dimanche 2 juillet 2017

Actualités du Centre. Pour Borloo, Simone Veil aurait choisi Macron

Borloo & Veil lors du congrès fondateur de l'UDI
Dans un entretien au JDD, Jean-Louis Borloo donne son sentiment sur Simone Veil, celle dont il fut proche – il fut ainsi en deuxième position sur la liste qu’elle conduisit lors des élections européennes de 1989 – et qui eut la carte d’adhérente numéro un de l’UDI, la confédération centriste qu’il créa en 2012 et qui assista au congrès fondateur.
Selon lui, lors de l’élection présidentielle, «je ne crois pas qu’elle aurait soutenu Fillon et donc peut-être aurait-elle chois Macron dès le premier tour».
Il estime, par ailleurs qu’elle était «plutôt de centre-droit» et dévoile qu’«elle était à l’origine de la création de l’UDI» dont «la naissance a été décidée chez elle, en 2012, après l’élection de François Hollande» car «elle refusait de laisser la droite française sans un allié fiable, européen, social et libéral».
Et de rappeler que «le 21 octobre 2012, alors qu’elle était épuisée, elle a fait l’effort de venir à la Mutualité pour l’officialisation de la création du mouvement».
Quant à savoir si elle aurait fait une bonne présidente de la république, il considère «qu’elle aurait fait un formidable chef de l’Etat, mais je ne l’ai jamais vue se poser vraiment cette question».
En ce qui concerne son héritage, pour Borloo, «le fil conducteur de sa vie a été le caractère insupportable des souffrances inutiles (…), celles infligées par la haine, l’intolérance, l’humiliation».
Et de poursuivre:
«Elle a été à elle seule un acte d’amour pudique. Elle s’est engagée pour les femmes, pour son pays, pour l’Europe avec cette arme qui lui était particulière: son regard si clair, au sens de ferme. Camus disait qu’avec l’âge ce que l’on est apparaît sur le visage. Elle est restée belle tout le temps.»
Enfin, pour Jean-Louis Borloo, «elle ne se considérait pas comme une grande dame et pourtant, c’était la plus grande».

Une Semaine en Centrisme. Axe central contre axe extrémiste

Le Pen-Mélenchon, même combat contre la société ouverte
La recomposition politique va bon train depuis qu’Emmanuel Macron est entré de plein fouet dans le paysage politique.
Bien entendu, il n’a pas créé les transformations et les évolutions que nous connaissons actuellement qui viennent d’un déplacement des plaques tectoniques  politiques qui a vu le jour beaucoup plus en amont mais il a su les sentir, les appréhender et les modeler afin de présenter une offre politique nouvelle avant tout le monde, surtout qui a été gagnante.
Car si l’axe central (réunissant les humanistes progressistes et réformistes de gauche, de droite et du Centre) était en cours de constitution, il en a accéléré le mouvement de manière étonnante et inattendue.
Du coup, si l’ancien ordre est en train d’imploser devant nos yeux et que se constitue une organisation et une structuration de l’espace central avec une force politique constituée d’un moteur principal (La République en marche) et de plusieurs satellites comme le MoDem ou Les républicains constructifs, il y a également un bouleversement de chaque côté de celui-ci.
Là aussi, Emmanuel Macron a bien vu et analysé ce que la constitution d’un axe central impliquait, une radicalisation des radicaux de gauche et de droite et une extrémisation des extrêmes des deux bords.
Et le mouvement qui devrait suivre et qui est déjà embryonnaire, est un rapprochement entre les radicaux et les extrémistes.
Les postures, les propos et les comportements de ces deux bords démontrent, en outre, qu’il y a et aura de plus en plus une alliance objective entre eux pour s’en prendre et détruire l’axe central qui est devenu leur ennemi principal, leur ennemi commun.
Car c’est bien tout ce que représenter l’axe central, ce libéralisme humaniste qui prône un individualisme responsable et solidaire qui met en avant la tolérance et le respect de l’autre dans le cadre d’une société ouverte qui est rejeté par ces deux bords et qui amène cette haine et cette rage face à ce projet défendu par Emmanuel Macron.
Aujourd’hui, la France insoumise utilise exactement les mêmes ficelles et les mêmes armes politiques que celles qui ont permis au Front national de prospérer.
Et les excès en tous genres d’un Jean-Luc Mélenchon ne sont pas loin de rappeler ceux d’un Jean-Marie Le Pen, tandis que les provocations faciles d’un Ruffin n’ont rien à envier à celles d’un Mégret.
La décision des députés d’extrême-gauche de ne pas se rendre au Congrès où le Président de la république présentera son action pour les cinq ans à venir devant la représentation nationale mais surtout devant les Français procède de cette subversion qu’utilisa et qu’utilise l’extrême-droite.
C’est de ces constatations que l’on peut dire qu’il y a bien une opposition frontale qui se fait jour entre un axe central et un axe extrémiste.
S’il n’est pas étonnant qu’un axe central soit attaqué et sur sa droite et sur sa gauche – c’est le quotidien des centristes… –, ce qui est plus surprenant, c’est cette alliance objective qui permet de parler d’un axe extrémiste qui partage une même psychologie, une même construction mentale et une même obsession délirante contre la démocratie républicaine libérale, in fine, contre la liberté.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC