vendredi 23 janvier 2009

Actualités – Liban

Le président du Liban voudrait la naissance d’une troisième force centriste


Voici les extraits d’un article de Philippe Abi-Akl paru dans le quotidien libanais l’Orient le Jour sur la possible apparition d’une nouvelle force politique au Liban positionnée au centre de l’échiquier politique lors des prochaines élections législatives de mars 2009.

« (…) La bataille électorale s’annonce très rude, principalement dans les régions chrétiennes qui monopolisent actuellement le conflit politique, dans la mesure où l’on ne s’attend pas à des surprises au niveau des résultats des législatives dans les autres régions du pays.
Pour les observateurs, la bataille sera d’autant plus rude que le scrutin s’annonce crucial et même historique, puisqu’il est appelé à définir la nouvelle orientation que prendra le Liban au cours des prochaines années.
Certains estiment souhaitable que les élections débouchent sur une nouvelle configuration politique ne se limitant pas à la majorité et la minorité actuelles, ce clivage s’étant révélé nuisible pour le pays et ses institutions.
C’est dans cet esprit que le président de la République, Michel Sleiman, se dit partisan de l’éclosion d’une troisième force parlementaire qui constituerait un bloc d’appoint entre les deux grands courants qui s’opposent.
Il n’est pas nécessaire que cette troisième force, ou si l’on veut ce bloc du centre, soit considéré comme étant le bloc du chef de l’État. Son existence est jugée nécessaire simplement parce qu’elle contribuerait à réguler la vie politique et démocratique.
Dans les milieux de la majorité, on comprend cette velléité présidentielle et on s’étonne de la campagne menée à partir des rangs de la minorité contre le chef de l’État sur ce thème précis.
Des observateurs notent à cet égard que l’ancien président Émile Lahoud n’avait pas pu jouer un rôle d’arbitre entre les deux courants dominants car il ne disposait justement pas d’un bloc parlementaire centriste et indépendant.
Or un tel bloc permet au président de la République de jouer un rôle plus effectif, ce qui correspond en fin de compte à la finalité de son avènement en tant que président arbitre.
Par conséquent, les observateurs soulignent que ceux qui s’en prennent au bloc centriste et même à certains candidats qui pourraient en faire partie visent en réalité le chef de l’État et tentent de l’affaiblir et d’en faire l’otage du clivage politique en place.
De son côté, le président Sleiman, selon ce que rapportent ses visiteurs à Baabda, assure qu’il n’a pas l’intention d’intervenir directement dans le scrutin, ni d’avoir des candidats sur son nom, ni non plus de soutenir tel candidat contre un autre. Cependant, ajoutent ses visiteurs, il reste convaincu de la nécessité d’une troisième force, que celle-ci soit considérée ou non proche de lui.
Ainsi, si au lendemain des élections, un certain nombre d’élus sortent des rangs du 14 Mars et du 8 Mars pour se retrouver au sein d’un groupe distinct, cela serait considéré comme étant positif pour le pays et non pas le contraire.
Du côté de l’opposition, on craint que ce bloc du centre ne soit un simple appoint pour le 14 Mars, destiné à reprendre au CPL du général Michel Aoun un certain nombre de sièges dans les zones chrétiennes. D’où l’hostilité marquée de ce dernier contre tout centrisme ou neutralisme. (…) »