samedi 6 mai 2017

Vues du Centre – Jean-François Borrou. Oui, la démocratie est en danger!

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes et qui collabore épisodiquement à cette rubrique. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.

Après les Etats-Unis et sans doute avant l’Allemagne, la France vient d’être victime d’une nouvelle tentative de déstabilisation de sa démocratie.
Ce vendredi soir 6 mai, ont été publiés, juste avant le deuxième tour de la présidentielle, des documents piratés sur le serveur internet d’un des candidats, celui qui, comme par hasard, défend la démocratie républicaine, mélangés avec des faux documents qui le mettent en cause et dont le but est de le décrédibiliser pour le faire perdre.
C’est évidemment une manœuvre grossière et grotesque venue de l’étranger et que les ennemis français de la démocratie se sont empressés de faire circuler en espérant que cela fera pencher l’élection du côté de l’extrême.
Cette attaque vient cette «fachosphère», cette internationale de l’extrême-droite qui sévit des Etats-Unis à la Russie grâce à des personnages louches et sales qui sont des «trolls» au service de Donald Trump et de Vladimir Poutine ainsi que tous leurs amis.
Il est intéressant de noter que les candidats visés aux Etats-Unis et en France sont des centristes ou proches du Centrisme, c’est-à-dire des humanistes qui se sont dressés avec le plus de courage et de fermeté contre les agissements des autocrates et de leurs sbires qui menacent la liberté et la paix dans le monde.
En Russie, où c’est le pouvoir qui gère directement cette déstabilisation de la démocratie, elle se fait au profit d’un petit groupe de profiteurs qui pillent les caisses du pays en prétendant vouloir rétablir la grandeur de celle-ci alors qu’ils la conduisent droit dans le mur de sa déchéance complète et de sa sortie de l’Histoire.
Quant aux candidats à qui profite le crime, ce sont les personnages troubles d’extrême-droite, populistes et démagogues.
D’ailleurs il suffit d’aller voir qui a relayé immédiatement ces documents piratés et ces faux ainsi que ceux qui avaient annoncé leur publication imminente pour savoir qui ils sont avec peu de surprise.
Cette mondialisation de la pire extrême-droite qui existe est, chers amis centristes, une réelle menace contre la démocratie républicaine que nous chérissons.
Cette menace sera encore présente lundi prochain et pendant encore longtemps quoi qu’il arrive.
La mobilisation contre celle-ci n’est pas seulement maintenant mais aussi demain et après-demain.
Elle doit être forte, sans concession et courageuse, ce qui va de soi pour tous les défenseurs des valeurs et des principes de la démocratie.
Il en va de notre liberté et de celle de nos enfants.

Jean-François Borrou



L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le rêve de la démocratie passe par l’éradication de la haine lepéniste

Les centristes n’ont pas découvert l’obscénité du clan Le Pen et de sa boutique, le Front national, lors du débat de mercredi dernier où la fille du patron de la PME de la haine et des coups tordus, a, une nouvelle fois, montré qu’un pays comme la France devait résister de toutes ses forces à l’aventure liberticide et au chaos, c’est-à-dire à sa destruction.
Car le débat de l’entre-deux tours a été précédé de biens de propos et d’agissements qui sont autant d’attaques et de nuisances à l’encontre de la démocratie et de la république.
Les nombreuses condamnations de Jean-Marie Le Pen mais aussi de Marine Le Pen ainsi que sa prochaine mise en examen pour avoir détourné 5 millions d’euros d’argent public, les dérapages systématiques, les insultes constantes, les appels à la violence et les programmes populistes et démagogiques, sont le passé et le présent de cette famille dont le seul but est de tirer la démocratie vers le bas pour se servir, s’en servir avant de l’abattre.
Les agissements des membres du FN juste avant le débat et après celui-ci avec des accusations sans fondements et la diffusion de fausses informations pour salir comme voulait le faire Marine Le Pen vis-à-vis d’Emmanuel Macron sans y réussir tellement la haine et la méchanceté suintaient de tous les pores de son visage lors du débat démontrent également que ce clan et ce parti n’ont rien à faire avec la démocratie et la république.
Le Centre le sait bien en ayant toujours été l’ennemi numéro un de cette extrême-droite malfaisante.
Malheureusement, cela n’a pas toujours été le cas de tous à gauche et à droite, cette élection le démontrant avec tristesse.
De ces deux côtés de l’échiquier, on a souvent instrumentalisé le Front national afin de combattre l’autre bord, sans aucune gêne, sans aucune fierté, sans aucune dignité.
Plus grave, on s’en sert aujourd’hui pour se battre contre la démocratie républicaine à l’instar d’un Jean-Luc Mélenchon qui démontre son manque total de repères en matière de responsabilité et de défense de la liberté ainsi que son égocentrisme narcissique.
Face aux ennemis de la démocratie républicaine, il n’y a qu’une seule logique, celle de l’union, celle du refus de légitimer cette entreprise dont le but premier est liberticide.
Il faut s’en rappeler ce 7 mai, comme il fallait le faire en 2002, comme il faudra le refaire encore et encore tant que les Le Pen et leurs sbires seront un danger, sans jamais faiblir.
Ceux qui disent que les temps ont changé, qu’il est fatiguant et inutile de se mobiliser constamment contre le grand méchant loup et que l’on peut vivre avec celui-ci sont dans le renoncement coupable.
Tous ceux qui ne feront pas barrage, ce dimanche, à Marine Le Pen, seront, oui, ses complices, qu’ils votent pour elle, qu’ils s’abstiennent ou qu’ils votent blanc.
Tous ces irresponsables seront responsables, sans doute pas de sa victoire, mais de son score qui pourrait être proche de 40%, une infamie pour ceux qui sont les vrais défenseurs de la démocratie républicaine et un sentiment de honte de faire partie d’un pays dont quatre habitants sur dix choisissent la détestation, le fanatisme, l’intolérance et l’abomination.
Alors, j’espère me tromper de beaucoup sur le score de Marine Le Pen même si les 82% de Jacques Chirac en 2002 face à Jean-Marie Le Pen sont d’une autre époque.
De quoi être nostalgique d’un grand moment démocratique alors que je voudrais vraiment être dans l’espérance de nouveaux grands moments identiques et dans une dynamique d’éradication de tous les extrémismes, de tous les populismes, de toutes les démagogies pour bâtir une société humaniste et de juste équilibre.
Ce qui est le rêve du Centre.
Ce qui est le rêve de la démocratie.