mardi 4 octobre 2016

Présidentielle 2017. UDI: absence de candidat et déshérence prémisses à l’implosion?

La journée parlementaire du Centre organisée au Sénat le 3 octobre a montré combien l’UDI était mal en point, surtout que cette confédération faite de bric et de borc était tout sauf un parti politique organisé et uni, laissant préfigurer une possible implosion après les élections de 2017 tellement on rechercherait de l’unité dans un concert de déclarations lénifiantes et discourant sur tout sauf de l’essentiel.
Parlant de la présidentielle sans en parler (l’UDI n’a pas de projet et de programme, seulement des souhaits…), les différents intervenants ont prêché avant tout pour eux-mêmes dans des propos souvent surréalistes et chacun d’entre eux est venu annoncer devant les caméras son choix personnel du candidat qu’il va soutenir lors de la primaire LR et qui n’était évidemment pas le même que son collègue qui avait pris la parole avant lui et de celui qui le ferait après son intervention.
Philippe Vigier, le président des députés UDI à l’Assemblée nationale a révélé son choix pour Alain Juppé parce que, a-t-il indiqué au Figaro, «il s’adresse à l’espace central de l’électorat, ce qui doit se traduire par un groupe central puissant à l’Assemblée nationale», groupe où, évidemment, il espère qu’il pourra ramasser les miettes avec une trentaine d’élus.
Ce même Vigier qui a dit que l’UDI était tout sauf un parti d’un Centre mou.
Mais qu’est-ce alors une formation incapable d’aller devant les électeurs pour défendre ses positions et ses valeurs tout en s’en remettant à d’autres représentant des courants de pensée différentes?!
Son alter égo du Sénat, François Zocchetto, lui, a fait une déclaration pour la moins étonnante.
Il est venu affirmer que les centristes n’avaient pas besoin et ne voulaient pas d’un parti puissant tout en estimant que cela n’avait pas d’importance de ne pas avoir de candidat à la présidentielle.
Selon lui, des petits partis correspondent mieux à l’indépendance d’esprit des centristes, oubliant un peu vite les entreprises MRP et surtout UDF et les fondamentaux de la politique…
Son plaidoyer surréaliste pour un parlementarisme à la IV° République semblait hors du temps et des réalités alors qu’en V° République, la reine des élections est depuis 1965 la présidentielle et qu’un parti qui veut jouer un rôle politique quelconque n’existe que lorsqu’il a un candidat à ce scrutin…
Mais, sans doute le président du groupe UDI-UC du Sénat ne faisait qu’un constat de l’incapacité présente des partis centristes et de leurs leaders, François Bayrou compris, à vraiment rechercher la construction d’une formation du Centre digne de ce nom et capable d’être présente à la présidentielle pour gagner.
C’est sans doute aussi pourquoi, devant tant de cacophonie et de propos désespérants, Jean-Christophe Lagarde a décidé de ne pas faire de déclaration aux médias.
Les temps sont durs pour les centristes mais ils pourraient l’être bien plus encore dans un futur proche.

Alexandre Vatimbella



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