Donc le Centre n’aura pas de candidat à la mairie de Paris.
Certains de ses élus ont rejoint un membre d’Horizons, parti d’Edouard Philippe, Pierre-Yves Bournazel.
D’autres ont rejoint la sarkozyste Rachida Dati, membre de
LR.
Soit deux personnalités de camps droitistes ennemis du… Centre.
Ainsi, Nicolas Sarkozy n’a jamais caché son mépris du Centrisme et son animosité envers les centristes, particulièrement vis-à-vis de François Bayrou avec qui l’antipathie était réciproque.
Et voilà que parmi les soutiens de Dati – une très proche de l’ancien président de la république –, il y a le MoDem!
De son côté, Edouard Philippe n’en finit pas de se déporter vers la droite, critique sans cesse Emmanuel Macron dont il a demandé le départ de l’Elysée.
Et voilà que parmi les soutiens de Bournazel, il y a une grande partie de Renaissance dont Gabriel Attal, son leader!
Au-delà de ces incohérences voire de ces buts contre son camp, comment se fait-il que le Centre ne présente pas de candidat alors qu’en 2017 il apparaissait comme le premier parti à Paris avec la victoire d’Emmanuel Macron et l’élection de très nombreux députés dans la foulée.
Et les sondages indiquaient alors que la coalition centriste En marche-MoDem avait de grandes chances de l’emporter en 2020.
Mais le covid19 passa par là, ce qui donna une élection tronquée où Hidalgo fut élue par un peu plus de 10% du corps électoral, vu que la majorité des Parisiens ne se déplaça pas pour voter de peur d’attraper le virus!
Néanmoins, la candidate centriste, Agnès Buzin, récolta au premier tour 18,4% des suffrages et le candidat dissident de la majorité présidentielle d’alors, Cédric Villani, obtint 7,10%, ce qui plaçait les candidats du Centre juste derrière le résultat d’Anne Hidalgo.
Surtout, en novembre 2024, un sondage montrait que 42% des Parisiens estimaient que Gabriel Attal ferait un bon maire, arrivant en tête devant Dati et Hidalgo…
Alors, que s’est-il passé qui a conduit à cette absence du Centre pour les municipales de 2026?
Sans doute une partie de l’explication vient de la crainte de ne pas faire un bon score.
Dès mars 2024, le même Attal affirmait qu’il n’était pas candidat dans la capitale et que Renaissance soutiendrait une personne qui aurait une chance de l’emporter, ajoutant qu’il pourrait s’agit d’un LR ou d’un socialiste.
Précisons que si Renaissance a connu un épisode difficile à Paris lors des législatives de 2024, il possède encore cinq sièges soit autant que LFI et plus que le PS, LR ou Les écologistes.
Du coup, l’autre partie de l’explication, la principale vient de dissensions à l’intérieur même du parti puisque certains de ses élus soutiennent Bournazel, d’autres Dati.
Ajoutons que, de son côté, le MoDem qui n’avait aucune chance de bien figurer seul après le refus de Renaissance de présenter un candidat, a décidé de rejoindre comme en 2014 et 2020, une liste d’un autre parti, celle de l’UMP en 2007 et celle de LREM en 2020.
Reste que l’absence du Centre est une erreur voire une faute politique.
Jean-Louis Pommery
Alexandre Vatimbella
