lundi 10 septembre 2012

USA élection 2012 vue du Centre. Face aux mauvais sondages, Mitt Romney tente de se recentrer


Il n’avait guère gagné de points dans les sondages après la convention de son parti, un peu moins qu’Obama qui a repris une avance dans les sondages (quatre points selon Reuters/Ipsos) qui pourrait durer et malgré les mauvais chiffre de l’emploi (moins de créations que prévu).
Du coup, Mitt Romney a immédiatement recentré son discours.
Au cours de sa prestation lors de la plus vieille émission politique de la télévision américaine, Meet the Press sur NBC animée par David Gregory, le candidat républicain a ainsi expliqué qu’il n’avait jamais dit qu’il supprimerait la réforme de l’assurance-santé de Barack Obama le premier jour de sa présidence comme tout le monde l’avait entendu mais qu’il y avait des mesures à garder et sur lesquelles il ne reviendrait pas (comme l’interdiction faite aux compagnies d’assurance d’empêcher une personne déjà malade d’être protégée ou la couverture des jeunes adultes par l'assurance de leurs parents).
De même, le voilà, toujours dans un flou que le journaliste n’a pu lever, à dire que pratiquement les riches paieront plus d’impôts lors de son éventuelle présidence puisqu’il supprimera des niches fiscales qui leur bénéficient alors qu’il s’était engagé jusqu’alors à ne pas augmenter les impôts de tous, notamment des plus aisés.
Bien sûr, il demeure incapable d’expliquer comment il équilibrera le budget (non plus en quatre ans mais en huit ans désormais) tout en réduisant les impôts et en augmentant les dépenses budgétaires (ou au moins en les gardant au même niveau) notamment en matière militaire.
Cette soudaine modération qui sera peu appréciée de tous les idéologues de la droite extrême de son parti est une obligation pour Mitt Romney s’il veut séduire les électeurs «independents» centristes qui se méfient encore de lui.
Pour autant, dans son grand écart permanent, il reste obligé de jouer les radicaux, ce qu’il a fait lors d’une réunion publique où il se trouvait aux côtés d’un des télévangélistes les plus réactionnaires, Pat Robertson, pour parler de Dieu.
Ce constant aller-retour est bien sûr dénoncé par les démocrates qui n’y voient que de l’opportunisme d’un homme dont le seul programme, à leurs yeux, est d’occuper la Maison blanche par ambition personnelle.
Le problème pour Mitt Romney est que beaucoup d’Américains ne voient pas, pour l’instant, ce qui contredirait cette affirmation.
Alexandre Vatimbella