samedi 25 février 2023

La quotidienne centriste du 25 février 2023. Inflation alimentaire: mauvaise foi de la grande distribution, hypocrisie des consommateurs, inconséquence des politiques

En cette période d’inflation conséquente des prix alimentaires, quand Emmanuel Macron demande à la grande distribution de faire un effort sur les prix tout en voulant augmenter les revenus des agriculteurs il essaye de réaliser, comme le font depuis de très nombreuses années tous les politiques, ce qu’on appelle la quadrature du cercle!

Quand les consommateurs veulent que ces mêmes agriculteurs puissent avoir de meilleurs revenus, les employés de la grande distribution de meilleurs salaires évidemment les prix les plus bas possibles dans les rayons des supermarchés, ils veulent le beurre, l’argent du beurre et la crémière en sus!

Quand la grande distribution refuse d’augmenter les marges des agriculteurs et des industries agro-alimentaires pour garder les siennes alors qu’elles les pressurent systématiquement, les obligeant souvent à des ventes à perte et à des déférencements dans leurs rayons s’ils n’obéissent pas à son diktat des prix les plus bas parce que c’est la seule légitimité de son existence (avec un système de centrales d’achats toutes-puissantes, de vente massive et de marges faibles), elle joue la victime ce qui est d’une indécence totale et n’est que pure propagande.

Quant aux industriels de l’agro-alimentaire et les petits producteurs, ils se sont laissés phagocytés par cette grande distribution – entre autres avec les fameuses «marques de distributeur» qui sont souvent de qualité nutritionnelle mauvaise – pour des intérêts à court terme, notamment pour gagner des parts de marché ou éliminer des concurrents, et payent le prix de leur inconséquence.

Enfin, n’oublions pas les médias qui sont incapables d’informer correctement les citoyens sur les enjeux.

Oui, tous les acteurs de cette triste mascarade sont responsables d’une situation qui se dévoile au grand public à l’occasion de crises comme l’épisode inflationniste que nous connaissons actuellement mais qui dure depuis des décennies.

Cette fameuse concertation annuelle (qui se termine le 1er mars, cette année) entre la grande distribution et les industriels de l’agro-alimentaire sur la fixation des prix est souvent un jeu de dupes qui est l’occasion pour la première de réclamer des prix toujours plus bas aux seconds qui pleurent misère et d’accompagner cette demande de menaces de déférencements avec comme conséquence une pression de ces industriels sur les agriculteurs pour obtenir, eux aussi, des rabais.

In fine, ce sont souvent ces derniers, sauf les propriétaires des grandes exploitations, qui sont les dindons de la farce.

Lorsqu’on écoute le patron des Centres Leclerc dont la stratégie depuis son père a été de se mettre les organisations de consommateurs dans son sac par simple intérêt financier et commercial et non par une quelconque défense du pouvoir d’achat, on est choqué par son impudence à taper sur tout le monde, y compris ses concurrents, sauf sur lui qui est un des principaux responsables de cette situation!

Mais cela vaut pour toutes les enseignes.

La solution serait évidemment de pratiquer le juste prix.

Encore faudrait-il le connaître!

Mais les intérêts des différents acteurs – producteur, distributeur, consommateur – sont tellement divergents font que dès que l’un d’eux peut profiter d’un autre, il ne s’en prive pas!

Néanmoins un grand débat public serait nécessaire sur le sujet en ces temps de conventions citoyennes et autres conventions nationales de la refondation.

 

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

 

Propos centristes. France – Guerre de Poutine contre l’Ukraine / Sécheresse et plan eau / Plan transport / Fraude fiscale / Réforme des retraites / Sobriété / Transition agroécologique…

Voici une sélection, ce 25 février 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Avec l'Ukraine, la France, l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, l'Italie, le Japon, le Royaume-Uni, l'Union européenne. Unis et déterminés. Jusqu'à la victoire et au retour de la paix.

> Avec le Président Erdogan, nous venons d'échanger sur le conflit en Ukraine. Il nous faut intensifier, encore, notre soutien à l'Ukraine pour lui permettre de l’emporter. Continuer, aussi, à accroître la pression sur la Russie, la pousser à renoncer à son agression.
Dès les heures qui ont suivi le séisme en Turquie, nos forces de sécurité civile participaient aux recherches. À Gölbasi, notre hôpital de campagne prend en charge cent blessés chaque jour. Au Président Erdogan, j'ai confirmé que nous restions pleinement mobilisés, solidaires.

> Déclaration des chefs d’État et de gouvernement du G7 sur la guerre de Poutine contre l’Ukraine].
1.    Un an après le début de l’invasion brutale de l’Ukraine par la Russie, nous, chefs d’État et de gouvernement du Groupe des sept (G7), nous sommes réunis avec le président ukrainien M. Volodymyr Zelensky pour réaffirmer notre soutien inébranlable à l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra. Les attaques haineuses que la Russie mène depuis 365 jours témoignent de la cruauté de l’agression en cours. Nous condamnons la guerre illégale et injustifiable de la Russie, qui ne fait suite à aucune provocation, le mépris dont elle fait preuve envers la Charte des Nations Unies et son indifférence quant aux conséquences de la guerre qu’elle mène sur les populations du monde entier. Nous saluons l’héroïsme du peuple ukrainien, qui résiste courageusement. Nous sommes déterminés à renforcer notre soutien diplomatique, financier et militaire en faveur de l’Ukraine, à accroître le coût de la guerre pour la Russie et pour ceux qui soutiennent son effort de guerre, et à continuer de lutter contre les répercussions néfastes de la guerre sur le reste du monde, notamment sur les populations les plus vulnérables.
2.    La Russie a commencé cette guerre ; elle peut y mettre fin. Nous demandons à la Russie de mettre un terme à l’agression en cours et à retirer de manière immédiate, complète et inconditionnelle ses troupes de l’ensemble du territoire ukrainien dans ses frontières internationalement reconnues. Depuis un an, les forces russes ont tué des milliers d’Ukrainiens, forcé des millions de personnes à fuir et déporté de force des milliers d’Ukrainiens, y compris des enfants, vers la Russie. La Russie a détruit des hôpitaux, des écoles, des infrastructures énergétiques et essentielles, et réduit à l’état de ruines des villes historiques. Dans les zones libérées des forces russes, l’existence de fosses communes, de violences sexuelles, de tortures et d’autres atrocités est attestée. Nous condamnons fermement tous les actes odieux commis par la Russie. Face à l’agression russe, les Ukrainiens sont plus unis, plus fiers et plus déterminés que jamais. 
3.    La guerre que mène la Russie contre l’Ukraine est également une attaque contre les principes fondamentaux de souveraineté des nations, d’intégrité territoriale des États et de respect des droits de l’homme. Nous demeurons unis dans notre détermination à soutenir la Charte des Nations Unies. Nous réaffirmons notre condamnation sans équivoque et notre ferme rejet de la tentative illégale d’annexion par la Russie des régions ukrainiennes de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson. Nous ne reconnaîtrons jamais ces tentatives illégales d’annexion, comme nous n’avons jamais reconnu celles de la Crimée et de Sébastopol.
4.    Nous réaffirmons que le discours irresponsable de la Russie sur le nucléaire est inacceptable et que tout emploi par la Russie d’armes chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires aurait de graves conséquences. Nous rappelons le consensus auxquels sont parvenus tous les membres du Groupe des vingt (G20), y compris la Russie, selon lequel l’emploi ou la menace de l’emploi d’armes nucléaires est inadmissible. Nous rappelons l’importance du fait que la période de non-recours aux armes nucléaires dure maintenant depuis 77 ans. Nous regrettons profondément la décision de la Russie de suspendre la mise en œuvre du nouveau traité sur des mesures visant de nouvelles réductions et limitations des armements stratégiques offensifs (« nouveau traité START »). Nous exprimons la plus vive préoccupation au sujet de la poursuite de l’occupation et du contrôle par la Russie de la centrale nucléaire de Zaporijjia. La situation ne peut être réglée que par le retrait complet des troupes et des équipements russes des installations. Nous soutenons les travaux de l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) visant à renforcer la sûreté et la sécurité nucléaires en Ukraine, notamment par la présence continue d’experts de l’AIEA et la cessation de toutes les opérations de combat dans la centrale, les infrastructures environnantes et leurs alentours.
5.    Nous saluons la résolution A/ES-11/L.7 intitulée « Principes de la Charte des Nations Unies qui sous-tendent une paix juste, globale et durable en Ukraine » adoptée avec le vaste soutien de la communauté internationale lors de la session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale des Nations Unies qui s’est tenue hier. Nous demeurons attachés à la diplomatie, et nous saluons et soutenons les efforts de bonne foi déployés par le Président Zelensky pour promouvoir une paix globale, juste et durable qui soit conforme à la Charte des Nations Unies et dont il a souligné les principes de base dans son plan de paix. Dans la perspective d’un règlement pacifique après la guerre, nous demeurons prêts à parvenir ensemble à des arrangements avec l’Ukraine ainsi qu’avec les institutions et pays intéressés en matière de sécurité durable et d’autres engagements afin d’aider l’Ukraine à se défendre, à assurer son avenir libre et démocratique et à dissuader la Russie de toute agression future.
6.    Nous demeurons déterminés à coordonner nos efforts pour répondre aux besoins urgents de l’Ukraine en matière d’équipements militaires et de défense, en ciblant en priorité les systèmes et les capacités de défense aérienne et les munitions et les chars d’assaut nécessaires.
7.    Sur la base des résultats obtenus lors de la conférence internationale qui s’est tenue à Paris le 13 décembre, nous réaffirmons également notre détermination à fournir une assistance humanitaire accrue au peuple ukrainien, un soutien au secteur énergétique ukrainien et d’autres formes d’aide en Ukraine et dans les pays voisins, notamment pour garantir l’accès aux soins, y compris en matière de santé mentale. Nous saluons la mise en place de la plateforme interinstitutionnelle de coordination des donateurs pour contribuer à faire progresser le programme de réformes ukrainien, à promouvoir une croissance durable menée par le secteur privé et à garantir une étroite coordination entre les donateurs internationaux afin de fournir l’aide de manière cohérente, transparente et responsable.
8.    Nous continuerons à contribuer au maintien de la stabilité économique et financière de l’Ukraine, en répondant notamment aux besoins économiques urgents à court terme. Dans ce contexte, nous nous félicitons des progrès accomplis par nos ministres des Finances pour accroître notre soutien budgétaire et économique à hauteur de 39 milliards de dollars américains en 2023 et nous appelons de nos vœux des engagements supplémentaires. Nous demandons à nos ministres des Finances de poursuivre leur collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI) et l’Ukraine afin d’élaborer un programme ambitieux d’ici fin mars 2023 et de continuer à travailler de concert ainsi qu’avec le FMI et d’autres acteurs pour apporter le soutien nécessaire au budget de l’Ukraine tout au long de 2023 et au-delà.
9.    Nous soutenons les efforts de reconstruction de l’Ukraine, notamment la remise en état des infrastructures détruites par l’agression russe. Il est essentiel que ce processus continue d’être mené par un grand nombre d’acteurs, parmi lesquels des entités infranationales et la société civile en Ukraine, des organisations et des institutions financières internationales et le secteur privé. La Conférence sur le relèvement de l’Ukraine qui se tiendra à Londres en juin 2023 permettra à l’Ukraine, aux partenaires internationaux, au secteur privé et à la société civile de continuer la mobilisation au service du redressement du pays. Dans le même temps, nous continuerons à soutenir la détermination de l’Ukraine à bâtir une société sans corruption. Nous soutenons les efforts déployés par le gouvernement ukrainien pour mettre en œuvre le renforcement nécessaire des institutions s’inscrivant dans la trajectoire européenne du pays, notamment dans le domaine judiciaire et la promotion de l’état de droit en donnant les moyens aux institutions indépendantes ukrainiennes de lutte contre la corruption de remplir leur mission. À cet égard, nous réaffirmons notre confiance pleine et entière dans le Groupe de soutien des ambassadeurs du G7 pour soutenir la mise en œuvre du programme de réformes.
10.    Nous réaffirmons notre détermination à renforcer les sanctions et autres mesures économiques sans précédent prises à ce jour de manière coordonnée par le G7 et les pays partenaires afin de continuer à affaiblir la capacité de la Russie à mener son agression illégale. Nous demeurons attachés à faire front commun en prenant de manière coordonnée au cours des jours et des semaines à venir de nouvelles mesures économiques contre la Russie. Voici les nouvelles mesures que nous adoptons, dans le respect de nos autorités et procédures juridiques respectives et conformément au droit international :
- Nous maintiendrons, mettrons pleinement en œuvre et étendrons les mesures économiques déjà prises, notamment en prévenant tout évitement ou contournement de celles-ci et en y réagissant grâce à la mise en place d’un mécanisme coordonnant leur exécution afin de renforcer leur respect et leur mise en œuvre et d’empêcher la Russie de tirer profit des économies des pays du G7. Nous demandons aux pays tiers ou aux autres acteurs internationaux qui cherchent à contourner ou à affaiblir nos mesures de cesser leur aide matérielle à la guerre menée par la Russie, sous peine de s’exposer à des coûts sévères. Afin de dissuader partout dans le monde ce type d’activités, nous prenons des mesures contre les acteurs de pays tiers qui apportent un soutien matériel à la guerre menée par la Russie en Ukraine. Nous nous engageons également à harmoniser encore nos mesures, notamment les interdictions de transit ou de services, notamment pour éviter leur contournement par la Russie.
- Nous sommes résolus à empêcher la Russie de trouver de nouveaux moyens de se procurer des matériels, des technologies et des équipements militaires et industriels de pointe provenant de nos pays et qu’elle pourrait utiliser pour renforcer ses industries et continuer de violer le droit international. À cette fin, nous prendrons de nouvelles mesures pour empêcher la Russie d’avoir accès à des intrants alimentant ses secteurs militaire et manufacturier, notamment en matière de fabrication de machines industrielles, d’outillage, de matériel de construction ou d’autres technologies utilisées par la Russie pour reconstruire sa machine de guerre.
- Nous continuerons à affaiblir les revenus de la Russie qui servent à financer son agression illégale en prenant des mesures appropriées pour limiter ses revenus énergétiques et ses capacités extractives futures, sur la base des mesures déjà adoptées, notamment les interdictions d’exporter et l’application d’un plafond tarifaire au pétrole brut et aux produits pétroliers raffinés russes transportés par voie maritime. Nous nous engageons à prendre des mesures permettant de limiter les effets indirects sur la sécurité énergétique, notamment s’agissant des pays les plus vulnérables et les plus touchés.
- Compte tenu des revenus importants que la Russie tire des exportations de diamants, nous travaillerons ensemble à l’adoption de nouvelles mesures portant sur les diamants russes, qu’ils soient bruts ou polis, en veillant à associer des partenaires clés.
- Nous prenons de nouvelles mesures relatives au secteur financier russe pour compromettre encore la capacité de la Russie à mener son agression illégale. Tout en nous concertant pour préserver les canaux financiers des transactions essentielles, nous prendrons pour cible de nouvelles institutions financières russes pour empêcher le contournement de nos mesures.
- Nous continuons d’imposer des sanctions ciblées, notamment contre les personnes responsables de crimes de guerre ou de violations des droits de l’homme, celles qui exercent une autorité illégitime en Ukraine ou qui profitent de la guerre d’une autre façon.
11.    Nous poursuivrons nos efforts pour veiller à ce que la Russie finance la reconstruction à long terme de l’Ukraine. La Russie est entièrement responsable de la guerre et des dommages qu’elle a causés, notamment aux infrastructures critiques de l’Ukraine. Nous réaffirmons d’une manière unanime la nécessité qu’un mécanisme international recense les dommages causés par la Russie. Nous sommes déterminés, conformément à nos systèmes juridiques respectifs, à poursuivre le gel des actifs souverains russes présents dans nos juridictions nationales jusqu’à ce qu’intervienne un règlement du conflit remédiant à la violation par la Russie de la souveraineté et de l’intégrité de l’Ukraine. Tout règlement du conflit doit garantir que la Russie réparera financièrement les dommages qu’elle a causés. Nous travaillerons avec nos partenaires non membres du G7 qui détiennent des actifs souverains russes à bâtir une coalition aussi large que possible pour atteindre ces objectifs.
12.    Nous sommes unis dans notre détermination à demander au Président Poutine et aux autres personnes responsables de rendre des comptes, dans le respect du droit international. Nous soutenons les enquêtes conduites par le procureur de la Cour pénale internationale, par le procureur général ukrainien et par les procureurs d’autres pays compétents en la matière selon leur droit national respectif. À cet égard, nous sommes favorables à l’examen de la possibilité de mettre en place un centre international chargé des poursuites pour l’Ukraine, en lien avec l’équipe commune d’enquête existante appuyée par Eurojust.
13.    Nous déplorons le fait que de nombreux pays dans le monde souffrent grandement des répercussions de la guerre d’agression contre l’Ukraine. L’instrumentalisation par la Russie des denrées alimentaires dans le contexte de la guerre a détérioré la situation économique mondiale et provoqué une hausse des prix de l’alimentation, en renchérissant le coût de la vie pour les populations, en aggravant les vulnérabilités des pays en développement, les crises humanitaires et l'insécurité alimentaire déjà aiguës dans le monde entier. Nous réaffirmons la volonté unanime du G7 d’apporter rapidement une aide, notamment en ce qui concerne l’alimentation, aux pays qui en ont besoin et aux populations touchées ; nous continuerons de concevoir nos mesures restrictives de façon à protéger ces populations d’éventuels effets pervers en veillant à en exclure la nourriture ou les engrais. Nous continuerons à appuyer la sécurité alimentaire ainsi que la disponibilité et l’utilisation durable des engrais pour les pays vulnérables qui ont besoin d’aide et nous saluons les travaux entrepris par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies ainsi que d’autres organisations compétentes dans ce domaine. Nous reconnaissons l’importance des corridors de solidarité entre l’UE et l’Ukraine, de l’initiative « Grain from Ukraine » du Président Zelensky, et de l’initiative sur les céréales en mer Noire facilitée par les Nations Unies et la Turquie. À cet égard, nous soulignons la nécessité de prolonger automatiquement l’initiative sur les céréales en mer Noire d’ici le 18 mars et d’en élargir le champ.
14.    Nous exprimons notre soutien à toutes les personnes qui ont souffert des terribles tremblements de terre en Turquie et en Syrie. Nous sommes solidaires des populations en Turquie et en Syrie et nous engageons à continuer de leur apporter notre soutien pour faire face aux conséquences de cette catastrophe. Il est essentiel que l’aide humanitaire parvienne de manière aussi efficace que possible à toutes les personnes qui en ont besoin. Nous sommes favorables à davantage d’aide transfrontalière pendant une période initiale de trois mois, et nous soulignons qu’il convient de continuer à répondre aux besoins humanitaires des populations du Nord-Ouest de la Syrie. Nous accueillons favorablement l’initiative de l’Union européenne d’organiser en mars prochain une conférence des donateurs en appui aux populations de la Turquie et de la Syrie.
15.    D’une manière générale, nous demeurerons inébranlables dans notre solidarité aux côtés de l’Ukraine, notre soutien aux pays et aux populations en difficulté, et notre défense de l’ordre international fondé sur les règles de droit.

> [Communiqué conjoint des chefs d'Etat et de gouvernement du Triangle de Weimar concernant la guerre de Poutine contre l’Ukraine]
Le 17 février 2023, le Président de la République française, le Président de la République de Pologne et le Chancelier de la République fédérale d’Allemagne se sont réunis à Munich. Ils ont réaffirmé leur condamnation dans les termes les plus vifs de la guerre d’agression brutale, ne répondant à aucune provocation, que mène la Russie contre l’Ukraine et qui constitue une violation manifeste de l’ordre international fondé sur la Charte des Nations Unies. 
Un an après le lancement de cette guerre brutale et à haute intensité par la Russie, les chefs d’État et de gouvernement du Triangle de Weimar expriment leur solidarité inébranlable avec l’Ukraine et leur soutien inconditionnel à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues, ainsi qu’à son droit intrinsèque à la légitime défense face à l’agression russe. Les pays du Triangle de Weimar continueront de se tenir fermement aux côtés de l’Ukraine et de son peuple aussi longtemps qu’il le faudra. Ils demandent instamment à la Russie de cesser ses hostilités sans conditions et de retirer ses forces de l’ensemble du territoire ukrainien.
Les trois chefs d’État et de gouvernement ont réaffirmé leur attachement aux efforts de coordination déployés pour répondre aux besoins urgents de l’Ukraine en équipements militaires et de défense. La France, la Pologne et l’Allemagne soutiennent l’Ukraine sans réserve dans l’exercice de son droit à se défendre contre l’invasion russe, notamment en lui apportant une aide militaire et de défense, et continueront de le faire aussi longtemps que nécessaire, y compris dans le cadre de la Facilité européenne de paix et de la mission d’assistance militaire de l’Union européenne en soutien à l’Ukraine (EUMAM). 
Nous sommes déterminés à mettre en œuvre le nouveau scénario de référence pour la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN et à renforcer la présence militaire de l’Alliance dans sa partie orientale. La France, la Pologne et l’Allemagne réaffirment que l’OTAN et l’engagement de défense mutuelle en vertu de l’article 5 constituent le fondement de la sécurité euro-atlantique.
À cet égard, les trois chefs d’État et de gouvernement expriment leur détermination commune à continuer de mettre en œuvre rapidement les décisions prises lors du sommet de Versailles et dans le cadre de la Boussole stratégique, notamment le renforcement de la base industrielle et technologique de défense européenne, ainsi que la complémentarité croissante entre la défense européenne et l’OTAN. 
La France, la Pologne et l’Allemagne soutiennent les efforts de reconstruction de l’Ukraine, notamment la remise en état des infrastructures détruites par l’agression russe ainsi que les efforts de coordination internationale déployés actuellement en faveur de la reconstruction économique et du relèvement de l’Ukraine. 
Les trois chefs d’État et de gouvernement demeurent résolus à maintenir les sanctions contre la Russie et à en étudier de nouvelles afin de peser sur son effort de guerre, ainsi qu’à accroître encore les pressions collectives sur Moscou, en consultation avec leurs partenaires internationaux, afin d’amener la Russie à mettre fin à sa guerre d’agression et à retirer totalement ses soldats et ses équipements militaires de l’Ukraine.
La France, la Pologne et l’Allemagne condamnent la poursuite des attaques russes contre les civils et les infrastructures critiques ainsi que les déportations forcées de civils ukrainiens, et elles réitèrent qu’il ne saurait y avoir aucune impunité pour les crimes de guerre et autres atrocités. À cet égard, elles soutiennent totalement les enquêtes menées par le Procureur de la Cour pénale internationale et les juridictions ukrainiennes. Elles se félicitent des efforts déployés par la communauté internationale pour envisager la mise en place d’un mécanisme adéquat de poursuite des crimes d’agression, ainsi que la création à La Haye d’un centre international de poursuite du crime d’agression contre l’Ukraine. 
Les trois chefs d’État et de gouvernement se félicitent de la résolution « Principes de la Charte des Nations Unies qui sous-tendent un règlement global, juste et durable en Ukraine », adoptée hier avec le soutien écrasant de la communauté internationale lors de la session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Elles réaffirment leur soutien au plan de paix en dix points de l’Ukraine comme base de discussions futures et à l’idée d’un sommet sur la paix avec la plus grande participation internationale possible.
Les trois chefs d’État et de gouvernement sont convenus que l’avenir de l’Ukraine se trouve en Europe. Ils ont pris note des aspirations euro-atlantiques de Kiev et réaffirmé l’importance de la solidarité avec l’Ukraine. La France, la Pologne et l’Allemagne saluent la décision du Conseil européen en 2022 d’accorder à l’Ukraine le statut de pays candidat à l’Union européenne ainsi que les efforts de réformes déployés par ce pays en cette période particulièrement difficile. Elles encouragent vivement le pays à continuer sur cette voie.
Le Triangle de Weimar se tiendra aux côtés de l’Ukraine et du peuple ukrainien aussi longtemps que nécessaire. En particulier, nous sommes prêts à continuer d’accueillir et d’aider celles et ceux qui ont dû chercher refuge en raison de l’agression russe. 
Les trois chefs d’État et de gouvernement sont convenus d’intensifier leur coordination et de se réunir à nouveau lors d’un sommet à Paris avant l’été 2023.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> [Plan d'avenir pour les transports]
De l'accès au travail, jusqu'à nos services publics, de notre capacité à accéder aux commerces, à la culture et aux loisirs, les transports façonnent notre vie de tous les jours. Mais ils représentent en réalité bien plus encore. Ils structurent notre pays et sont le reflet de défis de notre société, comme la qualité de nos services publics ou la cohésion entre ruralité et métropole.
Les transports ont toujours été synonymes de liberté. Ils sont un des leviers de l'émancipation. S'ils ne sont pas là, trop rares, ou que leur qualité fait défaut, ce sont autant d'assignation à résidence qui demeurent. Ce sont autant de territoires dont le développement est freiné. Alors, parce que les décisions que nous prenons ont des impacts majeurs sur la vie des Français, parce qu'elles ont des impacts sur les territoires et doivent se construire en lien avec eux, et parce que les travaux s'inscrivent souvent dans le temps long, les transports exigent d'anticiper, de concerter, de planifier.
C'est tout le rôle du Conseil d'orientation des infrastructures, pierre angulaire de nos décisions en matière de transport. Mais les transports, ce ne sont pas seulement les technologies qui connaissent une accélération majeure ou des infrastructures qui ont longtemps été la seule marque de nos politiques publiques. Aujourd'hui, les transports, ce sont les usages de nos concitoyens, les changements dans leurs aspirations, la possibilité de choisir son mode de déplacement, tout en renforçant leur accessibilité à tous les sens de ce terme. Depuis bientôt 6 ans, sous l'autorité du président de la République et en lien avec les territoires, nous avons mené une politique de transport ambitieuse.
Comme ministre des Transports, j'ai porté une loi d'orientation des mobilités pour adapter nos transports aux besoins et aux attentes des Français. Des chantiers majeurs ont aussi été lancés sur le ferroviaire avec la réforme de la SNCF et la relance des investissements sur le réseau. Tout au long du premier quinquennat et aujourd'hui encore, nous avons suivi deux orientations majeures.
La première, c'est le développement des transports du quotidien, car en donnant accès à la mobilité, on peut résorber les fractures territoriales, rompre l'isolement, redynamiser certains territoires. Manquer d'accès aux transports, c'est parfois devoir renoncer à une offre d'emploi, rater une formation, renoncer à voir un proche. En investissant dans les transports du quotidien, on améliore concrètement la vie de nos concitoyens.
La seconde ambition, c'est la décarbonation. Les transports sont la première source d'émission de gaz à effet de serre. Un tiers du total. Agir est donc une nécessité absolue. Nous n'avons pas d'alternative. Dans le cadre de France Nation verte, nous devons mener une planification écologique ambitieuse en matière de mobilité et actionner tous les leviers pour faire baisser nos émissions.
Aujourd'hui, je me réjouis que le rapport du Conseil d'orientation des infrastructures confirme ces deux axes. Avec le ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, et le ministre en charge des Transports, Clément Beaune, nous les poursuivrons avec force et détermination. Affirmer simultanément ces deux orientations signifie aussi assumer de faire face à certaines de nos contradictions ou au moins reconnaître une forme de complexité dans nos décisions.
Les infrastructures doivent être conçues pour permettre l'intermodalité. Les infrastructures doivent être pensées pour permettre à nos concitoyens de modifier leurs usages. Je l’ai dit, dès ma déclaration de politique générale, des mouvements radicaux sont nécessaires, des changements dans nos modes de vie s’imposent et des décisions fortes sont à prendre. C’est vrai, nous devons faire des choix, les défendre, les assumer.  Assumer des orientations en matière d’infrastructure est tout sauf une décision uniquement technique ou budgétaire. C’est un choix politique qui nous engage pour le temps long.
Dans ce contexte, c’est à partir du scénario de planification écologique du conseil d’orientation des infrastructures que nous conduirons nos échanges avec les collectivités. C’est grâce à vos orientations, que nous construirons, d’ici l’été, la déclinaison de notre plan d’avenir pour les transports. Avec les collectivités, nous devons penser plus globalement encore, lier les infrastructures aux services et trouver des solutions adaptées à chaque bassin de vie. Ce dialogue avec les collectivités, ce n’est pas un passage obligé, c’est une impérieuse nécessité pour que chaque euro dépensé ait la plus grande efficacité. Je l’ai dit devant les associations d’élus, ce sont bien les collectivités qui ont en main les outils nécessaires pour que nos investissements améliorent concrètement le quotidien de nos concitoyens.
Nous faisons donc le choix d’investir en priorité dans les infrastructures qui nous permettront de réussir la transition écologique, à commencer par le ferroviaire qui est la colonne vertébrale des mobilités. Concrètement, cela signifie que l’État souhaite s’engager aux côtés de la SNCF, de l'Union européenne et des collectivités locales pour réussir une nouvelle donne ferroviaire de l’ordre de 100 milliards d’euros, d'ici 2040. Ces moyens exceptionnels nous permettront d'atteindre deux objectifs.
D'une part, mettre un terme au vieillissement du réseau et le moderniser. Bien sûr, le travail mené depuis 2017 porte ses fruits. Mais, nous augmenterons encore les investissements dans le réseau existant pour atteindre, d'ici la fin du quinquennat, 1 milliard d'euros supplémentaires par an pour la régénération du réseau et 500 millions d'euros par an pour sa modernisation. Pour nos concitoyens, moderniser le réseau, cela se traduira par davantage de trains, une meilleure ponctualité et des temps de parcours moins longs. C'est à ces conditions, et à ces conditions seulement, que le train sera pleinement une alternative attractive et crédible à la voiture.
D'autre part, nous devons investir dans le développement du réseau. Au-delà de la poursuite des projets de lignes nouvelles engagées et de la relance des trains de nuit, cela passera par le déploiement des RER métropolitains, comme l'a annoncé le président de la République. Derrière le concept de RER métropolitain, ce n'est pas un sujet de centre-ville, c'est la relation entre métropole, territoires périurbain et villes moyennes qu'il s'agit d'améliorer.
C'est l'usage du train qui va évoluer, avec des trains plus nombreux, plus réguliers et desservant mieux les bassins de vie. Évoquer les RER métropolitains, ce n'est donc pas seulement parler de trains, c'est construire des réseaux de transport complet pour les Français, c'est permettre de se rapprocher d'une gare ou développer les transports en commun ou partagés là où ils sont absents. C'est lorsque nos concitoyens pourront trouver un transport en commun régulier, facilement accessible et fiable qu'ils pourront réduire leur usage de la voiture.
Alors, je le sais, nous décidons d'un investissement important, mais il est nécessaire et essentiel, pour améliorer la qualité de nos transports, pour baisser nos émissions de gaz à effet de serre, pour continuer à développer une filière industrielle solide, car 80 % des investissements ferroviaires bénéficient à des entreprises françaises. Ce chantier s'appuiera sur l'expertise de la Société du Grand Paris, la SGP. Au cours des 5 dernières années, elle a fait la preuve de sa capacité à mener le plus grand projet d'infrastructure et d'aménagement d'Europe, en maîtrisant les coûts et en maintenant un lien permanent avec les élus. Aux côtés de la SNCF, la SGP mettra ses compétences au service des régions et entamera, dès le mois de mars, des discussions avec les exécutifs locaux concernés pour déterminer le calendrier, les modalités opérationnelles et de financement pour les nouveaux projets de RER métropolitains. Pour atteindre notre ambition, nous aurons besoin de dispositions législatives nouvelles, notamment pour élargir les missions de la SGP. Nous porterons ces sujets au Parlement, il s’agit d’un sujet de transition écologique et d’équilibre entre les territoires, il s’agit de faciliter la vie des Français alors je suis convaincue que nous pourrons bâtir des solutions communes. Et je veux le redire, notre stratégie doit bénéficier à tous les Français, où qu'ils vivent, des petites communes jusqu'aux grandes métropoles. C'est notamment pourquoi le développement de ces RER est indissociable du renouveau des petites lignes, cruciales pour la cohésion de notre territoire. Enfin, nous n’oublions pas le transport de marchandises qui représente une part importante des émissions du secteur. Nous avancerons dans sa décarbonation par la modernisation du réseau ferré, bien sûr, mais aussi par des investissements pour la régénération du réseau fluvial, pour la modernisation des grands ports et en facilitant les connexions entre les différents réseaux.
Mener ces investissements implique de les financer en gardant notre cap, la responsabilité budgétaire et le respect de nos grands équilibres financiers. J'ai déjà eu l'occasion de le dire. Nous ne pouvons pas préparer la France de demain sans penser à notre dette. Nous engagerons des discussions avec tous les acteurs impliqués, au premier rang desquels les collectivités. Nous souhaitons également mettre à contribution les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre, comme l'aérien et ceux qui dégagent des profits importants comme les sociétés d'autoroutes. Nous devons aussi imaginer des ressources complémentaires, car une meilleure desserte, c'est d'abord un soutien pour l'attractivité et le développement économique.
Pour décarboner les transports, nous devons offrir des alternatives à l'usage individuel de la voiture. Mais ma conviction, et celle de mon Gouvernement, c'est que ce changement ne doit pas se faire brutalement. C'est que pour changer d'usages, il faut offrir des solutions. Pour beaucoup de nos compatriotes, notamment dans les territoires ruraux ou encore dans les outre-mer, la voiture reste indispensable pour la vie quotidienne, notamment pour se rendre au travail. J'en prends l'engagement : ils ne seront ni pénalisés ni oubliés. Mais le COI nous invite à réinterroger chaque projet d'extension du réseau routier. Nous le ferons. Certains projets sont attendus depuis longtemps, je le mesure. Ce travail de priorisation, je peux vous assurer que nous le mènerons avec objectivité et transparence et cela ne se fera pas au détriment de la qualité de notre réseau. Nos concitoyens demandent à circuler sur des routes en bon état. C'est la moindre des choses, nous leur devons. Je peux donc d'ores et déjà vous dire que nous renforcerons nos investissements pour mieux entretenir et moderniser notre réseau routier national. Mais nous ne devons pas nous limiter à la question des infrastructures. Nous voulons rendre les véhicules propres, plus attractifs et plus accessibles. C'est le sens des primes à la conversion que nous avons prolongées ou de l'augmentation du bonus écologique.
Le président de la République s'est également engagé à la mise en œuvre d'un dispositif de location de longue durée à moins de 100 euros par mois. Nous y travaillons et je vous confirme que les personnes éligibles pourront, à compter de l'automne, réserver leur véhicule qui leur sera livré en 2024. Cela va bien sûr de pair avec la poursuite du déploiement des bornes de recharge, au-delà du cap des 100 000 dans l'espace public que nous franchirons d'ici la fin du premier semestre. Comme l'indiquait le président de la République au Salon de l'automobile, les investissements dans les infrastructures et la décarbonation de la voiture vont de pair. Ce sont des combats que nous mènerons de front. J'ajoute que nous devons, en parallèle, prolonger nos travaux sur les services permettant un usage collectif et partagé de la voiture. Je pense en particulier au plan covoiturage présenté en décembre dernier par Christophe Béchu et Clément Beaune. Je pense aussi à l'autopartage adapté aux villes comme aux territoires ruraux. Ce sont des changements de pratiques qui permettent de maintenir une grande flexibilité dans les déplacements tout en réduisant nos émissions.
Au-delà de la voiture, nous devons faciliter et promouvoir les modes de déplacement doux comme le vélo. C'est un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Un comité interministériel se réunira le mois prochain pour assurer le suivi du plan présenté en septembre dernier et nous maintiendrons l’ambition de ce plan sur les prochaines années.
Enfin, nous faisons le choix de l’innovation. Avec France 2030, nous avons choisi d’investir pour inventer les transports propres de demain ou offrir davantage de services aux usagers. Je pense en particulier au billet unique porté par le ministre en charge des Transports, Clément Beaune.
Mesdames et Messieurs, l'ambition que j'ai dessinée devant vous est simple : permettre à chacun d'avoir accès à des transports propres, adaptés à sa situation. Pour la mettre en œuvre avec Christophe Béchu, nous agirons, main dans la main, avec les élus. Les élus locaux disposent de la plupart des compétences pour agir avec efficacité. Ils sont les meilleurs connaisseurs de leur territoire, des atouts et des défis de chaque bassin de vie. Alors, c'est ensemble que nous allons bâtir les infrastructures et les usages de demain. Plusieurs des élus locaux et des parlementaires présents ici ont déjà eu l'occasion de me le dire : la stratégie et la vision globale, c'est bien, sa mise en œuvre opérationnelle, c'est mieux. Dans ce but, nous travaillerons à l'échelle nationale avec les associations d'élus et les parlementaires. Dans les territoires, la programmation des infrastructures de transports se construira avec les collectivités concernées, en particulier dans le cadre de la négociation des volets mobilité des contrats de plan État-Région. Les mandats de négociation des préfets seront envoyés dès le mois de mars, et je sais qu'ils étaient attendus. Les échanges pourront ainsi commencer au plus vite. Et, Monsieur le président Franck Leroy, je sais pouvoir compter sur votre détermination et la mobilisation de Régions de France. Ces contrats doivent aller au-delà d'une liste d'infrastructures à financer. Les contrats de plan État-Région devront inclure des engagements réciproques sur l'organisation des mobilités et l'offre de services que les collectivités déploieront autour de ces infrastructures. Je souhaite que ces nouveaux contrats permettent de mesurer davantage les effets de notre action, notamment en matière de décarbonation et de report modal, et qu'ils permettent de relier les financements des infrastructures aux usages qui en seront faits. Ces contrats de plan devront être prêts d'ici l'été, comme l'ensemble de la programmation des infrastructures que je demande au ministre de préparer. Nous veillerons à ce que l'ensemble des outils de la loi d'orientation des mobilités soit mis en œuvre, en particulier la cartographie des bassins de mobilités et les contrats opérationnels de mobilité. Ce sont des outils précieux pour mieux prendre en compte la réalité du quotidien de nos compatriotes, y compris dans les communes rurales.
J'en suis convaincue, ce rapport du Conseil d'orientation des infrastructures ouvre la voie à des discussions approfondies avec les régions, non seulement pour trouver les clefs de financement et les calendriers de chaque projet, mais surtout pour bâtir l'avenir des mobilités vertes et trouver des solutions adaptées à chaque bassin de vie.
La planification écologique et la cohésion des territoires sont au cœur du projet du président de la République et de l'action de mon Gouvernement. Au croisement de ces deux ambitions se trouvent les transports, la décarbonation de la voiture, le soutien massif au ferroviaire, l'amélioration des réseaux existants et la priorité aux transports du quotidien. C'est tout notre engagement depuis 2017 et toute notre ambition pour les années à venir. Alors, avec détermination, en travaillant main dans la main avec les élus locaux, nous offrirons aux Françaises et aux Français les transports qu'ils attendent, qu'ils demandent qu'ils méritent. Je vous remercie.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La résolution pour une paix juste et durable basée sur les principes des Nations unies est adoptée à une très large majorité par l’Assemblée générale de l'ONU.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Personne d'autre que la Russie n'a voulu la tragédie qui se déroule sous nos yeux. Elle peut et doit s'arrêter, dès demain. La résolution d'aujourd'hui demande une paix juste & durable, respectant pleinement ces principes, comme notre intérêt à tous nous le commande.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Sous la présidence française du Conseil de l'Union européenne, les 27 États membres de l'UE ont réagi rapidement, à partir de février, et leur unité n'a jamais faibli.
Je tiens également à souligner le rôle de la France pour que l'Ukraine obtienne le statut de candidat à l'UE. Le président Macron a en effet effectué une visite hautement symbolique à Kiev avec (le Premier ministre italien) Mario Draghi et (le chancelier allemand) Olaf Scholz en juin dernier, la veille de l'annonce de la décision de la Commission européenne.
Par ailleurs, vos responsables politiques et militaires soulignent le haut calibre des équipements qu'ils ont reçus, notamment dans les zones les plus sensibles : obusiers CAESAR, systèmes de missiles sol-air Crotale, et bientôt un système de défense anti-aérienne SAMP/T. 
Une fois de plus, la France a été le premier pays à envoyer des véhicules blindés en Ukraine. Ils arriveront cette semaine à un moment critique.
Il en va de même dans d'autres zones : les enquêteurs français ont été les premiers à arriver en avril dernier pour assister leurs collègues ukrainiens sur le terrain dans des villes comme Bucha et Izium libérées de l'occupant russe. 
Nous avons fourni des équipements de pointe pour aider les enquêteurs à documenter les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité. 
Concernant les secours d'urgence, Paris a accueilli la conférence internationale du 13 décembre qui a permis l'envoi rapide de fournitures et d'équipements pour aider le peuple ukrainien à passer l'hiver malgré le bombardement russe d'installations civiles. 
Pour ma part, je me suis rendu quatre fois en Ukraine, et je suis allé à Odessa en janvier, le jour même d'une nouvelle vague de bombardements russes. 
Au cours de ma visite, j'ai réitéré notre solidarité absolue et notre soutien à l'Ukraine. L'agression russe doit échouer et nous aiderons l'Ukraine à atteindre cet objectif.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Nous sommes prêts à apporter un soutien à long terme, qu'il n'y ait aucun doute là-dessus. Dans les semaines à venir, nous voulons aider l'Ukraine à vaincre les offensives russes. Nous avons donc annoncé de nouvelles livraisons de missiles de défense aérienne pour protéger vos villes et de nouveaux obusiers CAESAR. Le Danemark nous rejoindra, portant le nombre total d'obusiers à 30. Les chars AMX ont quitté la France après que votre personnel ait été formé à leur utilisation.
En matière d'assistance civile, les cargaisons annoncées lors de la conférence de Paris (en décembre) ont été acheminées vers l'Ukraine. Ils contiennent des générateurs de très haute capacité, des transformateurs et des millions d'ampoules LED pour réduire la consommation d'énergie et rendre votre système électrique plus résistant. 

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] L'OTAN est une alliance défensive. La France est un membre actif de l'OTAN et a donc un rôle important à jouer au sein de l'alliance. Avec d'autres pays, nous participons aux efforts visant à renforcer le flanc oriental de l'alliance. Nous avons déployé 1 000 soldats en Roumanie, renforcés par des contingents belges et néerlandais, et nous avons également des troupes dans les pays baltes dans le cadre de la présence étrangère renforcée de l'OTAN. En Pologne, nos avions de chasse aident à surveiller le ciel. 
En ce qui concerne l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, chaque nation doit être libre de choisir ses alliances. Certes, personne ne remet en cause la politique de la porte ouverte de l'OTAN, et nous sommes ouverts à toutes les possibilités. Mais pour l'instant, la priorité est ailleurs : nous devons aider l'Ukraine à gagner cette guerre.
Et après la guerre, nous devons garantir la sécurité à long terme de l'Ukraine afin qu'elle ne puisse plus être attaquée. Le sommet de Vilnius en juillet nous permettra d'aborder toutes ces questions.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il y a eu un effort humanitaire massif. Notre aide à l'Ukraine comprend des groupes électrogènes, de la nourriture, des ampoules LED, du matériel de déminage, des ponts préfabriqués, des enquêteurs, un soutien aux journalistes ukrainiens et des soins médicaux dispensés en France aux enfants ukrainiens gravement malades. Notre aide humanitaire s'élève à elle seule à quelque 300 millions d'euros, auxquels s'ajoutent les aides considérables en provenance de l'UE, à laquelle nous appartenons. Et je peux vous assurer que cette aide continuera.
Je suis particulièrement touché par le fait que ce ne sont pas seulement le gouvernement mais aussi les entreprises, les collectivités locales et les particuliers qui font preuve d'une grande solidarité.
En septembre, j'étais à Marseille pour marquer le départ de « Un navire pour l'Ukraine », qui a transporté mille tonnes d'aide à l'Ukraine. Cette opération était symbolique, mais le Centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a mené plus de 40 opérations depuis le 24 février, transportant au total quelque 3 000 tonnes de matériel.
Jour après jour, la Russie lance des missiles et des drones contre des civils, et chacune de ces attaques constitue un crime de guerre. La lutte contre l'impunité est vitale car il n'y a pas de paix durable sans justice. Nous ferons tout notre possible pour identifier et traduire les responsables en justice. 

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La présidence française du Conseil de l'UE a joué un rôle clé dans l'obtention du statut de candidat pour l'Ukraine, et le président Macron y était absolument engagé. Une fois la guerre (à grande échelle) déclenchée en Ukraine, la politique d'élargissement de l'UE est entrée dans une nouvelle ère.
L'UE est une famille très unie avec des règles très strictes qui contribuent à assurer sa force. L'adhésion est un parcours exigeant pour tous les pays qui souhaitent rejoindre l'UE, mais en fin de compte, l'Ukraine sera plus forte et l'Europe sera renforcée par l'Ukraine.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] L'objectif de l'Ukraine d'adhérer à l'UE est dans son intérêt stratégique et celui de l'UE. Vous savez que le processus d'adhésion nécessite l'adoption et la mise en œuvre de « l'acquis communautaire ». La cohésion et l'efficacité de l'UE en dépendent. Cependant, bien avant son adhésion, l'Ukraine bénéficiera de liens plus étroits avec l'UE, grâce à son intégration progressive dans les politiques de l'UE et le marché européen. De plus, l'objectif de la Communauté politique européenne est de permettre une coopération concrète dans des domaines allant de l'énergie aux infrastructures. 

> [Principales réformes que l'Ukraine doit mettre en œuvre pour remplir les critères d'adhésion à l'UE] La réponse est très claire puisque la Commission européenne l'a précisé dans son avis du 17 juin. Il y a sept recommandations prioritaires couvrant des domaines essentiels tels que la réforme judiciaire, la lutte contre la corruption, l'indépendance des médias et les droits des minorités. Malgré la guerre d'agression de la Russie, les autorités ukrainiennes font des efforts remarquables pour mettre en œuvre les réformes demandées pour entrer dans l'UE. Je tiens à les en féliciter et la France peut apporter son expertise pour faire avancer nombre de ces dossiers.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Concernant les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité que la Russie a commis, nous sommes résolus dans notre lutte contre l'impunité, et nous apportons une aide concrète à l'Ukraine sur ces questions. Nous soutenons les systèmes judiciaires ukrainien et international. Sur le terrain, nous avons envoyé des enquêteurs à Bucha et Irpin pendant plusieurs semaines à partir d'avril. A Izium, encore une fois, nous avons été le premier pays à y envoyer des équipes, avec nos partenaires ukrainiens. La mise à disposition de deux laboratoires mobiles d'analyses ADN permet également une identification plus rapide des victimes. En outre, nous avons mis plusieurs enquêteurs à la disposition de la Cour pénale internationale, qui joueront un rôle important dans l'établissement de la responsabilité de la Russie et pourront remonter bien plus haut dans la chaîne de commandement que le niveau de simples subordonnés. Enfin, nous faisons partie d'un groupe de pays qui travaillent avec l'Ukraine pour trouver la meilleure façon de juger les individus responsables de l'agression de la Russie contre l'Ukraine. Nous sommes très confiants dans ce travail et nous nous associons à d'excellents experts juridiques en France et à l'étranger afin de trouver une solution qui recueillera le soutien de la communauté internationale.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Le but des sanctions est de contrecarrer l'effort de guerre de la Russie, et ce but a été atteint. Les dix paquets de sanctions qui doivent être adoptés par l'UE visent à nuire aux capacités militaires de la Russie. Ils ont également un impact sur son industrie de la défense. Ils perturbent les exportations et les approvisionnements. Des centaines de milliards de dollars d'actifs russes ont été gelés. La Russie a été contrainte de puiser dans ses réserves financières et ses revenus en espèces ralentissent parce que l'Europe a pu vivre sans le pétrole et le gaz russes. Je rappelle que la France était peu dépendante de ces ressources par rapport à la plupart des autres pays européens. Aujourd'hui, toute l'Europe agit rapidement pour poursuivre sa souveraineté énergétique.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La France a joué un rôle actif dans l'adoption des différents paquets de sanctions. Cette semaine, j'ai suggéré que nous imposions des sanctions aux personnes et entités liées au groupe Wagner pour avoir un impact sur le réseau Prigozhin, le patron de Wagner.
Nous continuons à faire pression sur Wagner, qui commet des crimes de guerre aussi bien en Ukraine qu'en Afrique, où le groupe tire ses ressources de pillages autorisés par des régimes autoritaires qui dépendent du groupe Wagner pour se maintenir au pouvoir. 

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Les dirigeants européens se sont réunis le premier jour et ont décidé d'imposer des sanctions contre la Russie. Aujourd'hui, nous en sommes à notre dixième paquet de sanctions. Vous ne pouvez pas dire que nous étions trop lents quand vous regardez ce timing. Aujourd'hui, nous constatons que ces sanctions ont produit des résultats très concrets. La Russie est en récession et son secteur industriel est désorganisé. Les sanctions imposées aux nouvelles technologies, notamment aux semi-conducteurs, ont un impact direct sur l'industrie de la défense. Les sanctions imposées aux banques, qui les excluent du système SWIFT, réduisent considérablement la capacité de la Russie à financer cette guerre.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Cela se terminera par une victoire de l'Ukraine. Il n'y a pas d'autre issue possible. La Russie ne peut pas et ne doit pas gagner cette guerre, et l'agression russe doit échouer, comme  l'a encore dit le président français le 17 février, car nous ne pouvons pas permettre que l'usage illégal de la force soit légitimé. Cela mettrait complètement en danger la sécurité de l'Europe et, plus généralement, la stabilité mondiale.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Nous sommes prêts à faire le nécessaire pour soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire. La France et les pays membres de l'UE doivent faire des investissements supplémentaires à grande échelle dans leur secteur de la défense et intensifier leurs efforts de production pour aider l'Ukraine à repousser l'invasion russe. Cela permettra à l'Ukraine de se défendre, de résister et de retrouver sa souveraineté.

 

Éric Dupond-Moretti (garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> [Déclaration sur les surveillants pénitentiaires / Agen]
Que je suis heureux de revenir sur ces terres agenaises, dans cette si belle école qui forme aux métiers de l'administration pénitentiaire, si essentiels pour la sécurité de notre pays! Je n'oublie pas qu'ici même, en 2018, le président de République, récemment élu, déclarait: Il faut faire de la prison un temps utile et un lieu de dignité parce que c'est une condition même de cette fonction éducative de la peine mais aussi de la protection de la société dans la durée. »
S'adressant aux élèves surveillants, il disait également: «Je n'ignore rien de ce que vous vivez au quotidien, des agressions inacceptables, des difficultés des conditions d'exercice de votre mission. Je sais les problèmes d'attractivité et de fidélisation. Ce sujet sera traité par l'amélioration de la gestion des carrières et la formation.»
En 2020,je partageais avec vous mes priorités :
D'abord la sécurité des personnels: dans ce domaine, ce sont près de 250 millions qui ont été engagés depuis 2021 pour poursuivre les travaux de sûreté sur les domaines, pour déployer les systèmes de brouillage des communications, pour améliorer les dispositifs de lutte anti-drones et pour doter les personnels en terminaux portatifs.
Ensuite le budget avec cette année encore une hausse du budget de 8% pour le ministère et donc pour l'administration pénitentiaire dont 34 millions destinés à la revalorisation de vos métiers. En 2023, je porte une revalorisation importante des corps d'encadrement et des officiers, des corps techniques, des formateurs, des moniteurs de sport.
Puis le programme immobilier et ses 15 000 places qui sont un levier essentiel et pérenne pour améliorer tant les conditions de détention que vos conditions de travail. Ce plan, vous le savez, permettra d'augmenter la capacité carcérale de 60 000 à 75 000 places.
Depuis mon arrivée à la tête de ce ministère, j'y suis engagé pleinement. En ce moment-même, ce sont 18 opérations qui sont en chantier dans toute la France et dont 10 seront finalisées en 2023.
D'une façon générale, ce sont environ la moitié des établissements qui seront opérationnels en 2024, sur la cinquantaine de chantiers que compte le plan 15 000.
La formation, ensuite, qui est également un enjeu crucial.
La formation initiale, celle que vous recevez ici, à l'ENAP, et la formation dont vous devez bénéficier tout au long de votre parcours professionnel. Dans ce domaine, je suis heureux de vous informer que, parmi les mesures du plan d'actions issu des états généraux de la justice, j'ai décidé de créer plusieurs centres interrégionaux de formation qui vous permettront de vous professionnaliser de manière efficiente au plus proche de vous et de vos besoins. Une vie professionnelle avec une formation de proximité, une carrière avec des missions variées, c'est le gage d'un parcours professionnel attractif, diversifié, valorisé et valorisant.
A de nombreuses reprises, j'ai porté devant vous le changement nécessaire du rôle du surveillant, qui, parce qu'il est au contact permanent des détenus, est un acteur essentiel de leur prise en charge et un interlocuteur de premier plan pour la sécurité et la réinsertion des personnes incarcérées.
Ce choix d'un métier profondément humain vous honore car c'est un métier difficile.
Afin d'en améliorer l'attractivité, et comme je m'y étais engagé, j'ai porté et obtenu en 2022 une réforme d'ampleur de la carrière avec la fusion des grades de surveillant et de brigadier afin de favoriser des parcours plus fluides, plus rapides et mieux valorisés.
Un effort important a été fait pour revaloriser également les rémunérations des jeunes agents débutant dans la profession. Ainsi un surveillant pénitentiaire en début de carrière aura vu entre 2017 et 2022, sa rémunération augmenter de 200 euros net par mois pour passer de 1 770 à 1 980 euros nets mensuels.
C'était déjà très ambitieux mais il fallait, à mon sens, aller plus loin au regard de l'évolution des missions qui vous sont confiées et de la difficulté de vos tâches.
Nous voici en 2023 et c'est pour moi un immense plaisir de partager avec vous une avancée majeure. Après cette réforme inédite de 2022, place à une réforme historique, celle que vous attendez depuis longtemps.
A compter du 1er janvier 2024, le corps des surveillants pénitentiaires passera en catégorie B et celui des officiers en catégorie A. C'est une avancée historique car depuis longtemps réclamée, et totalement méritée, vous qui incarnez la troisième force de sécurité de notre pays.
Je tiens à remercier le ministre de la transformation et de la fonction publique ainsi que Madame la Première ministre qui ont rendu cette avancée essentielle possible.
Elle est le plus beau signe de reconnaissance que la République puisse vous témoigner. Outre une revalorisation indiciaire et indemnitaire importante, cette réforme prévoit que le corps des surveillants sera désormais accessible aux titulaires du baccalauréat.
Par ailleurs, et si le Parlement le valide, nous pourrons organiser des recrutements d'agents contractuels qui viendront vous seconder dans vos missions. Cela nous permettra d'attirer des jeunes, de les accompagner dans la découverte des métiers pénitentiaires, de susciter des vocations. Vocations dont nous avons tant besoin pour répondre aux enjeux qui sont les nôtres : recruter des agents et fidéliser leurs compétences.
Vos fonctions sont essentielles pour assurer la sécurité de nos concitoyens, assurer la réinsertion des personnes que nous prenons en charge et lutter contre la récidive. En tant que troisième force de sécurité intérieure, il nous fallait valoriser  vos missions  et  reconnaître vos compétences. Le Gouvernement l'a entendu, le Gouvernement l'a compris, le Gouvernement le permet.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Rencontre ce soir avec le Premier ministre grec Mitsotakis. La coopération de défense que nous avons avec la Grèce, doit, tant sur le plan opérationnel qu’industriel, se renforcer. Plus que jamais, les circonstances nous imposent de consolider une Europe de la défense.

> Heureux de retrouver mon homologue Panagioto pour faire un point d’étape de la coopération franco-grecque.
Coopération opérationnelle d’abord avec des exercices en commun qui vont se multiplier ces prochains mois pour renforcer notre sécurité collective en Méditerranée.
Coopération industrielle ensuite. Pour développer ensemble les solutions souveraines qui nous permettront d’affronter en alliés et en européens, les nombreux défis qui nous attendent.

> Il y a de nouveaux espaces de conflictualité: le cyber, le spatial, les fonds sous-marins… Emmanuel Macron a fait un choix : il est impensable que la France décroche. Nous devons les investir. Cela explique l’effort colossal pour la prochaine Loi de programmation militaire.

> La question du terrorisme est une actualité majeure en Afrique. Nous resterons disponible pour aider nos partenaires qui souhaitent lutter contre le terrorisme.

> Il y a urgence à produire davantage, souverainement et plus vite certaines de nos munitions. J’ai réuni les industriels pour leur proposer un plan d’action en 3 points : Relocaliser, accélérer et augmenter.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Le gouvernement poursuit son action en faveur de l’apprentissage pour atteindre notre objectif du million d’apprentis.

 

Sylvie Retailleau (ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Climat, santé, transition énergétique, IA, industrie... : le calcul scientifique haute performance est au cœur des grands défis économiques et sociétaux. Nous lançons le programme de recherche NumPEx. Ses 40,8 millions d'euros permettront de développer la technologie exascale, grâce à France 2030.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine]  Il y a un an débutait le conflit en Ukraine. Nos pensées se tournent vers les victimes et les réfugiés, ainsi que vers le peuple ukrainien qui se bat avec un courage admirable pour sa liberté. La France se tient à ses côtés, pour la victoire et la paix.
Depuis un an, les conséquences de cette guerre pèsent fortement sur nos agriculteurs. Le Gouvernement met tout en œuvre pour les aider à faire face avec le plan de résilience. La souveraineté alimentaire n’est jamais acquise et c’est une priorité stratégique.

> [Utilisation des pesticides] L'interdiction sans solution signifie la perte de souveraineté pour la France. Le sujet, c'est la recherche et l'innovation pour trouver des solutions

> Le grand sujet du mal-être des agriculteurs, c'est que la parole se libère. La pudeur du monde agricole fait qu'on ne dit rien avant de commettre l'impensable"

> La guerre en Ukraine nous a montré que la souveraineté alimentaire en Europe n'était pas un acquis. Vladimir Poutine a construit une stratégie autour de 2 axes : l'énergie et l'alimentation.

> {Eau] Je suis le ministre de la Souveraineté alimentaire, et la souveraineté alimentaire, c’est en effet la question de l’eau, des canicules, du gel tardif, des épisodes de grêle… C’est-à-dire l’adaptation à un climat qui n’est plus tempéré. Cela passe par un changement de modèle et de pratiques. Regardons aussi les cultures plus résistantes, ce que l’on a déjà pu faire avec le maïs qui a besoin de 30 % d’eau de moins qu’il y a vingt ans. Ce travail de recherche doit se poursuivre en explorant les nouvelles techniques génomiques sur lesquelles un texte devrait être prêt d’ici l’été à Bruxelles. Enfin, il faut se poser la question de l’outil industriel, qui est souvent lié à la nature du sol et au climat qui s’y applique. Si ce dernier change, l’outil industriel doit évoluer.

> [Eau] La meilleure assurance-vie contre les aléas climatiques, c’est effectivement un accès à l’eau dans un contexte de pluviométrie qui est en train de changer et qui devient arythmique. Il faut donc utiliser tous les outils à notre disposition. Une partie de la réponse viendra de la création de réserves de substitution: 51 nouveaux projets d’ouvrages hydrauliques à vocation agricole vont être mis en service d’ici à juin, en plus des barrages existants qu’on entretient pour sécuriser l’accès à l’eau. S’il n’y avait pas Serre-Ponçon, les cultures maraîchères, arboricoles et plantes aromatiques de la frange rhodanienne ne pourraient plus être irriguées. Cela passe aussi par la réutilisation des eaux usées. Elle est très peu développée en France, seulement 0,8 % des eaux usées y sont réutilisées, soit dix fois moins qu’en Italie ou même cent fois moins qu’en Israël. C’est aussi un meilleur entretien des infrastructures existantes. En curant les canaux envasés, on peut récupérer 30 % d’eau en plus. Il faut penser aux générations futures. Il va être aussi précieux pour un jeune qui s’installe d’avoir l’accès à l’eau qu’à la terre.

> La difficulté est de s’adapter à un phénomène qui se passe en mode accéléré. Le pire serait de dire aux agriculteurs que cela va passer car la question du changement climatique est devant nous, et pour plusieurs générations encore. L’année 2022 a ceci de particulier qu’elle a mis sous les yeux de tous ce que peut être une année agricole type, soumise aux effets du changement climatique (gel, grêle, sécheresse, y compris en hiver). La priorité est donc de définir comment installer un jeune pour quarante-trois ans, sur un système pérenne et résilient. On ne pourra le faire qu’en investissant puissamment dans la recherche, et en planifiant les solutions pour les producteurs. Mon obsession c’est d’embarquer les 400.000 agriculteurs dans ce défi. Nous avons fait progresser les choses sur le revenu des agriculteurs lors des cinq dernières années, et lutter contre le changement climatique est un moyen important de préserver leur revenu futur. Le pays qui trouvera cette martingale de l’adaptation climatique aura un avantage redoutable, ses agriculteurs aussi.

> Il faut conjurer le grand danger de penser seul car le risque, c’est effectivement de créer nos propres distorsions en faisant isolément et différemment des autres. Arrêtons d’ajouter à la réglementation européenne, comme on le fait depuis vingt-cinq ans, nos propres normes et contraintes! Regardons, filière par filière, les molécules qui seront interdites ainsi que les difficultés sur l’eau, et décidons au niveau communautaire. En faisant ainsi, nous lèverons un certain nombre d’écueils. Si nous trouvons les alternatives aux pesticides et si nous mobilisons la sélection variétale sur des filières comme les légumineuses, nous garantirons la souveraineté alimentaire. En outre, nous avons déjà consacré 428 millions d’euros à la transition agroécologique depuis 2020 pour mettre en œuvre des pratiques culturales moins consommatrices d’eau et de traitements phytosanitaires.

> [Eau] Toutes les filières demandeuses d’eau l’été en période sèche et aride, comme le maïs au stade de la floraison, sont fragilisées. Géographiquement, certaines zones des régions intermédiaires comme l’Occitanie, le Berry, une partie de la Bourgogne en viticulture, qui dégagent très peu de revenus et donc de faibles capacités d’investissement, sont particulièrement concernées. Dans le Gers, où je me suis déplacé récemment, un agriculteur avec 10 hectares d’ail réalise la quasi-totalité du revenu de sa ferme d’une surface de 100 hectares. Il lui faut de l’eau pour produire et donc se rémunérer. Le Massif central, le Centre-Val de Loire et la Bretagne sont aussi affectés par le changement climatique. Dans cette dernière, habituée aux précipitations abondantes, le système d’élevage herbager devra lui aussi se repenser. Des migrations de cultures du sud vers le nord du pays sont possibles. La surface agricole est assez grande pour que l’on assiste à une recomposition des productions au sein de la ferme France et, non pas à un exode des cultures hors de nos frontières.

> Il y a un «pacte d’avenir» qui vise à réaffirmer ce que la société attend de l’agriculture. D’abord, qu’elle nourrisse notre population, mais aussi qu’elle puisse contribuer à répondre aux défis mondiaux de nourrir les populations en insécurité alimentaire. Nous ne devons pas être pris en défaut là-dessus car l’alimentation est aussi une arme géopolitique. Il y aura ensuite une loi qui vise à définir les outils pour installer les jeunes sur un modèle qui va pouvoir les faire vivre plusieurs décennies. Cette loi donnera les grandes orientations sur l’accès à l’eau, la taille des parcelles, la diversification des cultures, la réintégration de la matière organique, la formation ou encore le portage des capitaux… Le but est de réassurer l’agriculteur sur l’accès aux outils et aux moyens fondamentaux pour changer de modèle et ainsi assumer les transitions au service de notre souveraineté alimentaire.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> À ceux qui disent «+4°C d'ici 2100 en France, c'est baisser les bras!», je réponds que c'est tout l'inverse ! C'est le scénario dont nous avons besoin pour se préparer, protéger nos concitoyens, se donner les moyens d’agir face aux effets du changement climatique.

> [Sécheresse] Face aux risques de sécheresse, nous sommes en état d'alerte et nous agissons. Je réunis lundi les préfets pour prendre, si nécessaire, des mesures de restrictions dès maintenant afin d'éviter le pire cet été.

> [Sécheresse] Prévenir tout risque de sécheresse et accompagner nos collectivités, nos concitoyens, nos agriculteurs, nos industriels : c'est notre priorité avec le premier comité d'anticipation des sécheresses pour évaluer la situation dans chaque territoire.

> 100 milliards d'euros d'ici 2040 : pour l’avenir des transports ! Décarboner la mobilité, réduire nos émissions de CO2 et sortir de notre dépendance aux énergies fossiles : c'est notre ambition.

> ElisabethBorne a présenté le plan d’avenir pour les transports. Mettre davantage dans le ferroviaire, continuer à investir dans les mobilités actives, en mettre moins dans la route : sortir du pétrole et continuer une trajectoire qui soit bonne pour la planète !

> Pour accélérer la mobilité décarbonée, nous devons investir dans le ferroviaire : à l'échelle nationale, avec la régénération des réseaux et à l'échelle locale avec les RER Métropolitains. C’est l’engagement d’Emmanuel Macron, nous le tenons !

> [Plan pour le ferroviaire] On va mettre beaucoup d'argent sur la table.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> [Futur Sommet sur le climat en juin, à Paris] L’enjeu sera d’aboutir à des solutions innovantes de financements publics et privés au service des pays les plus vulnérables au changement climatique.

> [Sobriété] La mobilisation porte ses fruits ! De très nombreuses entreprises ont su intégrer les enjeux de sobriété à leur fonctionnement quotidien. On avance !

> [Sobriété] Le bâtiment c’est près de 45% de la conso d’énergie en France. Nous devons aller plus loin pour encourager une sobriété d’usage avec des actions très concrètes sur le chauffage, l’eau et l’électricité.

 

Rima Abdul-Malak (ministre de la Culture)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] 365 jours de guerre en Ukraine. 365 jours de courage et de résilience des Ukrainiens. Merci à tous les artistes que nous avons rencontrés. Échanges intenses et inoubliables. La force de leur engagement fait honneur aux valeurs de l’Europe.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Voir un musée vide est un choc. Les magnifiques collections du musée Khanenko à Kyiv ont toutes été mises à l’abri. Ce qui a permis de les sauver lorsqu’un missile s’est abattu devant le musée en octobre.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Solidarité aussi par les livres ! La littérature française était peu traduite en ukrainien. Nous venons de financer la traduction de 200 ouvrages pour les bibliothèques de 25 villes d’Ukraine. Dont des livres jeunesse

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> [Réforme des retraites] Il faut revenir à des arguments simples, le bon sens, c’est le travail, le bon sens, c’est de dire que nos systèmes de retraite, ils reposent sur le travail d’aujourd’hui, sur la quantité de travail, sur aussi la qualité du travail qu’on est capable de proposer. Le bon sens, ce sont les évolutions démographiques, c’est de dire qu’il y avait quatre actifs pour un retraité il y a quelques décennies, que, bientôt, il y aura 1,5 actif pour 1 retraité. Le bon sens, c’est de dire que pour sauver notre système de répartition, on ne peut pas laisser des déficits par dizaine de milliards d’euros s’installer, parce que ça, ça ne s’appelle plus un système par répartition. Le bon sens, c’est ça tout simplement, c’est aussi un peu de courage politique de dire des choses, qui ne sont pas tout le temps populaires, vous me parlez de majorité de Français, on est au gouvernement, dans la majorité présidentielle parfaitement lucide sur le fait que cette réforme des retraites, c’est une réforme d’efforts, qui demande à chacun de travailler un peu plus longtemps, c’est vrai, il faut le dire clairement, et c’est aussi une réforme qui va apporter des progrès.
Quand il y a des réformes difficiles à porter, il faut le faire en transparence, et c’est une marque du président de la République, il a toujours pris ces risques, d’une certaine façon, il est toujours parti du réel, y compris quand ça ne faisait pas plaisir à entendre. Et je crois que ça fait partie de la relation de confiance aussi qu’il a avec nos concitoyens, et qui fait qu’il a été réélu en 2022. Tout ça, certains semblent l’oublier parfois. Ils sont très nombreux dans la classe politique, parfois dans la classe médiatique aussi, qui disent au fond que la valeur des élections, ça peut être secondaire par rapport à ce qui se passe parfois dans la rue, parfois en appelant au référendum ; tout ça serait peut-être différent si le président de la République n’avait pas proposé de façon très claire, pendant la campagne présidentielle, une réforme des retraites qui, au moment de l’élection présidentielle, était portée avec un âge de départ à 65 ans. La réforme que nous proposons aujourd’hui, ça n’est plus la réforme que nous proposions il y a six mois. Ça veut dire que le dialogue social, ça veut dire que le débat parlementaire a joué son rôle, et qu’on va continuer à avancer.

> [Réforme des retraites] Je suis ministre de la Fonction publique, j'ai porté des mesures spécifiques pour les fonctionnaires, dans ce texte de retraite, pas pour demain, on va dans ce texte de retraite instaurer la retraite progressive dans la Fonction publique, ça veut dire quoi, ça veut dire qu'un fonctionnaire, il va pouvoir se mettre à temps partiel à la fin de sa carrière, parce qu'on lui dit : travailler un peu plus longtemps, mais on peut se mettre à temps partiel et maintenir sa rémunération. C’est majeur. Ça veut dire qu'on va pouvoir plus facilement changer de métier, avant, quand on était par exemple dans l'administration pénitentiaire, quand on devenait policier, on perdait tout le bénéfice acquis de ces années passées en tant que surveillant pénitentiaire, ça, ce sera fini demain. Par exemple, je vais vous donner un troisième élément, qui est une petite révolution dans la Fonction publique, on va créer un fonds de prévention de l'usure et de la pénibilité, 100 millions d'euros par an, un demi-milliard d'euros sur le quinquennat pour faire ce que l'on ne faisait pas suffisamment avant, s’intéresser aux conditions de travail, aménager des postes, pouvoir financer des formations pour pouvoir changer de métier.

> [Réforme des retraites] La réforme, il faut qu’elle soit suffisamment simple, faire une réforme simple, c'est de dire que les 2 ans supplémentaires qui concernent les salariés du privé, ils concernent aussi les agents de la Fonction publique, j'entends parfois le contraire, donc disons les choses simplement. Et ensuite, il y a, dans la Fonction publique, un dispositif qui est calculé différemment, effectivement, les six derniers mois, mais aussi sur une rémunération qui ne concerne que le fixe des fonctionnaires.
Je n'ai pas de double langage avec les fonctionnaires. Au, final, ce qui compte, c'est le taux de remplacement, c'est-à-dire, qu'est-ce qu'on a à sa retraite par rapport à ce qu'on avait pendant sa carrière, et quand vous regardez les choses, ce fameux taux de remplacement, il est strictement identique pour les agents du public que pour les salariés du privé. Donc arrêtons avec ce sous-entendu d'une certaine façon qui consisterait à dire que les fonctionnaires sont avantagés, ce n’est pas le même mode de calculs, mais je ne vous fais aucun procès ce matin. Ça n’est pas le même mode de calculs, mais prenons toutes les différences, et quand on prend toutes les différences, on se rend compte que les agents de la Fonction publique, ils ne sont absolument pas privilégiés par rapport aux salariés du privé.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
> L’OFCE le montre : en 2022, nos mesures ont permis aux ménages de préserver en moyenne 790 euros de pouvoir d’achat. Si nous n’avions rien fait, la baisse du pouvoir d’achat des Français aurait été bien plus importante, en particulier pour les plus modestes.

> Nous entendons les aspirations des salariés à faire évoluer l'organisation du travail pour qu'il apporte du bien-être. Le partage de la valeur, une nouvelle culture du management, du sens à chaque mission, autant de défis que nous voulons relever avec les Français.

> [Guerre de Poutine contre l'Ukraine] Selon Jordan Bardella, il y aurait eu une «naïveté collective à l'égard de Vladimir Poutine». Le RN nous sort une nouvelle fois sa carte des résistants de 45 ! Ne faites pas de votre mauvais pari électoral une erreur de tous.

> Je salue l’engagement de la Convention citoyenne sur la fin de vie. Les premiers votes tendent vers un accès à l’aide active à mourir mais le débat continue jusqu'au 19 mars. Le président de la République recevra les citoyens avec leurs propositions finales.

 

Gabriel Attal (ministre délégué chargé des Comptes publics)
> [Réforme des retraites] Le débat à l’Assemblée a eu un mérite : les oppositions ont reconnu qu’il y a un problème de financement de notre système. Il faut une réforme. Et elles ont assumé qu’elles proposaient une autre voie : l’augmentation des impôts. 

> [Fraude fiscale] En 2022, la lutte a produit des résultats records: 14,6 milliards d’euros. (…) Si on était capables de dire combien il y a de fraude fiscale, on la récupérerait dans son intégralité. (…) Je vise surtout la fraude à la TVA.

> [Fraude fiscale] Un euro fraudé, c’est un euro soustrait à la solidarité nationale. Quand on parle de fraude sociale, il y a un enjeu majeur : la fraude aux cotisations pour les entreprises.

> [Fraude fiscale] Ce sont les cas les plus graves qui sont transmis à la justice. On a doublé le nombre de dossiers transmis. Il y a aussi des contribuables de bonne foi qui peuvent faire des erreurs. Dans ces cas-là, il y a des recouvrements amiables.

> Il y a une violence dans la société. Un de mes agents, contrôleur fiscal, a été tué il y a quelques mois. Une enquête est en cours, attendons de voir. Il ne faut jamais s’habituer à quelque violence que ce soit”

> [Négociations commerciales et «mars rouge»] Il y a une énorme pression qui est mise pour contenir au maximum les augmentations des prix. On a mis en place des mesures pour limiter à la source l’augmentation des prix”,

> [Indemnité carburant] Moins de 4 millions de Français l’ont obtenue. Le premier critère, c’est de travailler. Beaucoup de Français travaillent dur et ont le sentiment de financer des aides pour des personnes qui font le choix de ne pas travailler.

> [Total Energies annonce le plafonnement de son litre de carburant à 1,99€] C’est un geste important que je salue. (…) Les bénéfices réalisés à l’étranger sont taxés à l’étranger.

 

Roland Lescure (ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Ce n’est pas le cas partout, mais dans les industries que je visite, je vois des gens qui apprécient leur travail. Ce soir, j’échange avec 25 jeunes qui ont eu une orientation compliquée. Mon objectif: recueillir leurs témoignages pour affiner la future réforme des lycées pro.

 

Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Au CEA, nous avons réaffirmé l’ambition du gouvernement de doter la France des technologies souveraines de calcul haute performance. Nous lançons un programme de recherche de 40,8 millions d'euros pour mieux exploiter les possibilités des supercalculateurs.

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> Soyons fiers de notre service public des transports ! Oui, nous devons investir plus.

> Notre service public ferroviaire va mieux. C’est une bonne nouvelle pour tous : l’intégralité des résultats de la SNCF est réinvestie dans le système ferroviaire et permettra d’améliorer le réseau, notre priorité absolue.

> [Plan ferroviaire] 100 milliards € d’ici 2040 pour le train! 1,5 milliard € de plus par an pour le réseau ferroviaire d’ici 2027! Bientôt une loi au Parlement pour permettre le lancement des RER métropolitains !
Un investissement historique pour nos transports ! Une contribution centrale à la transition écologique. Un effort essentiel pour le réseau ferroviaire. Nous sommes à la hauteur et au rendez-vous.

> L’histoire de Renault est une grande histoire d’innovation industrielle : aujourd’hui, ses femmes et ses hommes sont engagés pour réussir la révolution de la voiture propre accessible à tous. C’est notre grand défi écologique et social !

> Toutes les semaines, j’échange avec des agents de la RATP, de la SNCF. La retraite est une préoccupation, mais les débats portent avant tout sur le pouvoir d'achat, les salaires, les conditions de travail.

> Le droit de grève est essentiel ; les entreprises publiques doivent aussi s’organiser et anticiper pour limiter les perturbations.

 

Olivier Klein (ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> L’émancipation et l’égalité des chances des femmes et des jeunes filles issues de nos quartiers populaires : une grande cause qui nous oblige !

> Le logement est l’une des clés d’une transition énergétique réussie : efficace et juste ! Ensemble, pour la planète et nos concitoyens, nous avançons !

> [Logement] Le partenariat État-Territoires est vital pour construire des solutions concrètes et se donner les moyens de changer la vie !

> Plan sobriété, acte 2! Nous avons réuni les acteurs du logement afin de poursuivre notre effort collectif en faveur de l’environnement, tout en protégeant les plus fragiles. Informer, accompagner et protéger: nos priorités !

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Le Gouvernement met en place des dispositifs innovants pour améliorer l’inclusion des enfants les plus vulnérables.

> La Commission européenne demande à ses salariés de supprimer TikTok. Cela doit nous interroger aussi pour nos enfants. L’application est sujette à de nombreuses dérives : pincements au visage, désinformation… Il ne faut pas sous-estimer son impact.
Le parlement est saisi de trois propositions de loi : sur la majorité numérique, le droit à l’image des enfants sur les réseaux sociaux, et les risques de l’exposition aux écrans. Nous les suivrons avec attention !

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> [Sécheresse] Nous nous préparons, avec la mobilisation des parties prenantes, à tout risque de sécheresse cet été. 100 millions d’€ ont déjà été renouvelés en 2023 pour financer des projets résilients.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

> [Réforme des retraites] Pendant deux semaines, ils ont méprisé le débat, les syndicats, notre Assemblée et les Français ! Pendant 2 semaines, nous avons tenu ! Dénoncez la démagogie de LFI : la France indigne !

 

Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> Je me bats depuis 2019 avec pour que l'Union européenne intègre la spécificité des outre-mer. Heureux d'annoncer que la Commission vient d'autoriser 3 milliards d'euros d'aides de l'État à destination de nos compatriotes ultramarins.

> Des moyens inédits sont déployés à Mayotte pour lutter contre l'immigration clandestine et assurer la sécurité de tous. L'effort va se poursuivre, grâce à l'engagement exemplaire de nos forces de sécurité.

 

Benjamin Haddad (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il y a des moments, des décisions qui font l’histoire. Des grands hommes qui se révèlent sur le coup d’un instant. Il y a un an, le président Zelensky et son entourage défient l’agresseur et font le choix de rester se battre pour leur pays.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Zelensky ouvre sa conférence de presse avec une minute de silence en hommage aux journalistes tués en couvrant la guerre.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Un an après le déclenchement de l’agression russe. La guerre sera longue et les prochains mois très durs, mais une chose est sûre: le pari de Poutine a échoué. L’Ukraine résiste, déterminée à reconquérir son territoire. Les Occidentaux restent unis et fermes dans leur soutien.
Il a cru une fois de plus s’en sortir, extrapolant la faiblesse de nos réactions précédentes. Ce qui a changé, c’est nous. Le 24 février nous a tardivement éveillé à un monde qui est toujours resté dangereux et violent. Nous sommes sortis d’une torpeur de 30 ans.
Deux défis ont été ouverts le 24 février:
- Soutenir l’Ukraine jusqu’à la victoire et la liberté, seule garantie d’une paix réelle et durable.
- Réarmer l’Europe, sur le plan intellectuel et matériel.

 

● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> [Protection des migrants environnementaux] La question de l’immigration climatique n’est certes pas nouvelle, mais elle tend à avoir une acuité plus forte aujourd’hui parce qu’on voit les changements climatiques à l’œuvre. Aujourd’hui, les différentes raisons d’immigration se cumulent : les populations victimes des changements climatiques sont également souvent celles exposées aux conflits armés ou à la pauvreté. Ces drames viennent s’ajouter aux difficultés structurelles des pays. (…)
Aujourd’hui le cadre juridique international ne prend pas en considération les réfugiés climatiques. D’ailleurs, le terme même « réfugié climatique » n’a pas de sens juridique. Le statut de réfugié au titre de la convention de Genève n’est pas attribué pour des questions climatiques : le climat n’est pas une raison suffisante aujourd’hui pour permettre aux personnes qui se déplacent d’être protégées. C’est pourquoi je suis favorable à l’instauration de voies sûres. Il faut aussi souligner qu’aujourd’hui les migrants environne mentaux se déplacent beaucoup plus à l’intérieur même des pays (…)
Renégocier la convention de Genève est illusoire. Il faut plutôt peser sur le pacte asile et migration au niveau européen. Sous l’effet de la guerre en Ukraine, l’Europe a énormément avancé. Cela doit nous inspirer. Le mécanisme européen de solidarité et des voies sûres de migration pourrait être mis en place, en lien avec les besoins économiques des pays membres. Nous assistons à une montée des populismes avec un retrait sur soi et l’étranger fait peur. Je souhaite également qu’on travaille sur les conditions d’intégration et sur un meilleur accueil pour augmenter l’acceptabilité sociale. (…)
Nous devons agir pour limiter en dessous de 1,5 degré le réchauffement climatique en prenant en considération les effets sur les territoires fragilisés, mais également permettre à ceux qui le souhaitent de quitter leurs pays en les accueillant dans les meilleures conditions possibles. Personne ne quitte son pays par plaisir. Pour moi, il faut impérativement préserver l’asile. C’est l’honneur des pays qui le défendent. Je suis pour un traitement différencié entre l’asile et les autres types de migration qui doivent faire l’objet d’un examen approfondi en fonction des besoins. J’étais en ce sens pour la liste des pays sûrs.
Mais ça n’est pas parce qu’on n’est pas menacé de mort pour ses opinions politiques que notre vie n’est pas en danger pour des questions
économiques. (…)
J’entends le sujet de justice climatique. Mais je ne suis pas très à l’aise avec l’idée. Nous devons tous agir en responsabilité face aux enjeux climatiques à venir. Je vois les conséquences pour les plus fragiles et la nécessité, à travers l’aide publique au développement, d’accompagner les pays du Sud à aller vers des économies
moins carbonées.
Cette solidarité est garante d’humanité. Chaque jour, des centaines de personnes risquent leur vie dans la mer Méditerranée. C’est inacceptable. Je ne vois pas comment on ne peut pas mettre en place des routes sûres. Il faut éviter cette errance pendant des années, avant et après le bateau. Les gens sont abandonnés dans des conditions déplorables, c’est le cas à Calais par exemple.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Et si on interroge Bardella, le Président du RN, qui cohabite toujours avec le très poutinophile Thierry Mariani, à une définition bien à lui de la souveraineté de l’Ukraine, amputée du Donbass et de la Crimée. Ravalement de façade pour la galerie, arrière-cour toujours insalubre: le RN.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Une manifestation anti-russe et pro-ukrainienne à Erevan aujourd’hui. Le peuple arménien sait que son pays attaqué parce qu’il est devenu une démocratie, exactement comme l’Ukraine, ne sera pas défendu par la Russie. Une raison pour que l’Europe défende l’Arménie aussi bien que l’Ukraine.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Un an après le début de l’agression russe, 141 pays réclament le respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Vladimir Poutine a puissamment isolé la Russie.

 

Bernard Guetta
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Discours de Poutine: à quel moment a-t-il dit qu’il avait marqué des points en Ukraine? Pas à un seul instant. Il n’a jamais fait allusion à la situation sur le champ de bataille.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il y a eu dans la bouche de Poutine un mensonge effarant, il a dit que les Américains avaient installé des bases à la frontière de la Russie. Non. Il y a des bases américaines à la frontière russe si on considère que l’Ukraine est russe.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Discours de Poutine: il y a une chose qui m’a frappé à propos de son passage sur les soldats russes, c’est que c’est le seul moment où il était applaudi, comme s'il y avait dans la salle la conscience très forte que le sort des soldats ne va pas du tout.”

 

Pascal Canfin
> La transition écologique avance dans de nombreux secteurs parce qu’un consensus est trouvé, pour le verdissement de la mobilité ou de l’industrie par exemple. De son côté, l’agriculture reste très polarisée, avec aux extrémités ceux qui refusent le principe même de transition, et ceux qui ont une posture uniquement morale, voire moralisatrice. Partant de ce constat, nous devons trouver des solutions, sans pour autant nier les difficultés, comme la baisse de rendements, qu’implique la transition agroécologique.

> [Introduction à son rapport pour Terra Nova «Comment réussir la transition agro-écologique ?»]
La transition vers l’agroécologie reste l’un des chantiers les plus compliqués de la transition écologique. Extrêmement polarisé, il est pris en étau entre d’un côté un conservatisme rétif à tout changement et de l’autre un simplisme qui nie la réalité de la difficulté de ce changement pour des agriculteurs qui sont la plupart du temps les acteurs les plus contraints de la chaîne de valeur alimentaire. Cette tension structurelle et cette incapacité collective à trouver un chemin partagé sont d’autant plus frappantes que dans les autres secteurs de l’économie, une alliance de fait entre les pans progressistes du monde politique et du monde économique a récemment permis des avancées majeures. C’est le cas par exemple dans le domaine de la mobilité où le consensus sur l’électrification est suffisamment fort pour prendre des décisions de bascule de l’industrie et des infrastructures associées. C’est le cas aussi dans l’industrie avec la concurrence actuelle, entre les Etats-Unis, l’Europe et la Chine, pour localiser les chaînes de valeur clés de l’industrie zéro carbone. L’intérêt de grands acteurs économiques concernés est suffisamment aligné avec les objectifs climatiques pour permettre de s’engager dans des transformations radicales et ambitieuses. 
Cet alignement reste à construire pour l’agriculture alors que les grands défis sont connus et objectivables :
1) Le renouvellement des générations et le maintien d’une agriculture présente partout dans nos territoires. Il y a de moins en moins d’agriculteurs en Europe et en France où près d’une exploitation sur deux ne trouve pas de repreneur. En parallèle des secteurs comme l’élevage bovin extensif nécessaire à des modèles de polyculture élevage sont dans une phase de décapitalisation intense de leur cheptel.
2) La situation économique des exploitations: le taux d’endettement des exploitations agricoles est stable ces dernières années en France mais reste structurellement haut signe d’une grande dépendance mais aussi d’une moindre capacité d’investissements dans la transition. Leur revenu moyen oscille entre 38 000 euros annuels en élevage de viande bovine et 68 000 euros en viticulture selon les types d’exploitation. Ces chiffres font apparaître d’assez grandes disparités de revenu. C’est pourquoi il faut toujours avoir en tête la diversité des situations économiques des agriculteurs que le débat public tend à minorer.
3) La qualité des sols. Elle est sur une pente déclinante au détriment des rendements des exploitations qui en dépendent et de la biodiversité dont les sols sont un réservoir. En Europe, l’érosion liée au ruissellement de l’eau entraîne la perte de 2,46 tonnes de terre par hectare et par an (terres agricoles et forêts), alors qu’il ne s’en forme que 1,4 t/ha/an, tandis que la teneur en matière organique de certains sols diminue. C’est l’actif principal de l’agriculture qui est en risque, et avec lui notre capacité à assurer notre souveraineté alimentaire.
4) Les émissions de gaz à effet de serre. L’agriculture représente 15% des émissions de gaz à effet de serre en Europe, et leur niveau ne bouge pas depuis 2005, malgré les cadres législatifs européens renforcés. En parallèle, malgré l’augmentation du parc forestier français et européen, le puits carbone associé lui décroit à cause du changement climatique et d’une baisse de la qualité des forêts.
5) L’état de la biodiversité en Europe et sur les terres agricoles est en chute libre. Quasi disparition des oiseaux des champs partout en Europe, diminution de près de 75% en 30 ans des populations d’insectes volants dans les zones protégées entourées de terres agricoles en Allemagne… Elle est pourtant un déterminant des rendements des exploitations agricoles à travers la pollinisation ou l’entretien des sols.
6) La ressource disponible en eau. La disponibilité en eau est structurellement en train de baisser en raison du changement climatique. Les périodes sèches s’allongent de plus en plus empêchant le rechargement classique des nappes. Dès lors l’accès à l’eau et la préservation de ce capital deviennent des éléments clés du maintien de l’activité agricole.
7) La dépendance calorique. La souveraineté alimentaire vient avec notre capacité à fournir les calories suffisantes et pertinentes aux Européens dans le cadre d’une alimentation saine. Aujourd’hui, l’Europe comme la France, importe plus de calories qu’elle n’en produit. Nous importons en particulier la majeure partie de nos protéines végétales que ce soit pour l’alimentation humaine ou animale. Autrement dit, nous sommes déjà dans une situation de dépendance.
8) La part consacrée à l’alimentation dans les dépenses des ménages baisse en longue période. Elle est passée de 38% du budget des ménages en 1960 à seulement 17% en 2019 alors que le volume de consommation a été, lui, multiplié par trois entre ces deux dates. Cette tendance a longtemps été une bonne nouvelle signe d’une plus grande prospérité collective, mais elle témoigne désormais d’une logique qui empêche la valorisation correcte de la production agricole et des revenus décents pour les agriculteurs.
Ces données sont susceptibles d’être aggravées par l’accélération des impacts du changement climatique qui sont aujourd’hui très mal pris en compte dans les scénarii des acteurs privés et publics. Il est indispensable dans la révision du Programme National d’Adaptation au Changement Climatique (PNAC) qui devrait idéalement être faite avant 2024 et dans la loi d’orientation et d’avenir de l’agriculture en cours de préparation en France, de réaliser des stress test du modèle agricole face à des trajectoires de réchauffement 1.5, 2, 3, 4 degrés.
Ces données objectives posent les termes du débat. En complément il s’agit de fixer un cadre d’objectifs politiques qui structurent les politiques publiques dans ce domaine. J’en vois trois qui constituent une forme de « triangle d’or » :
- Plus de revenus pour les agriculteurs permettant notamment d’assurer le renouvellement des générations ;
- Plus de transition agroécologique et de résilience face au choc climatique ;
- Plus de souveraineté et moins de dépendances à des modèles agricoles aux standards économiques, sociaux et environnementaux inférieurs aux nôtres.
Pour parvenir à atteindre ces objectifs, nous devons dépolariser le débat et construire un chemin partagé avec suffisamment d’acteurs. Cette méthode est en cours dans de nombreux domaines (industries, transports, énergie…). Elle doit maintenant le devenir aussi dans le cadre des chaines de valeur du système alimentaire. Cela passe nécessairement par le fait de faire émerger les conditions du succès dans la mise en œuvre des objectifs et les compromis à passer lorsque des tensions existent entre les objectifs.
Autrement dit, nous devons construire le cadre de référence et les conditions économiques pour passer d’une guerre de tranchées sur chaque dossier, chaque texte législatif, à une guerre de mouvement collectif vers l’agroécologie.