mardi 2 juin 2020

L’Humeur du Centriste. Quand Bayrou vient à la rescousse de Collomb, c’est lui-même qu’il défend!



Laurent Wauquiez et Gérard Collomb
Le chevalier blanc François Bayrou est donc venu à la rescousse de ce pauvre Gérard Collomb, le maire de Lyon, qui a décidé de faire alliance avec Laurent Wauquiez et son candidat pour la présidence de la métropole lyonnaise, ce qui lui a valu de se voir retirer l’investiture de LaREM par son délégué général, Stanislas Guerini, qui a expliqué que l’ancien ministre de l’Intérieur d’Emmanuel Macron avait franchi la ligne rouge en s’acoquinant avec la ligne dure de LR dont la rhétorique est souvent la même que celle du Rassemblement national.
Et le président du Mouvement démocrate de déclarer:
«J'ai trouvé cette décision brutale et je trouve cette décision infondée. Je voudrais reprendre en deux mots. Premièrement, Gérard Collomb, c'est un grand maire de Lyon. Les vingt dernières années, c'est un homme qui a apporté énormément à sa ville et qui a encore à apporter. Deuxièmement, les principes qui sont les nôtres sont que, lorsqu'il s'agit d'élection locale, on soutient les alliances locales qui se mettent en place à condition qu'elles soient dans l’arc républicain, on va le dire comme cela, dans les sensibilités qui forment la démocratie, la République équilibrée en France. Donc on soutient. Troisièmement, je suis un peu perplexe, on va dire, car ceux qui prononcent des exclusions, si Gérard Collomb n'avait pas été là avec quelques autres pour soutenir la candidature d'Emmanuel Macron et pour apporter toute l'aide que l'on pouvait apporter, probablement ceux qui excluent aujourd'hui ne seraient pas là pour le faire. Et donc, je trouve que, de ce point de vue, les appareils politiques ont des logiques dont je me suis toujours méfié, pour avoir vérifié qu'elles ne sont pas excellentes. Je trouve qu'on est, de ce point de vue, à côté du respect que l'on doit à des hommes qui sont des hommes de valeur et à des principes de respect de la vie au plus près du terrain.»
Voilà une défense en bonne et due forme du maire de Lyon par celui de Pau, tous deux appartenant à la mouvance centrale.
Cependant, il ne s’agit pas vraiment pour Bayrou de prendre parti pour un collègue ou pour un compagnon de route injustement accusé d’une alliance avec le diable mais bien de justifier sa propre alliance avec le même Wauquiez en 2015, puisque c’est avec les voix des élus du MoDem, dont celle du président actuel du groupe à l’Assemblée nationale, Patrick Mignola, que l’ancien président de LR fut élu à la tête du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Et Bayrou de poursuivre dans cet autodéfense, toujours en faisant semblant de parler de Collomb:
«Pendant les campagnes électorales, il y a des positions qui s'expriment et qui sont excessives. Pendant ou dans le feu du débat politique, il y a des positions qui s'expriment et qui sont excessives, mais pas plus que je n'ai jamais cru qu'il fallait avoir aucune alliance avec la gauche, pas plus je ne plaide qu'il ne faille aucune alliance avec la droite républicaine française. J'ai toujours plaidé cela tout au long de ma vie, alors je vais le répéter devant vous. »
Mais nous ne sommes pas au bout de cette défense surréaliste avec cette dernière affirmation:
«Je défends des principes et je les ai toujours défendus depuis le début de ma vie politique.»

Alors monsieur Bayrou, si vous utilisez les grands mots, je vais vous rappeler ce que nous écrivions le 4 mai 2018:

Rappelons que le MoDem fait partie de la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron, ce qui semble pour le moins antinomique dans son soutien à celui qui se proclame constamment comme le chef de file national de l’opposition au chef de l’Etat, l’insultant sans cesse, et que l’UDI, elle, ne veut plus entendre d’une alliance avec Laurent Wauquiez, Jean-Christophe Lagarde, son président, n’ayant pas de mots assez durs à son encontre, il vient d’ailleurs de l’accuser de «trahir la droite» dans un déplacement, justement, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes...
Si le paradoxe n’a pas encore entraîné le retrait des élus MoDem, le débat à l’intérieur du l’UDI a déjà causé le départ du parti d’élus qui préfèrent Wauquiez à leurs engagement centristes comme le maire du deuxième arrondissement de Lyon.
Au MoDem, les consciences sont là, pas les actes.
Ainsi, le député et président de la fédération MoDem du Puy-de-Dôme, Michel Fanget, estime que:
«C'est affligeant, l'attitude de Laurent Wauquiez est devenue un problème politique. On subit énormément de pressions, écartelés entre le contrat de mandature passé avec la droite et la volonté de Laurent Wauquiez d'être le premier opposant à Macron qui justifie toujours plus d'agressivité.»
Et d’ajouter, «Le président de parti est clairement en train de prendre le pas sur le président de région».
Avec ce constat, comment demeurer dans la majorité au Conseil régional?
Avec un brin de mauvaise foi, le porte-parole du moDem, Yann Wehrling, répond que les alliances avec LR dans les collectivités locales, «sont basées sur un programme et des engagements validés par les électeurs et qui n'ont pas été modifiés».
Et, Patrick Migonla, le leader des élus MoDem au conseil régional, de surenchérir dans le double-jeu:
«Lorsque nous avons décidé de faire alliance avec Laurent Wauquiez, ce qui a été une décision difficile à prendre, nous connaissions déjà la personnalité et les ambitions du personnage. Nous avons posé deux règles: ne pas importer la politique nationale dans les affaires de la région et travailler dans un contrat de mandature pour relancer le fonctionnement de la région, qui était dans une situation de blocage avec la majorité précédente.»
Un comportement bien hypocrite et peu reluisant alors que les déclarations inacceptables de Wauquiez pour les centristes se multiplient.
D’autant que certains membres du parti de François Bayrou, comme Laurence Vichnievsky, n'exclut pas à terme «une prise d’autonomie» vis-à-vis de la majorité de Laurent Wauquiez mais sans le mettre en minorité…

Et si ce n’est pas assez clair, voici ce que nous écrivions dès le 12 décembre 2015:

Il suffit de voir le dernier tract de la campagne de Laurent Wauquiez pour savoir, comme le savaient déjà tous les centristes qui se sont alliés avec lui depuis qu’il avait trahi l’héritage de Jacques Barrot qui avait commis une faute en lui donnant sa circonscription, que le bonhomme n’a rien lâché de son ambition démesurée, de son opportunisme nauséabond et de son flirt avec les idées du Front national.
Pour mettre un peu d’humour dans ce pathétique dessein de M. Wauquiez, le site internet d’Europe 1 a tweeté, en présentant son tract, «Il est bizarre ce tract du FN, non?»!
D’ailleurs, le tract en question n’en manque pas, non plus, même s’il est de fort mauvais goût et évidemment fortuit.
Le titrer «Affirmons nos valeurs» alors que l’on tourne le dos à toutes celles de la Droite républicaine mais surtout du Centre, voilà qui ne manque pas d’audace.
Quand aux trois slogans «Immigration, ça suffit!», «Hollande, ça suffit!» et «Europe, ça suffit!» (ça fait quoi de se boucher le nez si fort, messieurs les centristes?!), ils se passent de commentaires.
Comme le dit fort justement le quotidien Ouest France, «Qu'importe si ces thèmes n'ont rien à voir avec les compétences régionales : après l'élection, Hollande sera toujours président, l'immigration ne sera influencée à aucun niveau par les conseils régionaux, et l'Europe continuera à verser ses subventions gérées… par les conseils régionaux.».
Et de nous rappeler sa ligne directrice définie par Laurent Wauquiez lui-même: «la force du FN oblige la droite à se repenser. Le problème n'est pas d'en dire trop mais pas assez».

Voyez vous monsieur Bayrou, j’aurais sans doute voté pour Alain Juppé à la présidentielle de 2017 mais jamais je ne voterai pour Laurent Wauquiez.
Comme j’aurais voté pour Michel Rocard mais jamais pou Jean-Pierre Chevènement.
Sont-ce des subtilités trop difficiles à comprendre de votre part, de quelqu’un qui se dit centriste?...
Ainsi que le rappelle fort justement la porte-parole de LaREM, Aurore Bergé, ancienne membre de LR, «il y a un monde entre la droite Wauquiez et la droite Juppé».
Vos fameux «principes» vous empêchent sans doute de faire la distinction.

Centristement votre.

Le Centriste

Propos centristes. France – Transition écologique, stratégie de protection et de croissance; pas d’augmentation d’impôts; réouverture des cafés et des restaurants; prévision de croissance de -11%; réinventer le lien entre la société et l'État ; soldes le 15 juillet…



Voici une sélection, ce 2 juin 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
La réouverture des cafés, hôtels et restaurants signe le retour des jours heureux ! Nul doute que les Français seront là pour retrouver cette part de l’esprit français, de notre culture et de notre art de vivre. En ces temps difficiles, l'État continuera à soutenir ce secteur.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
- Le choc économique est brutal. Notre prévision de croissance pour 2020 est de -11%. Je suis convaincu que nous allons rebondir en 2021 grâce à nos plans de soutien massifs et notre plan de relance.
- Nous attendions tous ce moment avec impatience : les terrasses des cafés et restaurants rouvrent en Ile-de-France dès ce matin. Dans le reste de la France, ces établissements sont totalement ouverts. Soutien à tous les professionnels du secteur pour la reprise !
-Nous allons maintenir toutes les mesures de soutien pour le secteur des cafés/restaurants, de l’hôtellerie, de l’événementiel, de la culture et du sport. Le Fonds de solidarité sera maintenu jusqu’à la fin 2020 et sera amélioré. Toutes les entreprises de ces secteurs pourront continuer à bénéficier du chômage partiel jusqu’à la fin 2020. Elles seront aussi exonérées de cotisations de mars à juin.
- Je ne suis pas intéressé par le poste de Matignon. Je ne suis intéressé que par une seule chose : poursuivre ma mission au ministère de l’Économie et des Finances et être utile à tous les Français.
- Les soldes d’été commenceront le 15 juillet et dureront 4 semaines. J'ai accepté la demande des petits commerçants, très touchés par la crise. Cela leur permettra de reconstituer leur trésorerie.

Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
[Tribune: La transition écologique est la stratégie de protection et de croissance du Gouvernement au sortir de la crise]
On me pose souvent la question de l’articulation entre relance économique et transition écologique dans les mois à venir. Les termes ne sont pas toujours les mêmes, mais nombreux s’interrogent sur la place de l’écologie face à la crise économique et sociale qui vient. Beaucoup me demandent si, comme au lendemain de la crise de 2008, on assistera à un renoncement des pouvoirs publics au nom de la lutte contre le chômage. Je voulais dans ce post, vous apporter des éléments, des preuves, des faits démontrant que cette vision n’a pas cours au sein du gouvernement. Au contraire, nous considérons la transition écologique comme la meilleure stratégie de protection - face aux futures crises climatiques - et de croissance pour créer de nouvelles activités et de l’emploi. C’est d’ailleurs la vision qui est partagée par les instances européennes qui viennent d’annoncer un plan de relance vert de 750 milliards d’euros pour notre continent.
Comment donc allier soutien économique et transition écologique dans les faits?
Prenez le plan de soutien à Air France. Il s’accompagne d’engagements environnementaux historiques pour la compagnie : réduction drastique des vols intérieurs pour les lignes ayant une alternative ferroviaire de moins de 2h30, réduction de 50% des émissions de CO2 sur les vols domestiques d’ici 2024, investissements massifs pour acquérir des avions moins émetteurs. Aucun plan de soutien aérien auparavant n’avait intégré de telles conditions de transition écologique.
Prenez le plan de soutien à l’automobile annoncé la semaine dernière par le président de la République : il vise à sauver un secteur qui emploie directement 400000 personnes tout en accélérant sa transition vers une mobilité plus propre. Je viens de signer le décret qui fait passer le bonus écologique de 6000 à 7000€ pour l’achat d’une voiture électrique et qui augmente la prime à la conversion pour inciter à remplacer 200000 vieilles voitures par des modèles consommant 30% de carburants en moins.
Dans le même temps, les constructeurs se sont engagés à augmenter leurs investissements pour produire dans notre pays 1 million de voitures électriques par an en 2025, et Renault va implanter en France une usine de moteurs électriques qui devait initialement s’installer en Asie. Avec ce plan, la France a vocation à devenir le leader européen de la production de voitures électriques et les Français qui doivent se déplacer en voiture auront accès à des véhicules plus propres.
Prenez le plan vélo : pensé dans la perspective du déconfinement, il rencontre un succès fulgurant. Depuis le 11 mai, grâce au coup de pouce réparation de 50€, plus de 70000 vélos on été réparés. Nous visons 1 million de réparations d’ici décembre. Grâce à la mobilisation des élus locaux, 1000kms de pistes cyclables temporaires sont déployées à travers le pays. Je viens également de signer le décret qui permet de doubler le montant de toutes les aides des collectivités locales à l’acquisition d’un vélo électrique.
Prenez enfin le plan de soutien aux collectivités territoriales : le Premier ministre a annoncé vendredi qu'1 milliard d'euros serait débloqué pour financer des investissements verts dans tous les territoires.
Ces exemples sont autant de preuve de notre volonté de decarboner les secteurs émetteurs de CO2, tout en développant les pratiques les plus écologiques. Et il s’agit là principalement du secteur des transports. Le plan de relance global que nous préparons suivra la même ligne alliant relance économique et transition écologique.
Cette relance durable, c’est tout simplement le choix le plus rationnel pour faire face aux épreuves du présent, tout en préparant l’avenir.
Je sais que vous êtes nombreux à le penser et c’est pour faire écho à cet état d’esprit que je prendrai dès cette fin de semaine une initiative pour fédérer dans toute la France, les TPE et PME qui partagent cette vision.

Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education)
- Les collèges et les lycées reprennent à leur tour! Progressivement et sûrement. Au premier rang de nos priorités, les lycées professionnels.
- [Rentrée] L'objectif c'est d’être dans une concertation maximale pour préparer cette rentré (...) Des activités sportives et culturelles plus importantes qu'aujourd'hui (...) L'école doit être un plaisir, le plaisir d'apprendre.

Olivier Véran (ministre de la Solidarité et de la Santé)
- À compter du 5 juin, les conditions de visite en EHPAD seront à nouveau assouplies. Si la situation sanitaire locale le permet, les visites doivent pouvoir reprendre.
- Dans les prochaines semaines, le Gouvernement annoncera les grands axes d’une réforme ambitieuse pour l’autonomie, qui sera votée d’ici la fin de l’année. Des moyens nouveaux financeront le risque qu’est la perte d’autonomie, au service de toutes les personnes âgées!

Franck Riester (ministre de Culture)
Depuis le 1er juin, un fonds spécifique permettant l’indemnisation du futur risque COVID19 a été mis en place. L’Etat l’a abondé à hauteur de 50 millions d’€ afin de soutenir la création cinématographique et audiovisuelle. Il permet aujourd’hui aux tournages de reprendre.

Gérald Darmanin (ministre de l'Action et des Comptes publics)
Une augmentation des impôts serait totalement contreproductive. Nous devons encourager l'activité économique, les Français doivent de nouveau consommer et les entreprises doivent continuer d'investir.

Julien Denormandie (ministre de la Ville et du Logement)
- Toute l’énergie du gouvernement est mobilisée pour relancer l’économie et préserver le travail des Français, afin qu’après la crise sanitaire et économique n’advienne pas une crise sociale.
- Je souhaite renforcer les liens entre entreprises et associations : c’est indispensable si nous voulons faire en sorte que la France retrouve le chemin de la création d’emploi.

Marc Fesneau (ministre des Relations avec le Parlement)
L’intimidation et la violence pour faire taire et empêcher le débat républicain. Cette violence est mortifère pour la démocratie toute entière. Et collectivement nous devons la rejeter.

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
[Accès à l'IVG] Il n'est pas question que cette période de confinement puisse conduire à un recul des droits des femmes.

Amélie de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
- Le vrai débat en Europe, c’est la souveraineté, pas le souverainisme.
- La souveraineté européenne, on ne veut pas la faire à moitié, ni à 80%. Soit on la fait, soit on ne la fait pas. Et pour la faire, il faut y mettre les moyens : un vrai plan européen pour la transition écologique, par exemple, ça se finance sur le long terme.
- Avec le Président, nous menons une négociation sur le budget européen qui a deux urgences : rendre possible le rebond de nos économies après la crise, et investir pour une Europe qui protège et s'affirme dans la prochaine décennie face à la Chine et aux États-Unis.

Jean-Baptiste Lemoyne (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
- Aujourd’hui, nous pouvons tous reprendre un café en terrasse, pour notre plus grand bonheur! En cette première journée de reprise, soutien à toutes celles et tous ceux qui font vivre ces cafés et restaurants, une partie de l’âme française.
- Autant les frontières intra-européennes vont se lever autour 15 juin, autant celles entre l'UE et le reste du monde risquent d'être encore fermées quelques semaines supplémentaires.

Gabriel Attal (secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education)
Le combat pour les jeunes c'est celui de la formation et de donner la capacité de trouver un emploi.

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
Au-delà des difficultés conjoncturelles, la filière automobile doit se réinventer en profondeur : la lutte contre le changement climatique est une urgence que le Covid-19 ne saurait nous faire oublier. C’est dans ce contexte que nous avons lancé le Plan Auto.

Brune Poirson (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire)
La crise ne peut pas être l’occasion de suremballer à nouveau des fruits et des légumes qui possèdent déjà un emballage que la nature a inventé. Ça s’appelle la peau ! Des chaînes en ont aussi profité pour faire disparaître les rayons destinés au vrac.

Sophie Cluzel (secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées)
L’expertise du monde du handicap et de ses onze millions d’aidants en France est une richesse à exploiter pour répondre à la crise sociale qui se dessine. Inspirons-nous des personnes en situation de handicap!

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale)
-Dans le deuil et la peine, le frère de Georges Floyd trouve l’énergie d’en appeler sans violence à la démocratie, à l’engagement et à la citoyenneté. Émus par la tragédie, nous le sommes aussi par cet appel d’une admirable dignité. Respect.
- Toute ma solidarité à notre collègue Eric Alauzet. Les actes de violence et d’intimidation à l’égard d’un élu de la République sont intolérables et doivent être condamnés par tous.

Gilles Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Au nom des députés LaREM, notre soutien à notre collègue Eric Alauzet: l'incendie d'une voiture dans la cour de son immeuble dont a été victime un voisin est une tentative d'intimidation inadmissible contre un élu de la République, portant atteinte à notre démocratie.
- La campagne municipale à Paris prend un nouvel élan. La crise COVID19 en modifie les enjeux économiques, sociaux et écologiques. Confiance à Agnès Buzyn pour répondre aux attentes des Parisiens qui souhaitent des solutions très concrètes à la hauteur des enjeux nouveaux.

Aurore Bergé (porte-parole)
Notre inquiétude, c’est que ça continue. Le risque, c’est que des textes soient sacrifiés. Adopter des lois sera plus long qu’avant, au moment où on a justement besoin de réactivité. L’éclatement des groupes participe à l’affaiblissement du Parlement.

Sylvain Maillard (député)
Nous avons perdu 10% de notre richesse créée. C'est gigantesque ! Nos entreprises ont besoin d'aide pour passer cette période difficile. Les députés LaREM soutiennent le plan du gouvernement porté par Bruno Le Maire pour relancer notre économie suite au COVID19.

●MoDem
François Bayrou (président)
- La crise dont on sait qu'elle va probablement être la plus grave que l’on ait connue depuis des décennies, et peut-être même depuis plus d'un siècle, cette crise-là, cela doit d'abord ouvrir à une réflexion partagée sur la reprise de l'économie. Comment fait-on pour rendre au pays sa vitalité, son activité, ses carnets de commandes? Je ne crois pas que la baisse des salaires puisse être une réponse acceptable, car la baisse des salaires, cela casse le moral, cela crée une récession. Il y aura sans doute des négociations entreprise par entreprise, le Président de la République va rencontrer les organisations syndicales, il fait bien car les moments de crise sont des moments où il importe de rendre aux partenaires sociaux, de rendre aux organisations syndicales, leur place dans la réflexion de la nation, mais je ne crois pas qu'il faille s'orienter vers une baisse générale des salaires ; j'y serai opposé car les conséquences d'une récession sont aussi graves et même plus graves encore.
- C'est l'effort de la nation, l'effort de tout le monde qui a permis de soutenir, par le chômage partiel au fond, la cohésion du pays, et imaginez que tous les salariés qui sont aujourd'hui au chômage partiel se soient trouvés au chômage, comme c'est le cas aux États-Unis, et vous voyez comme le climat se durcit aux États-Unis évidemment sur la question du racisme, mais aussi probablement sur la question du clivage de la société américaine, en tout cas je crois que l'important c'est que nous ayons en tête qu'il va falloir repartir, et repartir sans créer de récessions impossibles à maîtriser. Et, sans créer de récession impossible à maîtriser, cela veut dire autant que possible, sauvegarder les salaires et sauvegarder l'effort des entreprises. Pour ce qui est des salaires, évidemment, la réponse est dans l'intéressement, dans la promesse, l'engagement, le pacte qui fait que, lorsqu'une entreprise va mieux et lorsqu'elle fait des bénéfices, ces bénéfices doivent être partagés avec les salariés, pas seulement avec les cadres ou les actionnaires dont il est normal que chacun trouve sa rémunération et son intérêt, mais cela doit être partagé avec les salariés, et en particulier avec les salariés du bas de l'échelle.
- Je pense que l'intéressement est plus adapté. La participation c'est à plus long terme. L'intéressement, cela peut être à court terme. Cette idée simple que, quand l'entreprise va bien, il faut que tout le monde en profite, y compris et surtout ceux qui sont en bas de l'échelle, pour créer la cohésion de cette communauté humaine qui est une entreprise alors, de ce point de vue là, c'est évidemment tout à fait essentiel. Participation, intéressement, on en discutera. J'imagine que le gouvernement en discutera avec les partenaires sociaux, il aura bien raison de le faire. C'est une idée qui revient comme une antienne dans le débat politique français depuis des années et des décennies, mais peut-être maintenant le moment est-il venu de le rendre plus accessible, et si possible plus répandu.
- [Gérard Collomb exclut de LaREM] J'ai trouvé cette décision brutale et je trouve cette décision infondée. Je voudrais reprendre en deux mots. Premièrement, Gérard Collomb, c'est un grand maire de Lyon. Les vingt dernières années, c'est un homme qui a apporté énormément à sa ville et qui a encore à apporter. Deuxièmement, les principes qui sont les nôtres sont que, lorsqu'il s'agit d'élection locale, on soutient les alliances locales qui se mettent en place à condition qu'elles soient dans l’arc républicain, on va le dire comme cela, dans les sensibilités qui forment la démocratie, la République équilibrée en France. Donc on soutient. Troisièmement, je suis un peu perplexe, on va dire, car ceux qui prononcent des exclusions, si Gérard Collomb n'avait pas été là avec quelques autres pour soutenir la candidature d'Emmanuel Macron et pour apporter toute l'aide que l'on pouvait apporter, probablement ceux qui excluent aujourd'hui ne seraient pas là pour le faire. Et donc, je trouve que, de ce point de vue, les appareils politiques ont des logiques dont je me suis toujours méfié, pour avoir vérifié qu'elles ne sont pas excellentes. Je trouve qu'on est, de ce point de vue, à côté du respect que l'on doit à des hommes qui sont des hommes de valeur et à des principes de respect de la vie au plus près du terrain. J'ajoute que François-Noël Buffet, la personne avec qui Gérard Collomb a choisi une alliance pour la métropole, c'est quelqu'un d'absolument respectable et que, de ce point de vue, je ne vois pas sujet à polémique.
- J'ai dit qu'il ne fallait pas faire de la campagne des municipales une campagne d'étiquette politique nationale. Il fallait respecter la logique de la vie politique locale. C'est très difficile d'implanter un parti nouveau dans des élections locales, vraiment très difficile. Tous ceux qui ont essayé, y compris moi, se sont aperçus qu'en effet cela présentait des écueils considérables, car les citoyens sont attachés à leurs élus. C'est comme cela. Ils les voient agir, ils les voient vivre, ils voient les résultats de leur action et ils ne sont pas disposés à en changer simplement parce que le vent souffle d'une autre manière. Cette approche sur étiquette politique nationale, ce n'est pas la bonne approche. Il faut apprendre à faire confiance au terrain, là comme ailleurs. Il faut apprendre à faire confiance aux gens enracinés, là comme ailleurs.
- Il n'y a pas de phrase plus profonde et plus engageante que celle qu'a prononcée le Président de la République quand il a dit : « Il faut se réinventer, et moi aussi. » Il faut qu'il réinvente le lien entre la société et l'État. Entre le pays dans ses communautés, dans sa vie, depuis les associations jusqu'aux entreprises et les collectivités locales, il y a une sève qui ne circule plus venant de la base avec le sommet du pays. Les décisions qui sont prises préparées au sommet, on a l'impression, surtout quand on est représentant de la base, un élu de la base, que ce sont des décisions prises trop loin et que l'essentiel ne circule plus. Il faut réinventer cela et, de la même manière, il faut que se réinvente, surtout quand on est l'Exécutif, une manière de parler avec les Français, une manière d'être en contact avec les Français. Le Président de la République a commencé à le faire. Il avait, en vérité, commencé au Grand débat après les gilets jaunes. On doit se souvenir que les gilets jaunes ont été un point de bascule. Le Grand débat et la promesse qu'il avait portée à l'occasion de l’élection et à l’occasion du Grand débat, je pense qu'il est nécessaire que cela prenne désormais un enracinement nouveau une force nouvelle dans la société française. C'est difficile parce qu'on se bat contre les décennies ou peut-être même des siècles.
- La question, c'est l’étape nouvelle qui va s'ouvrir et je veux dire un mot sur l'étape actuelle. Au fond, les questions ne sont pas éloignées. On est en train trop souvent de céder à l'esprit de division. Chacun vient pour imposer sa vision des choses, son plan et cela éclate en petits groupes qui, en réalité, ne portent pas de philosophie différente ou, ce qui est estimable quand on a une philosophie différente, qu'on l'affirme, c'est bien, cela ne porte pas d'idées différentes, simplement cela défend des avantages de clan. Or, l'esprit de division est mortel. Il n'y a pas de chemin le plus court pour aller au suicide politique que d'accepter les divisions internes, les guerres civiles internes qui, perpétuellement, sont hélas le lot de la vie politique française. Vous avez vu ce qui est arrivé au parti socialiste. En tout cas, moi, autant que je puisse être entendu, je veux plaider pour l'esprit d'unité, l'esprit de solidarité.
- Je suis maire de Pau, je suis candidat au renouvellement de ce mandat à la Mairie de Paris, je suis à la tête d'une famille politique qui est une famille politique qui compte, vous venez de le rappeler, dans la vie politique française et je n'ai pas l'intention d’entrer dans des spéculations gouvernementales.


Vues du Centre. Toutes les pires prédictions concernant Trump se sont révélées exactes



Par Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella



Donald Trump
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.

Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.

Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.



Que dire ici de plus que tout ce que nous avons écrit depuis que le personnage s’est présenté aux primaires républicaines en 2015?

Donald Trump dans les domaines du «on vous l’avait bien dit» et «on vous avait bien prévenus» ainsi que dans le pire de ce que l’on avait imaginé, n’a pas déçu.

Il a même dépassé toutes les prédictions en étant encore plus incompétent et voyou que ce que l’on pouvait craindre.

Et l’on dit cela, non avec la fierté de ceux qui ont eu raison (avec beaucoup d’autres) mais avec la tristesse et la hargne de voir qu’il a pu gouverner la première puissance du monde pendant presque quatre ans.

Sa gestion scélérate de la crise épidémique de la covid19 et celle non moins scandaleuse des manifestations et des émeutes actuelles suite au meurtre d’un automobiliste noir par des policiers blancs, ne sont que les derniers agissements de ce que l’on considérait comme une canaille de la pire espèce s’il ne se trouvait pas à la Maison blanche, celui qui veut interdire les associations antifascistes parce qu’elles seraient terroristes alors qu’il estime qu’il y a des gens très biens au Ku Klux Klan...

Oui Trump a gouverné comme on pouvait le redouter: sans aucune capacité ni connaissance, avec haine, invective, racisme, vulgarité, grossièreté, incitant à la violence et à la guerre, détruisant méthodiquement les fondements de la démocratie américaine, provoquant un chaos recherché pour faire imploser l’état de droit et les services publics, le tout dans une vision complotiste et dans une corruption de lui et de son entourage jamais vu depuis que le pays est indépendant, même au temps de la présidence de Grant après la Guerre de sécession, voire au temps du gilded age (époque dorée) et des robber barons (barons voleurs).

Alors quoi rajouter devant ce désastre qui hantera longtemps l’Amérique mais aussi tout le monde libre?

Que le pire n’est sans doute pas et malheureusement, ce président déjà considéré par les politistes et les historiens comme le pire que les Etats-Unis aient jamais connu mais dans le nombre et le profil de ceux qui l’ont suivi, le plus souvent avec fanatisme, et qui continuent à le soutenir.

Voici une sacré claque pour ceux qui, comme nous, estimaient ou, en tout cas, espéraient, que la démocratie républicaine serait capable d’émanciper les peuples par les valeurs humanistes.

Même s’il perd l’élection présidentielle de novembre prochain, Trump sera en poste jusqu’en janvier 2021, ce qui constitue une véritable menace pour les libertés des citoyens américains et pour la paix mondiale.

Bien sûr, nombre de ses propos d’une extrême dangerosité pour celles-ci et celle-là sont demeurés, jusqu’à présent, de la simple rhétorique nauséabonde mais simplement parce qu’il n’a pas réussi à les mettre en œuvre pour la plupart d’entre eux, non parce qu’ils n’étaient que des paroles en l’air.

Alors, nous devons bien savoir une chose: nous n’en aurons fini avec ce populiste démagogue de la pire espèce que le jour où son successeur prêtera serment devant le Capitole.

Avant cela, la vigilance de tous les instants s’impose.



Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella