vendredi 21 octobre 2011

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Adieu Yue Yue


 «Petite Yue Yue est morte à 00h32» vendredi 21 octobre 2011, ont déclaré les médecins de l’hôpital où elle était soignée et qui n’avaient pas grand espoir de la sauver.
Ecrasée deux jours auparavant par une camionnette dont le conducteur a reconnu savoir ce qu’il faisait mais qu’il serait moins cher pour lui de payer pour sa mort que pour sa guérison, ignorée par douze passants alors qu’elle baignait dans son sang, écrasée à nouveau par un camion, la fillette de deux ans était dans un état critique.
Ce fait divers révoltant – qu’une caméra de sécurité a filmé de bout en bout et qui a été vu par des millions et des millions de personnes - s’est passé en Chine. Aurait-il pu se passer ailleurs? C’est possible. Des faits plus ou moins similaires ont déjà eu lieu dans des pays à travers le monde même si celui-ci est particulièrement honteux.
Le martyr inacceptable de Yue Yue est devenu un symbole mondial, fort et poignant, de l’autonomisation égocentrique irresponsable irrespectueuse assistée de l’individu.
Il est la preuve de la montée inexorable de ce comportement qui touche chacun de nous et qui pose des questions existentielles essentielles. Car, même si cette histoire terrible et édifiante aurait pu se passer à d’autres époques, elle est caractéristique d’un monde qui se gargarise d’être civilisé mais qui oublie d’agir souvent avec humanité.
Ce n’est pas l’individualisme qui est en cause, à l’inverse de ce qu’affirment certains, c’est une perversion de celui-ci qui se fait jour dans la plupart des sociétés au fur et à mesure que le bien être matériel et la libéralisation des comportements (pas forcément la démocratie) augmentent avec la richesse de la population.
C’est un donc un phénomène mondial, mondialisé même, mais pas une conséquence de la mondialisation.
Cette plus grande autonomie est, en soi, une situation positive. Chacun de nous est désormais capable de mieux maîtriser sa vie. Malheureusement, celle-ci est allée de pair avec des agissements égocentriques (moi avant tout), irrespectueux (le respect pour moi qui n’est pas obligé d’en avoir pour l’autre), irresponsables (je n’assume pas mes actes tout en demandant la liberté d’agir à ma guise), le tout dans un assistanat (je réclame des «droits à» toujours plus nombreux dans une protection totale).
Le drame de Foshan, cette ville du centre de la Chine, est un drame de l’humanité tout entière et non pas seulement de la société chinoise. Il vient nous dire avec force que le développement économique, social et sociétal n’est rien si nous ne nous comportons pas en personnes civilisées qui n’ont pas peur d’avoir de l’empathie pour les autres.
Notre vrai trésor est et sera toujours, non pas dans les coffres de nos banques mais dans nos cœurs. Et cette mondialisation de l’amour est sans doute la plus importante de toute à mettre en place. De toute urgence…
Le Centre et les centristes qui luttent depuis toujours pour un humanisme respectueux et responsable ne doivent jamais oublier le calvaire de ce petit bout de chou ni de celui qu’ont enduré et endurent chaque jour tant d’autres enfants du monde entier. Un monde qui laisse mourir une petite fille de deux ans sans lui apporter aucune aide n’est pas celui que veut construire le Centrisme.
Petite Yue Yue, si tu peux aider dans ta mort à cette prise de conscience, alors les deux courtes années que tu as passées sur cette planète n’auront peut-être pas été vaines.

L’Humeur du Centriste. Le «modèle socialiste» dont devraient s’inspirer… les centristes


Ils se détestent, ils s’envoient sans cesse des piques, ils se regardent en chiens de faïence et se font des vacheries et des coups bas mais, non, ce ne sont pas les centristes!
Car, dans le même temps, ces  «ils» s’embrassent, se font des accolades, font semblant d’êtres unis et sont capables de gouverner ensemble.
Ces «ils» sont, bien évidemment, les socialistes.
Voilà, en tout cas, le tableau qu’ils ont donné lors de leurs primaires.
Un «modèle» dont les centristes feraient bien des s’inspirer…
D’autant que cela marche. François Hollande est en tête des sondages pour la présidentielle, tout comme le Parti socialiste pour les législatives et les sénateurs socialistes dirigent dorénavant le Sénat, autrefois bastion… centriste.
Bon, évidemment, cela ne ressemble guère à la fraternité chantée par tous les hymnes de gauche, de l’Internationale aux Temps des cerises. De même, on est loin d’un «Prolétaires de tous pays unissez-vous».
Cela dit, les socialistes ont au moins une chose que les centristes n’ont pas: ils affirment qu’ils sont unis… Car, si l’on écoute Hervé Morin ou François Bayrou et leurs lieutenants respectifs, force est de constater que le terme union ne fait guère parti de leur vocabulaire.
Et pourtant, les centristes ont essayé de copier les socialistes. Les peaux de banane entre les dirigeants du Nouveau centre sont légions et la détestation entre Borloo, Morin et Bayrou n’a rien à envier à celle entre Aubry, Royal et Hollande et même à celle, «mythique» entre Mitterrand et Rocard.
Rien n’y a fait.
Alors, chers amis centristes,, s’il vous plait, faites un petit effort, détestez-vous encore un peu plus et vous trouverez certainement un terrain d’entente!

Le Centriste