mercredi 7 septembre 2016

Actualités du Centre. Bayrou, déstabilisé, insulte Macron

Bayrou, Macron, fini de rire?!
«Je ne sais pas qui est Emmanuel Macron», prétendait encore il y a quelques jours François Bayrou.
Et bien, enfin, il sait et il semble même qu’il a très rapidement appris.
«Hologramme», «image virtuelle»,«Miroir aux alouettes», démarche «vide» qui «ne marchera pas», marionnette «des intérêts financiers et autres» comparé à Dominique Strauss-Kahn, création médiatique, en particulier des publications du groupe d’Arnaud Lagardère (Paris Match, notamment) dont les reportages ressemblent à ceux réalisés sur Nicolas Sarkozy, ami du patron de presse, François Bayrou s’est enfin lâché en public sur Emmanuel Macron.
«Sceptique, et c'est le mot le plus modéré» sur la démarche de Macron, son attaque sur la proximité de ce dernier avec la finance est à la fois claire et pleine de sous-entendus: «Les Français vont voir ce que cette démarche signifie. Derrière cet hologramme, il y a une tentative des grand intérêts financiers et autres» qui avait «échoué avec DSK» car il est clair que c'est une opération de ce genre dont il s'agit, ça ne marchera pas et je mènerai la bataille pour qu'il en soit ainsi».
On a même senti qu’il aurait voulu aller plus loin dans ses propos mais qu’au dernier moment, il n’a pas osé franchir une certaine limite même si ce qu’il a dit est particulièrement belliqueux et malveillant envers Macron.
Jusqu’à présent, le président du Mouvement démocrate disait tout le mal qu’il pensait de l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande en «privé» et en «apartés» aux journalistes comme il en a l’habitude.
Déjà, il y a quelques jours, la collaboratrice fidèle de François Bayrou, Marielle de Sarnez, avait été envoyée au front pour mener une attaque très brutale contre Emmanuel Macron.
Cependant, devant la montée en puissance de Macron qui vient chasser sur ses terres, qui séduit, non seulement, beaucoup de leaders centristes mais une grande majorité de militants et de sympathisants du Centre et qui le distance sans aucune ambiguïté dans le dernier sondage présidentiel TNS SOFRES pour Le Figaro entre sept et dix points (16%-20% contre 8%-9%), surtout qui pourrait être le candidat de l’axe central capable de l’emporter, sinon en 2017, en 2022, Bayrou se devait de réagir directement dans les médias.
Il l’a fait sur un ton passablement agressif sur BFMTV.
Et la charge a été lourde, sans nuance, énervée et insultante pour Macron ramené à une simple créature des médias et des intérêts financiers avec des sous-entendus que l’on pensait venus d’une autre époque sur son allégeance au monde financier et une comparaison douteuse avec Nicolas Sarkozy et, comme on l’a vu, avec Dominique Strauss-Kahn, deux personnes qui ont eu affaire avec la justice récemment.
Le leader du MoDem, au mépris de la réalité, a même été jusqu’à prétendre que les Français ne veulent pas de Macron, alors même que tous les sondages disent exactement le contraire.
De même, comme tout vieux catholique dont les positions en la matière sont souvent proches de l’extrême-gauche, il a fustigé ce mur de l’argent dont Macron serait le représentant ultime, celui qui donnerait enfin le pouvoir politique à la finance après plusieurs tentatives s'il était élu à l'Elysée, faisant une analogie assez étrange en demandant une séparation du politique et de la finance comme la France a réalisé, en 1905, la séparation de l’église et de l’Etat…


Présidentielle 2017. Sondage: Bayrou battu largement par Macron

François Bayrou en compagnie d'Emmanuel Macron
François Bayrou n’aimait pas Emmanuel Macron.
Avec les résultats de ce nouveau sondage sur le premier tour de l’élection présidentielle réalisé par TNS-SOFRES pour Le Figaro, il aura encore plus de raisons de le considérer comme un adversaire.
Ainsi, si l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande décide de se présenter en 2017 en candidat indépendant, il obtiendrait en 15% et 20% des voix selon les hypothèses retenues, nettement plus que François Bayrou qui aurait entre 8% et 13%.
Surtout, en cas de présence simultanée de Macron et Bayrou, le premier l’emporte à chaque fois.
Dans l’hypothèse où François Hollande est le candidat du PS et Nicolas Sarkozy est le candidat de LR, Emmanuel Macron obtient 16% des voix alors que François Bayrou n’en obtient que 9%.
Dans l’hypothèse où Arnaud Montebourg est le candidat du PS et Nicolas Sarkozy est le candidat de LR, Emmanuel Macron obtient 18% des voix alors que François Bayrou n’en obtient que 8%.
Et, pour enfoncer le clou, François Bayrou réalise son meilleur score (13%) dans l’hypothèse où François Hollande et Nicolas Sarkozy sont candidats mais pas Emmanuel Macron!
Ce dernier obtient son plus haut pourcentage (20%) dans l’hypothèse où Arnaud Montebourg et Nicolas Sarkozy sont candidats mais pas François Bayrou.
On voit bien que les électorats d’Emmanuel Macron et de François Bayrou se chevauchent mais que celui du premier nommé est plus large actuellement.
Reste que dans aucune des hypothèses testées, ni Macron, ni Bayrou ne sont présents au second tour.
Néanmoins, dans l’hypothèse où Montebourg et Sarkozy sont candidats, Macron devance nettement le premier et ne se retrouve qu’à deux points du second.
Seule consolation pour François Bayrou, lorsqu’il réalise sont meilleur score, il est désormais à égalité avec François Hollande mais loin de Nicolas Sarkozy.
A noter également qu’Alain Juppé demeure en tête au premier tour devant Marine Le Pen sauf quand Emmanuel Macron est candidat.
Dans ces cas de figure, la candidate du Front national devance le maire de Bordeaux dont une partie des électeurs votent pour l’ancien ministre de l’Economie.
Dans toutes les hypothèses, la représentante de l’extrême-droite se qualifie pour le second tour.
On voit bien que l’électorat d’Emmanuel Macron vient bien majoritairement de cet axe central réunissant les gaullos-réformistes, les libéraux sociaux et les sociaux-libéraux, tout comme ceux d’Alain Juppé et de François Bayrou.
A noter également que la présence d’Emmanuel Macron permet à Jean-Luc Mélenchon de devancer François Hollande ou d’être à égalité avec lui et de devancer, dans tous les cas de figure, Arnaud Montebourg.
(Sondage TNS-SOFRES réalisé du 2 ou 5 septembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 1006 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella



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