mercredi 27 juin 2007

Actualités du Centre. Grande Bretagne- Gordon Brown devrait « gauchiser » la politique de Tony Blair

Après avoir oeuvré pendant dix ans au redressement économique de la Grande-Bretagne, Gordon Brown succède à Tony Blair au 10, Downing Street. Cet Ecossais austère de 56 ans, qui a promis d'être toujours « du côté du peuple », estime que Londres a commis des « erreurs » en Irak et devrait faire rentrer une bonne partie des 5.500 soldats encore déployés dans ce pays. « L'un de mes premiers actes de Premier ministre sera de rétablir le pouvoir du Parlement afin de rétablir la confiance dans la démocratie britannique », a promis le chancelier de l'Echiquier avant d'être nommé en mai à la tête du Parti travailliste. Gordon Brown a ainsi dit vouloir s'éloigner du « style sofa » du gouvernement sortant, quand les décisions clé se prenaient sur les confortables canapés de Downing Street plutôt que sur les bancs de cuir de la Chambre des Communes. Il entend aussi de regarder au-delà des rangs du Labour pour former son équipe et va tenter d'ouvrir son gouvernement à l'opposition un peu à la manière de Nicolas Sarkozy en France. En matière de politique intérieure, Gordon Brown souhaite réorganiser le système éducatif, améliorer la santé publique, obtenir le feu vert pour la construction de centrales nucléaire de nouvelle génération. Alors que les jeunes Britanniques sont exclus du marché de l'immobilier par la flambée des prix, il a promis un vaste programme de construction de logements. Certes moins charismatique que son ami et rival Tony Blair, le nouveau Premier ministre a semble-t-il favorisé un rebond des travaillistes dans l'opinion, qui repassent devant les conservateurs pour la première fois depuis octobre. Un « effet Brown » se fait ainsi sentir, selon un sondage publié le week-end dernier, qui crédite le Labour de 39% des intentions de vote, contre 36% au Parti conservateur dirigé par le dynamique David Cameron (échantillon de 1.970 interrogées du 14 au 20 juin; marge d'erreur de plus ou moins 2%). Une bonne nouvelle pour le nouveau Premier ministre qui devra défendre son poste lors des élections générales qu'il devra convoquer avant juin 2010.

Actualités du Centre. Grande Bretagne - Le départ de Tony Blair, le « centriste »

Le Premier ministre britannique, Tony Blair, cède aujourd’hui sa place au ministre de l’économie Gordon Brown. M. Blair qui est demeuré au pouvoir dix ans et qui a gagné trois élections législatives à la tête du « New Labour » restera aussi comme le premier ministre qui a rénové la gauche de son pays. Certains estiment qu’il la tellement rénové qu’il est passé d’une politique de centre gauche à son arrivée au pouvoir à une politique de droite à la fin de son mandat ! Reste que Tony Blair apparaît plus comme un homme du Centre, lui qui a repris à son compte les analyses du sociologue anglais Anthony Giddens sur la modernité et qui s’est positionné sur un registre identique à celui de Bill Clinton aux Etats-Unis et à sa « Third Way », cette troisième voie entre la gauche et le droite. Pour des analystes politiques, la révolution blairiste devrait toucher le Parti travailliste en profondeur d’autant qu’il en a fait un parti de collecte de fonds à la mode américaine plutôt que comme un parti de masse dépendant financièrement des syndicats comme c’était le cas jusqu’à sa rénovation dans les années 80. Tony Blair a ainsi compris que les élections législatives se gagnaient dans les circonscriptions « marginales », celles où les classes moyennes et les classes moyennes aisées étaient majoritaires. Ainsi, sans renier les buts sociaux du Parti travailliste, il a présenté un programme de consensus axé sur la modernisation de la société britannique, la sécurité, l’ouverture à la mondialisation. Cependant, pendant le temps qu’il a passé à la tête du gouvernement, le nombre de fonctionnaire a été augmenté et les services publics ont été rénovés.

Actualités du Centre. Italie- L’ex-communiste Walter Veltroni candidat pour la présidence du nouveau parti de centre gauche, le Parti démocrate

Le maire de Rome Walter Veltroni se lance mercredi à la conquête de la gauche italienne en faisant acte de candidature pour diriger le nouveau Parti démocrate lors d'un discours très attendu à Turin, dans le nord du pays que la gauche espère reconquérir. La presse italienne faisait ses gros titres sur ce qu'elle a baptisé le « Veltroni Day », la journée particulière du maire de Rome (51 ans), qui verra cet homme de consensus, très populaire et attaché aux symboles, se lancer dans la course à la présidence du nouveau parti. Fruit de la fusion entre les Démocrates de gauche (DS), dont Veltroni est l'un des responsables, et les catholiques de la Marguerite, la nouvelle formation qui porte les espoirs d'un centre-gauche usé par un an de pouvoir doit voir le jour à l'automne. Le discours que doit prononcer Veltroni devant des élus de gauche et des militants de son parti, doit être retransmis en direct par plusieurs chaînes de télévision. Il pourra être suivi sur deux écrans géants à l'extérieur par le public, la salle ne comptant que 400 places. La ville de Turin, berceau des usines Fiat, a été choisie à dessein pour symboliser le désir de la gauche de reconquérir le Nord, poumon économique du pays et centre des affaires, qui a tourné le dos au gouvernement Prodi, accusé d'augmenter les impôts et de ne pas soutenir suffisamment les petites entreprises. Les résultats des dernières élections locales en juin ont encore confirmé cette coupure du pays en deux. « Le temps de rêves est terminé, il fait des réponses concrètes », a déclaré mardi Walter Veltroni, ex-communiste et maire de Rome depuis 2001, levant un coin de voile sur son discours où il doit présenter sa « vision » de l'Italie. « Ce serait une bonne chose que le Veltroni rêveur cède la place pour un temps au Veltroni pragmatique » qui va entamer depuis Turin « sa route vers le palais Chigi (siège du gouvernement) », soulignait mercredi le quotidien des affaires Il Sole-24 Ore. L'actuel locataire, Romano Prodi (67 ans) a donné sa bénédiction mardi soir à un homme « qui va apporter de l'enthousiasme », souhaitant toutefois qu'il ne soit pas le seul candidat aux primaires du Parti démocrate (PD) prévues le 14 octobre. Alors qu'une grande partie de la presse italienne voit dans la candidature de Veltroni le début de l'après-Prodi, le président du Conseil a rejeté cette idée, assurant qu' « un gouvernement fort a besoin d'un parti fort qui le soutienne ». Prodi « tente de faire front à la naissance du PD, sans être balayé ni tomber aux oubliettes », soulignait dans un éditorial le Corriere della Sera, le plus gros tirage, évoquant le risque d'une « collision » future entre le nouveau parti et le gouvernement. Alors que le centre-gauche est au plus bas dans les sondages, les experts ont évalué à 10 points « l'effet Veltroni » sur le nouveau parti dont le soutien passerait de 23/24 % à 34/35 % des électeurs, de quoi alimenter les spéculations sur un avancement des législatives prévues en 2011 pour sauver la gauche italienne d'un désastre.