mercredi 31 octobre 2018

Actualités du Centre. Vote du budget, les masques tombent dans la sphère centriste

Le positionnement vis-à-vis du budget de l’Etat est, de tout temps, l’indicateur pour savoir qui soutient ou non le Gouvernement et le Président de la république.
On se rappelle ainsi que l’UDF passa dans l’opposition à Jacques Chirac lorsque son président, François Bayrou, fit voter ses députés contre le budget proposé par son gouvernement d’alors dirigé par Dominique de Villepin.
Voté hier en première lecture (il y en aura immanquablement une deuxième puisque le Sénat majoritairement à droite le rejettera mécaniquement), c’est avec les voix de La république en marche et du Mouvement démocrate qu’il a été adopté.
Aucune voix n’a manqué dans la majorité présidentielle sauf quelques abstentions mais aucune contre.
En revanche, aucun membre de l’UDI n’a voté le projet de budget, la plupart s’abstenant et un votant contre.
Un vote qui vient en totale contradiction avec les dernières déclarations des leaders de la formation centriste qui regrettaient que l’on n’est pas voulu d’eux dans le gouvernement lors du dernier remaniement.
De même, on a peine à voir ici une «opposition constructive» qui est, selon son président, Jean-Christophe Lagarde, la position de l’UDI depuis 2017 (et qui, rappelons-le, vient en totale contradiction avec les regrets de ne pas faire partie du gouvernement…).
Du côté du nouveau groupe fourre-tout, Libertés et Territoires, il est à noter qu’aucun député n’a voté pour, même les ex-LREM (qui se sont abstenus).
Quant aux députés du Mouvement radical qui prétendent, eux aussi, être dans une opposition constructive au pouvoir en place, ils ont tous voté contre qu’ils viennent du Parti radical valoisien ou du Parti radical de gauche.
A noter que les deux députés de Les centristes d’Hervé Morin ont voté contre mais ce parti et ces élus n’ont plus grand-chose à voir avec le Centre.
Aucun député du groupe du parti Agir (droite libérale, constitué d’anciens LR) – dont pourtant l’ancien leader, Franck Riester, est ministre de la Culture dans le gouvernement d’Edouard Philippe – n’a voté pour à par un, la plupart s’abstenant et deux votant contre.
Ces votes devraient également peser pour la constitution des alliances et des listes lors des prochaines élections européennes.
Si l’abstention d’Agir et de l’UDI ne devraient pas empêcher la possibilité d’une liste regroupant tout l’axe central, en revanche, on voit mal comment le Mouvement radical et Les centristes pourraient prétendre à cette éventuelle coalition pro-européenne.