lundi 28 mai 2018

L’Humeur du centriste. Italie: un centriste s’oppose aux populistes extrémistes

Sergio Mattarella, président de l'Italie
Peu de médias ont dit que le Président de la république italienne, Sergio Mattarella, qui vient de s’opposer à la nomination d’un eurosceptique comme ministre de l’économie dont la principale tâche aurait été de faire sortir le pays de la zone euro et donc a fait heureusement capoter, pour l’instant, l’alliance entre les populistes démagogues du Mouvement 5 étoiles et les populistes d’extrême-droite de la Ligue, est un centriste depuis toujours.
Il a ainsi été un élu de l’aile gauche de la démocratie chrétienne puis de la Marguerite et de L’Olivier, deux formations centristes.
De plus, il a été élu président de l’Italie en 2015 par l’ensemble des formations centristes et avait comme adversaires le Mouvement 5 étoiles, déjà, et Forza Italia de Silvio Berlusconi (l’allié actuel de la Ligue), tous les populistes démagogues de l’époque…
C’est dire la haine qu’il inspire aux deux leaders populistes Luigi di Maio (Mouvement 5 étoiles) et Matteo Salvini (Ligue), encore que ce dernier voit dans le capotage de l’alliance avec le Mouvement 5 étoiles, une chance de retourner aux urnes et de capitaliser sur sa popularité actuelle dans l’électorat afin de revenir plus fort au Parlement puis au pouvoir.
Mais, pour tous les démocrates, l’audace de Mattarella est à saluer parce qu’il a su ne pas céder sur l’essentiel alors que cette alliance des deux populismes est une hérésie puisque les deux partis ne sont d’accord sur rien à part prendre le pouvoir et, sans doute, tenter de détruire l’Europe avant de couler leur pays.
Il est bon qu’un centriste se soit levé pour dire non (même si cela ne sera pas suffisant si, lors des nouvelles élections, les populistes reviennent aussi fort, voire plus) et d’expliquer à son peuple – auprès duquel il avait un fort soutien avant cet épisode – qu’il ne pouvait pas, en son âme et conscience, laisser des irresponsables mettre en place une politique dont tous les experts prédisent la faillite.
En attendant, Sergio Mattarella vient de demander à un expert, Carlo Cottarelli, ancien haut responsable au Fonds monétaire international (FMI) et âgé de 64 ans, de former un gouvernement de transition qui devrait rester en place au maximum six mois avant de nouvelles législatives.
Cela sera-t-il suffisant pour convaincre les Italiens de ne pas faire une erreur qu’ils pourraient amèrement regretter?
Croire en la sagesse des peuples au regard de l’Histoire est souvent un pari risqué…

Centristement votre.

Le Centriste