mercredi 22 septembre 2010

Actualités du Centre – Pour Jean-Luc Bennhamias, le Mouvement démocrate «n'est pas destiné à s'inscrire dans le Centrisme»


Alors que François Bayrou réaffirme depuis plusieurs mois qu’il se situe au centre de l’échiquier politique et qu’il est du Centre, les propos tenus par un de ses fidèles lieutenants, Jean-Luc Bennhamias, font un peu désordre au moment où le Mouvement démocrate a besoin de récupérer un électorat centriste en vue des prochaines élections présidentielles et législatives. Celui-ci a déclaré dans une interview au Journal du Dimanche que le Mouvement démocrate n’est pas destiné à s’inscrire dans le Centrisme qui, d’ailleurs n’a plus de raison d’être aujourd’hui… Extraits.

Vendredi prochain, l'université de rentrée du Modem s'ouvre à Giens (Var). Depuis plusieurs semaines, l'espace politique entre le PS et l'UMP est en pleine effervescence, des formations comme celles d'Hervé Morin ou de Jean-Louis Borloo tentant de se démarquer. Le Modem doit-il redéfinir sa place dans le paysage politique?

Certes, François Bayrou et une partie des cadres du Modem sont issus de feu l'UDF. Mais le Modem n'est pas destiné à s'inscrire dans le centrisme au sens traditionnel du terme. En tant qu'ancien Vert, j'en suis la preuve vivante. Certes, nous avons essuyé des aléas électoraux et difficiles. Nous en avons modestement tiré les enseignements. Mais cela ne modifie en rien le projet de départ qu'est le Modem: constituer une alternative capable de faire bouger les lignes.

Le centrisme est mort selon vous?

Il n'a en tout cas plus de raison d'être aujourd'hui. J'ai entendu Jean Arthuis ou François Sauvadet entamer une réflexion sur une nouvelle force centriste. Le sujet sera certes évoqué lors de notre université de rentrée, mais ne nous leurrons pas: nous n'allons pas reconstruire l'UDF. Il suffit d'écouter le discours de ceux qui ont migré vers l'UMP. Le Nouveau centre va dans tous les sens, Hervé Morin ayant du mal à synthétiser son mouvement.Jean-Louis Borloo possède une aura, mais il est davantage associé, aux yeux de l'électorat, à l'UMP qu'à son Parti radical.

Actualités du Centre – Grande Bretagne – Les Libéraux-démocrates en berne dans les sondages depuis leur participation au gouvernement conservateur


Depuis leur alliance avec les conservateurs pour occuper le pouvoir en Grande Bretagne, où leur leader, Nick Clegg, est vice-premier ministre, les libéraux-démocrates ont du mal à convaincre leurs troupes de l’intérêt de cette alliance et, plus grave, à convaincre l’opinion publique.

Le positionnement des libéraux-démocrates est au centre-gauche et parfois même plus à gauche que le new labour et sa «Third way» (troisième voie) quand celui-ci était au gouvernement (une gauchisation des travaillistes depuis leur défaite aux législatives étant néanmoins en cours). Du coup, leur présence au gouvernement en compagnie des conservateurs a dérangé plus d’un militant d’autant que la politique d’extrême austérité mise en œuvre par David Cameron, le Premier ministre tory, et nécessaire afin que le pays ne sombre pas dans une grave crise économique, n’est évidemment guère populaire dans l’électorat des libéraux-démocrates composé en partie de travaillistes déçus. Ainsi, dans les sondages, le parti n’obtient plus que 13% d’intentions de votes après un pique de 30% pendant la campagne électorale 2010.

Néanmoins, les leaders libéraux-démocrates ne souhaitent pas changer de ligne et demandent à la base du parti d’attendre encore un peu pour analyser les résultats d’une politique qui vient d’être mise en œuvre. Nick Clegg a ainsi déclaré qu’il s’agit «d'un marathon, pas d'un sprint. Nous sommes condamnés en tant que gouvernement à prendre des décisions très, très difficiles pour assainir les finances publiques», ajoutant qu’il fallait «garder son sang-froid, miser sur le long terme et voir les bénéfices de notre action après un certain temps». Reste à savoir si le parti gardera espoir et son unité si la situation ne s’améliore pas dans les mois à venir.