samedi 30 octobre 2010

Une semaine en Centrisme. Retraites: et si tout cela n’était que communication?


Le Président de la république et le gouvernement ont tenu bon, l’opposition et les syndicats se sont bien battus et la France… Oui, au fait, et la France dans tout cela?! Honnêtement, la réforme des retraites n’en est pas réellement une et le problème demeure entier sur la permanence de la protection sociale «à la française». Heureusement que les centristes mais aussi la CFDT ont posé la question d’une vraie réforme qui puisse durer dans le temps et apporter une réponse à la manière dont nous allons pouvoir (re)bâtir une protection sociale pérenne face aux défis de la mondialisation et au regard des spécificités de notre pays dans les décennies à venir. Rappelons ainsi que les centristes, notamment ceux de l’Alliance centriste, se sont positionnés sur la mise en place d’une retraite à points et que la discussion sur cette proposition devrait avoir lieu dans les trois ans à venir comme le prévoit la loi votée. Mais pourquoi ne pas avoir eu ce débat maintenant?

Dès lors, toutes les gesticulations de ces dernières semaines semblent bien dérisoires. On a assisté à une comédie dramatique bien huilée où chacun a joué son rôle presqu’à la perfection, respectant le script au mot près. Du coup, on peut se demander si tout cela n’était pas voulu d’avance. Un Président de la république et un gouvernement «droits dans leurs bottes», quelle belle image pour les électeurs un peu déboussolés de la majorité actuelle mais pas simplement pour eux. Une gauche combative et des syndicats remontés, quelle belle posture pour raviver la flamme de l’opposition.

Alors, il n’est pas déplacé de se dire que la stratégie de communication du pouvoir était de jouer la radicalisation contrôlée, de mettre en place un face à face et de démontrer que face à des manifestations à répétition, face à un blocage partiel du pays, face aux violences des casseurs, il ne cèderait pas. Pari réussi puisque la loi a été votée et la révolution n’a pas eu lieu!

Sachant les dès pipés, l’opposition a joué sa partition à merveille, mettant de l’huile sur le feu (alors que rien ne l’empêche dans le jeu de la démocratie d’annuler cette loi dans deux ans si elle reprend le pouvoir) en soignant son image sans grands risques et surtout en évitant de proposer une vraie réforme alternative face à la réformette gouvernementale car cela aurait pu nuire à sa popularité…

Oui, bien joué au niveau de la communication. Mais, et la France dans tout cela? Bonne question, très bonne question. Et merci de l’avoir posée…

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

Actualités du Centre – Etats-Unis – De nombreux candidats se revendiquant comme centristes se présentent aux élections de mi-mandat


Alors que l’on dépeint les prochaines élections de mi-mandat aux Etats-Unis comme extrêmement polarisées et clivantes entre des républicains très à droite et des démocrates plutôt à gauche, de nombreux candidats ont pourtant choisi de revendiquer leur appartenance au courant centriste, que ce soit des démocrates ou des républicains. Au-delà de la persistance d’un fort courant centriste malgré le climat politique qui semble faire la part belle aux idéologues, notamment chez les républicains, ces candidats ont de grandes chances de l’emporter dans de nombreux Etats, que ce soit aux élections de gouverneurs, de sénateurs ou de représentants.

Cela s’explique par la réalité politique américaine où de nombreux électeurs demeurent modérés (notamment les indépendants ainsi que des franges importantes de républicains et de démocrates). Même si ceux-ci sont inquiets des déficits budgétaires et du taux de chômage, ils ne sont pas pour autant prêts à voter pour des extrémistes de droite dont le seul programme réside souvent dans l’invective en particulier envers Barack Obama. Comme le note certains spécialistes politiques aux Etats-Unis, il sera intéressant de voir combien de candidats centristes sortiront vainqueurs de ces élections. S’ils sont nombreux, ils pourraient avoir un rôle important à jouer dans une approche plus consensuelle et apaisée du travail du Congrès qui sort de deux années d’affrontement dur entre démocrates et républicains.

vendredi 29 octobre 2010

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. S’adapter et se réformer pour bâtir notre présent et notre avenir


Le Monde bouge et bougera. Avec ou sans la France. La France doit donc s’adapter. Car, à part quelques illuminés qui le pensent, ce n’est certainement pas le monde qui va s’adapter à la France. Et quand la France doit s’adapter au monde ce n’est pas pour une simple question de conformisme, ni même par une posture mimétique avec une communauté mondiale dont elle devrait être solidaire. Non, la France doit s’adapter pour être dans le wagon des gagnants dans le monde et dans la mondialisation.

Ce n’est pas une compétition pour l’honneur ou pour flatter un quelconque égo national mais bien une bataille pour être capables de maîtriser le présent et l’avenir de la France. Si nous refusons cette adaptation à la réalité du monde qui se dessine devant nous aujourd’hui, nous perdrons de notre richesse, de nos protections sociales et tout un tas d’autres choses qui nous sont chers et que nous ne pourrons sauvegarder que si nous acceptons d’entreprendre les réformes nécessaires et justes. Car sans des réformes qui mettent en œuvre le concept de juste équilibre, c’est-à-dire impliquant tout le monde quand aux efforts et aux fruits récoltés, aucune politique d’adaptation n’aura de sens et ne pourra réussir, n’ayant pas le soutien indispensable des citoyens.

In fine, cette adaptation, qui ne sera certainement pas une partie de plaisir et qui ne sera guère facile, nous permettra de repartir vers l’avant afin de conquérir de nouvelles libertés et de nouveaux avantages sociaux dans une société dynamique, capable à nouveau de faire de la croissance, de regarder vers le futur en maîtrisant son présent et non en étant à la merci de forces extérieures ou de marchés financiers qui nous dicteraient ce que nous devons faire.

Refuser cette adaptation serait irresponsable de la part de politiques qui connaissent la situation de la France et qui regardent le monde se transformer au profit de pays qui savent saisir leur chance. Le temps presse évidemment et les réformes de fond de la fiscalité, de l’enseignement, des retraites (une vraie réforme!), de la gouvernance, de la santé, de l’énergie, du marché du travail, de l’environnement doivent être entreprises le plus vite possible. De même, il faut moderniser notre outil de production pour le rendre plus compétitif et nous devons absolument mettre en place des aides substantielles pour l’innovation et des incitations fortes afin de permettre à nos petites et moyennes entreprises de réussir, qui sont les moteurs de l’emploi et de la croissance. Sans oublier de réactiver notre lien social autour des valeurs essentielles que sont la liberté, le respect, la solidarité et la tolérance.

Le vainqueur de la présidentielle de 2012 devra s’atteler à ces tâches d’autant plus gigantesques que beaucoup de temps aura été perdu. C’est pourquoi il nous faudra élire une personne nouvelle et déterminée, indépendante des clientélismes et des lobbies qui gangrènent la politique. Un tel candidat, on le trouvera bien sûr au Centre car seuls les centristes, depuis des années, militent pour des réformes nécessaires et justes. Seuls les centristes proposent de faire gagner la France tout entière et non un groupe social ou une partie de la population. Seuls les centristes sont prêts à accepter les lourdes responsabilités inhérentes à cette adaptation. Seuls les centristes peuvent mettre en route un nouveau pacte social qui sera le socle des réformes.

Cette adaptation, ces réformes nécessaires et justes ont un sens, bâtir une France où il fait bon réussir, où il fait bon faire des projets, où il fait bon fonder une famille, une France où il fait bon vivre.

mardi 26 octobre 2010

Actualités du Centre – France – Malgré les réticences de nombreux centristes, Jean-Louis Borloo continue à se voir en rassembleur du Centre


Sera-t-il à Matignon? En tout cas Jean-Louis Borloo y croit fermement alors que ses chances semblent moins évidentes qu’il y a quelques semaines. Quoiqu’il en soit, il continue de se voir également en rassembleur des centristes sauf que, actuellement, il ne fait l’unanimité ni dans les rangs des centristes de l’UMP, ni dans les rangs du Nouveau Centre, encore moins dans ceux de l’Alliance centriste et pratiquement pas dans ceux du Mouvement démocrate. Seuls des médias peu au fait de la réalité centriste continuent à le désigner comme un rassembleur du Centre. Rappelons que Jean-Louis Borloo est membre de l’UMP (et président du Parti radical, composante du parti présidentiel) et qu’il milite pour un soutien à Nicolas Sarkozy pour les prochaines élections présidentielles et est opposé à une candidature centriste.

Toujours est-il que, malgré ces contradictions et ces incohérences, dans une interview au Figaro il déclare qu’il fera tout pour réunir les centristes. Il faut dire que sa valeur ajoutée vis-à-vis de Nicolas Sarkozy est en partie due à cette soi-disant capacité à être le fédérateur du Centre (l’autre étant sa popularité dans l’opinion publique). Extraits.

Comment surmonter la défiance que rencontrent le gouvernement et le président de la République?

Cette réforme des retraites, il fallait la faire, pour garantir, dans un système juste, robuste et solide, le paiement des pensions. Le Parlement a exercé un rôle décisif tant à l'Assemblée nationale qu'au Sénat. La solidité de la majorité, de toute la majorité, UMP et centristes, fondée sur une conviction puissante, a par ailleurs contribué à l'amélioration du texte. Je tiens aussi à saluer la ténacité et la qualité des arguments d'Éric Woerth et de Georges Tron pendant ces longs débats.

Participez-vous à l'écriture du projet de la majorité pour 2012?

Ce n'est pas le sujet immédiat. Mais dans tous les cas de figure, il faudra bien continuer à bâtir et à faire avancer, avec les partenaires sociaux, les chantiers majeurs de notre avenir. Il n'y a pas de développement et de croissance sans consensus social. Cela ne veut pas dire être d'accord sur tout mais au moins sur les analyses. Par exemple, sur la question de la formation professionnelle, nous devons travailler ensemble, avec les partenaires sociaux, les régions, les chambres de commerce et d'industrie. Nous devons réactiver les logiques partenariales. Au-delà, depuis les ateliers du Parti radical, à Lyon, début septembre, tous les centristes de la majorité se sont mis au travail. On se voit tous les quinze jours pour travailler à une vision de long terme.

Pourquoi n'avoir pas convié François Bayrou et le MoDem?

Aujourd'hui, nous travaillons en confiance totale avec tous ceux qui viennent spontanément et qui appartiennent clairement à la majorité.

À Matignon, pourriez-vous continuer à être le fédérateur des centres?

La famille centriste doit recréer une alliance et je ferai tout ce qu'il faut pour, dans le cadre d'une totale alliance majoritaire. Et j'y mettrai l'énergie nécessaire, quelle que soit ma place.

lundi 25 octobre 2010

Actualités du Centre – France – Marc-Philippe Daubresse: Borloo Premier ministre et pas de candidature centriste en 2012


Le ministre de la jeunesse, Marc-Philippe Daubresse, «centriste» de l’UMP, plaide, dans une interview au quotidien Le Figaro, pour que Jean-Louis Borloo soit le prochain Premier ministre. En outre, il redit son opposition à une candidature centriste pour les présidentielles de 2012. Extraits.

Qui peut être cet avant-centre (du gouvernement)?

Pour moi, il y en deux: le premier ministre actuel, François Fillon, qui a fait un remarquable travail depuis 2007. Et il y a Jean-Louis Borloo. Il incarne la cohésion et le dialogue social. Il a prouvé qu'il pouvait nous conduire vers des comportements plus sains et plus respectueux de l'environnement. C'est également un excellent animateur et un fin connaisseur des questions interministérielles. Jean-Louis Borloo a beaucoup des qualités qui correspondent au profil recherché. Compte tenu des circonstances et de tous les talents dont le président dispose, qui peut le mieux incarner la ligne politique pour la fin de son quinquennat et qui peut le mieux faire jouer cette équipe en collectif? Si ce n'est François Fillon, pour moi, c'est Jean-Louis Borloo.

jeudi 21 octobre 2010

Actualités du Centre – France – Jean Arthuis sera candidat à la candidature centriste pour les présidentielles de 2012


Dans une interview au site Le Point.fr, le président de l’Alliance centriste, Jean Arthuis veut «sortir du congélateur» l’UDF pour mettre en ordre de marche les centristes en vue de l’élection présidentielle de 2012. Une élection où il estime qu’il est indispensable qu’il y est un candidat du Centre qu’il voit toujours être désigné après une primaire. Et Jean Arthuis réaffirme qu’il sera bien candidat à la candidature. Extraits

Quel rôle doit jouer le centre pour l'élection présidentielle de 2012?

Le centre rassemblé doit présenter un candidat, car l'évolution de nos institutions fait que seuls les candidats à la présidentielle sont véritablement entendus. D'ailleurs, pour cela, il faudra ressortir l'UDF du congélateur. Il nous faut préparer un projet, autant en termes d'action que sur le plan du style de gouvernance - comme l'idée que l'on se fait de la prévention des conflits d'intérêts. À partir de là, il faudra demander à celui d'entre nous qui semblera le plus apte à porter ce projet d'être notre candidat. Mais il faut avant tout que nous puissions convenir d'une investiture commune pour les cantonales de mars prochain et pour les sénatoriales de septembre 2011.

François Bayrou peut-il incarner le centre?

Il a sa place, mais à condition qu'il se recentre, ce qu'il a, à mon avis, déjà amorcé... et qui demande à être confirmé. Les centristes s'appuient sur deux valeurs fondamentales : la liberté et la solidarité. Nous n'avons pas de prédisposition au bonapartisme! Or, Bayrou avait trop pris le chemin de l'ultra-présidentialisme dans la préparation de 2007 et de 2002. Ce n'était peut-être plus vraiment l'esprit de l'UDF.

Si Nicolas Sarkozy est au second tour face à un candidat de gauche, le soutiendrez-vous?

Mais il faut qu'il y ait un candidat centriste! Et si notre candidat ne passe pas le premier tour, il devra aller à la rencontre des deux candidats toujours en course et voir avec lequel il y a le plus de convergences.

Vous voyez-vous dans ce rôle, justement?

Disons que je suis candidat à la candidature. Mais je n'y pense pas tous les matins en me rasant ! Ce que je veux, c'est que les choses bougent.

Une semaine en Centrisme – Et si l’on se respectait vraiment?


Le respect est une des valeurs fondamentales portées par le Centrisme du juste équilibre. Un respect que les Français considèrent comme la première valeur du civisme comme l’indique un sondage paru récemment dans la Revue civique(*). Pourquoi le respect? Parce sans celui-ci, pas de possibilité de bâtir un lien social fort et durable, pas de possibilité de construire une société plus juste et plus pacifique, une société harmonieuse et apaisée.

C’est vrai que l’on parle de plus en plus de respect dans notre société. Mais quel drôle de respect dont il s’agit, où chacun le nie pour les autres, tout en le réclamant exclusivement pour soi-même. Une perversion ultime de cette valeur de rapprochement et consensualiste par l’égoïsme et l’égocentrisme de l’individuation assistée montante.

Ce n’est donc pas un hasard si, à la question «Faire preuve de civisme, pour vous, c’est avant tout?», 69% des Français indiquent «Respecter les autres», loin devant la deuxième réponse «Respecter les règles de vie collective» (31%). Et ce n’est pas un hasard non plus si, pour 65% d’entre eux, l’incivisme a progressé ces dix dernières années en même temps que la notion de respect s’effritait pour devenir un concept creux.

Si le respect de l’autre est si important et s’il est si profondément ressenti par la population comme une nécessité c’est qu’il donne à cet autre sa qualité d’être humain à part entière et que respecter l’autre, c’est le reconnaître tout autant que se reconnaître soi-même son égal.

Le respect est fondamental dans les rapports humains. C’est la pièce maîtresse autour de laquelle s’articulent la liberté, la solidarité et la tolérance. Il permet de créer un véritable lien social au sein d’une communauté. C’est tellement vrai que lorsque celui-ci n’existe pas, il faut malheureusement créer un catalogue sans fin de droits et de devoirs chapeauté par tout un système d’interdictions. Dans nos sociétés actuelles, comme le respect existe peu (et qu’il a même tendance à régresser du fait d’une valorisation jusqu’au-boutiste de l’individuation hédoniste), on réglemente les rapports sociaux et les rapports directs entre deux individus, non pas par un lien social humaniste, mais par ce catalogue de droits et de devoirs qui n’en finit pas de s’allonger au fur et à mesure que la relation sociale se distend.

Doit-on se féliciter, comme certains, de ce recours sans fin à ce juridisme qui aboutit à édicter sans cesse de nouvelles interdictions, l’interdiction étant, dans nos sociétés, le moyen le plus simple - le plus simpliste - et le plus expéditif qu’ait trouvé l’Etat de régler un problème, règlement qui, bien entendu, n’en est pas un dans la réalité? Si la protection par la loi de l’individu est une des pièces maîtresse de la démocratie libérale contre l’arbitraire possible de l’Etat, ce catalogue de droits et devoirs, lui, n’est que la preuve de l’impuissance de nos sociétés à organiser harmonieusement les rapports entre leurs membres.

Dans un monde parfait, le respect devrait être la règle et les droits et les devoirs, l’exception. Alors, et seulement alors, nous serions dans une société totalement respectueuse de l’Humain. Comme le dit si bien Aristote, «Quand les hommes sont amis, ils n’ont plus besoin entre eux de justice».

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

(*) Sondage Ipsos réalisé les 1 & 2 octobre 2010 auprès d’un échantillon de 1021 personnes / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points

mercredi 20 octobre 2010

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella – Il est temps de vivre dans la réalité


Sur le paquebot France à la dérive et qui fonce droit sur un iceberg imposant, l’orchestre joue que tout va bien et les danseurs pensent qu’ils ont assez travaillé, qu’ils peuvent prendre du bon temps sans que rien ne puisse leur arriver car ils sont, le croient-ils, sur un navire insubmersible qu’ils ont d’ailleurs eux-mêmes construit... L’équipage, à quelques exceptions près, partage cette opinion, tout en nettoyant les ors et les dorures des salons et des cabines mais en laissant les moteurs s’encrasser dangereusement depuis des années. Tous attendent un miracle même en voyant se rapprocher l’iceberg. Un miracle du genre que celui-ci fonde juste avant la collision annoncée, que le paquebot dévie de sa route sans que l’on donne un coup de barre pour l’éviter ou toute autre croyance que le pire ne peut jamais arriver. Et ils se sont convaincu que ce pire n’arrivera jamais.

Pourtant, il aurait suffi de quelques bonnes volontés, de quelques gouttes de sueur pour mener le bateau à bon port. Au lieu de cela, ce sont des torrents de larmes et de sang qui seront au rendez-vous.

Le monde change. Pendant que les Français se prélassent dans un paquebot de luxe vieillissant, la plupart de leurs concurrents voyagent dans la classe économique d’avions à réaction. Non seulement ils atteignent leur destination avant eux mais, en plus, ils le font à moindre prix, avec plus d’efficacité et davantage de temps pour travailler.

Nous pouvons dire, nous Français, que nous ne voulons pas de cette compétition mondiale mais nous ne pouvons pas dire que ce n’est pas la réalité. Nous pouvons nous dire que nous nous accrocherons à tous nos avantages jusqu’au dernier moment afin d’en profiter le plus longtemps possible quelque soit les conséquences mais nous ne pouvons pas dire que nous n’avons pas vu les autres pays avancés procéder à des réformes nécessaires et des pays émergents en train de prendre notre place.

De même, les Français qui croient que les populations de ces pays émergents vont nous rejoindre dans la civilisation des loisirs et qu’il y a de la place pour tout le monde, vivent dans une fantasmagorie naïve et irresponsable. Notre mode de vie, notre richesse actuels ne peuvent pas être partagées par l’ensemble de la population mondiale, ni même par la moitié d’entre elle, c’est impossible économiquement parlant mais également parce que la nature ne recèle pas d’assez de matières premières, ne produit pas assez de nourriture et d’autres choses encore pour tout le monde.

Nous pourrions alors nous dire que, puisque nous ne voulons pas faire des efforts, nous sommes prêts à baisser notre niveau de vie et rejoindre les écologistes extrémistes qui veulent imposer à la France et à l’Europe une croissance négative. Pourtant, dans le paquebot, les revendications ne ressemblent pas exactement à une profession de foi de frugalité et de renoncement au bien être. Non, elles sont plutôt du genre «après moi le déluge» mais je ne lâcherai pas un iota des mes avantages et, surtout, laissez-moi danser. D’où une bizarrerie de voir les plus jeunes danser avec les adultes.

Oui, le paquebot France doit changer de route et moderniser ses moteurs. Oui, les passagers et les membres d’équipage doivent se retrousser les manches afin qu’il ne perde pas son lustre. Tout cela s’appelle de la lucidité et de la responsabilité. Sans ces deux attributs, notre beau bateau que nous avons mis des siècles à construire et à entretenir, à moderniser et à peaufiner, va couler dans les abysses les plus profonds lentement, certes, mais inexorablement.

Pendant ce long et douloureux naufrage, les musiciens continueront à jouer, les passagers à danser, l’équipage à nettoyer les ors et les dorures et les avions à passer au-dessus de leurs têtes…

Les Français peuvent croire qu’ils sont une exception, voire une avant-garde de la révolution mondiale qui rasera gratis ou presque, leur croyance ne crée pas la réalité. Celle-ci ressemble plutôt à une France qui croit encore qu’on l’on peut vivre au-dessus de ses moyens quand des milliards d’individus, vivant au-dessous de leur besoins, frappent à la porte de la prospérité, qui croit que l’on peut gagner plus en travaillant moins et qui croit que des avantages obtenus grâce à la prospérité sont donnés ad vitam aeternam sans aucun effort et sans adaptation nécessaire à la réalité qui nous entoure. Une France qui vit dans l’illusion et le renoncement. Heureusement que cela aussi n’est pas une donnée intangible. Mais il est temps de nous en rendre compte.

mardi 19 octobre 2010

Actualités du Centre – France – François Bayrou tente de faire revivre son «union nationale» de 2007


Après le recentrage tactique (le PS est de nouveau uni et penche vers une alliance à gauche, la Droite modérée et le Centre, eux, se détachent de plus en plus de Sarkozy), François Bayrou teste à nouveau son idée d’union nationale sous le vocable «accord central de gens raisonnables» qui permettrait «une majorité alternative en France». Dans la catégorie des «gens raisonnables», on trouve, évidemment, François Bayrou lui-même mais également Dominique de Villepin, Dominique Strauss-Kahn ainsi que François Hollande et Martine Aubry.

jeudi 14 octobre 2010

Une semaine en Centrisme – Pour le Centre, il faut apurer les comptes avant de dépenser à nouveau


Le Centre a toujours prôné une gestion responsable des finances publiques avec un respect des grands équilibres notamment celui du budget de l’Etat. Non pas que cela doive interdire aux pouvoirs publics d’intervenir pour soutenir l’économie, ni pour développer des programmes sociaux mais cela doit permettre d’éviter que les gouvernants considèrent que l’on peut dépenser sans compter en renvoyant la balle de la dette publique à leurs successeurs jusqu’au jour où le système implosera. Or, nous n’en sommes peut-être pas très loin!

Pourtant, ces dernières semaines, une offensive d’économistes keynésiens, largement relayée par la presse, a réclamé un nouveau plan de relance et de nouvelles dépenses publiques pour soutenir la faible reprise économique.

Rappelons que parmi les raisons principales de la crise de 1929 et des années trente il y eut, pour les économistes, l’absence de plan de relance de grande ampleur et la montée du protectionnisme. C’est pourquoi, les principaux pays de la planète ont tous très vite adopté des plans de soutien de l’activité économique lors de la crise de 2008-2009 et se concertèrent pour ne pas prendre de mesures protectionnistes. Grâce à ces décisions, la pire crise économique jamais connues a pu être évitée Des plans et des décisions qui reçurent l’approbation des centristes devant l’urgence à agir.

Néanmoins, après une reprise que certains espéraient en fanfare, l’activité économique et la croissance, notamment dans les pays européens, au Japon et aux Etats-Unis, demeure molle. D’où l’idée avancée par certains, et notamment le prix Nobel d’économie, l’américain Paul Krugman, que, puisque les plans de relance n’ont pas atteint entièrement leurs objectifs, il faudrait mettre en place de nouveaux stimulus de l’économie qui permettraient de réellement relancer l’activité.

Même s’ils sont conscients que ces nouvelles mesures vont creuser encore plus les déficits publics des pays concernés, les tenants d’une nouvelle relance estiment que le plus important est une forte croissance qui permettra, à terme, d’éponger les trous financiers qu’elle va inévitablement creusés.

Face à cette demande, il y a, en effet, la réalité des déficits abyssaux publics dans tous les pays européens, aux Etats-Unis et au Japon. D’où la décision de la plupart des pays avancés, après la relance, de mettre en place des plans de rigueur afin d’apurer les comptes, encouragés en cela par la pression des marchés inquiets de la montée de l’insolvabilité de la dette publique dans plusieurs pays, de la Grèce à l’Espagne en passant par l’Irlande et le Portugal. Même aux Etats-Unis, Barack Obama qui souhaite pourtant de nouvelles mesures publiques de relances, vient de déclarer que le déficit américain n’était plus soutenable et qu’il était urgent de faire d’importantes économies.

Les centristes partagent évidemment le point de vue d’un retour à des comptes publics équilibrés ou, tout au moins, sains. Car il s’agit ici de responsabilité politique et de capacité financière des Etats. La crise a été un révélateur que les déficits publics étaient devenus insoutenables pour la plupart des pays avancés. Néanmoins, ces mêmes déficits existaient auparavant et ne sont pas nés de la crise mais d’une fuite en avant dangereuse. Car si l’apurement n’est pas décidé et mis en œuvre avec rigueur et responsabilité, la banqueroute surviendra un jour. Et alors la période que traversons les pays en cessation de paiement avec la litanie de difficultés extrêmes pour leurs populations, sera bien plus longue que celle qui doit, dès maintenant, permettre d’apurer les comptes. Une bonne raison de ne pas céder aux sirènes des dépensiers même si l’on comprend leurs motivations devant les forts taux de chômage qui frappent un peu partout en Europe et aux Etats-Unis. Cependant, l’amélioration qui pourrait résulter – et qui n’est même pas sûre - d’une nouvelle relance serait rapidement effacée par des finances publiques à la dérive qui engendreraient une rigueur d’une toute autre ampleur.

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

mercredi 13 octobre 2010

Actualités du Centre – France – Alternative libérale veut s’associer avec le Nouveau Centre


Après que le Nouveau Centre ait modifié ses statuts pour permettre à des partis de s’associer avec lui, les dirigeants d’Alternative libérale ont décidé d’un rapprochement avec le parti centriste à partir de cette disposition juridique, rapprochement qui devra toutefois être entériné par les militants.

C’est le président de la formation libérale, Louis-Marie Bachelot, qui l’a annoncé à ses militants dans un courrier dans lequel il déclare que «notre ambition est qu'Alternative Libérale soit la composante authentiquement libérale de ce rassemblement (initié par le Nouveau Centre) dont la vocation est de devenir une force politique crédible électoralement et qui soit susceptible de participer ou de diriger des exécutifs locaux et nationaux».

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella - Sans responsabilité, pas de société démocratique équilibrée


Au moment où nous devons prendre des décisions importantes pour notre avenir, rappelons-nous que le bon fonctionnement de la démocratie est impossible sans responsabilité. Un individu libre est quelqu’un qui fait des choix sans contrainte autre que celle du respect de la liberté d’autrui mais qui est capable, dans le même temps, de faire des choix responsables. Sans vraie capacité pas de réelle liberté.

Cette capacité s’acquiert grâce à son émancipation, c’est-à-dire par l’acquisition d’un savoir qui lui permet de se déterminer librement et en toute responsabilité, à la fois, pour son intérêt propre mais également pour celui de la communauté à laquelle il appartient. D’où l’importance, dans une démocratie, d’une transmission du savoir efficace par un système éducatif performant et des médias délivrant une information sérieuse et libre afin de donner la réelle capacité à chaque individu de choisir en toute responsabilité.

Sans cette prise en compte concomitante de ces deux intérêts, individuel et collectif, il n’y a pas de responsabilité individuelle et, en conséquence, il ne peut y avoir de société équilibrée composée de personnes c’est-à-dire d’individus libres, respectueux, solidaires et tolérants ayant des droits et des devoirs.

C’est pourquoi l’on peut être inquiet devant les avancées de l’égoïsme et de l’égocentrisme dans les pays démocratiques. Cette individuation montante caractéristique des sociétés postmodernes n’est pas une conséquence inéluctable de l’avancée de la démocratie, bien au contraire, mais le résultat d’un dévoiement de l’individualisme par l’exercice d’une liberté sans responsabilité. Celle-ci n’est en réalité qu’une licence permettant à chacun d’entre nous de pouvoir revendiquer à son unique avantage et de choisir pour son seul intérêt propre en rejetant toute idée de responsabilité dans ses revendications et ses choix. Or, une telle perversion de la liberté détruit évidemment le vivre ensemble, détruit la démocratie et, in fine, détruit la liberté elle-même. Sans responsabilité, l’exercice de la liberté n’est qu’une suite de décisions dont le seul horizon est la satisfaction égoïste et égocentrique de désirs immédiats et la volonté d’acquérir des privilèges sans se soucier des conséquences.

En outre, en l’absence de responsabilité, l’individu à tendance à orienter ses choix vers l’obtention d’un avantage superficiel et un profit à courte vue au détriment de décisions qui auraient des bénéfices, non seulement, plus pérennes et plus respectueuses de l’autre, mais qui seraient meilleures pour ses propres intérêts et ceux de ses proches.

C’est la raison pour laquelle, le Centrisme, pensée de la liberté dans la responsabilité, applaudit à toutes les avancées de la liberté mais ne conçoit celles-ci que pour un individu responsable. Un individu de plus en plus autonome et libre n’est un danger pour la société que s’il est irresponsable, cette irresponsabilité détruisant alors le lien social qui unit les membres d’une même communauté entre eux.

La responsabilité est donc une condition sine qua non du bon fonctionnement de la démocratie. Si elle ne s’élève pas dans les années à venir, en même temps que l’individu acquiert une plus grande autonomie, alors nous avons tout lieu d’être inquiets. Nous devons absolument remettre de la responsabilité de tous les actes, à tous les niveaux et dans tous les domaines, de la politique à l’économie, et pour tout le monde, du président de la république au simple citoyen.

Les admirateurs des régimes totalitaires considèrent les individus comme des incapables qui ne peuvent se prendre en main et décider pour eux et pour la communauté. Les promoteurs des luttes pour l’émancipation qui ont traversé les XIX° et XX° siècles voulaient démontrer l’inanité d’un tel raisonnement. Ils savaient que la liberté était un risque. Cependant, ils pariaient dans la reconnaissance des bienfaits de celle-ci par les peuples qui l’utiliseraient avec responsabilité ce qui permettrait qu’ils fassent bon usage de cet inestimable bien. Il serait bien dommage que nous contredisions ces derniers et donnions raison aux premiers. Ce serait, en outre, excessivement dangereux pour la démocratie…

dimanche 10 octobre 2010

Actualités du Centre – France – Le Nouveau Centre officialise la présence d’un candidat à la présidentielle


Le conseil national du Nouveau Centre a voté à l’unanimité le principe de la candidature de l’un des siens à l’élection présidentielle de 2012. Cependant la désignation de celui-ci n’aura lieu qu’à la fin 2011. Le texte indique que «notre conviction est que notre famille de pensée, nos valeurs, notre singularité et notre vision de la société seront d'autant mieux défendus qu'il y aura un candidat centriste». Reste à savoir qui sera ce candidat (Hervé Morin sans doute même si de nombreux dirigeants du Nouveau Centre ne le souhaitent pas) et si celui-ci jouera le jeu de primaires pour être le candidat centriste unique ou s’il se positionnera au centre-droit de l’échiquier face à d’autres personnalités plus «centro-centristes» comme Jean Arthuis ou de centre-gauche comme François Bayrou.

jeudi 7 octobre 2010

Actualités du Centre – France – Jean Arthuis: oui à un programme centriste, oui à une candidature centriste en 2012


Réunis hier à la demande de Jean-Louis Borloo, plusieurs dirigeants centristes ont discuté de l’avenir de la refondation du Centre. Alors que Jean-Louis Borloo propose de travailler sur un projet centriste mais se refuse à envisager un candidat centriste pour les présidentielles de 2012 et que Jean-Pierre Raffarin essaie de rallier les centristes à Nicolas Sarkozy contre des vagues promesses de groupe à l’Assemblée nationale, Jean Arthuis est, de nouveau, apparu comme le promoteur d’une vraie refondation, claire et indépendante, qui ne peut que passer par l’élaboration d’un programme centriste qui sera porté par un candidat centriste unique en 2012. Candidat qui, s’il n’est pas qualifié pour le second tour devra appeler à voter pour l’un ou l’autre des deux finalistes seulement au regard des programmes proposés et non en se déterminant deux ans à l’avance sans connaître une seule ligne de ceux-ci... Car si le Centre veut exister et s’il veut retrouver sa crédibilité aux yeux des Français, il ne peut le faire que s’il propose un projet de société aux Français et si il est capable de présenter une candidature totalement indépendante au poste suprême de la république pour le mettre en œuvre. Trois personnalités se sont déjà positionnées pour l’incarner, François Bayrou, Hervé Morin et Jean Arthuis, ce dernier appelant à des primaires pour désigner celui qui portera les couleurs du Centre.

mercredi 6 octobre 2010

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella - Le Centrisme du juste équilibre, modèle mondial du bien vivre ensemble


La folle poursuite de la richesse sans frein ou la dangereuse recherche d’une uniformisation soi-disant libératrice sont des temps révolus pour la majorité de la population mondiale qui ne voit plus, ni dans l’un, ni dans l’autre, le modèle idéologique à suivre. La découverte que la différence se trouve bien dans la liberté mais pas forcément dans l’accumulation de biens matériels qui enferme plutôt qu’elle libère et que l’on peut être solidaire sans devoir se fondre dans une masse compacte impersonnelle qui broie plus qu’elle ne rend égal à l’autre, nous rappelle que notre existence est équilibre parce que notre nature même est équilibre.

Bâtir un monde équilibré, nous bâtir en être équilibré, établir des relations équilibrées entre les individus, devenir des personnes équilibrées, libres et indépendantes, dans une société équilibrée voilà les défis qui nous attendent au cours de ce siècle pour échafauder un monde de paix, plus stable, moins violent et donnant à tous un accès au bien être et une dignité, mettant en œuvre les deux principes, la liberté dans la solidarité, l’égalité dans la différence.

Dire que le temps du Centrisme du juste équilibre est venu ne veut pas dire qu’il va venir, comme ça, s’imposer comme par magie. Bien au contraire. Même s’il représente l’avenir humaniste de la planète, c’est à nous tous de faire en sorte qu’il survienne. Sinon, nous aurons perdu une nouvelle opportunité de bâtir un meilleur vivre ensemble avec de nouveaux espaces de liberté et un pacte social revitalisé.

Et ce nouvel échec, dans un monde que nous devons de plus en plus gérer harmonieusement afin d’éviter l’implosion nous coûterait certainement beaucoup plus cher que les autres tentatives avortées.

mardi 5 octobre 2010

Une semaine en Centrisme – S’attaquer à la vraie insécurité


De nombreux élus centristes ont fait part de leur malaise devant les déclarations et les décisions du gouvernement qui se sont succédé sur l’insécurité qui seraient dues à des minorités. D’autant que, pour le Centre, un gouvernement responsable doit s’atteler à s’attaquer aux vraies priorités. Or, en matière de sécurité, ce n’est pas le cas.

Car, oui, les Français ont peur. Oui, ils comptent sur les pouvoirs publics pour les protéger et les aider. Mais ce ne sont pas de reconduite de Roms, par ailleurs européens, aux frontières ou de déchéance de la nationalité pour les meurtriers d’un membre des forces de l’ordre qu’ils demandent. Avant tout, ils veulent du travail pour eux, une société juste et un avenir pour leurs enfants.

Tous les sondages le disent. Le plus récent (TNS-SOFRES pour Le Figaro), nous apprend que les principales insécurités selon les Français sont le chômage (74%), les problèmes de financement de leurs retraites (54%), la peur de la détérioration de la qualité des soins médicaux dans les années à venir (50%), l’érosion de leur pouvoir d’achat (47%), la baisse de qualité de l’enseignement dispensé à leurs enfants (41%), la constance des inégalités sociales (41%). Bien plus loin, en simplement dixième position, vient l’insécurité à propos des biens et des personnes (26%).

La sécurité de la population doit donc être envisagée comme un tout que l’on doit prendre en compte en tant que tel et ne pas tenter de la découper artificiellement en morceaux, selon les circonstances et quand on le souhaite, ce qui permet de jouer sur des effets d’annonce à buts électoralistes. Ici, plus qu’ailleurs, c’est le principe de responsabilité que les politiques devraient appliquer. Or, il n’en est rien.

A droite, pour masquer les difficultés économiques, on s’en prend à l’étranger qui est désigné comme la cause de la plupart des difficultés, que ce soit l’étranger hors de nos frontières, avec la mondialisation, et celui de l’intérieur, avec une immigration de personnes peu recommandables. A gauche, on s’en prend également à la mondialisation à l’extérieur et à l’intérieur au système économique et aux riches dans une grande attaque du libéralisme qui serait l’unique responsable de tous les maux des Français.

Devant ces caricatures de la réalité, le Centre doit s’impliquer pour expliquer et pour proposer une politique de responsabilité qui traite les vrais problèmes de sécurité et ne s’abaisse pas à stigmatiser tel ou tel groupe social ou ethnique.

Les vrais problèmes, ce ne sont pas quelques Roms qui volent des portefeuilles ou quelques riches qui abusent du bouclier fiscal. Car si c’étaient les uniques questions à résoudre afin que les Français n’aient plus peur et se sentent en sécurité pour regarder l’avenir en confiance, elles n’auraient même pas besoin d’être réglées tellement elles seraient insignifiantes!

Il y a d’abord un état d’esprit. Un pays qui gagne ne peut être celui dont la population estime que tout va aller de plus en plus mal. De ce point de vue, les politiques doivent proposer aux Français un nouvel horizon. Celui-ci doit être expliqué clairement, que ce soit les difficultés présentes mais aussi les espoirs futurs. Ensuite, il faut mettre en place des politiques cohérentes, pragmatiques et mobilisatrices qui évoluent dans le temps et en rapport avec la situation dans les domaines économiques, sociaux et sociétaux.

En matière économique, il faut un véritable plan pour l’emploi qui prenne en compte tous les paramètres qui font que nous sommes dans un fort chômage à la fois aux raisons structurelles et conjoncturelles. Il ne faut pas sortir du chapeau une mesure ou un slogan et croire que tout se règle avec une réforme miracle. Mais il faut aussi expliquer pourquoi il faut consentir des efforts aujourd’hui pour en récolter les fruits demain.

En matière sociale, il faut redéfinir les priorités en regard des possibilités actuelles du pays et ne pas faire croire que l’on peut raser gratis tout en continuant à fermer des barbiers! Et ceci doit être fait dans le cadre d’un vrai dialogue social des deux côtés de la table de négociation où la responsabilité doit être de mise et non la démagogie.

En matière sociétale, il faut proposer la réactivation du lien social sur de nouvelles bases et avec des mesures profondes à la clé impliquant la population où respect, solidarité et tolérance doivent en être les piliers avec la liberté, le tout dans un juste équilibre harmonieux.

Evidemment, ce ne sont que des principes mais ils sont impératifs car ils impliquent deux notions qui doivent être au cœur de la gouvernance démocratique, la justice et la responsabilité. La justice pour tous, pour que personne ne soit oublié sur le chemin. Responsabilité pour tous, pour que tous participent à l’effort national afin de bâtir un meilleur vivre ensemble.

Le challenge n’est pas simple, ni facile. Mais l’insécurité ressentie par les Français est une des raisons du lent effacement de notre pays. C’est dire si ce challenge est incontournable. Et il vaut mieux que d’exciter la peur irrationnelle de l’autre.

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

Actualités du Centre – France – Jean Arthuis: il n’y a pas de centre-droit ou de centre-gauche mais un Centre


Dans une interview au Courrier de la Mayenne, Jean Arthuis, président de l’Alliance centriste estime «qu'il n'existe pas de centre droit ou de centre gauche». Pour lui, le centre «ce sont d'abord des valeurs basées sur la liberté et la solidarité». L’important pour Jean Arthuis est «que le Centre soit rassemblé, réconcilié, ouvert et sans exclusive». Pour cela «l’essentiel est d’être audible sur l'échiquier politique en formulant des propositions et en adoptant un mode de gouvernance privilégiant autant l’éthique que l’action à l’abri des conflits d’intérêts, des surenchères partisanes et des visions manichéennes du pouvoir».

Jean Arthuis espère que la convergence de vue entre centristes pourra s’exprimer au Parlement: «je ne doute pas que le Centre saura se faire entendre à l’occasion de l’examen du projet de loi de finances pour 2011 ainsi que sur la réforme des retraites». Pour ce qui est de la présidentielle, pour laquelle il veut un candidat centriste, il veut le Centre fasse connaître «son candidat à l'automne 2011 au lendemain des sénatoriales. Avant cette échéance suprême, il convient de préparer les élections cantonales et les sénatoriales».

samedi 2 octobre 2010

Actualités du Centre – Etats-Unis – Bill Clinton, homme politique le plus populaire aux Etats-Unis


A un moment où le débat politique aux Etats-Unis apparait dominé par les extrémistes de tous bords et notamment ceux de la droite extrême avec le mouvement Tea Party, un sondage montre que c’est l’ancien président centriste Bill Clinton qui est actuellement la personnalité politique la plus populaire du pays. Avec 55% d’opinions favorables contre seulement 22% d’opinions négatives, le démocrate démontre une nouvelle fois sa capacité à inspirer la confiance dans la population. L’autre homme politique à avoir plus d’opinions favorables que négatives est le président des Etats-Unis, Barack Obama, lui aussi considéré comme un centriste. Toutes les autres personnalités politiques, de la républicaine Sarah Palin à la démocrate Nancy Pelosi en passant par le républicain Newt Gingrich ont un taux d’opinions défavorables qui dépassent celui des opinions positives.