mercredi 12 novembre 2014

L’Humeur du Centriste. La démocratie menacée par ses élus

Ceux qui mirent en place et promurent une démocratie républicaine dans les deux cent cinquante dernières années savaient tous les dangers que pouvait receler ce système politique.
Certains, même, ne faisaient pas confiance au peuple lui-même.
Mais ils estimaient que les principes démocratiques et républicains devaient gouverner les hommes et les femmes comme, par exemple, les Pères fondateurs de la nation américaine ou encore Alexis de Tocqueville qui craignaient, à la fois, les abus de la majorité et les errements des représentants du peuple.
Cependant, tout en réclamant un consensus démocratique, une balance des pouvoirs et un gouvernement modéré décrits par Montesquieu, ils avaient averti leurs contemporains ainsi que les générations futures de ces menaces potentielles et exhortaient les citoyens à ne pas commettre les erreurs fatales qui tueraient ce système et ouvriraient grande la porte aux extrémismes de tous bords.
L’histoire a démontré qu’ils pouvaient avoir raison, l’avènement de régimes dictatoriaux dans de nombreux pays démocratiques avec, comme point d’orgue l’Allemagne nazie (on ne peut considérer que la Russie et la Chine avaient des régimes démocratiques avant la prise du pouvoir par les communistes) démontrant, non seulement, que les démocraties républicaines étaient mortelles mais que la liberté avait un prix.
Mais que valent les leçons de l’histoire auprès de peuples qui ne savent même pas ce qui s’est passé il y a dix ou vingt ans dans leurs propres pays?
On osait espérer que la mise en place de régimes représentatifs, c’est-à-dire d’élus qui représentent le peuple, permettrait d’éviter de tels oublis et, surtout, de garnir les assemblées et les gouvernements de gens raisonnables et responsables.
Ce n’était pas une certitude, ni un vœu pieu mais bien un pari sur l’avenir considérant que les peuples et leurs représentants verraient tous les avantages à vivre dans une démocratie républicaine plutôt que dans des régimes dictatoriaux ou dans le désordre.
Or, aujourd’hui, tout cela ne semble plus aussi évident.
Et le spectacle que montre le comportement du personnel politique dans de nombreux pays comme la France est irrespectueux pour la démocratie et la république mais, surtout, mortifère, réveillant tous les instincts démagogiques et populistes dont profitent les tenants de régimes autoritaires.
Comme une sorte d’orchestre du Titanic continuant à jouer sa partition alors que le bateau coule, emportant la civilisation démocratique avec elle sous le regard de médias qui, eux non plus, ne savent plus où sont les valeurs de leur mission d'informer au mieux (et non leur chiffre de vente ou leur taux d’audience).
Au-delà de toute implication partisane, on ne peut être que choqué par les outrances continuelles des uns et des autres, du «Hollande bashing» à la chasse au Sarkozy qui ont également pour but de déconsidérer la fonction présidentielle, en passant par toutes les polémiques et les coups tordus sans parler des malversations et autres prévarications.
Qu’ils soient acteurs ou qu’ils jettent de l’huile sur le feu, souvent en «révélant» les affaires des autres, les élus de la nation ne remplissent plus le rôle pour lequel ils ont été choisis par les électeurs: gouverner au mieux pour un meilleur vivre bien ensemble.
Un sursaut est-il possible avant que les ennemis de la démocratie républicaine ne parviennent au pouvoir?
Oui, d’abord par un retour à la responsabilité et à un climat politique apaisé qui sont d’autant plus nécessaires au vu de la situation de la France aujourd’hui.
Deux piliers pour lesquels les centristes et le Centre se sont toujours mobilisés.
Reste que le problème n’est pas de savoir si les élus de la république le peuvent mais s’ils le veulent…

Centristement votre.

Le Centriste