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mercredi 3 décembre 2025

L’Humeur du Centriste. Pour un «label d’Etat» des médias, Mme Le Pen et MM. Bardella et Ciotti, allez voir votre ami Poutine!


Comment faire confiance à l’information, surtout aux supports qui la délivre.

Cette problématique ne date pas d’aujourd’hui, ni d’hier mais de la création des premiers médias.

Un homme politique comme Thomas Jefferson, un des Pères fondateurs et troisième président des Etats-Unis déclarait il y a plus de deux cents ans, «notre liberté dépend de la liberté de la presse, et elle ne saurait être limitée sans être perdue» et il préférait «une presse sans gouvernement à un gouvernement sans presse».

Mais, dans le même temps, il affirmait qu’«un homme qui ne lit jamais est plus cultivé qu'un homme qui ne lit que les journaux» et ajoutait «dans la presse, seules les publicités disent la vérité»!

Toute l’histoire de la presse, notamment depuis la fin du 19e siècle où l’on passe théoriquement d’une presse très majoritairement d’opinion à une presse d’information où les faits sont plus importants que les commentaires, est de savoir si ce que racontent les journalistes est vrai.

Aujourd’hui, où les médias «traditionnels» sont concurrencés par les nouvelles formes de communication comme les réseaux sociaux, cette problématique est au cœur même de l’information dont on rappelle qu’elle est indispensable au citoyen d’une démocratie comme le dit fort justement Jefferson.

Mais comme il le note, la presse n’a jamais été capable de remplir correctement cette mission.

Pour autant, il y a des médias qui essayent d’y parvenir, d’autres non.

C’est dans ce cadre qu’une réflexion à cours chez tous les professionnels de l’information mais aussi dans la société pour trouver une solution qui permettrait de crédibiliser ceux qui font un travail de recherche et de transmission de l’information en suivant les règles de la déontologie journalistique.

Évoquant ce problème lors d’une rencontre avec des lecteurs de la presse régionale, Emmanuel Macron a déclaré à propos de l’idée de Reporters sans frontières de créer une labellisation en ce sens:
«C
'est aussi un point important de qualité. Parce que si on laisse l'espace informationnel de manière totalement indifférenciée, le lecteur est un peu perdu, parce qu'il a l'impression parfois d'être dans un journal. Là, vous garantissez que vos journalistes ont une déontologie, une méthodologie de travail, et donc vont vérifier. Je dis ça, c'est important, parce que ce n'est pas l'État qui doit vérifier. Si c'est l'État qui doit vérifier, ce n'est pas mieux que le système où on vit aujourd'hui. Parce que là, ça devient une dictature. Mais il faut que les journalistes garantissent à leurs lecteurs qu'eux ont vérifiés avec une déontologie, dont ils sont les garants entre eux, et une méthodologie qui est bâtie entre eux et garantie par des tiers, des pairs. Ça, c'est très important, et ça, je pense, c'est clé, et c'est aussi important que la différence entre le numérique et le physique.»

On a bien lu les propos du Président de la République.

Non seulement il ne parle pas d’un label qui serait délivré par l’Etat mais il indique que si tel était le cas, on serait alors dans une dictature.

Pourtant l’extrême-droite et la droite radicale, de Bruno Retailleau à Marine Le Pen en passant par Eric Ciotti et Jordan Bardella, avec l’aimable concours des médias Bolloré, est «vent debout» devant la soi-disant volonté d’Emmanuel Macron de vouloir créer une «labellisation d’Etat», «un ministère de la vérité» et parle d’une «dérive totalitaire», et d’une volonté «de maîtriser l'information».

Et de lancer des pétitions pour la liberté de la presse!

Ce serait risible si le sujet n’était pas aussi important et la déformation des propos du Président de la République aussi vulgaire.

Mais tout ce petit monde furibond qui joue l’indignation jusqu’à l’écœurement en propageant une fake news, sont des admirateurs de Donald Trump dont on voit quotidiennement la volonté de contrôler les médias, d’en interdire certains et de demander la démission de tous les journalistes qui ne sont pas d’accord avec lui après les avoir copieusement insultés.

Surtout, s’ils veulent voir ce qu’est une vraie labellisation des «bons» médias, on ne saurait donc trop encourager ces politiciens, soutiens sans faille du régime de Vladimir Poutine, de se rendre en Russie où n’a droit de citer que la presse labellisée par le dictateur du Kremlin.

Tant d’indécence nous rappelle ce qu’est l’extrême-droite et ses proxys et pourquoi elle ne doit jamais parvenir au pouvoir.

Centristement votre.
Le Centriste

 

 


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