jeudi 17 décembre 2015

Présidentielle 2017. Juppé, la seule candidature souhaitée majoritairement par les Français

Un sondage Elabe pour BFM-TV montre que la seule candidature à la présidentielle souhaitée majoritairement par les Français est celle d’Alain Juppé.
Tous les autres candidats potentiels obtiennent plus d’opinions défavorables que favorables.
Ainsi Alain Juppé obtient 60% de sondés qui souhaitent qu’il soit candidat à la présidentielle contre 38% qui y sont opposés, soit un solde positif de 22 points.
François Bayrou arrive en deuxième et sa candidature est souhaitée par 43% des sondés contre 55% qui y sont opposés, soit un solde négatif de 12 points.
Viennent ensuite François Fillon (41%-57% -16 pts); Manuel Valls (40%-58% -18 pts); Marine Le Pen (38%-60% -22 pts); Bruno Le Maire (37%-61% -24 pts); Emmanuel Macron (33%-65% -32 pts).
A noter que François Hollande se classe neuvième d’une liste de treize personnalités avec 31%-67% et un solde négatif de 36 points.
Quant Nicolas Sarkozy, il est le dernier de la liste avec 23% de sondés qui souhaitent sa candidature contre 75% qui y sont opposés soit un solde négatif de 52 pts.
Il partage cette dernière place avec Cécile Duflot mais celle-ci a un pourcentage moins élevé de sondés qui ne veulent «pas du tout» de sa candidature…
Si l’on se place maintenant dans les souhaits par préférence partisane, Alain Juppé obtient 67% chez les sympathisants de la Gauche, 71% chez ceux de la Droite et du Centre, 57% chez ceux qui disent n’avoir aucune préférence partisane.
A titre de comparaison, Nicolas Sarkozy n’obtient que 46% chez les sympathisants de la Droite et du Centre soit 25 points de retard face au maire de Bordeaux.
Seuls les sympathisants FN ne sont pas majoritaires mais il obtient le meilleur score auprès de ceux-ci d’une personnalité en dehors du parti d’extrême-droite.
En ce qui concerne François Bayrou, les choses sont un peu plus compliquées puisqu’il obtient son meilleur score auprès des sympathisants de la Gauche (58%) alors que ceux de la Droite et du Centre sont peu enthousiastes à l’idée de sa candidature (39% seulement la souhaitent).
Cependant, dans la stratégie électorale du président du Mouvement démocrate, pouvoir compter sur un soutien à gauche alors qu’il affrontera Nicolas Sarkozy (il ne sera pas candidat si c’est Alain Juppé qui sort vainqueur de la primaire LR) peut être un atout, surtout si François Hollande est très bas dans les sondages.
Comme on peut le noter, une nouvelle fois, ce sont les personnalités de l’axe central qui sont parmi ceux qui obtiennent les meilleures résultats avec deux représentants de celui-ci aux deux premières places (Alain Juppé 1°, François Bayrou 2°, Manuel Valls 4°, Emmanuel Macron 7°).
De même, si les Français votaient aujourd’hui, un boulevard serait ouvert pour un succès triomphal d’Alain Juppé qui, rappelons-le, serait soutenu par le centriste François Bayrou et sans doute le parti centriste UDI même si celui-ci n’a pas encore décidé s’il présenterait un candidat ou non au premier tour.
Bien entendu, ces souhaits de candidature ne valent pas votes en faveur de la personnalité choisie.
(Sondage Elabe réalisé les 15 et 16 décembre 2015 par internet auprès d’un échantillon de 1003 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

A lire aussi:



Présidentielle USA 2016. Le démagogue Trump peut-il battre la centriste Clinton?

Si l’on se fiait aux sondages actuels, les deux candidats à la présidentielle américaine de novembre 2016 seraient la démocrate Hillary Clinton et le républicain Donald Trump.
Sauf catastrophe pour elle, la centriste Clinton sera la représentante démocrate tant elle domine son opposant interne, le socialiste Bernie Sanders.
En revanche, il peut se passer encore bien des choses du côté républicain, comme l’effondrement de Trump (ce cas de figure où des populistes démagogues sont montés très haut avant les primaires ou au début de celles-ci puis se sont effondrés très rapidement est assez courant) ou la montée en puissance inexorable de l’homme d’extrême-droite, le Texan Ted Cruz (le plus dangereux du panel républicain) ou bien encore l’éclosion de Marco Rubio (droite radicale) et même, pourquoi, la résurrection inespérée de Jeb Bush (conservateur) ou de Chris Christie (conservateur modéré).
De même, Donald Trump, s’il n’obtient pas la nomination républicaine, pourrait être tenté de se présenter en indépendant, ce qui amoindrirait ses chances d’une éventuelle victoire (tout en détruisant quasiment définitivement celles du candidat républicaine officiel).
Néanmoins, son avance dans les sondages actuels vis-à-vis de ses concurrents républicains est telle que l’on peut désormais prendre en compte sa candidature comme «sérieuse» électoralement parlant à défaut de l’être politiquement parlant en matière de programme et de compétence.
D’autant que le dernier débat des prétendants républicains qui s’est tenu à Las Vegas le 15 décembre au soir n’a pas changé la donne où le promoteur immobilier newyorkais devance largement Ted Cruz et Marco Rubio ainsi que le chirurgien et néophyte en politique Ben Carson qui semble être proche d’un retour définitif dans l’ombre même s’il se comporte encore bien dans les sondages sur la présidentielle elle-même.
Si l’on prend les derniers sondages entre Clinton et Trump, ils donnent tous une avance pour la première sur le second:
- 50% contre 44% pour celui de ABC news et du Washington Post du 15 décembre;
- 50% contre 40% pour celui de NBC et du Wall Street Journal du 14 décembre;
- 48% contre 44% pour celui de USA Today du 8 décembre;
- 52% contre 41% pour celui de MSNBC et Telemundo du 7 décembre.
Mais l’on est encore à onze mois du scrutin et des sondages comme ceux donnant une petite avance de Ben Carson sur Hillary Clinton doivent inciter à la prudence sur les pronostics de victoire de chacun.
Pour autant, on peut dire que le souhait à peine secret d’Hillary Clinton et de son équipe serait un affrontement entre l’ancienne secrétaire d’Etat de Barack Obama et le milliardaire fantasque (son deuxième choix serait de retrouver en face d’elle l’icône du Tea Party, Ted Cruz).
Il faut dire que la victoire à la présidentielle américaine passe désormais par la capacité à réunir son camp mais aussi à s’attacher une majorité d’électeurs latinos, noirs et même asiatiques.
L’Amérique blanche et masculine qui soutient Donald Trump n’est plus majoritaire, loin de là et il faut absolument séduire dans tous les groupes ethniques (que l’on appelle encore races aux Etats-Unis).
Et le magnat de l’immobilier de New York n’a quasiment aucune chance d’y parvenir, lui qui veut renvoyer tous les immigrants illégaux d’Amériques du Sud et Centrale chez eux (soit entre 11 et 15 millions de personnes!), qui ne parvient pas à susciter un sentiment positif auprès de la communauté afro-américaine, sans parler des musulmans mais aussi des juifs.
Bien entendu, il ne faut pas oublier qu’un sondage national n’est pas le reflet de la réalité des chances de chacun puisque l’on vote Etat par Etat pour la présidentielle avec des grands électeurs qui sont désignés par le vote populaire.
Ainsi, l’important est de gagner dans les fameux «swing States» ces Etats qui ne sont pas très majoritairement démocrates ou républicains et donc imprenables pour les candidats de l’autre bord politique (comme l’Etat de New York massivement démocrate et le Texas massivement républicain).
Or, dans ces Etats, la tendance n’est pas en faveur de Trump, notamment en Floride où l’on compte de nombreux latinos.
De même, le programme de Trump, quand il n’est pas flou, sans queue ni tête ou basé sur un mensonge grossier, est d’un extrémisme qui n’est pas à même, a priori, d’emporter l’adhésion auprès des femmes ainsi que des «independents» indépendants, c’est-à-dire des électeurs qui ne sont affiliés ou proches d’aucun des deux partis, qui se situent au centre de l’échiquier politique et qui choisissent en général les candidats modérés et rassembleurs (à l’inverse des «independents» démocrates ou républicains qui déclarent ne pas être affiliés à leur parti favori, qui son souvent des gens de gauche et de droite plus radicalisés que la ligne politique du parti dont ils restent malgré tout proches ce qui fait qu’ils votent, in fine, pour celui-ci).
Tout concoure donc à faire de Hillary Clinton la super-favorite d’un duel qui l’opposerait à Donald Trump.
On peut ainsi penser que ce dernier est plutôt dans la situation d’une Marine Le Pen en France, c’est-à-dire qu’il peut réaliser des scores importants mais qu’une majorité des électeurs n’’imaginent même pas de voter pour lui.
Reste à savoir quel sera l’état du pays l’été prochain et si la campagne électorale n’aura pas fait exploser certaines candidatures en révélant ou inventant des scandales.
Ainsi, Hillary Clinton est bien évidemment l’objet de toutes les attentions des groupes républicains radicaux chargés de mener des enquêtes et de répandre des rumeurs généralement fausses sur sa personne.
On sait qu’ils travaillent d’arrache-pied et qu’il faut s’attendre à de nouvelles «révélations» pendant les onze mois qui nous séparent de l’élection.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
  
A lire aussi :
Présidentielle USA 2016.