lundi 14 novembre 2005

Actualités du Centre. Réaction de François Bayrou à la formation de la coalition CDU-SPD en Allemagne

Si une coalition au centre est de bonne foi, elle peut assumer des réformes impossibles dans toute autre configuration. La division du pays en deux rend en effet, à la moindre difficulté, les gouvernements minoritaires. Seul l’élargissement du soutien apporté par une alliance centriste permettrait des politiques de plus longue durée, moins fragiles, et donc forcément plus courageuses. Une condition est cependant requise : que les programmes soient compatibles dans leur inspiration. La difficulté en France est que dans un pays qui se croit coupé en deux, chacun des deux « camps » est dominé par un noyau dur.
Les modérés se retrouvent donc forcément dominés dans leur propre camp. Cette bipolarisation artificielle a, depuis des années, coûté très cher à la France. Des femmes et des hommes, qui en fait, partagent les mêmes convictions – sociaux-démocrates, démocrates-chrétiens, centristes – ont été sans cesse divisés. Et puisqu’ils étaient divisés, ils ont été incapables de peser sur le destin de leur pays. Les temps dans lesquels nous entrons montrent aujourd’hui à l’évidence que cette configuration a conduit la France à l’échec, comme l’illustre le dossier des banlieues. Il faudra bien qu’une nouvelle ère s’ouvre permettant des démarches politiques nouvelles, plus rassembleuses. Mais cela dépend bien entendu de nos institutions, de leurs pratiques et de leurs règles électorales.
Le double scrutin majoritaire que nous connaissons en France – élection présidentielle suivie d’élections législatives, les deux au scrutin majoritaire – entraîne une amplification des mouvements électoraux qui permet, par exemple, à l’UMP d’avoir 365 sièges à l’Assemblée nationale alors qu’elle n’a obtenu que 19% au premier tour de l’élection présidentielle. Il y a donc un déséquilibre de la représentation, ce qui est extrêmement choquant et ce qui, au bout du compte, enferme les gouvernants dans un confort apparent, celui des majorités larges. Ces dernières conduisent cependant inéluctablement à la surdité. C’est d’autant plus frappant dans une période de crise comme celle que nous vivons.
(Propos recueillis par Laurent de Boissieu et Mathieu Castagnet - La Croix)

dimanche 6 novembre 2005

L'Editorial d'Alexandre Vatimbella. Notre devoir de citoyen

« Il n’y a pas de situations désespérées ; il y a seulement des hommes qui désespèrent des situations. », dit ce proverbe chinois particulièrement adapté à la situation présente de notre pays mais aussi de la plupart des autres nations du monde. Certaines périodes de l’histoire de l’Humanité sont des charnières entre l’ancien et le nouveau, entre le déclin et le (re)nouveau, entre les risques de sombrer dans une crise majeure et la chance de rebondir en construisant le nouveau paradigme idéal. Nous sommes sans doute à l’un de ces moments dont le président américain, Franklin D. Roosevelt, affirmait – en parlant des années 30 qui subirent la grande dépression et se terminèrent par la plus grande boucherie de tous les temps - que la génération qui est aux commandes « a un rendez-vous avec le destin. ». Nous sommes dans un temps où les enjeux doivent nous transcender pour ne penser qu’à notre mission, clairement définie par un état des lieux sans équivoque, d’inventer un nouveau présent en pensant à l’avenir. Cette mission, à nous tous, « simples citoyens » de la France et du monde, ne réside pas dans ce que nous voulons faire, ni même dans ce que nous pouvons faire mais dans ce que nous devons faire. Nous avons un devoir à accomplir pour notre génération ainsi que pour celles qui la suivront. Il n’y a rien de pompeux ou d’emphatique dans cette affirmation, ni même d’alarmiste. De même, il ne s’agit pas de tomber dans une « mode » du prophétisme du malheur et de la recherche des hommes ou des idéologies providentiels. A toutes les époques, des augures ont stigmatisé les temps présents, faisant du « sursaut nécessaire » leur unique fond de commerce. Toujours ils se sont trompés en trompant les crédules du pessimisme. Mais, tout comme il convient de ne jamais dramatiser outrancièrement les enjeux, il ne faut pas, non plus, les relativiser en manquant de sens politique. La donne est encore de notre côté, mais pour combien de temps ?

Depuis la mise au point de l’arme nucléaire à la fin de la dernière guerre puis avec le développement effréné de nos économies, nous savons que nous pouvons détruire le monde ou, ce qui revient au même pour nous, l’Humanité. Evidemment, le pire n’est jamais sûr et certains prétendent que le progrès humain suffira à nous faire trouver des solutions adéquates sans pour autant devoir renoncer à notre développement. D’autres rappellent que cette vision est par trop optimiste et que les civilisations meurent, l’histoire nous l’ayant prouvé à maintes reprises (comme, par exemple, celle des Mayas), parce que celles-ci n’avaient pas réussi à maîtriser leur développement qui détruisit leur environnement après l’avoir trop u(tili)sé. Sans attendre de savoir qui a raison, nous pourrions peut-être agir en incluant ces deux données. Oui, nous trouverons des solutions. Oui, nous devons faire en sorte de ne pas les rendre inopérantes par une situation sans point de retour.

On pourrait également affirmer qu’il est primordial de s’attaquer aux vrais problèmes. Car, quand on les cache, on ne peut, non seulement s’y attaquer, mais on ne peut encore moins les résoudre puisqu’on affirme qu’ils n’existent pas (la « crise des banlieues » en est un exemple frappant). Ce cercle vicieux est devenu un mode opératoire banal et général dans les sphères du politique. En adoptant des mesurettes et en remettant à demain la prise en charge des grands défis, on ne fait qu’une chose : on augmente leur probabilité de ne pouvoir être résolus. Il nous faut donc une détermination forte et possédant un sens afin d’entraîner tous les citoyens dans ce challenge crucial. En son temps, Franklin D. Roosevelt, pour sortir de la crise de 1929, avait élaboré un programme dit des « 100 jours » (celui auquel Dominique de Villepin faisait sans doute référence pour son propre programme et non celui des 100 jours du retour de Napoléon…). Pendant ce laps de temps, de très nombreuses mesures furent décidées, non pas pour sortir de la crise immédiatement – ce qui ne fut vraiment réalisé qu’en 1946 ! – mais pour donner les bonnes directions et restaurer la confiance.

Il ne s’agit pas de s’inspirer du programme du président américain qui n’est plus d’actualité mais de s’inspirer de ce volontarisme qui permit un dynamisme certain même si les résultats concrets du New Deal prêtent toujours à discussion. Rappelons-nous cette donnée essentielle : oui, les peuples possèdent le pouvoir de changer les choses. Et celle qui en découle : oui, le volontarisme politique peut donner le nouvel élan indispensable. Sans Schuman et Monnet, pas d’Europe. Sans de Gaulle, pas de sursaut de la France en 1940, sans Churchill, pas de résistance héroïque au nazisme, sans Clemenceau, pas de sursaut national, sans Lincoln, pas d’Etats-Unis modernes pour ne prendre que quelques exemples. Et si les politiques mettaient autant d’énergie à s’attaquer aux défis du monde qu’à se faire élire, nous pourrions, sans doute, déplace des montagnes… A l’inverse, un pays qui n’ose pas, pire, qui renonce, ne doit pas se plaindre de sa malchance.

C’est dans cette optique qu’il nous faut une « France puissance ». Battons-nous pour demeurer un grand pays, non pas pour des rêves d’une « grandeur » surannée et sans aucun intérêt mais parce qu’un grand pays décide de son avenir, un grand pays décide de l’avenir du monde, un grand pays porte en lui une économie forte et des potentialités de développement. Mais, pour être un grand pays, il faut accepter les efforts. Sans efforts, nous deviendrons un pays sans voix, un pays résigné et nous remettrons notre destinée, notre présent et notre futur dans les mains des autres. Et pour demeurer ce grand pays, nous avons besoin de l’Europe qui seule peut nous garantir notre statut. Si l’Europe ne peut se faire sans la France, la France ne peut se développer sans l’Europe.

Alors, ne perdons pas de temps. La plus grande faute des gouvernants n’est pas d’agir mal mais de ne pas agir du tout. On ne pourra jamais reprocher à un leader d’avoir essayé honnêtement et de bonne foi mais on pourra lui en vouloir de son manque de courage politique.

Alexandre Vatimbella

mardi 1 novembre 2005

Actualités du Centre. René Rémond: « La pluralité de la droite reste d’actualité »

Historien, président de la Fondation nationale des sciences politiques René Rémond est spécialiste un spécialiste du XX° siècle et de la vie politique en France.
Il parle des droites en France dans une interview au quotidien L'Humanité.- Vous publiez un ouvrage intitulé les Droites aujourd’hui. Cela fait maintenant cinquante ans que vous travaillez sur la question de la droite et des droites françaises, pourquoi une telle fidélité, peut-être une passion, pour ce sujet ?
René Rémond. Le mot passion ne convient pas. Il s’agit plutôt d’un intérêt persistant. Je le dis souvent, si j’ai choisi ce sujet dans les années cinquante, c’est simplement parce qu’il était disponible. Personne ne s’y intéressait. L’un de mes regrets est de ne pas avoir réussi à trouver l’occasion de faire sur la gauche un travail symétrique à celui que j’ai réalisé sur la droite. Dans les années cinquante, on concevait la droite et la gauche au singulier. Toute ma réflexion reposait sur l’idée qu’il existait une certaine diversité tant à droite qu’à gauche. D’ailleurs les deux sujets se seraient en partie recouverts puisque certaines droites ont d’abord été des gauches.
- Votre livre est le troisième volet d’une « série » commencée en 1954 avec la Droite en France de 1815 à nos jours. Continuité et diversité d’une tradition politique, et poursuivi en 1982 par les Droites en France...
René Rémond. C’est effectivement le troisième sur cette question de la pluralité des droites. L’ouvrage de 1954 a été actualisé peu de temps après l’installation de la Ve République qui marquait le retour de De Gaulle au pouvoir. J’ai fait une seconde adaptation après la crise de 1968. Enfin, le livre a été complètement réécrit après l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Les Droites aujourd’hui prolonge et actualise les Droites en France.
Pourquoi avez-vous éprouvé le besoin de revenir sur le sujet en 2005 ?
René Rémond. Cinquante ans ont passé et je trouve que le livre a « bien résisté ». Les hypothèses que j’y développais (la tripartition entre droite libérale « orléaniste », droite autoritaire « bonapartiste » et droite contre-révolutionnaire « légitimiste ») ont été très largement acceptées. En particulier les relations conflictuelles entre les deux principales droites. On ne comprend rien à l’histoire de la Ve République, et en particulier à l’histoire des droites au pouvoir ou dans l’opposition, si on ne prend pas en compte les différences entre la droite libérale et la droite autoritaire. Le constat de deux candidats de droite se disputant les suffrages de l’électorat de droite lors de toutes les élections présidentielles confirme qu’il y a bien deux familles, deux traditions, deux systèmes de valeurs et de pensée. Ces deux systèmes ne sont pas nés en 1958, ils sont les rebondissements de familles de pensées beaucoup plus anciennes. La droite libérale s’inscrit dans le prolongement de la droite libérale du XIX° siècle. Juste une anecdote : j’ai éprouvé un vrai bonheur d’historien, un soir en écoutant Valéry Giscard d’Estaing dire : « Je représente le juste milieu. » C’est la définition que donnaient Louis-Philippe et Guizot de la monarchie de Juillet. VGE authentifiait en quelque sorte ma généalogie. La troisième droite (la première dans l’ordre chronologique d’apparition) que j’appelais « légitimiste » afin de mettre en évidence son origine et de souligner son ancienneté, mais que je préfère aujourd’hui appeler contre-révolutionnaire, n’a plus guère qu’un intérêt archéologique.
Reste que s’il y a eu une assez large adhésion à la thèse de tripartition de la droite, il y a des points controversés, particulièrement la question d’une droite extrême, différente de la droite autoritaire « bonapartiste ». C’est le problème des ligues, la question d’un fascisme ou pas dans l’entre-deux-guerres, avec des contestations venant essentiellement d’historiens étrangers. Il me fallait donc rouvrir la controverse et dire pour quelles raisons, à mon sens, cette droite de « combat », que Zeev Sternhell appelle « révolutionnaire », s’inscrit dans une tradition française et ne se confond pas avec le fascisme. Selon moi, le terme « révolutionnaire » pour qualifier cette droite n’est pas très bon. La révolution porte un projet alors que la droite extrême est plus contestataire que révolutionnaire. Enfin, en écrivant ce livre, j’avais aussi le désir de montrer que mes hypothèses étaient validées par l’histoire politique de ces trente dernières années. Le débat Balladur-Chirac de 1995 est l’illustration des deux droites. Cela a pu être occulté par le fait que les deux hommes appartenaient à la même formation mais il n’y a pas forcément coïncidence entre les formations parlementaires et l’appartenance à une tradition politique. Exemple frappant, l’UMP, où cohabitent des souverainistes à la Dupont-Aignan, une composante de fidèles gaullistes en voie d’extinction, un paquet de libéraux économiques, et une partie de la postérité de la démocratie chrétienne.
Lorsqu’on fait le compte entre les démocrates chrétiens de l’UMP et de l’UDF, est-ce que cette famille n’est pas aujourd’hui la plus nombreuse de la droite ? Cette famille a bien résisté à l’usure.
- Que signifie la permanence, depuis plus de vingt ans, du Front national dans le paysage politique ?
René Rémond. Sur le plan de l’histoire des idées politiques, le FN pose un problème. Selon moi, le FN n’est pas un simple avatar du fascisme. En effet, il n’a pas grand-chose de comparable aux ligues factieuses. Le FN garde un comportement légaliste. Il inscrit son action dans le cadre des institutions. Le Pen n’est pas un réactionnaire au sens historique du terme. Il ne souhaite pas revenir à l’avant-1789. Il fait une critique systématique de la politique menée mais il ne remet pas en cause le cadre institutionnel et la souveraineté du peuple. On se fourvoie si on voit dans le FN une simple variante du fascisme. Bien évidemment, on trouve dans sa « clientèle » comme dans celle de Villiers une partie de la postérité de Vichy et le noyau des catholiques intégristes contre-révolutionnaires. Le FN est lui aussi une coalition. Pour une part, le FN est un écho du boulangisme, du nationalisme de l’affaire Dreyfus et des ligues. Mais la nouveauté du FN, c’est que Jean-Marie Le Pen ait réussi à faire cohabiter toutes ces « tendances » dans la même organisation, et aussi part sa permanence, son enracinement dans le corps électoral à un niveau élevé. Les antécédents des phénomènes politiques comparables au FN disparaissaient rapidement. Le boulangisme, les ligues ou le poujadisme n’ont existé que quelques années dans des périodes de crise.
- Est-ce que vous faites un lien entre la permanence du FN et ce que vous décrivez comme « l’obsolescence » de la plupart des clivages historiques entre la droite et la gauche ?
René Rémond. Je constate que toute une série de questions qui ont structuré les débats droite-gauche ne sont plus au coeur des débats. Exemple, les questions qui touchent au régime politique, à sa philosophie inspiratrice : personne ou presque conteste la forme républicaine du gouvernement, les principes démocratiques ou le suffrage universel. 1789 est accepté au moins depuis le bicentenaire. Les nostalgiques de l’Ancien Régime, les maurrassiens, il n’en reste plus beaucoup. La laïcité suscite encore quelques débats mais la question religieuse n’est plus le principe majeur d’une division de l’espace politique. Sur cette question du clivage droite-gauche, il existe un grand paradoxe. Selon les enquêtes d’opinion, les Français estiment que le clivage droite-gauche n’a plus de pertinence. Pourtant si on leur demande de se situer politiquement, ils se classent majoritairement dans un camp ou dans l’autre. Donc le clivage persiste. Il existe indéniablement des valeurs de gauche et des valeurs de droite, une culture de gauche et une culture de droite. Même si l’on peut estimer que depuis Michel Rocard une partie du PS glisse à droite. Est-ce à dire que la frontière droite-gauche passera un jour au sein du PS ? La question peut se poser. La frontière se cherche mais ne disparaît pas. Aujourd’hui, la cassure se fait sur l’Europe mais cette question cristallise autre chose. Le dénominateur commun de la gauche est le rejet du libéralisme, et l’Europe a été en grande partie rejetée pour cela. Cette cristallisation anti-européenne et antilibérale est-elle passagère ou bien le système politique va-t-il se reconstituer sur cette question ? Dans quelle mesure le clivage du 29 mai est-il appelé à durer ? Pour l’instant il reste très fort au sein de la gauche. Peut-il devenir structurant ? Je n’en sais rien.
- Que pensez-vous du phénomène Sarkozy ? Est-ce une sorte de synthèse idéologique des différentes droites, libérale, autoritaire, populiste, voire vichyste ?
René Rémond. J’avoue que j’ai quelque difficulté à l’identifier par rapport aux différentes droites. Je ne crois pas que l’on puisse réduire Nicolas Sarkozy au libéralisme. C’est un tempérament qui a du mal à être situé dans une famille. Il est avide de pouvoir pour faire quelque chose. De ce point de vue, il n’est pas simplement libéral, il estime que l’État, que le pouvoir servent à faire des réformes. On retrouve une référence implicite au gaullisme qui se démarque des notables libéraux. D’ailleurs on peut se poser la question s’il existe en France des purs libéraux ? Quelques professeurs, quelques essayistes, et quelques politiques comme Alain Madelin, qui sont réduits à jouer un rôle d’électrons libres.(Propos recueillis par Stéphane Sahuc)


Actualités du Centre. Sondage: Une forte majorité de Français a une image négative du capitalisme

Les Français ont en majorité une image négative du capitalisme (61%) et du libéralisme économique (51%), alors qu'ils jugent positivement le socialisme (51%), selon un sondage LH2 (Louis Harris) pour le quotidien Libération à paraître vendredi.
Interrogées sur leur perception du capitalisme, 61% des personnes estiment que cela évoque quelque chose de négatif contre 33% qui en ont une vision positive.
Concernant le libéralisme économique, 51% déclarent en avoir une image négative, contre 38% qui le jugent positivement.
Le socialisme est en revanche perçu de manière positive par 51% des sondés, alors que 42% disent considérer cette notion négativement.
Le clivage est très net entre sympathisants de gauche (PCF, PS, Verts) et ceux de droite (UMP, UDF) sur ces questions.
Les premiers sont respectivement 76% et 65% à juger négativement le capitalisme et le libéralisme économique, alors qu'ils plébiscitent le socialisme à 77%.
Les seconds perçoivent positivement le capitalisme (60%) et le libéralisme économique (66%), mais rejettent majoritairement le socialisme (62%).
Si 66% des Français considèrent que "la liberté d'entreprendre et de créer" correspond plutôt bien à l'idée qu'ils se font du capitalisme, la critique de ce système porte avant tout sur la place réservée aux salariés dans l'entreprise, 62% jugeant que ce sont les actionnaires qui ont le plus de pouvoir dans les entreprises privées, contre 8% qui jugent que ce sont les salariés.
Corrélativement 67% souhaitent que les salariés aient plus de pouvoir et 57% qu'ils soient mieux associés aux décisions comme aux bénéfices. 43% se prononcent pour une forte augmentation des salaires.
Pour autant, 80% des salariés du privé disent avoir de l'intérêt pour leur activité et 69% de la motivation, contre 36% qui retiennent surtout l'exploitation, 32% l'injustice et 28% la précarité.
Sondage réalisé les 28 et 29 octobre par téléphone auprès d'un échantillon national représentatif de 1.004 personnes âgées de 18 ans et plus (méthode des quotas)