samedi 30 octobre 2010

Une semaine en Centrisme. Retraites: et si tout cela n’était que communication?


Le Président de la république et le gouvernement ont tenu bon, l’opposition et les syndicats se sont bien battus et la France… Oui, au fait, et la France dans tout cela?! Honnêtement, la réforme des retraites n’en est pas réellement une et le problème demeure entier sur la permanence de la protection sociale «à la française». Heureusement que les centristes mais aussi la CFDT ont posé la question d’une vraie réforme qui puisse durer dans le temps et apporter une réponse à la manière dont nous allons pouvoir (re)bâtir une protection sociale pérenne face aux défis de la mondialisation et au regard des spécificités de notre pays dans les décennies à venir. Rappelons ainsi que les centristes, notamment ceux de l’Alliance centriste, se sont positionnés sur la mise en place d’une retraite à points et que la discussion sur cette proposition devrait avoir lieu dans les trois ans à venir comme le prévoit la loi votée. Mais pourquoi ne pas avoir eu ce débat maintenant?

Dès lors, toutes les gesticulations de ces dernières semaines semblent bien dérisoires. On a assisté à une comédie dramatique bien huilée où chacun a joué son rôle presqu’à la perfection, respectant le script au mot près. Du coup, on peut se demander si tout cela n’était pas voulu d’avance. Un Président de la république et un gouvernement «droits dans leurs bottes», quelle belle image pour les électeurs un peu déboussolés de la majorité actuelle mais pas simplement pour eux. Une gauche combative et des syndicats remontés, quelle belle posture pour raviver la flamme de l’opposition.

Alors, il n’est pas déplacé de se dire que la stratégie de communication du pouvoir était de jouer la radicalisation contrôlée, de mettre en place un face à face et de démontrer que face à des manifestations à répétition, face à un blocage partiel du pays, face aux violences des casseurs, il ne cèderait pas. Pari réussi puisque la loi a été votée et la révolution n’a pas eu lieu!

Sachant les dès pipés, l’opposition a joué sa partition à merveille, mettant de l’huile sur le feu (alors que rien ne l’empêche dans le jeu de la démocratie d’annuler cette loi dans deux ans si elle reprend le pouvoir) en soignant son image sans grands risques et surtout en évitant de proposer une vraie réforme alternative face à la réformette gouvernementale car cela aurait pu nuire à sa popularité…

Oui, bien joué au niveau de la communication. Mais, et la France dans tout cela? Bonne question, très bonne question. Et merci de l’avoir posée…

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

Actualités du Centre – Etats-Unis – De nombreux candidats se revendiquant comme centristes se présentent aux élections de mi-mandat


Alors que l’on dépeint les prochaines élections de mi-mandat aux Etats-Unis comme extrêmement polarisées et clivantes entre des républicains très à droite et des démocrates plutôt à gauche, de nombreux candidats ont pourtant choisi de revendiquer leur appartenance au courant centriste, que ce soit des démocrates ou des républicains. Au-delà de la persistance d’un fort courant centriste malgré le climat politique qui semble faire la part belle aux idéologues, notamment chez les républicains, ces candidats ont de grandes chances de l’emporter dans de nombreux Etats, que ce soit aux élections de gouverneurs, de sénateurs ou de représentants.

Cela s’explique par la réalité politique américaine où de nombreux électeurs demeurent modérés (notamment les indépendants ainsi que des franges importantes de républicains et de démocrates). Même si ceux-ci sont inquiets des déficits budgétaires et du taux de chômage, ils ne sont pas pour autant prêts à voter pour des extrémistes de droite dont le seul programme réside souvent dans l’invective en particulier envers Barack Obama. Comme le note certains spécialistes politiques aux Etats-Unis, il sera intéressant de voir combien de candidats centristes sortiront vainqueurs de ces élections. S’ils sont nombreux, ils pourraient avoir un rôle important à jouer dans une approche plus consensuelle et apaisée du travail du Congrès qui sort de deux années d’affrontement dur entre démocrates et républicains.