mardi 27 mars 2012

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Bayrou à 11% et devancé par Mélenchon

Quatrième sondage consécutif qui donne François Bayrou en cinquième position derrière Hollande, Sarkozy, Le Pen et Mélenchon. La nouvelle vague du sondage Louis Harris interactive pour VSD lui donne 11% des intentions de vote (soit une baisse de 1 point par rapport à la précédente vague).
Devant, on trouve Jean-Luc Mélenchon (13%), Marine Le Pen (16%), François Hollande (27%) et Nicolas Sarkozy (28%).
(Sondage Louis Harris interactive réalisé du 22 au 26 mars auprès d'un échantillon national représentatif de 1.231 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Pour gagner, le Centre doit être indépendant et ouvert à des alliances

Sociologiquement parlant, les démocraties occidentales sont désormais centristes dans l’âme. Un phénomène du, entre autres, à l’élévation du niveau de vie général et au développement d’une importante classe moyenne. Les solutions extrêmes sont souvent rejetées par l’énorme majorité de la population. Ainsi, une majorité des électeurs se situent dans le spectre large de la modération, de la droite modérée à la gauche modérée en passant par le Centre.
Politiquement parlant, en revanche, on en est encore loin. Les joutes politiciennes sont toujours aussi exacerbées, les discours enflammés même si, ensuite, le gouvernement des pays se fait le plus souvent au centre de l’échiquier politique parce que c’est le seul lieu responsable pour agir.
Dès lors, les partis du Centre qui ont vocation à occuper une position incontournable dans le gouvernement de ces pays avancés, doivent poursuivre deux buts. Loin d’être antimoniques, ils sont, au contraire, absolument complémentaires: affirmer la spécificité irréductible de la pensée centriste et nouer des alliances électorales et de gouvernement afin de participer au pouvoir lorsqu’ils ne sont pas majoritaires.
C’est le cas particulier de la France.
Si l’on voulait faire un clin d’œil à l’actualité du moment, les partis centristes français doivent agir, à la fois, comme François Bayrou et Hervé Morin, les deux anciens compères devenus ennemis irréductibles (ce qui ne veut pas dire grand-chose en politique où les séparations fracassantes ne sont que les préludes aux retrouvailles en grandes pompes)!
Le splendide isolement centriste ou, à l’opposé, le ralliement systématique et sans conditions sont, tous deux, extrêmement dangereux pour les idées du Centre.
Les cinq dernières années sont là pour le démontrer amplement. François Bayrou, dans son splendide isolement n’a pas fait progresser d’un iota la cause centriste. Et son probable échec lors du premier tour de la présidentielle sonnera sans doute le glas de ses ambitions et peut-être de sa carrière politique.
Mais Hervé Morin et ses compères qui se sont ralliés sans condition après le premier tour de 2007 n’ont pas fait mieux pour le Centre. En témoigne la tentative désespérée et désespérante de ce dernier pour se présenter à la présidentielle. Mais la non-existence du Nouveau centre face à l’UMP pendant cinq ans ont abouti à ce que les Français, non seulement, ne comprenaient pas pourquoi son leader voulait se présenter contre Nicolas Sarkozy. Plus grave, ils ne le connaissaient même pas pour une grande partie d’entre eux et encore moins ses opinions politiques…
Il faut dire que le Centre dispersé de 2007 - une partie, dont une majorité de militants, avec Bayrou et le futur Mouvement démocrate, une partie, dont la quasi-totalité des députés de feue l’UDF, ayant fait sécession pour s’allier avec l’UMP en créant le Nouveau centre, une partie, dont de nombreux centristes historiques, ayant intégré l’UMP depuis 2002 et une partie se trouvant au centre-gauche aux Radicaux de gauche ou même dans le PS (cette dernière préférant passer directement au ralliement avec Sarkozy sans passer par la case «Centre») - ne pouvait pas peser grand-chose pour imposer la prise en compte de ses vues et de ses valeurs. Les quelques miettes récoltées et fêtées comme des victoires éclatantes par les centristes de la majorité présidentielle ne peuvent cacher cette réalité.
Ce qui est grave pour le Centre, c’est que cette configuration risque de perdurer. Déjà, pour la présidentielle, le Centre est désuni. Il y a peu de chances au jour d’aujourd’hui, pour qu’il soit réunifié pour les législatives (comment Bayrou, Morin et Borloo peuvent-ils s’entendre?).
Ce n’est donc qu’après cet épisode électoral qui risque d’être une bérézina pour le Centre que les centristes se mettront peut-être autour d’une table pour discuter. Et l’on espère qu’ils le feront sérieusement et sans mettre en avant leurs égos surdimensionnés face à leurs réalités électorales.
Demain, le Centrisme ne pourra devenir en France une pensée dominante que si les politiques qui prétendent s’en référer prennent ces fameuses responsabilités dont ils parlent à tout bout de champ… pour les autres!
Cela passe par défendre leurs valeurs, non dans un splendide isolement, tout en trouvant des passerelles avec des partis proches de leurs idées afin de nouer des alliances, non des ralliements.

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Deux nouveaux sondages placent Bayrou derrière Mélenchon et en baisse à 11,5%

L’horizon ne semble pas s’éclaircir par François Bayrou, tout au moins dans les sondages. Ainsi Les nouvelles vagues des sondages IFOP (pour Paris Match, Europe 1 et Public Sénat) et IPSOS (pour Le Monde, Radio France et France Télévisions) lui donnent 11,5% des intentions de vote (soit une baisse de 1,5 point par rapport aux précédentes vagues) et, surtout, une nouvelle fois, elles le placent en cinquième position, devancé par Jean-Luc Mélenchon en quatrième position (13%) et Marine Le Pen (15;5% et 16%) en troisième position.
On trouve devant Nicolas Sarkozy (28,5% en tête chez IFOP et 27,5% en deuxième position chez IPSOS) et François Hollande (27% en deuxième position chez IFOP et 28% en tête chez IPSOS).
(Sondage IFOP réalisé du 22 au 25 mars auprès d'un échantillon national représentatif de 1.769 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage IPSOS réalisé les 23 et 24 mars auprès d'un échantillon national représentatif de 978 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)