samedi 4 juin 2016

Présidentielle USA 2016.Clinton: des sondages favorables et une attaque contre la dangerosité de Trump

Alors que se profilent les primaires de Californie, du New Jersey, du Nouveau Mexique, du Montana et du Dakota du Sud, mardi 7 juin, qui devraient lui permettre d’être enfin la candidate officielle du Parti démocrate, qu’elle les gagne ou non, Hillary Clinton est en tête dans les quatre derniers sondages publiés et vient de prononcer un discours qui a été globalement salué pour son sérieux afin de pointer la dangerosité de Donald Trump en matière de politique étrangère.
- Derniers sondages
Les quatre derniers sondages publiés montrent une avance d’Hillary Clinton sur Donald Trump qui varie de un point à neuf points.
Pour IPSOS Reuters, Clinton 43%, Trump 34%.
Pour Quinnipiac University, Clinton 45%, Trump 41%.
Pour Morning Consult, Clinton 42%, Trump 39%.
Pour Rasmussen, Clinton 39%, Trump 38%.
A noter, par ailleurs, que tous les derniers sondages sur le choix du candidat démocrate pour le 8 novembre montre une large avance de Clinton sur Sanders, de 14 points (ABC -Washington Post et Quinnipiac), 8 points (NBC-Wall Street Journal) et 7 points (CBS-New York Times).
- Discours de politique étrangère
Le 2 juin, Hillary Clinton a donné un discours à San Diego en Californie pour attaquer la crédibilité de toutes les assertions de Donald Trump en matière de politique étrangère.
Pendant une trentaine de minutes, elle a montré par des exemples précis des dires du candidat républicain que si celui-ci parvenait à la Maison blanche, la communauté internationale et donc les Etats-Unis vivraient dans un monde nettement plus dangereux, à la merci d’une décision d’humeur de celui-ci, suggérant qu’il pourrait utiliser l’arme atomique simplement parce que quelqu’un lui aurait déplu.
«Les idées de Donald Trump, a-t-elle ainsi expliqué, ne sont pas juste différentes, elles sont dangereusement incohérentes. Ce ne sont même pas vraiment des idées, ce sont juste une série de discours emphatiques bizarres, de règlements de compte personnels et de purs et simples mensonges.»
Puis elle a ajouté, «Il loue des dictateurs comme Vladimir Poutine et se querelle avec nos amis, y compris le premier ministre britannique, le maire de Londres, la chancelière allemande, le président du Mexique et le pape».
Comme l’a expliqué le magazine Time, «Hillary Clinton a démontré une capacité remarquable à attaquer Donald Trump en présentant sa politique étrangère en termes saisissants. Présenté comme un discours majeur de politique étrangère, c'était plus un discours politique majeur pour faire valoir que Trump est un danger sur la scène internationale».
- Primaires
Mardi 7 juin se dérouleront plusieurs primaires dont celles du New Jersey et, surtout, de Californie.
C’est dans ce dernier Etat, le plus peuplé du pays, que Bernie Sanders espère retourner une dernière fois la situation en sa faveur en s’y imposant face à Clinton.
Même s’il a réduit son retard ces dernières semaines pour certains instituts de sondage, le dernier en date réalisé par le principal quotidien local, le Los Angeles Time, donne une avance de dix points (49%-39%) à Clinton.
L’acharnement que met le sénateur du Vermont à continuer un combat qu’il va perdre, et ce même s’il gagne toutes les dernières primaires, tout en tenant des discours hargneux – ce que Clinton n’avait pas fait en 2008 face à Obama – montre qu’il est plus préoccupé par une guerre interne dans le Parti démocrate, dont il n’est pas membre, que de battre Donald Trump en novembre prochain.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


Présidentielle USA 2016

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L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Qui veut la peau d’Emmanuel Macron?

Tout le monde veut la peau d’Emmanuel Macron.
A gauche, à droite et au centre, oui, la chasse au Macron est lancée et elle promet d’être aussi dure que sera la peau du bonhomme.
Mon propos n’est pas, ici, de défendre le ministre de l’Economie et son ambition évidente ou de justifier les souhaits de ses adversaires de l’abattre coûte que coûte mais seulement de dresser un constat.
Et ce constat est que tous les courants politiques ont un intérêt à se débarrasser le plus vite possible du «phénomène Macron» avant que celui-ci ne prenne éventuellement – car rien n’est certain quand à son succès – cette ampleur qui ne permettra plus de le faire dans quelques semaines ou quelques mois.
Il faut évidemment rappeler qu’Emmanuel Macron en décidant de lancer son mouvement En marche et en ayant déclaré qu’il n’était ni de gauche, ni de droite, après s’être présenté pendant des mois comme un libéral de gauche qui voulait réformer la France en profondeur, tente de dynamiter le paysage politique en vue, peut-être, de la présidentielle de 2017, sûrement pour celle de 2022.
Cet objectif, allié à des sondages plus qu’encourageants, en a fait une cible privilégiée pour toute la classe politique.
Cela a commencé à gauche, son camp, avec tout ce que le PS compte d’archaïques, comme les désignait si bien Michel Rocard en son temps et qui ont seulement changé de noms mais qui sont toujours là en nombre, ainsi qu’avec l’extrême-gauche unie dans son rejet du traitre à la cause.
Et si, pendant un temps, François Hollande et Manuel Valls ont encouragé Emmanuel Macron dans son action iconoclaste, ils se sont rendus compte petit à petit que si le ministre de l’Economie roulait en partie pour eux, il roulait aussi et avant tout pour lui et que son réformisme allait bien plus loin que les leurs et qu’il était en train de les ringardiser auprès de leurs propres électorats.
Du coup, Macron a aujourd’hui des ennemis dans tous les courants du PS et de la Gauche.
Du côté de la Droite, on s’est d’abord amusé d’un homme de gauche qui se disait libéral.
Puis, on l’a plus ou moins soutenu, dans l’idée qu’il pouvait faire du tort à la Gauche tout en faisant une partie du sale boulot, c’est-à-dire de réformer le pays en se prenant en pleine figure tous les blocages de la société, ce qui éviterait à cette même Droite d’en être la victime en revenant au pouvoir en 2017.
Mais les «grands» stratèges de droite n’avaient pas prévu qu’en encensant Macron plus que de normal et en s’en faisant les porte-paroles, ils allaient enclencher un mouvement de soutien parmi leurs sympathisants et leurs électeurs.
Aujourd’hui, Macron est plus populaire à droite qu’à gauche…
Dès lors, toute la Droite s’est mise à pilonner le ministre de l’Economie aussi durement que le fait la Gauche en espérant inverser le mouvement.
Au centre, la situation était plus floue.
Ainsi, l’UDI a cru que ce serait tout bénéfice de récupérer, non seulement, l’action de Macron mais l’homme lui-même.
Sont alors montés au créneau tous les dirigeants du parti centriste pour applaudir à ses actes et ses propos tout déclarant en boucle qu’il devrait adhérer à l’UDI, son vrai parti, celui correspondant le mieux à son positionnement politique.
Au Mouvement démocrate, en revanche, le rusé François Bayrou a vite compris qu’Emmanuel Macron était un danger pour sa petite entreprise.
Car, dans l’espace centriste, à part le président du Mouvement démocrate et après le retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo, il n’y a pas de personnalité au statut national et à l’image forte dans les sondages.
Or, Emmanuel Macron, en se positionnant, de facto au centre de l’échiquier politique est un concurrent direct de Bayrou.
Et il a un énorme avantage: il est jeune.
De son côté, pour des raisons en partie différentes de celles de Bayrou, l’UDI a révisé son opinion sur le ministre de l’Economie en voyant désormais en lui un péril qu’il faut empêcher de prendre son envol définitif.
Bien sûr, l’extrême-droite s’est toujours opposé à Emmanuel Macron.
Ce tour d’horizon rapide montre que tout l’échiquier politique a pris position contre ce dernier.
Et c’est bien donc tout le monde qui veut sa peau.
Dès lors, comme il l’a dit, tout sera bon pour l’abattre, comme son histoire d’impôt sur la fortune qu’il va devoir payer après avoir été en discussion avec les services fiscaux.
La période qui vient va donc être cruciale pour l’avenir politique de Macron.
Elle va en effet permettre de savoir s’il est un vrai leader politique, si ses idées et ses propositions sont sérieuses et si les Français vont continuer à le suivre en en faisant encore la personnalité la plus appréciée derrière Alain Juppé, voire devent le maire de Bordeaux.
S’il réussit son examen de passage, il pourra se poser en alternative crédible.
Peut-être qu’alors il pourra devenir le leader que le Centre cherche depuis le début de la V° République, même s’il continue à se définir en homme de gauche aujourd’hui.
Bien entendu, cela nécessitera quelques ajustements mais pas plus que ceux qu’aurait du faire Jean-Louis Borloo pour occuper la place qui lui tendait les bras.
Sera-ce suffisant pour permettre enfin au Centre d’avoir la dynamique nécessaire pour s’imposer comme le courant principal d’une grande coalition que pourrait devenir l’axe central (de la gauche réformiste à la droite réformiste en passant par le Centre)?
Rien ne permet de l’affirmer, seulement de l’espérer.