dimanche 28 août 2022

Actualités du Centre. Axe central: Renaissance va prendre son envol avec une «table des valeurs»

Stéphane Séjourné

En marche (LaREM), Territoires de progrès et Agir - la droite constructive se sont donc rassemblées samedi à Metz pour officialiser les fondations de leur futur parti commun (ou d’une confédération, cela n’a pas encore été tranché définitivement), Renaisssance qui sera lancé cette semaine, sans doute mercredi et dont le leader, au sein d’une directions collégiale, sera Stéphane Séjourné, l’actuel président du groupe Renew Europe au Parlement européen et qui est un proche d’Emmanuel Macron dont il a été un des conseillers importants à l’Elysée.

Une «table des valeurs» officie comme pacte de rassemblement et comporte douze «principes fondateurs»: république, Europe, liberté, laïcité, égalité des chances, progrès, écologie, travail, féminisme, nation, autorité de l’État, initiative des territoires.

Il y aura donc un «parti central» comme l’a indiqué la Première ministre, Elisabeth Borne qui sera un soutien indéfectible au Président de la république dans une majorité où le MoDem de François Bayrou et Horizons de l’ancien premier ministre Edouard Philippe gardent leur indépendance tout comme le Parti radical.

Comme l’explique Stéphane Séjourné, «il fallait s’adapter au nouveau contexte économique social et politique, avec une nouvelle doctrine».

Car si la création de Renaissance a été actée avant les dernières élections présidentielle et législatives, la victoire nette d’Emmanuel Macron et la majorité relative obtenue à l’Assemblée nationale ont redessiné le paysage politique avec la nécessité pour le Président de la république d’avoir une formation politique avec de nombreux élus qui le soutiendront sans grands états d’âme d’autant plus que l’on a compris que le Mouvement démocrate et Horizons, que Bayrou et Philippe, vont jouer des partitions indépendantes qui le deviendront de plus en plus à l’approche des prochaines élections générales ce qui provoquera, inévitablement, des étincelles et des conflits plus ou moins ouverts, plus ou moins importants, plus ou moins larvés.

Le positionnement revendiqué de Renaissance n’est pas centriste mais «central» avec l’alliance de partis faisant parti de cet axe central qui va des sociaux-libéraux de gauche aux libéraux de droite en passant par les libéraux sociaux du Centre, tous ceux qui sont attachés à la démocratie républicaine libérale.

Mais la politique suivie sera essentiellement centriste comme celle qui a été suivie lors des gouvernements d’Edouard Philippe et de Jean Castex même si ceux-ci étaient des hommes de droite revendiqués.

 

► Propos de responsables du futur parti Renaissance:

- Stéphane Séjourné (président du groupe Renew Europe au Parlement européen, futur délégué général de Renaissance)
> [Création de Renaissance en tant que parti politique français] Il fallait s’adapter au nouveau contexte économique social et politique, avec une nouvelle doctrine : c’est tout l’objet du séminaire des cadres qui se tient à Metz où l’on va notamment débattre du corpus des valeurs. Nous faisons les choses dans l’ordre : on s’occupe d’abord de notre doctrine, donc de nos idées, avant de mettre en place notre organisation structurelle.

> Un parti qui cesse de réfléchir, un parti où le politicien prend le pas sur le politique, est un parti qui court à sa perte. C’est une formation dont les jours sont comptés.

> Ce sont nos idées qui doivent dicter notre organisation et non l’inverse. C’est notre vision de la société, c’est notre conception de la politique, aussi, qui doivent nous conduire à bâtir les fondations de Renaissance.

> Bâtissons ensemble un parti de libres penseurs qui remettra les idées au cœur de son organisation.

> Le dépassement politique reste d’ADN de Renaissance. Mais le dépassement, ce n’est pas l’effacement.

> Renaissance devra aller à la reconquête des classes populaires et des Français qui doutent et pourraient être tentés par les extrêmes.

> Il faut que Renaissance s’ancre dans le paysage politique du pays et devienne un élément de stabilité de notre vie démocratique.

> L'union et le rassemblement ne sont pas un combat. Mais ils débutent toujours par un vrai débat. Il se poursuit, aujourd'hui, à Metz où nous bâtissons les fondations de Renaissance. Au travail !

> Je veux que Renaissance devienne le parti le plus décentralisé de la Ve République.

 

- Elisabeth Borne (Première ministre)
> Comme cheffe de la majorité, je serai dans le dialogue permanent, la garante de notre volonté de dépassement et de notre détermination à agir. Une nouvelle page s’ouvre aujourd’hui avec Renaissance, à nous de l’écrire ensemble !

> Dans ce moment où la bascule de notre monde correspond à la renaissance de notre parti, nous devons plus que jamais amplifier le dépassement et assumer d’être, pleinement, la force centrale de notre vie politique.

> Bâtissons notre maison du dépassement ! Bâtissons cette maison commune avec tous ceux qui veulent agir au service des Français, au service de notre pays, au service de l'Europe.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion / président de Territoires de progrès)
> [Renaissance] Je le dis à tous mes amis de gauche: Libérez-vous! Venez renaître ici, dans ce collectif que nous bâtissons. C’est là que vos idéaux de progrès, d’égalité, de solidarité trouveront à s’épanouir et à changer les choses.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Très heureuse de ces retrouvailles à Metz entre parlementaires, référents, élus locaux et militants de la majorité présidentielle pour ouvrir une nouvelle page de notre engagement et bâtir Renaissance.

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques / délégué général de LaREM)
> Notre parti est et sera celui de toutes les libertés.

> Importance. Cohérence. Confiance. C’est ce que nous avons fait ensemble depuis six ans. Ce sont les fondements de notre nouveau parti, Renaissance.

> Un parti fondé aujourd’hui sans projet de société fondamentalement écologiste est un parti politique inutile. Notre parti Renaissance sera celui des solutions écologiques ! 

> J’ai confiance en ce que nous sommes. Confiance en ce que nous avons fait. Confiance en ce que nous construirons ensemble, pour poser les fondations de la Renaissance !

> Nous sommes dans un moment de bascule très profond. Nous avons besoin des partis politiques pour donner des boussoles.

 

Franck Riester (ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement / président d’Agir)
> Nous avons la responsabilité de bâtir le nouveau parti présidentiel au service des valeurs qui nous rassemblent. Agir y prendra toute sa part, pour soutenir l’action d’Emmanuel Macron dans ce nouveau mandat.

> Vous pourrez compter sur Agir, sur les femmes et les hommes d’Agir partout en France, pour être les bâtisseurs de ce nouveau parti présidentiel, dans l’esprit constructif qui nous a toujours animés.

> Nous devons défendre nos idées, porter avec force le combat idéologique, et le gagner. On a vu à l’Assemblée en juillet à quel point il était important de ne pas laisser nos convictions dans nos poches et de porter le fer !

> Alors que les extrêmes font tout pour bloquer le pays, c’est une fierté et une responsabilité de travailler à rassembler tous ceux qui veulent le faire avancer. Pour les élections sénatoriales, les européennes, et au-delà !

 

Yaël Braun-Pivet (présidente de l’Assemblée nationale)
> Écologie, féminisme, démocratie… Nous sommes rassemblés à Metz autour de nos valeurs communes pour bâtir Renaissance.

 

Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Écrire une nouvelle page de notre histoire politique avec Renaissance : ensemble, En Marche, Terres de progrès, Agir. Une équipe soudée pour agir et faire vivre le dépassement politique.

> Ils sont nombreux à espérer que nous ne soyons qu'une parenthèse. Nous sommes là et bien là et nous avons vocation à durer. Et cela passe d'abord par la réussite de ce quinquennat.

> Par quatre fois, les Français ont dit oui au projet politique que nous portons. A nous de le porter, de l'incarner, d'établir des compromis qui ne seront jamais des compromissions. Ni extrême droite, ni extrême gauche !

 

Sylvain Maillard (député)
> Nous entamons une nouvelle phase, devenir le parti Renaissance pour porter plus fort nos idées et nos valeurs,.. et accompagner l'action politique d'Emmanuel Macron pour que ce mandat présidentiel soit un succès pour les français !

 

Natalia Pouzyreff (députée)
A Metz nous posons les bases du parti Renaissance pour poursuivre la dynamique engagée en 2017 alliant liberté et solidarité au service des français et des valeurs européennes.

 

Violette Spillebout (députée)
Enthousiasmant ! Une matinée de débats fondatrice de notre confédération Renaissance, sur les valeurs partagées : Europe, république, liberté, égalité des chances, écologie. Avec des interventions fortes de nos ministres, députés et députés européens de la majorité présidentielle.

 

 

La quotidienne centriste du 27 août 2022. Sans citoyen éclairé, pas de démocratie

Alors que la rentrée scolaire est là, il est bon de rappeler qu’une démocratie ne saurait exister sans un citoyen éclairé qui, grâce à la transmission du savoir et à l’information, est capable de faire des choix personnels et responsables pour son projet de vie ainsi que pour respecter ceux des autres dans le cadre d’un régime d’égalité et de liberté.

Tout cela, les promoteurs de la démocratie le savaient déjà le 18e siècle et ils n’ont cessé de le dire depuis lors.

C’est pourquoi on peut se demander comment cet objectif primordial pour la république et les valeurs humanistes n’a pas été atteint dans l’ensemble des pays démocratiques avec des différences, c’est vrai, mais aucun d’entre eux ne peut se targuer de l’avoir rempli.

Est-ce parce que les moyens n’ont jamais été réellement mis par une absence de volonté politique? Ou, plus inquiétant, parce que cette mission par la transmission du savoir et d’une information citoyenne est impossible?

Si tel était le cas, alors la démocratie serait en fait un régime qui demanderait des capacités que nous n’avons pas.

Pour autant, il est aussi évident que les moyens nécessaires n’ont jamais été donnés pour remplir une mission qui est pourtant essentielle.

On a l’impression que l’objectif prioritaire n’est même pas ce citoyen éclaire mais des individus à qui l’on donne des savoirs pour être efficace dans le travail et dans quelques autres tâches matérielles de l’existence, pas pour vivre libre et responsable.

Cette affirmation est sans doute exagérée pourtant le constat est là à une époque où, malgré les progrès de l’instruction, des fake news, des «faits alternatifs», des propos populistes et démagogiques sans queue ni tête et surtout dangereux ont le pouvoir immense d’influencer une grande partie de la population qui est pourtant allée à l’école de la république.

Comme s’il était impossible de faire triompher la raison, non pas pour elle-même mais pour construire un monde de respect et de paix, de dignité et de liberté.

Nous ne saurons véritablement ce qu’il en est lorsque nous aurons fait de la transmission du savoir et de l’information citoyenne la grande cause mondiale, ce qui implique une mobilisation humaine et matérielle d’un tout autre niveau de l’actuel.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]