Lors d’une intervention à l’occasion de la «Grande exposition du Fabriqué en France» qui se tient à l’Elysée hier et aujourd’hui, Emmanuel Macron en a profité pour expliquer sa position et développer sa propre analyse sur la politique suivie par le gouvernement français en regard de la composition du Parlement, des propos clairs sur la manière dont il appréhende la situation actuelle.
Précisant ses convictions sur ce qu’il
croit être «bon pour le pays», il a déclaré qu’il n’allait pas changer sa
vision d’une bonne politique économique et de rappeler les résultats de celle-ci:
«Je pense que ce qu'on a fait depuis 8 ans fonctionne. On a augmenté
l'attractivité, on a baissé le chômage, on a une des plus fortes croissances
d'Europe, les chiffres du dernier trimestre le montent encore. La moitié de la
croissance de la zone euro, c'est la France. On a augmenté le taux d'activité,
baisser le chômage des jeunes, etc., etc. Donc les résultats sont là. On a stoppé
12 ans de désindustrialisation. On commence à remonter. Le pays a les capacités
d’être plus compétitif et plus souverain, avec des territoires qui réussissent
et des talents qui émergent.»
Ayant dit cela, le Président de la
république n’est pas dans le déni du rapport de force:
«Néanmoins il y a un contexte qui est nouveau et ce qui n'est pas nouveau,
c'est que nous sommes une démocratie. C'est une bonne chose. Donc, et ce que
j'ai changé pour ma part de conviction sur la politique économique, non. Est-ce
que je suis d'accord, est-ce que je pense que c'est une bonne chose ce qui est
voté tel ou tel jour ou telle ou telle heure? Parfois oui, parfois non.»
Et de poursuivre:
«Mais je pense que c'est une bonne chose que le gouvernement, avec le Parlement
et les forces politiques qui y sont présentes, cherchent à trouver des
compromis, à bâtir des compromis pour la stabilité du pays. Oui, ils ont raison
de le faire. Donc on est dans une situation qui est certainement imparfaite et
qui a été voulue par les Françaises et les Français parce qu'on ne peut pas
mener une politique si elle n’est pas soutenue par la majorité dans une
démocratie.
Emmanuel Macron est donc lucide et accepte le choix des urnes à l’inverse de ceux qui veulent l’instrumentaliser ou qui lui reprochent en réalité la décision des électeurs dans une sorte de déni de la démocratie.
Néanmoins, en tant que Président de la république, il n’abdique pas son rôle de premier représentant de la nation, élu deux fois démocratiquement:
«Il faut trouver ce chemin. Mais ce chemin aussi, il faut l'éclairer à l'aune de ce qui est fait, des résultats obtenus et en regardant ce qui marche et ce qui ne marche pas. Donc voilà, je vous le dis pour vous dire d'où je parle, avec mes convictions, avec aussi une situation démocratique parlementaire qui est ce qu'elle est, et la nécessité de bâtir des compromis. Mais néanmoins avec la conviction qu'il faut garder quelques axes.»
Voilà qui remet les choses en place même s’il ne faut pas se leurrer sur le fait que les oppositions continueront leurs attaques sur un président soi-disant incapable de regarder la situation en face et des médias qui préfèreront la critique et la polémique aux faits et aux dires.
