dimanche 31 juillet 2011

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La règle d’or, c’est avant tout d’être responsable!


Lorsque l’on gouverne, il est important d’avoir à sa disposition la palette la plus large possible pour prendre des décisions et appliquer des mesures selon la situation à un moment donné. S’empêcher d’agir en se fixant des règles trop contraignantes est une option dangereuse. Le pragmatisme, principe centriste s’il en est, est de rigueur.
Pour autant, cela ne veut pas dire que les gouvernants peuvent faire n’importe quoi, n’importe comment. C’est bien pour cela qu’il existe une Constitution et des lois qui encadrent leurs actions et définissent le cadre juridique de leurs interventions.
Un débat a toujours eu lieu pour savoir si, par exemple, la Constitution devait être la plus détaillée possible ou, au contraire, contenir les grands axes qui fixent les règles de la vie en société et, notamment, la manière dont le gouvernement les applique.
Ce petit rappel fait, il est intéressant de voir que ces dernières années, le politique, devant des demandes de la société civile ou de groupes de pression, voire pour se couvrir, a voulu introduire dans la Constitution des règles contraignantes dans plusieurs domaines.
On se rappelle l’incohérent et dangereux principe de précaution qui pourrait, s’il était appliqué à la lettre, paralyser l’ensemble des activités humaines.
On se rappelle également le droit au logement pour tous qui n’est, évidemment, pas appliqué devant l’impossibilité de le mettre en œuvre concrètement.
Et voici maintenant la règle d’or dont, pour résumer à gros traits, le but est de faire voter un budget de l’Etat en équilibre et empêcher la dérive des déficits publics lorsque le pays n’est pas dans une grave crise économique.
Tout comme la sécurité des citoyens (principe de précaution), leur bien être basique (droit au logement), la volonté d’empêcher que les pouvoirs publics empruntent à tout va pour dépenser sans compter (la règle d’or) ne sont pas condamnables, loin de là.
Plus, ce sont des missions essentielles du politique.
Cependant, comme pour la sécurité des citoyens et le bien être de la population, la bonne gestion de l’Etat n’est pas essentiellement une question de règles qui, quand elles s’attaquent à des questions aussi complexes, ne peuvent, à elles seules, résoudre les problèmes à elles seules.
Il n’y a pas de réponse parfaite à ceux-ci. Néanmoins, il y a une pratique qui permet d’aller toujours dans la bonne direction en ce qui concerne la lutte contre les déficits publics. C’est la responsabilité prônée depuis toujours par le Centre et le Centrisme.
Si les gouvernants étaient responsables et assumaient leurs responsabilités, nous ne serions pas, dans bien des pays et, notamment, en France, en train de vouloir mettre des interdictions pour les empêcher de mettre en faillite l’Etat par une fuite en avant dans la gestion des deniers publics.
Une responsabilité qui doit également toucher les citoyens qui ont beau jeu de blâmer les politiques aujourd’hui, pour leur gabegie après leur avoir demandé, hier, de raser gratis!

jeudi 28 juillet 2011

Actualités du Centre. François Bayrou attaque Jean-Louis Borloo… et ménage Nicolas Sarkozy!


Dans une interview au quotidien France-Soir, François Bayrou attaque de nouveau Jean-Louis Borloo, estimant que son adversaire au centre de l’échiquier politique n’est guère plus qu’un opportuniste. En revanche, il ménage Nicolas Sarkozy qu’il a, à nouveau, rencontré récemment. Extraits.
Vous avez été reçu lundi à l’Elysée par Nicolas Sarkozy pour évoquer la question de la dette. Que lui avez-vous dit?
J’ai parlé longuement avec Nicolas Sarkozy du risque que fait courir à l'euro la réponse insuffisante qui a été trouvée pour la Grèce. Je lui ai aussi parlé de la «règle d’or» que je réclame en réalité depuis 2002. Pour moi, il s’agirait d’inscrire dans la Constitution la règle selon laquelle, quand la croissance est là, le déficit budgétaire est interdit, du moins en matière de dépenses de fonctionnement. A la limite, on peut imaginer que, pour investir, on puisse emprunter. Et en temps de récession, on pourrait aussi, s’il le faut, réinjecter de l’argent public. Ce n’est pas vraiment le dispositif que le gouvernement a adopté. Ce n’est pas le texte simple et clair que j’aurais souhaité. Mais c’est un pas dans la bonne direction. J’ai dit à Nicolas Sarkozy qu’à sa place j’irais au Congrès pour mettre tous les élus, de quelque bord qu’ils soient, en face de leurs responsabilités. C’est un moment grave pour le pays, une question essentielle. Je lui ai donc indiqué que, même si le texte n’était pas celui que j’aurais souhaité, je le voterais. Pour être en cohérence avec ce que j’ai dit depuis des années. (…)
L’affaire de la dette est-elle « le » nouveau clivage?
Je pense, depuis longtemps, que le clivage gauche-droite n’a plus de sens parce que, dans les deux camps, il y a des gens qui pensent des choses radicalement différentes. Or l’élection présidentielle va se jouer sur ces questions de fond. Elle doit faire naître une approche politique nouvelle, que je porte et je recommande depuis des années.
Nicolas Sarkozy, que vous avez tant combattu, a-t-il changé?
En 2007, je me suis opposé à Nicolas Sarkozy parce que les valeurs qu’il proposait à la France étaient en contradiction avec ce que je crois: une place excessive accordée à la réussite matérielle, à l’argent, une manière de tourner le dos à une partie de notre histoire culturelle et sociale, le choix de favoriser les inégalités, sans compter un système de gouvernement absurde qui consistait à concentrer tous les pouvoirs entre les mêmes mains avec un gouvernement effacé. Il était le président d’un parti au lieu d’être le président d’un pays. A-t-il changé? Les hommes peuvent-ils changer? Il est sans doute plus retenu, et moins caricaturalement du côté des intérêts catégoriels. Sur le fond, a-t-il compris qu’un président de la République c’est quelqu’un qui doit rassembler et proposer une vision? Sa démarche s’inscrit toujours dans cette guerre d’un camp contre l’autre. Moi, je pense qu’il faut changer la politique de la France. Lui pense qu’il faut continuer. Entre nous, c’est une contradiction majeure.
Serez-vous candidat en 2012?
Je m’exprimerai à la rentrée sur ce que je considère comme essentiel pour la France. Le processus de l’élection présidentielle suivra. Aujourd’hui, je ne veux pas faire partie de ce manège de chevaux de bois, avec ceux qui montent, descendent, puis disparaissent. Ça tourne, ça tourne… Nous sommes dans le temps de la prise de conscience pour le pays. Le temps des réponses viendra à la fin de l’année quand les choses deviendront sérieuses.
Au centre, vous êtes concurrencé par Jean-Louis Borloo…
Vraiment? Nos démarches ne sont absolument pas les mêmes. Lui, il a été depuis dix ans un des piliers de la majorité actuelle. Ses amis et lui ont tout approuvé, tout voté, tout applaudi, tout ce qui a été, pour moi, des motifs lourds d’opposition. Aujourd’hui, il y a une querelle à l’intérieur de la majorité. C’est leur affaire. Ce dont la France a besoin, c’est d’un renouvellement profond, pas d’une guerre intestine entre radicaux et UMP. Dans une élection présidentielle, deux questions comptent : quel est le chemin? Qui propose ce chemin? Le chemin, je vous en ai parlé. Pour le reste, ce qui importe, c’est de savoir si celle ou celui qui parle aux Français a fait preuve dans sa vie de cohérence, celle qui garantit que sa conduite ne relève pas de l’opportunisme ou dela rancœur, que ce n’est pas une girouette qui tourne avec le vent.
© 2011 France Soir

lundi 25 juillet 2011

L'Humeur du Centriste. De la pêche en eaux troubles des voix centristes


Qu’on se le dise, Nicolas Sarkozy, tout comme Ségolène Royal ou Manuel Valls (si, si, il est candidat à la candidature du PS) aiment les centristes. Beaucoup. Et ils n’arrêtent pas de faire des déclarations enflammées en ce sens ou des gestes remarqués.
Le président de la république vient encore de rencontré François Bayrou  tandis que le maire d’Evry se voit bien gouverner avec François Bayrou et Corinne Lepage tout comme la présidente de la région Poitou-Charentes.
Enfin, ils aiment plutôt beaucoup les électeurs centristes.
Surtout ceux qui se déplacent pour voter au second tour quand il n’y a plus de candidats du Centre en lice.
Et, gageons que dans les mois qui viennent, Martine Aubry, François Hollande, voire même Marine Le Pen feront également leur coming out centriste. La Droite et la Gauche n’ont jamais ménagé leur peine à ce sujet tout en traitant les hommes et les femmes politiques centristes, d’opportunistes. Comprenne qui pourra!
Loin de nous de dire à ces électeurs pour qui ils devront voter au deuxième tour de la présidentielle quand les candidats centristes se seront, dès le premier tour, malheureusement et piteusement, ramassés dans la désunion. S’ils y parviennent, d’ailleurs! N’oublions pas les 500 signatures nécessaires pour pouvoir se présenter…
Nous signalons aimablement à ces électeurs que l’on peut voter, dans ce cas, pour le candidat le plus proche des valeurs et de la vision du Centre s’il y en a un.
Si ce n’est pas le cas, on peut voter pour celui qui en est le moins éloigné.
Si ce n’est toujours pas le cas, on peut voter pour le moins mauvais des candidats, celui qui aurait, par exemple, une attention quelconque pour les thèses centristes une fois à l’Elysée.
Si ce n’est toujours pas le cas, on peut voter blanc pour signaler qu’aucun candidat encore présent ne mérite une voix du Centre.
Et si ce n’est toujours pas le cas, on peut s’abstenir.
Bon, voter blanc ou s’abstenir, ce n’est pas la meilleure chose.
Et, loin de nous de recommander de ne pas remplir son devoir civique.
Mais, aller à la pêche un jour d’élection est-il vraiment plus critiquable que de pêcher des voix centristes en eaux troubles?!

Le Centriste

dimanche 24 juillet 2011

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Borloo devant Bayrou; Le Centre à 14-15,5%


Selon un sondage IFOP pour France Soir, Jean-Louis Borloo devance toujours François Bayrou dans les intentions de vote pour la présidentielle de 2012. Le président du Parti radical obtient ainsi, au premier tour, 7,5% (candidature Hollande pour PS) et 8% (candidature Aubry pour le PS) contre, respectivement 6,5% et 7,5% pour le président du Mouvement démocrate.
Le score des représentants du Centre demeure stable par rapport aux précédents sondages, entre 14% et 15,5%
(Sondage réalisé les 19 et 21 juillet sur un échantillon de 948 personnes représentatif de la population française de plus de 18 ans / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

samedi 23 juillet 2011

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Barack Obama face au dilemme du Centre


Assainir les finances publiques tout en assurant les principales solidarités, voilà un des dilemmes les plus importants, si ce n’est le plus important avec la résorption du chômage, de tous les gouvernements actuels mais, plus particulièrement de tous les hommes et les femmes politiques qui s’affirment du Centre car la combinaison de ces deux actions est au cœur même du projet centriste de ce début de millénaire.
Le tout, évidemment, dans une démarche de responsabilité et de recherche du consensus le plus large possible, tellement ces questions sont essentielles pour le présent et, surtout, pour le futur du développement harmonieux de la société grâce à une indispensable cohésion sociale solide et rénovée, dans cette perspective du renforcement du vivre bien ensemble par une politique du juste équilibre.
Ce qui se passe aux Etats-Unis et, quel qu’en soient les résultats, est, à ce titre, emblématique pour la solution proposée par le Centre et par les embûches auxquels il doit faire face pour la mettre en œuvre.
Car le positionnement de Barack Obama, président centriste, sur cette problématique se situe exactement au centre du Centre.
On le sait, le gouvernement des Etats-Unis doit lutter contre les déficits des finances publiques en trouvant des solutions afin de stopper l’hémorragie des déficits publics tout en continuant à assurer l’essentiel des missions de la puissance publique, notamment en matière de solidarité nationale.
Se surajoute, comme dans toutes les économies développées, le soutien à l’activité économique et une lutte très difficile contre le chômage.
Face à cette situation très difficile, le président des Etats-Unis – qui a perdu la majorité à la Chambre des représentants en novembre dernier – doit absolument trouver le moyen d’y remédier de mieux possible.
D’autant que, comme l’ont largement expliqué les médias, il y a ce fameux relèvement du plafond de la dette qui doit être approuvé par le Congrès (Chambre des représentants et Sénat) avant le 2 août prochain afin d’éviter un défaut de paiement de l’Etat fédéral vis-à-vis de ses créanciers, des retraités aux détenteurs étrangers de Bons du Trésor américain.
Généralement, ce relèvement du plafond de la dette est automatique ou donne lieu à quelques marchandages entre républicains et démocrates lorsque «le gouvernement est divisé» (c’est-à-dire lorsqu’il y a cohabitation) sans jamais le remettre en cause. Avec l’extrêmisme d’une grande partie des élus républicains élus fin 2010 qui se positionnent désormais à la droite, voire à l’extrême-droite de l’échiquier politique et dans une posture populiste et antiétatique, ce ne sera pas le cas cette fois-ci.
D’autant, que ces élus ont en ligne de mire l’élection présidentielle de 2012 (et leur propre réélection), où Barack Obama part, pour l’instant favori ce qui est inacceptable pour eux, un de leurs principaux slogans étant qu’Obama doit être un «one term président», le président d’un seul mandat.
Du coup, il est possible que le défaut de paiement soit effectif au début du mois prochain avec toutes les conséquences désastreuses pour l’économie américaine (dont la note serait dégradée par les agences de notations) mais aussi pour l’économie mondiale.
Barack Obama a donc décidé, devant l’incapacité des républicains à proposer des mesures réalistes, d’agir en organisant une grande négociation avec les républicains, ses adversaires, mais aussi avec ses amis démocrates afin de trouver une solution à moyen-terme sur la réduction des déficits publics tout en assurant les engagements de l’Etat, notamment en matière sociale.
Son plan est d’engager des économies de 3.000 à 4.000 milliards de dollars sur les dix ans à venir en sabrant dans de nombreuses dépenses (même en matière sociale) mais aussi en supprimant les nombreuses niches fiscales qui existent aux Etats-Unis pour les plus riches, voire en augmentant un peu les impôts (il faut rappeler que la pression fiscale pour les plus riches a constamment baissé cette dernière décennie suite aux décisions de George W Bush et que le pays est un de ceux qui a les rentrées fiscales les plus basses parmi les nations développées).
Dans le même temps, les programmes médicaux pour les plus pauvres (medicaid) et les personnes âgées (medicare) seraient sauvegardés ainsi qu’un certain nombre d’autres dépenses sociales auxquelles les Américains sont attachés.
Un plan d’inspiration centriste qui recherche ce fameux juste équilibre et qui a été proposé à la discussion à droite comme à gauche afin de dégager le consensus le plus large.
Cependant, les républicains, après avoir feint de négocier, ont décidé de jouer la politique du pire en refusant tout compromis. Ils savent bien que ces propositions sont les seules acceptables mais que les accepter serait faire un cadeau à Barack Obama à un peu plus d’un an de la présidentielle où ils sont, pour l’instant, distancés.
Ils sont donc partant pour bloquer le pays, voire le plonger dans la récession à des fins uniquement électoralistes et de manière totalement irresponsables.
De plus, la plupart d’entre eux ont signé un «serment», s’ils étaient élus, de ne jamais augmenter les impôts. Celui-ci est un texte imaginé par un activiste d’extrême-droite particulièrement puissant à Washington, Grove Nordquist, qui gère une organisation contre le relèvement de la fiscalité et qui a réussi à faire du Parti républicain, le «no-tax parti», la formation contre les impôts et les dépenses publiques quelles qu’elles soient ou presque.
Le challenge auquel doit faire face Barack Obama est de mettre tous les élus (car beaucoup de démocrates sont, de leur côté, mécontents des coupes budgétaires incluses dans le projet) devant leurs responsabilités pour qu’une démarche responsable, consensuelle, pragmatiste et efficace soit mise en œuvre face à la réalité et non face à des présupposés idéologiques.
Une démarche centriste qui, nous le savons, est certainement la meilleure mais a le défaut rédhibitoire d’être réaliste et, donc, d’avoir des ennemis, nombreux, de chaque côté de l’échiquier politique!
C’est pour cela que, je ne le redirai jamais assez, l’expérience de la présidence Obama est si précieuse pour le Centre et le Centrisme afin d’analyser, en grandeur nature, si une vraie politique centriste basée sur un réformisme responsable peut être mise en œuvre face aux clientélismes de tous bords dans une période critique et si elle donne des résultats positifs.
Bien sûr, jusqu’à présent, le président a eu de nombreux succès – il a été celui qui a le plus introduit de réformes en deux ans depuis que les Etats-Unis existent - dus souvent à sa démarche s’appuyant sur le réel, la responsabilité, la recherche du consensus et la volonté de trouver un juste équilibre. Mais les défis sont encore importants. Et celui qu’il affronte actuellement en est un particulièrement ardu.
De tout cela, il faudra en tirer des enseignements qui seront d’une utilité sans pareille pour tous les centristes du monde entier.

Une Semaine en Centrisme. Leaders centristes: profiter de l’été pour exister


Les leaders centristes prendront-ils des vacances? Rien n’est moins sûr car ils doivent, à la fois, exister en vue des présidentielles et marquer leur territoire.
Ainsi, François Bayrou et Jean-Louis Borloo multiplient les déclarations et les apparitions afin de se rappeler au bon souvenir des électeurs centristes mais également pour prouver qu’ils sont, chacun, le «vrai» leader du Centre et des modérés.
Il faut dire que les enjeux sont désormais clairement marqués.
D’une part, il y a une place à prendre comme représentant du Centre à la présidentielle et ils sont deux et demi à se battre pour l’avoir: François Bayrou, Jean-Louis Borloo et le pâle Hervé Morin absent de l’échappée actuelle, lâché par les deux premiers dès les premières difficultés.
D’autre part, cette place, si un de ceux-ci parvient à l’occuper, ne garantit actuellement pas grand-chose, un score au premier tour de la présidentielle entre 10% et 15%, voire un petit peu plus.
Ceci sera loin de suffire pour être présent au second tour. Il va donc falloir labourer le terrain central, des modérés de droite aux modérés de gauche en passant, évidemment, par les centristes.
Et si aucun d’eux n’est là au second tour, il leur faudra malgré tout un score assez substantiel, au-dessus de 10%, pour pouvoir négocier entre les deux tours en vue des législatives qui suivront et de la constitution du gouvernement qui sera issu des deux élections.
En règle générale, l’été n’est guère encombré de la parole politique, ce qui permet à ceux qui s’expriment de faire plus facilement l’actualité et d’avancer leurs pions.
Malheureusement, pour les cadors centristes, la primaire socialiste fait que les prétendants à la candidature socialiste vont également occuper le terrain.
Dès lors, François Bayrou et Jean-Louis Borloo vont devoir dire ou proposer des choses qui feront le buzz médiatique mais aussi s’afficher.
Et ils ont déjà commencé.
C’est comme cela qu’il faut comprendre les propos de Jean-Louis Borloo sur la nécessité de convoquer un congrès (députés + sénateurs) pour parler de la dette, de la "règle d'or et de la situation de l’euro. Ou des gesticulations de François Bayrou pour démontrer qu’il est bien le seul centriste en lice pour la présidentielle.
Pas sûr que tout cela soit suffisant alors que le Centre demeure morcelé.
Mais ont-ils seulement une autre solution?...

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

mardi 19 juillet 2011

L'Humeur du Centriste. Plus facile d’unir les Français plutôt que les centristes?!


En cet été où la sécheresse dispute la vedette au mauvais temps et à la pluie, François Bayrou et Jean-Louis Borloo font de la surenchère «responsable». Le pays ne peut plus continuer comme ça. La voie qu’il suit est intenable et nous conduit au gouffre et à la décadence. Les déficits publics, la crise de la zone euro, le délitement du pacte social, le chômage endémique, tout cela doit changer et la nation doit prendre ses problèmes à bras le corps.
Il faut réagir! Il faut une union nationale! Il faut convoquer le Congrès! Sonnez les trompettes du rassemblement de la nation!
Bravo!
On retrouve ici quelques bons accents du Centre (même s’ils sont un peu accentués ou forcés) et l’appel au consensus responsable est bel et bien un message centriste.
Cher amis centristes, reste donc à vous l’appliquer!
Demander à la France de se retrousser les manches et aux Français de s’unir et d’avoir une attitude responsable devant les défis qui sont devant nous, semble, en effet et à première vue, un challenge beaucoup plus difficile que de réunir une bande de centristes en déshérence…
Et pourtant, cela ne semble pas le cas.
Après des tentatives plus ou moins honnêtes de refondation du Centre qui ont accouché, in fine, de pas grand-chose ou de presque rien, les chapelles centristes continuent leurs existences en s’envoyant à la figure des invectives plus ou moins civilisées.
Ce que les leaders centristes et leurs troupes – maigres – n’ont pas l’air de se rendre compte, c’est qu’avant de pouvoir se rendre crédibles sur leurs messages de responsabilité aux yeux de leurs compatriotes, il leur faut l’être sur leur capacité à se réunir et/ou à s’entendre pour proposer une alternative politique au pays.
Mais nous savons bien qu’il est nettement plus facile de faire des discours généraux et généreux sur la nécessité d’un élan national et d’une union de tous les citoyens que de mettre la main dans le cambouis pour rapprocher sa famille dispersée, fâchée et boudeuse.
Ah! Ces mains propres des centristes, plus blanches que blanches, au train où ça va, elles ne risquent guère de récolter de nombreux suffrages…

Le Centriste

lundi 18 juillet 2011

Vues du Centre. Elections sénatoriales: le jeu dangereux des centristes



Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.

L’auteur de ce texte est Didier Jean, militant centriste

Pour notre classe politique, la trêve estivale sera de courte durée. D’ores et déjà, les états majors des grandes formations fourbissent leurs armes et peaufinent leur stratégie de rentrée, les candidats aux primaires et ceux qui se rêvent un destin présidentiel s’engagent dans d’improbables tournées des plages et des festivals avant de rejoindre leurs universités d’été respectives, les ambitions se dévoilent tandis que les alliances et les ralliements se négocient âprement.
Avant que ne s’engage véritablement la course folle qui nous mènera aux élections présidentielle et législatives de 2012, cette rentrée connaîtra un dernier acte, prisé de nos élus mais méconnu de nos concitoyens : les élections sénatoriales.
Elles renouvelleront pour moitié les membres de la Haute assemblée, porteront le nombre de sénateurs de 343 à 348, et pourraient bien faire vivre à cette auguste institution, toujours dominée et contrôlée sous la 5ème République par une majorité de droite et de centre-droit, sa première véritable alternance.
Gageons donc que les calculettes chaufferont et que les discussions et tractations se poursuivront activement tout au long de l’été pour préparer cette échéance du 25 septembre.
Pour la famille centriste, morcelée et laminée par les divisions et les querelles d’égo, ce rendez-vous pourrait bien être celui de la dernière chance avant le naufrage.
Le Centre occupe au sein du Sénat une place de choix. Son histoire est intimement liée à celle de la Haute assemblée, dont deux des derniers présidents sont issus de ses rangs. Les centristes assument aujourd’hui l’une des vice-présidences du Sénat et la présidence de deux commissions. Le mode de scrutin et l’absence de majorité absolue les ont imposés comme des interlocuteurs incontournables du groupe UMP qui domine l’institution. La création du groupe « Union centriste », qui réunit les édiles du Modem, du Nouveau centre et de l’Alliance centriste (ainsi que quelques élus issus de formations très minoritaires ou sans étiquette), a marqué une étape importante dans l’affirmation et la reconnaissance d’une expression centriste autonome et cohérente au Sénat, en dépit des divergences et des tiraillements existant entre ces trois formations. Différence notable avec l’Assemblée nationale où ce même œcuménisme ne s’est pas exprimé. Ce groupe « Union centriste » peut légitimement se prévaloir de quelques succès, à l’image du vote unanime de ses membres en février 2011 contre l’extension de la déchéance de nationalité à certains criminels prévue dans le projet de loi sur l’immigration, qui a conduit au rejet de cette disposition. Les sénateurs centristes ont montré à cette occasion leur capacité, lorsqu’ils réussissent à s’unir, à peser sur les débats et les votes de la Haute assemblée et à s’opposer victorieusement à la majorité UMP.
Mais cette capacité de résistance a ses limites et les tentatives centristes de franchissement du Rubicon sont souvent restées sans véritable impact et sans lendemains.
L’habilité et la propension du président Sarkozy à proposer et distribuer d’opportunes distinctions et promotions, et à faire ainsi des élus honorés ses obligés, ont également contribué à freiner les velléités d’opposition centristes en même temps qu’elles visaient à écarter les risques d’alternance par le renforcement de la majorité UMP de la Haute assemblée.
Plusieurs sénateurs centristes n’ont ainsi pu résister, ces derniers mois, aux attraits de nominations aussi inattendues que gratifiantes et ont renoncé à leur mandat : Christian Gaudin, nommé administrateur des Terres Australes et Antarctiques Françaises en octobre 2010 a cédé son siège à une élue UMP, Pierre Fauchon nommé membre du CSA en janvier 2011 n’a pas été remplacé, une élue centriste a succédé à Nicolas About, président du groupe Union centriste, nommé au CSA en janvier 2011. Les défaillances ont été nombreuses et ont affaibli la démarche centriste.
L’enjeu des élections sénatoriales du 25 septembre est dès lors, pour la famille centriste, de taille. Elles constituent un test et offrent l’occasion de traduire en actes les appels à l’unité et les déclarations d’intention de ces derniers mois sur l’indispensable reconstruction de cette famille déchirée. 19 des 29 membres du groupe « Union centriste » sont soumis à renouvellement. Mais déjà, alors que le dépassement des clivages partisans et l’union des forces devraient s’imposer, des listes concurrentes se réclamant du Centre se multiplient dans de nombreuses circonscriptions et annoncent des duels fratricides.
Paradoxale situation : alors même que la perspective d’une alternance (qui, selon tous les pronostics, pourrait se jouer à quelques voix) devrait en théorie les placer en position d’arbitres, les centristes n’ont jamais paru aussi divisés et prompts à se fourvoyer dans des batailles suicidaires et déroutantes pour l’électorat.
La logique de regroupement et d’unité qu’avait portée le groupe « Union centriste » au Sénat ne semble plus trouver grâce auprès des appareils partisans. Ceux-là mêmes qui hier encore travaillaient ensemble aujourd’hui se défient. Les élections sénatoriales se trouvent ainsi dévoyées et apparaissent surtout comme l’occasion pour les formations centristes en lice de compter leurs troupes et de se jauger, afin de pouvoir revendiquer le leadership d’un centre en déshérence et occuper une position de force pour aborder les échéances de 2012.
Il n’est pas certain que le Centre sorte grandi de cette aventure.
Il est encore permis d’espérer qu’une expression centriste perdurera au Sénat mais la capacité qu’auront les élus du Centre de la prochaine mandature à peser sur ses débats, à infléchir ses votes et à en orienter les décisions peut susciter quelques inquiétudes. De premières indications seront données dès le 1er octobre lors de l’élection du Président du Sénat, et le 4 octobre lors de la constitution des groupes. Rappelons qu’en 2008, Michel Mercier, alors président du groupe « Union centriste », s’était porté candidat à la présidence du Sénat mais s’était retiré de la course au profit de Gérard Larcher quelques instants avant le scrutin. Les centristes du Sénat auront-ils seulement cette fois la possibilité et les moyens de présenter un candidat ?
Par calcul et aveuglement, ils risquent fort de devoir se résigner à n’être plus que les faire-valoir, les témoins impuissants d’une vie politique qui désormais se déroulera sans eux.

Didier Jean

dimanche 17 juillet 2011

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Des électeurs centristes et du double repositionnement politique


Avant chaque élection, c’est le temps du repositionnement. Tout d’abord, les partis et les élus de droite se repositionnent à droite et les partis et les élus de gauche se repositionnent à gauche. Il leur faut bien se rappeler au bon souvenir de leurs clientèles respectives déçues de leurs «trahisons» systématiques des promesses intenables qu’ils ont faites à leurs électeurs.
Cette transhumance politique est un acte éprouvé qui permet de prouver sa pureté idéologique et tenter d’effacer toutes les décisions, tous les votes, toutes les déclarations qui n’ont pas été «dans la ligne» depuis le dernier rendez-vous électoral et qui ont fortement mécontenté les électeurs les plus militants, avec un discours sans nuance, formaté pour plaire uniquement à son camp.
Ce processus traditionnel est une des causes principales du dégoût de la politique de nombreux citoyens qui, à raison, pensent qu’on les prend pour des imbéciles ou de simples bulletins de vote sans cerveaux!
Mais il ne s’agit que de la première phase de ce repositionnement démagogique. Car ce dernier est, à la fois, double et à double-détente.
Après le repositionnement idéologique en début de campagne, vient le repositionnement électoraliste vers la fin de celle-ci. Il convient alors de faire un pas au centre pour envoyer un signal à tous les électeurs modérés afin de les rassurer après la phraséologie partisane avec ce message, «ne croyez pas que nous sommes des extrémistes, c’est simplement une posture». Un message insultant aussi bien pour ceux à qui s’adresse le premier repositionnement que le second…
Mais qu’importe puisqu’une élection se gagne au centre dans toutes les démocraties.
On comprend bien que la Droite et la Gauche doivent se plier systématiquement à cet exercice démagogique et à l’éthique pour le moins discutable.
Le Centre, lui, n’en a pas besoin.
Et les électeurs centristes qui croient aux valeurs du centrisme ne devraient pas tomber dans le panneau.
Le Centre n’a pas besoin, ni idéologiquement, ni démagogiquement, de s’ajuster pour rameuter ses électeurs et tromper ceux de droite et de gauche.
Dans sa vision de juste équilibre, il n’a pas à utiliser d’artifices pour démontrer qu’il s’intéresse à tous et que sa démarche politique n’est pas clientéliste. De même, avec son pragmatisme, sa recherche du consensus, son projet libéral social, qui sont les composantes de son socle d’action, il ne lui est guère utile de se «recentrer».
Quand viendra le temps du vote, les électeurs centristes feraient bien se s’en rappeler et de ne pas se tromper dans leur choix. Ce ne sera peut-être pas suffisant pour faire gagner le Centre mais cela le sera pour permettre à celui-ci d’être en position de force pour que ses propositions politiques soient prises en compte lors d’éventuels désistements ou d’éventuelles alliances.

jeudi 14 juillet 2011

Une Semaine en Centrisme. Les devoirs de vacances des centristes: se rendre crédibles


Il semble désormais établi – sauf événement particulier - que la bataille au centre lors des élections présidentielles de 2012 opposera Jean-Louis Borloo à François Bayrou. D’un côté le président du Parti radical, de l’autre, celui du Mouvement démocrate.
Ce qui se dessine également, c’est que cette bataille n’aura que peu d’incidence sur le scrutin et donc sur l’avenir de la France. Les deux hommes, dont les scores dans les sondages ne passent pas la barre des 10%, n’auront que la capacité de monnayer leurs voix du premier tour aux deux candidats qualifiés pour le second.
Bien sûr, nous sommes encore loin de la ligne d’arrivée. Néanmoins, au jour d’aujourd’hui, trois remarques s’imposent.
La première est que la Droite et la Gauche parviennent de plus en plus à mobiliser leurs électorats, ce qui est loin d’être le cas du Centre.
La deuxième est que les Français ne sont pas très séduits par Jean-Louis Borloo, dont ils ne parviennent pas à savoir qui il est, où il se trouve et qu’est-ce qui le motive à part son ressentiment envers Nicolas Sarkozy dont il se dit, par ailleurs très proche...
La troisième est que ces mêmes Français - loin de penser que François Bayrou est devenu un candidat crédible après deux présidentielles et un score inespéré de 18,57% en 2007 - estiment que le président du Mouvement démocrate ressemble plus à un cheval sur le retour qu’à un fringant leader dont le pays a besoin.
Ces trois remarques ont, dans leurs énoncés mêmes la possibilité d’être infirmées. Un, le Centre peut encore mobiliser; deux, Jean-Louis Borloo peut se rendre crédible; trois, François Bayrou peut se défaire de l’image de l’outsider sans espoir de gagner mais à l’égo surdimensionné.
Pour cela, il faut que l’automne soit faste pour le Centre. Rien n’indique, pour l’instant que ce sera le cas. Les leaders centristes ont donc des devoirs de vacances tout trouvés: se rendre crédibles. On leur souhaite un été studieux.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

mercredi 13 juillet 2011

L'Humeur du Centriste. Alliance centriste, un beau scénario, un mauvais casting


La première scène se déroule dans un paysage ravagé après la bataille. Telle une guerre civile, les troupes centristes se sont entredéchirées comme elles l’ont déjà fait par le passé.
Nous sommes en avril 2007.
D’un côté, les troupes fidèles au chef qui vient de perdre la bataille de la présidentielle. De l’autre, les rebelles qui ne comprennent plus où il veut aller et qui ne veulent pas attendre l’éternité avant de goûter au pouvoir.
Du haut de son tracteur, le Béarnais défait contemple la vallée où le dernier combat vient de se dérouler. Il a encore des troupes, même des fraîches, oui, mais plus de généraux, de colonels ou de commandants à part quelques fidèles, plus versés dans l’admiration béate et donc stupide que dans le conseil avisé.
Quant aux anciens lieutenants, avides de prébendes, ils tiennent conseil avec le futur vainqueur de la grande bataille qui leur promet des postes et des honneurs.
Reste de nombreux soldats qui errent, hébétés, sur le champ de bataille, ne comprenant pas ce qui s’est passé (ou le comprenant malheureusement trop bien), ne sachant où aller.
Certains rentreront malgré tout avec le chef, par fidélité, pas forcément à sa personne, mais au parti même si celui-ci va changer de nom pour faire croire que tout a changé. D’autres iront avec les sécessionnistes pour, croient-ils, que leurs idées soient prises en compte par le prochain pouvoir suprême. Un nombre non-négligeable d’entre eux qui n’iront nulle part.
Tous ces fantassins du Centre déboussolés attendront qu’il se passe quelque chose. Ceux qui ont rejoint le Mouvement démocrate ou le Nouveau centre, désespèrent que ce quelque chose arrive dans leurs partis respectifs. Les autres, sans plus aucune attache, se demandent qu’est-ce qui pourrait bien survenir.
Fondu-enchaîné, nous voici deux ans plus tard. Juin 2009.
Pour ces laissés pour compte, l’espoir renaît avec la création d’un nouveau parti, Alliance centriste. Celui-ci veut réunir les centristes et refonder le Centre. Vaste et beau programme!
Avant de devenir un parti, c’était une association qui n’a pas vraiment obtenu de résultats. Qu’à cela ne tienne, ceux qui veulent croire sont là, prêts à rempiler, à suivre ceux qui leur disent qu’ils sont là pour bousculer les notables du Mouvement démocrate et du Nouveau centre afin de créer une dynamique irrésistible qui aboutira à réunir tous les centristes. En route pour de nouvelles conquêtes! Suivez le destrier mayennais!
On s’embrasse, on se congratule. «Enfin, ca bouge!» Et on se dit «à demain». En chantant… ou presque. Comme en août 1914, cela ne prendra pas beaucoup de temps, pense-t-on, pour remplir la mission et fêter la victoire.
Nouvelle scène, deux ans plus tard. Les lendemains qui chantent n’ont pas eu lieu. Rien ne s’est passé ou presque. Les chefs centristes sont toujours en bisbille et la réunion du Centre est encore plus improbable qu’auparavant.
Que s’est-il passé? Rien. Une attente à la Beckett. Une sorte de drôle de guerre centriste où l’on se prépare constamment au combat et quand celui-ci arrive, on est incapable de se battre. Godot n’est pas venu, évidemment puisqu’on l’attendait sans bouger.
Scène finale, surréaliste. Juin 2011, des dirigeants d’Alliance centriste se congratulent devant une poignée de militants. De quoi? On n’en sait rien mais ils semblent satisfaits. D’être seulement encore en vie? Sans doute. On a les ambitions que l’on peut.
Oui, le scénario de départ donnait envie. Et tous les figurants qui ont donné de leur temps, sans cachet, en sont la preuve. Malheureusement, le casting des vedettes n’était pas à la hauteur.
Tout ce que l’on peut espérer, c’est qu’il ne s’agit que de la première partie d’une saga qui se terminera mieux. Car la refondation du Centre mérite une épopée autrement plus flamboyante.
Reste qu’aucun metteur en scène ne s’est encore fait connaître pour tourner la suite…

Le Centriste

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Borloo devant Bayrou; Le Centre à 14-15%


Selon un sondage CSA pour BFM-TV, RMC et 20 minutes, les candidatures centristes de Jean-Louis Borloo et, surtout, de François Bayrou ne décollent toujours pas comme l’indiquaient déjà deux sondages différents (voir notre actualité du 12 juillet sur le sujet)
La tendance est également la même à l’intérieur du Centre où Jean-Louis Borloo devance nettement François Bayrou. Le premier réaliserait un score de 8% (candidature Hollande pour le PS) et 9% (candidature Aubrey pour le PS). De son côté, François Bayrou aurait 5% des voix.
Le Centre, lui, ne totalise que 14% et 15% des intentions de vote, confirmant ainsi les deux sondages précédents sur son niveau assez bas à près de huit mois de l’élection présidentielle.
(CSA – sondage réalisé sur un échantillon représentatif de la population française de plus de 18 ans / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

mardi 12 juillet 2011

Actualités du Centre – Deux sondages présidentielle: Borloo devance Bayrou; pas d’engouement populaire pour le Centre


Même s’il ne réalise pas un score extraordinaire, très loin de pouvoir menacer ni Nicolas Sarkozy, ni le candidat du Parti socialiste (Aubry ou Hollande), ni même Marine Le Pen, Jean-Louis Borloo s’impose, à l’heure actuelle, comme le meilleur candidat du Centre (même s’il ne revendique pas cette appellation) devant François Bayrou dont la candidature ne parvient pas à décoller.
C’est la première leçon de deux sondages publiés aujourd’hui.
Dans le sondage Ipsos pour Le Monde, France Télévisions et France Inter, Jean-Louis Borloo obtient 8% des intentions de vote et François Bayrou, 5%.
Dans le sondage BVA pour le quotidien régional Midi Libre, Jean-Louis Borloo obtient 7% (candidature Martine Aubry pour le PS) et 9% (candidature François Hollande pour le PS) alors que François obtient respectivement 7% et 6%.
La deuxième leçon est assez décourageante pour le Centre. Si l’on totalise les scores des deux candidats, le Centre navigue seulement entre 13% et 15% des intentions de vote, ce qui est la ligne basse de ses potentialités électorales, preuve s’il en est qu’aucune des deux candidatures, pour l’instant, ne suscite un véritable engouement populaire.
(Ipsos – sondage réalisé les 8 et 9 juillet sur un échantillon de 955 personnes représentatif de la population française de plus de 18 ans / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // BVA - sondage réalisé les 8 et 9 juillet sur un échantillon de 956 personnes représentatif de la population française de plus de 18 ans / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points

lundi 11 juillet 2011

Vues du Centre. Dix propositions pour favoriser l’initiative et la création d’entreprises


Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.

L’auteur de ce texte est Laurent Bourquin, militant centriste

Le tissu industriel français s’est considérablement dégradé au cours de la dernière décennie. Les délocalisations, parfois rendues nécessaires par la conquête de marchés extérieurs, n’ont pas été, loin s’en faut, compensées par des créations d’emplois industriels en France. Notre pays souffre de handicaps souvent stigmatisés et notamment:
- face à quelques multinationales puissantes et performantes, un réseau de PME insuffisamment développé;
- une insuffisante spécialisation dans les secteurs d’avenir: NTIC, nanotechnologies, biotechnologies, « green » et nouvelles sources d’énergie…
- des sources de financement captées en priorité par les plus grandes entreprises;
- une pénurie de compétences qui s’aggrave dans des domaines à forte valeur ajoutée, avec notamment un déficit croissant du nombre d’ingénieurs formé ;
- un nombre insuffisant de créations d’entreprises (environ 300 000 par an) et une mortalité excessive au terme de la première année;
- plus généralement, un pays qui valorise la réussite intellectuelle au détriment de l’esprit entrepreneurial.
Or créer et faire croître de nouvelles entreprises innovantes, pour prendre la place de celles qui délocalisent ou périclitent est une des clés de notre avenir économique et social.

Afin de favoriser l’initiative et la création d’entreprises, voici dix propositions à mettre en place:
1. Développer la culture et la formation entrepreneuriales
2. Encourager une politique d’essaimage active
3. Simplifier le maquis des aides aux créations d’entreprises
4. Refondre les mécanismes de capital risque et de financement
5. Faire mieux partager l’accès à la R&D aux sociétés innovantes et technologiques
6. Diffuser la connaissance des initiatives qui gagnent à l’étranger
7. Aider les PME à exporter
8. Ouvrir les marchés publics aux PME
9. Rendre moins pénalisante la fiscalité pour les jeunes entreprises
10. Cesser de sanctionner lourdement l’entrepreneur qui échoue

Développer la culture et la formation entrepreneuriales
Enjeu: Les Français sont peu préparés à entreprendre. Les idées ne manquent pas, c’est l’esprit d’entreprise et le goût du risque, si répandus dans les pays anglo-saxons, qui fait défaut dans notre pays. Seulement 15 % des projets de création vont jusqu’à la naissance d’une société.
Seulement 7 % des ingénieurs, pourtant formés aux technologies innovantes, créent leur entreprise. Les cohortes de diplômés des grandes écoles scientifiques sont happées par les grandes entreprises, considérées comme la voie royale pour réussir une carrière.
Quelques pistes:
- généraliser dans les établissements d’enseignement supérieur, et tout particulièrement dans les écoles d’ingénieurs, les cursus de formation à la création d’entreprises;
- promouvoir et valoriser l’hébergement par les universités et les grandes écoles, des «incubateurs  de start-up», en privilégiant la collaboration entre établissements, afin de partager les savoir faire de chacun (études de marché, construction de business plans, développement de projets en liaison avec les laboratoires de recherche…);
- garantir à ces incubateurs des moyens publics suffisants;
- favoriser la création de campus regroupant sur un même lieu les formations des écoles d’ingénieur et des écoles de commerce;
- développer des pépinières d’entreprises à proximité de ces campus;
- plus généralement, montrer en exemple aux étudiants et aux chômeurs ayant envie d’entreprendre mais n’osant pas se lancer, ceux qui ont réussi à créer leur entreprise, présenter les «business cases» construits à partir de leur expérience.

Encourager une politique d’essaimage active
Enjeu: Les grandes entreprises françaises jouent un rôle essentiel dans le maintien et la densification du tissu économique du pays. Elles constituent d’importants réservoirs de cadres hautement qualifiés et bénéficiant à la fois d’une connaissance profonde du monde de l’entreprise et d’un vaste réseau relationnel. L’essaimage bénéficie à tous les acteurs concernés:
- pour l’entreprise, donner sa chance à un projet qui favorisera son ouverture sur l’environnement local et densifier son réseau de PME partenaires, contribuer à l’émergence de nouveaux marchés ou encore, dans le cas de l’essaimage stratégique, externaliser une fonction qui ne fait pas partie de son cœur de métier, voire réduire sa masse salariale sans détruire l’emploi;
- pour le créateur, mettre tout son savoir faire au service d’un projet créateur de valeur et ainsi bénéficier de nouvelles perspectives de carrière;
- et bien sûr pour la région concernée, favoriser le renouvellement d’un tissu de PME, à travers des projets innovants.
Bien géré, l’essaimage constitue une réponse gagnant / gagnant. Certaines entreprises soutiennent activement ces initiatives, mais force est de constater que les dispositifs existants sont insuffisants pour ancrer l’essaimage dans la culture des entreprises et de leurs salariés.
Quelques pistes à généraliser:
-désigner dans toutes les moyennes et grandes entreprises des délégué à l'essaimage, capables de guider les candidats dans la réalisation de leur projet, depuis l’émergence d’une idée jusqu’à un ou deux ans après le démarrage de l’activité;
- aider le candidat à construire son business plan et une première étude de marché;
- mettre en place en liaison avec les CCI, des comités de sélection rigoureux;
- offrir au candidat des facilités financières (temps libéré progressif, prime d’installation), des aides personnalisées à la formation, des conseils d’experts;
- une garantie de réintégration dans l’entreprise en cas d’échec du projet, afin de désinhiber la prise de risque et de faire bénéficier l’entreprise d’une expérience qui de toute façon aura été riche en enseignements.
Enfin, ne pas oublier que l’essaimage ne devrait pas être l’affaire des seuls cadres du privé. La fonction publique et en particulier la haute fonction publique doivent aussi être capables d’essaimer!

Simplifier le maquis des aides aux créations d’entreprises
Enjeu: Les aides aux créateurs d’entreprises sont nombreuses. Mais leurs vocations sont souvent redondantes, les candidats se perdent dans un dédale d’organismes et d’aides diverses. L’Aide aux Chômeurs, Créateurs, ou Repreneurs d’une entreprise (ACCRE), l’Aide à la création d’entreprises innovantes (AICI), l’aide aux services «création d’entreprise», le Chéquier-Conseil pour les créateurs d’entreprise, les déduction des intérêts d’emprunt pour la souscription au capital de sociétés nouvelles ou de SCOP, les déduction des pertes en capital subies par les créateurs d’entreprises, les «Défi jeunes», les dispenses de versement des acomptes d’impôts sur les sociétés nouvelles, les dispositif EDEN pour les publics en difficulté, les exonération d’impôt sur les bénéfices des entreprises nouvelles, les exonération d’impôt sur les sociétés pour la reprise d’entreprises ou d’établissements en difficulté, les aides du Fonds de Développement des PME (FDPME), les prêt à la création d’Entreprise (PCE),  les primes Régionales à la Création d’Entreprises (PRCE), les subventions d’installation pour les travailleurs handicapés….  n’en constituent qu’un échantillon. A cela s’ajoutent toutes les aides spécifiques mises en place par les régions, départements, communes ou au niveau européen. Une fois l’entreprise à flot, les aides au développement sont tout aussi nombreuses, hétéroclites et non coordonnées.
Quelques pistes:
- fusionner les organismes d’aide à la création d’entreprise, en mettant en place un guichet unique pour les candidats;
- et ainsi regrouper tous les moyens financiers et logistiques mis en place par les pouvoirs publics et les organismes inter - professionnels;
- simplifier et clarifier les critères d’attribution de ces aides.

Refondre les mécanismes de capital risque et de financement
Enjeu: Un fossé sépare grandes et petites entreprises dans l’accès au financement issu de l’épargne collective. D’un côté, les grandes entreprises accèdent à toutes sortes de financements, boursiers à travers des émissions obligataires ou d’actions, ou bancaires. De l’autre, les petites entreprises et a fortiori les projets de créations d’entreprises innovantes et donc à risques élevés, n’ont qu’un accès très limité au financement bancaire. La logique du scoring voudrait même que ne bénéficie d’un financement que l’entrepreneur qui a déjà fait ses preuves.  Faciliter le financement des projets et en particulier des sociétés innovantes, constitue donc une priorité.
Quelques pistes:
- renforcer l’efficacité de l’ANVAR, dont les aides jouent un rôle de catalyseur de financements complémentaires, notamment en garantissant en pourcentage la part du financement qu’elle accorde lors du tour de table initial;
- créer un grand organisme de capital risque, associant de grandes banques et les principaux investisseurs institutionnels, côté en bourse, avec pour mission de mieux drainer l’épargne des ménages vers le financement de projets innovants;
- plus généralement, mettre en place des mesures incitant les investisseurs institutionnels à orienter une part plus importante de l’épargne collectée vers des entreprises cotées et à forte croissance;
- accroître la part du financement assurée par les «business angels»;
- encourager la création de fonds d’investissement à l’échelle européenne.

Faire mieux partager l’accès à la R&D aux sociétés innovantes et technologiques
Enjeu: Les grandes entreprises consacrent, selon les secteurs entre 1 et 5 % (voire beaucoup plus dans certains secteurs de pointe) de leur chiffre d’affaires à leur effort de recherche. Pour la plupart des PME, le risque et l’effort à consentir pour mener à bien des projets de R&D sont démesurés face aux moyens dont elles disposent. Leur trésorerie ne leur permet que rarement de s’associer à des projets de recherche dont le retour sur investissements est à la fois long et aléatoire.
Quelques pistes:
- encourager les PME à explorer leur potentiel technologique et réserver un certain pourcentage des crédits publics de recherche au financement de projets intéressant des PME innovantes, dans tous les domaines d’activités, à l’instar du programme américain SBIR (Small Business innovation Research Program);
- primer les projets qui réussissent.

Diffuser la connaissance des initiatives qui gagnent à l’étranger
Enjeu: Le «time to market» est devenu un facteur clé de succès des entreprises. Il faut s’adapter rapidement, anticiper, ce qui signifie le cas échéant s’inspirer des réussites des autres, qu’il s’agisse de nouveaux produits ou de processus de production innovants. Longtemps après les Japonais, les grandes entreprises ont bien compris l’importance de la veille technologique et de l’intelligence économique. Les PME et a fortiori les candidats à la création d’entreprises sont loin de partager cette connaissance.
Quelques pistes:
- conforter le rôle des postes d’expansion économiques de la DREE dans la veille technologique et l’intelligence économique;
- mieux mutualiser la connaissance ainsi acquise, à l’image du MITI japonais, par exemple en renforçant les liens entre ce réseau à l’étranger et le réseau des CCI.

Aider les PME à exporter
Enjeux: Les 500 plus grandes entreprises françaises assurent l’essentiel des exportations de notre pays.  Le poids des PME dans nos exportations est globalement très insuffisant. A l’opposé, les PME italiennes se sont depuis longtemps regroupées en réseaux de commercialisation à l’étranger qui leur offrent une large part de leurs débouchés à l’extérieur.
Quelques pistes:
- renforcer la présence des PME françaises à l’étranger, en les aidant à fédérer  leurs réseaux de commercialisation ou à s’associer à des partenaires commerciaux ou industriels;
- favoriser, notamment en repensant le rôle du CODEX (Comité de développement extérieur), l’essor de réseaux de distributeurs à l’étranger qui puissent être mutualisés entre un ensemble d’entreprises appartenant au même secteur d’activité.

Ouvrir les marchés publics aux PME
Enjeux: Les commandes publiques sont régies par des règles garantissant la concurrence entre les entreprises. Force est en réalité de constater que les PME n’obtiennent que la portion congrue de ces commandes.
Quelques pistes:
- davantage orienter la commande publique en direction des jeunes sociétés innovantes et technologiques;
- élaborer des directives européennes qui encouragent les États membres et l’Union Européenne à acheter les produits et services des PME européennes innovantes.

Rendre moins pénalisante la fiscalité pour les jeunes entreprises
Enjeu: Les pouvoirs publics imposent aux jeunes entreprises de payer des impôts, notamment des impôts locaux, avant même que celles-ci n’aient créé suffisamment de richesse et confirmé la pérennité de leur activité. Cette ponction quasiment à la source décourage nombre de créateurs d’entreprises, sur lesquels pèse déjà un risque énorme.
Piste:
- renforcer les dispositifs de type «impôt différé» ou «crédit d’impôt», exigibles uniquement après une période à déterminer, au cours de laquelle la nouvelle entreprise est capable de prouver sa viabilité. De tels dispositifs aménageraient en particulier la fiscalité locale, l’impôt sur les sociétés n’étant exigible qu’à partir du moment où l’entreprise engrange effectivement des bénéfices.

Cesser de sanctionner lourdement l’entrepreneur qui échoue
Enjeu: L’échec de l’entrepreneur est stigmatisé en France. Aux sanctions matérielles, s’ajoutent le plus souvent des sanctions judiciaires, voire morales: au modèle du héros malheureux dans d’autres pays, on oppose en France celui du failli. Or plus on veut de créations, plus il y aura statistiquement d’échecs. Ces situations doivent être dédramatisées pour ne plus dissuader la prise de risque.
Quelques pistes:
- réduire les cautions personnelles exigées des petits entrepreneurs sur leurs biens personnels, en mutualisant les risques. Les grands investisseurs institutionnels qui drainent une grande partie de l’épargne privée vers le financement des grandes entreprises pourraient être mis à contribution;
- promouvoir le recrutement d’entrepreneurs qui ont échoué dans leurs projets, dans des entreprises qui pourraient bénéficier de la richesse de l’expérience que ceux-ci ont vécue, et le cas échéant reprendre leur projet en tirant les leçons du précédent échec.

Laurent Bourquin