dimanche 6 décembre 2015

Actualités du Centre. Régionales – Lagarde et Bayrou demandent un «retrait républicain»

Face à la possible victoire du Front national dans plusieurs régions après les résultats du premier tour des régionales, les deux leaders centristes, Jean-Christophe Lagarde et François Bayrou, appellent les listes républicaines qui sont arrivées en troisième position (donc derrière une liste républicaine et celle d’extrême-droite) à se retirer du second tour.
Ils espèrent ainsi faire un «barrage républicain» efficace au FN.
Pour Jean-Christophe Lagarde, le président de l'UDI, il faut «le retrait des listes qui se trouvent en troisième position»
«Pour nous, c'est très simple: partout où le Front national peut gagner, nous souhaitons le retrait des listes qui arrivent en troisième position. Quelles que soient les listes, c'est un principe qui doit être respecté. Nous avons toujours combattu l'extrême droite et nous souhaitons ce retrait.»
«Si il y a quelqu'un – on l'a toujours fait – qui se trouve face à l'extrême droite, eh bien on votera pour lui et tous ceux qui arrivent troisièmes devraient avoir le bon sens démocratique et républicain de se retirer.»
«Je ne pense pas que des forces démocratiques aient le droit de prendre le risque de faire gagner l'extrême droite»
Il faut «un devoir de clarté».
«On ne transige pas sur des principes pour des problèmes de places", a-t-il conclu. 
S’il souhaite le changement, Lagarde estime que «si ce changement se fait au profit de l'extrême droite, c'est un changement en pire. Et moi je ne veux pas de changement en pire, je veux un changement en mieux.»
Pour François Bayrou, le président du Mouvement démocrate, «le résultat du premier tour des élections régionales est un message puissant. Les Français ont dit que leur système politique ne répondait plus à leur attente. Ils ont dit leur déception devant le discours politique, et le fonctionnement des cercles de pouvoir.»
«Mais ils ont exprimé cette déception en donnant à l’extrême-droite des scores qui lui permettent de gagner plusieurs régions, importantes par leur population, et importantes symboliquement.»
«Devant une telle perspective, les états-majors politiques ne devraient pas tergiverser. Si ces états-majors étaient responsables, ils devraient adopter une ligne de conduite lisible par les Français: le retrait pur et simple de la liste arrivée en troisième position pour permettre, en regroupant les voix, un ressaisissement démocratique.»
«Ce geste serait un geste d’abnégation. On n’est pas sûr qu’il suffirait. Mais il montrerait aux Français que leurs responsables mesurent la gravité de la situation qui a été créée par des années de faiblesses et de dérives. Passer quelques années dans une région sans conseillers régionaux d’opposition, c’est moins grave que de s’accommoder de l’enracinement au pouvoir régional de l’extrême-droite.»