mercredi 27 juin 2007

Actualités du Centre. Italie- L’ex-communiste Walter Veltroni candidat pour la présidence du nouveau parti de centre gauche, le Parti démocrate

Le maire de Rome Walter Veltroni se lance mercredi à la conquête de la gauche italienne en faisant acte de candidature pour diriger le nouveau Parti démocrate lors d'un discours très attendu à Turin, dans le nord du pays que la gauche espère reconquérir. La presse italienne faisait ses gros titres sur ce qu'elle a baptisé le « Veltroni Day », la journée particulière du maire de Rome (51 ans), qui verra cet homme de consensus, très populaire et attaché aux symboles, se lancer dans la course à la présidence du nouveau parti. Fruit de la fusion entre les Démocrates de gauche (DS), dont Veltroni est l'un des responsables, et les catholiques de la Marguerite, la nouvelle formation qui porte les espoirs d'un centre-gauche usé par un an de pouvoir doit voir le jour à l'automne. Le discours que doit prononcer Veltroni devant des élus de gauche et des militants de son parti, doit être retransmis en direct par plusieurs chaînes de télévision. Il pourra être suivi sur deux écrans géants à l'extérieur par le public, la salle ne comptant que 400 places. La ville de Turin, berceau des usines Fiat, a été choisie à dessein pour symboliser le désir de la gauche de reconquérir le Nord, poumon économique du pays et centre des affaires, qui a tourné le dos au gouvernement Prodi, accusé d'augmenter les impôts et de ne pas soutenir suffisamment les petites entreprises. Les résultats des dernières élections locales en juin ont encore confirmé cette coupure du pays en deux. « Le temps de rêves est terminé, il fait des réponses concrètes », a déclaré mardi Walter Veltroni, ex-communiste et maire de Rome depuis 2001, levant un coin de voile sur son discours où il doit présenter sa « vision » de l'Italie. « Ce serait une bonne chose que le Veltroni rêveur cède la place pour un temps au Veltroni pragmatique » qui va entamer depuis Turin « sa route vers le palais Chigi (siège du gouvernement) », soulignait mercredi le quotidien des affaires Il Sole-24 Ore. L'actuel locataire, Romano Prodi (67 ans) a donné sa bénédiction mardi soir à un homme « qui va apporter de l'enthousiasme », souhaitant toutefois qu'il ne soit pas le seul candidat aux primaires du Parti démocrate (PD) prévues le 14 octobre. Alors qu'une grande partie de la presse italienne voit dans la candidature de Veltroni le début de l'après-Prodi, le président du Conseil a rejeté cette idée, assurant qu' « un gouvernement fort a besoin d'un parti fort qui le soutienne ». Prodi « tente de faire front à la naissance du PD, sans être balayé ni tomber aux oubliettes », soulignait dans un éditorial le Corriere della Sera, le plus gros tirage, évoquant le risque d'une « collision » future entre le nouveau parti et le gouvernement. Alors que le centre-gauche est au plus bas dans les sondages, les experts ont évalué à 10 points « l'effet Veltroni » sur le nouveau parti dont le soutien passerait de 23/24 % à 34/35 % des électeurs, de quoi alimenter les spéculations sur un avancement des législatives prévues en 2011 pour sauver la gauche italienne d'un désastre.

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