lundi 28 mars 2016

Présidentielle USA 2016. Le populiste Sanders menace encore la victoire de la centriste Clinton

Bernie Sanders
Les récentes victoires du socialiste populiste Sanders dans plusieurs Etats (petits et moyens), de l’Utah à l’Alaska en passant par l’Idaho, Washington et Hawaï, démontrent que la route pour la nomination de la centriste Hillary Clinton comme candidate du Parti démocrate n’est pas encore totalement sécurisée.
Bien entendu, il faudrait pour que Sanders l’emporte, un retournement de situation encore improbable aujourd’hui avec des victoires nettes dans des grands Etats qui ne lui sont pas favorables a priori (New York, Californie, Pennsylvanie, Maryland, etc.) ainsi que le changement du soutien de la plupart des «grand délégués» du parti dont l’énorme majorité a pris position en faveur de Clinton et que Sanders n’a pas cessé de stigmatiser jusqu’à maintenant où il tente de les séduire...
Mais dans une année électorale où les deux partis sont traversés en même temps – et c’est une première – par une forte vague populiste, tout peut encore survenir.
Et un match entre les deux populistes Sanders et Trump serait une catastrophe pour la démocratie américaine, tout autant d’ailleurs qu’un match entre Sanders, le socialiste, et Cruz, l’idéologue d’extrême-droite.
Il convient de bien écouter les discours de Sanders pour comprendre qu’il rejette en bloc la vision politique centriste de Barack Obama et d’Hillary Clinton qui, dans la tradition américaine mais aussi de la démocratie républicaine libérale, fait place au pluralisme des intérêts afin de trouver les consensus et les compromis gagnants-gagnants.
Pour lui, le peuple, entité unique, a des intérêts complètement opposés avec des groupes comme «Wall Street», les «billionaires», le «big business», etc., qu’il agite constamment comme des épouvantails.
Avec eux, pas de compromis et de consensus possibles mais une lutte politique de tous les instants pour supprimer ces castes de nantis, tout au moins leur ôter leurs privilèges exorbitants, même s’ils viennent de leur mérite et de leur labeur.
Cette vision est celle du socialisme européen et il n’est donc pas faux de prétendre que Bernie Sanders est un socialiste et non un social-démocrate très modéré même s’il avance masqué au cours de cette primaire pour ratisser le plus large possible.
Un de ses buts, d’ailleurs, qu’il a clairement exprimé, est de changer le Parti démocrate pour en faire un parti de gauche et non plus un parti regroupant majoritairement des gens du centre et du centre-gauche avec une aile très minoritaire de militants de gauche voire d’extrême-gauche.
En cela, il veut parvenir à un affrontement idéologique gauche-droite à l’européenne en ayant comme modèle la transformation effectuée par les conservateurs et les radicaux de droite qui ont réussi à chasser les centristes du Parti républicain et à l’orienter très à droite.
Ainsi, c’est bien un combat idéologique qui se mène au Parti démocrate comme au Parti républicain.
Et comme chez les républicains c’est un populiste démagogue qui prétend faire la «révolution politique» et promet des lendemains qui chantent en s’en prenant aux ennemis du peuple, qui est en train d’essayer de détruire l’identité des démocrates.
Mais il est également, comme l’est Ted Cruz chez les républicains, un idéologue qui n’est prêt à aucun compromis avec sa doxa (c’est pourquoi il s’est prononcé contre le sauvetage de l’industrie automobile en 2009 parce qu’en même temps la loi permettait le sauvetage du système financier capitaliste).
Bernie Sanders n’est pas dans la provocation systématique et n’a pas l’insulte constamment aux lèvres comme Donald Trump.
En revanche, il n’est pas du tout évident qu’il soit moins dangereux que lui.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


Présidentielle USA 2016

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Présidentielle 2017. Sarkozy: plus grande aversion des centristes du MoDem que ceux de l’UDI

Une chose est sûre: l’électeur centriste ne veut vraiment pas d’un retour de l’ancien président de la république en 2017 comme le confirme une nouvelle fois un sondage IFOP pour le think tank de droite, la fondation Concorde, sur «Le regard des Français pour Nicolas Sarkozy».
Un sondage déjà réalisé sur Alain Juppé et François Fillon et qui le sera bientôt sur Bruno Le Maire, les quatre principaux candidats à la primaire de LR en novembre prochain (même si Sarkozy ne s’est pas encore officiellement déclaré.
Ce qui est également très intéressant dans ce sondage, c’est que cet électeur centriste qu’il soit du MoDem ou de l’UDI n’a pas la même dureté envers le président de Les républicains.
Ainsi, pratiquement à toutes les questions, il y a deux fois plus de sondés sympathisants, voire beaucoup plus, de l’UDI qui donnent une réponse positive sur l’ancien chef de l’Etat que de sondés sympathisants du MoDem.
Ces derniers sont ici totalement solidaires de la vision du président du parti et adversaire déterminé de Sarkozy, François Bayrou.
Ainsi, si seulement 14% des sympathisants MoDem estiment qu’il serait «Un bon candidat pour la Droite et le Centre à l’issue de la primaire des 20 et 27 novembre», ils sont 28% à l’UDI (à noter que les sympathisants UDI sur ces questions sont proches de la réponse des Français dans leur ensemble, 27% à la première et 23% à la deuxième).
De même, s’il n’y a que 10% des sympathisants MoDem qui pensent qu’il ferait «Un bon Président de la République en 2017», ils sont 27% à l’UDI.
Seuls 7% des sympathisants du MoDem estiment qu’il est honnête contre 35% de ceux de l’UDI, 5% contre 30% qu’il «comprend les problèmes des gens comme vous», 10% contre 27% qu’il inspire confiance, 22% contre 47% qu’il peut réformer le pays, 17% contre 44% qu’il peut sortir le France de la crise, etc.
Cela valide la stratégie de Nicolas Sarkozy qui veut absolument s’attacher les électeurs de l’UDI pour la présidentielle (et éventuellement la primaire) mais qui a déjà tiré un trait sur ceux du MoDem.
Néanmoins, la faiblesse des scores tant chez les sympathisants du MoDem que chez ceux de l’UDI démontrent une vraie aversion de la très grande majorité des électeurs centristes à son encontre.
Par ailleurs, 33% des sympathisants du MoDem le voient «très à droite contre seulement 18% de ceux de l’UDI.
Et sa stature «gaullienne» auprès des centristes n’est pas du tout évidente puisqu’elle ne recueille que 3% chez les sympathisants du MoDem et 6% chez ceux de l’UDI (qui estiment qu’il n’est «ni de gauche, ni de droite»).
Petites bizarreries avec 3% des sympathisants du MoDem qui le voient au centre-gauche et même 3% de ceux de l’UDI qui le voient à gauche…
Plus étonnant encore, 9% des sympathisants du PS le voient aussi à gauche et 2% «très à gauche»!
Enfin, il obtient des scores très bas auprès de l’ensemble des Français sur ses capacités à être un bon président de la république (23%), sur celles de réformer le pays (34%), de le sortir de la crise (28%), de changer les choses (37%) ou de bousculer les conservatisme et les blocages de la société française (36%).
De même, seuls 34% des Français estiment qu’il a un projet pour la France.

► A la question «En pensant à Nicolas Sarkozy, diriez-vous qu’il fera (s’il remporte la primaire organisée par Les Républicains) un bon candidat pour la Droite et le Centre?», 14% des sympathisants du MoDem et 28% de ceux de l’UDI répondent par l’affirmative (27% des Français et 61% des sympathisants LR).

► A la question «En pensant à Nicolas Sarkozy, diriez-vous qu’il fera (s’il remporte la primaire organisée par Les Républicains) un bon Président de la République en 2017», 10% des sympathisants du MoDem et 27% de ceux de l’UDI répondent par l’affirmative (23% des Français et 61% des sympathisants LR)

► A la question «Pour chacune des phrases suivantes, diriez-vous qu’elle s’applique à Nicolas Sarkozy?»
- Il est courageux: 59% MoDem, 76% UDI (53% Français, 87% LR)
- Il a de l’autorité: 75% MoDem, 86% UDI (68% Français, 93% LR)
- Il est sympathique: 26% MoDem, 45% UDI (30% Français, 65% LR)
- Il est dynamique: 80% MoDem, 88% UDI (69% Français, 96% LR)
- Il est tolérant: 11% MoDem, 28% UDI (23% Français, 45% LR)
- Il tient les engagements qu’il prend: 18% MoDem, 32% UDI (23% Français, 55% LR)
- Il vous inspire confiance: 10% MoDem, 27% UDI (23% Français, 64% LR)
- Il est honnête: 7% MoDem, 35% UDI (19% Français, 53% LR)
- Il comprend les problèmes des gens comme vous: 5% MoDem, 30% UDI (23% Français, 59% LR)

► A la question : «Pour chacune des phrases suivantes, diriez-vous qu’elle s’applique à Nicolas Sarkozy?»
- Il a envie de servir la France: 45% MoDem, 78% UDI (47% Français, 83% LR)
- Il a un projet pour la France: 25% MoDem, 51% UDI (34% Français, 75% LR)
- Il veut vraiment changer les choses: 23% MoDem, 60% UDI (37% Français, 78% LR)
- Il ne cèdera pas face à la rue en cas de mouvements sociaux: 38% MoDem, 57% UDI (49% Français, 73% LR)
- Il est capable de réformer le pays: 22% MoDem, 47% UDI (34% Français, 71% LR)
- Il est capable de bousculer les conservatismes et les blocages de la société française: 29% MoDem, 52% UDI (36% Français, 72% LR)
- Il peut sortir le pays de la crise: 17% MoDem, 44% UDI (28% Français, 70% LR)

► A la question : «Pour chacune des phrases suivantes, diriez-vous qu’elle s’applique à Nicolas Sarkozy?»
- Il est capable de battre la candidate du Front National: 61% MoDem, 75% UDI (57% Français, 89% LR)
- Il est capable de battre le candidat du Parti Socialiste: 59% MoDem, 66% UDI (58% Français, 85% LR)
- Il est capable de rassembler les électeurs de droite et du centre: 27% MoDem, 41% UDI (36% Français, 65% LR)
- Il est capable de remporter l’élection présidentielle de 2017: 34% MoDem, 43% UDI (38% Français, 68% LR)
- Il a la stature d’un Président de la République: 39% MoDem, 68% UDI (44% Français, 84% LR)

Enfin, à la question de savoir où se trouve le positionnement politique de Nicolas Sarkozy 11% des sympathisants du MoDem répondent au centre (dont 8% au centre-droit) tout comme 13% de ceux de l’UDI (dont 0% au centre-gauche) (11% des Français et 15% des sympathisants de LR sont de cet avis).
53% des sympahtisants MoDem le voient à droite et 40% très à droite contre 60% et 18% pour ceux de l’UDI.
(Sondage IFOP réalisé pour la fondation Concorde du 15 au 18 mars 2016 par internet auprès d’un échantillon de 1504 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella




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