dimanche 5 mars 2017

Présidentielle 2017. Sondage: Macron devant Fillon, derrière Juppé

Alain Juppé & Emmanuel Macron
Selon la nouvelle vague du sondage Kantar-Sofres pour LCI, RTL et Le Figaro, Emmanuel Macron, à 25% des intentions de vote au premier tour s’est rapproché de Marine Le Pen (à 26%) et a lâché François Fillon (à 17%) désormais talonné par Benoit Hamon (à 16%), Jean-Luc Mélenchon étant lui à 12%.
Mais l’institut a également sondé l’hypothèse d’un plan B chez LR où le candidat s’appellerait Alain Juppé.
Dans ce cas, Emmanuel Macron est largement devancé par le maire de Bordeaux (20% contre 24,5%), Marine Le Pen étant à 27%, Benoit Hamon à 13% et Jean-Luc Mélenchon à 11%.
Un résultats qui vient confirmer le meilleur score que Juppé ferait par rapport à Fillon s’il était le candidat LR et déjà donné dans un précédent sondage mais qui, en revanche, le contredit puisque dans l’hypothèse de la présence de Juppé, celui-ci le mettait avec Macron au deuxième tour, éliminant Le Pen.
Cependant, les sondés estiment qu’Emmanuel Macron serait un meilleur président par rapport à tous les candidats.
Il devance ainsi Alain Juppé (48% contre 47%).
Suivent Benoît Hamon (32%), Marine Le Pen (29%) et François Fillon (28%).
De même, le potentiel électoral (ceux qui votent pour vous ou qui pourrez voter pour vous à la place de leur premier choix) d’Emmanuel Macron est le plus élevé et en hausse de deux points à 46%, largement devant celui d’Alain Juppé (38%), celui de Marine Le Pen étant à 34% et celui de François Fillon à 22%.
En outre, dans l’hypothèse où François Fillon est le candidat LR, Macron est en tête pour le souhait de victoire à égalité avec Marine Le Pen (20%) et pour le pronostic de victoire (33%) devant Marine Le Pen (18%) et François Fillon (10%).
On le voit, ce sondage est catastrophique pour François Fillon et permet à LR, avec une candidature d’Alain Juppé de se retrouver au second tour et d’emporter la présidentielle.
Après la tentative de coup de force de Fillon au Trocadéro à Paris où il a tenté ce dimanche de réunir une foule pour ne pas devoir se retirer, cette enquête jouera certainement un rôle dans les décisions qui vont être prises à LR d’autant qu’elle ne fait que confirmer la mauvaise posture de l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy.
(Sondage Kantar-Sofres réalisé du 2 au 4 mars 2017 par internet auprès d’un échantillon de 1027 personnes âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)


Alexandre Vatimbella


A lire aussi:


Présidentielle 2017. Borloo, le fantasme instrumentalisé

Jean-Louis Borloo
Si l’on pensait encore que l’UDI avait une ligne politique, les derniers développements de l’affaire du Pénélope Gate auront remis les pendules à l’heure.
Les déchirements entre petits barons de la petite confédération politique – et que dire alors de ses différentes composantes qui ne sont parfois que des micro-partis – montrent encore une fois le vide des valeurs et des idées de ces personnages clamant un peu partout qu’ils représentent à eux-seuls le Centre.
Dernière péripétie en date, au moment où Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, annonçait le retrait du soutien de son parti à François Fillon et demandait qu’Alain Juppé se présente, Hervé Morin, président de Les Centristes et dirigeant de l’UDI, affirmait de son côté qu’il soutiendrait jusqu’au bout le candidat LR (ce qui a généré, sur le site de l’UDI, une page de déclarations de tous ceux qui veulent que Fillon s’en aille mais pas une seule page de déclarations de ceux qui veulent qu’il reste alors même qu’aucune décision des instance du parti n’a été prise à ce sujet…).
Sans oublier tous ces membres de l’UDI qui ont déjà fait leurs bagages pour s’en aller voir Emmanuel Macron.
En réalité, la seule et dernière constante que tous ces centristes et pseudo-centristes partagent encore, c’est… Jean-Louis Borloo, l’homme qui a pourtant claqué la porte de la formation parce qu’elle était ingouvernable.
Tous ceux dont ont vient de parler, qu’ils soient encore à l’UDI ou déjà aux côtés du leader d’En marche fantasment sur un soutien du fondateur de leur confédération à leur cause et contre celles de leurs opposants, l’instrumentalisant sans cesse et sans aucune décence.
C’est ainsi le cas de Lagarde et de ses amis qui demandent à l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, soit de se présenter (on ne voit pas comment il pourrait matériellement le faire même s’il en avait le début du début d’une envie en la matière), soit de former un «ticket» avec Alain Juppé (pour devenir ensuite le premier ministre de celui-ci, une fois élu à l’Elysée), soit de les soutenir dans leur entreprise chaotique qui est de changer de candidat tous les matins (on se rappelle que beaucoup d’entre eux expliquaient qu’il était d’accord avec leur choix de rejoindre Fillon…).
Mais c’est aussi le cas d’Hervé Morin – qui s’enorgueillit de parler avec un homme qui n’a que mépris pour lui – qui affirme à qui veut l’entendre que Jean-Louis Borloo partage ses points de vue.
Le président de la région Normandie a même tenté avec ses amis de le pousser dans les pattes de François Bayrou afin que le président du MoDem ne puisse pas se présenter, sachant bien que Borloo ne serait jamais allé jusqu’au bout si jamais, par bêtise ou inconséquence, il avait répondu par la positive à cette instrumentalisation grossière.
Mais c’est aussi le cas de tous les alliés et ralliés à Macron qui font les yeux doux à Borloo pour qu’il prenne position pour leur candidat – ce serait évidemment une belle prise et la légitimation de leur soutien au leader d’En marche! – néanmoins sans succès jusqu’à présent.
Et c’est encore le cas de François Fillon qui a tenté de le débaucher sans réussite évidemment, sans parler bien entendu d’Alain Juppé qui l’aurait bien vu à ses côtés lors de la primaire de LR et qui le verrait bien le rejoindre si jamais il devenait le plan B de la Droite en cas de retrait ou de marginalisation par son propre parti du premier nommé.
Cela fait beaucoup pour un homme qui a quitté la politique, non pas à cause de sa maladie, mais pour échapper à ces pratiques politiciennes indignes et au marécage nauséabond qu’était devenu l’UDI dont il avait espéré, avec beaucoup de naïveté, que toutes ses composantes lui feraient allégeance lorsqu’il en était le président pour former un vrai parti.
Ce qui doit beaucoup le faire rire (très jaune!), c’est que depuis qu’il s’en est allé parce que justement tous ces petits barons l’empêchaient de faire de l’UDI une force politique structurée et gouvernable, ceux-ci n’arrêtent pas de se réclamer et de se revendiquer de sa personne ainsi que de le faire parler sans arrêt et, bien sûr, uniquement dans leurs sens respectifs, c’est-à-dire à lui faire dire tout et n’importe quoi.
Soyons clairs.
Peut-être que Jean-Louis Borloo parlera ou peut-être qu’il ne parlera pas avant l’élection.
Peut-être qu’il prendra partie pour l’un des candidats ou peut-être qu’il ne prendra partie pour aucun d’entre eux.
Mais personne, au moment où ces lignes sont écrites, ne sait ce qu’il décidera.
Quoi qu’il en soit, il aura été bien plus au centre de cette présidentielle qu’il ne l’aurait imaginé.
De quoi avoir des regrets de ne pas avoir eu le courage de se présenter en 2012 et, sans doute, cette année.


Alexandre Vatimbella


A lire aussi:


Vues du Centre – Jean-François Borrou. L’UDI, un parti? Non, un bordel!

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.

Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes et qui collabore épisodiquement à cette rubrique. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.



Les duettistes Lagarde & Morin
Monsieur Lagarde, président de l’UDI de son état, est venu devant les caméras, les micros et les stylos affirmer que son parti ne soutenait plus François Fillon et qu’il voulait un autre candidat, Alain Juppé de préférence.

Tout comme d’autres membres de son parti, dont messieurs Hénart et Vigier ou encore madame Jouanno ainsi que nombre de militants et de petits chefs locaux de cette confédération.

Notons d’abord que l’UDI ne s’est pas encore prononcée sur cette question mais cela n’a pas l’air de gêner outre mesure ceux que l’on vient de citer ainsi que ceux que l’on va citer.

Car, de l’autre côté, monsieur Morin, président de Les centristes de son état, parti membre de l’UDI, ennemi à la mort de monsieur Lagarde mais ami de monsieur Vigier, est venu clamer le contraire, en soutenant sans réserve le Fillon en question.

Tout comme d’autres membres de l’UDI dont messieurs Sauvadet ou Leroy et quelques autres ainsi que des militants et petits chefs locaux.

Pendant ce temps, des députés, des maires et des élus locaux de cette soi-disant formation continuent à quitter le navire qui coule pour rejoindre Emmanuel Macron.

Vous direz, cette situation ressemble à celle de LR qui, ne l’oublions pas, est une réunion hétéroclite de droitistes et de quelques centristes égarés, une sorte d’UDI de droite.

Sans doute mais ce n’est pas pour cela que c’est une bonne chose, ni un titre de gloire, bien au contraire…

Et puis au moins, Fillon, c’est leur candidat pas celui de l’UDI.

Donc, si l’on comprend bien, l’UDI pourrait bien imploser – ce qu’elle fera, c’est vrai, tôt ou tard – à cause d’un candidat qui n’est même pas issu de ses rangs, qui n’est (surtout) pas centriste et qui n’a même pas un programme centriste.

On aurait pu espérer que cette controverse fasse rire ou pleurer les Français, voire de provoquer des polémiques sans fin.

En réalité, ils s’en foutent parce qu’ils s’en foutent de l’UDI dont à peu près 4% des Français se disaient proches il y a quelques semaines.

Non seulement ce cartel électoral peu reluisant est devenu un bordel sans nom mais vivement qu’il disparaisse.



Jean-François Bourrou