lundi 16 septembre 2013

Refondation du Centre. Et maintenant, à l’assaut des centristes de l’UMP!

Merci François Fillon peuvent dire les centristes!
Non seulement celui-ci vient de les aider à conforter leurs futures retrouvailles mais à retrouver cette vision politique identique dont ils sont à la recherche depuis 2007 et même avant.
Cela ne concerne pas seulement ceux du Mouvement démocrate et de l’UDI qui veulent se réunir mais aussi ceux de l’UMP qui, à l’instar de Jean-Pierre Raffarin ont rué dans les brancards lorsque l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy a refusé de choisir entre PS et FN, enterrant au passage le front républicain face à la formation d’extrême-droite.
«Alerte rouge. Le vote FN est une ligne de fracture pour l'UMP. C'est notre pacte fondateur qui est en cause», a d’ailleurs twitté l’ancien premier ministre de Jacques Chirac.
Car si l’UMP continue de tirer à droite jusqu’aux franges de l’extrême, pas de doute que des défections centristes se multiplieront dans le parti qui devait être celui de la droite et du centre selon la volonté de Jacques Chirac en 2002.
C’est donc, à l’opposé de ce qu’a affirmé Jean-Louis Borloo – qui estimait que François Bayrou et ses amis étaient les derniers centristes égarés –, aux vrais derniers centristes encore en dehors de la future maison commune, ceux de l’UMP, de Jean-Pierre Raffarin à Fabienne Keller en passant par Marc-Philippe Daubresse, que l’on va désormais s’occuper afin d’essayer de les rallier à la future maison commune du Centre.
D’ailleurs, lors de l’université de l’UDI ce week-end, Borloo a déclaré, «oui, Jean-Pierre, nous te répondons de chez toi (ndlr: l’université se déroulait à Poitiers), c'est toi qui a raison» ajoutant au passage que «l'UMP comme prétention d'incarner la droite et le centre est morte cette semaine».
On verra bien si cette sentence se confirmera dans les semaines et les mois à venir.
En attendant, c’est la nouvelle structure qui devrait se mettre en place entre l’UDI et le Mouvement démocrate qui est à l’ordre du jour.
Si on ne sait pas encore quelle forme elle prendra, on sait que sa création se fera à l’issue d’une déclaration politique commune qui devrait avoir lieu avant la fin octobre selon les propos mêmes de François Bayrou qui a affirmé et réaffirmé dans tous les médias et sans ambages qu’il était dorénavant dans l’opposition alors qu’au même moment Jean-Louis Borloo confirmait que la porte était définitivement ouverte au président du Mouvement démocrate.
Il faudra malgré tout régler nombre de questions dont celle de faire converger les électorats MoDem et UDI, ce qui n’est pas gagné si l’on en croit Jérôme Fourquet de l’IFOP qui estime dans Le Figaro que sur bien des points, les électeurs de l’UDI sont plus proches de ceux de l’UMP que de ceux du MoDem, notamment sur le plan économique.
En revanche, sur les questions de société et l’Europe, il y a des visions qui se rejoignent sans pour autant jamais se confondre totalement.
Enfin, il faudra se demander si l’électorat «jeune» du Mouvement démocrate, qui représente une part non-négligeable de l’ensemble de ses électeurs et qui se situe plutôt au centre-gauche, aura des atomes crochus avec les thèses parfois plus à droite qu’au centre de l’UDI.
A noter que selon Jérôme Fourquet, le potentiel d’une alliance UDI-Mouvement démocrate se situe, au départ, autour de 12%.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC