mardi 7 janvier 2020

Propos centristes. France – Réforme des retraites; tensions Iran/Etats-Unis; anniversaire attentat Charlie hebdo; grèves et blocages…

Voici une sélection, ce 7 janvier 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Edouard Philippe (Premier ministre)
- Il est de notre responsabilité de veiller à ce que le futur système de retraite soit équilibré. Mais je suis ouvert à discuter de toutes les modalités qui permettent d’obtenir cet équilibre.
- Je ne suis fermé sur aucune modalité. Je suis attaché à un principe qui est que cette réforme ne soit pas irresponsable et qui ne se poserait pas la question de comment on finance des avancées. On va mettre en place un minimum contributif, c'est à dire la possibilité d'avoir une retraite garantie à 1.000 euros pour des gens qui ont contribué toute leur vie alors qu'aujourd'hui, pour certains elle est de 700-750 euros (...) Donc, on est prêt à faire des avancées, qui vont dans le sens de plus de solidarité, de plus de justice. Ces avancées et l'équilibre du système doivent être garanties. (…) Sur les modalités, je suis ouvert.
- L'équilibre du système (de retraites) doit être garanti. Je propose de le garantir par la mise en place d'un âge pivot. Mais si les organisations syndicales et patronales s'entendent pour un meilleur système, je le prendrai.
- Je suis ouvert à des discussions sur beaucoup de sujets : prise en compte de la pénibilité, fins de carrière progressives, évolution du minimum de pension…
- Laurent Berger a posé l'idée d'une conférence de financement du système de retraite. Je pense que c’est une bonne idée.
- Le droit de grève est parfaitement constitutionnel.  Le blocage est parfaitement illégal. J'ai demandé aux préfets de mobiliser les forces de l’ordre pour qu’il n’y ait pas de blocages de dépôts pétroliers.

Jean-Yves Le Drian (ministre des Affaires étrangères)
- [Tensions Iran/Etats-Unis] La situation est très grave: il y a un enchaînement d'escalade qui peut amener à un conflit. (…) La position de la France est une volonté d’aboutir à une désescalade.
- Personne ne veut la guerre  tout le monde dit qu'il faut arrêter l'escalade. (…)Il y a toujours de la place pour la diplomatie. (…)Il faut que les 2 parties s’engagent dans un processus de négociations.
- La coalition contre Daesh n'est pas morte, loin de là. Il faut la poursuivre.
- Je déconseille les déplacements des Français en Iran et en Irak : nous conseillons la plus grande prudence à nos compatriotes. (…) Nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de nos concitoyens

Nicole Belloubet (ministre de la justice)
[Affaire Sarah Halimi] La reconnaissance du crime antisémite a été faite par les juges.

Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education)
- L'alpha, si ce n'est l'oméga de la réforme des retraites, c'est le régime universel.
- [Réforme des retraites] Tout ce qui permet d'arriver à l'équilibre est intéressant à regarder. De ce point de vue, il n'y a rien de tabou dans les chemins qui mènent à l'équilibre. (…) Ce n'est pas la première fois que le Premier ministre fait des propositions. Ce qui est important, c'est que face à lui, les interlocuteurs syndicaux puissent eux aussi bouger.
- Depuis le début, nous disons qu'il faut aller à l'équilibre. Le Premier ministre a toujours dit qu'il serait ouvert. (…) Sur l'équilibre, ce qui compte, c'est l'objectif. Le chemin, lui, peut évoluer.
- [Revalorisation du salaire des enseignants] Les premières augmentations se verront pour l'année civile 2021. Et au cours des prochains mois, nous verrons comment, année après année, cette revalorisation se réalise.
- [Revalorisation du salaire des enseignants ] Nous garantissons qu'ils partiront avec un niveau de retraite semblable à celui qui existe aujourd'hui. Cela nous oblige de toute façon à une augmentation de la rémunération.

Agnès Buzyn (ministre de la Solidarité et de la Santé)
Avec  les associations qui luttent contre la pauvreté, nous échangeons sur l'évolution de nos politiques pour mieux soutenir les plus précaires, avec le revenu universel d'activité et les politiques d'insertion par l'emploi.

Jacqueline Gourault (Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
L’époque n’est plus à l’uniformité de l’application des politiques publiques sur le territoire mais au soutien des initiatives, des expériences et des innovations.

Gérald Darmanin (ministre des Comptes publics)
- Notre lutte contre la fraude et l’évasion fiscale s’intensifie. Désormais, 13 États ou territoires non coopératifs en matière fiscale sont inscrits sur notre liste noire de paradis fiscaux, contre 7 précédemment.
- Depuis le 1er janvier 2020, le RSI [Régime social des indépendants] est définitivement supprimé. Cette grande réforme de simplification pour les travailleurs indépendants s'est déroulée sans bug, grâce au travail exemplaire des agents du service public.

Marc Fesneau (ministre des Relations avec le Parlement)
La volonté du gouvernement est de trouver un compromis, et il fait des propositions, contrairement à certains syndicats qui n'ont la volonté que de retirer la réforme des retraites.

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
Proposer une réforme du système des retraites de cette ampleur sans garantir son équilibre financier ne serait pas responsable. Ce ne serait également pas crédible : les Français nous diraient "quand c'est flou, il y a un loup".

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
[Tribune: «L'industrie 4.0 n'est pas une option pour notre économie»]
Malgré la progression sensible des investissements industriels, l'industrie française reste sous-équipée en robots. On y recense 154 robots pour 10.000 employés, soit deux fois moins qu'en Allemagne et cinq fois moins qu'en Corée. Certes, des projets ambitieux d'usine du futur voient le jour en France. Mais elle reste encore en surface du tissu industriel. Pour preuve, l'écart entre les 70 % de dirigeants de PME et d'ETI qui affirment que la modernisation de leur outil de production est un enjeu et les 10 % d'entreprises françaises qui ont effectivement intégré une application d'intelligence artificielle, soit deux fois moins qu'aux Etats-Unis.
Face aux défis de la croissance, de l'emploi et de la localisation de la production industrielle sur nos territoires, nous n'avons pas le temps d'hésiter car le reste du monde ne nous attend pas.
L'industrie 4.0 ouvre une nouvelle ère industrielle. Elle apporte des bénéfices concrets et palpables aux entreprises, à commencer par une nette amélioration de la productivité et une baisse des coûts permettant jusqu'à 30 % de gains de compétitivité. Certaines entreprises, comme JPB System, ont conçu des usines entièrement autonomes, intelligentes et communicantes pour réaliser une production nocturne de masse. La journée, les collaborateurs mettent leur talent au service de productions plus complexes et plus personnalisées.
L'usine du futur est aussi une immense machine de production d'un savoir qui crée de la valeur pour les clients : traçabilité, qualité, sécurité, etc. Elle permet de changer de paradigme de production. Il n'est plus nécessaire de produire des grandes séries pour être rentable.
Fortes de cette nouvelle agilité, les entreprises industrielles peuvent concevoir rapidement de petites séries pour se positionner sur de petits marchés partout dans le monde et peuvent répondre aux attentes croissantes de personnalisation des produits. Avec l'industrie 4.0, l'usine du futur ouvre littéralement ses portes aux consommateurs. Avec eux, elle teste ses produits, elle les adapte, et cette itération même est le meilleur garant de l'attachement des clients à l'entreprise.
Au-delà de ces bénéfices tangibles, l'usine du futur est une occasion de craquer le code de l'industrie française. Elle nous permet de sortir de l'obsession quasi idéologique du coût du travail - comparaison au terme de laquelle le coût horaire du robot met tout le monde d'accord - pour penser employabilité, fierté, montée en compétences et intérêt du métier.
Elle est une voie de sortie dans cette impasse entre le déficit d'attractivité de l'industrie pour les jeunes et le besoin de compétences numériques. Proposons-leur davantage d'usine du futur ! Il y a fort à parier que l'offre de formations se crée à partir de cette attirance réciproque, comme avec le Hall 32, ce centre des métiers de l'industrie du futur qui a récemment vu le jour à Clermont-Ferrand.
Enfin, elle constitue un formidable levier de transition de notre industrie vers un appareil de production aux standards les plus récents. Nos machines industrielles ont en moyenne 20 ans, c'est 8 ans de plus qu'en Allemagne ! C'est l'occasion de les remplacer par des machines plus sobres, qui consomment moins d'électricité et produisent moins de rebuts.
Les grands groupes n'ont pas le monopole de l'usine du futur. Les ETI et les PME sont un vivier encore largement inexploité d'usines du futur. Tout commence avec une conviction et une volonté managériales. Pour la concrétiser, les dirigeants ne sont pas seuls. Partout en France, il y a des vitrines et des pairs de la French Fab. Partout en France, les PME peuvent avoir recours aux « diagnostics industrie du futur » proposés par les Régions et financés par l'Etat ou à des experts qui peuvent les aider. Sur tout le territoire français, il y a 146 Territoires d'industrie et la possibilité de jouer collectif. Ne laissons pas l'usine du futur devenir le plafond de verre de notre industrie !

Christelle Dubos (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
- La réforme des retraites va sauvegarder notre modèle par répartition, c'est fondamental. Mais je vois aussi ce qu'elle apporte comme progrès et justice pour nos compatriotes les plus fragiles : les familles monoparentales, les personnes en réinsertion, ...
- La mise en place de la stratégie pauvreté se poursuivra en 2020 aux côtés de tous les acteurs de la solidarité.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Gilles Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Cinq ans ans après les attentats contre Charlie et  l’hypercacher les députés LaREM s’inclinent devant toutes les victimes et leurs familles. Les Français rassemblés doivent à leur mémoire de défendre la liberté sous toutes ses formes, notamment celle de la presse et d’expression.

Aurore Bergé (porte-parole)
- [Pour Edouard Philippe] il est de notre responsabilité que le futur système soit équilibré. Je suis prêt à discuter de toutes les modalités pour y parvenir. Et la majorité souhaite que la réforme – universelle, par points et sans régime spécial – aboutisse et soit financée.
- Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Honoré, Bernard Maris, Michel Renaud, Elsa Cayat, Mustapha Ourrad, Ahmed Merabet, Frédéric Boisseau, Franck Brinsolaro. 5 ans après, #ToujoursCharlie. Le droit à l'impertinence, le droit au blasphème.
-Certains cherchent à entretenir volontairement une confusion : si l'art n'a que faire de la morale, l'artiste ne peut pas se cacher derrière lui pour se retrancher de la justice.
- On peut aimer les films de Polanski, dire que c'est un grand réalisateur mais refuser d'honorer l'homme. Sinon cela revient à dire aux victimes qu'elles comptent moins que leurs bourreaux.
- [Affaire Matzneff] Tout le monde rit sur le plateau de Bernard Pivot face au récit d'un homme qui abuse sexuellement des enfants. Il se retranche derrière sa liberté littéraire pour interdire d'être jugé.

Laurent Saint-Martin (député)
-Plus que jamais #ToujoursCharlie.
- Il nous faut un compromis avec les syndicats réformistes.
- Je crois que les Français en ont assez des blocages, et je pense à tous les Franciliens et aux habitants du Val-de-Marne. Il est temps de trouver un compromis et de cesser ces blocages qui impactent les citoyens depuis plus de 30 jours.
- Il ne faut pas confondre universalité et uniformité du système de retraite. Chaque métier a ses spécificités et imposer le même âge de départ à la retraite sans considérer la particularité de certains métiers serait absurde.
- Cette réforme des retraites permet de réelles avancées en matière de pénibilité, comme la création du compte pénibilité pour la fonction publique. En revanche il n’est pas question, avec cette réforme, de détricoter les avancées de la loi Travail du début de quinquennat.
- Nous ne pouvons pas nous permettre de mettre l’équilibre financier du système de retraite sous le tapis. Notre engagement au groupe LaREM est de voter un texte qui permette à la France de s’engager sur la voie de cet équilibre.
- Hier soir, Laurent Berger de la CFDT s’est montré soucieux de la notion d’équilibre financier et je salue cette position. Avoir un régime de retraites universel qui présente un équilibre financier est raisonnable et responsable. Nous allons trouver un compromis.
- Le mouvement de grèves contre la réforme des retraites a trop duré, il est temps d’y mettre fin et de trouver un compromis. Respectons le calendrier présenté aux Français. Il est essentiel que des partenaires sociaux et le gouvernement se mettent d’accord.
- Il y a des métiers qui exigent un départ à la retraite anticipé, c’est le cas aujourd’hui, ce sera le cas demain.
- C’est autour de l’âge pivot que va se faire le compromis. (…) Il n’y aura pas de projet de loi sans notion d’équilibre financier.

Yaël Braun-Pivet (députée)
-  «La liberté commence où l’ignorance fini ». Cinq ans après Charlie, n’oublions jamais et battons-nous toujours contre l’ignorance, pour la liberté. Pour ce que nous sommes.
- #MeToo a permis une libération de la parole, c’est fondamental. Mais la justice se rend dans les tribunaux, pas sur les réseaux sociaux. C’est pour cela que nous encourageons les femmes à déposer plainte, facilitons les démarches et travaillons sur leur prise en charge.
- La situation au Proche-Orient est fragile, le risque d’effet domino important. Les actions unilatérales sont difficilement compréhensibles et les invectives sur Twitter entre leaders internationaux surréalistes. La France et l’Europe doivent œuvrer pour l’apaisement.
- Cette réforme des retraites est une réforme systémique, enfin la fin des réformettes qui se succèdent depuis trop d’années. C’est ce qui a motivé mon engagement auprès d’Emmanuel Macron: réformer en profondeur et aller au bout des choses !
- Nous devons veiller à ce que l’âge-pivot soit le plus équitable possible, peut-être plus individualisé. À mon sens, la pénibilité et les carrières longues devraient par exemple être prises en compte.
- Pour bâtir un compromis sur la réforme des retraites, chacun doit faire un pas vers l’autre. C’est le sens des propositions de Richard Ferrand et de Laurent Berger. Ce que chacun reconnaît aujourd’hui, c’est que l’équilibre financier est la condition de la pérennité du système.

●MoDem
Bruno Millienne (député)
- Beaucoup de femmes doivent aujourd’hui travailler jusqu’à 67 ans pour arriver à une retraite à taux plein. Où est l’équité dans le système actuel ? La retraite par points va corriger ces écarts et permettre à chacune et chacun d’avoir une pension décente.
Le gouvernement et la majorité sont disposés à écouter les syndicats et à négocier avec eux. La loi n’est pas écrite ! Ceux qui demandent un retrait pur et simple de la réforme veulent passer en force et refusant le compromis et le principe même de la négociation.
- L’idée est d’avoir une grille lisible de la pénibilité par métier. L’universalité n’est pas l’uniformité. Il faut travailler profession par profession pour arriver à une réforme équilibrée. La valeur du point en fonction de la pénibilité peut être une piste.

Bruno Fuchs (député)
La proposition de Laurent Berger de conférence sur le financement est une très bonne idée. Mais elle doit conclure bien avant juillet.

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)
-Je propose que l'on travaille plus longtemps tout au long de sa vie : si nous étions à 37 heures par semaine, notre régime de retraites serait équilibré.
Il faut ouvrir la voie à la capitalisation avec un système mixte. Les pensions de nos retraités seraient beaucoup plus importantes si on avait fait ce choix à l'époque !
- La fraude sociale nous intéresse énormément à l'UDI car [notre] travail a montré que c'était une fraude professionnelle et organisée. La commission parlementaire que nous lançons mercredi va obliger les administrations à répondre!
- Ségolène Royal doit nous expliquer ce qu'elle fait : soit elle est candidate à la présidentielle, soit elle est Ambassadrice des Pôles. Il y a des enjeux stratégiques majeurs en Arctique et en Antarctique, sur le plan énergétique ou de la biodiversité.

● Autres
(Personnalités ou organisations centristes)
Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre)
- La France connait très peu la Chine. Nous avons des incompatibilités, notamment au niveau politique, mais nous avons des intérêts convergents sur le plan scientifique, médical, environnemental...
- [La réforme des retraites] est nécessaire.
- On ne peut pas laisser tous nos intérêts dans les seules mains américaines.