solidarité et nous serions moins dépendants des régimes autocratiques. De plus, nous pourrions garantir un approvisionnement en électricité plus stable et plus respectueux du climat pour l'Europe, tout en travaillant en étroite collaboration sur l'expansion des énergies renouvelables.
De plus, en tant que société, nous devrions avoir une longueur d'avance et être ouverts aux nouvelles technologies. En décembre 2022, des scientifiques aux États-Unis ont réalisé une percée exceptionnelle, lorsqu'ils ont réussi à produire une réaction de fusion nucléaire qui a entraîné un gain d'énergie net. Et nous sommes convaincus qu'il est crucial pour le processus de transformation de notre économie d'intensifier également la recherche en Europe dans ce domaine.
L'Europe est actuellement confrontée à une période de profondes mutations politiques, environnementales et économiques. Mais nous pouvons soit exploiter ces défis et les utiliser comme une opportunité, soit risquer d'être dépassés par des forces indépendantes de notre volonté. Alors, ne serait-ce pas un grand succès si nous parvenions à décarboner notre économie, tout en devenant dans le même temps un pionnier de l'énergie de fusion nucléaire innovante ?
Quoi qu'il en soit, nous devons au moins faire l'effort. Parce qu'une chose est certaine, c'est maintenant qu'il faut agir. 

 

Benjamin Haddad (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> La pire des réponses serait de penser qu’il ne faut plus réformer, que l’immobilisme est la solution. Au contraire, sur la santé, l’éducation, le travail: la colère qui s’exprime montre que nous devons être plus ambitieux.

 

Sacha Houlié (député)
> [Réforme des retraites] Non, ça n’est pas une victoire politique. C’est une validation juridique de la réforme. D’aucuns prédisaient une censure totale du texte : il est conforme à la Constitution. En revanche, au prétexte qu’il y a un désaccord politique sur le fond de la réforme, on assiste à une délégitimation des institutions. Vendredi, nous avons atteint l’apothéose, avec des pressions physiques sur le Conseil constitutionnel. Certains ont expliqué que, en raison de la composition ou du Conseil fonctionnement, sa décision ne vaudrait rien. Les extrêmes agitent en permanence le chiffon rouge. Dans leurs propos, on mesure la haine du juge et le complotisme à son égard. Nous nous devons, tous, de respecter le processus institutionnel.

> [Réforme des retraites] Nous avons un désaccord de fond sur la manière de financer notre modèle de retraite par répartition. La gauche souhaite taxer les superprofits: nous l’avons fait. Cette taxe rapporte 26 milliards d’euros par an et finance le bouclier tarifaire. Quant au RN, c’est zéro proposition, 100 % de démagogie. Ce n’est pas à coups de baisse de TVA permanents et en expulsant les étrangers ou en les privant de prestations sociales qu’on réglera le problème des retraites.

> [Réforme des retraites] Que les syndicats poursuivent la mobilisation et encore plus un 1er Mai, c’est leur droit. Ce que nous condamnons, ce sont tous ceux qui confondent militantisme et délinquance. Quand on caillasse un gendarme ou un policier, quand on provoque volontairement des incendies, ce n’est pas une revendication, c’est de la délinquance. Il ne peut pas y avoir d’impunité.
Quand on caillasse un gendarme ou un policier, ce n’est pas une revendication, c’est de la délinquance. Il ne peut pas y avoir d’impunité 

> [Réforme des retraites] Il y a un conflit ouvert autour de la réforme des retraites, mais ça ne doit pas nous paralyser. Nous avons eu des avancées sociales, comme sur la revalorisation historique des bourses étudiantes ou la généralisation de la tarification sociale de l’eau. Il y a encore des progrès sociaux à conquérir. Ce n’est pas parce qu’on a un désaccord sur un texte que l’intégralité du dialogue social doit être remise en question.

> [Réforme des retraites] Le travail n’est pas terminé. Au-delà de la question de l’âge, cette réforme a mis en lumière des craintes sur la qualité de vie au travail ou la rémunération. Nous devons y répondre. La loi travail sera un outil, mais il faut aller plus loin. Sur les salaires, nous avons promis le versement des prestations sociales à la source. J’ai proposé au gouvernement que nous puissions le mettre en œuvre rapidement pour les prestations liées au travail : je pense à la prime d’activité, que beaucoup ne réclament pas. Cela permettra d’augmenter les salaires de nombreux travailleurs modestes.

> Si la droite avait été cohérente et courageuse, elle aurait adopté ce pour quoi elle milite depuis des années. L’idée selon laquelle nous pourrions avoir des alliés fiables au Parlement est morte. Un accord durable avec les Républicains n’est ni souhaitable ni réaliste.

> Les violences policières ne sont pas endémiques, mais elles existent. Nous l’avons constaté : elles doivent être sanctionnées. Je me rendrai au mois de mai au siège de l’inspection générale de la Police nationale (IGPN) pour voir comment mieux contrôler l’effectivité de ces sanctions. Contrairement à ce qui est dit par tous nos opposants, ces sanctions existent. Il appartient au Parlement d’en vérifier l’effectivité.

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● MoDem
Bruno Millienne (député)

> Le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel de la réforme des retraites. Ce débat a largement dépassé le simple cadre des retraites pour aborder l'ensemble de l'organisation du travail. Il est donc temps de réussir ensemble la loi plein-emploi ! Au travail !

 

● Parti radical
> [Communiqué : «Le Parti Radical prend acte de la décision du Conseil constitutionnel et en appelle à une nouvelle politique contractuelle »]
Le Parti Radical prend acte de la décision du Conseil constitutionnel qui valide les principaux dispositifs de la réforme des retraites. Il en appelle au respect de nos institutions, à l’apaisement et au retour au dialogue social, notamment dans la perspective de l’élaboration de la future loi travail.
Il s’agit d’un chantier majeur qui doit répondre aux préoccupations des Français : emploi des jeunes et des seniors, chômage de longue durée, pénibilité du travail, évolutions professionnelles. Pour Laurent Hénart, Président du Parti Radical, : « Au-delà de la loi, ces sujets se traitent aussi par voie réglementaire ou conventionnelle, l’occasion de passer une nouvelle politique contractuelle avec les syndicats mais aussi les autres partenaires tels que les réseaux consulaires, associatifs ou de formation ».
Il nous faut rétablir la confiance avec nos concitoyens. Nous n’y parviendrons qu’en mettant autour de la table tous les acteurs concernés, sans oublier les collectivités locales, compétentes dans de nombreuses politiques économiques et sociales, et dont le pouvoir et les moyens devront être renforcés pour une plus grande efficacité notamment des politiques pour l’emploi, la formation et l’insertion.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Tiens, en Italie, même la Ligue et le parti de Mme Meloni, pourtant très à droite, commencent à trouver le RN, pro-russe, anti-européen et sans idée, légèrement encombrant. Vous avez dit normalisation ?

> [Réforme des retraites] Marine Le Pen a une seule expérience professionnelle avant la politique, celle de juriste. Malheureusement cela ne suffit pas pour qu’elle distingue la promulgation d’une loi par le Président de sa publication au Journal officiel, souvent nocturne.

> Quel pays européen a envoyé une frégate dans le détroit de Taïwan au moment des manœuvres chinoises ? La France. Présente en actes.