lundi 23 juillet 2007

Une Semaine en Centrisme. Tony Blair est-il un centriste ?

Au moment où Tony Blair vient de passer le témoin à son allié et néanmoins grand rival du Parti travailliste, Gordon Brown, on peut essayer d’appréhender la politique suivie par celui qui est le premier ministre britannique qui est resté en poste le plus longtemps depuis cent ans. Ce qui nous intéresse ici est de savoir si cette politique était centriste ou non. En effet, Tony Blair n’a pas fait mystère dès sa prise de pouvoir qu’il entendait mener une politique en phase avec le réel tout en n’oubliant pas le social. Ainsi, ses premières années au 10 Downing street furent consacrées à préparer son pays à la globalisation et à traiter le problème du chômage. Et les dernières années de son gouvernement furent, elles, consacrées, à remettre les services publics en état de marche, notamment l’éducation et la santé, tout en continuant à ouvrir le pays et à placer les valeurs de respect et de sécurité au centre de son discours. Il est sans doute trop tôt pour savoir si les succès obtenus sont conjoncturels ou s’ils vont changer profondément le Royaume Uni et faire du pays une puissance économique du XXI° siècle. Ainsi, après avoir sacrifié son agriculture au XIX° siècle pour devenir l’usine du monde, le pays a sacrifié son industrie pour se tourner résolument vers les services et devenir le bureau du monde. Un pari qui semble avoir été le bon.
En revanche, pour les analystes qui se penchent déjà sur les « années Blair », son centrisme ne fait aucun doute. Parti du centre gauche, certains estiment même que son point d’arrivée est la droite. Ceux-là font, à notre avis, un peu trop fi de la politique de rénovation des services publics et de la montée en flèche du nombre des fonctionnaires. Mais il est vrai que la politique de Tony Blair s’est recentrée de plus en plus au cours des années. Cela tient autant à la vision politique de l’homme et à sa vision religieuse - qui est très importante pour lui - qu’à une tactique électorale. En effet, le système britannique veut que ce sont les circonscriptions dites « marginales » qui offrent le pouvoir à un parti ou à un autre (les autres étant fortement ancrées à gauche et à droite). Et une étude menée par les analystes politiques a montré que celles-ci étaient majoritairement peuplées par les classes moyennes-supérieures et les classes supérieures. 
Dès lors, pour séduire cet électorat, il fallait une politique d’ouverture sur le monde et une promotion de l’économie de marché. Une stratégie qui a pleinement réussi et que devrait continuer Gordon Brown même si certains travaillistes grognent. Mais Tony Blair a aussi réussi à phagocyter le Parti travailliste puisque la politique du parti est désormais conçu par les instance de direction et plus particulièrement les proches du président.
Aujourd’hui, on peut considérer que le « New Labour », le « nouveau » Parti travailliste, est devenu un parti de centre-gauche, voire du Centre tout court, et que cette voie devrait être poursuivie dans les années à venir. Dans le même temps, les libéraux qui sont devenus les libéraux-démocrates ont entamé un virage à gauche qui font qu’ils sont souvent plus à gauche que le Parti travailliste…


Actualités du Centre. 73 % des sympathisants du Mouvement démocrate sont satisfaits de Nicolas Sarkozy

Les Français sont 66% à être satisfaits de Nicolas Sarkozy comme président de la République (65% en juin), mais ils ne sont plus que 56% à être satisfaits du Premier ministre François Fillon, contre 61% en juin, selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche. 30% des personnes interrogées se déclarent mécontentes de Nicolas Sarkozy, et 34% de François Fillon. Le taux de personnes « très » et « plutôt » satisfaites de Nicolas Sarkozy est plus fort chez les femmes (67%) que chez les hommes (63%). Il est plus faible chez les 18-24 ans (53%) que dans les autres tranches d'âge. Ce taux de satisfaction atteint 69% chez les artisans, commerçants et chefs d'entreprise, 67% chez les retraités et inactifs et chez les employés, 65% chez les ouvriers, 60% chez les professions intermédiaires, 58% chez les professions libérales et cadres supérieur, selon l'enquête. Il est de 97% chez les sympathisants UMP, 73% chez ceux de l'UDF-MoDem, puis de respectivement 49%, 45%, 41% et 35% chez les sympathisants FN, Verts, PS, et PCF. François Fillonobtient ses plus forts taux de satisfaction chez les retraités (58%) et les employés et ouvriers (57%).
(Sondage réalisé par téléphone du 19 au 20 juillet sur un échantillon de 935 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / méthode des quotas / ±3 points de marge d’erreur)