lundi 5 février 2018

Vues du Centre. La fin de la macronie pour la perte d’une députée?!

Par Jean-François Borrou


Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.

Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.



Ça y est, Macron et ses sbires sont foutus ou, à tout le moins, le pays vient de leur envoyer un sacré avertissement.

Tous mes confrères et, plus spécialement – comme d’habitude –, ceux du Figaro, du Monde et de Libération, s’en délectent avec un plaisir non feint.

L’espoir qui transpire dans leurs papiers, est que bientôt les centristes seront renvoyés dans leur microcosme d’où ils n’auraient jamais du sortir et ce sera, à nouveau, «business as usual» après cette parenthèse, voire cet accident improbable.

Mais de quoi parle-t-on au juste?

Quel est ce séisme qui fait vaciller le président de la république et va emporter le pouvoir?

En vrac, des mouvements sociaux et des manifestations qui ne réunissent que quelques centaines de personnes, des «intellectuels» de gauche et de droite qui ruent dans les brancards 24 heures sur 24 et, surtout, la perte… d’une députée LREM lors d’une législative partielle après l’invalidation de son élections par le Conseil constitutionnel!

Oui, vous avez bien lu, l’effondrement de la macronie a débuté ce dimanche avec la perte d’un siège lors d’un scrutin local où seulement 19% des électeurs se sont déplacés pour voter…

Ce qui fait que La république en marche n’a plus que… 308 députés!

Mais, direz-vous, on croyait qu’il s’agissait de deux élections.

Oui, c’est vrai, mais dans l’autre le sortant était LR (et son challenger, un MoDem).

Et nos amis journalistes, commentateurs et intellectuels d’attendre avec impatience les prochaines législatives partielles en espérant l‘implosion de la majorité présidentielle.

Je ne suis pas devin et je ne sais pas comment vont se passer ces élections.

Je ne sais pas non plus ce qui va se passer dans l’année qui vient pour LREM.

Alors, humblement, je m’attache aux faits et je me dis que faire des titres ronflants comme celui du Figaro, «Macron et la majorité face à l’avertissement des législatives partielles» avec une double-page où l’éditorial est intitulé «premier signe d’usure du macronisme politique» ou celui du papier de Libération, «LREM prend le bouillon», c’est peut-être se foutre un peu du lecteur même si celui-ci est, d’un côté, de droite et pro-Wauquiez, et, de l’autre, de gauche et pro-Mélenchon ou Hamon.

Il y a quelques jours, Le Figaro publiait un dossier sur les «fake news» (fausses informations) en s’auto-félicitant qu’avant l’arrivée d’internet, «les médias traditionnels jouaient leur rôle de filtre».

On voit ce qu’il en est…



Jean-François Borrou




Actualités du Centre. Législatives partielles: défaites centristes

L'Assemblée nationale
Le deuxième tour de deux élections législatives partielles a vu la défaite des deux candidats centristes (un MoDem et une LREM qui était la sortante) face à deux candidats LR.
Dans le Territoire de Belfort, c’est le sortant LR invalidé, Ian Boucart, qui a remporté facilement le scrutin avec 58,93% des voix face au MoDem Christophe Grudler.
Dans le Val d’Oise, la sortant, la députée LREM, Isabelle Muller-Quoy, invalidée, a été battu sans contestation possible par le candidat LR, Antoine Savignat, 48,55%-51,45% alors qu’elle l’avait emporté en juin 2017 avec 54,23% des voix.
A noter une extrêmement faible participation lors des deux scrutins (28,91% dans le Territoire de Belfort, 19,09% dans le Val d’Oise!).
Ce n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour la majorité présidentielle mais ce n’est pas encore trop inquiétant d’autant qu’elle ne perd qu’un siège.
Il faudra voir si le mouvement continue lors des trois prochaines élections législatives partielles qui auront lieu en mars prochain.
Néanmoins, il sera difficile d’en tirer des conclusions dans un sens ou l’autre puisque seulement un des trois députés invalidés vient de la majorité présidentielle.
Cependant, l’intérêt de deux des trois scrutins viendra de ce que tout le Centre soutiendra les candidats de cette majorité puisque l’UDI a décidé de se ranger derrière les candidats LREM en Haute-Garonne et en Guyane.