samedi 26 mars 2022

La quotidienne centriste du 26 mars 2022. Quand les indépendantistes insultent la république et tous les Corses

Drapeau en berne pour un assassin qui a tué un homme qui ne lui avait rien fait en lui tirant dans le dos puis en l’achevant à bout portant, voilà comment les indépendantistes de la Corse – maquillés pour certains en «autonomistes» – ont sali l’ensemble des habitants de l’île.

Provocation honteuse et indigne de dirigeants politiques mais habituelles des terroristes – regardez comment ont été honorés les kamikazes du 11 septembre et du 13 novembre par leurs pairs – et des mafieux – regardez comment on rend hommage chez ces gangsters à leurs chefs et à leurs tueurs à gage disparus.

Où est l’«honneur» tant vanté par le peuple corse pour définir leurs valeurs?

Où est l’once de respect de la dignité humaine quand on fait d’un meurtrier d’un homme sans défense, un héros de sa cause?

En agissant comme des terroristes qu’ils sont demeurés fondamentalement dans leurs têtes et leurs actes, les indépendantistes ont insulté la démocratie républicaine, ce qui laisse augurer de ce que serait un Etat corse sous leur férule mais, surtout, ils ont insulté tous les Corses qu’ils font passer pour des soutiens à un assassin.

Les organisations totalitaires comme le sont toutes les mouvances indépendantistes  violentes corses doivent, pour tenter de rallier le plus d’illuminés à leur cause, diaboliser ceux «d’en face», en fait tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux ce qui permet de les déshumaniser puis de les assassiner puis d’honorer leurs assassins.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

 

Présidentielle 2022. Sondage quotidien Ipsos – Macron devant Le Pen avec 11 points d’avance / Mélenchon et Zemmour en hausse

Selon la vague du 26 mars du «baromètre quotidien» de l’Institut Ipsos pour franceinfo et Le Parisien concernant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron est en tête du premier tour avec 28,5% (-0,5) des intentions de vote et devance Marine Le Pen, seconde avec 17,5% (-1), de 11 points.

En troisième position on trouve Jean-Luc Mélenchon (14,5% / +1) qui précède Eric Zemmour (11% / +0,5) et Valérie Pécresse (10% / =).

Au second tour, Macron l’emporte face à Le Pen (58%-42% / -1).

Concernant les candidats du Top5, Macron et Le Pen sont en baisse, Mélenchon et Zemmour en hausse, Pécresse stable.

► Scores des personnalités testées:
- Nathalie Artaud (LO, extrême-gauche): 0,5% (=)
- Philippe Poutou (NPA, extrême-gauche): 1% (=)
- Fabien Roussel (PC, extrême-gauche): 3,5% (=)
- Jean-Luc Mélenchon (LFI, gauche radicale): 14,5% (+1)
- Anne Hidalgo (PS, gauche): 2,5% (=)
- Yannick Jadot (EELV, gauche écologiste): 6% (=)
- Emmanuel Macron (LaREM, centre et central): 28,5% (-0,5)
- Valérie Pécresse (LR, droite): 10% (=)
- Nicolas Dupont-Aignan (DF, droite radicale): 2,5% (=)
- Jean Lassalle (Résiste, populiste nationaliste de droite): 2,5% (=)
- Eric Zemmour (Reconquête, extrême-droite): 11%(+0,5)
- Marine Le Pen (RN, extrême-droite): 17,5% (-1)

(Sondage quotidien réalisé par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus dont 500 d’entre eux sont interrogés quotidiennement / Méthode des quotas / Marge d’erreur entre 1,3 et 2,6 points selon l’institut)

 

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Puis-je être libre?

Dans certaines circonstances, même dans une société totalitaire, je suis obligé de me déterminer face à certaines situations, dans certaines circonstances, face à certains événements particuliers.

Par exemple, même dans une dictature j’ai le choix de respecter son ordre ou de le défier.

Si je refuse de choisir, je ne peux affirmer que ce refus est un «non-choix» puisque par cette soi-disant abstention j’ai décidé en fait de faire allégeance au régime en place.

Le despote me demande de choisir mon comportement face à son régime qui se résume à l’accepter – et ce même si je ne suis d’accord avec lui – ou à le refuser.

Et si le despote est renversé par un régime démocratique et que je refuse une nouvelle fois de choisir, ce non-choix est à nouveau un choix où j’accepte le nouvel ordre.

Peu importe que dans ma tête je sois pour un régime dictatorial ou démocratique voire même que je ne veuille pas choisir intellectuellement entre l’un ou l’autre.

Dans les faits j’ai choisi.

Mais ce choix est-il une liberté?

Si c’est le cas, il nous faut alors distinguer deux sortes de liberté: celle qui est inhérente à ma qualité d’être vivant qui implique, face à une situation, une obligation d’opter parmi les alternatives possibles et celle qui est légitime car découlant de ma qualité de personne à l’individualité propre.

Dans la première, choisir m’est imposé indépendamment de ma volonté de me déterminer.

Dans la deuxième, j’ai le pouvoir de choisir et c’est ma volonté qui en est l’élément moteur.

Cependant, ici, nous devons nous demander réellement si l’impératif de choisir qui est constant dans la vie quotidienne s’appelle liberté ou autre chose.

Car, être libre «est l’état de celui, de ce qui n'est pas soumis à une ou des contrainte(s) externe(s)» qui peuvent venir «de la puissance contraignante d’autrui» selon les dictionnaires.

Donc, même si je choisis ou non de respecter l’ordre totalitaire en réalité mon choix est contraint par la puissance d’autrui.

Et cette contrainte est antinomique avec la liberté telle que définie ci-dessus.

Ainsi que l’écrit Epictète, «est libre celui qui vit comme il veut, qu’on ne peut ni contraindre, ni empêcher, ni forcer, dont les volontés sont sans obstacles, dont les désirs atteignent leur but, dont les aversions ne rencontrent pas l’objet détesté».

En outre, la liberté pour s’exercer pleinement doit s’accompagner de la sécurité de ma personne c’est-à-dire que si j’agis librement, je ne peux pas et ne doit pas être inquiétée de mon choix sauf si celui-ci contredit l’ordre juridique qui permet à la liberté de l’autre de pouvoir également s’exercer.

Pour autant, dans un cadre totalitaire où j’ai été contraint de me déterminer par rapport à lui, où je suis en danger si j’agis en dehors de son ordre, je garde évidemment ma liberté de penser même si je ne puis l’exprimer.

Et c’est celle qui me permet d’ailleurs de choisir de le soutenir ou de le défier.

De même je peux faire nombre de choix libres dans ma vie quotidienne comme mettre des chaussettes noires ou bleues.

Donc, il y a, au minimum, des éléments de liberté dans le joug qui m’enserre.

C’est aussi le cas pour des choix qui concerne mon existence au-delà du régime politique dans lequel je vis.

Je peux choisir de manger ou non, c’est-à-dire de vivre ou non.

Il y a là une contrainte tout aussi évidente dans ce choix mais pas dans celui de manger ou non des carottes, de la viande ou du chocolat et ceci est une vraie liberté de choix de vie.

A moins de considérer que le choix premier qui est contraint rejaillit sur tous les autres choix que j’effectue.

Ainsi, la vie me contraint de choisir de vivre ou de mourir.

Mais je n’ai pas choisi de vivre, cela m’a été imposé comme un régime totalitaire dans lequel je suis né m’impose de vivre dans son ordre avant que je ne choisisse mon camp.

Ici, un des éléments fondamentaux de la condition d’humain libre m’est refusé, l’indépendance face à une situation donnée.

Pour autant, qui peut dire que cette indépendance est réelle dans nombre de situations particulières.

Ai-je vraiment le choix d’être riche ou pauvre?

Ai-je vraiment le choix de ce que je suis physiologiquement parlant, en particulier de mon état de santé?

Les contraintes sont donc nombreuses sur mes choix donc sur mon indépendance de choisir, donc sur ma liberté.

Dès lors, tout ce qui découle de ce choix premier – décider de vivre ou mourir – doit lui être associé.

Si c’est le cas, la liberté première n’existe pas d’autant que, comme je viens de le dire, je n’ai pas choisi de naître, mes parents ont décidé de cela à ma place.

Mais à quel moment puis-je me considérer comme libre?

Est-ce que je peux réellement affirmer que mon choix de manger ou non des carottes est issu d’une contrainte sur le fait d’exister ou non?

Si le fait d’avoir un choix borné ne peut être qualifié de liberté parce que je dois avoir la capacité de choisir en toute indépendance entre toutes les possibilités existantes alors il n’y a plus de limite à la liberté qui devient licence.

Donc le bornage de la liberté avec cet axiome premier qu’elle s’arrête là où commence celle d’autrui est un fait.

Dès lors, ce n’est pas parce que je n’ai le choix qu’entre deux alternatives dans une situation bornée – vivre ou ne pas vivre, accepter ou ne pas accepter l’ordre dictatorial – que je ne suis pas libre de faire d’autres choix qui, eux, ne sont pas limités à un oui ou un non.

In fine, j’ai donc un degré de liberté qui demeure dans les situations les plus liberticides ou existentielles qui s’imposent à moi, même si je n’ai pas accepté leurs prémisses.

Je n’ai pas choisi de vivre et je n’ai pas choisi de vivre en dictature.

Cependant, je n’ai pas l’intégralité des attributs de la condition d’être libre.

La question se pose de savoir si je peux «un jour» posséder tous les attributs.

Parce qu’il faut peut-être ici introduire, à côté de la notion d’espace, la notion de temps.

Si je n’ai pas été libre d’exister – existence que l’on a choisie pour moi sans mon assentiment –, si je n’ai pas été libre de me déterminer ou peu dans mon enfance et mon adolescence, si je ne le suis pas encore ou pas encore tout à fait dans ma vie d’adulte, puis-je le devenir?

Je ne peux refaire le passé, je dois vivre le présent où je ne suis pas forcément libre mais puis-je espérer acquérir l’entière liberté?

Si j’ai la volonté de devenir libre, est-ce possible d’y parvenir?

Mais je ne peux me défaire de choix binaires qui sont, par exemple, d’accepter ou non de vivre, de vivre ou non dans tel système politique.

Je peux sans doute être une «liberté en devenir» en vivant et le devenir un court instant si je décide en pleine conscience de me suicider, le suicide étant peut-être l’acte le plus libre que je puisse accomplir au cours de mon existence.

Si je choisis de vivre, je dois ensuite me plier aux impératifs de ce choix sans pouvoir m’en absoudre.

Je dois boire de l’eau, manger des aliments, dormir, faire mes besoins.

Ceci s’impose et point de liberté autre que de mélanger l’eau avec des ingrédients qui en feront une boisson originale, par exemple.

En outre, dans cette existence que j’ai choisi de vivre, je dois accepter son absurdité, c’est-à-dire qu’elle n’ait pas de sens pour mon intelligence.

Aucune de mes réflexions ne peut m’amener à la vérité du pourquoi si tant est qu’il puisse en exister une autre que le hasard.

Hasard qui peut être considéré comme une contrainte sur ma vie puisqu’au-delà de m’avoir fait naître dans ce monde, il m’a fait naître dans tel endroit, de tels parents, dans tels condition matérielles, avec telle aspect, etc.

Et je ne puis me défaire de certaines conséquences de ce hasard même si j’ai recours à des palliatifs qui ne sont souvent que des artifices pour tenter de m’en abstraire le plus possible.

Là aussi je suis contraint par ma condition d’être humain que je ne peux dépasser intellectuellement.

Même en utilisant la distinction entre existence et essence, je ne règle pas la problématique. Car si j’existe avant d’être, le fait d’exister n’est pas un choix mais une contrainte dans le sens où l’existence m’a été imposée sans mon consentement.

Et l’essence que je deviens est évidemment issue de cette existence, elle ne peut jamais la nier sauf dans le suicide.

Si l’essence, à l’inverse, précède l’existence, cela ne change guère car, là non plus, je n’ai pas choisi ma qualité d’être humain.

Et l’existence qui en découle est également un fait auquel je ne peux me soustraire.

Cette discussion nous mène à envisager que le fondement de ma liberté ne se trouve peut être pas dans le choix.

N’est-ce pas plutôt dans ma capacité effective à vivre mon individualité?

Ne suis-je libre que si je peux vivre ma différence, mes différences?

Seulement ensuite cette possibilité de vivre à mon envie (en respectant celle de l’autre) me permet de faire des choix.

Choisir serait donc une conséquence de la liberté et non sa condition.

Mais il me semble que je tourne en rond parce que j’en reviens à la liberté de choix.

Sauf que j’ai posé que ma liberté dépend d’abord de la possibilité d’exprimer pleinement mon individualité qui n’est pas une question de choix face à une contrainte extérieure particulière mais est consubstantielle à ma qualité d’être vivant.

Je m’explique.

Mon individualité n’est pas une possibilité mais une réalité, la réalité ultime de ce que je suis, ce que je consolide au fil des ans, ce qui ne peut m’être enlevé que par la mort même si on peut me réprimer et m’opprimer d’être ce que je suis.

Bien sûr, je décide en partie plus ou moins grande selon mon envie, mes aptitudes, mes capacités, l’éducation et l’enseignement que j’ai reçus, d’être ce que je suis mais quoi qu’il arrive ce n’est pas un choix d’être une fois que j’ai décidé de vivre mais un état qui existe dès ma naissance et qui est en continuelle construction et qui ne peut m’être retiré.

Par la contrainte, par les sévices, par un endoctrinement forcé, on peut tenter de briser mon individualité mais on ne peut la détruire.

Mes aspirations profondes demeurent en témoigne la possibilité de les retrouver même après avoir vécu dans un régime totalitaire qui a essayé d’anéantir ce que je veux appeler ici mon «âme», ce qui caractérise ce que je suis, ce qui est le fondement de ma personnalité propre que je ne partage avec quiconque, ce qui constitue mes différences.

Si être libre c’est d’abord la possibilité et la capacité de vivre mon individualité et mes différences alors le respect de mon individualité m’impose impérativement de respecter celle de l’autre et, de ce fait, la liberté, la vraie, est nécessairement bornée à un moment ou un autre.

Par ailleurs, c’est un fait, mon individualité s’épanouira le mieux dans le cadre d’un régime démocratique parce qu’elle pourra bénéficier du plus grand nombre d’attributs qui lui permettent d’exprimer ce qu’elle est et ses différences le plus et le mieux possible. C’est dans une démocratie, par exemple, que j’aurais la possibilité d’exprimer à voix haute ce que je pense.

Pour en revenir au choix, l’alternative binaire peut être considérée comme le plus haut degré de ma liberté. Vivre ou ne pas vivre, vivre dans un régime totalitaire ou se révolter, respecter ou non les lois dans l’ordre démocratique, dire oui ou non à une proposition sont souvent des choix essentiels qui déterminent tous ceux à alternatives multiples.

Mais ce qui semble évident est qu’il n’existe pas de liberté ontologique – d’une part parce que je n’ai pas choisi de vivre et parce que la liberté n’existe pas à l’ «état de nature», d’autre part – mais que des capacités en puissance de liberté dans certaines circonstances si je possède l’aptitude en acte accompagnée d’une volonté de la pratiquer.

D’où cette conséquence forte et indépassable: je n’ai que la «liberté que je peux», celles de mes capacités, et non «liberté que je veux» qui, elle, ne serait limitée que par celle de l’autre.

Tant mieux si la «liberté que je veux» est parfois similaire à la «liberté que je peux» ou si je me contente de cette dernière, mais cette borne existera quoique je fasse.

Pour autant,  si la liberté à l’état de nature n’existe pas, j’ai un droit «naturel» à revendiquer ma liberté ou les attributs de liberté dans un environnement que je n’ai pas choisi, dans un monde où naître m’a été imposé.

Ici, il nous faut dépasser le constat théorique et basculer dans la pratique, dans la pratique de la liberté qui m’est malgré tout offerte, toute imparfaite qu’elle soit.

Dans ce cadre contraint, quels sont les attributs réels de la liberté, ceux dont je peux vraiment disposer ou, tout du moins, du mieux possible?

Comme on l’a vu plus haut, j’ai ce choix de vivre ou non, c’est-à-dire une liberté de mettre fin ou non à mon existence.

Ensuite, j’ai la liberté de penser indépendamment du fait qu’elle puisse être «contaminée» par mon éducation, par la propagande, par des éléments extérieurs à moi-même.

Précision que ma liberté de penser n’est pas celle de penser «juste» mais de développer mes propres pensées.

Et puis, j’ai des bouts de liberté une fois que j’ai accepté de vivre et qui découlent de ce choix, c’est-à-dire qu’ils sont malgré tout bornés mais néanmoins réels.

Je peux me révolter contre le dictateur même si c’est sa présence qui est à l’origine de cet acte.

Mais tout n’est pas réglé pour autant pour me qualifier de «libre» ou de «plus libre possible».

Reste maintenant à déterminer mon aptitude à être libre.

Etre libre est une capacité, une aptitude qui s’apprennent.

Il ne me suffit pas de vouloir être libre et de le prétendre pour l’être.

Il ne me suffit pas de prendre des décisions pour que  j’assume celles-ci.

C’est tout le problème de l’autonomie qui est constitutive de la liberté mais, si elle est déconnectée de la responsabilité, devient de la licence.

Car l’autonomie peut s’exercer sans la responsabilité.

Or être libre c’est assumer tous les actes que je fais de mon propre chef et qui ne me sont dictées par aucune autorité quelconque.

Etre libre c’est engager ma responsabilité dans tous les actes que je fais librement.

La responsabilité est la contrepartie de la liberté sans aucune exception.

Si j’agis libre c’est qu’aucune pression ne m’est imposée et donc que je dois assumer l’acte que je décide d’accomplir.

Bien évidemment, un régime fait d’obligations existe lorsque je vis en société et qui s’imposent à moi par le biais d’une autorité légitime.

Mais les remplir ne peut être catégorié comme un acte libre et donc m’y conformer n’engage pas ma responsabilité mais seulement l’acceptation de leur légitimité dans le cadre de la vie en société.

En revanche, je suis responsable de la manière dont je remplis ces obligations et évidemment du non-respect de celles-ci.

Fondamentalement, mon aptitude à être libre est la seule réalité de ma liberté.

On peut me proposer toutes les libertés possibles, si je ne suis pas capable de les pratiquer, je ne suis pas libre mais empêché par ma propre inaptitude en la matière.

Ici, il faut ajouter la distinction entre les inaptitudes venant de ce que je suis, de mon individualité – celles dont je viens de parler –, et les inaptitudes extérieures comme mes conditions de vie matérielles et les bornes superficielles qui me sont imposées dans mon existence.

Les dernières, évidemment, sont entraves dont je peux me plaindre et contre lesquelles j’ai une légitimité à les combattre si j’estime qu’elles sont des obstacles à l’épanouissement de mon individualité.

Reste une question incontournable: suis-je prêt à payer le prix de la liberté?

Car, oui, la liberté n’est pas gratuite, elle a un prix que je dois accepter de payer pour la pratiquer.

Ce prix est la responsabilité, à la fois, celle de prendre des décisions et ensuite d’endosser leurs conséquences.

Si je n’accepte pas cette responsabilité alors, soit je m’en remets à d’autres pour prendre des décisions me concernant personnellement, soit, en refusant d’assumer mes actes, je nie la substance même de mon individualité en déniant être ce que je suis.

Que ce soit l’une ou l’autre proposition voire les deux en même temps, je ne peux prétendre être libre puisque je ne m’assume pas et je laisse les autres décider pour moi et/ou je nie leur individualité en leur transférant la sanction des conséquences de mes actes que je refuse de supporter.

Ainsi, si je ne veux pas payer le prix de la liberté, c’est moi-même qui renonce à être libre et qui s’attaque à ma propre individualité.


Notes de lectures centristes. «L’Alarme» ou quand Borloo décrit une France actuelle à la dérive qui n’existe pas et une France d’avant heureuse qui n’a jamais existé

Jean-Louis Borloo

Mais quelle mouche a piqué Jean-Louis Borloo, homme brillant par ses analyses et pondéré par ses prises de position, pour publier un texte où il magnifie le passé récent de la France dans une sorte de fantasmagorie où tout le monde était beau, gentil et heureux et un présent où le pays serait proche de l’implosion finale?

Le tout avec des références à des personnages pour le moins controversés dans leurs analyses et leurs prises de position – et pas tous de francs soutiens de la démocratie républicaine – comme Onfray, Guilluy, Sainte-Marie, Teyssier, Gauchet, Julliard, Vermelen, Verdier-Moliinier, et quelques autres.

L’ancien ministre et président du Parti radical puis fondateur de l’UDI, qui nous avait habitué à mieux, semble désemparé par un monde qu’il semble ne plus comprendre.

Loin de dire ici que tout va bien et de balayer certaines préoccupations justes et pertinentes de Jean-Louis Borloo, nous faisons nous-mêmes souvent référence à tous les dangers présents et à venir, à tous les périls existentiels qui menacent la démocratie républicaine pour jeter la pierre à celui qui vient s’en inquiéter.

C’est plutôt dans la démesure et surtout l’angle choisi d’une critique à tout va que l’on ne le suit plus ou plus beaucoup.

Il a beau dire que les succès français sont nombreux, ils se trouvent néanmoins recouverts par tous les échecs et les faiblesses du pays qu’il égraine.

Ainsi, selon lui, «les réussites exemplaires cachent l’effondrement des poutres qui tiennent la maison France», rien de moins.

Et s’il faut sonner l’alarme c’est «parce que cela peut mal finir».

Dès lors, comme le proposait voici quelques années Stéphane Hessel avec la sortie en 2010 de son best-seller controversé «Indignez-vous» puis de ses compléments, un nouveau programme d’urgence copié sur celui du Conseil national de la Résistance adopté en 1944, Jean-Louis  Borloo veut la création d’un «Conseil national de la République» afin de, tous ensemble, «rebâtir le modèle français».

Alors, ce manifeste regorge d’idées qui ne sont ni originales, ni révolutionnaires pour la plupart et qui font partie du corpus intellectuel déjà bien établi de l’ancien ministre  dont on se dit que, in fine, la publication de «L’Alarme» est plutôt un signal envoyé quand à son envie d’un retour sur le devant de la scène médiatique juste avant le premier tour de l’élection présidentielle – il se refuse à dire pour l’instant qu’elle sera son choix.

Du coup son ouvrage n’est pas seulement l’œuvre d’un lanceur d’alerte mais d’un homme qui voudrait bien retrouver un rôle politique de premier plan.

 

L’Alarme de Jean-Louis Borloo
Pour télécharger l’ouvrage gratuitement cliquez ici