lundi 30 juin 2014

L’Humeur du Centriste. Oui, monsieur Guaino, vous avez raison, le Centre ce n’est pas la Droite

Depuis qu’il n’est plus à l’Elysée pour conseiller Nicolas Sarkozy, Henri Guaino s’est fait une spécialité dans l’invective de tous ceux et tout ce qu’il n’aime pas.
Et ça en fait du monde et des choses…
Il en a même fait son fonds de commerce qui lui permet de squatter plateaux de télévision et studios de radio pour critiquer de manière très agressive et jusqu’à la caricature tous ceux qui ne pensent pas comme lui.
Car, à part lui, grand génie parmi les niais nabots, personne n’en sort indemne.
Ces derniers temps, il s’est fait une spécialité de cracher son venin sur tout ce qui ne serait pas assez à droite et nationaliste.
C’est son droit évidemment.
Donc, entre autres, du Centre et des centristes dont il n’a pas de mots assez durs pour fustiger leur mollesse et leur modération.
Sa dernière descente avec quelques amis à lui, a été d’affirmer qu’il ne voulait pas d’une «droite centriste» ce qui serait, selon lui, une «démission idéologique».
Et là, oui, monsieur Guaino, nous sommes d’accord, la Droite – surtout la votre – n’est pas le Centre, tout autant que le Centre n’est pas la Droite (ainsi que la Gauche).
Alors qu’aujourd’hui, dans les médias et dans les sondages, les centristes sont constamment associés aux droitistes, il est bon de rappeler que les valeurs et les principes du Centre ne sont pas ceux de la Droite.
Cela ne signifie pas que le Centre ne peut s’allier avec la Droite sur un programme commun de gouvernement mais que le projet politique centriste n’est pas le projet politique droitiste.
Et, dans le cas des idées d’Henri Guaino, la distance est très grande avec celles du Centre.
Les centristes n’ont en effet rien à faire avec cette droite conservatrice et nationaliste qui voit des ennemis partout, arcboutée sur une vision surannée et passéiste de la France qui n’existe plus et n’a sans doute d’ailleurs jamais existée et qui refuse toute réforme qui porterait le pays vers l’avenir, préférant l’affrontement idéologique stérile au consensus pragmatique fécond, seul capable de bâtir une société humaniste moderne, équilibrée et dynamique.
Les centristes, au contraire de l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, veulent, en patriotes lucides, adapter la France aux défis du monde actuel pour qu’elle soit forte et reprenne sa place dans l’Europe (et qu’elle soit un moteur d’une fédération européenne) dans le monde et dans la mondialisation et non qu’elle se recroqueville sur elle-même.
Oui, monsieur Guaino, le Centre n’a rien à voir avec votre droite dure et il en est plutôt fier…

Centristement votre.

Le Centriste



dimanche 29 juin 2014

Actualités du Centre. Présidence de l’UDI: Lagarde se veut le candidat de l’indépendance centriste

On s’y attendait, Jean-Christophe Lagarde, le député-maire de Drancy mais aussi le président de Force européenne démocrate et secrétaire général de l'UDI est candidat à la présidence de cette dernière.
Et comme prévu, il s’est attaché à se présenter comme le seul à porter l’indépendance du Centre accusant les autres prétendants à la présidence (Morin, Fromantin, Jégo) de vouloir inféoder l’UDI à l’UMP en la positionnant à droite de l’échiquier politique.
Il a ainsi déclaré au Journal du Dimanche: «J'ai écouté les candidats déjà déclarés. Nous portons deux visions différentes de ce que doit être un parti centriste. Je refuse cette vision traditionnelle du Centre qui n’est qu’un parti d’appoint, de partage des responsabilités derrière l’UMP. Je souhaite que l'UDI que nous avons construite avec Jean-Louis Borloo ait pour ambition de conquérir le pouvoir, pas de porter les valises des autres».
Il a ajouté, pour dramatiser le débat que cela est «un devoir dans une période que je crois prérévolutionnaire» où l’UDI «doit construire une nouvelle histoire, proposer une nouvelle France».
Il a également précisé sa vision du Centre: «Je ne veux pas un Centre qui pleure sur ses insuffisances. Je veux un Centre qui gagne, qui conquiert. (…) Pour moi le Centre n’est pas le milieu, la moyenne, la synthèse mais un autre chemin, une alternative pour notre pays. Au centre, on ne peut pas être mou. (…) Je ne veux pas que le Centre se réduise à la culture du strapontin!»

Enfin, il a assuré que la campagne pour la présidence de l’UDI ne serait pas tendue, lui qui entretient des relations conflictuelles avec Hervé Morin, en particulier: «Quant à mes concurrents, j'ai un principe simple: pas de commentaires, pas de petites phrases».

samedi 28 juin 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Une fin d’année cruciale pour les espoirs du Centre

En cette année 2014, il semblait que les rendez-vous les plus importants pour les partis centristes seraient les élections municipales et européennes avec le baptême du feu pour l’UDI en tant que formation structurée et pour l’Alternative en tant qu’«organisation coopérative» sensée rapprocher le Mouvement démocrate et l’UDI en vue d’une fusion future de l’espace central.
Si les résultats n’ont certes pas été mauvais, notamment lors des élections municipales, ils n’ont pas été à la hauteur des espérances face à un pouvoir socialiste en déliquescence.
Plus négatif pour la sphère centriste, les élections européennes ont été décevantes et l’Alternative a, non seulement été incapable de conduire le débat (qui a malheureusement été phagocyté par l’extrême-droite et la volonté de l’électorat de «punir» les partis traditionnels) mais elle est également apparue comme un simple cartel électoral dans lequel le MoDem a réussi à tirer son épingle du jeu au détriment de l’UDI et non des partis de droite ou de gauche.
Néanmoins ce qui caractérisera sans doute l’année centriste 2014 sera les élections qui vont se dérouler à l’UDI et à l’UMP à l’automne prochain afin de désigner les nouveaux présidents des deux partis respectifs.
Car celles-ci vont montrer où se trouve stratégiquement les centristes et quel est leur force politique.
L’élection à la tête de l’UDI va permettre de savoir si un centriste «pur jus» va prendre la tête de la confédération créée par Jean-Louis Borloo et dirigée jusqu’à présent par des hommes de la droite libérale modérée (que ce soit Borloo lui-même puis Yves Jégo, son remplaçant «intérimaire»).
Théoriquement, si l’on analyse les forces en présence, la bataille devrait se jouer entre Hervé Morin, le président du Nouveau centre (principale formation de la confédération), et Jean-Christophe Lagarde (premier allié centriste de Borloo), le président de Force européenne démocrate (Fed), deux centristes de longue date.
Les autres prétendants, Jean-Christophe Fromantin, Yves Jégo (et son «associée», Chantal Jouanno) et, sans doute selon les rumeurs, Jean Arthuis, voire quelques autres candidats, devraient faire de la figuration malgré leurs qualités sauf à s’allier contre les deux favoris, ce qui n’est pas à exclure.
Si les centristes parviennent à mettre la main sur la présidence de l’UDI, on ne devrait pas voir tout de suite un changement d’orientation politique ou de fonctionnement mais il est certain que la représentation du parti collerait mieux à son Adn qui est constitué majoritairement de matière centriste.
Bien entendu, la victoire de Lagarde ou de Morin peut poser un énorme problème au parti du fait même qu’ils sont en conflit ouvert depuis la création du Nouveau centre en 2007 et la promesse non-tenue, selon Jean-Christophe Lagarde, par Hervé Morin de s’effacer au bout de deux ans de la présidence du parti à son profit.
Cet épisode que n’a jamais digéré Lagarde et qui est une des raisons principales de son départ du Nouveau centre et de la création de son parti, la Fed, puis de l’UDI avec Jean-Louis Borloo, empêchera sans doute la possibilité d’un deal entre les deux hommes qui n’ont aucune confiance l’un dans l’autre.
C’est sans doute à l’aune de cette menace d’implosion de l’UDI (Lagarde et Morin peuvent-ils accepter la victoire de l’autre?) que se trouve la chance des «seconds couteaux» de créer une surprise.
Pour autant, si un de ces derniers réussissaient à être élu, se poserait la question de son réel pouvoir et de sa légitimité alors qu’il ne représenterait qu’un courant très minoritaire de l’UDI, face aux «puissants» que sont Morin et Lagarde qui n’auraient aucune intention et intérêt de jouer collectif.
Du coup, se fera peut-être jour, également, une candidature venue directement du Parti radical (autre composante importante de l’UDI), celle de Laurent Hénart ou de Rama Yade, pour tenter de barrer la route aux deux hommes.
On le voit, l’élection du président de l’UDI pourrait être l’événement majeur du Centre cette année avec beaucoup de points d’interrogations et autant de points d’exclamations…
Car une des conséquences de ce scrutin pourrait être l’implosion de l’UDI ce qui remettrait en selle, du même coup et de manière spectaculaire, François Bayrou avec sans doute la distribution d’une nouvelle donne (avec des rapprochements du type Bayrou-Arthuis dans un paysage centriste très éclaté et sinistré).
L’élection à la tête de l’UMP sera aussi un moment fort pour les centristes et pas seulement pour ceux qui se trouvent encore à l’intérieur de la «maison commune» Droite-Centre.
Deux grands courants (au-delà même des batailles de personnalités qui sont innombrables!) se sont faits jour pour refonder l’UMP.
Schématiquement, il y a celui porté par Juppé ou Raffarin qui est de reconstruire une alliance entre la Droite et le Centre dans un parti unifié passant des accords privilégiés avec les centristes qui demeureraient en-dehors de l’UMP.
Et il y a celui porté par les Wauquiez, Guaino, Peltier et autres qui est de droitisé l’UMP et de chasser sur les terres du Front national pour (re)construire un parti de droite homogène et hégémonique, imposant les termes du débat politique aux centristes.
L’élection permettra, quoi qu’il en soit, de jauger la véritable force du courant centriste à l’intérieur de l’UMP.
Le récent sondage de l’institut BVA montre, en tout cas, qu’une petite majorité des sympathisants de l’UMP (54%) préfèrent la deuxième option et souhaitent un parti plus à droite qu’aujourd’hui contre 41% qui voudraient un parti plus centriste.
Reste que ces deux chiffres montrent avant tout une formation divisée sur son identité ce qui pourrait profiter, in fine, à l’UDI… si celle-ci parvient à sortir de l’élection de son président, non seulement intacte, mais dynamisée et ainsi capable de débaucher tout ce que l’UMP compte de modérés, surtout si c’est la droite dure qui s’empare du parti.
Si ce dernier scénario – qui n’est pas le plus probable – devait se réaliser, alors le basculement espéré par Jean-Louis Borloo où l’UDI deviendrait, devant l’UMP, le parti dominant dans l’opposition pourrait se mettre en place plus vite que prévu.

On le voit, 2014 pourrait être vraiment une année primordiale pour le Centre dans un jeu de quitte ou double dont personne ne maîtrise actuellement l’ensemble des paramètres, loin de là.

mardi 24 juin 2014

L’Humeur du Centriste. Le drôle de sondage sur le Centre

Bon, d’accord, un sondage n’est qu’une photographie à un instant donné et il faut toujours le prendre – avec des pincettes – pour ce qu’il est, une simple indication sur le paysage politique du moment tout en n’étant pas dupe des questions souvent biaisés qu’il pose.
Toujours est-il que le dernier sondage de BVA (*) pour L‘Express, France inter, la presse régionale et Orange sur les cotes de popularité des personnalités politiques et qui a été augmenté avec des questions sur le Centre est bien bizarre.
Ainsi, si François Bayrou voit sa cote de popularité baisser nettement en un mois (-7 points à 37% de sondés qui souhaitent qu’il ait davantage d’influence sur la vie politique française), il serait néanmoins élu président de la république s’il se présentait contre Marine Le Pen, François Hollande et Nicolas Sarkozy (mais toutefois pas Alain Juppé) et alors même qu’il perd, dans le même temps, cinq points (à 35%) à la question de savoir quelle est la personnalité que ces mêmes sondés aimeraient voir représenter le Centre à la présidentielle de 2017.
Comprenne qui pourra.
Il faut rappeler que ce genre d’oppositions n’est pas une première dans les sondages sauf que ce cas de figure suppose qu’un candidat centriste, en l’occurrence François Bayrou, passe le premier tour.
Or, actuellement, cette probabilité est infime, n’importe quel candidat centriste en 2017 arriverait plutôt en quatrième voire cinquième position.
Du coup, on est absolument pas dans un scénario crédible.
Evidemment, on peut trouver une cohérence dans le fait que François Bayrou demeure, après le retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo, la seule personnalité centriste à avoir une reconnaissance nationale.
Pour autant, ce genre de sondages propose ce que l’on appelle des «listes fermées» de personnalités, tant pour ce qui est des politiques dont on souhaite qu’ils aient plus d’influence que pour ceux qu’on aimerait voir représenter l’espace centriste à la présidentielle.
Et quand on consulte cette dernière dressée par BVA, on y trouve Hervé Morin et Yves Jégo mais aussi Rama Yade (qui a toujours prétendue n’être pas centriste) ainsi que Chantal Jouanno! Mais point de Jean-Christophe Lagarde qui est pourtant donné favori pour la présidence de l’UDI, ni même de Laurent Hénart ou de Jean-Christophe Fromantin qui sont au moins aussi légitimes qu’une Chantal Jouanno à représenter les centristes…
En outre, BVA le reconnait volontiers, on ne trouve qu’un représentant du Mouvement démocrate face à quatre prétendants de l’UDI. Qu’en serait-il s’il n’y avait qu’un candidat MoDem face à un candidat UDI pour obtenir l’investiture centriste?
Oups! Les sondeurs ont oublié de poser cette question… Trop cher? Pas assez intéressant? N’allant pas dans le sens qu’ils voulaient?
Par ailleurs, cette liste montre que si François Bayrou est en tête, il est le seul à perdre des points alors que tous les autres noms en gagnent.
Dès lors, on se dit que peut-être n’importe quel candidat centriste l’emporterait au second tour de la présidentielle face à Le Pen, Hollande et Sarkozy (trois personnes particulièrement clivantes) en réunissant tous ceux qui sont contre ces personnalités et non pour le centriste de service.
Allez savoir, les sondeurs n’ont pas posé cette autre question… Trop cher? Pas assez intéressant? N’allant pas dans le sens qu’ils voulaient?
Et puis, autre surprise, François Bayrou qui affirme appartenir à l’opposition de Droite et du Centre (enfin, c’est ce qu’on dit) est listé ici dans les personnalités de gauche! Voilà qui va faire très plaisir à ses nombreux adversaires au sein de l’UDI qui continuent à le voir comme un cheval de Troie.
Toujours dans le bizarre, il est bien sûr adoubé par les sympathisants du MoDem (à 83%) mais pas du tout par ceux de l’UDI (qui le place en troisième position derrière Morin et Yade avec, en plus, une perte de 8 points), ce qui fait que mécaniquement pour obtenir un bon score dans sa cote de popularité ainsi que pour représenter le Centre à la présidentielle, il est toujours plus aimé par les sympathisants de gauche que de droite et même du Centre alors qu’il se trouve allié avec la Droite (enfin, c’est ce qu’on dit).
Enfin, quant à l’image de partis centristes, il est à noter que le seul qui ait un pourcentage de bonnes opinions supérieur à celui des mauvaises est l’UDI (50% contre 46%).
C’est aussi celui qui est le moins connu des Français.
La bataille de chiffonnier qui se prépare pour l’élection du nouveau président de l’UDI remettra certainement tout cela dans le droit chemin!

Centristement vôtre.

Le Centriste


(*) sondage réalisé les 19 et 20 juin 2014 auprès d’un échantillon représentatif de 952 personnes interrogés par internet / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points

lundi 23 juin 2014

Actualités du Centre. Les candidatures à la présidence de l’UDI se multiplient

Jean-Christophe Fromatin, le député-maire de Neuilly-sur-Seine, avait été le premier à se déclarer candidat à la présidence de l’UDI. Désormais, il faut rajouter le tandem Yves Jégo-Chantal Jouanno ainsi que le président du Nouveau centre, Hervé Morin.
Si la candidature de ce dernier n’est guère une surprise, en revanche le tandem des deux J (Jégo, Jouanno) apparaît comme une incongruité tant un parti politique a besoin aujourd’hui d’être incarné par une personnalité.
De plus, Yves Jégo avait, au départ, accepté d’être président «par intérim» de l’UDI lors de la démission de Jean-Louis Borloo en affirmant qu’il n’était pas intéressé par le poste dans la durée.
Dans les heures ou les jours qui viennent, Jean-Christophe Lagarde, le président de Force européenne démocrate et député-maire de Drancy, devrait se déclarer.
On attend de voir également ce qui se passera du côté du Parti radical où Laurent Hénart vient d’être élu ce dimanche à la présidence en remplacement de Jean-Louis Borloo et en devançant avec 61% des voix Rama Yade qui parle déjà de fraudes.

Quelques autres candidats de second rang pourraient être tentés par l’aventure comme François Sauvadet ou Jean Arthuis.

samedi 21 juin 2014

Une Semaine en Centrisme. Avant ceux de l’opposition, il faut des états généraux du Centre

Yves Jégo, président par intérim de l’UDI et désormais candidat à la succession de Jean-Louis Borloo, propose que l’opposition fasse ses états généraux après les élections des présidents de l’UDI et de l’UMP à l’automne prochain.
Mais avant tout, avant cette confrontation nécessaire et même et surtout avant l’élection d’un nouveau président de l’UDI, il est indispensable de tenir des états généraux du Centre.
Car sur quoi sont d’accord les leaders du Centre et leurs différentes chapelles?
Le vote sur le pacte de responsabilité présenté par Manuel Valls où certains centristes votèrent pour, d’autres contre pendant que la majorité s’abstenaient démontre, au-delà d’une soi-disant indépendance, des divergences parfois profondes sur les idées et sur le positionnement face au paysage politique actuel.
Où en est par ailleurs la «clarification» entre l’UDI et le MoDem demandée instamment par Jean-Christophe Lagarde avant les élections européennes?
Comment concilier l’opposition «constructive» d’un Jégo avec l’opposition radicale d’un François Sauvadet ou l’opposition sans concession d’un Jean-Christophe Fromantin?
Au-delà de tout «Hollande bashing» dans lequel il excelle désormais, où se trouve politiquement François Bayrou et sera-t-il toujours dans la configuration de l’alliance «naturelle» avec l’UMP si Nicolas Sarkozy en redevient le chef?
Quel est le projet de l’Alternative à part éviter le bouillon lors d’élections?
De même, les différentes personnalités peuvent-elles réellement travailler ensemble?
Là aussi il y a du boulot avec les querelles entre Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde, les bouderies de François Sauvadet et son opposition agressive face au retour de François Bayrou avec qui Jean-Christophe Fromantin a plusieurs fois déclaré qu’il ne voulait pas travailler pendant qu’Yves Jégo ne manque pas une occasion de tresser des couronnes au président du Mouvement démocrate, les inimitiés entre Laurent Hénart et Rama Yade et entre celle-ci et pratiquement tous les leaders centristes.
Sans oublier les relations difficiles avec les centristes encore à l’UMP qui seraient pourtant bien inspirés de revenir dans une maison commune refondée au lieu de remettre constamment leur sort entre les mains de la Droite.
Encore faut-il que cette maison existe et soit solide.
Oui, il y a ces interrogations et de nombreuses autres encore et tout aussi essentielles que doivent résoudre les centristes avant d’espérer pouvoir obtenir la confiance des Français pour gouverner.
Car, demeurer dans le flou le plus longtemps possible nous renvoie à cet espace centriste opportuniste qui déteste tant se dévoiler pour être un lieu attrape-tout ce qui lui a évité sans doute plusieurs fois de disparaître mais qui l’a surtout empêché d’être crédible aux yeux d’une majorité d’électeurs.
Dès lors, ces états généraux du Centre ne sont vraiment pas une futilité, bien au contraire.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC


mardi 17 juin 2014

Actualités du Centre. L’UDI, indépendante et multiple, joue son avenir en octobre

Comme on pouvait s’y attendre la motion présentée afin d’unifier et de centraliser l’UDI, un vœu (pieux?) de Jean-Louis Borloo repris par la petite formation de l’Alliance centriste, membre de la formation de centre-droit, qui a tout à y gagner, a pas été écartée lors du Conseil national du parti, samedi 14 juin.
Seule une déclaration pour le moins paradoxale, souhaitant «une gouvernance unique et intégrée (qui) doit reconnaître nos différents courants de pensée et pouvoir attirer tous ceux qui partagent nos valeurs centristes» a été adoptée.
L’UDI demeure donc multiple et ses leaders sont tous montés au créneau à l’occasion de cette réunion pour rappeler l’indépendance du parti vis-à-vis de l’UMP.
Pour eux, pas question d’un nouveau parti unissant la Droite et le Centre et qui engloberait ce qui reste actuellement de la galaxie centriste.
Mais, de même, si une fusion à terme avec le Mouvement démocrate est officiellement souhaitée, elle est officieusement redoutée car personne ne veut faire, pour l’instant, entrer le loup Bayrou dans la bergerie UDI!
Quant au prochain président de l’UDI, après avoir fait de l’ancien, Jean-Louis Borloo, le «président fondateur», il sera élu officiellement le 15 novembre prochain lors d’un congrès du parti et après un vote des militants au cours du mois d’octobre.
Les candidatures doivent être déposées avant le 31 juillet. Seul Jean-Christophe Fromantin, le député-maire de Neuilly-sur-Seine, s’est actuellement déclaré.
A noter que l’UDI a tenu à préciser que seuls les «vrais» adhérents pourraient voter et que des huissiers seraient chargés de vérifier le fichier électoral.
En outre, un code de bonne conduite a été adopté. Il stipule, entre autres, que les candidats soient «respectueux entre eux».

Au vu des inimitiés entre les leaders de l’UDI, il se peut que cela soit également un vœu pieux…

samedi 14 juin 2014

Une Semaine en Centrisme. UDI: qui pour remplacer Jean-Louis Borloo?

A part Jean-Christophe Fromantin, le député-maire de Neuilly-sur-Seine, aucun autre membre de l’UDI ne s’est encore déclaré officiellement candidat pour le poste de président de la confédération laissé vacant depuis le départ de Jean-Louis Borloo.
Mais, en regard du rapport des forces à l’intérieur du parti de centre-droit et sauf surprise de dernière minute (comme le retour de Borloo ou l’adhésion d’un poids lourd venu de l’UMP), on peut dresser une liste probable des principaux candidats qui devraient s’affronter avant la fin de l’année afin de devenir, sinon le leader du Centre, au moins une des deux têtes du cerbère de la maison centriste avec François Bayrou qui, lui, est toujours là alors qu’un des buts de l’UDI étaient justement de s’en débarrasser...
On trouve dans les premiers couteaux, outre monsieur Fromantin, Jean-Christophe Lagarde, Hervé Morin, Yves Jégo et, dans les seconds couteaux, François Sauvadet, Jean Arthuis, Rama Yade, Laurent Hénart ou François Zochetto.
Et il n’est pas exclut, comme on l’a évoqué ci-dessus, qu’en dernier recours, Jean-Louis Borloo, renaissant de ses cendres, tel le Phoenix soit également candidat à sa propre succession, lui dont la santé s’améliore rapidement et qui suit ce qui se passe à l’UDI avec beaucoup d’intérêt et… d’interventionnisme.
Voyons les atouts et les faiblesses des candidats que l’on vient de citer.
- Jean-Christophe Formantin: Puisqu’il est le premier à s’être déclaré, commençons par lui.
Ses atouts – Le député-maire de Neuilly-sur-Seine est un fonceur à qui tout réussit depuis qu’il s’est lancé en politique.
Président d’un parti qu’il a fondé et formation membre de la confédération, Territoires en mouvement, il a, à son palmarès d’avoir réussi à prendre la suite de Nicolas Sarkozy dans son fief de Neuilly alors même qu’il n’était pas le successeur désigné et adoubé, loin de là, faisant prendre littéralement un bouillon à l’UMP dans la ville cossue de la banlieue parisienne.
Ce fait d’armes lui a donné une réelle stature.
Mais il est aussi un homme de projets et de propositions, ce qui n’est pas si courant ces derniers temps dans les rangs centristes…
Son dynamisme est également à mettre à son crédit.
Ses handicaps – Le maire de Neuilly-sur-Seine est en revanche un marginal à l’intérieur de l’UDI. Il représente l’aile droite de la formation, n’ayant pas la fibre vraiment centriste mais plutôt celle d’un représentant d’une droite libérale modérée située au centre de l’échiquier politique.
De même, il n’a pas beaucoup de troupes et est très individualiste, ce qui lui a permis de s’imposer à Neuilly sur le mode commando mais ce qui est plutôt une faiblesse pour prendre une organisation de militants.
Depuis qu’il s’est déclaré, il a reçu quelques soutiens mais pas des grands leaders du parti.
Enfin, paradoxe de son fort libéralisme en matière économique, il est assez conservateur sur les mœurs (il est ainsi en pointe depuis le début dans le combat contre le mariage pour tous ayant même été un des orateurs vedettes lors de la grande manifestation qui se termina au Champs de mars), ce qui pourrait rebuter une partie de l’UDI.
- Jean-Christophe Lagarde: C’est aux yeux de beaucoup, le favori.
Ses atouts – Le député-maire de Drancy, en Seine-Saint-Denis, dans l’ex-banlieue rouge communiste, a montré qu’il savait prendre d’’assaut un territoire pour en faire un fief solide et incontesté, un peu à la manière de Fromantin, mais avant lui.
Son positionnement, qui est certainement un de ceux qui est le plus au centre de l’UDI, le désigne naturellement pour prendre en main une confédération qui est majoritairement constitué de partis centristes et dont le fait que Jean-Louis Borloo en a été le président est plutôt un anachronisme idéologique.
Rappelons qu’il est co-secrétaire général de l’UDI (avec Laurent Hénart du Parti radical), ce qui fait de lui, théoriquement, le numéro deux du parti.
Il est apprécié par beaucoup et il fut même un temps où l’Alliance centriste de Jean Arthuis espérait en faire son président (lui a préféré créer la FED, Force européenne démocrate).
Ses handicaps – Eternel espoir du Centre, Jean-Christophe Lagarde ne parvient pas à dépasser, pour l’instant, ce stade alors qu’il a maintenant 46 ans.
Il a espéré être ministre de Nicolas Sarkozy mais celui-ci lui a préféré des hommes comme Morin, Sauvadet et Leroy, ce qui l’a beaucoup affecté.
Ses sorties médiatiques sont souvent ternes et sans souffle et on s’interroge souvent sur son positionnement politique, parfois plus à droite que l’UMP dans certaines de ses diatribes sécuritaires et de ses attaques politiques, parfois très proche du social-libéralisme d’un Manuel Valls, notamment en matière de mœurs (il a voté la loi sur le mariage pour tous).
Enfin, il est déteste Hervé Morin autant que celui-ci le déteste, ce qui devrait l’empêcher, dans un premier temps, d’avoir le soutien du Nouveau centre alors qu’il devra absolument l’obtenir pour être élu.
- Hervé Morin: le député de l’Eure est aussi le président de la principale composante de l’UDI, le Nouveau centre, qu’il a créé en 2007 en quittant l’UDF et François Bayrou, avant que celui-ci ne crée dans la foulée le Mouvement démocrate, et avec deux principaux comparses, Jean-Christophe Lagarde et François Sauvadet.
Ses atouts – L’atout principal d’Hervé Morin est d’être le président de la principale composante de l’UDI, le Nouveau centre (il est également président du Conseil national de l’UDI, le «parlement» du parti mais ce qui est une fonction essentiellement honorifique).
Malgré le départ fracassant d’une partie de ses troupes derrière Jean-Christophe Lagarde, François Sauvadet et Maurice Leroy, il a réussi à éviter l’implosion finale.
Bien sûr, afin de garder ses partisans, il a dû, la mort dans l’âme, rejoindre l’UDI alors qu’il a des relations conflictuelles avec tous ses autres leaders, au premier chef avec Jean-Louis Borloo et Jean-Christophe Lagarde mais aussi avec François Sauvadet et Maurice Leroy ainsi qu’avec les dirigeants du Parti radical.
Ses handicaps – Hervé Morin ne représente rien sur l’échiquier politique, lui qui était crédité de moins de 1% des intentions de vote dans les sondages lors de la dernière présidentielle et, surtout, qui n’a même pas été capable de pouvoir se présenter, n’ayant pas pu récolter les 500 parrainages d’élus nécessaires ce qu’un candidat fantaisiste comme Jacques Cheminade a réussi à faire!
Autant dire qu’au-delà des nombreuses hostilités à l’intérieur de l’UDI, son élection à la tête de la confédération n’aurait aucun intérêt en termes politiques pour cette dernière.
Et l’on ne peut concevoir, aujourd’hui, un ralliement des Lagarde, Sauvadet, Leroy, Fromantin, Yade et Hénart derrière son nom.
D’autant qu’il joue la carte du rapprochement avec François Bayrou, ayant été un des plus fervents défenseurs de la création de l’Alternative.
Ce rabibochage avec celui qui fut son chef pendant des années à l’UDF et qui lui préféra toujours Marielle de Sarnez comme lieutenant, n’est que de façade, les deux hommes n’ayant pas grand respect l’un pour l’autre.
Mais il permet à Hervé Morin de s’appuyer sur Bayrou contre ses ennemis de l’intérieur…
De même, il est fort possible que ses troupes, une nouvelle fois, l’obligent à accepter de s’effacer derrière un autre leader.
Prendra-t-il le risque d’une nouvelle humiliation?
Reste qu’il joue encore une fois sa crédibilité politique même s’il ne devrait pas disparaître de la scène publique en cas d’échec.
- Yves Jégo: Président par intérim et par hasard, il rêve de demeurer à la tête de l’UDI, coûte que coûte, ayant même proposé à Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin, un triumvirat avec présidence tournante, ce que les deux sollicités ont décliné poliment…
Ses atouts – On est encore étonné de trouver Yves Jégo à l’UDI.
L’homme avait fait allégeance à Nicolas Sarkozy et, il fut une époque, défendait bec et ongle toutes les idées de son mentor jusqu’à la caricature.
Mais il fut très mal récompensé puisque, selon ses termes, «viré comme un malpropre» du gouvernement Fillon.
Lui qui se qualifiait de «sarkozyste avant tout», entra donc en résistance et rejoignit Borloo puis l’UDI.
C’est un libéral avec peu de fibres centristes mais il s’est totalement mis dans la peau du président après le retrait de Jean-Louis Borloo et force est de reconnaître qu’il ne s’en est pas trop mal sorti.
En pointe à l’UDI dans la recherche d’un consensus avec le gouvernement de Manuel Valls (même s’il a multiplié les déclarations contradictoires), il est également un de ceux qui mènent une guerre sans merci au Front national au nom des valeurs libérales, ce qui est à porter à son crédit.
Ses handicaps – Il n’a aucune troupe et aucun leader de l’UDI ne songe un instant à lui en apporter par son soutien.
Même s’il pourrait être élu pour éviter l’implosion de la formation de centre-droit en étant le candidat le moins clivant, son élection serait certainement un très mauvais signal, car il ne possède pas la surface politique nécessaire pour lui donner la dynamique indispensable dont elle a besoin dans les deux années qui viennent.
En outre, son parcours politiques méandreux est un moins certain.
- Rama Yade: Finissons avec la chouchou des journalistes qui n’est pas une favorite loin de là mais qui a une certaine aura auprès du grand public.
Elle se lancera peut-être dans la course si elle n’est pas élue président du Parti radical ou, justement, si elle est élue à ce poste!
Car, ce qu’elle veut désormais, c’est exister politiquement à tout prix.
Ses atouts – D’une grande faiblesse dans le débat des idées jusqu’à présent, son atout majeur est d’être une icône médiatique et, de ce fait, d’avoir une surface en la matière importante, voire démesurée face à son réel poids politique.
Et aujourd’hui, il faut bien le dire, il n’y a pas de personnalités médiatiques à l’UDI à part elle et Jean-Louis Borloo.
C’est donc sa chance.
Ses handicaps: L’ancienne ministre et égérie de Nicolas Sarkozy n’est absolument pas une centriste, ni même de centre-droit ou de droite modérée.
Si elle se retrouve à l’UDI, c’est parce qu’elle y a suivi Jean-Louis Borloo et pour tenter d’avoir des mandats électifs, ce qu’elle n’ pu obtenir à l’UMP.
Elle ne dispose, par ailleurs, d’aucun soutien des leaders de l’UDI, notamment des centristes qu’elle ne porte pas dans son cœur.
Et puis, son combat face à Laurent Hénart pour la présidence du Parti radical pourrait laisser quelques séquelles et ne pas lui permettre d’avoir un parti uni derrière elle pour la compétition de l’UDI.
Ce panorama est évidemment sommaire et laisse quelques prétendants de côté.
Pour autant, si l’on devait désigner un favori, nous l’avons dit, ce serait Jean-Christophe Lagarde.
Il est, en effet, le plus «compatible» avec les différents courants de l’UDI.
Néanmoins, il est loin de s’imposer naturellement et d’être le choix évident.
D’autant qu’il est le plus centriste et que l’histoire nous apprend que les centristes ont souvent cherché un chef en dehors de chez eux…
Face à lui, dans le trio final, on devrait retrouver Hervé Morin et Jean-Christophe Fromantin qui pourrait être la surprise de ce scrutin.
Enfin, il existe un risque non-négligeable pour la cohésion déjà fragile de l’UDI si les candidats qui arrivent dans les trois ou quatre premières places se retrouvent avec des scores très proches, aucun n’obtenant la légitimité nécessaire pour diriger le parti mais n’ayant l’obligation de s’effacer face aux autres.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

mercredi 11 juin 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La situation paradoxale du Centre aux Etats-Unis

Alors que se profilent, en novembre prochain, les élections de «mi-mandat» qui renouvelleront entièrement la Chambre des représentants et un tiers des sénateurs mais que, également, nous ne sommes plus qu’à deux ans de la prochaine élection présidentielle, c’est-à-dire, en terme de temps politique qui s’est accéléré dans tous les démocraties (et encore plus aux Etats-Unis), demain, quelle est la situation du Centre et des centrismes américains?
Elle est pour le moins paradoxale.
Le président actuel, Barack Obama, est un centriste assumé et la favorite (non encore déclarée) pour la présidentielle de 2016 est Hillary Clinton, tout autant une centriste assumée, elle qui fait actuellement l’actualité avec la sortie de ses mémoires («Hard Choices») sur son passage au département d’Etat lors du premier mandat d’Obama.
Tous deux sont, par ailleurs, des membres du Parti démocrate.
Mais, dans le même temps la Chambre des représentants est dominée depuis 2010 par la droite du Parti républicain (même si les démocrates ont obtenu plus de voix aux dernières élections mais que le «charcutage» des circonscriptions avantage les républicains) et cette dernière, selon toute vraisemblance, devrait encore y être aux commandes après les prochaines élections.
Quant au Sénat, il risque de passer sous domination de cette même droite républicaine.
Dans cet étonnant paradoxe, les idées centristes ont été durement attaquées ces deux dernières années.
Par la gauche (les «liberals» du Parti démocrate) qui ne voient là que des thèses de droite un peu plus modérées.
Par la droite (la droite dure et, surtout, la droite radicale ainsi que l’extrême-droite, le fameux Tea Party, toutes réunies sous la bannière républicaine) qui ne voient là que des thèses «socialistes», voire «communistes».
Le tout dans un pays qui connait, comme tous les démocraties occidentales, une montée de l’individualisme et de son aspect négatif et néfaste, l’autonomisation individuelle égocentrique, irresponsable et irrespectueuse de l’individu que j’ai eu l’occasion de détailler dans «Le Centrisme du XXI° siècle» (*) et qui est un des dangers principaux que doit affronter la démocratie républicaine dans les décennies à venir.
Ce qui fait qu’il est très difficile de trouver des consensus réels dans la population, chacun défendant avant tout son intérêt et ne se satisfaisant pas de compromis comme ce fut plus souvent le cas entre 1945 et 1980, jusqu’à l’élection de Ronald Reagan (même si l’époque dorée souvent évoquée par certains n’a jamais existé et que les affrontements républicains-démocrates ont pu être durs à certains moments au cours de cette période).
Prenons l’exemple des soins de santé. Une majorité des Américains demeurent opposés à la réforme mise en place par Barack Obama parce qu’elle craint pour ses avantages et de devoir payer plus cher, mais surtout parce que c’est une réforme décidée par Washington, la ville que l’on déteste et que l’on veut abattre (tout politicien qui veut se faire élire doit affirmer à un moment ou à un autre qu’il va aller faire le ménage dans la capitale).
Mais, dès que le gouvernement fédéral veut réformer un système d’aide, comme ce fut le cas pour Medicaid, l’assurance pour les personnes âgées, alors il y a un front du refus pour que l’Etat ne touche pas à ce programme alors même que c’est lui qui l’a créé et qui le gère, ce que ne savent pas une grande partie des Américains!
Mais le paradoxe ne s’arrête pas là.
Car, de sondages en sondages, les Américains ont plutôt tendance à se situer au centre de l’échiquier politique alors que le nombre d’élus centristes continuent de baisser inexorablement.
Il n’y en a quasiment plus au Parti républicain et de moins en moins au Parti démocrate.
Cette situation est une des conséquences de ce charcutage (appelé «gerrymandering» aux Etats-Unis) que j’évoquais plus haut et qui a consisté, ces dernières années, surtout dans les Etats dominés par la républicains, à fabriquer des circonscriptions sûres pour chaque parti.
Ainsi, dans de nombreux endroits, ce n’est plus le scrutin officiel qui désigne l’élu mais les primaires à l’intérieur d’un des deux partis puisque son représentant est ensuite sûr d’être élu…
Evidemment cela favorise dans chaque camp les minorités agissantes qui se mobilisent pour ces primaires, c’est-à-dire des personnes plus à droite et plus à gauche que la moyenne de la population américaine.
Du coup, seule l’élection présidentielle reflète les véritables forces en présence.
Encore que, les dispositions prises par de nombreux Etats (dominés par les républicains) pour limiter dans les faits le vote des minorités et des plus pauvres afin de pénaliser le Parti démocrate vont peut-être désormais fausser la démocratie comme ce fut le cas au pire moment de la ségrégation dans le Sud.
Car une majorité de la population américaine est aujourd’hui modérée et centriste et elle souhaite que l’égalité des citoyens soient mieux respectée ainsi que ses «opportunities» (que l’on peut traduire par chances et opportunités) de réussite alors que les riches deviennent de plus en plus riche, que les pauvres sont plus nombreux et que les revenus de la classe moyenne stagnent quand ils ne régressent pas.
Néanmoins, dans la plus pure tradition américaine, l’Etat fédéral demeure une sorte de machine obscure dont on continue à se méfier et qui permet à tous les démagogues et les opportunistes de faire entendre leurs voix.
Ainsi en est-il quand le gouvernement veut offrir une assurance santé à tous les Américains ou quand il vaut limiter le port d’armes.
En outre, le métissage de plus en plus grand de la population américaine avantage de loin de la Parti démocrate qui est nettement plus ouvert qu’un Parti républicain dont les électeurs sont majoritairement des hommes blancs de plus de 40 ans qui ont peur de l’avenir avec, selon eux, la décadence de la culture anglo-saxonne, ce qui les amène à un grand conservatisme et à des comportements souvent xénophobes.
Tout ceci fait que ce paradoxe devrait perdurer et impacter durement le pays qui se retrouve paralysé pour de grandes décisions qui engagent son avenir (réforme de la politique d’immigration, transition énergétique, lutte contre le réchauffement climatique, pérennisation de l’assurance santé, continuation de la réforme du système financier, vaste plan de construction et de réparation d’infrastructures, entre autres).
Les prochaines élections législatives devraient ainsi être à l’avantage des républicains (d’autant plus que Barack Obama, attaqué sans cesse par ceux-ci mais aussi les médias et une partie des démocrates, est actuellement très fragilisé) alors que les prochaines élections présidentielles devraient voir un démocrate l’emporter, sans doute Hillary Clinton (même si elle n’est pas encore candidate et qu’elle doit s’attendre à des attaques d’une dureté exceptionnelle si elle se présente).
Il y a, bien entendu, des tentatives pour sortir de cette impasse avec des républicains et des démocrates modérés qui discutent ensemble pour trouver des compromis et établir des consensus, voire pour s’allier dans des structures informelles ou pour créer une troisième force centrale qui n’a jamais pu, jusqu’à présent, peser sur les élections malgré plusieurs essais infructueux.
Les électeurs des deux bords, aussi, semblent plus enclins à vouloir voir le pays aller de l’avant plutôt que de demander à leurs élus respectifs d’être intransigeants avec l’autre camp.
C’est en tout cas ce que disent les sondages.
Toujours est-il que la dureté des affrontements politiques lors du mandat de Barack Obama vient, c’est vrai, d’un conservatisme en total résistance du Parti républicain (sans oublier le racisme d’une partie de son électorat) mais, surtout, d’une peur panique de perdre pour longtemps le pouvoir face à des démocrates qui sont plus en phase avec la démographie du pays.
C’est pourquoi, quand Obama a proposé, dès sa prise de fonction en 2009, suite à ses promesses de campagne, de travailler avec les républicains, afin de tenter de trouver de larges consensus entre les deux bords et de mettre en place un régime «post-partisan», certes quelque peu utopique, les républicains ont répondu par le blocage du système politique, une opposition intransigeante et des attaques constantes sur la personne même du président.
Rappelons, tout de même, que le blocage institutionnel fait partie même du régime politique américain, voulu par les Père fondateurs qui, par peur qu’une faction puisse diriger le pays pour ses intérêts propres et pour protéger les droits de la minorité, a mis en place un système qui oblige aux compromis et aux consensus et, si ce n’est pas le cas, aboutit à une paralysie quasi-totale.
Cette méfiance qu’ils avaient d’une majorité qui pourrait opprimer la minorité est à mettre à leur crédit.
Reste que cela permet aujourd’hui à des activistes radicaux très minoritaires, comme ceux du Tea Party par exemple (grâce à la fortune de quelques milliardaires réactionnaires qui les soutiennent), de bloquer la plus vieille démocratie du monde.
Elle a surtout permis l’existence de ce paradoxe qui fait que les Etats-Unis sont en train de devenir ingouvernables.
Car c’est bien à un gouvernement centriste qu’ils pensaient quand ils ont mis en place les fameux «checks and balances» (que l’on peut traduire sommairement par des mesures permettant l’équilibre des trois pouvoirs – exécutif, législatif, judiciaire –, chacun pouvant bloquer l’autre) mais ils n’ont pas forcément compris que ce système pourrait être utilisé un jour par ceux qui jouent contre leur pays.
In fine, la tâche des centristes, qu’ils soient républicains, indépendants (comme Michael Bloomberg) ou démocrates (comme Hillary Clinton), de remettre la politique américaine sur des bons rails, s’annonce des plus ardues même s’ils représentent la volonté de la majorité du pays. Ou, peut-être, à cause de cela…

(*) «Le Centrisme du XXI° siècle – La politique de l’Humanisme Respectueux et du Juste Equilibre» (CREC Editions)


lundi 9 juin 2014

L’Humeur du Centriste. Petit rappel salutaire à tous ceux qui prétendent que le FN a changé

Sauf erreur, le leader historique et charismatique du Front national est Jean-Marie Le Pen.
Et quand celui-ci fait des blagues racistes et antisémites, que celles-ci se retrouvent dans une vidéo sur le site officiel du Front national (avant d’être enlevée en catimini), il engage donc le parti ou alors il faut le virer ou le mettre dans une maison de repos s’il devenu gâteux.
Mais Marine, qui a parlé de «faute politique», n’a rien fait après ces propos et ne fera rien à son cher papa dont elle partage les points de vue mais pas forcément la stratégie pour conquérir le pouvoir.
D’autant que Jean-Marie Le Pen occupe encore de nombreuses fonctions à l’intérieur du FN dont celle de président d’honneur «à vie».
En réalité, ce duo fonctionne fort bien. Papa s’adresse au cœur même de l’électorat lepéniste, raciste et d’extrême-droite, pendant que la fifille, elle, s’adresse aux nouveaux électeurs du parti, les fameux «déçus» de l’UMP et du PS et surtout du PC.
Coup double donc.
Donc à tous ceux, politologues arrogants et autres commentateurs hautains qui se sont pressés dans les médias ces derniers semaines pour nous affirmer doctement que le FN n’est plus un parti d’extrême-droite, qu’il a fait sa mue, qu’il a intégré le jeu politique démocratique comme en son temps le Parti communiste, que ses propositions et ses positions ne sont pas dangereuses, voici l’ami Jean-Marie pour vos renvoyer à vos chères études.
Les centristes ne doivent pas tomber dans le panneau d’un FN notabilisé et fréquentable que nous vendent ces «expert».
De ce point de vue, la réaction d’Yves Jégo, président de l’UDI, parlant de l’«odieux» et de l’ «inacceptable» en référence aux propos de Jean-Marie Le Pen, est à saluer car elle est juste et forte.
Car le Front national n’est pas un parti comme un autre et son idéologie est une injure à la démocratie républicaine, tout comme l’était l’idéologie du Parti communiste au temps de Maurice Thorez, soutien indéfectible du criminel Joseph Staline.
La démocratie s’honore a permettre le débat en son sein et en laissant parler ceux qui la combattent.
Mais ce n’est pas une raison pour se faire les complices des partis extrémistes qui veulent l’abattre en voulant absolument leur trouver une soi-disant volonté de s’intégrer dans le jeu normal des institutions.
Au moment où l’on fête le soixante-dixième anniversaire du débarquement en Normandie, rappelons-nous tous ceux qui prétendaient que le III° Reich était fréquentable…
Oui, merci monsieur Le Pen, qui a fait commerce de chants nazis, pour ce petit rappel qui fera du bien à certains…

Centristement vôtre.

Le Centriste


vendredi 6 juin 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Et si Sarkozy et Borloo revenaient…

Lorsque Jean-Louis Borloo décide de créer l’UDI en 2012, il le fait, en partie, par dépit de ne pas avoir été nommé premier ministre par Nicolas Sarkozy, mais en expliquant également qu’il sera toujours aux côtés de l’UMP en tant qu’allié «naturel» et qu’il ne prendra jamais le risque de permettre au Front national de devenir le premier parti de France.
Quand il parle de cette dernière perspective, pour lui, il s’agit, en particulier, de barrer la route à un candidat du Front national au deuxième tour de la présidentielle.
D’ailleurs, ce sera une des raisons qu’il donnera pour expliquer pourquoi il ne se présenta pas en 2012.
Mais il ne pense certainement pas que la formation dirigée par Marine Le Pen parviendra à ses fins lors d’élections européennes pourtant si favorables disait-on aux formations centristes et difficiles pour les extrêmes...
Aujourd’hui, face à ce nouveau défi de l’extrême-droite et au menaces qui pèsent sur l’existence de l’UDI, certains de ses amis affirment qu’il va revenir en politique alors que son état de santé s’améliore.
Et l’on dit qu’il s’entretient souvent au téléphone avec Nicolas Sarkozy qui lui va certainement revenir dans l’arène politique.
Rappelons ce que dernier disait en mai 2012 selon Le Figaro: «Une page se tourne pour moi. Je ne serai pas candidat aux législatives, ni aux élections à venir. Soyez rassurés, je renouvellerai ma carte (de l'UMP) et je payerai ma cotisation. Mais je quitte l'opérationnel.»
Dès lors, les affirmations de Borloo qu’il n’avait pas «en l'état toute l’énergie nécessaire pour remplir complètement toutes (s)es responsabilités» et qu’il avait «donc décidé de mettre un terme à (s)es fonctions et mandats», doivent être prises pour ce qu’elles sont, une décision à un moment donnée qui ne l’empêche pas de revenir s’il estime les circonstances réunies et sa santé rétablie.
Quand on sait que l’UDI est incapable de s’unir derrière un candidat pour le remplacer et que tous ceux qui avaient vu d’un mauvais œil l’obligation de se ranger derrière un homme qui n’avait rien de centriste, le regrettent, alors tout est ouvert.
Mais son éventuel retour, couplé avec celui de Nicolas Sarkozy, serait-il une bonne nouvelle pour l’indépendance centriste?
Parlons d’abord de Nicolas Sarkozy et de son retour plus que possible.
On se rappelle le peu de considération qu’il a pour les centristes, tant pour ceux qui sont à l’intérieur de l’UMP que pour ceux qui en sont à l’extérieur.
Mais, comme en 2007 et en 2012, il aura besoin d’eux pour sa (re)conquête du pouvoir et de l’Elysée.
Au vu de l’état de l’UMP et de la progression du Front national, il faut s’attendre à une opération séduction de sa part vers les centristes mais aussi, dans le même temps, une puissante pression pas forcément amicale pour qu’ils se rangent derrière sa bannière, notamment dès le premier tour de l’élection présidentielle de 2017.
Jean-Louis Borloo, quant à lui, n’est sans doute pas dans l’idée de dissoudre l’UDI et de s’en aller rejoindre les rangs de l’UMP en bon petit soldat sarkoziste.
Ce serait un triple aveu, celui d’avoir quitté l’UMP par dépit, celui d’avoir créé l’UDI uniquement pour des visées personnelles et celui de reconnaître que cette dernière est un échec relatif.
De plus, ses «partenaires» centristes dans leur grande majorité ne le suivraient pas dans un éventuel retour au bercail de droite, eux qui en sont demeurés extérieurs depuis toujours et qui en ont payé le prix.
Ayant dit cela, une tendance se fait jour de plus en plus à l’UDI sur une relation beaucoup plus rapprochée avec l’UMP afin de constituer une union capable de contrer l’actuelle montée en puissance du Front national et d’être en position de force lors de la prochaine présidentielle.
Ainsi, certains, comme François Sauvadet, se disent d’accord avec une sorte de programme commun de la droite et d’autres pour que des primaires UMP-UDI se fassent en vue de la désignation du candidat unique de la Droite et du Centre (qui viendrait évidemment de l’UMP).
Tout cela fait penser à l’alliance PS-Radicaux de gauche qui n’est vraiment pas un modèle à suivre pour l’indépendance des centristes…
Néanmoins, les scores décevants de l’UDI aux municipales et surtout aux européennes, l’absence d’un candidat crédible dans ses rangs pour la présidentielle (et l’opposition sourde à devoir se ranger sous la bannière d’une candidature Bayrou) ainsi que la montée du Front national sont trois raisons fortes pour que l’UDI ait une relation très «privilégiée» et très proche avec l’UMP, son alliée «naturelle».
Et le retour éventuel de Jean-Louis Borloo, cadre des gouvernements Chirac et Sarkozy, bien plus proche idéologiquement de la Droite que du Centre, serait sans doute un élément de plus qui militerait pour ce scénario.

2017 serait-elle alors l’année où le président Nicolas Sarkozy appellerait à Matignon Jean-Louis Borloo?!...

mercredi 4 juin 2014

Une Semaine en Centrisme. Y a-t-il aujourd’hui un candidat centriste pour 2017?

Bien sûr, nous sommes encore à trois ans de la prochaine élection présidentielle et il peut encore passer beaucoup d’eau sous les ponts.
Pour autant, en prenant comme référence le fait que les leaders de l’UDI l’aient eux-mêmes constaté récemment, il n’y a pas de présidentiable dans leur parti depuis le retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo.
Et de noter que l’éclosion d’un quasi-inconnu dans les trois ans qui viennent serait sans doute une première dans la politique française pour un courant de pensée politique majeure.
Surtout si celui-ci veut avoir une chance de bien figurer, c’est-à-dire de pouvoir monnayer son score du premier tour au second.
Car il semble aujourd’hui irréaliste de penser qu’un candidat centriste sera présent au second tour sauf circonstances exceptionnelles comme la désagrégation totale de l’UMP ou le naufrage complet du PS qui ferait qu’un centriste soit opposé au représentant du Front national.
Rien n’indique, en effet, que ce dernier pourrait perdre de son influence dans les trois ans à venir et ne plus se trouver dans les trois grandes forces politiques du moment avec l’UMP et le PS) sauf si François Hollande parvenait à ses fins en redressant le pays et en faisant baisser le chômage dans de grandes proportions…
Même Barack Obama, aux Etats-Unis, qui a véritablement explosé en 2007, soit un peu plus d’un an et demi avant la présidentielle qu’il remporta brillamment en novembre 2008, avait une certaine notoriété depuis son discours remarqué lors de la convention démocrate de 2004 qui lui avait apporté des soutiens dans son parti.
Dès lors, en revenant à la France, le seul qui possède aujourd’hui une notoriété de présidentiable au centre est François Bayrou.
Si l’on veut dresser une liste d’outsiders, on y mettra Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, Jean-Christophe Fromantin et Rama Yade, la dernière étant sans doute la plus connue des cinq et la moins centriste!
En cherchant vraiment d’autres noms, on pourra citer Yves Jégo, Jean-Marie Cavada, Jean Arthuis, Charles de Courson, mais on ne voit pas comment ils pourraient dépasser un score de 5% et ne faire autre chose que de la figuration.
Cette relative pauvreté dans les candidats potentiels se double, d’une part, de la grande difficulté qu’aura François Bayrou s’il rempile pour une quatrième candidature d’avoir tout le Centre derrière lui et, d’autre part, de la volonté de certains centristes de, déjà, regarder vers un candidat centro-compatible de l’UMP, au premier rang desquels on trouve Alain Juppé.
Quand on parle du groupe des cinq outsiders, on se rend également compte que ses membres ne comptent qu’une expérience ministérielle très limitées.
Seuls deux, Hervé Morin (défense nationale) et Rama Yade (jeunesse et sports), ont occupé des postes dans un gouvernement.
Evidemment, l’exemple de François Hollande, jamais ministre mais élu président, vient en contrepoint mais il semble que cela reste encore l’exception qui confirme la règle en France.
De même, pour pouvoir se faire connaître, un candidat a besoin que son parti soit derrière lui, en tout cas, qu’il en obtienne une certaine légitimité.
La guerre des chefs sourde actuellement mais au grand jour demain à l’intérieur de l’UDI et entre l’UDI et le Mouvement démocrate ne permet pas de dégager une figure consensuelle actuellement au centre.
Dès lors, certains centristes ont déjà fait leur choix et vont militer pour une candidature unique Droite-Centre comme le fait déjà François Sauvadet qui voit – tout comme François Bayrou – en Alain Juppé l’homme de la situation (François Fillon ferait aussi l’affaire).
On n’a pas encore parlé de l’éventualité pour les centristes de se ranger derrière un homme venu de la Gauche.
Ce qui est évidemment de la politique fiction actuellement.
Pour autant, le social-libéral Manuel Valls possède sans doute des qualités proches de celles d’Alain Juppé pour être un candidat soutenu par le Centre.
Cependant, il semble impossible que les centristes – qui se voient partager le pouvoir avec l’UMP en 2017 – s’allie avec une gauche si libérale soit-elle mais assurée d’une défaite.
Pour répondre à la question d’un candidat centriste pour 2017, il faut constater qu’il n’en existe aucun d’incontestable et encore moins aucun de capable de gagner.
Reste que, pour contredire en partie l’analyse de départ, il reste malgré tout trois ans, ce qui est peu et beaucoup à la fois pour trouver la perle rare.
Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

mardi 3 juin 2014

L’Humeur du Centriste. Unis et responsables les centristes? Quelle blague!

Manifestement, les leaders centristes ne comprennent pas grand-chose à ce qui se passe en dehors de leur microcosme et de leurs picrocholines querelles.
Face au score de 25% du Front national aux européennes, on aurait pu penser qu’ils allaient enfin mettre en veilleuse leurs égos et leurs petits ressentiments qui les agitent depuis si longtemps pour s’unir face à la menace et montrer une dignité et une responsabilité de circonstance.
Et bien non, rassurons tous les adversaires du Centre, ce n’est pas prêt d’arriver.
Pendant que la méfiance entre le Mouvement démocrate et l’UDI s’intensifie et que chacun des partenaires de cette alliance «coopérative» se demande comment ne pas se faire manger par l’autre, les leaders de l’UDI continuent à s’entredéchirer avec en toile de fond l’élection de leur président dans les mois qui viennent et à propos de tout et n’importe quoi, de l’alliance avec l’UMP, de la ligne politique, de la réponse face au Front national et de la couleur des chaussettes de leur candidat à la prochaine élection présidentielle s’ils parviennent à en désigner un!
Le spectacle est d’autant plus affligeant qu’il est totalement déconnecté de la réalité de ce que vivent les Français.
Ceux-ci, dans leur grande majorité, attendent une réponse claire, démocratique et humaniste à leurs problèmes.
Où est-elle?
Qu’est-ce que les centristes ont à leur proposer? Rien sinon de s’interroger si François Bayrou sera candidat en 2017, si Jean-Christophe Lagarde mangera tout cru Hervé Morin lors du congrès de l’UDI en octobre prochain, si François Sauvadet rejoindra l’UMP ou si Rama Yade se fera inviter au mondial brésilien par le gouvernement français...
A moins qu’ils dépensent leur énergie à nous faire croire qu’ils ont fait un carton aux européennes (9,93%...) et qu’ils sont la troisième force du pays derrière l’UMP et le PS, avec ce déni incroyable de la montée du Front national qui serait comique si elle n’était irresponsable.
Alors oui, tout ça est une blague mais où l’on rit à en pleurer.

Centristement votre.


Le Centriste