samedi 23 mai 2020

Actualités du Centre. Création de l’association En commun regroupant la gauche de LaREM



Selon Hugues Renson, un de ses créateurs, l’association «En commun» a pour but de «nous réinventer pour nourrir le débat et l’action de la majorité vers plus de solidarité, plus d’écologie et le renforcement de ce que nous avons en commun».
Le député de Paris et vice-président de l’Assemblée nationale a décidé avec 45 autres députés de travailler à rendre le parti présidentiel plus social en incarnant de manière plus organisée son aile gauche.
Contrairement aux sept députés qui ont décidé de quitter LaREM pour créer un nouveau groupe à l’Assemblée, «Écologie démocratie solidarité», les 46 signataires d’une tribune parue dans le magazine l’Obs (lire ci-dessous) veulent peser de l’intérieur.
Comme l’explique Renson, «Partir, c’est un constat d’échec. Nous voulons peser de l’intérieur. Entre les boucles de discussion sur Télégram et la scission, il y a une troisième voie, celle que nous prenons pour nourrir le débat et l’action de la majorité».
Les signataires de cette tribune et membre d’En Commun sont:
Barbara Pompili, Hugues Renson, Jacques Maire, Eric Alauzet, Ramlati Ali, Didier Baichère, Yves Blein, Anne Brugnera, Stéphane Buchou, Pierre Cabaré, Francis Chouat, Mireille Clapot, Stéphane Claireaux, Coralie Dubost, Catherine Fabre, Yannick Haury, Stéphanie Kerbarh, Anissa Khedher, Rodrigue Kokouendo, Jacques Krabal, Sonia Krimi, Anne-Christine Lang, Jean-Charles Larsonneur, Marion Lenne, Jean-François Mbaye, Marjolaine Meynier Millefert, Monica Michel, Cécile Muschotti, Catherine Osson, Zivka Park, Bénédicte Pételle, Michelle Peyron, Damien Pichereau, Claire Pitollat, Florence Provendier, Cathy Racon-Bouzon, Pierre-Alain Raphan, Cécile Rilhac, Nathalie Sarles, Marie Tamarelle, Liliana Tanguy, Jean-Louis Touraine, Elisabeth Toutut Picard, Nicole Trisse, Souad Zitouni, Jean-Marc Zulesi.


► Texte de la Tribune
En Commun, pour une France humaine, écologique et solidaire.
« En élisant au printemps 2017 comme Chef de l’Etat Emmanuel Macron, en lui donnant une très large majorité à l’Assemblée nationale, les Français ont exprimé alors une volonté de changer en profondeur la vie politique et témoigné, aussi, d’une réelle confiance en l’avenir.
C’était il y a trois ans. C’était hier. C’était il y a une éternité.
Trois ans après, le monde traverse l’une des pires crises qu’il lui ait été donné de connaître. Une crise dans laquelle notre pays a été brusquement plongé, comme tous les autres. Une crise qui stupéfait chacun par sa soudaineté comme par son ampleur.
Une crise qui révèle en réalité un grand paradoxe : bien loin de redonner un sens collectif à nos destins individuels, le confinement semble avoir figé notre société dans ses fractures les plus profondes : le statut social et économique, la composition des foyers, les types d’habitat, le lieu de résidence. Les inégalités se creusent. Et certains de nos services publics, pourtant si essentiels, se retrouvent fragilisés.
Cette crise démontre avec force que nous avons besoin des autres, et que notre sécurité repose à la fois sur l’action de tous et la responsabilité de chacun. C’est probablement l’un des enseignements les plus instructifs que nous aurons à en tirer. Et qui nous guidera pour préserver ce que nous avons d’essentiel.
Et ce qui est essentiel, c’est ce qui est notre commun : notre santé, notre bien-être, notre environnement et nos ressources, notre éducation. Nous avons une société en commun. Nous avons un destin en commun. Nous avons une Nation en commun. Nous avons une Europe en commun. Nous avons une planète en commun.
Ce commun est notre bien le plus précieux. Pourtant, déjà ébranlé par la crise sanitaire, il se trouve sous la menace de risques plus profonds et plus durables encore : le repli et la peur, les conséquences sociales vertigineuses d’une économie sinistrée, et bien sûr les impacts du réchauffement climatique et de la perte de biodiversité.
Nous avons conscience que nous vivons un moment particulier de notre Histoire. Un moment qui doit inciter chacun à résister à l’exploitation des colères, des rancœurs ou des intérêts particuliers voire égoïstes, pour cultiver ces communs-là.
Cela vaut aujourd’hui pour notre engagement politique : issus de familles politiques différentes, parfois même concurrentes, nous avons convergé il y a trois ans, auprès d’Emmanuel Macron, dans un même mouvement qui entendait apporter des réponses aux questions du monde d’alors.
La crise brutale du coronavirus a-t-elle subitement changé nos visions du monde ? Elle nous interroge, bien sûr. Mais elle nous oblige également à porter nos convictions avec désormais plus de force pour une France et un monde plus humains, plus solidaires et plus écologiques.
Aussi, dans les deux ans de mandat que nous avons devant nous, sommes-nous déterminés à peser davantage pour que l’épreuve traumatisante que nous vivons tous puisse se transformer en opportunité.
Cela nécessitera un exercice d’inventaire, équitable mais exigeant, sur toutes les politiques publiques qui ont été menées en France depuis des années, pour ne pas dire des décennies. Trop longtemps, des décisions ont été figées sur la seule expertise technique sans prêter suffisamment d’attention à l’expérience de celles et ceux qui au quotidien se trouvent sur le terrain. L’excès de centralisation dans la prise de décision, le manque d’anticipation, de coordination avec les élus des collectivités et des agglomérations, l’insuffisance de dialogue avec les organisations syndicales et professionnelles ou les associations suscitent inéluctablement des tensions, parfois même des défiances. A cet égard, nous n’avons pas mieux fait que nos prédécesseurs.
Cela nécessitera également de faire plus et mieux dans un certain nombre de domaines auxquels nous sommes profondément attachés.
D’abord dans la réhabilitation du rôle de l’Etat. Nous avons besoin d’un Etat solide, puissant, disposant de réelles capacités d’intervention opérationnelle, plus agile dans son fonctionnement. Pour autant l’Etat, dont chacun attend tant dans cette crise, et c’est légitime, ne peut pas tout s’il agit seul. Il a besoin de s’appuyer sur une société en mouvement.
Cela vaut pour la concrétisation de la transition écologique : c’est à nos yeux une priorité absolue. Nous avons réussi à redynamiser notre tissu productif, à recréer de l’emploi. Mais nous ne sommes qu’au début de la construction d’une économie soutenable. Les investissements nécessaires à la relance de l’économie devront être l’occasion d’accélérer la transition écologique de notre modèle. Nous aurons aussi à concrétiser les travaux de la convention citoyenne sur le climat, fruit d’une délibération citoyenne éclairée et libre. Ils dessinent un nouveau contrat écologique. Ils seront notre boussole. Près de vingt ans après le discours de Johannesburg, nous avons enfin commencé à regarder notre maison. Mais elle continue de brûler ardemment. Les politiques mises en place pour lutter contre la crise environnementale ne sont, nulle part, à la hauteur. Nous devons donc passer à la vitesse supérieure, y consacrer plus d’énergie, plus d’inventivité et plus de moyens. Bref, en faire la mère de toutes nos politiques. Et ce changement de paradigme est possible ! Méditons la parabole de la grenouille, utilisée par Al Gore il y a déjà quelques années. La réponse apportée à la crise sanitaire du coronavirus – instantanée, massive, dotée de moyens exceptionnels – prouve que nous savons réagir lorsque nous percevons un péril immédiat. Telle la grenouille au contact de l’eau bouillante. Moins soudain, le dérèglement climatique n’en est pas moins dangereux. Il devrait supposer des décisions lourdes, radicales, comme la réorientation rapide et complète de nos modes de production et de consommation. Mais le péril parait moins imminent. Alors les décisions tardent, au risque que l’humanité tout entière s’éteigne à petit feu, comme la grenouille accoutumée à la hausse de la température, et qui finit ébouillantée.
Dans le renforcement indispensable de nos services publics - la santé bien sûr, mais aussi l’éducation, la recherche, les solidarités -, le souci d’une dépense efficiente ne doit plus être le faux nez de l’obsession de la rentabilité. Il s’agit, certes, d’un impératif d’autant plus que les finances publiques seront impactées par la crise. Mais rien ne pourra se faire sans une revalorisation réelle des revenus et une plus grande maîtrise des agents de terrain sur l’organisation de leur travail. Il nous faut un nouveau contrat social, qui garantisse une allocation de moyens plus importante aux priorités que la Nation se donne, qui remette la dignité humaine et l’écoute des femmes et des hommes de terrain au cœur de ses préoccupations, qui engage les entreprises envers leurs salariés, et qui reconnaisse la capacité d’investissement total des agents concernés – beaucoup d’entre eux, dans cette crise, soignants, agents des services publics, logisticiens, éboueurs ou caissiers ont démontré à la fois le caractère essentiel de leurs missions et leur conscience professionnelle. Ce nouveau contrat social doit intégrer les apports du numérique. Il doit être inclusif et permettre à chacun, et notamment aux plus fragiles, de se sentir concerné, impliqué, associé et formé.
L’État, malgré la force de son organisation, malgré toutes ses initiatives, ne peut plus gérer les crises sans associer les territoires. Il devra se résoudre rapidement à de nouvelles délégations de compétences et de moyens qui permettront des réponses mieux adaptées à la réalité et à la diversité de tous les territoires de la République. Un nouveau contrat territorial ne sera pas seulement utile plus tard : il apparaît d’ores et déjà indispensable à la résolution de la crise dans laquelle nous venons d’entrer.
En trois ans, beaucoup a été entrepris. Et nous avons connu de réels succès. Mais nous croyons que notre majorité peut faire, sur tous ces sujets, bien plus que ce qu’elle n’a pour le moment engagé. Nous croyons même qu’elle le doit.
Aiguillonner l’action du Gouvernement sur le chemin des « jours heureux » et de la reconstruction revient, nous le pensons, en indépendance au Parlement, dans la plénitude de ses moyens d’action.
Nous sommes pleinement conscients de la responsabilité des parlementaires dans ce moment particulier pour faire entendre leur sensibilité, pour enrichir le débat public et les décisions qui concernent le quotidien des Français ou l’avenir du pays. Pour les infléchir aussi.
C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de nous réunir et de créer « En Commun », une association destinée à rassembler élus et citoyens qui souhaitent contribuer de manière constructive à renforcer notre politique dans le domaine des solidarités, de l’écologie, de la cohésion nationale et du renouveau des pratiques démocratiques.
« En Commun », c’est ce que nous avons en partage. Ce sont ces biens si précieux que nous devons préserver. C’est aussi ce vers quoi notre majorité doit être davantage tournée dans les deux ans qui viennent. Rien ne se fera sans ceux qui font vivre notre nation : les citoyens, les associations, les corps intermédiaires. Parce que c’est aussi en confrontant les points de vue et en créant du débat et des compromis positifs que se dessinera un nouveau contrat républicain indispensable pour faire avancer le pays.


Propos centristes. France – One planet summit en 2021; deuxième tour des municipales le 28 juin… si c’est possible; ne pas se résigner aux licenciements et faillites; protéger la planète et protéger les emplois; relation MoDem/LaREM; PMA pour toutes…


Voici une sélection, ce 22 mai 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
Protéger les écosystèmes permet de prévenir l'apparition d'épidémies comme celle du COVID19. Pour mobiliser et agir pour la biodiversité, la France organisera le 11 janvier 2021 un One Planet Summit à Marseille, pendant le Congrès mondial de la nature de l’UICN.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Edouard Philippe (Premier ministre)
- Après avoir pesé le pour et le contre, nous pensons que la vie démocratique doit reprendre tous ses droits : le 27 mai, nous présenterons au président de la République un décret qui appellera les électeurs à se rendre aux urnes pour le 2e tour des municipales le 28 juin prochain.
- Comme toutes les décisions prises dans le cadre du déconfinement, celle de tenir le second tour des élections municipales le 28 juin prochain est réversible. Nous aurons donc, comme le recommande le Conseil scientifique, une clause de revoyure, sans doute dans 2 semaines.
- [Municipales] Je veux remercier chacune des forces politiques qui a participé à l’échange de mercredi soir à Matignon : il s’est déroulé dans un esprit de franchise et de responsabilité qui fait honneur à notre démocratie.
- Le premier tour des municipales s’est tenu le 15 mars dans des conditions exceptionnelles, avec un taux d’abstention significatif mais dans des conditions rigoureuses de distanciation physique et d’hygiène. Merci aux assesseurs et aux équipes municipales qui l’ont rendu possible. Le premier tour a permis d’élire l’intégralité du conseil municipal dans 30 143 communes. La vie municipale est en train d’y reprendre son cours avec l’installation des conseils municipaux. J’adresse un salut républicain à tous ces nouveaux élus qui étrennent leur nouveau mandat.

Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)
[Municipales] La campagne électorale ne doit pas devenir un facteur de circulation du virus : il conviendra donc de faire campagne différemment. De la même manière, les opérations de vote devront être organisées de façon à assurer la sécurité sanitaire des électeurs, assesseurs et scrutateurs. (…) J’ai convié ce mercredi les représentants des partis politiques et les représentants d'associations d'élus à deux rencontres pour échanger autour des modalités d'organisation du second tour.

Florence Parly (ministre des Armées)
Après avoir aidé les tests de dépistage des PME NG Biotech, BforCure et Easycov, ainsi que les respirateurs simplifiés MakAir, le ministère des Armées soutient les chercheurs par un outil de veille et d’analyse. Une première version de la plateforme est déjà opérationnelle.

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
- Nous voulons une relance verte et faire de la réponse à cette crise un levier pour décarboner notre économie. Chaque décision que nous allons prendre sur chaque plan de soutien sera jugée à l’aune de cette exigence environnementale.
- Je suis confiant. L’industrie repart, les entreprises de construction devraient tourner à 60% de leur activité normale fin mai. La sidérurgie redémarre. La consommation rebondit: la semaine du 11 au 15 mai, les paiements par carte bancaire étaient supérieurs de 8 % à la même période en 2019. Notre objectif maintenant est d’encourager cette reprise du travail.
- Notre réponse à la crise a été immédiate et massive: 450 milliards d’euros d’aides et de garanties de l’État, soit 20% du PIB français, ont été mobilisés pour soutenir l’économie. Au total, 80 milliards d’euros de prêts ont été garantis par l’État pour un demi-million d’entreprises ; 3 milliards d’euros d’aides ont déjà été versés via le fonds de solidarité aux TPE. Nous entrons maintenant dans un deuxième temps: le soutien aux secteurs les plus touchés par la crise. Après le plan tourisme présenté par le premier ministre, le président de la République annoncera la semaine prochaine un plan de soutien pour le secteur automobile. L’industrie aéronautique suivra début juin. Nous accompagnons également les secteurs de la tech et du bâtiment. Pour le bâtiment, l’urgence est de traiter la question des surcoûts liés aux règles de sécurité sanitaire. Pour la tech, nous voulons permettre à nos start-up de se financer et les protéger contre les risques de rachat par les géants du numérique. L’ensemble de ces mesures immédiates de soutien sectoriel, dont dépend la survie de centaines de milliers d’emplois, fera l’objet d’un troisième projet de loi de finances rectificative, présenté en Conseil des ministres le 10 juin. Viendra ensuite le temps de la relance à la rentrée 2020.
- Nous avons évité un drame social en faisant le choix de protéger nos salariés et leurs compétences. Quand on voit les millions de licenciements aux États-Unis, je suis fier de notre modèle. Maintenant, ce dispositif doit évoluer. Avec Muriel Pénicaud, nous présenterons des ajustements d’ici le début du mois de juin. Nous voulons accompagner les apprentis et les centaines de milliers de jeunes qui sortiront de leurs formations à la rentrée et qui risquent de se retrouver sans emploi. Nous ne les laisserons pas tomber.
- Sur la gravité de la crise, comme sur la situation des entreprises, je continuerai de tenir un discours de vérité: Renault joue sa survie. Le groupe a demandé un prêt garanti par l’État de 5 milliards d’euros. Ce prêt, je ne l’ai pas encore signé. Nous poursuivons nos discussions dans le cadre du plan de soutien à l’industrie automobile. Nous demandons aux constructeurs de prendre des engagements dans trois directions: le véhicule électrique, le respect de leurs sous-traitants et la localisation en France de leurs activités technologiquement les plus avancées. Toutes les aides que nous apportons aux entreprises doivent être orientées dans ces deux directions: la décarbonation de l’économie française et l’amélioration de sa compétitivité.
- Une bonne gestion de la crise demande du sang-froid pour choisir les mesures les plus efficaces et pour qu’elles arrivent au bon moment. Le plan de relance est un véritable plan de transformation. Il demande une méthode. Nous voulons consulter largement: les collectivités locales, les formations politiques, les parlementaires, les partenaires sociaux, les économistes. Il demande aussi de définir des lignes directrices: la compétitivité et la décarbonation de notre économie. Par ailleurs, pour que notre relance soit efficace, elle doit aussi être cohérente avec les choix économiques de nos partenaires européens. Nous avons besoin de deux mois pour faire ce travail.
- Avec le président de la République et le premier ministre, nous avons un objectif stratégique: la souveraineté économique de la France. Cela demande une très grande détermination. C’est en cohérence avec ce que nous avons fait dans les trois premières années du quinquennat: valoriser le travail, renforcer la compétitivité, soutenir l’innovation. Notre plan de relance s’inscrira dans cette continuité et c’est ce qui fera son efficacité et sa légitimité. C’est une stratégie payante: avant la crise, le taux de chômage était tombé à moins de 8 %, le taux d’investissement des entreprises était au plus haut. Et notre pays était devenu le plus attractif de la zone euro, avec 1 469 décisions d’investissements étrangers en 2019, représentant 40.000 emplois.
- La question des prochains mois sera de travailler tous. Ce sera un défi considérable.
- Nous ne relancerons pas l’économie par des augmentations de taxes et d’impôts. Je souhaite au contraire que nous poursuivions les baisses d’impôts. Pour rester attractif et relocaliser des productions sur le territoire français, la diminution des impôts de production reste à mes yeux une priorité. Sur la fiscalité, ne reprenons pas les idées du XXe siècle, bâtissons la fiscalité du XXIe siècle, plus juste et plus efficace: au lieu de rétablir l’ISF ou de décider une baisse généralisée de la TVA qui aurait un coût prohibitif pour les finances publiques sans aucun résultat sur l’emploi et sur la puissance de notre industrie, continuons à avancer dans des directions nouvelles. Il est urgent de trouver un accord international sur la taxation des géants du numérique, qui sortent renforcés de la crise, de mettre en place une taxation minimale à l’impôt sur les sociétés pour lutter contre l’optimisation fiscale et d’instaurer une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne. Cette fiscalité sera rentable et défendra nos intérêts économiques nationaux et européens.
- Je n’ai aucun scrupule à sauver nos entreprises. Quelle autre solution? Se résigner à des centaines de milliers de licenciements et de faillites? Ce choix aurait été suicidaire pour notre économie. Sur la dette, nous avons une stratégie claire et cohérente. Nous refusons l’idée de la dette perpétuelle qui ne serait jamais remboursée. C’est une fiction. La seule voie raisonnable pour rembourser notre dette est la relance de l’activité, le retour de la croissance et la prospérité de tous les Français.
- Au contraire. L’accord trouvé par le président de la République et la chancelière est une percée décisive. Sur le plan politique, pour la première fois, l’Allemagne et la France acceptent que l’Union européenne lève de la dette en commun pour financer des investissements par de la dépense budgétaire. C’est aussi une percée économique majeure car ces 500 milliards d’euros s’ajouteront au plan d’urgence économique de 540 milliards adopté le 9 avril par les ministres des Finances de la zone euro. Cela fait donc bien plus de 1 000 milliards d’euros. Nous sommes à la hauteur du défi économique.
- L’Autriche, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark ont exprimé leurs réserves. Pourtant, les économies de ces États bénéficient du marché unique: c’est donc leur intérêt que l’économie redémarre chez tous leurs partenaires en Europe. Ce redémarrage dépendra de la puissance du plan de relance. Lever de la dette en commun est l’instrument le moins cher, parce que les taux sont faibles et que nous rembourserons la dette sur une longue durée, supérieure à dix ans. C’est donc bien la solution la plus frugale. Est-ce juste de donner plus d’argent à ceux qui ont été les plus touchés par le coronavirus? Évidemment. Est-ce normal que ces États remboursent en fonction de leur capacité? Évidemment aussi. Il y aura donc des transferts budgétaires, parce que l’Europe ne peut pas être construite sur les seuls intérêts nationaux, elle ne peut être construite que sur la solidarité. Ce plan de relance est aussi la condition pour que l’Union européenne reste dans la course technologique entre la Chine et les États-Unis. Si l’Europe ne finance pas les investissements dans les nouvelles technologies, ces investissements seront les premiers sacrifiés.
- Nous souhaitons que les règles du pacte de stabilité, suspendues pour 2020, le soient également pour 2021. La gestion du calendrier est vitale. Rien ne serait pire que de relancer la machine économique tout en appuyant sur le frein des dépenses publiques. C’est une erreur qui a été commise en 2009 et que nous ne commettrons pas à nouveau.

Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- On ne doit pas choisir entre protéger la planète et protéger les emplois, nous allons faire les deux.
- Face à une crise inédite, prenons le temps de comprendre. Je lance Diagnostic commun pour rendre accessible à tous les travaux de scientifiques, économistes, sociologues, think-thanks, ONG sur la question écologique dans la crise.

Olivier Véran (ministre de la Solidarité et de la Santé)
La loi bioéthique porte de nombreuses, belles et réelles avancées sociétales. Le débat parlementaire n'est pas achevé, et si la priorité donnée à la crise sanitaire rend difficile son adoption avant l'été hélas, elle le sera dans les tout prochains mois !

Franck Riester (ministre de Culture)
Nous travaillons à un plan de soutien de la chaîne du livre en concertation avec l’ensemble des professionnels de la filière. Nous présenterons nos mesures à la fin de la semaine prochaine.

Muriel Pénicaud (ministre du Travail)
Le plan de relance sera ambitieux: souveraineté économique, transition écologique, priorité à l’emploi et à l’apprentissage. La crise est profonde. Mais nos atouts créatifs et humains sont grands. Tous ensemble mobilisons-les.

Julien Denormandie (ministre de la Ville et du Logement)
- Pour faciliter les projets immobiliers des Français, les déménagements et les visites immobilières même à plus de 100 km sont autorisés.
- Chaque jour, nous agissons pour que la crise sanitaire ne devienne pas une crise sociale.

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé du numérique)
- StopCovid répond à un impératif sanitaire, mais aussi social : tout faire pour éviter une résurgence de l’épidémie de COVID19, tout en garantissant la protection des données et de la vie privée.
- Nous avons un objectif stratégique : la souveraineté économique de la France. En juin, nous présenterons de nouvelles mesures pour soutenir la French tech, protéger ses innovations et les emplois qu’elle crée.

Jean-Baptiste Lemoyne (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
Je me réjouis que ce travail de préparation à la réouverture, avec comme objectif le 2 juin, soit désormais enclenché avec le Puy du Fou comme avec d’autres sites de loisirs. Mandat a été donné aux préfets, depuis hier, d’y travailler avec professionnels. C’est une formidable nouvelle pour les Français qui auront ainsi prochainement la possibilité de retrouver ces hauts lieux du patrimoine touristique et historique de la France!

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
L’encadrement des prix des gels hydroalcooliques et des masques de type chirurgical est prolongé jusqu’au 10 juillet. En parallèle, la DGCCRF poursuit ses contrôles pour vérifier la qualité des masques et faire des relevés de prix.

Brune Poirson (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Une des clefs de la lutte contre le changement climatique c’est la protection de la biodiversité car en plusieurs millions d’années, la nature a quasiment déjà inventé toutes les solutions. Pour pouvoir continuer à percer ses secrets il faut la préserver.
- L’Union européenne envoie un message fort en inscrivant la protection de la biodiversité au coeur du Green deal dont on sait qu’il sera le fer de lance du rebond économique européen à venir.
- La destruction des espaces naturels engendre(ra) la multiplication de zoonoses à l’image du COVID19. Pour s’en prémunir et agir, nous organiserons un One planet summit à Marseille le 11 janvier 2021 pendant le Congrès mondial de la nature.

Emmanuelle Wargon (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire)
- On ne peut pas demander un engagement écologique si on ne prend pas en compte la situation sociale.
- Cette sortie de crise peut être, va être un moment de vérité pour notre ambition et notre action écologique.

Christelle Dubos (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
- La création d’une réserve sociale pour soutenir les établissements sociaux et médico-sociaux face à la crise en mobilisant les étudiants en travail social. C’était nécessaire face à la crise.
- Une aide exceptionnelle de solidarité pour plus de 4 millions de familles modestes et de foyers précaires. C’est 900millions d’€ versés le 15 mai dernier pour les soutenir face à la crise.

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les discriminations)
- [Période post-confinement] La vraie crainte, c'est qu'il y ait davantage de féminicides, et qu'il y ait une décompensation. Nous avons travaillé à un plan de lutte contre le harcèlement de rue, que nous mettons en place à partir de lundi.
- Ce que l'on voit c'est qu'il y a eu davantage de violences [conjugales], 5 fois plus de signalements, 36 % de plaintes en plus, mais il y aurait eu moins de féminicides. On en serait en moyenne à un féminicide tous les 4,2 ou 4,4 jours, alors que habituellement on était plutôt à un tous les 3 ou tous les 2,5 jours.
- Nous souhaitons généraliser les arrêts de bus à la demande, soirée et la nuit. On sait que la question des transports est cruciale.
- Historiquement, ça n'a pas le même sens de renvoyer les hommes à la maison, et les femmes à la maison. Ça a vraiment un impact. Dans 63 % des familles, c'est la femme qui a fait la totalité des repas pendant tout le confinement.
Je réunirai dans les prochaines semaines les plateformes VTC, pour l'intégration d'un module de lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans l'examen pour devenir chauffeur VTC.
- Nous allons développer un réseau de 'safe spaces', des lieux sûrs, avec le dispositif 'demandez Angela'. L'idée c'est que quand vous êtes en danger, vous vous réfugiez dans un endroit partenaire en demandant à voir Angela.
- Oui, je le répète inlassablement: nous ouvrirons la PMA pour toutes les femmes! Déjà votée en première lecture, elle doit au plus vite, dans les mois qui viennent, permettre aux femmes le souhaitant de fonder une famille. Soutien à celles qui attendent depuis 2012.
- Echanges avec les principaux réseaux pro féminins pour soutenir & valoriser les femmes dirigeantes & cheffes d’entreprises dans la relance économique.

Laurent Nunez (secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’intérieur)
Paris et l'Île-de-France sont situés en « zone rouge », ce qui implique une vigilance accrue et un déconfinement plus progressif. Pour éviter les regroupements, les parcs et jardins n'ont pas rouvert : cette situation sera réexaminée en fonction de la situation sanitaire du pays.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)
[Deuxième tour des municipales le 28juin] Un impératif démocratique auquel s’ajoutera celui de la protection sanitaire que nous devons aux Français. Rendez-vous est pris la semaine prochaine pour définir ensemble les modalités de la campagne électorale, elles aussi essentielles à la vie démocratique de notre pays.

Gilles Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Aucun doute, la Loi Bioéthique, dont le vote est retardé par COVID19, sera adoptée au plus vite, dès que les circonstances le permettront. Les députés LaREM et le gouvernement sont déterminés à faire de PMA pour toutes une des grandes avancées sociétales de notre pays.

Aurore Bergé (porte-parole)
- Nous avons besoin d'une chaîne de service public dédiée à la jeunesse. Au sein d’En marche et de l'Assemblée, nous considérons qu'il y a urgence à prendre la décision du maintien de France 4.
- La transposition des directives doit intervenir rapidement pour redonner de l'air à notre cinéma et notre audiovisuel. Que ce soit par un projet de loi, une proposition de loi ou même par ordonnances : ma seule préoccupation est que ça aboutisse vite.

Fiona Lazaar (députée)
[Il faut] faire de la jeunesse, notamment des banlieues, une priorité de la relance: soutien à l’emploi et à l’apprentissage, lutte contre le décrochage scolaire, ouverture du RSA au moins de 25 ans, équité territoriale.

●MoDem
Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Contrairement à la droite, qui veut augmenter le temps de travail, et à la gauche, qui veut augmenter les impôts, je pense que la France doit augmenter les salaires. Le général de Gaulle a marqué notre histoire économique en organisant la participation. Dans la situation extraordinairement difficile que nous connaissons, on a besoin de justice, car ce sont d'abord les plus fragiles qui souffrent. Même avec un chômage partiel très généreux, 84 % d'un petit salaire, c'est plus difficile à supporter que 84 % d'un grand salaire. On a aussi besoin d'aller vite, car chaque jour qui passe endette un peu plus nos enfants. Pour que le pays se relève rapidement, il faut que chacun se sente acteur du redressement. Il faut donc que chacun se sente intéressé, au sens premier du terme. Les Français qui retournent au travail, dans des conditions parfois difficiles et la peur au ventre, doivent savoir qu'ils en auront une juste récompense. Il existe déjà des plans d'intéressement au partage de la richesse, mais cet outil, parce que le dialogue social est insuffisant, est sous-utilisé par les entreprises : 1,5 million d'actifs sur 22 millions seulement en bénéficient, le plus souvent dans les grandes entreprises, ce qui crée une véritable inégalité.
- Je fais le pari que les chefs d'entreprise sont aussi des managers, et tout manager sait qu'une entreprise réussit si tous ses salariés sont impliqués. Ça passe par une rémunération juste. On a dérivé vers un monde où on a surrémunéré le capital pour attirer des investisseurs, et oublié de mieux rémunérer le travail. Aujourd'hui, il y a une forte aspiration à la lutte contre les inégalités, qui passe par une augmentation des salaires. Pour y parvenir, on a deux solutions : d'abord, le vieux fantasme de la gauche de la gauche, qui pense qu'augmenter le smic entraînera un « ruissellement à l'envers » qui verra les salaires supérieurs augmenter aussi. C'est faux ! Au contraire, une hausse du smic ne ferait que renforcer les injustices en écrasant l'échelle des salaires et serait très préjudiciable aux entreprises. Généraliser l'intéressement est une issue bien plus intéressante pour les salariés et pour les patrons, car on ne distribue que l'argent que l'on a. C'est parce qu'elle produit des bénéfices que l'entreprise, en accord avec ses partenaires syndicaux, les redistribue en augmentant les salaires. Ce n'est pas travailler plus pour gagner plus, c'est travailler ensemble pour réussir ensemble !
- En général, les accords d'intéressement représentent 5 % environ du salaire annuel, soit 750 euros pour un salarié qui gagne 15 000 euros par an. Avoir 50 ou 60 euros en plus chaque mois, ce n'est pas neutre quand on gagne 1 240 euros. Mais la loi comporte un défaut, c'est que l'intéressement est prononcé une fois par an, sur la base des résultats de l'année précédente. Ce n'est donc pas une incitation au mois le mois. Comme nous avons besoin de relancer rapidement le pays, je soumets une proposition : dès septembre ou janvier, les chefs d'entreprise qui le souhaitent pourraient, en accord avec leurs partenaires syndicaux, procéder à une avance sur intéressement jusqu'à 150 ou 250 euros par mois, peut-être même 300 euros, sans charges. On généraliserait ainsi l'intéressement de façon immédiate, sous la forme d'une « prime de reconstruction économique », sur le modèle de la prime Macron, le temps du redressement du pays. Dans un premier temps, tout le monde toucherait la même somme, que l'on gagne 1 200 euros ou 5 000 euros par mois, ce qui serait proportionnellement plus intéressant pour ceux qui étaient en deuxième ligne face au coronavirus. Si Carrefour, Auchan ou E. Leclerc utilisaient cette prime, les caissières en seraient donc les premières bénéficiaires.
- Pour rétablir [l’ISF], il faudrait déjà que nous l'ayons supprimé. Or nous l'avons réformé pour mettre en place l'impôt sur la fortune immobilière (IFI). Faire redémarrer le pays en annonçant des hausses d'impôts, ce serait vraiment un manque de culture économique ! Mais il faut mobiliser les grands patrimoines en faveur de l'emploi. L'ISF est un totem purement symbolique : nous cherchons 500 milliards d'euros pour relancer l'économie française et il n'en a jamais rapporté que 2,7 milliards. Il faut simplement reprendre ce qui était l'inspiration du président dans son programme : il avait dit en 2017 qu'il fallait retirer de l'ISF tout ce qui crée de l'emploi. Or l'immobilier crée des emplois, alors qu'on ne taxe pas toute une partie de l'épargne dormante, comme les assurances-vie. Je propose donc de réformer l'IFI pour en sortir l'immobilier et y réintégrer l'épargne dormante. L'impôt sur la fortune immobilière deviendrait l'impôt sur la fortune improductive et l'on dirait aux Français à très haut patrimoine : « Au lieu de mettre votre argent sur une assurance-vie, mettez-le sur un plan d'épargne en actions (PEA) qui bénéficie aux entreprises et qui crée des emplois, et ainsi vous ne payerez pas l'IFI. »
- On conserve le barème de l'IFI tel qu'il est, avec une taxation au-delà de 800 000 euros. On s'adresse donc à des gens qui ont très bien réussi, ce qui n'est pas une tare, d'ailleurs, mais on leur donne plus de responsabilités économiques. S'ils détiennent, par exemple, un million d'euros, moitié en assurance-vie et moitié en immobilier, ils pourraient laisser leur argent en immobilier, car le secteur en aura bien besoin si on veut faire de la rénovation thermique des bâtiments et opérer un vrai virage écologique. Mais les 500 000 euros en assurance-vie, on leur laisse quelques mois pour les réintégrer dans l'économie réelle. La France est le pays qui a le plus fort volume d'épargne de précaution non mobilisée pour l'économie: 70 milliards d'euros ! Taxés à l'ISF, ils ne rapporteraient que quelques centaines de milliers d'euros, mais, investis dans nos entreprises, ils rapporteraient plusieurs dizaines de milliers d'emplois. Je ne suis pas favorable à ce que l'on touche à la fiscalité, mais, si on doit le faire, faisons-le pour fabriquer de la responsabilité collective et de la croissance.
- La réforme [des retraites], qui a été caricaturée, reposait sur deux jambes : la pérennisation d'un système à bout de souffle financièrement et la lutte contre certaines injustices faites aux femmes ou aux carrières hachées. La question de la pérennisation du système va revenir au galop dans la situation que nous connaissons : sans jouer les Cassandre, il faudra reparler de l'équilibre du système de retraites lors de la prochaine présidentielle, car ce qui sera en jeu, ce sera le paiement des pensions des retraités d'aujourd'hui. Mais, avant cela, il faut reprendre le volet qui portait sur la lutte contre les injustices. Ne jetons pas les avancées sociales de cette réforme avec l'eau du bain ! Les agriculteurs, commerçants et indépendants à qui on avait promis une retraite minimale de 1 000 euros, ce qui est la moindre des choses, vont se rappeler à l'exigence de justice sociale. Dès le prochain budget de la Sécurité sociale, qui sera débattu cet automne au Parlement, il nous faudra courageusement affronter cette question en décidant que ces professionnels pourront, s'ils partent en retraite l'an prochain, bénéficier d'une pension de 1 000 euros par mois, au lieu de 770 ou 850 euros. Je suis convaincu que les partenaires sociaux seront au rendez-vous.
- Je constate avec plaisir que cette idée [de conférence sociale] fait son chemin. Elle avait été initiée par Laurent Berger et Nicolas Hulot au lendemain de la crise des Gilets jaunes, et nous l'avions proposée avec nos collègues centristes de l'Assemblée et du Sénat autour de la lutte contre les inégalités salariales. Je suis heureux d'entendre François Baroin, le président de l'AMF (Association des maires de France, NDLR), la reprendre à son compte ! Cette conférence sociale pourrait porter sur la généralisation de l'intéressement et la réparation des injustices faites aux retraités pauvres. Elle pourrait être simultanée à l'élaboration du plan de redressement, qui doit porter une ambition : faire rebondir l'économie rapidement et que la France sorte de cette crise historique plus forte et plus juste. Tout cela en coconstruction avec les partenaires sociaux et les élus locaux, car c'est cela, faire nation.
- [Perte de la majorité absolue de LaREM à l’Assemblée nationale] Ça change sans doute beaucoup de choses à vos yeux, mais pour nous ça ne change rien : ceux qui se sont placés à la lisière de la majorité étaient déjà à la lisière du groupe LaREM, et LaREM et le MoDem devaient déjà travailler en bonne intelligence. On nous prête un peu plus de pouvoir aujourd'hui, nous allons donc l'utiliser à élargir la majorité. Il faut savoir tendre la main à ce nouveau groupe, qui nous dit qu'il n'est ni dans la majorité ni dans l'opposition. Veillons donc à ce qu'il soit le plus souvent possible dans la majorité. Je pense même que nous pourrons parler avec les modérés de LR et du PS. On ne demande à personne de devenir Marcheur, mais simplement d'assumer ce qu'est être un responsable en temps de crise. En matière d'unité nationale, nous avons, hélas, été jusqu'ici, LaREM et le MoDem, les seuls pratiquants.

Sarah El Hairy (porte-parole)
[Municipales] C'est un choix raisonnable, si la vie quotidienne doit reprendre, la vie démocratique également Toutes les deux se feront avec des mesures particulières, mais soyons imaginatifs. Normalement il a moins d'une semaine de campagne entre le premier et deuxième tour.

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)
- Les Pays-Bas veulent avoir le beurre et l'argent du beurre : on mutualise notre marché mais on ne mutualise jamais ni la fiscalité, ni les outils de relance de ce marché. Ces égoïsmes nationaux et ces concurrences déloyales sont mortels pour l'Europe!!
- Quand une entreprise fait faillite, elle laisse des ardoises à 10 autres entreprises. Il faut casser les chaînes de contamination économique : après une faillite, ce sont les fournisseurs qui doivent devenir les créanciers prioritaires, et non plus l'Etat.
- Les horaires décalés dans les entreprises sont une bonne chose pour nos transports, l'environnement et la qualité de vie. On en parle, mais cela fait 50 ans que rien ne bouge: il est temps d'adopter pleinement cette pratique!

●Mouvement radical
Laurent Hénart (président)
- Le premier tour des élections municipales a été marqué par un taux d'abstention inédit. Certains citoyens se sont sentis écartés du scrutin. Les modalités de vote doivent être renouvelées pour permettre à tous de participer, avec le vote par correspondance par exemple.
- 16 millions de citoyens sont appelés à voter le 28 juin pour élire leurs conseils municipaux. Je demande la possibilité d'un vote par correspondance. C'est le moyen le plus simple pour n'exclure personne.
- L'urgence, c’est la crise sanitaire. Si la vie démocratique doit continuer, les élections des maires ne doivent surtout pas être baclées. Il faut en faire un rendez-vous démocratique réussi, en mettant en place de nouvelles modalités de vote.
- Dans l’hypothèse d’élections municipales fin juin, j’ai demandé à Edouard Philippe des modalités exceptionnelles de vote. Ces élections sont l’acte majeur de la République des Territoires, elles ne doivent pas être considérées comme une formalité qu’il faut finir d’expédier.