vendredi 31 janvier 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le courage politique est dans l’équilibre et le compromis

Dans l’extrémisme, on ne défend que son camp et sa clientèle alors que dans l’équilibre on défend tous les camps et tous les citoyens, non pas en prenant un peu de chaque côté mais en faisant en sorte que chacun puisse obtenir le plus possible en regard d’une société libre et sûre composée de personnes égales et différentes par une politique responsable et consensuelle faite de réformes qui adaptent la société continuellement par rapport aux progrès et au développement des facultés humaines, le tout dans la référence constante à un humanisme intégral, c’est-à-dire dans le respect de l’être humain.
C’est là que se trouve le courage politique.
Le parcours extraordinaire de Nelson Mandela est là pour le démontrer de manière éclatante.
Tout comme les efforts sans cesse renouvelés de Barack Obama, même si ceux-ci n’ont malheureusement pas obtenu les résultats escomptés devant la volonté manifeste des extrémistes du Parti républicain de les torpiller systématiquement.
N’oublions pas que l’un et l’autre ont été vertement critiqués par les radicaux de droite et de gauche pour leur mollesse ainsi que pour leur recherche du compromis.
Car cette démarche centriste, la vraie, celle qui consiste à proposer un juste équilibre, a toujours été combattue férocement par tous les clientélismes politiques.
Et comme elle refuse les pratiques de ces derniers, c’est-à-dire la diabolisation de l’autre, l’invective, la critique systématique, les rumeurs et les dénigrements sans fondement, elle est considérée comme une faiblesse.
Combien de fois n’a-t-on pas demandé à Nelson Mandela d’être plus agressif? Combien de fois s’est-on étonné de voir Barack Obama proposer toujours et encore de travailler avec des républicains qui lui claquent la porte au nez, ce qu’il a, une nouvelle fois fait lors de son discours sur l’état de l’union du 29 janvier dernier?
Le vrai courage politique est de tenir bon, de ne pas se décourager car la bonne voie pour gouverner un pays ou le monde est bien ce juste équilibre et la construction d’un compromis quand cela est possible et nécessaire.
Au moment où dans le monde les extrémismes semblent en résurgence avec le Tea Party aux Etats-Unis, le nationalisme débridé en Chine, le rejet de l’autre en Inde, les mouvements factieux en France, l’Ukip en Grande Bretagne, les néo-nazis de l’Aube dorée en Grèce, l’important est de se rassembler derrière des valeurs communes à la démocratie républicaine.
Et le Centre est le mieux placé pour proposer cette alternative à la violence des mots, des actes et des arrière-pensées.

Non pas dans une union nationale improbable ou un unanimisme introuvable mais dans la capacité de gouverner pour tous et de bâtir des compromis.

mardi 28 janvier 2014

Actualités du Centre. Les centristes ne convainquent pas encore les Français

Que ce soit pour les élections (10% pour les municipales avant que les sondeurs ne mélangent les listes centristes et celles de droite, 11% pour les européennes, sondage Ifop de janvier 2014), que ce soit dans la capacité de leurs leaders à être des hommes d’Etat (73% de ne font pas confiance à Jean-Louis Borloo, 74% à François Bayrou, sondage Opinionway, décembre 2013), que ce soit dans leur image de marque (78% de ne font pas confiance au Mouvement démocrate, 84% à l’UDI, sondage Ipsos janvier 2014), les partis centristes sont encore loin de convaincre les Français pour gouverner le pays.

lundi 27 janvier 2014

L’Humeur du Centriste. Les socialistes doivent renoncer de s’allier avec les extrêmes

Il y a donc deux poids, deux mesures.
D’un côté les méchants du Front national, de l’autre les bons du Parti communiste.
En tout cas, c’est cette manière de voir qui a toujours cours au Parti socialiste.
Et cela sera une nouvelle fois le cas lors des prochaines municipales avec des listes où se retrouvent ensemble des socialistes et des communistes comme à Paris.
Dès lors, tant que cette situation perdurera, toute alliance des partis centristes avec le PS devrait être impossible (et l’on ne comprend toujours pas comment le Mouvement démocrate peut être associé aux communistes dans certaines municipalités!).
Staline – dont le PC s’est longtemps revendiqué – n’est donc pas l’égal d’Hitler – dont il faut noter que le Front national ne s’y est jamais référé – aux yeux des socialistes.
Les millions de morts du régime stalinien seraient donc moins importants que les millions de morts du régime hitlérien…
Pourtant, les historiens, après les témoins directs de la barbarie stalinienne, nous ont démontré le contraire.
Et que l’on ne s’y trompe pas: l’idéologie communiste donne des Staline tout comme l’idéologie national-socialiste donne des Hitler, même si, bien entendu, stalinisme et hitlérisme ont aussi des objectifs divergents.
Il faudra nous expliquer cette distinction fallacieuse entre des communistes fréquentables et des fascistes infréquentables.
Bien sûr, la seconde guerre mondiale est passée par là.
L’extrême-droite souffre, à juste titre, de l’image collaborationniste du régime de Vichy avec les nazis alors que les communistes, d’abord alliés de l’Allemagne jusqu’à l’envahissement de l’Union soviétique par Hitler, ont réussi à valoriser leur image de résistants.
De même, le fait que les communistes aient renoncé à la dictature du prolétariat leur aurait permis d’acquérir une respectabilité aux yeux de nombre de socialistes.
Mais si l’on prend les deux idéologies – communisme et fascisme (dans lequel nous incluons le national-socialisme) – et, plus important, leurs résultats, elles sont deux crimes contre l’humanité, deux repoussoirs extrêmes de l’humanisme, deux totalitarismes sanguinaires qui excluent plutôt qu’ils ne réunissent.
C’est donc un strict «ni, ni» qui doit être de mise, ni extrême-droite, ni extrême-gauche.
Bien sûr, la démocratie doit accepter le débat d’idées parce qu’elle incarne la liberté de parole et de pensée et qu’elle sera toujours moralement plus forte que ses détracteurs.
En revanche, elle doit se protéger de ses ennemis qui utilisent la violence pour parvenir à leurs fins.
Surtout, les partis démocratiques, c’est-à-dire ceux qui prêchent une société de liberté, ne doivent pas s’allier aux partis qui la combattent.
Dès lors, si l’UMP ne doit pas fricoter avec le FN, le PS ne doit pas copiner avec le PC.
C’est la position humaniste. C’est la position du Centre.
Dès lors, au moment où François Hollande fait, soi-disant, son coming out social-libéral, il serait temps que le PS rejette une bonne fois pour toute une stratégie d’union de la gauche qui tente de donner de la respectabilité à des idées totalitaires et qui, ne l’oublions pas non plus, lui permettent aussi de gagner des élections...

Centristement vôtre


Le Centriste

dimanche 26 janvier 2014

Une Semaine en Centrisme. Le Centre, l’antidote à la «dépression française»

Le changement de cap de François Hollande vers une social-démocratie, la montée du Front national, l’émergence de mouvements populistes et poujadistes, de la «Manif pour tous» à «Jour de colère» ainsi que la défiance des citoyens face au politique couplée avec la crainte de l’avenir, tout cela semble augurer d’une possible recomposition du paysage politique français.
Celle-ci pourrait prendre deux directions totalement antinomiques à première vue.
La direction positive se ferait par un rapprochement des positionnements des partis dits «de gouvernement» et «responsables».
Ainsi, dans la vision d’une démocratie libérale consensuelle, c’est-à-dire où les forces politiques principales partagent des valeurs communes et des principes communs, de la Gauche à la Droite en passant par le Centre, on parlerait enfin le même langage sans pour autant s’entendre sur sa mise en œuvre, la démocratie nécessitant un débat politique contradictoire.
La direction négative accoucherait d’un renforcement des forces antidémocratiques, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, flirtant avec la précarité née des difficultés économiques et sociales que nous traversons, du refus violent de la mondialisation montante parée de tous les défauts, couplés à des postures identitaires sur fond de racisme et de rejet «anti-autre».
Le tout avec le développement de manière dangereuse de l’autonomie de l’individu qui rendrait ce dernier de moins en moins responsable, de plus en plus égocentrique, de plus en plus assisté, de moins en moins respectueux, de plus en plus insatisfait, revendiquant de plus en plus de «droits à» à son seul profit.
Nous serions donc dans l’ère de la défiance si l’on écoute les commentateurs de divers bords, surtout si l’on analyse les études d’opinion qui foisonnent sur le sujet comme, par exemple, celle que réalisent à périodes répétées le Cevipof de Sciences Po Paris et l’institut Opinionway (1) ou celle d’Ipsos-Steria (2).
La France serait même dans une «dépression collective» a même titré le quotidien Le Monde.
Explications.
Après avoir renvoyé la Droite à ses chères études (et en ne lui faisant toujours pas confiance pour diriger le pays), les Français s’apprêtent à faire de même avec la Gauche et un président qui détient le record d’impopularité dans le V° République sans que l’on sache qui la remplacera.
La «Crise» avec un grand C serait la cause numéro un de cette défiance selon les analystes.
Elle ne serait pas qu’économique (bien que cela en serait l’élément principal) mais aussi social, sociétale et culturelle, le tout dans une société démocratique en manque de repères et de lien social avec la montée d’un individu de plus en plus autonome et de moins en moins responsable et respectueux.
Un tableau bien noir qui n’est pas que français même si notre pays a ses spécificités qui le rendent parfois encore plus sombre…
Si le Centre a, depuis longtemps, mis en garde contre le délitement du lien social et l’affaiblissement des valeurs démocratiques, réclamant que les responsables politiques agissent afin que des cassures et des ruptures soient évitées le plus possible afin de ne pas mettre à mal le vivre ensemble, ce qui est une perspective d’autant plus catastrophique qu’elle est en passe de se réaliser, il doit également aujourd’hui prendre acte que la situation a continué à se détériorer.
Dès lors, les partis centristes doivent se positionner comme les garants de cette démocratie représentative et délibérative qui est la seule capable d’être au jour d’aujourd’hui le régime de la meilleure société possible.
Néanmoins, il est urgent de la régénérer par des pratiques et un fonctionnement qui lui redonne une image positive auprès des citoyens.
En effet, 69% des Français disent que la démocratie ne fonctionne «pas très bien» ou «pas très bien du tout» selon le sondage Cevipof-Opinionway. Un chiffre qui monte à 78% («le système démocratique fonctionne plutôt mal en France, j’ai l’impression que mes idées ne sont pas bien représentées») pour une enquête Ipsos-Steria de janvier 2014.
De même, 92% veulent que l’on réforme le système capitaliste (46% en profondeur, 46% sur quelques points).
Heureusement, la tâche n’est pas insurmontable, loin de là, car les Français sont encore très attachés à la démocratie, 97% estimant qu’il est «très important ou important» de «vivre en démocratie et avoir le droit de vote» selon un sondage de l’agence Mediaprism réalisé en octobre 2013 (3).
Sans oublier les 99% qui estiment «très important ou important» d’«être libre de penser er d’agir» et de «pouvoir vivre en paix, sans guerre mondiale depuis 70 ans».
Ce résultat va de pair avec le 83% des Français qui affirment selon l’enquête Cevipof que «la démocratie peut poser des problèmes, mais c’est quand même mieux que n’importe quelle autre forme de gouvernement».
Dans le même sens, 63% disent que le vote aux élections est le meilleur moyen de se faire entendre.
C’est donc de la vraie réforme que les Français demandent, à la fois, dans la manière de gouverner, dans la nécessité de rendre la société plus juste et dans l’importance de donner plus de liberté à ceux qui entreprennent.
Des préoccupations au cœur de la vision du Centrisme.
Les centristes ont donc un rôle déterminant à jouer d’autant que 73% des Français estiment que les notions de «droite» et de «gauche» «ne veulent plus rien dire».
Dans cette recomposition politique, les idées du Centre doivent permettre de réconcilier les Français avec leur société et les valeurs qui l’animent.
De même, étant viscéralement un réformisme et un progressisme, le Centrisme, par le juste équilibre, est à même de proposer les réformes nécessaires au pays.
Dès lors, les partis centristes doivent, sans se rallier à la Droite ou la Gauche, sans brandir l’Union nationale à tout va, être les véritables moteurs de la nouvelle démocratie qui doit émerger le plus rapidement possible.
Le Centre possède tous les outils pour traiter cette dépression de la société française. Mais il faut qu’elle ait les hommes et les femmes capables de relever cet important défi. Et, pour l’instant, les partis centristes, à l’instar de toutes les autres formations politiques, n’ont pas démontré qu’ils les possédaient ce que déplorent les Français dans toutes les enquêtes d’opinion.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

(1) 5° vague du Baromètre Cevipof-Opinionway réalisée par internet du 25 novembre au 12 décembre 2013 auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus de 1803 personnes
(2) Enquête Ispos-Storia réalisée par internet du 8 au 14 janvier 2014 auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus de 1005 personnes

(3) Sondage Médiaprism réalisé par internet du 2 au 8 octobre 2013 auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus de 1057 personnes

mardi 21 janvier 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Dur, dur, d’être un centriste!

Jean-Louis Borloo l’a dit, l’UDI ne votera pas la confiance au gouvernement sur le Pacte de responsabilité présenté par François Hollande que pourtant il a salué comme un tournant libéral du président de la république.
De son côté, François Bayrou a expliqué que ce pacte allait dans la bonne direction (la sienne) mais qu’il était «trop tard» pour le soutenir alors que son alliance, le 5 novembre dernier (une éternité…) venait justement de ce François Hollande ne voulait pas faire ce qu’il vient de proposer de faire.
Ceux qui aiment la clarté en politique en seront donc pour leurs frais…
Bien sûr, pour l’instant, les propositions du président de la république ne sont que des mots et n’engagent, comme on le dit cyniquement, que ceux qui y croient.
Mais si, demain, les actes suivent?
Jean-Louis Borloo, donc, ne les soutiendrait pas au nom d’une «opposition constructive».
Quant à François Bayrou, son «il est trop tard» signifierait-il que même si l’on prend les bonnes mesures, tout est déjà foutu?
Si l’on comprend bien, il n’y a plus rien à faire et tout est figé ad vitam aeternam!
On voit bien que les deux positions ne tiennent pas si l’on se considère centriste.
Car les choses sont plus simples qu’on ne le présente et que l’on complique sciemment afin de justifier un positionnement qui va jusqu’à la contradiction (certains appellent cela la «politique»!!).
Soit on est d’accord avec une politique spécifique ou des mesures particulières, on les supporte.
Soit on n’est pas d’accord et on ne les supporte pas.
Mais il est difficile de comprendre que, quand on est d’accord, on s’oppose!
Ce n’est pas ce que l’on appelle une démarche responsable, consensuelle et équilibrée, des mots qu’utilisent souvent les leaders des partis centristes.
D’autant que supporter des mesures ou une politique spécifique ne signifie pas ralliement ou allégeance à un projet politique global.
Le propos ici n’est pas de dire si les partis centristes doivent s’allier au Parti socialiste ou à l’UMP.
Dès lors, on aurait voulu voir une ouverture d’esprit un peu plus large sur le discours.
Cela aurait été une démarche centriste.
Oui mais, en l’occurrence, les centristes se sont mis eux-mêmes dans cette mélasse.
D’un côté, il y a un Jean-Louis Borloo qui prétend que l’alliance naturelle du Centre ne peut se faire qu’avec la Droite (à l’exclusion de l’extrême-droite), c’est-à-dire quel que soit les propositions de cette dernière et de celles de la Gauche.
De l’autre côté, il y a un François Bayrou qui disait, il y a encore peu, que le Centre ne devait pas faire alliance avec quiconque, indépendance rimant, selon lui, avec solitude (aujourd’hui, il défend la position de Jean-Louis Borloo au sein de l’Alternative).
Du coup, ils se sont lié les mains car la seule bonne position en la matière est de revendiquer une totale indépendance politique tout en nouant, au moment des élections, des alliances avec le ou les partis qui sont le plus proche de vos thèses.
Et, entre les élections, de supporter toute bonne initiative, notamment celles que l’on propose soi-même ou qui y ressemble étrangement…
Si les centristes agissaient ainsi, alors ils pourraient non seulement saluer mais aussi soutenir les bonnes mesures qui viennent de droite et de gauche, c’est-à-dire celles qu’ils défendent et que la droite et la gauche leur piquent!
Au lieu de cela, à force de ne pas savoir réellement où ils sont ou de courir après des accords électoraux pour ne pas couler, ils sont obligés à des circonvolutions parfois pathétiques où plus personne ne s’y retrouve et qui, malheureusement, décrédibilise le Centre et le Centrisme.
Un dernier sondage pour les municipales montrent que seuls 10% des Français souhaitent la victoire d’une liste UDI ou MoDem.
Ceci explique peut-être cela.

Dans ces conditions, dur, dur d’être un centriste!

dimanche 19 janvier 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. L’incongrue nouvelle amitié entre François Bayrou et Jean-François Copé

Qu’est-ce qui est le plus étrange: que Jean-François Copé accepte que l’UMP supporte François Bayrou pour les municipales à Pau ou que ce dernier se déclare «heureux» de recevoir le soutien de cette formation politique?
Parce qu’il faudra qu’on nous explique comment l’UMP et le Mouvement démocrate ont pu s’affronter durement pendant les cinq années de la présidence de Nicolas Sarkozy (comme l’UDF, l’ancêtre du MoDem, pendant le deuxième mandat de Jacques Chirac), sans oublier l’appel au vote de Bayrou pour Hollande, l’adversaire de Sarkozy, et comment les deux partis peuvent se retrouver sans inventaire, surtout au moment où François Bayrou déclare que François Hollande adopte enfin la bonne politique...
Que l’on comprenne bien, ce n’est pas les alliances du Centre qui sont en cause, même pas celle entre le Mouvement démocrate et l’UMP, même après brouilles et embrouilles.
Néanmoins, pour qu’il y ait alliance en bonne et due forme, il faut s’entendre sur le fond.
Et là, on est en droit de se demander ce qui rapproche actuellement l’UMP et le Mouvement démocrate.
Peut-être beaucoup de choses mais il faudrait au moins que leurs leaders en discutent et qu’ils l’expliquent au bon peuple!
Car le seul fait de se déclarer contre Hollande et son gouvernement n’est pas suffisant pour nouer une alliance surtout si l’on dit, dans le même temps, que sur le fond la politique de Hollande est la bonne.
Si cela ne tenait qu’à se dire anti-Hollande, le MoDem pourrait s’allier, au choix, avec le Front national, le Front de gauche, le Parti communiste, le NPA et bien d’autres encore… comme l’UMP.
Que l’UDI et le Mouvement démocrate ait décidé de faire alliance et de créer l’Alternative, pas de problème, puisqu’il s’agit, à l’heure actuelle, d’une «organisation coopérative» qui doit élaborer un programme commun sur des bases assez solides d’une convergence de vues sur nombre de sujets (même s’il y aura des dossiers épineux).
Que l’Alternative, au nom de l’alliance «naturelle» entre l’UDI et l’UMP, mène automatiquement à un rapprochement UMP-MoDem sans aucune clarification politique de ce qui rapproche les deux partis semblent quelque peu une insulte aux électeurs, tant ceux de l’UMP que ceux du Mouvement démocrate ainsi qu’aux militants comme a pu le constater François Bayrou, interpelé sur la question lors du congrès de sa formation, samedi 18 janvier, à Paris.
A moins que seule la victoire soit belle et non comment on l’obtient, avec qui et sur quelles idées.
Dans le dictionnaire des synonymes, incongrue rime d’ailleurs avec cynique.

De grâce, messieurs les leaders du Centre, faisons en sorte que dans celui de la politique, centriste ne rime plus avec opportuniste …

vendredi 17 janvier 2014

Une Semaine en Centrisme. Toute mesure centriste est bonne à prendre

Saint-Thomas d'Aquin disait «Ne regarde pas à celui qui parle, mais tout ce que tu entends de bon, confie-le à ta mémoire».
En le paraphrasant, on pourrait ajouter «Ne regarde pas à celui qui agit, mais tout ce que tu vois de bon, supporte-le».
Une maxime qui s’applique très bien à la vision centriste de la politique qui refuse le sectarisme et les extrêmes afin de rechercher le juste équilibre.
Car, oui, pour le bien du pays et de sa population, toute mesure centriste est bonne à prendre.
Si l’on parle de cela, c’est évidemment après la conférence de presse de François Hollande du 14 janvier où il a paru infléchir sa politique économique.
Du coup, de nombreuses personnalités centristes ont indiqué que les paroles allaient dans le bon sens et qu’elles seraient prêtes à supporter les actes s’ils suivaient.
Les analystes politiques ont alors expliqué que l’Alternative qui regroupe l’UDI et le Mouvement démocrate, se trouvait devant un dilemme, elle qui se revendique dans l’opposition et dans une «alliance naturelle» avec la Droite.
De même, ils ont pointé que des membres de l’UMP comme l’ancien premier ministre de Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, emboîtait le pas, créant, selon eux, une certaine zizanie dans le parti de droite.
Au-delà de cet épisode conjoncturel dont on ne sait pas, au jour d’aujourd’hui, s’il redessine réellement la politique de François Hollande vers un social libéralisme, voire un libéralisme social et s’il débouchera, in fine, sur une reconfiguration du paysage politique français au cas où le Parti socialiste fait sa mue dans la foulée, on peut évoquer le positionnement des partis centristes qui est toujours interrogé lorsque les partis de droite ou de gauche se rapprochent de leurs thèses.
Bien sûr, les leaders centristes ont rappelé qu’ils se trouvaient dans l’opposition, qu’ils n’avaient pas vocation à rejoindre la majorité présidentielle mais qu’ils faisaient de l’opposition constructive et qu’ils supporteraient toute initiative qui va dans le bon sens, c’est-à-dire dans le sens qu’ils défendent.
Pour autant, des membres de l’UMP non-centriste ont dit la même chose et c’est le moins que l’on puisse attendre des femmes et des hommes politiques dans une démocratie où le compromis n’a jamais été et ne doit jamais être un gros mot.
D’ailleurs, de nombreux textes, lors de chaque législature, sont votés par l’ensemble des députés ou des sénateurs.
Ce dont il faut parler, c’est le positionnement du Centre.
Si le rapprochement Borloo-Bayrou semble l’avoir déplacé vers la Droite, les centristes ne peuvent pas ignorer que leurs valeurs mais aussi leur électorat, en partie, demande un positionnement responsable et que ce dernier passe par une indépendance non-négociable.
Rappelons qu’indépendance et alliance sont deux choses différentes, ce que François Bayrou ne voulait pas reconnaître pendant des années.
Dès lors, être indépendant durant toute une législature ne veut pas dire que l’on est dans l’isolement et que l’on doit refuser toute alliance au moment des élections avec ceux de qui ont se sent le plus proche et avec qui on conclue un accord programmatique.
Si les partis centristes ne sont pas les moteurs d’une démocratie apaisée et consensuelle, ils portent alors la coresponsabilité avec les partis de droite et de gauche d’un climat tendu et délétère qui aboutit à faire monter les forces et les opinions extrémistes.
Mais cette mission qui incombe au Centre ne doit jamais tourner à l’opportunisme et à la compromission.
C’est un juste équilibre qu’il faut trouver, là aussi…
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

jeudi 16 janvier 2014

L’Humeur du Centriste. Les virages centristes se terminent souvent dans le fossé ou dans le mur!

Or donc François Hollande aurait engagé un «virage social-démocrate» voire un «virage centriste» lors de se conférence de presse du 14 janvier avec son «pacte de responsabilité» et sa nouvelle politique économique de l’offre (donner des marges de manœuvre aux entreprises) alors qu’il aurait privilégié jusqu’à présent une politique de la demande (donner des moyens supplémentaires aux consommateurs).
Ce «tournant libéral» du chef de l’Etat mettrait à mal les lignes partisanes et les alliances politiques avec des centristes et des modérés de droite sensibles au nouveau discours alors que la droite dure resterait «droite dans ses bottes».
Ainsi, de Jean-Louis Borloo à Jean-Pierre Raffarin en passant évidemment par le «hollandais déçu» François Bayrou, les centristes ont expliqué que François Hollande allait dans la bonne direction.
Du coup, certains commentateurs se sont empressés de saluer le coup de maître du président de la république qui serait soit tactique (récupérer l’électorat modéré pour sa prochaine candidature à l’Elysée en 2017), soit politique (un renversement d’alliance entre un PS enfin social-démocrate assumé et une Alternative centriste).
Sans répondre sur le fond – cela ne sera possible qu’avec le temps – ce virage centriste en rappelle d’autres comme ceux de François Mitterrand en 1983 et 1988 ou celui de Jacques Chirac en 2002.
Sans oublier toutes les petites inflexions centristes que tous les présidents et premiers ministres de gauche et de droite ont pris à un moment ou à un autre de leurs mandats depuis que la V° République existe.
Le problème est que ces virages et ses tournants se terminent le plus souvent en queue de poisson dans le fossé ou dans le mur!
D’abord parce que la Gauche ou la Droite ne deviennent jamais le Centre, elles restent Gauche et Droite, donc sur des positions idéologiques qui ne sont pas celles du Centre.
Ensuite parce qu’un virage centriste n’a de chance de perdurer que si les partis centristes sont assez puissants pour empêcher la Gauche et la Droite de lorgner vers leurs tropismes naturels.
Or, souvent, lors de ces virages susmentionnés, les centristes n’étaient pas dans une position de force ainsi que c’est le cas actuellement.
Enfin et surtout parce que gouverner au centre n’est toujours pour la Gauche et la Droite que la matérialisation que leurs clientélismes idéologiques ne sont que du bavardage inapplicable concrètement mais que, lors de chaque élection, il faut aller conquérir son électorat traditionnel qui, lui, attend ces signes partisans pour se reconnaître dans les partis ou les candidats de leurs camps respectifs.
Alors le fossé et le mur sont là où se retrouvent souvent les centristes qui se sont laissé duper…
Bien sûr, nous connaissons la solution pour que ces virages centristes soient pérennes: que le Centre soit assez fort pour le diriger lui-même!

Centristement vôtre


Le Centriste

mardi 14 janvier 2014

Actualités du Centre. Selon le Cevipof, les Français font plus confiance à Marine Le Pen qu’à Borloo et Bayrou

La cinquième vague du baromètre Cevipof-Opinionway sur la confiance politique révèle que, selon 18% des Français, l’UDI est le parti qui représente le mieux la Droite, loin derrière l’UMP et le Front national, à égalité, avec 36%.
En outre, 23% des Français font confiance à Jean-Louis Borloo contre 73% qui ne lui font pas confiance.
De son côté, 21% d’entre eux font confiance à François Bayrou contre 74% qui ne lui font pas confiance.
A noter que les deux leaders centristes (proposés aux sondés pour la première fois) viennent derrière Nicolas Sarkozy (36% de confiance) et surtout Marine Le Pen (34%) qui talonne l’ancien président de la république et conforte sa deuxième place.
En revanche, ils sont devant François Hollande (20%) et Jean-Marc Ayrault (18%) ainsi que Jean-Luc Mélenchon (16%) et Jean-François Copé (13%).

(Sondage Opinionway réalisé pour le Cevipof du 25 novembre au 12 décembre 2013 auprès d’un échantillon de 1803 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / marge d’erreur de 2 points)

dimanche 12 janvier 2014

Refondation du Centre. L’Alternative débute 2104 comme elle avait fini 2013, dans le flou

Le début d’année 2014 n’a pas, pour l’instant, clarifié les relations entre le Mouvement démocrate et l’UDI à l’intérieur de l’Alternative comme nous le montre quotidiennement des articles dans les journaux.
On a l’impression que les deux «partenaires» sont en train de se jauger et de jouer au poker menteur afin, d’une part, de savoir ce que l’autre a dans le ventre (et réellement en tête) et, d’autre part, afin d’avancer ses pions et se mettre en position de force tout en jouant la partition de la coopération.
Que ce soit au niveau des listes pour les municipales ou bien celles pour les européennes, Jean-Louis Borloo et François Bayrou ont du mal à se mettre d’accord.
Pire, ils donnent l’impression d’être dépassés par les situations locales et leurs enjeux.
Dans certaines villes et régions, l’UDI et le MoDem sont capables de s’entendre, dans d’autres cela s’avère très difficile et parfois même impossible puisque les deux partis sont même des rivaux et non des alliés comme ils devraient l’être.
Deux raisons principales à cela.
Tout d’abord, une méfiance de l’autre qui a atteint son paroxysme à Paris puisque l’on soupçonne l’autre de ne se servir de l’Alternative que pour son propre intérêt et non dans le cadre d’une union égale et pour l’intérêt du Centre.
Ensuite, les revendications personnelles des élus et des militants de chaque camp qui ne veulent pas laisser leur place à leurs «partenaires».
Cela se double d’une méfiance et des revendications personnelles qui agitent l’intérieur de l’UDI, dont il faut rappeler qu’elle est une confédération et non un parti centralisé, au grand dam de Jean-Louis Borloo.
Bien évidemment, lors de la préparation d’élections avec l’établissement d’une liste des candidats et sont lot de recalés, les tensions sont extrêmes dans les partis et les coalitions en général.
Le cas de l’Alternative, de ce point de vue, ne semble guère différent.
Pour autant, ces divergences peuvent aboutir à une situation extrême par la constitution d’alliances avec des camps opposés ainsi que des oppositions frontales entre des listes UDI et MoDem.
Plus, les responsables de l’Alternative avaient un peu vite affirmé que le temps des élections de 2014 serait, à la fois, le véritable lancement de la nouvelle «organisation coopérative», son envol dans l’opinion publique et la vraie preuve que les centristes peuvent s’unir.
Or, force est de constater, pour l’instant, que ce temps est plus celui des divisions, d’autant qu’aucune plateforme programmatique ne vient cimenter les divergences et les méfiances entre les personnes.
Rien n’est évidemment perdu mais il ne faudrait pas trop tarder à se mettre d’accord. Surtout, il ne faudrait pas que les difficultés actuelles ne prennent de l’importance, ne soient le début d’un déballage plus fort, menaçant alors un édifice encore trop fragile.
Jean-Louis Borloo et François Bayrou ayant sans doute trop à perdre dans un fiasco de l’Alternative, on devrait s’acheminer, cahin-caha, à la formalisation d’un modus vivendi sinon d’une réelle entente.
Attention toutefois que celui-ci n’est pas l’air trop bancal, devenant la cause de l’échec de cette refondation centriste.
Une refondation qui attend ses vraies fondations en 2014.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC

samedi 11 janvier 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. L’Alternative et les fractures ouvertes du Centre

Il y a peut-être des gens qui pensaient ou qui faisaient semblant de penser que la refondation du Centre serait une simple formalité, puisqu’il s’agissait, selon eux, de réunir une même famille politique dispersée contre son gré.
Ils avaient sans doute oublié ce qu’est le Centre et l’espace centriste.
D’abord, l’espace centriste n’est pas un lieu unifié à l’instar des espaces de la Gauche et de la Droite.
Même s’il y a moins de différences entre l’extrême-gauche et la Gauche ainsi qu’entre l’extrême-droite et la Droite, le spectre qui va du centre-gauche au centre-droit ne consiste pas en de simples postures politiciennes et opportunistes mais dans un débat d’idées.
Dès lors, il n’était pas évident de décréter une union entre un Mouvement démocrate qui penchait de plus en plus vers le centre-gauche (et qui recrutait des militants sur ce positionnement) et une UDI qui se définissait comme une confédération de centre-droit, recherchant ses racines dans l’UDF de 1978.
C’est le contraire qui eut été étonnant.
Ensuite, le Centre.
Si le Centrisme est une pensée politique que l’on peut assez bien définir avec ses métavaleurs et ses métaprincipes, même si elle demeure en éternelle construction comme toute autre pensée politique, le Centre, lui, fédère avant tout des hommes et des femmes indépendants qui se méfient des appareils et des organisations qui limitent leur liberté.
Ayant fait ces rappels nécessaires, on peut dès lors comprendre, en mélangeant cela avec les arrière-pensées bassement politiciennes et les ambitions personnelles légitimes, que l’«organisation coopérative» inventée par Jean-Louis Borloo et François Bayrou n’allait pas, d’un coup de baguette magique, fédérer sans accros des centristes divers et variés, jaloux de leurs indépendances.
Se greffent évidemment à tout cela les fractures ouvertes entre centristes qui ne se refermeront pas aussi vite que certains l’espèrent et qui resteront encore bien présentent comme d’autres le redoutent.
Si l’on prend la nébuleuse centriste depuis 1998, on y voit beaucoup trop de confrontations, de scissions, de batailles d’égo et de fâcheries puériles, en tout cas, bien plus que des rapprochements et des réunions.
Qui peut oublier, par exemple, que le fondateur de l’UDF, Valéry Giscard d’Estaing est membre aujourd’hui de l’UMP de par ses inimitiés avec François Bayrou?
Qui peut oublier que l’UDF, avant de devenir le Mouvement démocrate, s’est vidé, en vagues successives, de nombre de ses leaders et militants, certains allant à l’UMP, d’autres créant le Nouveau centre, d’autres encore se retrouvant dans d’autres partis ou en créant de nouveaux.
Qui peut oublier que le Nouveau centre a été, dès sa fondation aussi peu uni que l’est un parti socialiste, ce dernier ayant malgré tout une discipline qui n’existe même pas dans la formation centriste?
Qui peut oublier que la plupart des leaders de l’UDI d’aujourd’hui sont les anciens bras droits de François Bayrou et que beaucoup demeurent et demeureront encore longtemps incapables de lui pardonner ce qu’ils considèrent comme une trahison (lui-même estimant que ce sont eux les traitres)?
Et ce ne sont que quelques unes des questions qui risquent d’empoisonner l’Alternative pour longtemps…
Bien évidemment, il faut faire avec et avancer pour bâtir un Centre où les différences idéologiques ne sont pas aussi profondes que cela et permettent tout de même de mettre sur pied une confédération qui ait un sens politique réel, à la fois sur la forme et sur le fond.
Néanmoins, être amnésique sur toutes ces fractures encore ouvertes n’est pas un comportement responsable qui permettra de résoudre les défis qui se posent à cette refondation centriste.
Jean-Louis Borloo et François Bayrou avaient espéré que leur baguette magique du 5 novembre dernier ferait table rase d’un passé qui demeure encore un présent.

Leur croyance est sans doute la plus dangereuse qui soit pour une vraie refondation entre partis centristes.

mardi 7 janvier 2014

Le Centrisme dans le monde en 2014. Du renouveau américain à l’émergence arabe

- Les Etats-Unis vont-ils trouver leur(s) centre(s)?
2014 sera une année importante pour le Centre aux Etats-Unis.
Le système politique américain a été bâti par les Pères fondateurs, à la fin du XVIII° siècle et au début du XIX° siècle, afin qu’aucune faction ne puisse prétendre gouverner seule et imposer ses choix clientélistes avec ce respect indispensable des droits de la minorité qui caractérise bien plus la démocratie que ceux de la majorité.
Cette volonté se retrouve évidemment dans la Constitution qui a organisé un système de pouvoirs et contre-pouvoirs dont le but déclaré était qu'il valait mieux bloquer le système plutôt qu’un parti ne réussisse à le contrôler à son unique profit.
Tout cela a parfaitement réussi avec des blocages à répétition mais aussi une culture du compromis qui s’est mis en place permettant aux modérés de gouverner la plupart du temps, permettant au pays de devenir ce qu’il est, de Washington à Lincoln, de Theodore Roosevelt à Bill Clinton.
Mais, au milieu des années 1990, sous la présidence justement du démocrate Bill Clinton, le Parti républicain a fait sa mue sous l’impulsion de leaders radicaux comme Newt Gingrich, qui ont décidé, à l’opposé de ce que venait de faire le Parti démocrate en se recentrant après des années de radicalisme, de jouer la polarisation et plus du tout le consensus.
Une nouvelle radicalisation des républicains a eu lieu après l’élection de Barack Obama en 2008 alors que celui-ci affichait clairement sa volonté de gouverner de manière bipartisane et au centre de l’échiquier politique.
Cela a abouti à la création du mouvement du Tea Party, très à droite, très réactionnaire et parfois pas loin d’un racisme détestable.
Le blocage est devenu, non plus une menace mais un moyen politique de détruire l’autre.
Telle est globalement la situation en ce début de 2014, d’autant que les fameuses élections de mi-mandat le plus souvent mauvaises pour le président en place se profilent en novembre prochain.
Sauf que les Américains semblent en avoir assez du jusqu’au-boutisme de l’aile extrême du parti républicain (comme le montre les sondages).
Dès lors, une fenêtre s’ouvre pour les modérés et les centristes que ce soit au Parti démocrate (où ils sont encore nombreux) ou au Parti républicain (où ils sont en voie de disparition).
Pour autant, rien ne permet de dire que le prochain Congrès, qu’il soit dominé par les républicains ou par les démocrates sera centriste car les radicaux n’ont pas dit leur dernier mot (ils relèvent d’ailleurs la tête chez les démocrates, réaction assez prévisible devant la guerre idéologique menée par l’extrême-droite républicaine).
Si les signes vers un retour des centristes républicains et un renforcement des centristes démocrates existent, l’organisation actuelle de la politique américaine est un frein puissant.
D’abord dans la désignation des candidats où, chez les républicains mais aussi chez les démocrates, ils sont désignés par les votes des militants et ceux qui votent effectivement sont souvent les plus radicaux.
Ensuite par la pratique hallucinante du «gerrymandering» qui a consisté depuis des décennies à redessiner partout dans le pays des circonscriptions sûres pour les deux grands partis, celui qui a le mieux réussi à phagocyter le système étant le Parti républicain (il a ainsi pu demeurer majoritaire à la Chambre des représentants en 2012 alors que les candidats démocrates ont gagné plus d’un million de voix supplémentaires…).
Du coup, dans certaines circonscriptions, ce ne sont pas les élections générales qui sont importantes mais les primaires d’un des deux partis, celui qui les gagnent étant assuré ensuite d’être élu.
Un mouvement s’est fait jour dans certains Etats afin de lutter contre cette confiscation de la démocratie par un camp mais il n’est pas encore assez puissant pour défaire ce découpage électoral pourtant largement critiqué.
En 2014, on devrait aussi savoir si Hillary Clinton (démocrate) et Chris Christie (républicain) vont se présenter à la présidentielle de 2016.
On semble s’acheminer vers ce duel mais des rebondissements en la matière sont possibles ainsi que l’émergence de nouvelles têtes qui, inconnues du grand public, sont capables de s’imposer (que l’on se rappelle des hommes comme Carter, Clinton, George W Bush ou Obama).
Il est à noter qu’un débat important se déroule depuis quelques mois dans les médias et la classe politique (et qui a continué depuis le nouvel an) sur ce qu’est un centriste aux Etats-Unis.
Ainsi, pour les radicaux de droite, tous les centristes déclarés sont en fait des «liberals» et donc des gens de gauche.
Pour les radicaux de gauche, ces mêmes «liberals» ne sont que des centristes, parfois leur concèdent-ils l’étiquette de centre-gauche.
Mais pour la majorité des «pundits» (leaders d’opinion) ainsi que pour l’opinion publique en générale, le portrait-robot du centriste ressemble à celui que l’on fait en Europe, un politique responsable et modéré, adepte du consensus, du compromis et d’un juste équilibre.
Et si l’on reconnait à celui-ci des qualités, on ne va pas, comme c’est le cas en Europe, forcément voter pour lui!
On le voit, 2014 sera une année riche pour les centristes américains qui ont l’occasion de régénérer le débat politique mais qui risquent également de s’y perdre…

- Des élections à hauts risques pour les centristes européens.
Si les élections européennes seront un test important pour les centristes français réunis au sein de l’Alternative, il en sera de même dans la plupart des pays de l’Union européenne.
Dans tous les pays de l’UE, les partis centristes sont les plus pro-européens et dans cette période de repli nationaliste, de déshérence de la solidarité européenne et de montée inquiétante des populismes, ils risquent de payer le prix fort de leur engagement, en particulier en Grande Bretagne avec les Lib-Dem déjà sur la sellette pour leur alliance avec les Conservateurs.
Mais de l’Italie aux Pays bas en passant par l’Allemagne, la Pologne ou l’Espagne, la capacité des centristes à émerger ou à ne pas sombrer sera scrutée avec attention.
Il ne faudrait pas, comme cela semble se dessiner, que ces élections favorables généralement aux centristes deviennent le pain béni des extrémismes, ce qui menacerait l’Union européenne d’une implosion à plus ou moins long terme.

- Un Centre dans les pays arabes est-il possible?
Le printemps arabe est désormais bien loin avec ses espoirs d’une démocratisation et la mise en place de régimes garantissant les libertés à tous.
On savait que ce serait une tâche très compliquée car les adversaires de la démocratie étaient bien préparés et savaient comment utiliser l’appel d’air en leur faveur.
Il ne que de se rappeler que les partis religieux à l’idéologie antidémocratique (et qui n’utilisent la démocratie que pour parvenir au pouvoir) se sont autoproclamés «centristes», se disant à équidistance de l’islam radical et de la démocratie…
Le pire, c’est sans doute que beaucoup ont cru dans ce discours spécieux et nombre des formations obscurantistes ont réussi à gagner les élections.
C’est ce qui s’est passé en Tunisie et surtout en Egypte où le régime militaire actuel est directement de la responsabilité des Frères musulmans qui ont tenté d’établir un régime islamique bien loin de la démocratie.
Mais les événements en Syrie ou en Libye ont également montré que dès qu’une volonté de s’émanciper de régimes dictatoriaux se faisait jour dans la population, les terroristes extrémistes accouraient de partout afin de déstabiliser, avec la bénédiction des monarchies du Golfe, toute une région et en récolter les fruits sur le modèle de ce qui s’est passé en Afghanistan avec les Talibans puis avec Al Qeida de Ben Laden.
Pour autant, il serait faux de dire que la démocratie est impossible dans les pays arabes.
Dans ce cadre, il est intéressant de noter que les initiatives, réelles celles-ci, de constituer des partis centristes laïques n’ont pas disparues.
C’est le cas en Tunisie, pays qui tente de se débarrasser des islamistes qui ont plongé le pays dans le chaos, mais aussi au Liban (menacé de plus en plus par le conflit syrien) ou au Maroc, même si le roi n’est pas le plus grand démocrate de la terre.
2014 devrait être pour ces initiatives, une année importante que tous les démocrates et tous les centristes devraient supporter.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC


dimanche 5 janvier 2014

Le Centrisme en France en 2014. Elections à hauts risques et grands espoirs

En 2014, on pourrait assister à la résurrection tant attendue d’un Centre politique fort et porteur d’avenir.
Néanmoins il est fort possible également que l’on assiste, après une refondation à la va-vite, à sa décomposition, non pas finale mais rejetant les centristes dans les affres de groupuscules ennemis pour quelques années.
C’est peu dire que l’année qui vient est importante pour les centristes.
Entre les élections municipales et européennes, la rédaction d’un projet politique crédible et l’union entre centristes indépendants et ceux en-dehors de l’Alternative (essentiellement à l’UMP mais pas seulement), sans oublier la nécessité pour Borloo et Bayrou de s’entendre tout en essayant d’acquérir une image dynamique et responsable, il y a du pain sur la planche.
- Les défis électoraux du Centre
A l’heure où l’on écrit, il est difficile de savoir où en seront les listes centristes aux municipales et aux européennes dans les semaines à venir. C’est dire si les défis électoraux du Centre ne sont pas gagnés, loin de là.
Pour les municipales, le flou règne dans de nombreuses villes où les situations sont aussi disparates que les centristes qui s’unissent ou s’affrontent.
Ainsi, toutes les combinaisons sont sur la table ce qui en dit long sur l’incapacité des centristes à trouver un terrain d’entente et sur l’image opportuniste qu’ils sont malheureusement en train de donner aux électeurs.
Dans certaines villes, le Mouvement démocrate sera l’allié du Parti socialiste alors que l’UDI sera celui de l’UMP. Dans d’autres, des listes autonomes de l’Alternative (MoDem + UDI) seront présentes contre l’allié «naturel» UMP. Dans d’autres encore, il y aura listes communes entre cet allié naturel et l’Alternative dès le premier tour. Sans oublier des alliances, certes isolées, entre UDI et PS.
Sans parler évidemment de l’imbroglio parisien…
Du coup, la grande clarification des alliances centristes qui était, pour Jean-Louis Borloo, la condition sine qua non du rapprochement entre le Mouvement démocrate et l’UDI n’aura pas lieu à l’occasion des municipales.
Sera-ce le cas lors des élections au Parlement européen?
Selon les discours des responsables centristes, la réponse semble positive. Semble parce qu’il demeure deux inconnues.
La première est les intentions de vote en faveur de listes centristes autonomes. Si celles-ci sont très basses, les leaders de l’Alternative peuvent être tentés de faire alliance avec l’UMP pour éviter un comptage qui serait une gifle électorale.
D’autant que la deuxième inconnue viendra de l’intensité de la pression «amicale» que mettra l’UMP à l’établissement de listes communes afin d’éviter que le Front national ne soit pas la formation qui remporte les élections (ou qui soit, en tout cas, devant une liste UMP autonome).
On a vu, par le passé, que Jean-Louis Borloo avait du mal à résister aux demandes pressantes de ses «amis» de l’UMP.
Dès lors, on ne peut être sûr de rien sauf d’affirmer que si l’Alternative ne se présente pas seule aux européennes, on se demande comment elle justifiera son existence aux yeux des électeurs et comment les centristes seront capables de surmonter ce nouvel échec de vivre de manière autonome et indépendante.
- Les défis programmatiques du Centre
La mise en place de l’Alternative s’est faite dans la précipitation des futurs scrutins et de la nécessité d’exister afin de ne pas sombrer dans l’anonymat et la division.
Du coup, on s’est contenté de dire que l’on était d’accord sur la critique du gouvernement en place (ce qui n’était pas très difficile au vu de l’absence de réels résultats) et sur l’alliance «naturelle» avec l’UMP (ce qui n’était pas, non plus, très difficile, vu que François Bayrou avait reçu une fin de non-recevoir de la part de François Hollande et des socialistes).
Mais, bien entendu, cela ne suffira pas à faire vivre l’Alternative de manière plus qu’éphémère sauf s’il y a un accord programmatique, un projet politique commun.
Paradoxalement, cet accord, ce projet, semblent moins difficile à réaliser que de rapprocher les personnalités.
Pour autant, il ne faudra pas minimiser les différences qui sont autant économiques et sociales (le MoDem étant largement plus keynésien que l’UDI) que sociétales (le MoDem étant plus libéral en la matière que l’UDI).
- Les défis refondateurs du Centre
L’Alternative ne devrait être qu’un premier pas dans une refondation plus globale du Centre où il faudra faire les yeux doux aux centristes encore «égarés» à l’UMP ou à gauche, en particulier aux Radicaux de gauche. Sans oublier quelques électrons libres qui se baladent au grès des opportunités sur l’échiquier politique comme Corinne Lepage.
Si l’on peut penser qu’il y aura quelques ralliements à l’Alternative, notamment si les résultats électoraux sont bons, il ne devrait pas y avoir de raz-de-marée en la matière en 2014.
Mais la capacité de l’Alternative d’attirer les centristes encore sceptiques prouvera, à la fois, le bien fondé de la démarche et son succès.
Reste que c’est sans doute dans la capacité à demeurer une «organisation coopérative» efficace que se trouve le vrai défi de l’Alternative.
Car rien n’est vraiment joué pour l’instant et l’on peut imaginer que des mauvais scores aux prochaines élections affaibliront la nouvelle structure politique.
De même, un succès pourrait également la fragiliser, chacun des protagonistes voulant sûrement à cette occasion tenter une OPA en sa faveur.
Et puis, il y a les déçus et les perdants de cette réunion comme Jean-Christophe Fromantin (déçu) et Hervé Morin (perdant). Que vont-ils faire?
Leur but est d’affaiblir l’Alternative ou le duo Bayrou-Borloo pour se faire une place au soleil.
Si l’on peut penser que Fromantin à des chances de quitter l’Alternative et l’UDI, on serait tenté de prédire que Morin devra encore ronger son frein cette année en essayant d’exister politiquement, ce qui devient de plus en plus difficile pour lui.
Bien entendu, le défi le plus difficile à relever sera la bonne entente entre Jean-Louis Borloo et François Bayrou, deux personnalités différentes, avec des visions différentes de la politique, des ambitions politiques différentes et partageant une «amitié» pour le moins versatile.
Jean-Louis Borloo doit encore démontrer qu’il est un chef légitime du Centre et qu’il a envie de vraiment créer un espace centriste indépendant. Sans oublier qu’il doit prouver son courage politique et sa capacité à aller au combat.
Sans doute que son ambition est plus de devenir un premier ministre qu’un président de la république. Mais il doit faire avec les institutions de la V° République qui font du chef d’un parti, le candidat naturel de ce dernier à la présidentielle.
S’il ne relève pas ce défi, il pourrait être mangé tout cru par François Bayrou.
Car le président du Mouvement démocrate va jouer sa dernière carte pour demeurer dans la course à l’Elysée, la seule qui importe pour lui malgré ses dénégations.
L’accord avec l’UDI était, pour lui, une question de vie ou de mort politique.
Reste qu’il va devoir convaincre ses nouveaux anciens amis de lui faire confiance, ce qui n’est pas gagné au vu des réactions officielles et officieuses de nombre d’entre eux.
Néanmoins, il a un temps d’avance sur Jean-Louis Borloo pour se parer du titre de leader naturel du Centre et être, de ce fait, le candidat naturel de celui-ci à la présidentielle.
Cependant et même si les deux hommes obtiennent de très bons résultats dans les baromètres de bonnes opinions des médias, peu de Français ne leur concède les qualités nécessaires pour diriger le pays.
Il leur faudra donc convaincre pour avoir une chance en 2017.
A moins que d’ici là un troisième larron ne fasse son apparition. Et il ne s’agit pas seulement d’une figure de style, tant les centristes ont la capacité de se jeter dans les bras d’un sauveur (le cas de l’UDI avec Borloo en est une preuve récente), eux qui pourtant affirment détester les hommes providentiels…
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

vendredi 3 janvier 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Bill de Blasio doit préserver l’héritage centriste de Bloomberg à New York

Comme prévu, le démocrate Bill de Blasio a prêté serment ce 1er janvier 2014 pour devenir le 109° maire de New York.
Elu lors du scrutin de novembre dans un fauteuil, il occupe désormais celui laissé vacant par Michael Bloomberg, le premier magistrat de la cité pendant douze ans et centriste.
Imaginez que sa victoire a été la plus large remportée par un candidat qui n’était pas le maire sortant (73% contre 24% à son adversaire républicain Joe Lhota). Il a même remporté certains districts avec 100% des voix!
Donc New York s’est réveillée, non pas démocrate ce qu’elle a toujours été et encore plus depuis que le Parti républicain n’incarne plus que la droite de l’échiquier politique, mais avec un maire démocrate ce qui, paradoxe des paradoxes pour une des villes les plus démocrates des Etats-Unis, ne s’était plus produit depuis 1989!
D’autant que que Bill de Blasio s’est décrit comme un «liberal» (gauche du Parti démocrate) pendant toute la campagne et a rappelé son engagement fort pour réduire les inégalités à New York lors de son discours d’investiture.
D’ailleurs les médias le présentent comme un démocrate de gauche même s’il est un ancien de l’administration de Bill Clinton et qu’il fut le directeur de campagne d’Hillary Clinton lorsque celle-ci fut élue sénatrice de New York au Congrès en 2000.
Il est un peut trop tôt pour savoir s’il sera un maire «socialiste» ou s’il mettra de l’eau dans son vin, devant le patchwork qu’est cette ville, le véritable melting-pot américain, mais on peut déjà affirmer qu’il devra préserver une grande partie de l’héritage centriste de Michael Bloomberg.
Un héritage controversé par certains démocrates qui n’ont pas manqué de le critiquer le 1er janvier dans leurs interventions mais qui a été globalement positif selon les analystes les plus sérieux ainsi que l’affirme un éditorial du New York Times.
Celui-ci explique «qu’en tout état de cause, quoi qu’il en soit, New York est en meilleur forme que lorsqu’il est devenu maire. Alors que le citoyen Bloomberg retourne à sa vie privée et s’occupera de diverses causes comme celles du contrôle des armes à feu, de la réforme de l’immigration, du changement climatique et des villes plus saines, nous ne pouvons que lui souhaiter bonne chance».
Et de rappeler qu’il avait promis de reconstruire et revitaliser New York et de faire en sorte qu’elle demeure la «capitale du monde libre».
Au moment où il quitte son poste, pour le quotidien, «dans de nombreux domaines, il a tenu sa promesse. New York est de nouveau une cité prospère et attrayante où, M. Bloomberg s’en vante, plus de gens s’y établissent qu’ils ne la quittent. Plus de 54 millions de touristes, le record, ont en foulé les rues en 2013. Le taux de criminalité est bas, le système de transports est plus efficace, l’environnement meilleur. Il laisse un budget en excédent de 2,4 milliards de dollars».
Sans oublier, qu’au cours de son mandat, Michael Bloomberg, homme le plus riche de New York (et maire sans salaire puisqu’il n’a accepté qu’un dollar par an de d’indemnisation pour accomplir sa tâche), a permis à l’activité économique et financière de repartir après les attentats du 11 septembre 2001 et a fait de sa ville un laboratoire en matière d’environnement (avec la création de pistes cyclables et de vélos en location, entre autres) et de santé (interdiction de fumer dans les lieux publics autre que la rue et bannissement de certaine graisses dans les aliments, entre autres).
Au passif de son action, il y a, bien sûr, le creusement des inégalités à New York (mais qui est un phénomène national dont Barack Obama a promis de s’occuper dans les trois dernières années de sa présidence), son attention toute particulière à Manhattan et Brooklyn au détriment des trois autres «boroughs», le Queens, Staten Island et le Bronx ainsi que son bilan mitigé (certains parlent de succès, d’autres d’échec) dans sa réforme du système scolaire de la ville.
Ce sont d’ailleurs les trois priorités de Bill de Blasio (les inégalités, l’aménagement des boroughs plus pauvres et le système éducatif) qui s’est voulu, durant la campagne, un contre-Bloomberg, en particulier sur la pratique du «stop and frisk» de la police newyorkaise, la fameuse NYPD, qui permet d’arrêter toute personne que l’on suspecte de détenir une arme à feu et qui a été largement utilisée pour contrôler les minorités ethniques (même si certains représentants de ces minorités se sont déclarées en faveur de cette pratique, remarquant que la délinquance était plus élevée dans ces groupes ethniques et devaient être donc plus surveillés).
Pour autant, Bill de Blasio ne pourra ignorer les résultats de Michael Bloomberg et devra même les consolider s’il veut être un maire efficace et apprécier des newyorkais, capable d’être réélu pour un second mandat.
Dans cette optique, sa décision de nommer comme chef de la police («police commissioner») William J Bratton, le père de la politique «zéro tolérance» en 1994, une véritable révolution qui a permis à la délinquance de baisser dans des proportions gigantesques sous l’ère de son successeur, Raymond W Kelly, faisant de New York une des villes les plus sûres du pays, va dans le bon sens et est une excellente nouvelle.
Laboratoire mondial des nouvelles pratiques, New York est une ville totalement métissée ce qui en fait la première ville globale du XXI° siècle. Tout ce qui s’y passe intéresse le reste de la planète.
Et Michael Bloomberg a montré que l’on pouvait très bien la gouverner avec une vision de juste équilibre. Souhaitons que Bill de Blasio s’en inspire largement.

jeudi 2 janvier 2014

L’Humeur du Centriste. L’Alternative et le Centre, grands absents des vœux de Bayrou et Borloo

Que ce soit par le canal de la modernité (vidéo pour Borloo) ou par une voie plus traditionnelle (l’écrit pour Bayrou), les vœux des deux leaders de la nouvelle Alternative semblent avoir oublié l’existence de cette dernière (qui date du 5 novembre!) puisqu’ils ne la citent pas une seule fois dans leurs interventions respectives (il aurait d’ailleurs été judicieux qu’ils en fassent une commune, mais cela était sans doute trop demander…).
Pour être tout à fait honnête, Jean-Louis Borloo parle bien d’une reconstruction mais pas une fois il ne cite l’Alternative ni même ne prononce les mots Centre, Centrisme et centriste.
Des mots également absents du discours de François Bayrou…
Et pourtant, qu’est-ce qu’ils avaient l’air fiers de leur création, tous les deux, il y a un peu moins de deux mois!
Voilà donc «Udi-MoDem: le Centre, l’Alternative» (nom officiel de leur «organisation coopérative»), totalement absent de leur vocabulaire du premier janvier.
Il faut dire que depuis leurs retrouvailles, semble-t-il, beaucoup d’eau (ou aucune selon la vision que l’on a) est passée sous les ponts.
Les récentes disputes de chiffonniers autour des listes communes aux municipales (la plupart du temps avec l’UMP dès le premier tour) ont refroidi les ardeurs (ré)unionistes.
Tout comme les interprétations assez différentes sur ce que l’«organisation coopérative» qu’est l’Alternative doit être et devenir.
Cela augure bien mal d’une alliance forte et conquérante dont ont absolument besoin les centristes pour redevenir crédibles auprès des Français.
Alors, et parce qu’aucun de ceux qui devaient s’y coller ne l’ont fait, bonne année 2014 à tous les centristes, au Centre et au Centrisme et que l’Alternative remporte beaucoup de succès électoraux et se dote d’un vrai projet politique d’avenir.
Vous trouvez que c’était si difficile à dire?!

Centristement vôtre.


Le Centriste