lundi 31 octobre 2011

Actualités du Centre – Suisse - Le Centre en hausse aux élections


Les élections générales qui se sont déroulées la semaine dernière en Suisse ont donné des résultats difficiles à analyser définitivement pour l’instant (d’autant qu’un deuxième tour est nécessaire pour pourvoir plusieurs postes au Conseil d’Etat et qu’il faudra ensuite composer le gouvernement).
Ce que l’on peut dire par rapport au Conseil national (députés), c’est que la Droite (Union démocratique du centre, sic!) a perdu des sièges (huit mais en détient encore cinquante-quatre) alors que le Parti socialiste, tout en étant en recul en nombre de voix, gagne trois sièges (à quarante-six)…
C’est dans la mouvance Centre/centre-droit/centre gauche que les calculs sont plus difficiles à faire selon que l’on considère le nouveau Parti bourgeois démocratique plutôt au centre de l’échiquier politique ou plutôt à droite. Même chose pour les «Verts-libéraux». Ces deux partis collectent 21 sièges dont neuf pour les «bourgeois démocratiques» qui n’existaient pas lors des précédentes élections.
Les partis traditionnellement au centre, le Parti libéral radical et le parti démocrate-chrétien perdent respectivement cinq sièges (à 30 députés) et trois sièges (à 28 députés).
Les observateurs s’accordent à dire que la Suisse, traditionnellement gouvernée au centre, le sera un peu plus avec la perte d’influence de l’UDC, souvent très populiste et xénophobe.

Principaux résultats au Conseil National
Partis
Sièges
Union démocratique du centre
droite
54
Parti socialiste
gauche
46
Parti libéral-radical
libéral
30
Parti démocrate-chrétien
centre-droit
28
Parti écologiste
écologie
13
Parti Vert’libéral
écologie libérale
12
Parti bourgeois démocratique
libéral
9

Actualités du Centre – Les centristes de l’UMP tentent d’exister


Avec la présidentielle qui arrive à grands pas, les centristes membres de l’UMP veulent pouvoir faire entendre leurs voix et peser sur le débat.
Au-delà de regroupements comme celui des «Humanistes de l’UMP» dont on peine à savoir s’il s’agit vraiment d’un club politique ou d’une manœuvre électorale sensée montrer que Nicolas Sarkozy a beaucoup de centristes dans son parti, des rencontres et des débats ont lieu pour faire émerger des idées «centristes» que le candidat-président pourrait faire siennes.
C’est dans ce cadre que, récemment, quelques modérés de l’UMP, emmenés par Pierre Méhaignerie et Marc-Philippe Daubresse, se sont réunis à l'Assemblée pour travailler «à faire vivre et se développer cette spécificité centriste au sein de l'UMP», comme l’indique le communiqué final publié à l’issu de leur rencontre.
Ils ont appelé à ce que les thèmes de l'équité fiscale de la place de la jeunesse, de la réduction de la dette, du respect de la diversité et de l'écoute des territoires soient «des sujets majeurs» de la prochaine campagne présidentielle.

dimanche 30 octobre 2011

L'Editorial d'Alexandre Vatimbella. La «majorité centrale» a des accents plus gaulliens que centristes


Il est toujours intéressant d’écouter ceux qui ne sont pas du même bord que vous. En l’occurrence, Daniel Garrigue, l’ancien porte-parole de Dominique de Villepin et toujours député UMP, qui vient d’appeler à voter pour François Bayrou. Selon lui, le positionnement «central» du leader du Mouvement démocrate montre qu’il n’est pas centriste.
Voilà qui est intéressant au-delà d’une dialectique quelque peu tirée par les cheveux si l’on se fie uniquement aux définitions du dictionnaire.
Cela dit, entre ces définitions et les subtilités d’un positionnement politique, il y a, souvent, un abime…
Et, effectivement, le thème de la «majorité centrale» de François Bayrou nous renvoie, comme il l’a déjà été indiqué ici, plus à une sorte d’union nationale ou, à une idée gaullienne qu’à un positionnement centriste.
Car si le Général de Gaulle n’était pas centriste (il avait été démocrate-chrétien avant la Deuxième guerre mondiale mais ne l’était plus depuis longtemps quand il accéda au pouvoir en 1958, et il n’aimait guère les centristes), il se voulait, en revanche, un rassembleur en étant au-dessus des partis, c’est-à-dire dans une sorte de centralité attrape-tout.
Rappelons pour la énième fois, que le Centre n’est pas central, qu’il n’est pas juste milieu. De même, le Centrisme qui ne ressort surtout pas d’un positionnement idéologique à équidistance entre la Gauche et la Droite, n’est pas centralité, ni un mélange plus ou moins subtil d’idées venues de droite et de gauche. En cela, la majorité centrale n’est pas centriste.
Il faut se rappeler, également, que le Général de Gaulle voulait rassembler tout ce qu’il y avait entre les extrêmes. Selon lui, entre les Gaullistes et les Communistes, il n’y avait rien (à son époque, l’extrême-droite n’était qu’une bande groupusculaire).
La volonté de rassembler tout ce qui se trouve du centre-gauche au centre-droit de Bayrou n’est donc pas très éloigné de la stratégie gaullienne si l’on songe que cela regroupe une grande partie du Parti socialiste et une grande partie de l’UMP.
Les clins d’œil à Dominique de Villepin, à Manuel Valls et à quelques autres procèdent de celle-ci.
François Bayrou, qui se voit en un Mitterrand gaullien (Mitterrand pour le parcours politique, de Gaulle pour la rencontre avec le peuple français), a décidé de se positionner de cette manière pour deux raisons.
La première est qu’il croit en son destin présidentiel (même si seulement 18% des Français sont d’accord avec lui selon un récent sondage). Et celui-ci, selon la mythologie entretenue, est la rencontre d’une personne avec un peuple (sauf qu’aucun candidat sans un parti fort et structuré n’a pu remporter la présidentielle, pas même Valéry Giscard d’Estaing qui avait ses Républicains indépendants). Du coup, il faut se présenter comme un rassembleur.
La deuxième est… qu’il ne peut pas faire autrement! Au jour d’aujourd’hui, son parti, le Mouvement démocrate, compte pour pas grand-chose électoralement parlant, et il ne peut s’appuyer sur lui pour en faire une machine à gagner la présidentielle.
De même, il ne peut pas utiliser la stratégie de rassembler son camp au premier tour et les Français au second afin de se qualifier pour le second tour, au vu des résultats électoraux du MoDem et .à l’inverse de Nicolas Sarkozy, de François Hollande et même de Marine Le Pen.
Dès lors, il doit se reposer uniquement sur un mouvement d’opinion en sa faveur qu’il doit construire et faire en sorte qu’il soit le plus large possible.
Comme ce qu’il avait fait en 2007 où il avait choisi le thème de l’union nationale pour les mêmes raisons (même si, à l’époque, il avait une machine, l’UDF, malgré tout plus consistante).
Union nationale et majorité centrale, même combat!
Reste à savoir s’il sera capable de faire prendre la mayonnaise. A six mois de la présidentielle, ce n’est pas encore le cas.
Pour les centristes, se posent donc la question de savoir si François Bayrou est leur candidat ou non. La réponse définitive sera apportée par ses propos et son positionnement lors de la campagne.
Il se peut qu’il ne le soit pas mais qu’il demeure, malgré tout, celui qui sera le plus proche du projet politique du Centre. Cela lui permettra, sans doute, d’être celui des centristes…

samedi 29 octobre 2011

Une Semaine en Centrisme. Le Centre ne se trouve pas partout au même endroit!


En matière politique, le Centre n’est absolument pas un lieu géométrique, à équidistance de la Droite et de la Gauche. Il est un lieu idéologique, qui met en œuvre le Centrisme grâce au principe de Juste Equilibre.
Le Centrisme n’a donc rien à voir avec un hypothétique «juste milieu» où ses critiques voudraient l’enfermer pour mieux nier ensuite sa réalité, même si, le consensus, la modération et la «médiété» chère à Aristote, font, depuis toujours, partie de son ADN.
Pour autant, le Centre et le Centrisme sont instrumentalisés dans de nombreux pays afin, la plupart du temps, de rassurer la population ou la communauté internationale sur les intentions d’un certain nombre d’organisations et de partis politiques qui se présentent comme centristes pour cacher leur radicalité.
C’est ce qui se passe actuellement dans la plupart des pays arabes et musulmans où, à côté de vrais partis centristes laïcs, on trouve un foisonnement de partis qui se disent «centristes» parce qu’ils se veulent à équidistance des partis islamistes et des partis laïcs...
C’est le cas au Liban où un important débat a lieu sur la réalité de ce «centrisme» depuis de nombreux mois. Mais c’est également le cas dans les pays qui ont été touchés récemment par le Printemps arabe, de l’Egypte à la Lybie en passant par la Syrie et la Tunisie.
Or, le fait de reconnaître, même dans une vision d’un «islam moderne» qui, selon ses défenseurs, «n’est pas incompatible avec la démocratie», qu’il doit y avoir une religion d’Etat avec l’application d’une législation religieuse (la sharia) n’est évidemment pas une vision centriste, ni de près, ni de loin.
C’est le cas aussi dans les pays africains où l’on assiste, ces dernières années, à une multiplication des partis centristes. Ici les vrais centristes sont mélangés avec ceux qui se veulent au-dessus des ethnies et des intérêts personnels.
Mais, même s’ils sont souvent modérés et cherchent le consensus, ces derniers ne sont pas toujours autant férus qu’il le faudrait de démocratie. Ainsi, de nombreux partis à la botte d’autocrates ont pu se prétendre «centristes», à équidistance des différentes factions communautaristes ou des ces mêmes factions et… des partis démocrates.
L’on peut analyser de deux manières ce Centre et ce Centrisme mouvant selon les latitudes.
La première, plutôt positive, est de dire qu’un positionnement modéré et consensuel, réclamant un système «plutôt» démocratique, est la preuve que la référence centriste est, à la fois, revendiquée par beaucoup de politiques et vue positivement par une partie importante de la population
La seconde, plutôt négative est que ces centrismes et centres «différents» sèment un peu la confusion et font, in fine, reculer le Centrisme comme pensée originale et unique.
Dès lors, au lieu de tourner le dos à cette caricature de n’être qu’un «juste milieu» attrape-tout et sans saveur rempli d’opportunisme, ce Centre n’en est que la triste réalité dénoncée par ses opposants…

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

vendredi 28 octobre 2011

L’Humeur du Centriste. Non, le Centrisme ce n’est pas seulement réduction des déficits et augmentation de la TVA!


Ils courent les plateaux de télévision, les studios de radio et se répandent en déclarations dans les journaux. Eux, ce sont les centristes pourfendeurs des déficits publics et les chevaliers de l’augmentation de la TVA.
Car, quand ils ne parlent pas de leurs divisions en se critiquant les uns les autres, voilà bien leurs deux grandes spécialités qui attirent les médias comme des mouches.
Et dans les rôles de chefs d’orchestre, l’on retrouve Charles-Amédée du Buisson de Courson à l’Assemblée nationale et Jean Arthuis au Sénat qui ne manquent pas une occasion de dérouler leurs mantras en pères fouettard de l’irresponsabilité des Français.
Mais ils ne sont pas les seuls. De François Bayrou à Hervé Morin, l’unité du Centre se fait au moins sur ces deux thèmes!
Quelle vision réductrice du Centrisme… D’autant qu’elle pourrait se retourner contre le Centre. Car, à force de n’enfourcher que deux chevaux, fussent-ils importants et méritant d’être portés devant le débat public (et ils le sont), les centristes vont apparaître «duomaniaques» et peu intéressant pour les électeurs qui aimeraient bien qu’on leur parle d’une vision un peu plus large de la politique, de leur présent difficile et de leur futur qu’il veulent pouvoir discerner et construire.
Allons, chers amis centristes, faites un petit effort. Essayaient de parler de liberté, de respect, de solidarité, de tolérance, d’Europe unie, de baisse du chômage, d’avenir meilleur pour nos enfants et de plein d’autres choses que le Centrisme porte en lui, même si les micros et les caméras se tendent alors moins vers vous. Car ce seront sans doute les oreilles des électeurs qui le feront alors.
Et ce sera tant mieux.
Pour les centristes. Pour le Centrisme. Pour le Centre. Et pour la France.

Le Centriste

mardi 25 octobre 2011

Vues du Centre – La Chronique de Jacques Rollet. Pourquoi «Le libéralisme et ses ennemis?

 
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.

Jacques Rollet est politologue, membre du conseil scientifique de l’Institut du Centre et auteur de plusieurs livres dont «Tocqueville» (Montchrestien 1998), «Religion et politique» (Grasset 2001), «La tentation relativiste» (DDB, 2004). Son prochain ouvrage, «Le libéralisme et ses ennemis» (DDB, 2011). Il tient ici une chronique régulière.

Pourquoi avoir  écrit ce livre «Le libéralisme et ses ennemis?» (ndlr: parution vers la fin novembre). Il faut une certaine audace, j’en conviens, pour publier une telle défense du libéralisme en ces temps où l’on ne parle en France que d’ultralibéralisme pour le dénoncer violemment.
La vérité est que la situation est beaucoup plus complexe. La crise actuelle qui n’en est qu’à ses débuts, révèle une crise de l’Etat-Providence à la française qui est plus radicale encore.
Il faut donc se demander pourquoi les Français sont des antilibéraux de façon viscérale et pourquoi dans le même temps ils accordent leur faveur au libéralisme culturel, c'est-à-dire à la liberté la plus totale en matière de mœurs (mariage homosexuel, homoparentalité, euthanasie, banalisation de l’avortement, etc.). Pourquoi par ailleurs l’auteur allemand Carl Schmitt jouit-il d’une telle faveur dans l’Extrême-Gauche intellectuelle? J’ai voulu élucider ces paradoxes qui composent le paysage intellectuel de notre pays en plein désarroi.
Il faut reconnaître selon moi qu’on n’a pas trouvé de meilleure réponse que la loi de l’offre et de  la demande, en d’autres termes que le marché, pour la régulation de la vie économique. A ceux qui en douteraient, la situation actuelle apporte sa réponse. Les agences de notation sanctionnent les pays qui ont laissé filer leurs déficits budgétaires annuels. La phrase du Traité constitutionnel européen, «une concurrence libre et non faussée», est incontestable (même si le traité n’a pas été adopté…). Rappelons que ce qu’on appelle les marchés financiers sont essentiellement spéculatifs et n’appliquent pas la formule précitée.
La vérité est également que l’antilibéralisme est ancien en France. Il vient de l’étatisme français que Tocqueville a si bien décrit dans «L’Ancien Régime et la Révolution». Le culte de l’Etat qui en résulte ou le fonde, est développé aujourd’hui par la Gauche et même l’Extrême-Gauche qui est en principe pour la disparition de ce même Etat…
Notons de plus qu’il y a une contradiction entre le refus du libéralisme économique et la promotion du libéralisme culturel. Pourquoi, en effet, s’opposer à l’individualisme d’un côté et le développer de l’autre en matière de mœurs. Comment peut-on en appeler à la solidarité sociale quand on encourage les personnes à être soumis à leurs seuls désirs? C’est tout le problème posé à la Gauche, aux Ecologistes, mais également à une partie de la Droite et… du Centre!
Au terme de mon enquête, il me semble possible de dégager les éléments suivants. La première leçon tirée de mon enquête est que Hayek est un théoricien important et les questions qu’il pose sur la justice sociale sont fondamentales. Il a inspiré les recherches des sociologues comme Boudon et autres sur ce qu’on appelle les effets pervers parmi lesquels se trouvent les effets d’aubaine. Toucher aux mécanismes du marché dans le domaine des biens économiques, de la production et de la consommation, c’est pour un gouvernement se préparer à des désillusions et à des pertes financières. La Grèce en constitue l’exemple paroxystique.
La deuxième leçon concerne Carl  Schmitt. Ce critique virulent du libéralisme, a des remarques fort justes sur les limites du parlementarisme mais méconnaît le fait que les libéraux ne sont pas naïfs et connaissent la réalité des conflits. En témoigne ce texte américain qu’on appelle «Le Fédéraliste».
La troisième leçon porte sur le nécessaire retour au premier plan de la notion de bien commun. Comme le disait Jacques Maritain, il s’agit du bien qui est commun à tous et à chacun. Il ne s’agit donc pas de l’intérêt général qui peut négliger les intérêts de certains. L’apport de cette notion qui constitue le cœur de la Doctrine sociale de l’Eglise catholique, repose sur le sens de la personne humaine. Cette dernière est plus que l’individu ou plutôt, elle est l’individu en relation constitutive avec l’autre. Il en résulte que l’Etat ne peut jamais faire fi des personnes. C’est le contenu le plus profond de la notion d’Etat de droit.
Les conséquences de ma recherche, aboutissant à cet ouvrage, ne sont pas négligeables pour le Centre: avoir le sens de la personne suppose qu’on respecte en politique la tradition démocrate-chrétienne. Cette dernière rappelle que la famille est l’institution centrale d’une société et ce d’autant plus que l’individu est premier dans la société contemporaine. Les problèmes que rencontre l’école en France sont là pour nous le rappeler. Les incivilités comme on les nomme pudiquement, sont bien dues au manque d’éducation. Ceux qui s’élèvent aujourd’hui contre le projet d’une évaluation des enfants de 5 ans en Maternelle sont les mêmes qui vantent les mérites de l’école pour les tout-petits parce qu’elle serait facteur de socialisation réussie. Si cela est vrai, pourquoi refuser une évaluation?
Le Centre fonde son apport et sa valeur sur la proclamation de la vérité en politique au-delà des proclamations faciles sur la laïcité à la française qui ont fait les beaux jours du Parti radical.
Parmi les questions relevant de la vérité, il y a celle du désir. C’est à chacun de conjuguer ses désirs avec une liberté responsable. Là se situe le salut de la personne et ce n’est pas l’Etat qui l’apporte.

Jacques Rollet

samedi 22 octobre 2011

Une Semaine en Centrisme. Mais pour qui François Bayrou appellera-t-il à voter au second tour de la présidentielle?


Si l’on estime, au jour d’aujourd’hui, que François Bayrou n’a que peu de chances d’accéder au second tour de la présidentielle (mais cela peut évidemment changer d’ici à avril 2012), on peut se demander pour qui il appellera à voter lors de ce duel. Pour François Hollande? Pour Nicolas Sarkozy? On exclut évidemment ici la présence de Marine Le Pen, car si ce cas de figure existe, il appellera à voter pour son adversaire, quel qu’il soit.
Cette question n’est pas anodine car, d’une part, François Bayrou a dit lui-même que cette fois-ci, à l’inverse de 2007 où il n’avait donné aucune consigne de vote à son électorat, il appellerait à voter pour un des deux candidats encore en lice.
De même, d’autre part, Hervé Morin n’arrête pas d’affirmer, pour mieux le rejeter hors du Centre, que son choix est déjà fait et que celui-ci est François Hollande (celui de Morin est déjà Sarkozy, mais là, c’est lui-même qui le dit!).
Nous avons déjà expliqué ici qu’au vu des sondages et de la situation politique (mais tous peut également changer dans les six mois à venir), François Bayrou concourt pour être l’adversaire au second tour de François Hollande tant il semble évident que le candidat du Parti socialiste semble être assuré, à l’heure actuelle, d’être un des deux élus du premier tour.
Dès lors, il doit se positionner face à Nicolas Sarkozy en essayant de capter son électorat positionné au centre-droit et dans des mouvances de droite modérée.
D’où une difficulté, s’il n’est pas présent au second tour, à appeler à voter pour François Hollande.
Cependant, ses critiques pendant cinq ans sans discontinuer (sauf ces derniers mois, ce qui peut être une indication) de Nicolas Sarkozy rendent également difficile l’appel au vote du président sortant.
Pourtant, comme il a dit qu’il en choisirait un, il faudra bien qu’il se décide…
Si le schéma d’une place à prendre pour affronter Hollande au second tour se confirme, François Bayrou aura du mal, pour demeurer crédible, d’appeler à voter pour le candidat socialiste.
Et il aura tout à gagner (des places intéressantes au gouvernement et un accord pour les législatives) en se rapprochant de Nicolas Sarkozy.
D’autant que François Hollande ne pourra pas forcément lui proposer autant que le président sortant puisqu’il devra compter sur les Verts et le Front de gauche, à qui il devra faire d’importantes concessions (sauf s’il les lamine mais même dans ce cas là, il aura besoin de leur voix malgré tout)
Dès lors, en cette mi-octobre 2011, Hervé Morin a sans doute tort d’affirmer que François Bayrou appellera certainement à voter pour François Hollande.
Et puis, in fine, tout dépendra du score du président du Mouvement démocrate. S’il dépasse les 15%, sa parole comptera. S’il est plus proche des 5%, celle-ci portera peu. Car entre faiseur de roi et rallié parmi tant d’autres, il y a un océan d’influence…

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

vendredi 21 octobre 2011

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Adieu Yue Yue


 «Petite Yue Yue est morte à 00h32» vendredi 21 octobre 2011, ont déclaré les médecins de l’hôpital où elle était soignée et qui n’avaient pas grand espoir de la sauver.
Ecrasée deux jours auparavant par une camionnette dont le conducteur a reconnu savoir ce qu’il faisait mais qu’il serait moins cher pour lui de payer pour sa mort que pour sa guérison, ignorée par douze passants alors qu’elle baignait dans son sang, écrasée à nouveau par un camion, la fillette de deux ans était dans un état critique.
Ce fait divers révoltant – qu’une caméra de sécurité a filmé de bout en bout et qui a été vu par des millions et des millions de personnes - s’est passé en Chine. Aurait-il pu se passer ailleurs? C’est possible. Des faits plus ou moins similaires ont déjà eu lieu dans des pays à travers le monde même si celui-ci est particulièrement honteux.
Le martyr inacceptable de Yue Yue est devenu un symbole mondial, fort et poignant, de l’autonomisation égocentrique irresponsable irrespectueuse assistée de l’individu.
Il est la preuve de la montée inexorable de ce comportement qui touche chacun de nous et qui pose des questions existentielles essentielles. Car, même si cette histoire terrible et édifiante aurait pu se passer à d’autres époques, elle est caractéristique d’un monde qui se gargarise d’être civilisé mais qui oublie d’agir souvent avec humanité.
Ce n’est pas l’individualisme qui est en cause, à l’inverse de ce qu’affirment certains, c’est une perversion de celui-ci qui se fait jour dans la plupart des sociétés au fur et à mesure que le bien être matériel et la libéralisation des comportements (pas forcément la démocratie) augmentent avec la richesse de la population.
C’est un donc un phénomène mondial, mondialisé même, mais pas une conséquence de la mondialisation.
Cette plus grande autonomie est, en soi, une situation positive. Chacun de nous est désormais capable de mieux maîtriser sa vie. Malheureusement, celle-ci est allée de pair avec des agissements égocentriques (moi avant tout), irrespectueux (le respect pour moi qui n’est pas obligé d’en avoir pour l’autre), irresponsables (je n’assume pas mes actes tout en demandant la liberté d’agir à ma guise), le tout dans un assistanat (je réclame des «droits à» toujours plus nombreux dans une protection totale).
Le drame de Foshan, cette ville du centre de la Chine, est un drame de l’humanité tout entière et non pas seulement de la société chinoise. Il vient nous dire avec force que le développement économique, social et sociétal n’est rien si nous ne nous comportons pas en personnes civilisées qui n’ont pas peur d’avoir de l’empathie pour les autres.
Notre vrai trésor est et sera toujours, non pas dans les coffres de nos banques mais dans nos cœurs. Et cette mondialisation de l’amour est sans doute la plus importante de toute à mettre en place. De toute urgence…
Le Centre et les centristes qui luttent depuis toujours pour un humanisme respectueux et responsable ne doivent jamais oublier le calvaire de ce petit bout de chou ni de celui qu’ont enduré et endurent chaque jour tant d’autres enfants du monde entier. Un monde qui laisse mourir une petite fille de deux ans sans lui apporter aucune aide n’est pas celui que veut construire le Centrisme.
Petite Yue Yue, si tu peux aider dans ta mort à cette prise de conscience, alors les deux courtes années que tu as passées sur cette planète n’auront peut-être pas été vaines.

L’Humeur du Centriste. Le «modèle socialiste» dont devraient s’inspirer… les centristes


Ils se détestent, ils s’envoient sans cesse des piques, ils se regardent en chiens de faïence et se font des vacheries et des coups bas mais, non, ce ne sont pas les centristes!
Car, dans le même temps, ces  «ils» s’embrassent, se font des accolades, font semblant d’êtres unis et sont capables de gouverner ensemble.
Ces «ils» sont, bien évidemment, les socialistes.
Voilà, en tout cas, le tableau qu’ils ont donné lors de leurs primaires.
Un «modèle» dont les centristes feraient bien des s’inspirer…
D’autant que cela marche. François Hollande est en tête des sondages pour la présidentielle, tout comme le Parti socialiste pour les législatives et les sénateurs socialistes dirigent dorénavant le Sénat, autrefois bastion… centriste.
Bon, évidemment, cela ne ressemble guère à la fraternité chantée par tous les hymnes de gauche, de l’Internationale aux Temps des cerises. De même, on est loin d’un «Prolétaires de tous pays unissez-vous».
Cela dit, les socialistes ont au moins une chose que les centristes n’ont pas: ils affirment qu’ils sont unis… Car, si l’on écoute Hervé Morin ou François Bayrou et leurs lieutenants respectifs, force est de constater que le terme union ne fait guère parti de leur vocabulaire.
Et pourtant, les centristes ont essayé de copier les socialistes. Les peaux de banane entre les dirigeants du Nouveau centre sont légions et la détestation entre Borloo, Morin et Bayrou n’a rien à envier à celle entre Aubry, Royal et Hollande et même à celle, «mythique» entre Mitterrand et Rocard.
Rien n’y a fait.
Alors, chers amis centristes,, s’il vous plait, faites un petit effort, détestez-vous encore un peu plus et vous trouverez certainement un terrain d’entente!

Le Centriste

jeudi 20 octobre 2011

Actualités du Centre – Malgré de mauvais sondages et des oppositions internes, Hervé Morin plus que jamais candidat


Dans le dernier sondage, il fait 1% des intentions de vote. Dans le même temps, beaucoup de membres de son parti tentent de le dissuader de se présenter. Et Nicolas Sarkozy le ménage. Pour autant, Hervé Morin ne veut pas en démordre, il sera candidat à l’élection présidentielle l’année prochaine. C’est en tout cas de que le président du Nouveau centre a réaffirmé dans une interview aux Echos. Extraits.
Comment comptez-vous peser?
Je m'inscris clairement dans la majorité et je souhaite que nos propositions du premier tour soient prises en compte dans un accord de gouvernement pour le second. Alors que François Bayrou passera, lui, un accord avec les socialistes. Nous, nous devons être le point d'équilibre entre les excès de l'UMP et l'archaïsme du PS. Et un contrepoids au FN.
Que répondez-vous à François Fillon, qui vous conjure de ne pas vous présenter?
Qu'est-ce qu'on propose alors aux déçus de Nicolas Sarkozy? L'abstention, le vote blanc, le vote Bayrou, alors que celui-ci appellera à voter Hollande au second tour? Les Français ont envie d'entendre des forces dans la majorité capables de corriger les excès ou les erreurs du gouvernement. Je veux être le candidat de la modernité. Je suis le seul candidat neuf.
Serez-vous soutenu par Jean-Louis Borloo?
Il incarne une sensibilité. Plus le mouvement sera fort, plus nous aurons une chance de nous faire entendre. J'espère que le Parti radical fera ce choix en mars.
Votre candidature n'est-elle pas compliquée? François Sauvadet ou Maurice Leroy s'y opposent...
Souvenez-vous de ce que disait Laurent Fabius de François Hollande; c'était encore moins aimable que ce que certains ont pu dire à mon égard, alors qu'ils sont, je le rappelle, membres du gouvernement. 95% des cadres du parti me soutiennent.
Avec un score très faible, irez-vous jusqu'au bout?
Rien pour moi ne s'est fait avec la facilité de ceux qui fréquentent la nomenklatura française depuis leur enfance. Je suis dans un long cheminement. Mais je serai candidat à la présidentielle. Je l'annoncerai entre la mi-novembre et la mi-décembre. Je ne vois pas aujourd'hui ce qui pourrait me faire renoncer. Et personne ne me fera taire.

mercredi 19 octobre 2011

Actualités du Centre – Sondage présidentielle –Bayrou (9%) et Morin (1%) ne bénéficient guère du retrait de Borloo / Le Centre à 10,5%


Selon un sondage CSA pour BFMTV, RMC et 20 minutes, François Bayrou (Mouvement démocrate) est crédité de 9% des intentions de vote, soit une progression de 2% par rapport à la précédente vague du même sondage. Autant dire qu’il ne récupère que peu d’électeurs potentiels de Jean-Louis Borloo.
Mais c’est surtout Hervé Morin (Nouveau centre), de nouveau testé dans les sondages, qui avec un score de 1% ne se pose aucunement, actuellement, en successeur de son ancien allié et néanmoins adversaire...
A noter que Corinne Lepage (Cap 21) est créditée de 0,5%.
Le score du Centre est donc en nette baisse à 10,5%.
Tous restent ainsi loin derrière François Hollande (35%), Nicolas Sarkozy (25%) et Marine Le Pen (16%).
(Sondage réalisé par téléphone le 17 octobre auprès d'un échantillon national représentatif de 1010 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

lundi 17 octobre 2011

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le Centre peut-il gouverner avec la Gauche?


François Hollande, le désormais candidat élu du Parti socialiste pour l’élection présidentielle de 2012, a déclaré vouloir opérer le rassemblement le plus large possible, allant du Centre à l’extrême-gauche afin de gagner et de gouverner.
Celui qui est présenté (et qui se présente entre les lignes) comme un homme modéré de gauche a-t-il une chance de parvenir à obtenir le soutien des centristes?
Ici, il y a plusieurs points à éclaircir.
D’abord, dans l’esprit de François Hollande, aujourd’hui, il faut convaincre les électeurs centristes de voter pour lui et non, pour l’instant, d’avoir le soutien des partis politiques centristes. Bien entendu, tous les ralliements seront les bienvenus mais ils ne sont pas encore souhaités. Il s’agit donc d’un appel du pied au peuple centriste à ce stade de la campagne.
Ensuite, le Centre et la Gauche peuvent-ils gouverner ensemble dans l’absolu? Rien ne va à l’encontre de cette alliance. En France, pendant très longtemps, le Centre et la Gauche ont noué des alliances électorales et de gouvernement. Dans de nombreux pays, à travers le monde, le Centre gouverne avec la Gauche. L’alliance électorale entre Droite et Centre qui est la norme en France date d’un peu moins de quarante ans et ne constitue pas une donnée intangible. Sans oublier que des ralliements de centristes ont eu lieu lorsque la Gauche a occupé le pouvoir, notamment lors du début du deuxième septennat de François Mitterrand, lors du passage de Michel Rocard à Matignon dans un gouvernement qui était largement au centre-gauche.
Mais le plus important est de savoir si une alliance entre le Centre et la Gauche est possible au vu des programmes, des projets et des positionnements de chacun.
Depuis que le Parti socialiste, à l’instigation de François Mitterrand, a décidé de privilégier l’alliance avec le Parti communiste, le Centre a été rejeté vers des alliances avec la Droite (même si des ralliements à droite avaient eu lieu du temps de George Pompidou avant la signature du Programme commun de la Gauche).
Cependant, le Centre partage avec la Gauche certaines valeurs même si chacun les interprète quelque peu différemment. Que ce soit dans la solidarité ou dans la tolérance, elle est souvent plus proche de la Gauche que de la Droite, même si le Centre refuse l’assistanat et est circonspect devant certains aspects de «libéralisme culturel», ce qui n’est pas le cas d’une partie du Parti socialiste.
Par ailleurs, le principe de réalité qui a désormais largement cours au Parti socialiste  -depuis la rigueur de 1983, lorsque François Mitterrand comprit, une bonne fois pour toute, que l’on ne gouverne pas avec des chimères et à l’encontre du réel-, a déplacé le positionnement de celui-ci vers la social-démocratie qui est désormais majoritaire dans ses rangs.
Un libéralisme social (Centre) a donc des points communs avec une social-démocratie (Gauche). Mais cela suffit-il à faire alliance?
En matière économique, la vision majoritairement keynesienne de la Gauche semble assez éloignée du libéralisme du Centre où les forces d’un marché régulé sont les moteurs essentiels de l’économie. Pour autant, le Centre croit dans le vrai libéralisme qui est régulé et contrôlé (ce qu’ont toujours désiré ses inventeurs) et non dans un capitalisme sauvage où tous les coups – souvent tordus comme le montre les dérapages des «marchés financiers» - sont permis par les plus puissants.
Pour autant, il se méfie de la présence de l’Etat dans l’économie au-delà de son rôle de régulateur (garantir la transparence et la concurrence) et de contrôle (empêcher les comportements délictueux).
Reste que dans le contexte actuel de crise plus ou moins larvée avec une menace de récession, l’intervention de la puissance publique est acceptée par le Centre comme une nécessité conjoncturelle et au nom du pragmatisme. On le voit bien avec François Bayrou, par exemple, qui prône le retour d’une politique industrielle.
Quant à la fiscalité, le Centre la veut incitative et égalitariste quand la Gauche la souhaite encore trop souvent pénalisatrice et redistributive. Faire payer ceux qui ont plus que les autres n’est pas anormal sauf si l’on pense que le fait de s’enrichir est moralement mal et que le montant de l’imposition est injustifiée et bride l’initiative individuelle qui est encore l’élément principale de la création de richesses.
En ce qui concerne la mondialisation, un accord n’est pas à exclure sur son humanisation et sur une certaine régulation de la globalisation économique mais non sur une chimérique et dangereuse démondialisation qui semble avoir le vent en poupe à l’intérieur du Parti socialiste.
En matière sociale, le Centre a une règle d’or. On ne peut redistribuer et répartir que ce que l’on a produit. La richesse ne poussant pas sur les arbres et encore moins dans les coffres de l’Etat – comme semble le croire encore trop souvent la Gauche -, c’est bien l’activité économique qui la crée et qui permet, ensuite de la répartir équitablement et de la redistribuer dans un effort de solidarité.
Néanmoins, le Centre partage avec la Gauche ce devoir de solidarité qui est de ne laisser personne sur le bord du chemin et de permettre à chacun de pouvoir vivre dignement et d’avoir la chance de pouvoir réussir son existence.
Pour autant, le Centre n’est pas pour l’assistanat. Bien évidemment, il ne souhaite pas, à l’opposé de la Droite – tout au moins dans le discours de cette dernière -, laisser les plus démunis se débrouiller tous seuls sans pour autant créer un ghetto où ceux qui ne veulent pas s’en sortir (et non pas ceux qui ne peuvent pas s’en sortir) trouverait, ad vitam aeternam, un espace protégé.
En matière sociétale, le «libéralisme culturel» (mariage homosexuel et adoption d’enfants par des couples homosexuels; vente libre du cannabis; utilisation des cellules souches d’embryon; procréation assistée d’enfants-médicaments; «genre» contre «sexe»; communautarisme culturel et ethnique; etc.) largement défendu par la Gauche, n’est partagé, qu’en partie, par le Centre, même si celui-ci prône un devoir de tolérance. Cela dit, à l’inverse, les centristes sont allergiques à ce «retour de l’autorité» défendu par la frange la plus à droite de l’UMP.
Face à l’évolution des mœurs et aux demandes de plus en plus nombreuses venant de la l’ensemble de la collectivité ou de groupes spécifiques pour ouvrir ou fermer la société sur telle ou telle question, la base de la réflexion centriste, c’est la liberté dans la responsabilité. Liberté qui ne nuit pas à celle des autres et responsabilité qui est, à la fois, de ce que l’on fait mais aussi de faire, dans le sens où l’on donne à l’individu des responsabilités.
Des passerelles existent donc mais elles ne peuvent se concrétiser en alliance de gouvernement qu’à partir d’un projet clair et d’un consensus sur des questions-clés, notamment en matière économique avec, en particulier, la question la plus importante du moment, sur la manière de relancer la machine France et de faire baisser de manière drastique le chômage.
La campagne pour la présidentielle ouvrira peut-être des fenêtres d’opportunité afin de lancer un vrai débat entre le Centre et la Gauche. Reste que l’on voit mal, au-delà de ralliements individuels, des centristes cohabiter dans un gouvernement avec des membres du Front de gauche ou du Parti communiste et la frange la plus intolérante des écologistes.
Mais l’on ne comprend pas, non plus, comment les centristes peuvent coexister dans un gouvernement de droite où se trouvent quelques éléments plus proches d’un nationalisme de droite extrême que du Centre.
Quant à l’équilibre d’une alliance entre la Gauche et le Centre – tout comme une alliance entre le Centre et la Droite -, tout dépendra du rapport de force institué par la présidentielle et les législatives de 2012. De ce point de vue, les partis centristes doivent faire en sorte de s’entendre afin d’éviter que leurs électeurs succombent aux sirènes de la Droite et de la Gauche. Mais, ça, c’est une autre histoire…

samedi 15 octobre 2011

Une Semaine en Centrisme. La question du troisième parti centriste aux Etats-Unis


Il existe plusieurs initiatives actuellement aux Etats-Unis en vue de la création d’un troisième «grand» parti situé au centre de l’échiquier politique (il existe plusieurs petits partis qui se réclament du centre, The Modern Whig Party ou The Centrist Party) et d’un «troisième homme» centriste pour aller défier lors de la présidentielle de 2012, les candidats des partis républicain et démocrate.
La question d’une troisième offre politique consistante est récurrente dans la vie politique américaine (on se rappelle notamment la candidature de Theodore Roosevelt en 1912 à la tête d’un parti progressiste) mais a pris de l’ampleur depuis les années 1980.
C’est la radicalisation du Parti républicain, devenu un vrai parti de droite (et parfois d’extrême-droite), laminant son centre, qui a déclenché la réflexion tout comme l’idée que le corps électoral américain se droitisait.
De son côté, le Parti démocrate a répondu de deux façons. Avec une frange qui se radicalisait à gauche mais aussi avec les tentatives de troisième voie dont celle, la plus connue, de Bill Clinton, «Third Way» qui influença le Parti travailliste en Grande Bretagne et permit à Tony Blair de diriger le pays pendant une décennie.
Pour autant, un «troisième candidat» (il faut rappeler que de nombreux candidats se présentent à chaque présidentielle, mais que ces «petits» candidats n’obtiennent que peu de voix même si, en 2000, la présence de l’activiste de gauche et ancien défenseur emblématique des consommateurs, Ralph Nader, a sans doute coûté son élection à Al Gore face à George W Bush), n’a jamais été élu, ni même n’est arrivé en deuxième position.
De même, il ne s’est pas toujours situé au centre. Ainsi, Ross Perot, le troisième larron des élections de 1992 (sa présence fut un des éléments qui permit l’élection de Bill Clinton face à George H.W. Bush) et 1996, et dont les scores furent plus qu’honorables, était situé à droite du Parti républicain et de son candidat de centre-droit (Bush père en 1992 et Bob Dole en 1996).
Par ailleurs, il faut se demander si une telle candidature se justifie actuellement alors que le président des Etats-Unis en place est un centriste, considéré comme tel par la majorité des politologues sérieux.
Comme le remarquent plusieurs observateurs, comme Michael Tomasky du Daily Beast et de Newsweek, un troisième homme ne ferait que prendre des voix au candidat centriste «officiel» (en l’occurrence Barack Obama) et favoriserait l’élection d’un Républicain qui risque d’être très à droite. Ce serait donc totalement contreproductif et aboutirait à polariser encore plus la vie politique américaine au lieu d’y apporter du consensus.
Sauf si, évidemment, il avait une grande chance de l’emporter.
Mais rien ne vient étayer cette éventualité, au contraire.
Cela n’empêche pourtant pas les initiatives de se poursuivre. Elles sont plus ou moins structurées, plus ou moins sérieuses.
Il y a de simples appels à une candidature centriste comme ceux de Thomas Friedman ou de David Brooks, deux éditorialistes vedettes du New York Times - le premier du centre-gauche, le deuxième du centre-droit - ou encore de Matt Miller, du Washington Post.
Il y a la création d’organisations comme «No Labels» qui veulent organiser un vote de la population pour désigner leur héraut. On trouve aussi des médias, comme le site Politico.com qui proposent plusieurs candidats aux internautes en leur demandant de voter pour leur préféré.
Pour autant, la grande question que devraient se poser tous les responsables de ces initiatives est: qu’est-ce qu’un troisième candidat centrisme ferait de mieux ou de différent que ce qu’a fait et ce que fait Barack Obama et, ceci, indépendamment des résultats mais dans le cadre économique et politique actuel?
La réponse est, sans doute, pas grand-chose. Car, dès qu’il parviendrait au pouvoir, il serait, comme Barack Obama l’a été (et alors qu’il bénéficiait d’un très large crédit dans l’opinion), l’objet d’attaques virulentes de la Droite et de la Gauche. Il serait également l’objet d’un blocage de la droite du Parti républicain sans avoir, lui, le soutien de l’aile gauche du Parti démocrate. Et ses idées, si elles sont centristes, ressembleraient beaucoup à celles de Barack Obama.
Du coup, il est sans doute légitime de se demander si des mesures et une pratique politique centristes sont capables de sortir les Etats-Unis des graves problèmes auxquels le pays a à faire face (il ne semble pas que celles de droite et de gauche soient beaucoup plus capables de faire mieux et seraient sans doute pires) mais pas de dénier à Barack Obama d’occuper fermement le centre de l’échiquier politique.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

vendredi 14 octobre 2011

Actualités du Centre – Le Centre a-t-il encore besoin des centristes?


Alexandre Vatimbella, directeur du CREC, centre qui édite ce site, a participé le 13 octobre à l’émission de France Culture, Du grain à moudre, dont le thème était, «le Centre a-t-il encore besoin des centristes?».
Les deux autres participants étaient l’historien Jean-Pierre Rioux et le politiste Julien Fretel.

jeudi 13 octobre 2011

Actualités du Centre – Des «centristes» de l’UMP créent un pôle humaniste… d’où sont absents certains chefs centristes du parti!


Les centristes, les vrais et les faux, continuent à jouer le jeu ridicule de la création de structures sans fin et sans fond quand ils ne sont pas à se déclarer, les uns après les autres, candidats à l’élection présidentielle.
Or donc, après la création de  l’Arés il y a peu - dont on se demande quel sera le futur avant même que cette Alliance républicain écologique et sociale ait eu un présent -, voici donc «Les Humanistes» de l’UMP, sensés regrouper des modérés et les centristes du parti de droite.
On y trouve ainsi 109 députés, sénateurs et députés européens qui ont signé un appel en ce sens. Si l’on n’y regarde de plus près, on y trouve des membres depuis toujours du parti de droite que l’on ne soupçonnait pas d’être des centristes au fond d’eux-mêmes et quelques amis des leaders de l’UMP et du président de la république manifestement en mission pour encadrer ce groupe qui se veut résolument derrière Nicolas Sarkozy.
Surtout, il y a ceux qui n’y sont pas comme Pierre Méhaignerie ou Marc-Philippe Daubresse. En tout cas, pour l’instant.
Rappelons que ce pôle de modérés a été créé par les nouveaux ministres, Jean Leonetti et Marc Laffineur, qui doivent leur nouvelle légitimité au président de la république.
Ce n’est guère surprenant puisque l’on sait que ce pôle est avant tout destiné à montrer aux électeurs de la droite modérée, inquiets, que Nicolas Sarkozy et l’UMP ne se sont pas «droitisés» ou pas autant que cela. De même, il devait être une arme pour contrecarrer l’émancipation de Jean-Louis Borloo du parti présidentiel mais cela n’a même pas été nécessaire, ce dernier se contrecarrant lui-même!
A noter que le Parti radical du même Borloo a eu des propos acerbes sur cette initiative dont un des siens, Jean Leonetti, en est à l’origine. La tragi-comédie au centre continue donc…

L’Humeur du Centriste. Règlement de compte pathétique à KO Central!


Hervé Morin veut être candidat à la présidentielle. Il l’a dit, il l’a redit. Il le dit et il redit. Et il y tient mordicus. D’autant que, pendant un temps, il s’était fait voler la vedette par Jean-Louis Borloo, ce faux centriste venu braconner sur ses terres, avant que ce dernier ne batte en retraite piteusement.
La voie semblait de nouveau dégagée, il se voyait voguer vers son ambition - même s’il était crédité, au maximum, quand il apparaissait dans les sondages, de 2% à 3% des intentions de vote. Mais tout cela aurait été si simple.
Voilà que ses «amis» s’en vont par plateaux de télévision et studios de télévision pour affirmer qu’il vaut nettement mieux pas de candidat Nouveau centre plutôt que d’un candidat comme Morin…
Il semble bien que le président du Nouveau centre ait autant d’ennemis à l’intérieur de son parti qu’il en a à l’extérieur.
Listons les principaux qui ne veulent pas de sa candidature.
Jean-Christophe Lagarde, président exécutif du Nouveau centre; François Sauvadet, ministre et ancien président du groupe Nouveau centre à l’Assemblée nationale; Valérie Létard, ancienne secrétaire d’Etat et candidate à la président du Sénat pour l’ensemble des centristes; Maurice Leroy, ministre. Que du lourd.
Voilà des gens qui ne voteront sans doute pas pour lui s’il est candidat, tellement les inimitiés sont grandes entre eux et Hervé Morin.
Et dire qu’il n’avait déjà pas beaucoup d’intentions de vote.
Oui, cela ressemble bien à un règlement de compte à KO central.
Au fait, petite rectification. En réalité, Morin a nettement plus d’ennemis à l’intérieur de son parti qu’à l’extérieur.
Oui, un règlement de compte vraiment pathétique.
Cela dit, rassurons les militants et les sympathisants du Nouveau centre, en politique, les «happy ends» existent. On se rabiboche, on s’embrasse, on dit que l’on s’est toujours aimé et on s’en va gaiement vers la prochaine échéance électorale. Regardez, les socialistes, ils vont faire ça très bien après leurs primaires.
De quoi inspirer le Nouveau centre. Pour le bien du Centre, évidemment.

Le Centriste

mercredi 12 octobre 2011

Actualités du Centre – Pologne - Les centristes remportent les élections législatives


Donald Tusk, le premier ministre centriste a gagné les élections législatives ce qui permet à sa coalition gouvernementale de se succéder à elle-même, ce qui est… une première depuis la chute du régime communiste! Son parti Plate-forme civique (PO) a obtenu 39 % des voix.
Ceci représente 206 sièges alors que son allié le Parti paysan polonais (PSL) est crédité de 28 élus.
Il a devancé le parti conservateur d'opposition Droit et Justice (PIS) de Jaroslaw Kaczynski qui a obtenu 30,61 % des voix.

Actualités du Centre – Hervé Morin: «la place du Centre est dans une majorité de droite»


Dans une interview au Parisien, Hervé Morin estime que voter pour François Bayrou, c’est voter pour les socialistes car le leader du Mouvement démocrate ne pourra s’allier qu’avec ces derniers lors de la prochaine présidentielle pour pouvoir récupérer des députés aux législatives qui suivront. Le président du Nouveau centre estime par ailleurs que la place du Centre se trouve à droite. Extraits.
Et la prochaine marche, c’est la présidentielle?
Pendant trois ans au gouvernement, j’ai vu la nécessité d’instaurer une République plus équilibrée, avec une majorité qui soit réellement polyphonique. C’est la seule manière d’éviter les excès de la monarchie républicaine. Une majorité pluraliste doit prendre en compte les observations et les réticences qui s’expriment en dehors du parti dominant. Cela n’a malheureusement pas été le cas.
Vous n’aimez pas le pouvoir tel que l’exerce Nicolas Sarkozy?
La République était tout aussi monarchique sous Mitterrand et Chirac. Simplement, cela se voyait sans doute moins car le Premier ministre était moins effacé. C’est notamment pour cela qu’il est impératif qu’un candidat centriste porte en 2012 une offre politique alternative.
Mais il y a François Bayrou?
Voter Bayrou, c’est voter socialiste au second tour! Son opposition radicale, son mépris envers Nicolas Sarkozy, même s’il tente, depuis quelques mois, de les gommer pour des raisons tactiques, le conduiront inévitablement vers François Hollande. C’est celui qui se rapproche le plus d’une démarche sociale-démocrate. Le MoDem aura tout intérêt à jouer cette carte pour reconstruire un groupe parlementaire, ce qu’il ne pourra pas faire avec l’UMP.
Vous soutiendrez donc Nicolas Sarkozy au second tour?
J’aime la clarté: pour moi, la place du centre est dans une majorité de droite. Mais il n’y aura pas de soutien automatique. Il est indispensable de construire entre les deux tours un accord de gouvernement qui reprenne les idées que nous défendrons pendant cette campagne. Nicolas Sarkozy m’a écarté du gouvernement car je disais déjà haut et fort que je voulais un candidat centriste en 2012. Ma chance, c’est que je n’ai plus le fantasme du portefeuille ministériel. Ma priorité est de permettre à la diversité de la société française de s’exprimer en soutenant nos propositions. A nous ensuite d’être les garants de nos idées pour qu’elles soient reprises dans un contrat de législature.
Quelles seront donc les conditions de votre soutien ?
D’abord une République morale. Nous demanderons un référendum pour rendre la République vraiment irréprochable. Cela implique la fin du cumul des mandats et des fonctions, la fin des conflits d’intérêts entre politique et secteur privé… Le prochain président devra reconstruire la confiance. On ne peut pas dire que les affaires de tam-tams africains remplis de billets, les rétro-commissions et les nominations contestables renforcent le lien entre les Français et leurs responsables politiques.
(…)
Comment allez-vous ancrer votre candidature dans le paysage alors que les sondages vous donnent rarement plus de 3%?
En continuant à expliquer aux Français mes propositions pour une France dynamique et optimiste. Dans quelques semaines, nous présenterons le projet global du Nouveau Centre. Viendra ensuite le moment d’annoncer ma candidature, sur laquelle le NC se prononcera à l’occasion d’un congrès, à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. Mais je crois qu’être candidat est avant tout une démarche personnelle, une rencontre avec les Français. Le soutien du parti vient seulement dans un second temps.

mardi 11 octobre 2011

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Eléments d’une écologie centriste


L’humanisme centriste est de mettre la personne au centre de tout (l’individu inséré dans la société et possédant des droits et des devoirs), comme cause et conséquence de toutes politiques. Une société d’humains, créées par des humains, gouvernées par des humains pour des humains trahirait sa mission et perdrait sa légitimité si elle se retournait contre ces mêmes humains.
C’est dans ce cadre d’une logique indestructible, et uniquement dans celui-ci, que la société doit envisager la relation entre les humains et leur environnement, entre l’individu et la nature. La démarche qui serait de relativiser l’être humain pour le mettre au même niveau que les autres créatures serait illégitime de la part d’une organisation dont le but premier est de protéger ses membres et de leur offrir le bien être.
De même pour celle qui affirmerait que la nature est au-dessus de l’humain alors que la longue et difficile lutte de ce dernier, toujours en cours comme le montre les catastrophes naturelles, a été, depuis son origine, de ne plus être dépendant de celle-ci, de ses dangers et de ses caprices afin de la mettre à son service, en tout cas de s’en protéger efficacement.
L’intérêt bien compris de l’humanité, c’est de se développer dans les meilleures conditions et d’assurer l’avenir pour les descendants de ceux qui peuplent la planète terre actuellement.
Savoir si la société doit faire en sorte que les mers ne soient pas polluées, que les ours polaires subsistent, que les déserts ne progressent pas et que l’alimentation ne soit pas toxique doit se rapporter, en priorité, à sa mission et aux valeurs qui sous-tendent celle-ci.
Nous comprenons bien que des océans propres sont un bénéfice pour l’humanité. Tout comme des aliments sains. Dans une vision utilitariste, il n’y a rien à redire.
En revanche, il n’est pas évident de savoir ce que nous avons à gagner à protéger l’ours polaire, le tigre, le requin ou le crocodile, d’autant que ceux-ci sont des prédateurs redoutables pour les êtres humains qui les côtoient.
Il suffit de demander aux paysans indiens qui vivent à proximité des tigres ce qu’ils en pensent…
De plus, il ne peut être question de ce drôle de concept de «biodiversité» pour prétendre que ces animaux doivent être protégés contre leur extinction alors que depuis le début des temps des millions d’espèces animales et végétales ont disparu de manière «naturelle» et qu’il n’a jamais été démontré qu’une diversité infinie avait un quelconque avantage pour l’humanité ou, même, pour la planète.
En revanche, si nous quittons le terrain utilitariste pour celui des valeurs, la protection des espèces en voie de disparition peut prendre sens. Mais elle ne peut entrer en collision et en contradiction avec la protection que la société doit avant tout aux êtres humains. Prétendre le contraire, c’est faire un drôle de retournement des valeurs où celles-ci pourraient justifier la mise en danger d’êtres humains au motif qu’il faut encourager la biodiversité en sauvant des espèces capables de tuer des humains.
L’humanité ne doit pas se tromper de combat. Vouloir retourner sous la coupe de la nature est une hérésie qui ne peut être professée que par des obscurantistes ou des gens qui n’aiment pas le genre humain.
Pour autant, cela ne doit pas empêcher, chacun de nous d’être respectueux de la nature et, même, de l’aimer.
Surtout, et c’est l’essentiel, nous devons faire en sorte de protéger collectivement tout ce qui, dans notre environnement, concourt à permettre notre existence. Nous devons faire en sorte d’améliorer ce qui peut l’être et de restaurer ce qui doit l’être pour nous-mêmes, nos enfants et les enfants de nos enfants qui eux, aussi, devraient agir dans le même sens.
Mais ne nous trompons pas de combat. La société se doit avant tout de s’occuper des êtres humains. Si elle défendait, comme le demande certains écologistes irresponsables et intégristes, la nature contre les humains, ce serait une faute et elle devrait être combattue pour cela par tous les humanistes. Sans concession.