Voici une sélection,
ce 12 juin 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias
ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Ce n’est pas possible
qu’un enfant, qu’un adolescent, ait une arme blanche dans la rue ou à l’école.
On ne doit plus pouvoir en vendre. Zéro tolérance.
> On a montré qu’on
pouvait créer des emplois, baisser chômage, réindustrialiser le pays, tout en
baissant nos émissions de CO2. Aucun renoncement sur l’économie. Aucun
renoncement sur l’écologie.
> C’est une
recommandation des experts de la commission écrans : je porte
l’interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans. Les plateformes ont la
possibilité de vérifier l’âge. Faisons-le.
> Vive émotion
après avoir appris la terrible attaque dans un lycée de Graz, qui a coûté la
vie à plusieurs élèves et enseignants. La France adresse aux proches des
victimes, au peuple autrichien, au Chancelier Stocker, toute sa solidarité dans
cette épreuve.
> Deux
sapeurs-pompiers ont perdu la vie en portant secours, fidèles jusqu'au bout à
leur engagement. Le pays est aux côtés de leurs familles et de l'ensemble des
sapeurs-pompiers de France qui risquent leur vie pour nous protéger.
Reconnaissance et respect de la Nation.
> Vous êtes venus
exprimer les voix de millions de vos compatriotes du Pacifique qui ont déjà à
vivre de manière très directe les conséquences du dérèglement climatique. Vous
êtes en première ligne de ce combat. Merci pour ce long voyage jusqu'à Nice
pour la Conférence des Nations unies sur l'Océan et le Sommet France -
Pacifique. Votre présence nous rappelle cette urgence à agir. Ensemble,
continuons à nous mobiliser pour porter de hautes ambitions sur le climat et
sur l’environnement. Vous pouvez compter sur le soutien de la France pour
maintenir ces ambitions et promouvoir la justice climatique. Portons ces
objectifs à Bélem à la COP30 ! La France mettra toute sa force et sa
diplomatie pour défendre nos intérêts communs dans le Pacifique. Nos trois territoires,
Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis-et-Futuna, sont mobilisés
dans les instances régionales et plus que jamais attachés au dialogue avec tous
les membres du forum des îles du Pacifique.
> J’ai reçu une
lettre d’espoir, de courage, de clarté. Le Président de l’Autorité
palestinienne Mahmoud Abbas trace le chemin d’un horizon de paix. Condamnation
du terrorisme, libération des otages, démilitarisation du Hamas, fin de la
guerre à Gaza, réformes, élections, paix juste et durable pour tous dans la
région. Il exprime l’attachement du peuple palestinien à la solution à deux
États. Deux peuples, deux États. La sécurité et la paix. Des engagements
concrets et inédits qui témoignent d’une volonté réelle d’avancer. Le moment
est décisif.
> Le partenariat
annoncé aujourd’hui entre Nvidia et Mistral AI est à la fois unique et
historique ! Nous avons les atouts, les talents, l’énergie, les
infrastructures, ainsi qu’un écosystème de startups de la French Tech
particulièrement dynamique. Tout cela est essentiel pour notre souveraineté et
notre autonomie stratégique. Nous sommes déterminés à les préserver — nos
services cloud, nos centres de données et nos capacités de calcul doivent
rester sous notre contrôle pour protéger cette intelligence. Choose France!
> Simplifier,
simplifier, simplifier, en France et en Europe. Accompagner et investir dans
les secteurs clés de notre indépendance. Choisir la France et l’Europe,
l’humanisme et l’innovation.
> La plus grande
conférence jamais organisée sur l’océan : c’est à Nice et c’est un succès!
Merci à tous les participants. Merci à vous toutes et tous qui vous engagez à
nos côtés. Merci aux Niçoises et aux Niçois. Ensemble on va plus loin.
> La France est aux
avant-gardes de la protection des océans et des mers. Pour continuer notre
transition, nous devons accompagner nos pêcheurs.
> La haute mer ne
sera plus le Far West.
> Nous devons
sortir du tout plastique. C’est notre objectif et nous œuvrons pour mobiliser
la communauté internationale.
> [Intervention à
la conférence des Nations Unies sur l’océan] Cette conférence de Nice est, à
nos yeux, un moment extrêmement important et d'ores et déjà, et il faut le dire
comme tel et le revendiquer comme tel, un succès, par son organisation même,
par ce qu'elle représente au moment même où nous le faisons. C'est-à-dire alors
que les vents mauvais se sont remis à souffler pour écarter toutes les
questions climatiques, environnementales ou de biodiversité de l'agenda
international, jamais la Communauté internationale n'avait mobilisé autant de
chefs d'Etat et de gouvernement, autant de pays pour nos océans. En effet,
grâce au travail qui a été accompli, cette mobilisation a été possible, et nous
l'avions lancée dès 2022 à Brest avec le One ocean summit, puis à l'UNOC 2 à
Lisbonne.
Donc la mobilisation de plus de 60 chefs d'Etat et de gouvernement, de plus de
120 ministres, plus de 1.000 événements organisés par la société civile, c'est
en soi déjà une avancée, et c'est en soi déjà quelque chose d'inédit pour nos
océans. Et avec le président Chaves du Costa Rica, le président Lula, qui était
là aussi, les chefs d'Etat présents, ont confirmé que la diplomatie
environnementale était toujours là et que rien n'arrêterait cette mobilisation.
Et je veux avant toute chose remercier celles et ceux qui l'ont rendu possible.
Monsieur le ministre, vous-même et l'ensemble des équipes du Quai d'Orsay, le
représentant personnel en charge des océans et de la négociation climatique,
ambassadeur des pôles, Madame la directrice et toute la direction des Nations
unies, l'ensemble des équipes qui sont à vos côtés, merci infiniment pour cette
mobilisation est ce qui a été fait avec mes équipes, celle du ministre, et
remercier, évidemment, les Nations unies pour leur étroite coopération avec
nous et le Costa Rica. Le moment qui a été permis par cette mobilisation, c'est
celui d'une avancée qui est désormais irréversible pour nos océans.
µJe voudrais insister sur quelques avancées de ce sommet qui sont d'ores et
déjà consolidées.
La première, la plus importante, c'est le fameux traité sur la protection en
haute mer, c'est-à-dire dans la mer au-delà des zones économiques exclusives,
et donc des mers qui sont, si je puis dire, administrées par chacun des Etats.
C'est un enjeu essentiel parce qu'on parle là de deux tiers des océans. Et donc
il faut se représenter que lorsqu'on s'est rassemblés à Lisbonne, à l'UNOC en
2022, il n'y avait aucun cadre agréé pour deux tiers des océans. Et donc tout
ce dont on parlait ne valait que pour ce qui était dans nos zones économiques
exclusives, le reste, c'était le Far West. Depuis l'UNOC 2 à Lisbonne, par
notre mobilisation, d'abord, nous avons finalisé une négociation qui était
bloquée depuis des décennies, ce fameux traité BBNJ. Et une fois signé, pour
qu'il rentre en vigueur, il fallait qu'il soit ratifié par au moins 60 pays. Ce
qui n'est pas chose aisée parce que je vous rappelle que le dernier grand
traité international sur le droit de la mer, la Convention de 1982, il avait
fallu 12 ans pour avoir les ratifications. C'est-à-dire que ce traité qui avait
été signé en 1982 n'était entré en vigueur qu'en 1994. Il y a un an, il y avait
8 ratifications.
Donc, nous avons travaillé d'arrache-pied ces derniers mois, et c'est pourquoi
nous avons, il y a quelques instants, annoncé qu'en effet, au 1er janvier
prochain, ce traité pourrait entrer en vigueur et qu'enfin, nous allions avoir
un cadre international pour réguler, administrer la haute mer et qu'enfin, nous
pourrions protéger, lutter contre la pêche illicite dans 65% de nos océans qui,
jusque-là, étaient une zone de non-droit. Nous avons d'ores et déjà 55
ratifications effectuées et déposées, une quinzaine qui sont en cours avec déjà
une date sûre, une quinzaine qui sont en cours et qui se feront d'ici la fin de
l'année, ce qui fait qu'il n'y a plus de doute. Et c'est pourquoi nous l'avons
officialisé avec le secrétaire général et plusieurs de mes collègues.
Il n'y a plus de doute pour dire que d'ici à l'Assemblée générale des Nations
unies, plus de 60 ratifications seront dûment votées et dûment déposées auprès
des Nations unies, ce qui fait que ce traité pourra entrer en vigueur au 1er
janvier de l'année prochaine. Vous avez eu, d'ailleurs en exclusivité, ce
matin, l'annonce par le Brésil de sa ratification avant la fin de l'année, qui
fait partie de ces Etats qui sont dans cette zone que je viens d'évoquer. La
deuxième grande réalisation, c'est la création de nouvelles aires marines
protégées. Là aussi, je le rappelle, c'est une mobilisation de la France et du
Costa Rica, parce qu'on fait maintenant dans nos débats publics comme si tout
ça était une évidence. 2021, nous lançons une coalition avec le président
Chaves du Costa Rica. Et on dit : on va se battre pour mobiliser les pays avec
une série d'engagements, dont l'engagement de protéger 30% de nos aires marines
et nos aires terrestres. Nous sommes partis à deux, on a mobilisé. On est
maintenant majoritaire, si je puis dire, parce qu'on doit être autour de 80. Et
surtout, c'est rentré parce que ça a été adopté par les conférences de
Kunming-Montréal. Et donc, maintenant, c'est dans la mise en œuvre. Mais c'est
là aussi une avancée collective avec le Costa Rica qu'on a concrétisé ces
dernières années et qui est une vraie avancée de ces 3 dernières années.
Avant Nice, nous étions à 8% d'aires marines protégées dans les zones
économiques exclusives de tous les Etats du monde. Nous arriverons à environ
12% après cette conférence, ce qui veut dire qu'on aura augmenté de 50% les
aires marines protégées par des annonces que nous avons faites. La France, à
travers la Polynésie française, 4,5 millions de kilomètres carrés, ce qui fait
que rien qu'avec ça, on passe de 4% à 5,2%. La France est la deuxième puissance
maritime du monde. L'annonce qu'a faite la Polynésie française en termes de
protection, c'est à l'échelle de la planète,+1,2 point. Et donc c'est, de
manière très claire, le plus grand pas en avant qui a été fait sur les aires
marines protégées. Le Brésil va passer de 26% à 30%, la Grèce a également
annoncé des aires marines protégées nouvelles. Et nous sommes en train de
préparer, avec plusieurs partenaires internationaux, mais je veux le faire avec
grand respect, l'annonce de nouvelles aires marines protégées dans les
prochaines semaines. Et je salue en particulier la déclaration très forte qu'a
eu le président malgache à ce sujet.
La troisième réalisation très concrète, c'est la remobilisation collective pour
les fonds marins. Là aussi, il y a deux ans à peine, et il y avait une forme
d'avancée fatale. On allait exploiter les grands fonds marins. Et nous sommes
sortis, la France est le premier pays, le premier grand pays maritime à être
sorti pour dire : nous, nous avons décidé un moratoire. Et donc on décide de
faire des missions d'exploration, mais pas d'exploitation de ces grands fonds
marins. Et ça n'est pas un petit enjeu là non plus, parce que c'est un trésor
de biodiversité, je l'ai rappelé ce matin, évidemment inconnu, donc il faut le
comprendre. On sait que ce sont des puits de carbone et vraisemblablement des
puits de carbone irrécupérables extrêmement importants. Et c'est la science,
c'est la médecine qui ont d'abord à travailler, je dis la médecine parce qu'il
y a aussi dans ces espèces, on le sait, des trésors qui permettent à la
recherche biologique, et en particulier génomique, d'avancer beaucoup plus
vite. Mais donc on doit préserver ces grands fonds marins, on doit les protéger
pour permettre d'abord à la science d'aller comprendre. Et donc le moratoire
est quelque chose de très important. Je veux juste redonner l'enjeu en prenant
une comparaison. La surface de la Lune, c'est 37 millions de kilomètres carrés.
La surface des grands fonds marins, c'est 320 millions de kilomètres carrés.
Vous imaginez ? Et deux fois plus à plus de 1.000 m de profondeur. Donc ce qui
veut dire qu'on parle véritablement d'une planète à elle seule. Et donc ces
grands fonds marins, ça vaut la peine de les protéger.
Ce moratoire, nous l'avons donc décidé à quelques-uns, nous avons pu mobiliser
encore davantage à l'occasion de cette conférence, et ce sont 36 Etats qui nous
ont aujourd'hui rejoints, portant cette coalition encore plus loin, et c'est ce
qui nous a permis d'ailleurs d'arrêter des projets par cette pression
collective chez certains de nos amis.
La quatrième réalisation, si je puis m'exprimer ainsi, c'est la science. En
tout cas, nous avons réaffirmé collectivement notre attachement à la science
comme base de nos décisions. Avec le lancement, entre autres, de la mission
Neptune. Comme vous le savez, il n'y a que 5 ou 6 pays au monde qui sont
capables d'envoyer des sous-marins habités à plus de 5.000, voire 6.000 mètres
de fond, ce qui est une prouesse aussi dure que d'envoyer une fusée dans
l'espace. Et avec Neptune, nous allons consolider justement cela, créer plus de
synergies et rassembler tous les grands pays de recherche maritime et
océanographique, dont la France avec l'Ifremer, mais aussi le CNRS, des
coopérations avec l'Inserm et beaucoup de nos universités. Neptune va nous
permettre de lancer une grande mission d'exploration pour étudier les fonds, ce
qui est cohérent avec la décision précédente, et financer aussi une recherche
sur l'ensemble des écosystèmes marins, avec en particulier des recherches que
nous voulons lancer, avec des missions d'exploration sur ces fonds, mais aussi
sur toute la colonne d'eau au-dessus d'eux. Alors que d'autres arrêtent de
financer la recherche, nous ne lâchons rien, nous accélérons.
J'ai accueillir sur le bateau de l'IFREMER que nous avons pris, le Thalassa,
trois premiers scientifiques qui travaillaient aux Etats-Unis sur l'océan et
qui ont décidé de revenir en France et en Europe. Et donc, nous étions avec des
chercheurs américains qui, il y a quelques semaines, étaient dans les équipes
de la NOAA, étaient à Columbia et travaillaient pour le gouvernement américain.
Ils étaient avec nous sur le Thalassa pour nous expliquer leurs recherches et
ils vont maintenant venir travailler en France et en Europe. Et donc, de
manière très concrète, nous avons remobilisé des financements pour accueillir
plus de chercheurs, défendre les bases de données et en produire en mode ouvert
et confirmer des missions d'exploration telles que je viens de les rappeler.
Bien sûr, pour connaître l'océan, nous devons continuer d'observer l'espace
avec une mission scientifique nouvelle et ambitieuse de collecte de données,
Corsair, pour Common oceanographic research study and insight resource. Et
cette mission Corsair, nous voulons justement la consolider. Et Corsair
deviendra bien plus ce faisant qu'un projet spatial, mais un acte fort, un
engagement concret pour protéger nos océans, parce que c'est ce qui va nous
permettre de consolider, justement, ces missions d'observation satellitaires,
entre autres, pour mieux comprendre le mouvement des océans et avancer. Je
pourrais parler aussi de Space4ocean et le soutien de la communauté
scientifique, avec, justement, là aussi, une remobilisation de toute la
communauté internationale pour financer, justement, ces avancées. Je pourrais
aussi citer Mercator international, qui devient une organisation internationale
et qui va permettre, par ce jumeau numérique des océans, d'avoir un suivi en
temps réel de toutes les modifications. C'est-à-dire, dès qu'il y a une montée
des eaux, l'impact de tel ou tel transport maritime, de telle ou telle
catastrophe qui se passe, elle sera vue en temps réel et ce sera un formidable
instrument de prise de décision. Et demain, d'ailleurs, on sera aux côtés des
équipes pour consolider cela. La France est fière de pouvoir accueillir cette
organisation. Mais c'est une avancée majeure, là aussi, en matière de sciences.
Starfish nous a été présenté hier. Maintenant, on aura aussi cet indicateur
composite de l'état de santé de nos océans qui, chaque 8 juin, sera partagé. Je
pourrais décliner encore beaucoup de choses, mais c'est une mobilisation
financière. Ce sont aussi, vous le voyez, des grandes opérations, c'est aussi
une aide à la décision qui est prise à travers ce sommet.
La cinquième réussite, c'est la poursuite de l'accord pour la décarbonation du
transport maritime. Et en effet, grâce à la mobilisation collective et au
chemin vers Nice et, là aussi, je remercie toutes les équipes, l'Organisation
maritime mondiale a décidé il y a quelques semaines un accord, là aussi, inédit
pour la décarbonation du transport maritime, qui consolide les initiatives qui
avaient été prises, d'ailleurs portées par le cluster maritime français, de
ralentissement des transporteurs, de décarbonation des flottes et
d'électrification et de décarbonation des ports. La sixième avancée majeure,
c'est la création d'une coalition de villes et régions côtières, je l'ai
mentionnée rapidement tout à l'heure, car nos populations littorales ne doivent
pas être les grandes sacrifiées. Nous devons faire, en effet, avec eux, les
mobiliser autour des cinq crises (eau, alimentation, santé, climat,
biodiversité) parfaitement modélisées par le Nexus de l'IPBES. Eh bien, c'est
autour de ce Nexus qu'on mobilise l'ensemble, justement, des collectivités
territoriales, parce que c'est au niveau local que les décisions sont prises et
que les comportements sont modifiés pour pouvoir éviter les mauvaises
décisions, qu'elles soient polluantes ou qu'elles attentent à la biodiversité,
pour pouvoir les compenser, les réduire, mais aussi adapter le territoire
lorsque, malheureusement, les effets sont déjà là.
Enfin, je veux aussi ici souligner l'importance du travail fait par la FAO et
l'Organisation mondiale du commerce pour lutter contre la pêche illicite et
toutes les pêches non documentées, la fameuse pêche INN, ces fameux un poisson
sur cinq consommés qui, on le sait, sont une prédation terrible contre certains
Etats, contre la biodiversité. Et donc ces accords que la France a signés, que
l'Europe endosse, nous devons maintenant continuer de mobiliser la Communauté
internationale pour venir soutenir le travail de l'OMC et de la FAO. Ce sommet
a été également l'occasion de poursuivre, c'était vraiment les sept avancées
sur lesquelles je voulais insister.
Ensuite, on poursuit la mobilisation sur d'autres sujets, en particulier le
plastique et la lutte contre le plastique, la ministre de la Transition
écologique réunira ses homologues, car là aussi, il nous faut un traité
mondial. Et on le sait, il a échoué il y a quelques mois en Corée du Sud, il
nous faut remobiliser pour les prochains mois. La France a pris des décisions
fortes en la matière, vous le savez, ces dernières années, pour elle-même. Nous
mobilisons l'ensemble des Européens, mais il nous faut convaincre, si je puis
dire, quelques Etats qui restent récalcitrants, et ce sommet est aussi
l'occasion de le faire, en mobilisant aussi toutes les solutions alternatives,
la science, l'économie circulaire, pour aller en ce sens.
Ce sommet est également l'occasion de mobilisation régionale. J'ai tenu
aujourd'hui une conférence ad hoc sur la Méditerranée avec collègues et
artisans des grands projets méditerranéens de toutes les rives de notre mer
chérie, qui est derrière moi. Nous avons pu tenir, co-présidé avec le Royaume
du Maroc, une conférence importante sur l'Afrique et les océans. Et demain se
tiendra un Forum des îles que j'irai conclure, mais qui sera tenu tout au long
de la journée et j'aurai l'occasion de réunir les îles du Pacifique lors d'un
sommet demain matin. Parce que, je tiens à le dire, ce sommet rassemble 92% des
mers et océans de la planète. Et je veux vraiment dire ma reconnaissance à
l'égard de tous mes collègues du continent africain, du continent américain et
du Pacifique, qui ont parfois fait de longues journées d'avion et parfois
d'avions et de bateaux, et qui sont présents ici pour être mobilisés, parce que
certains d'entre eux seront, dans les décennies à venir, directement sacrifiés
par l'absence de décision ou déjà nos erreurs passées.
Enfin, je veux ici dire que la France a pris pour elle-même des engagements
pour nos propres aires marines protégées. Comme vous le savez, nous sommes déjà
largement au-dessus des 30%. Nous étions avant cette conférence à 30%. Les
décisions prises par la Polynésie nous mettent très largement au-delà de ce
chiffre, et donc nous faisons partie des pays qui sont les plus protecteurs en
aires marines protégées. Nous sommes désormais aussi en protection forte à 14%,
l'objectif est de 10%. Nous étions avant ce sommet, nous, Français, pour
l'ensemble de nos eaux territoriales à 4% de protection forte. Nous sommes
passés à 14% de protection forte, ceci en grande partie grâce à nos territoires
ultramarins qui font d'ailleurs, et il faut bien le dire, l'écrasante majorité
de notre zone économique exclusive. Quand on dit que la France est la deuxième
puissance maritime mondiale, c'est parce que la France a la chance d'avoir en
son sein, par exemple, la Polynésie française, qui, à elle seule, est grande
comme le continent européen. Mais nous avons continué aussi l'effort de
protection forte. Je sais qu'il était attendu pour nos eaux directement
métropolitaines. La protection forte était de 0,1% avant l'UNOC et elle passera
à 4%, avec en particulier 500 aires marines protégées dans les prochaines
années qui seront ainsi validées ; une concertation qui a été menée par la
ministre avec des scientifiques, les organisations non gouvernementales, les
collectivités territoriales et nos pêcheurs. Mais donc la France aujourd'hui, pour
ses zones économiques exclusives, respecte ses engagements internationaux. Nous
sommes au-delà des 30% de protection et au-delà des 10% de protection forte.
Sur le plastique, nous continuons le combat lancé en 2019 par la loi dite AGEC
avec de nouvelles mesures, que nous mettons en œuvre progressivement. L'exemple
d'ailleurs de Nice, ville qui vise l'horizon zéro plastique et qui a mis en
place une consigne efficace, en est une parfaite illustration. Nous mettons
aussi en échec les pirates qui pillent nos mers avec la pêche INN.
Les résultats sont là et notre marine agit pour protéger la planète en 2024. Je
veux le dire ici parce que l'action de l'Etat en mer fait partie de la
crédibilité de notre engagement. Nous avons renforcé celle-ci et les moyens.
400 actions de pollution ont été détectées, 322 navires de pêche suspects ont
été déroutés pour contrôle, 851 tonnes de poissons illégales ont été saisies et
1 074 kilomètres de filets, ce qui est la distance en quelque sorte qu'il y a
entre Nice et Lille. C'étaient des filets qui pêchaient de manière irrégulière
dans nos côtes. La France peut le faire parce qu'elle a une action de l'Etat en
mer organisée. Je remercie celles et ceux qui la mettent en oeuvre. Elle peut
le faire parce qu'elle s'est dotée de ses moyens. C'est là aussi que nous
devons remobiliser la communauté internationale pour que chacun puisse le
faire.
> [Intervention à
la conférence des Nations Unies sur l’océan] La France, c'est toute la France.
Je ne veux pas de double compte. C'est trop facile de me dire qu'on compte en
métropolitain. Non. La France, elle gère toutes ses eaux, elle les protège
toutes entières. Elle investit dans une marine pour protéger la deuxième zone
économique exclusive du monde.
Donc sur cette zone économique exclusive, elle fait plus que 30% de protection
et elle fera 14% de protection forte. Donc on est au rendez-vous de nos
obligations. Ensuite, il y a un débat plus particulier sur le chalutage de
fonds, qui est tout à fait juste. Les scientifiques l'ont établi. Des
reportages, des films très poignants, encore récents, ont montré les impacts de
ce chalutage de fonds. Mais moi, je veux simplement ici replacer les choses
dans leur contexte. Nous, nous avons 13.000 pêcheurs. L'écrasante majorité de
cette pêche est une pêche qui est d'ailleurs artisanale, avec des petits
bateaux, et pour les autres, ce sont des bateaux qui n'ont pas du tout la
taille de ceux qu'on voit dans nos reportages. C'est-à-dire que quand je prends
la pêche française et sa flottille, on a une activité qui couvre toutes les
tailles de bateaux, mais on a 70% de nos bateaux qui sont en dessous des 12
mètres. Et ensuite, les autres, c'est entre 12 mètres et 25 mètres. On a un
grand bateau qui fait de la transformation, L'Emeraude, je crois, si je ne me
trompe pas en le citant. C'est le seul grand bateau de la flottille française
qui vraiment fait de la découpe et de la transformation. Mais on n'a pas une
flottille industrielle et qui... Et nous, on respecte parfaitement les règles
de la pêche. Donc c'est ça, la pêche française. Je dis juste pour rappeler,
recontextualiser.
Quand on parle de la Méditerranée, la France, elle a 40 chaluts qui du
chalutage de fond. L'Italie en a 400, l'Espagne en a 600. Donc juste parce
qu'on adore se flageller nous-mêmes, on est plutôt des bons élèves. On est même
des vrais bons élèves. Et moi, depuis 8 ans, j'ai une méthode assez simple,
c'est que je ne fais jamais rien contre les pêcheurs. Parce que d'abord, ce
sont les... ils ont intérêt à la biodiversité. Avant qu'on n'ait tous ces
débats, nos pêcheurs, territoires métropolitains comme ultramarins, ils ont
créé des zones de conservation parce qu'ils savaient que pêcher trop, c'était
mettre en danger leur instrument de travail. Les aires marines protégées, elles
ont été inventées en Polynésie française avec des aires éducatives bien avant
toutes nos règles et ce que pouvait dire l'UICN. Là, elles se mettent en
conformité avec ces règles. Et donc, je suis dans le respect, et la ministre a
fait une concertation très longue sur ces aires, donc ils sont très sensibles,
parce que c'est des zones de pêche importantes. Je vous confirme que le
chalutage de fonds et le raclage, dans la carte qui est sortie, seront bien
interdits. Ce que nous reprochent certains, c'est qu'il puisse y avoir du
chalut pélagique, c'est-à-dire qu'on puisse encore pêcher. Mais c'est des
pêches qui ne mettent pas en danger la posidonie, le fond ou les espèces qui
sont les plus dangereuses et qui suivent une autre logique.
Voilà, je fais bien le
distinguo. Mais je vous confirme que les techniques de chalutage de fonds et de
raclage, dans la cartographie qui a été concertée par la ministre, sur ces
zones dont la carte sort, qui vont donc concerner 4% du territoire, de nos eaux
donc métropolitaines, on aura bien une protection forte qui empêchera justement
ces pratiques. Mais vraiment, ça a été concerté, zone de pêche par zone de
pêche, et donc la carte normalement a été sortie, m'a dit la ministre ce matin,
et donc on peut répondre à chacune des questions qu'il y a sur chacune de ces
zones.
> [Crise de Gaza] Je
dirais deux choses très simples. D'abord, la France est vigilante et aux côtés
de tous ses ressortissants lorsqu'ils sont en danger. Et donc, nous avons
évidemment passé tous les messages pour que la protection soit assurée à
l'égard de nos ressortissants, que la protection consulaire à laquelle ils ont
droit soit assurée, et qu'au plus vite, dès qu'ils auront eux-mêmes signé les
autorisations, ils puissent retrouver le sol français. Et les liens entre nos
ministères des Affaires étrangères sont constants.
Ensuite et surtout, la France appelle à un cessez-le-feu au plus vite et à la
levée du blocus humanitaire. Le scandale, l'inacceptable qui se joue à Gaza,
c'est cela. Et c'est ce qui, depuis début mars, est une honte. Une honte ! Et
donc, j'ai encore eu et le président des Etats-Unis d'Amérique et l'émir du
Qatar, qui jouent un rôle extrêmement important dans la négociation sur ce
sujet, d'abord en les remerciant pour cet engagement et en disant que
maintenant, il fallait qu'on obtienne enfin ce cessez-le-feu, la libération des
otages et une réouverture des routes humanitaires. C'est indispensable. Et que
les Nations unies puissent faire, avec leurs agences, avec les organisations
non gouvernementales accréditées, en parfaite transparence, leur travail. On
parle d'enfants, on parle de personnes aujourd'hui dans une situation très
grave, on parle de personnes âgées qui sont en train de mourir chaque jour à
cause de ce blocus et à cause du fait que le cessez-le-feu n'est pas signé.
> [Dissolution de l’Assemblée
en 2024] Si je me remets un an en arrière, si je relisais alors tous les
papiers que vous aviez publiés entre 2022 et 2024, vous m'aviez à peu près tous
dit que la dissolution était inéluctable et que la motion de censure arrivait.
Donc, je ne dirais pas que c'était totalement la surprise générale parce que,
vraiment, vous l'aviez tous prédite et tous écrite. Donc voilà, vous l'aviez
vraiment tous écrite, tous prédite, parce que tout le monde connaissait la
situation qui était celle d'une majorité relative avec des formations
politiques autour qui ne voulaient pas faire avancer le pays. Mais beaucoup de
choses qui ont été faites pendant ces deux ans et qui étaient très importantes
pour le pays.
Ensuite, moi, je l'ai dit, évidemment que j'assume la décision que j'ai prise.
Je l'ai prise il y a un an. Est-ce que je pense qu'elle a été comprise ? Et
est-ce que je pense qu'elle a permis de clarifier les choses ? Non. Après, ce
sont les Français qui ont voté, ce n'est pas le président de la République.
Donc les Français ont fait un choix en conscience, c'est le leur, c'est ça la
démocratie. Et des formations politiques qui se sont présentées devant eux ont
pris leur responsabilité, elles composent le Parlement. Que n'ai-je entendu
pendant les 7 ans qui précédaient ? «J'avais tous les pouvoirs.» «Je prenais
toutes les décisions.» Maintenant, le pouvoir est au Parlement. Mais vous savez
quoi ? C'est aux formations politiques qui, au Parlement, sont là de travailler
ensemble pour faire avancer le pays et au Gouvernement de faire avancer le
pays. Ce serait un peu facile de reprocher au président de la République et le
vote des Français et l'immobilisme des formations politiques dont certaines ont
été expliquées que le Président avait trop de pouvoir et qu'il fallait faire
ceci ou cela. C'est ça, une démocratie. Et donc, dans toutes les démocraties
autour de nous, les formations politiques qui n'ont pas de majorité apprennent
à travailler ensemble pour bâtir de l'action. Bah, c'est ça, ce qu'on doit
faire.
Et moi, je vous rassure, je continue d'agir. Dans mes prérogatives et là où je
suis, et vous le voyez aujourd'hui, je ne lâche aucun combat et je n'en
lâcherai aucun. Et je pense qu'aujourd'hui, on voit que la solution pour le
pays, ce n'est en tout cas pas de détricoter les choses, ni de détricoter
l'écologie, ni de détricoter l'économie, parce que la France, jusqu'à
maintenant, depuis 2017, elle a créé plus de 2 200.000 emplois, elle a quand
même baissé son chômage de deux points, et elle l'a fait en multipliant par 4
ces baisses d'émissions de CO2. Il n'y a pas un autre pays européen qui a un
tel résultat sur ces deux sujets. Donc, on a montré qu'il y avait un «en même
temps» possible. On a avancé sur tous les sujets, on a agi. Et le Gouvernement,
il continue à agir.
Et donc le Gouvernement doit continuer d'avancer, de proposer des réformes. Et
les formations politiques, qui sont en situation de dégager une majorité, à
l'Assemblée nationale, doivent montrer qu'elles savent travailler ensemble,
mais comme le font nos voisins, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, et
comme le font aussi tous nos autres voisins qui ont des coalitions, même si
elles sont différentes dans leur géographie. C'est ça, la démocratie. C'est ça,
une démocratie, dans des moments où les pays sont divisés. Et donc j'ai
confiance, j'espère. Mais en tout cas, moi, je n'arrêterai pas d'agir, et je
pense que ça rend chacun lucide sur le fait que les «y a qu'à, faut qu'on» ne
veulent pas de politique. Voilà. (…)
Mon souhait, c'est qu'il n'y ait pas d'autres dissolutions. Mais mon habitude
n'est pas de me priver d'un pouvoir constitutionnel, parce que si des
formations politiques décidaient d'avoir une approche totalement irresponsable
et bloquer le pays, peut-être me retrouverais-je dans une situation... Je dois
utiliser la Constitution, donc je n'ai pas l'habitude de dire que je
n'utiliserai pas la Constitution. Vous savez, je suis un esprit très simple.
Mais mon souhait, c'est de ne pas le faire. Mon souhait, c'est que ce
Parlement, qui correspond d'ailleurs à l'état du pays et de ses sensibilités,
trouve le chemin d'une action utile pour le pays, aux côtés du Gouvernement.
Mais on a tant à faire. Je veux dire, il faut consolider ce qui a été fait ces
dernières années, mais il faut continuer d'avancer sur une écologie à la
française qui permet de créer des emplois. Il faut continuer les réformes
économiques dans un moment, on le voit bien, de grand dérèglement du monde. Il
faut continuer notre ambition européenne. On va avoir à investir encore
davantage dans notre défense et notre sécurité. On doit continuer à lutter,
comme le Gouvernement d'ailleurs le fait, ce qui montre qu'il y a quand même
beaucoup de choses qui ont été faites cette dernière année. On a su avancer sur
le narcotrafic. On a su avancer sur des combats qui sont importants pour la
sécurité de nos compatriotes parce qu'on avait aussi pris préalablement des
décisions pour réarmer nos dispositifs et rééquiper l'Etat. Donc, on va
continuer à avancer. Simplement, il faut le faire avec une stratégie claire. Le
pays qui est le nôtre a encore des défis immenses.
On doit répondre à la poursuite du travail économique. Il faut continuer d'être
un pays attractif qui crée des emplois. Nous devons continuer la bataille
écologique. Nous devons gagner la transition numérique qui est à l'œuvre, avec
l'intelligence artificielle, et la France est en leadership. Et en février
dernier, post-dissolution, on a annoncé 109 milliards d'investissements et on a
su prendre des avancées. Et nous devons continuer d'être un pays qui renforce
son unité par des services publics plus forts, plus modernes, plus efficaces.
C'est des réformes que le Gouvernement va porter et que le Premier ministre va
annoncer. Par aussi une armée qu'on va continuer de renforcer. Deux LPM se
déploient. Et par une justice des forces de sécurité intérieure qu'on va
continuer à mobiliser sur les priorités parce qu'on veut un pays où on vit
tranquille et uni. Voilà, les axes sont clairs.
Ces axes qui valent pour la Nation, on les déclinera au niveau européen avec un
engagement fort. La France doit continuer, avec l'Allemagne et avec les autres
pays d'Europe, à mener une ambition européenne forte, et nous n'avons pas
cessé, y compris ces derniers mois, de le faire. Et regardez, il y a quelques
semaines, un chancelier nouvellement élu en Allemagne est venu à Paris, et nous
avons ensemble proposé un reset franco-allemand. On avance. Il faut regarder
les choses avec honnêteté et il faut les regarder avec le sens du service. De
là où je suis, de là où est le Premier ministre et son Gouvernement, de là où
sont les parlementaires, tous, on doit trouver le chemin des femmes et des
hommes de bonne volonté qui, malgré leurs différences, compte tenu de l'époque
dans laquelle nous sommes, des troubles géopolitiques et des grandes
transitions que nous vivons, on doit construire les solutions les plus
ambitieuses pour le pays. C'est la seule chose qui vaille. Le reste ne compte
pas.
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre
centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un
côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un
gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le
Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
●
Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Intervention à l’Assemblée / assassinat d’une surveillante scolaire /
décès de deux jeunes pompiers en intervention]
C’est une rencontre, ces deux drames, qui illustre, comme
vous l’avez dit exactement, madame la présidente, le dévouement des uns, au
mépris de tous les risques, et l’évolution de la société dans laquelle nous
vivons, qui entraîne d’autres types de drames.
Ces deux jeunes sapeurs-pompiers volontaires de 22 et 23 ans, engagés avec
enthousiasme pour une œuvre de sauvegarde collective, avec la certitude qu’ils
allaient à la fois aider leurs concitoyens et réaliser de cette manière une
partie de leur vie, ont tous les deux été écrasés sous un immeuble qui s’est
effondré : cela doit susciter chez nous une immense gratitude.
Immense gratitude et mobilisation : c’est ce que nous devons aussi à cette
jeune assistante d’éducation, cette jeune surveillante de 31 ans, mère
d’un petit garçon de 4 ans. Les siens et ses proches sont tous anéantis
par la rencontre dans un bourg, Nogent, en Haute-Marne, de
3 500 habitants, et dans un collège de 320 élèves, de ce que
d’habitude on ne voit que sur les écrans de télévision.
D’habitude, ces faits concernent des milieux sociaux profondément
fragilisés ; or ce n’est pas le cas ici. Mais une chose est certaine dans
ce second drame : c’est que les armes blanches, les couteaux, sont en
train de devenir, parmi les jeunes, voire les très jeunes enfants – le garçon qui a pris la vie de cette surveillante avait 14 ans – une réalité de tous
les jours. Nous en avons déjà parlé dans cet hémicycle
et peut-être aurai-je l’occasion de rappeler dans une minute
ce que nous avons fait et ce que nous devons faire à cet égard. Nous ne pouvons
pas demeurer indifférents et les bras ballants face à ce qui est en train de se
passer, devant cette vague qui progresse.
Nous avons des décisions à prendre, certaines de nature législative, d’autres
d’ordre réglementaire. Nous avons commencé à les prendre, puisque je rappelle
que le drame de ce matin s’est déroulé alors que les gendarmes procédaient à un
contrôle des sacs. Ces contrôles, nous les avons multipliés depuis trois
mois : plus de 6 000 ont été effectués, qui ont permis de saisir près
de 200 couteaux et 200 autres objets dangereux. Nous ne pouvons pas
nous contenter de déplorer ce qui s’est passé ; nous sommes obligés, en
conscience, de prendre de nouvelles décisions pour que nos enfants et ceux qui
travaillent avec eux puissent être, au minimum, en sûreté. C’est une œuvre très
difficile, parce que, comme tout le monde le voit bien, il ne s’agit pas d’un
fait isolé, mais d’une dérive de la société et des enfants dont nous avons la
charge, et que nous n’arrivons pas à mettre à l’abri des drames qu’ils
fomentent eux-mêmes.
Madame la présidente, nous avons une immense tâche devant nous. Peut-être
aurons-nous l’occasion d’y revenir, mais je veux remercier la représentation
nationale d’avoir une pensée pour ces deux garçons, pour cette jeune femme et
pour le petit garçon qu’est son fils.
> [Intervention à l’Assemblée / assassinat d’une surveillante
scolaire] Nous avons publié le 27 mars une circulaire pour que des
contrôles de police et de gendarmerie aient lieu à l’entrée des établissements
scolaires. Depuis, il y a eu 6 200 contrôles, au cours desquels près
de 200 couteaux ont été saisis et 567 conseils de discipline ont été
réunis pour lutter contre ce fléau.
Nous allons travailler à l’application effective de l’interdiction de port de
ce type d’armes. Il va falloir durcir la réglementation, parce qu’un certain
nombre de ces couteaux ne sont pas considérés comme des armes, même s’ils sont
construits, pour une part d’entre eux, pour figurer des armes très violentes.
La deuxième chose que nous devons faire, c’est travailler à la question de la
santé mentale des plus jeunes. À la première alerte, il faut qu’il
puisse y avoir un examen, un diagnostic et une proposition de traitement, ou en
tout cas une reprise de contrôle de ces jeunes.
Ces deux missions, nous ne pouvons pas les éluder. Le 29 avril, j’ai
demandé à Mme Naïma Moutchou et au préfet François Ravier de coprésider un
groupe de travail, dont les conclusions m’ont été rendues le dernier jour du
mois de mai. J’ai bien l’intention que les cinquante propositions de ce groupe
de travail soient conduites à leur terme et je vais, si elle l’accepte, confier
à votre collègue Naïma Moutchou la mission de vérifier leur application
effective.
Ce n’est pas une baguette magique ; nous n’avons pas la clé de toutes les
questions qui se posent, car ces questions, pour l’essentiel, sont dans la
société française, dans sa désorganisation, dans ses dérives. En revanche, ce
que doit faire la loi, c’est assurer que les principes sont respectés autant
que l’on puisse identifier des manquements à ces principes. J’ajoute que, même
si les premières expériences n’ont pas été évidentes, nous devons travailler à
l’installation de portiques à l’entrée des établissements
scolaires ; ceux implantés dans plusieurs régions n’ont pas été maintenus
partout, mais je suis persuadé que nous ne pouvons en rester à l’observation
des accidents qui se multiplient. Le gouvernement a lui aussi l’intention
d’aller dans le sens de cette expérimentation.
> [Intervention au Sénat / Assassinat d’une surveillante
scolaire] Les homicides commis par des mineurs ont été multipliés par trois à
quatre au cours de la dernière décennie. On ne peut pas se contente de le
déplorer, et nous devons suivre trois directions.
D'abord, il n'est pas normal que la détention d'armes par
des adolescents se développe ainsi. Nous allons interdire la vente de ces armes
aux mineurs et multiplier les contrôles de port d'armes. Hier, c'était
précisément un contrôle de gendarmerie, comme nous en avons suscité 6 500
au cours des trois derniers mois, conduisant à la saisie de
200 couteaux et d'autant d'autres armes par destination. En particulier,
on ne pourra plus livrer par internet ce type d'armes sans la signature d'un adulte.
Ensuite, nous devons traiter la question des auteurs
- la main qui tient l'arme. Un travail considérable est à mener pour
protéger la santé mentale des jeunes. À l'adolescence, certains basculent en
quelques jours, comme vous l'avez dit : ce garçon était référent
harcèlement et n'était pas considéré comme ayant des problèmes. Tous les signes
d'un risque de basculement doivent être identifiés ; nous devons former à
cet égard les enseignants et les élèves eux-mêmes.
Enfin, nous devons traiter la question des réseaux sociaux.
Nous avons réussi à imposer aux sites pornographiques de vérifier l'âge de
leurs consommateurs : ce n'est pas facile, et il y a une épreuve de force
entre le Gouvernement et les sites. Le Président de la République s'est exprimé
plusieurs fois sur l'interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans,
qui relève de la compétence de l'Union européenne. Il l'a dit hier : si
l'Union européenne ne nous suit pas, nous prendrons nos responsabilités en ouvrant
ce chemin pour la France.
> La vente des armes blanches à des mineurs nous allons
l'interdire tout de suite. Au mois de mars, on a eu des premiers drames comme
ça. 7 ou 8 drames qui s'enchaînent. On a eu le jeune Elias, on a eu la jeune
fille Lorraine, on a eu 7 ou 8 Benoît, etc. 7 ou 8 drames de cet ordre,
c'est-à-dire des mineurs qui assassinent leurs camarades, compagnons, rivaux,
dans une bande, à l'arme blanche. Et on a l'impression, on n'a pas seulement
l'impression, on a la certitude qu'on est devant une épidémie. Alors il y a
deux choses à regarder. La première, c'est les armes. Est-ce qu'on fait ce
qu'il faut pour que les armes soient mieux contrôlées, mieux maîtrisées et plus
interdites ? Pas encore, on va le faire, je vais vous rendre compte de ce
point. Et deuxièmement, ceux qui portent les coups, les adolescents qui sont
forcément avec des déséquilibres : qu'est-ce qu'on peut faire pour rétablir cet
équilibre ou en tout cas empêcher les dérives ?
> C'est possible en 2025, notamment d'acheter une arme blanche
sur Internet, et c'est ce à quoi nous allons mettre un terme avec deux mesures
très importantes. La première de ces mesures, c'est qu'on va élargir la liste
des armes, pour l'instant il n'y a que les poignards, pour simplifier, qui sont
interdits. Et on va interdire tout couteau qui peut constituer une arme. On a vu
aujourd'hui que ça peut être un couteau de cuisine, hélas. (…)
Sur le contrôle de l'âge, on est en train, vous le savez, sur les sites
pornographiques, de proposer ce contrôle de l'âge. Il va être étendu là. Et
lorsqu’il n’y aura pas de contrôle de l'âge et que les armes seront des armes
de cette nature, il faudra qu'un adulte signe la réception. C'est-à-dire, on
contrôlera au moment de la livraison du colis, on contrôlera quel est l'âge de
celui qui signe la réception du colis. Et vous voyez qu'on a là quelque chose
de beaucoup plus efficace et de beaucoup plus immédiat que la vérification en
ligne de l'âge qui n'est encore pas tout à fait au point. (…)
L'élargissement de la liste des armes blanches, des couteaux, c'est tout de
suite. Et l'imposition, que ce soit une vérification d'âge de celui qui reçoit
le colis, c'est tout de suite aussi. (…)
Parce que le couteau, c'est une chose, mais le port d'armes, celui qui détient
un couteau dans son sac ou sur lui, ça doit être strictement interdit et ça
doit être contrôlé. Ça n'empêchera pas tous les drames. Parce que ce que vous
avez sous les yeux, ce qu'on a vu là, juste avant que cette jeune femme soit
arrachée à la vie et aux siens, à son petit garçon, juste avant, ce qu'on a vu
là, on était en plein contrôle des sacs par les gendarmes. (…)
Et donc ça n'empêche pas, ça va tellement vite, le fait de sortir un couteau et
de porter les coups mortels. Mais il n'empêche que nous avons fait, vous l'avez
rappelé, 6500 contrôles depuis qu'au mois de mars, j'ai demandé qu'on élargisse
ces contrôles. C'est donc efficace et multiplié. 6500 contrôles et on a saisi
près de 200 couteaux dangereux et 200 autres armes, points américains par
exemple, qui sont dangereuses.
> [Portiques de sécurité] Alors, c'est une
question très controversée. Moi, personnellement, je suis favorable à ce que,
en tout cas dans les établissements dans lesquels il y a du désordre, on
expérimente les portiques, comme ceux qu'on a dans les aéroports, mais vous
voyez l'inconvénient. Cela ralentit l'entrée des élèves au moment de l'entrée
dans l'établissement. (…)
En tout cas, ça va participer à quelque chose que nous avons le devoir de
faire, c'est-à-dire le répandre dans l'esprit de tous les élèves et de leurs
parents. L'idée que le couteau est interdit. Et le couteau est interdit parce
qu'il est dangereux, y compris pour celui qui le porte. Et tout à l'heure, un
de mes amis me racontait que son fils de 10 ans lui a dit « Papa, quand est-ce
que je pourrais avoir un couteau pour aller à l'école ? » C'est en train de se
répandre et c'est contre cette culture du couteau qu'on prend pour se défendre
pour les uns, pour faire le macho pour d'autres, pour s'affirmer comme un
adolescent. Et donc, c'est contre cette culture-là qu'il faut que nous nous
battions et que nous allions un stade plus en avant encore, qui est le repérage
des difficultés de santé mentale.
> Je suis très partisan de la vidéosurveillance, quand on
est un maire de ville qui a placé plusieurs centaines de caméras et qui vérifie
tous les jours à quel point c'est utile. Mais vous voyez bien que dans un drame
comme aujourd'hui, la vidéosurveillance n'aurait pas eu de sens. Les gendarmes
étaient là. Les gendarmes étaient à l'entrée de l'établissement en train de
vérifier les cartables des élèves. D'ailleurs, s'ils n'avaient pas été là,
peut-être le drame aurait-il été encore beaucoup plus important. Donc la
vidéosurveillance est utile, mais peut-être que l'on peut une seconde rappeler
où nous sommes. Nous sommes à Nogent, dans la Haute-Marne, un chef-lieu de
canton de 3500 habitants, dans un collège de 320 élèves. C'est-à-dire le cadre
le plus familial qu'on puisse imaginer, qu'on puisse trouver. C'est un élève,
Elisabeth Borne le disait tout à l'heure, qui ne présentait pas de profil de
dangerosité particulière.
> [Problèmes mentaux de certains élèves] Les infirmières,
ou infirmiers d'ailleurs, les psychologues, les psychiatres, on manque
cruellement de tout ça. (…)
Il y a une chose qui est prioritaire, par rapport même à ce que nous pouvons
proposer comme parcours d'analyse et de traitement. Il y a une chose, c'est que
toute la communauté scolaire, tous les professeurs, tous les surveillants, tous
les parents si possible, commencent à acquérir la connaissance des signes qui
permettent de penser qu'un adolescent ne va pas bien. Ça ne servira pas
seulement contre la violence. Vous savez que la première cause de mortalité
chez les jeunes, hélas, ce n'est pas la violence, c'est le suicide. Et le
harcèlement, alors c'est tout à fait... On sait bien que les accidents peuvent
se multiplier. Ce garçon-là était ce qu'on appelle un référent harcèlement. On
a une politique de lutte contre le harcèlement scolaire et dans chaque école,
dans chaque collège, il y a des jeunes garçons ou filles qui sont repérés parce
qu'ils sont de bons conseils. On les appelle des référents harcèlement. Il
était référent harcèlement. Et donc, repérer les signes qui permettent de
penser qu'une personnalité est en danger et fragile, c'est la première chose à
faire nécessaire. Nous allons avoir une politique de formation de tous ceux qui
sont dans la communauté éducative pour qu'on fasse attention à un élève qui se
renferme sur lui-même, qui ne parle plus à ses proches, qui a des attitudes. Et
là, on proposera une étude psychologique.
> [Intervention à l’Assemblée / Crise de Gaza] Ce qui se
passe aujourd’hui à Gaza est inacceptable et intolérable ; c’est une
souffrance, y compris pour ceux qui ont toujours défendu l’existence d’Israël. La
France est un des premiers États à avoir dénoncé cette situation et à
travailler aujourd’hui à une réponse effective qui nous permettra d’avancer
vers deux États, seul moyen d’obtenir la paix et la sécurité des uns et des
autres.
Mais on ne peut pas parler de Gaza sans parler du 7 octobre ; on ne
peut pas parler de Gaza sans parler de l’assaut et du pogrom que le Hamas a
perpétrés ce jour-là. Pour vous dire le fond de ce que je pense, je crois que
ceux qui ont lancé l’assaut du 7 octobre voulaient obtenir la situation
dans laquelle nous sommes aujourd’hui.
Ce qu’ils prévoyaient, c’était le caractère inacceptable de ce pogrom, et la
réponse inéluctable d’Israël, qui ne pouvait être, dans leur esprit,
qu’extrêmement puissante et violente.
Ce qu’ils voulaient obtenir, la vraie cible du Hamas le 7 octobre, c’était
la possibilité de faire un jour la paix avec Israël – la paix entre Israël et les Palestiniens, entre Israël et les pays arabes qui l’entourent.
J’en viens au deuxième volet de votre question : la flottille. Je dois vous
dire que ces militants ont obtenu l’effet
qu’ils voulaient obtenir, mais
que c’est une
instrumentalisation à laquelle
nous ne devons pas nous prêter.
Nous pensons et nous croyons que l’action du gouvernement français à
l’égard du gouvernement d’Israël. Nous pensons que c’est précisément par
l’action diplomatique et l’effort pour regrouper plusieurs États afin de faire
pression sur le gouvernement d’Israël qu’on peut obtenir la seule solution
possible, et la seule digne.
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> [Assassinat d’une surveillante scolaire] Une minute de silence
sera observée le 12juin, midi, dans tous les établissements scolaires de
France, en hommage à l’assistante d’éducation du collège Françoise Dolto de
Nogent qui a perdu la vie dans un drame épouvantable. La Nation tout entière se
tient aux côtés de ses proches, de ses collègues, des élèves et de l’ensemble
de la communauté éducative de l’établissement.
> [Assassinat d’une surveillante scolaire] La Nation tout
entière est sous le choc face à ce drame qui a couté la vie à une assistante
d'éducation. En me rendant au collège Françoise Dolto de Nogent ce jour, j'ai
tenu à être aux côtés de la famille de la victime et leur exprimer tout mon
soutien ainsi qu’à l’ensemble de la communauté éducative. Protéger celles et
ceux qui font vivre l'École chaque jour est une priorité absolue. Après le plan
de lutte contre le harcèlement, la mise en place de fouilles inopinées de sacs
devant les établissements, le lancement du plan pour la santé mentale de nos
jeunes : nous devons apporter une réponse globale pour protéger les élèves et
les enseignants face à toutes les formes de violence.
> [Intervention au Sénat / Assassinat d’une surveillante
scolaire] Je renouvelle mes
condoléances à la famille de la jeune femme qui a perdu la vie hier. Je me suis
rendue sur place ; nous avons exprimé notre soutien à la communauté
éducative, bouleversée par ce drame.
Comment endiguer la violence chez les jeunes ? En premier lieu, en
interdisant l'acquisition d'armes blanches par les mineurs et en prenant des
mesures contre toute introduction d'armes dans les établissements - c'est
le sens de l'instruction que nous avons signée en mars avec Bruno Retailleau.
Plus de 6 000 opérations de contrôle ont été menées depuis.
Systématiquement, lorsqu'une arme est saisie, un conseil de discipline est
réuni et un signalement est fait au procureur.
Une sensibilisation à la dangerosité des armes est menée par les
référents police-gendarmerie, en lien avec les actions de prévention dans le
cadre de l'enseignement moral et civique.
Yannick Neuder et moi-même agissons pour améliorer la santé mentale des
jeunes et pour repérer ceux en souffrance psychique.
J'ai décidé de généraliser la pause numérique dans les collèges dès la
prochaine rentrée. Nous devons aussi agir pour interdire les réseaux sociaux
aux jeunes de moins de 15 ans, comme l'a dit le Président de la
République. Pour tout cela, nous avons besoin des familles et de tous les
partenaires de l'école.
> Interdire l’accès des réseaux sociaux aux moins de 15
ans est une nécessité pour protéger nos enfants face à la banalisation de la
violence ! Les plateformes ont une responsabilité majeure : garantir la
protection des plus jeunes. Nous serons intransigeants !
> En cette journée de deuil pour l’Éducation nationale,
vive émotion en apprenant qu’un jeune concitoyen est l’une des victimes de la
fusillade meurtrière dans un établissement scolaire de Graz en Autriche.
J'exprime toute ma solidarité aux victimes, aux blessés, à leurs proches ainsi
qu’à toute la communauté éducative autrichienne.
Manuel Valls (ministre d’Etat, ministre des Outre-mer)
> [Intervention à l’Assemblée] Je rappelle à la représentation nationale
que la Polynésie française est le territoire qui, au sein de la République,
dispose de la plus grande autonomie et des compétences les plus étendues. La
loi organique qui détermine ce statut d’autonomie attribue en effet la
compétence de droit commun au pays polynésien, l’État ne conservant qu’une
compétence d’attribution.
La position de la France reste inchangée : elle conteste la réinscription
en 2013 de la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes de
l’ONU, alors qu’elle l’a acceptée pour la Nouvelle-Calédonie, qui n’a pas la
même histoire – je l’ai
souvent rappelé ici.
Le choix juridique qui vient d’être
fait de déposer des recours
contre l’État rend plus
difficile la discussion portant sur la décolonisation.
Vous avez cependant raison :
le dialogue importe plus que toute autre chose.
Hier, et encore ce matin, j’ai
rencontré le président Brotherson au pavillon français à la conférence
des Nations unies sur l’océan. Il a évidemment participé
à la réunion des États du
Pacifique qui a eu lieu ce matin. Je veux saluer ici la décision historique de
création au fenua d’une aire marine protégée s’étendant sur plus de
1 million de kilomètres carrés.
À bien des égards, la Polynésie montre la voie et inspire le respect, non
seulement en France, mais aussi aux yeux du monde, je l’ai encore constaté ce
matin.
En juillet prochain, je me rendrai en Polynésie et nous y poursuivrons ce
dialogue. Que ce soit en Polynésie ou plus généralement avec les territoires
d’outre-mer, il doit continuer dans le respect et la considération, en innovant
et en cherchant toujours le chemin le plus approprié.
> L'océan est
nécessaire à la vie; il est notre bien commun, et nous devons le préserver. Au
service de cette vision, la Polynésie a joué son rôle, en coopération avec
l'exécutif français. Il n'y a pas de place pour un double discours.
Chaque territoire ultramarin a son histoire. J'ai rappelé hier la
position de la France: nous contestons la réinscription de la Polynésie
française en 2013 sur la liste des territoires non autonomes de l'ONU.
Je me rendrai sur place le mois prochain. Nous parlerons des prochains
jeux du Pacifique, mais surtout d'économie bleue, de sécurité, de pêche et de
changement climatique, sans oublier la santé et les attentes de la jeunesse.
Nous avons tous la Polynésie au cœur: réaffirmons son lien puissant avec la
France!
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> Gaza n’a pas besoin d’une opération de communication de Rima Hassan,
Gaza a besoin d’aide humanitaire. Immédiate, massive et sans entrave. Honte à
ceux qui calomnient la diplomatie française et ses agents, dont la mobilisation
est sans faille.
> [Intervention au Sénat / Crise de Gaza] La France est indéfectiblement attachée à la
sécurité d'Israël. Elle l'a démontré l'année dernière en mobilisant par deux
fois ses moyens militaires pour aider Israël à parer des attaques balistiques
iraniennes. Elle le démontre en étant en première ligne des efforts visant à
empêcher l'Iran d'accéder à l'arme nucléaire.
La France est de longue date convaincue que la sécurité des Israéliens
ne sera durablement assurée que par une solution politique reposant sur deux
États vivant en paix. Il faut aussi que l'ensemble des États de la région
consentent à normaliser leurs relations avec Israël et à lui apporter des
garanties de sécurité.
Il y a deux ans, nous y étions presque : l'Arabie saoudite, les
États-Unis et Israël s'apprêtaient à faire aboutir cette perspective. Mais par
le massacre antisémite du 7 octobre, le Hamas l'a gravement fragilisée.
Soit nous nous résignons à cette fragilisation, prenant le risque que la
région s'enfonce durablement dans l'instabilité.
Soit nous prenons l'initiative de créer un mouvement, qui s'appuiera sur
la reconnaissance de la France et d'autres pays, mais aussi sur des engagements
fermes de l'Autorité palestinienne et des pays arabes de la région.
L'objectif est de dépasser ce que le Hamas a provoqué et de réenclencher
un mouvement conduisant à la solution politique, la seule soutenable.
> Vive émotion après avoir appris le décès d’un lycéen
français de 17 ans dans la fusillade meurtrière de Graz, en Autriche. Nos
pensées et condoléances vont à sa famille et ses proches.
> L’Océan est notre maison commune.
> [Discours au sommet des deltas du monde] Il est des
lieux où la terre s'efface, où l'eau s'étreint, puissante, fragile et libre.
C'est là que naissent les deltas. Là où les fleuves achèvent leur voyage, après
avoir traversé les montagnes et parcouru les plaines. Ils jettent leurs
dernières forces, comme une main tendue vers l'océan.
Les clapotis des deltas ont bercé nos rêves de «tohu-bohus plus triomphants».
Leurs noms à eux-seuls sont des poèmes de Rimbaud : Mékong, Tigre, Euphrate,
Magdalena, Gange, Amazone, Okavango, Nil, Mississippi, Betsiboka.
Les deltas sont des trésors pour l'humanité. Un demi-milliard de personnes y
vivent. Ce sont des écosystèmes essentiels, à la fois pour le développement
économique - ils concentrent 6% du PIB mondial grâce à la pêche, le tourisme,
l'irrigation, le commerce - mais aussi pour la biodiversité et la lutte contre
le changement climatique.
L'histoire des hommes et des nations s'est déployée autour des régions humides,
depuis les premières cités de Mésopotamie jusqu'au delta du Rhin, qui a
longtemps représenté un enjeu de rivalités militaires, avant de devenir un
carrefour commercial majeur en Europe.
Plus près d'ici, les Bouches du Rhône s'ouvrent sur la plus grande zone humide
de France : la Camargue, avec sa biodiversité exceptionnelle, ses lagunes
sauvages où taureaux et flamants roses incarnent le délicat équilibre du
vivant.
Pris entre l'eau douce et l'eau salée, les deltas sont des interfaces
particulièrement exposées et vulnérables.
Ils dépendent des sédiments charriés par les fleuves, qui sont de plus en plus
pollués. Or cette pollution se concentre à certains endroits : 1% des cours
d'eau sont responsables de 80% de la pollution plastique des océans. Les deltas
en sont les premières victimes.
Ils subissent aussi de plein fouet la multiplication des catastrophes
naturelles liées au changement climatique : érosion, typhons, inondations,
montée du niveau de la mer.
Au fond, l'océan et les fleuves sont confrontés aux mêmes défis. Préserver les
deltas, c'est protéger l'océan, et réciproquement.
A l'occasion de la 3e Conférence des Nations Unies sur l'Océan, ce Sommet des
deltas revêt une importance fondamentale.
La France, puissance océanique, abrite le delta du Rhône, l'embouchure de la
Loire mais aussi l'estuaire de la Gironde, qui est le plus grand d'Europe. Au
total, la France compte 55 zones humides inscrites sur la liste de la
Convention de Ramsar, soit 4 millions d'hectares, en métropole et en outre-mer.
C'est pourquoi nous sommes déterminés à renforcer la protection et la gestion
durable de ces espaces.
À mon sens, deux priorités s'imposent : améliorer la gouvernance internationale
des ressources en eau, et accroître nos efforts face au changement climatique
pour aider les populations vulnérables.
Première priorité : la gouvernance.
En France, nous avons mis en place une politique de gouvernance à l'échelle des
bassins versants. Nous réunissons toutes les parties prenantes autour de la
table : populations, institutions, acteurs économiques. Cette approche fondée
sur le dialogue prévaut aussi pour les eaux que nous partageons avec des pays
frontaliers. Partout, nous soutenons la mise en place d'une gouvernance fondée
sur la coopération. C'est un enjeu pour la paix. A ce titre, je souhaite que la
Convention sur l'Eau, qui permet d'organiser la coopération entre Etats
riverains, devienne un cadre universel.
La deuxième priorité, c'est l'adaptation au changement climatique.
Nous le voyons à notre niveau : dans le bassin du Mékong, où l'Agence française
de développement (AFD) contribue à prévenir les inondations et assurer l'accès
des populations à l'eau potable ; dans le delta du Zambèze, où nous agissons,
avec la Croix Rouge française, pour préserver la biodiversité des mangroves et
renforcer la résilience des communautés locales. Ces efforts sont aussi menés
par le Fond français pour l'environnement mondial, avec lequel certains de vos
pays travaillent.
Mais intervenir lorsque frappent les catastrophes naturelles ne suffit pas : il
faut agir en amont, prévenir et anticiper. La mise en place de systèmes
d'alerte précoce est indispensable. C'est pourquoi la France a lancé il y a 10
ans, lors de la COP21 à Paris, l'initiative sur les risques climatiques et les
systèmes d'alerte précoce : «Climate Risk and Early Warning Systems». Elle a
permis de déployer des systèmes d'alerte dans les pays insulaires, les pays les
moins avancés et les plus vulnérables. Je veux réitérer l'appel à soutenir ce
type d'initiatives qui permettent de sauver des vies.
Faisons de ce Sommet un tournant : pour les deltas, pour l'océan et pour les
générations qui viennent. Ensemble, passons à l'action, défendons la
coopération et la solidarité internationale.
> [Intervention au Sénat / Mercosur] Face au regain de tension commerciale
provoqué par la politique étasunienne, l'Europe doit se doter d'une politique
commerciale plus ambitieuse. Mais en aucun cas, les agriculteurs français ne
doivent en être la variable d'ajustement.
Comme le Sénat et l'Assemblée nationale, le Gouvernement reste opposé à
cet accord en l'état. Le Président de la République a d'ailleurs rappelé, à
l'occasion de la visite du président Lula, qu'il risque d'être préjudiciable
aux agriculteurs européens et à certaines filières françaises. L'Autriche et la
Hongrie l'ont également dit publiquement ; d'autres pays n'en pensent pas
moins.
Il reviendra aux États membres et au Parlement européen de se prononcer. Mais
aujourd'hui, le compte n'y est pas.
Notre position pourrait évoluer avec un protocole additionnel intégrant des
clauses de sauvegarde pour éviter de déstabiliser certaines filières et des
clauses miroirs pour empêcher certains produits d'entrer sur notre territoire.
Le Gouvernement œuvre sans relâche en ce sens.
> [Intervention au Sénat / Taïwan] Dans le respect de sa politique d'une seule
Chine, la France soutient la participation de Taïwan aux travaux des
organisations internationales, quand leurs statuts le permettent et qu'il y va
de l'intérêt collectif de la communauté internationale.
Le mois dernier, le ministère de la santé a appelé au retour de Taïwan
dans les travaux de l'OMS, en tant qu'observateur, comme nous le demandons
chaque année. Le nombre d'États signataires de cette demande est passé de 14
en 2020 à 27 en 2024.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Sur les aires marines protégées, nous avons eu des annonces fortes.
Nous avons augmenté les aires marines protégées au niveau mondial de près de
30%. C’est un pas énorme. C’est le fruit de la mobilisation de mes équipes, de
notre diplomatie, non seulement pour porter une ambition, mais aussi pour
montrer l’exemple. Nous créons la plus grande aire marine protégée au monde en
Polynésie : 4,8 millions de km², qui comportera la plus grande zone en
protection stricte. Grace à cela, la France atteint 10% de protection stricte
de ses eaux territoriales. C’est la recommandation des scientifiques. Nous
l’avons fait !
> Avant la Conférence des Nations Unies sur l’Océan, nous
étions à 33% d’aires marines protégées. Dès fin 2026, nous sommes à 78%. Pour
les zones de protection forte, nous étions à 4%, nous sommes désormais à 14%.
Qui dit mieux ?!
> Nous avons montré que nous pouvions créer des emplois
tout en baissant nos émissions de gaz à effet de serre. Ce n’est pas le moment
de renoncer !
> Oui, nous devons mobiliser la communauté internationale
pour réduire massivement l’usage du plastique. C’est le sens du « Nice Wake-Up
Call » que j’ai signé aujourd’hui avec 95 pays. (…)
Un objectif : un traité plastique international ambitieux, à Genève, en août
prochain. Une mobilisation historique, que nous avons portée sans relâche
depuis plusieurs mois.
> La France a multiplié par quatre le rythme de baisse de
ses émissions de gaz à effet de serre, et c’est un progrès qui ne doit rien au
hasard !
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> [Intervention à l’Assemblée] Notre politique d’égalité entre les
femmes et les hommes et notre politique de lutte contre toutes les formes de
violences faites aux femmes. Nous connaissons tous le rôle déterminant joué par
les CIDFF dans nos territoires.
Nous avons augmenté, vous le savez, la rémunération des travailleurs sociaux – ce que l’on appelle la prime Ségur.
C’est une bonne nouvelle, car
ils avaient besoin d’être
considérés de la même
manière que d’autres professions médico-sociales. Mais cela a évidemment posé des difficultés
à un certain nombre de centres.
C’est la raison pour laquelle le budget de mon ministère a connu une
augmentation significative en 2025 : il dispose désormais d’une enveloppe
dédiée de 7 millions d’euros, votée à l’unanimité par le Sénat et
conservée par le premier ministre lors du recours à l’article 49.3.
Dans les jours qui viennent, les CIDFF recevront la compensation qui leur
permettra de financer la prime Ségur – il s’agira
de la compensation dans sa totalité,
pas seulement de la part de l’État.
Bien évidemment, nous devons nous engager pour que cette compensation soit
versée non seulement en 2025, mais aussi dans les années qui viennent. Il
s’agit de garantir la pérennité de ces postes, qui sont indispensables dès lors
que nous voulons lutter efficacement contre toutes les formes de violences
faites aux femmes, singulièrement contre les féminicides, que vous avez
évoqués.
Je rappelle ici que cet engagement ne dépend pas d’un seul ministère, ni même
des seuls pouvoirs publics, mais de toute la société. Il faut que l’éradication
des violences faites aux femmes soit l’affaire de toute la République.
> L’intelligence artificielle est la révolution du
siècle. Viva Tech, temple de l’innovation, pour porter un message clair : une IA
sans les femmes est une IA aveugle. Une IA avec les femmes est une opportunité
historique ! Plus qu’une technologie, c’est un projet et une vision de la
société que la France défend : une IA souveraine, régulée et accessible à tous.
> Dans le moment de bascule que nous vivons, le rôle des
médias est plus essentiel que jamais : transmettre, éclairer, créer du lien,
rendre visible, résister à la tentation du court terme, du simplisme, du
sensationnel. Ce matin, je réunissais avec l’Arcom tous les groupes médias de
l’audiovisuel : traitement des violences faites aux femmes, des violences
sexuelles, représentation de tous nos territoires, place du handicap… Nous
devons encore progresser. Nous en avons la volonté commune. Nous nous revoyons
en septembre avec des engagements.
> [Interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans] Ce
combat est le nôtre. Pour protéger nos enfants et adolescents. Pour protéger
notre société. Nous le ferons !
Astrid
Panosyan-Bouvet (ministre
déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des
Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> Réunion interbranche BTP. L’État est mobilisé aux côtés des acteurs du
secteur pour réduire la sinistralité et renforcer la prévention. Objectif :
faire de l’exemplarité des chantiers olympiques une norme durable, au service
de la santé et de la sécurité des travailleurs.
> [Intervention au Sénat] Nous travaillons sur des données consolidées, des travaux publiés. C'est
le cas du rapport de la Cour des comptes, qui pose un diagnostic incontesté et
décrit une trajectoire déficitaire préoccupante.
La délégation paritaire permanente sur les retraites se réunit chaque
semaine autour de ce rapport, de la lettre de mission du Premier ministre,
d'une modélisation et enfin, de quatre objectifs partagés : le retour à
l'équilibre, la correction d'injustices, la gouvernance, qui comprend la
capitalisation, et l'effort partagé par tous.
Ce cadre est inchangé. Les négociations commencent cet après-midi même.
Nous faisons confiance aux partenaires sociaux pour trouver ensemble des voies
de passage, des compromis. S'il y a accord, il sera soumis au Parlement, comme
ce fut le cas la semaine dernière sur l'assurance chômage et l'emploi des
seniors.
Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée des Comptes publics)
> [Déficits publics] Aujourd'hui,
tous les ministères sont sous le regard des Français. Tous les agents qui
gèrent de l'argent public sont sous le regard des Français. Pourquoi ? Parce
que c'est le dernier moment pour avoir du courage. Pourquoi je dis que c'est le
dernier moment ? Parce que notre situation est telle que nous sommes le dernier
pays de la zone euro à avoir le déficit que nous avons. Parce qu'aujourd'hui,
nous avons le choix, en tant que pays, de décider ce que nous voulons faire
pour nos armées, pour notre défense, pour notre hôpital, pour notre éducation.
Si on ne fait pas aujourd'hui, si on ne prend pas aujourd'hui ces décisions,
alors bientôt, ce seront les institutions internationales, nos créanciers
privés qui décideront pour nous. (…)
On en est à un moment où on doit prendre des décisions historiques. Nous
avons beaucoup protégé les Français, les entreprises, les emplois pendant des
crises inédites. La crise du Covid, la crise de l'inflation, la guerre en
Ukraine. Aujourd'hui, il faut que nous ressaisissions l'arme budgétaire, que
nous nous remettions en ordre, que nous rangions au fond la maison. Pourquoi ?
Parce que si nous ne le faisons pas, effectivement, d'autres décideront pour
nous. Vous savez, chaque année bien sûr qu'il y a un risque. Il y a un risque
de tutelle des institutions internationales, des institutions européennes, de
nos créanciers. (…)
Au fond, on a une forme de tendance à se laisser aller, à considérer
qu'un euro qui est là, il est là pour toujours. Et donc, l'exercice que je vais
avoir avec mes collègues... Vous savez, ce n'est pas un exercice comptable.
C'est un exercice où, au fond, je représente les contribuables. Je représente
les Français, et je dis à chacun de mes collègues, qui sont des personnalités
d'envergure, qui ont de l'expérience, qui veulent d'ailleurs peser dans le
débat public, et c'est formidable, je veux dire, au fond, est-ce que chaque
euro de votre budget, est-ce qu'il est visible, utile dans le quotidien des
Français ? (…)
Dans tous les ministères, on peut faire mieux. Dans tous les ministères,
on peut se poser des questions sur la manière d'utiliser le mieux l'argent.
Dans les ministères régaliens, nous avons des lois de programmation. On ne fait
pas la petite semaine, une année, on fait des policiers, l'année prochaine, ça
n'aurait aucun sens. On a donc ces lois de programmation. La question pour
l'année prochaine, c'est, est-ce qu'on fait tout ce qui était prévu ? Est-ce
qu'on fait différemment ? Est-ce qu'on fait un peu plus ? Est-ce qu'on fait un
peu moins ?
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> [Arcelor Mittal] Si les investissements sont concrétisés sur le
premier four électrique, c’est un très bon signal. Une partie de la solution
réside dans plus de protection commerciale.
> [Automobile] Une grande partie des difficultés touche
les équipementiers. On leur doit la protection contre les importations
massivement subventionnées de véhicules chinois. Il faut introduire une
préférence européenne dans la fabrication.
> [Réindustrialisation] On impose à nos industriels des
contraintes, il faut que leurs concurrents soient soumis aux mêmes règles.
C’est le rôle de la taxe carbone aux frontières qui entre en vigueur en 2026.
Nous voulons faire évoluer le mécanisme.
> Pas d’IA sans infra: les centres de données sont la
colonne vertébrale de la transformation numérique. J’ai eu le plaisir
d’intervenir hier à l’occasion de l’événement organisé par France Datacenter.
L’occasion d’échanger avec toute la chaîne de valeur industrielle, de la
conception à l’exploitation, en passant par la construction.
Les datacenters sont devenus des infrastructures critiques pour notre
souveraineté numérique. Ils servent la recherche, l’industrie, les services
publics. Et ils créent de l’emploi industriel dans nos territoires. Avec mes
équipes, nous sommes pleinement mobilisés pour :
- Accélérer le raccordement électrique des projets stratégiques,
- Faciliter l’implantation des centres de données sur des sites adaptés,
- Simplifier les procédures grâce au projet de loi de simplification
économique.
L’État est engagé aux côtés de cette filière industrielle essentielle. Car on
ne gagnera pas la bataille de l’intelligence artificielle sans infrastructures
de qualité, sur notre sol.
Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre
des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> Prendre soin de nos blessés, c’est tenir notre promesse de Nation.
Devant le Conseil supérieur de la Fonction Militaire, j’ai présenté un point
d’étape du Plan blessés.
- 1/3 des mesures déjà mises en œuvre
- Un plan construit avec et pour les blessés, leurs familles, les associations
- Nouvel axe fort: l’employabilité des militaires blessés, pour qu’ils puissent
continuer à servir, autrement.
Ce que nous faisons pour nos blessés dit quelque chose de ce que nous sommes.
> Ils ont donné leur vie pour en sauver d’autres. Leur
courage force notre respect, leur sacrifice nous oblige. Pensées profondes à
leurs familles et à tous les pompiers de France qui veillent sur nous chaque
jour.
Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Meurtre dans un collège de Nogent : et si on mettait vraiment le
paquet sur les enfants quand ils sont encore petits, quand ils se forgent un
équilibre social mental, affectif et psychique ? Les protéger et les éduquer ça
demande de l’amour et du savoir.
> Aujourd’hui, à Oradour-sur-Glane, j’ai marché dans un
village figé par l’horreur, marqué à jamais par la barbarie. 643 vies fauchées
le 10 juin 1944. Dans ce lieu chargé d’histoire et de douleur, j’ai porté la
parole du Gouvernement à l’occasion des commémorations de ce massacre. Les
souvenirs restent, aussi longtemps que l’on entretient la mémoire : celle-ci
nous oblige, elle nous élève. Oradour parle pour les absents, pour que jamais
nous n’oublions.
Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des
Français de l’étranger)
> [Intervention à l’Assemblée / Crise de Gaza] Que fait la France,
dites-vous ? La France est le premier pays à avoir, dès novembre 2023,
organisé une levée de fonds – 1 milliard
d’euros – en vue d’une
aide humanitaire à Gaza. Si la
France n’avait pas été là, aucun pays
n’aurait suivi!
Ce qui est certain c’est que LFI n’est jamais avares de buzz, de
communication, comme l’ont encore démontré les événements de ces derniers jours.
Que fait la France, demandez-vous ? Six ressortissants français étaient à
bord du navire auquel vous avez fait allusion : le Quai d’Orsay a fait son
travail, la France a fait son travail. Elle a averti ses ressortissants
des risques qu’ils couraient, maintenu en permanence le lien avec les autorités
israéliennes, fait son travail, encore une fois, en matière de présence
consulaire. Depuis hier, les six Français ont été en contact avec notre consul,
ce qui fait que toutes les familles ont pu être jointes grâce au personnel du
ministère de l’Europe et des affaires étrangères, que vous dénigrez, que vous
empêchez de travailler ! À la suite de vos pétitions,
45 000 mails ont complètement engorgé nos services de crise. Vous
devriez avoir honte : pendant ce temps, ces services ne peuvent travailler
à la protection de nos ressortissants !
La France n’a aucune leçon à recevoir de vous, qui, je le répète, ne faites que
de la communication. L’aide humanitaire à Gaza doit être acheminée ; tout
blocage est une honte, comme c’est une honte que vous manipuliez en permanence
la souffrance des Gazaouis
Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats
internationaux)
> [Forum mondial des îles] Lorsque le Président Emmanuel Macron
nous a réunis pour préparer ce sommet de l’ONU, je lui ai soumis l’idée du
Forum mondial des îles. Étant originaire de Mayotte, et ayant vécu le cyclone
Chido (ma famille était sur place), j’ai pensé qu’il fallait se mobiliser pour
les îles, les États insulaires, auxquels j’associe les outre-mer, et qui sont
aux avant-gardes, qui subissent de plein fouet les conséquences du dérèglement
climatique et de la mauvaise santé des océans. Et il ne faut pas oublier que
c’est grâce aux outre-mer que la France est la deuxième puissance maritime du
monde, présente sur tous les océans et sur tous les continents, et que 80% de
notre biodiversité se situe en outre-mer. (…)
L’idée, c’est de comparer les expériences du terrain, les pratiques. Comme les
aires marines éducatives en Polynésie française depuis 2012, la plantation des
mangroves à Mayotte, la lutte contre la sargasse aux Antilles… Partager nos
expériences, affronter les problèmes ensemble. (…)
J’ai invité une soixantaine de pays, une vingtaine d’organisations
internationales, une trentaine de banques multilatérales et publiques de
développement, des associations, des entreprises… Il y a quatre panels autour
de la vulnérabilité, la décarbonation du transport maritime, la lutte contre la
pollution, notamment plastique, et préservation de la biodiversité et des
ressources naturelles. (…)
Une première annonce, c’est que nous allons former une coalition des bailleurs
internationaux, dont la France fera partie, pour une meilleure prise en compte
de la vulnérabilité multidimensionnelle. C’est-à-dire tous les facteurs de la
vulnérabilité des îles, qu’ils soient économiques, sociopolitiques, ou
climatiques. Cette coalition permettra de renforcer l’équité, l’efficacité et
la transparence dans l’allocation des financements internationaux. D’autres
annonces suivront. (…)
Beaucoup de ces États insulaires sont francophones. La francophonie, c’est
aujourd’hui 90 États, 321 millions de locuteurs, et d’ici 2050 nous allons plus
que doubler, avec 750 millions de locuteurs grâce au développement
démographique en Afrique et en Asie. À l’heure ou le multilatéralisme est
partout remis en cause, c’est un espace où il y a encore du dialogue.
● Autres
ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> [Intervention à l’Assemblée] Dès mon arrivée place Vendôme j’ai pris
une circulaire de politique pénale sous l’autorité de monsieur le premier
ministre. Elle ne fait que deux pages et demie, mais elle insiste
particulièrement sur les violences faites aux personnes, notamment dans les
établissements scolaires.
Dès la nomination de ce gouvernement, nous avons soutenu la proposition de loi
du président Attal portant sur la justice des mineurs. Grâce à notre travail
commun, dès sa promulgation qui interviendra après la décision du Conseil
constitutionnel, cette loi permettra l’application de la comparution immédiate
aux mineurs, fera de l’atténuation de peine pour les mineurs âgés de
16 ans et plus une exception, et inscrira la responsabilisation des
parents dans le code de la justice pénale des mineurs dont elle était jusqu’à
présent absente.
Par ailleurs, à la demande du gouvernement, nous avons renforcé les outils de
lutte contre le non-respect des mesures d’éducation judiciaire qui devront
désormais être appliquées, sous peine de sanctions. Nous avons également
instauré un couvre-feu généralisé dès la sortie de la classe, qui n’existait
pas jusqu’alors, et prévu l’expérimentation du doublement des assesseurs dans
les tribunaux pour donner plus de place à la société dans la prise de décision.
Comme l’a dit M. le premier ministre, les propositions de
Mme Moutchou seront suivies par la Chancellerie, qu’il s’agisse du
déferrement systématique afin d’engager une action de la protection judiciaire
de la jeunesse et de la police chargée des mineurs, de la modification du code
de la justice pénale des mineurs comme nous l’avons évoqué au cours des débats,
ou de la création d’une circonstance aggravante en cas de détention d’une arme
blanche. Cela commencera dès aujourd’hui avec la loi Attal, et se poursuivra
dès demain avec le prochain véhicule législatif que la Chancellerie soutiendra.
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de
la Souveraineté industrielle et numérique)
> [Intervention à l’Assemblée] Le Premier ministre le dit depuis
longtemps : nous avons 3 300 milliards d’euros de dette et, dans
quelques années, nous verserons à nos créanciers 100 milliards d’euros
d’intérêt. Nous rencontrons aussi un problème de compétitivité.
Nous avons donc décidé de maintenir les prélèvements fiscaux et sociaux au
niveau où ils sont.
Le reste appartient largement à la représentation nationale et aux partenaires
sociaux. Je crois que vous faites allusion – peut-être,
si j’ai bien compris – à la proposition du président
de la République de réfléchir au financement de la protection sociale. Cette question ne
s’adresse pas au gouvernement
mais aux partenaires sociaux. Il leur appartiendra – si ma collègue Catherine Vautrin les saisit,
puisque ces questions relèvent
de son autorité, ou s’ils se saisissent eux-mêmes – de réfléchir à la meilleure façon
de financer notre protection sociale.
En effet, la sécurité sociale repose presque exclusivement sur le travail, que
les contributions viennent des salariés ou des entreprises. Je rappelle
d’ailleurs qu’une part importante de la sécurité sociale est financée par la
TVA – petit
rappel en passant.
Une réflexion peut s’ouvrir sur un réaménagement à l’intérieur de ces
équilibres. Mais, comme l’a dit le Premier ministre à de nombreuses reprises,
nous allons écouter les propositions des uns et des autres jusqu’à la
mi-juillet. Ce n’est qu’à ce moment-là que le gouvernement prendra des
décisions et que le Premier ministre rendra ses arbitrages.
> [Intervention au Sénat / Taxe Zucman] Quel est le défi de notre pays ?
Produire plus. Notre PIB par habitant est 20 % plus faible que celui des
pays voisins alors que le niveau de notre dépense publique est plus élevé. Pour
produire, nous avons besoin des entreprises et des entrepreneurs... Nous
présenterons mi-juillet un projet pour les soutenir sans alourdir les impôts.
J'ai du respect pour Gabriel Zucman, mais sa taxe pousserait les
entrepreneurs concernés à devoir vendre petit à petit des parts de leur
entreprise... Le risque principal est celui de la délocalisation.
L'augmentation de l'ISF a fait fuir de nombreux patrimoines.
Avec la libéralisation des règles et la concurrence fiscale entre pays, un tel
exil serait certain ; l'investissement et les ressources fiscales en
pâtiraient.
Pour faire contribuer ces patrimoines, nous étudions plutôt les niches fiscales
sur lesquelles agir. Luttons contre la suroptimisation, plutôt que de priver
par de telles mesures notre pays de l'avantage d'être le plus attractif en
Europe depuis maintenant six ans.
Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> [Intervention au Sénat / Ventes d’armes à Israël] Je m'élève contre la désinformation
entretenue sur de prétendues ventes d'armes françaises à Israël. Je le
répète : il n'y a aucune vente d'armes françaises à Israël. Il faut cesser
cette désinformation !
Israël est un des grands concurrents de nos industries de défense : il
n'attend évidemment pas nos armes.
Certains composants du Dôme de fer, la défense sol-air
israélienne, sont français. Nous l'assumons, s'agissant d'un dispositif
strictement défensif, protégeant les populations civiles israéliennes
- j'espère que cette protection fait consensus au Sénat.
Enfin, des pièces détachées sont exportées à des fins de réexportation, souvent
vers la France.
Je m'apprête à remettre dès à présent aux présidents des deux commissions
parlementaires chargées de la défense la liste des composants livrés
en 2024, document que le Gouvernement aurait dû transmettre au Parlement
en septembre prochain. J'espère ainsi faire cesser cette désinformation qui
nuit à l'intérêt du pays.
François Rebsamen (ministre de l’Aménagement du
territoire et de la Décentralisation)
> [Intervention au Sénat / Agences de l’eau] Le Gouvernement a toujours défendu la même ligne : pérenniser les
transferts achevés et la souplesse de gestion que le Parlement, en particulier
le Sénat, a demandée à raison, pour que nos territoires disposent d'outils
adaptés à leurs spécificités.
Le précédent Premier ministre entendait laisser les communes libres de
transférer la gestion de la compétence à l'intercommunalité : j'ai
confirmé cet engagement. Pour autant, il n'est pas question de défaire les
mutualisations qui existent. L'intercommunalité permet aussi aux communes de
participer à l'élaboration des projets sur l'eau.
L'eau ne se gère pas uniquement par commune, mais par bassin. Il y a
six bassins hydrographiques en France, donc six agences de l'eau.
Les agences de l'eau sont des établissements publics
administratifs : elles doivent respecter la loi. Leur rôle est d'organiser
les choses par bassin. Les communes seules auront bien du mal à le faire, sauf
certaines situations.
François-Noël Buffet (ministre délégué auprès du ministre
d’Etat, ministre de l’Intérieur)
> [Intervention à l’Assemblée] Je livrerai d’abord quelques éléments
statistiques qui témoignent de la banalisation du port et de l’usage de l’arme
blanche chez les mineurs. Comme nous l’a encore rappelé le drame survenu hier,
c’est une réalité devenue très prégnante. Cette banalisation s’accompagne aussi
d’une évolution de la délinquance des mineurs, qui a changé de visage :
elle est à la fois plus radicale – je pense notamment à
la radicalisation de la violence liée
aux trafics – et plus
diffuse.
Si entre 2016 et 2024, la délinquance
a eu plutôt tendance à rester stable, elle a augmenté s’agissant des actes les
plus violents : son intensité est devenue beaucoup plus forte. Le nombre
de mineurs de 13 à 17 ans qui ont été mis en cause pour homicide est ainsi
passé de 39 à 119, soit la plus forte progression toutes classes d’âge
confondues. Dans 57 % des homicides commis par des mineurs, l’arme
utilisée est une arme blanche.
Ces chiffres n’ont pas vocation à justifier quoi que ce soit ; ils servent
à constater objectivement la situation. Il est absolument nécessaire que nous
renforcions notre capacité à détecter les signaux faibles le plus rapidement
possible. D’ailleurs, en travaillant sur le bas du spectre, la stratégie
nationale de prévention de la délinquance, qui sera bientôt rendue publique,
aura pour principe de restaurer l’autorité – celle des parents, du maire, de la justice –, de sorte que très tôt, l’on puisse
prendre des mesures efficaces – voire contraignantes, s’il le faut – pour reprendre en main tout individu chez qui des moments
de déviance auront été détectés. C’est très clair !
Le deuxième aspect de la réponse est pénal. Des évolutions législatives ont
déjà eu lieu mais elles devront être appliquées très rapidement. Je n’ai
malheureusement pas le temps d’en dire plus.
Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du
Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et
de l’Accès aux soins)
> [Intervention à l’Assemblée] Prendre soin du budget de la sécurité
sociale ou prendre soin de notre population d’une façon générale, ce n’est pas
antinomique.
Le cadmium n’est pas un des métaux lourds dont on parle le plus souvent ;
je vous remercie donc pour votre question, tout comme je remercie Le Monde
d’avoir publié un article fort intéressant dans son édition datée du
6 juin dernier.
Je vais vous répondre sur quelques faits et chiffres.
L’exposition aux métaux lourds, dont le cadmium, peut avoir un impact sur la
santé, vous le savez parfaitement. Ils peuvent affecter les os et les reins et
favoriser des maladies cardiovasculaires – dont je m’occupe,
vous le voyez – ou des
cancers – du sein, du poumon ou encore du
pancréas, dont le nombre a
effectivement été multiplié par quatre depuis trente ans.
Je suis donc très heureux que nous ayons inscrit à l’ordre du jour de
l’Assemblée nationale, le 23 juin, la proposition de loi visant à mettre
en place un registre national des cancers.
J’en remercie le ministre chargé des relations avec le Parlement et la
présidente de l’Assemblée nationale. Concernant le cadmium, je reviendrai sur
quatre points importants. Premièrement, l’enquête Albane (Alimentation,
biosurveillance, santé, nutrition et environnement), menée à ma demande par
Santé publique France et l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de
l’alimentation, de l’environnement et du travail) pour étudier les liens entre
l’environnement, la nutrition et la santé, a débuté le 10 juin – c’est une étude d’imprégnation.
Deuxièmement, s’agissant des normes, je serai particulièrement vigilant sur
l’arrêté que doit prendre le ministère de l’agriculture pour fixer à
20 milligrammes par kilogramme la limite pour la teneur en cadmium des
engrais phosphatés. D’autres pays comme la Finlande, la Pologne ou la Roumanie,
ont déjà retenu ce seuil.
Troisièmement, les Unions régionales des professionnels de santé médecins
libéraux ont fait remonter l’intérêt d’un dépistage. Ce dépistage, qui est
remboursé à l’hôpital, le sera en médecine de ville à l’automne.
Quatrièmement, enfin, le gouvernement se mobilise, avec les parlementaires, les
professionnels de santé et les citoyens, pour inciter à la diversification du
mode alimentaire et favoriser les aliments bio, dont la teneur en cadmium est
inférieure de 50 % à celle des aliments issus de l’agriculture
conventionnelle, ainsi qu’une alimentation saine.
Véronique Louwagie (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique,
chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et moyennes entreprises et de
l’Economie sociale et solidaire)
> Le secteur textile français connaît effectivement de graves
difficultés dont témoignent les fermetures d’enseignes que vous avez évoquées.
Notre commerce souffre d’un certain nombre de pratiques industrielles et
commerciales, émanant de plateformes étrangères, qui s’apparentent à de la
concurrence déloyale.
Ces pratiques ont des répercussions au niveau environnemental – l’impact du fret aérien
est cent fois plus important que celui du fret maritime – et au niveau économique : nos commerces ferment et la
vitalité de nos centres-villes en pâtit. Je rappelle que le chiffre d’affaires
de l’enseigne Kiabi – dont les trois cent cinquante points de vente participent à la vie de nos territoires – ne dépasse pas celui d’une
plateforme étrangère.
Il est temps d’agir !
A propos de la proposition de loi adoptée hier au Sénat : elle prévoit un
malus sur le textile fast fashion par le biais d’une taxe de 2 à 4 euros
sur les colis.
Au niveau européen, ma collègue Amélie de Montchalin travaille avec ses
homologues pour réviser le dispositif d’exemption des droits de douane jusqu’à
150 euros et revoir les tarifs douaniers au travers des frais de gestion.
J’ai demandé à la DGCCRF de tripler les contrôles sur les articles prélevés et
de contrôler toutes les plateformes étrangères à 360 degrés.
Enfin, une étude est en cours pour appliquer dès 2026 des frais de gestion
destinés à financer la régularité et la conformité des articles et de tout ce
qui participe à leur contrôle.
Clara Chappaz (ministre déléguée auprès du ministre de
l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique,
chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique)
> [Intervention à l’Assemblée / Sites pornographiques] Ces sites ont
décidé de ne plus être accessibles depuis la France : ils ne veulent pas
respecter nos lois, ni respecter nos enfants. Mais personne n’est au-dessus des
lois !
L’adoption de la loi visant à sécuriser et à réguler l’espace numérique a fait
suite à un combat extrêmement long mené par les associations, mes prédécesseurs
– Jean-Noël Barrot et Marina Ferrari – et vous, ici, au Parlement.
Vous avez envoyé un message très simple : qu’un garçon de plus de 10 ans sur deux et une fille du même âge sur trois puissent avoir accès à des contenus
pornographiques en cliquant sur un bouton, c’est fini !
Cela fait plus de trente ans que ce type de contenus est interdit aux
enfants ; les sites doivent respecter leurs obligations.
On nous a dit que ce serait impossible, mais les solutions existent. Certains
sites les utilisent et se conforment ainsi à nos lois. Si les autres ne veulent
pas respecter nos lois ni protéger nos enfants, qu’ils s’en aillent !
Nous continuerons à mener ce combat en Européens. Ce n’est pas l’Europe qui est
en retard, c’est la France qui a été en avance. Je sors d’une réunion du
Conseil européen, et je vous assure que tout le monde nous regarde avec fierté.
La liberté des adultes de consommer de tels contenus ne doit pas s’exercer au
détriment des enfants. Ces plateformes mentent et cherchent à intimider en
affichant sur leur site que la nouvelle législation nous donnerait accès aux
données de nos concitoyens, qui ont tout à fait le droit de consommer ces
contenus s’ils sont majeurs. C’est faux, c’est un mensonge ! Si ces sites
souhaitent continuer d’utiliser ces méthodes pour se faire de l’argent sur le
dos de nos enfants, nous leur intimons de s’en aller ! Ils comptaient
peut-être frapper à la porte de l’Union européenne pour trouver d’autres pays
plus accommodants. Mais l’Europe répond aussi à l’appel, en empruntant la voie
de la France.
Le numérique, c’est formidable, mais à ceux qui refusent de respecter nos lois,
je dis « bon vent ! »
Valérie Létard (ministre déléguée auprès du ministre de
l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, chargée du Logement)
> [Intervention à l’Assemblée] MaPrimeRénov’ concourt à ce que soient
atteints les objectifs de la loi du 8 novembre 2019 relative à l’énergie
et au climat. Le recours à cet outil essentiel connaît une forte dynamique, au
point d’en faire la principale aide à la rénovation thermique des
logements : trois fois plus de dossiers ont été déposés cette année qu’en
2024 à pareille époque, en particulier s’agissant de rénovations d’ampleur.
Depuis 2020, 2,5 millions de foyers ont bénéficié de MaPrimeRénov’ !
Puisque vous vous adressiez à Eric Lombard, je l’associe à mes propos : il
a établi que ce budget – 3,6 milliards
d’euros – était
sanctuarisé et serait dépensé jusqu’au
dernier centime. Nous irons jusqu’à
le compléter par plusieurs
centaines de millions au titre du certificat d’économie d’énergie,
effort qui se poursuivra l’an
prochain, si le projet de loi de finances pour 2026 est adopté. Les difficultés que vous constatez dans vos
circonscriptions résultent de l’augmentation des délais de traitement, laquelle s’explique par l’afflux de dossiers que j’ai évoqué
et par les deux mois de retard de la loi de finances pour 2025. Ces retards de
paiement sont actuellement à peu près stables : quarante jours en moyenne,
l’allongement des délais ayant pu atteindre 70 à 100 jours.
L’accompagnement France Rénov’ en vue de rénovations d’ampleur a également
révélé une augmentation des fraudes identifiées, phénomène que la proposition
de loi de Thomas Cazenave contre toutes les fraudes aux aides publiques
permettra d’appréhender, dès le 1er juillet, grâce à un plan
d’action que nous élaborons conjointement avec les services de Bercy. (…)
Une chose est certaine : le gouvernement n’a certainement pas l’intention,
comme je l’ai entendu, de supprimer MaPrimRénov’. Au contraire, il compte
prendre le sujet à bras-le-corps pour être au rendez-vous des ambitions et pour
poursuivre l’accompagnement des ménages.
Le gouvernement souhaite adapter le dispositif afin de régler trois sujets
apparus cette année : premièrement, l’accélération significative des
demandes, marquée par un triplement des dossiers de rénovation globale ;
deuxièmement, le retard de deux mois accusé au démarrage suite à un vote tardif
du budget ; troisièmement, les dispositions de la proposition de loi
Cazenave qui nous permettront de travailler sur un nouveau type de fraudes qui
sont de plus en plus fréquentes – vous le savez si vous êtes en lien avec le terrain.
Tous les dossiers déposés d’ici le 1er juillet seront instruits et payés
s’ils sont conformes et ne sont suspects d’aucune fraude.
Ensuite, dès le 17 juin, nous réunirons tous les acteurs du secteur pour
travailler sur les modalités de cette suspension temporaire.
Elle prendra fin mi-septembre. Son objectif, vous l’avez compris, est de
réduire les délais d’instruction au bénéfice de nos concitoyens et des
entreprises, et de lutter fermement contre les fraudes. Des sanctions très
fortes seront appliquées.
Nous avons également pour objectif de maintenir le financement du dispositif à
hauteur de 3,6 milliards d’euros pour la fin d’année, de le conforter par
des certificats d’économie d’énergie, de maîtriser les fraudes et d’adopter un
calendrier beaucoup plus régulier.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Notre Nation est endeuillée à chaque fois qu’un serviteur de l’Etat
perd la vie dans l’exercice de ses fonctions. Hier soir, deux sapeurs-pompiers
sont décédés en portant secours à leurs concitoyens à Laon. Ce matin, une
assistante d’éducation a été mortellement poignardée par un élève de son
établissement en Haute-Marne. Face à ces drames effroyables, j’adresse les
sincères condoléances de la représentation nationale aux familles et aux
proches des victimes. En la mémoire de nos trois compatriotes décédés,
l'Assemblée nationale observe une minute de silence.
> Il est invraisemblable que des enfants mettent des
couteaux dans leurs sacs. C’est une infraction : appliquons la loi ! Dans les
écoles il faut des sanctions disciplinaires immédiates et des signalements aux
autorités judiciaires le cas échéant.
> Les mots ont un poids. Il y a une gradation dans les
faits, il doit y en avoir dans nos mots. Ce n’est pas en qualifiant nos enfants
de “barbares” ou d’“ensauvagés” qu’on réglera la question de la violence. Ce
qu’il faut, c’est agir.
> J’ai élevé 5 enfants, il y avait des règles : la
télévision ou les jeux vidéo ce n’était pas tous les jours. Nos enfants doivent
pouvoir grandir en dehors des écrans. Il faut une régulation dans l’utilisation
des écrans à la maison en responsabilisant les parents.
> Installer des portiques dans les écoles, c’est une
fausse solution, c’est céder à une illusion de sécurité. L’école n’est pas une
prison. Cette mesure est coûteuse, jugée inefficace et anxiogène, pour les
élèves comme pour la communauté éducative.
> Les grands partenariats s’écrivent dans le respect et
la confiance. Accueillis à la Chambre des Communes par Sir Lindsay, nous
ouvrons ensemble une page nouvelle de notre amitié séculaire, nous affermissons
encore la vigueur de nos valeurs partagées : la démocratie, l'État de droit, la
force du Parlement. Vive l’amitié franco-britannique !
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire
général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à
l’Assemblée nationale)
> Je crois en une société où nous prenons soin les uns des autres. Face
à une personne qui souffre d'une maladie incurable, dont les souffrances ne
peuvent être apaisées, c'est lui permettre d'être accompagnée avec une aide à
mourir. C'est un débat intime et difficile.
> Nos jeunes sont fragiles. Je souhaite qu'ils puissent
tous bénéficier de deux entretiens avec un psychologue. Le premier à la fin de
l'école primaire ou à l'entrée du collège. Et le second au lycée.
> La violence est une spirale. Elle commence par des
insultes. Banalisées, elles deviennent des coups. Ces coups, banalisés,
deviennent des armes. C’est pourquoi je souhaite agir à la racine et proposer
un barème national de sanctions. Pour qu’il y ait - toujours - une sanction
quand on ne respecte pas les règles.
> Quand un gamin poignarde une surveillante avec un
couteau, je regarde moins le couteau que le gamin !
> Je me bats pour bâtir une bulle de protection autour de
notre jeunesse. Pour la protéger des intimidations, des violences, des dangers
des réseaux sociaux et du harcèlement à l’École. Pour la protéger parfois
d’elle-même.
> Le respect de l’autorité est pour moi depuis le début
une colonne vertébrale. Sur ce sujet, il n’y a pas de différence entre la
droite et la gauche chez les Français. Il y a une seule attente : que la
République soit respectée.
> Avec Renaissance, nous avons formulé 82 propositions
concrètes pour renforcer la sécurité et l’autorité. Sur la santé mentale des
jeunes, pour un barème des sanctions à l’École, pour garantir l’autorité de
l’État… Un grand nombre d’entre elles peut être mis en œuvre immédiatement.
> Les mineurs de 2025 ne sont pas ceux de 1945. Nous
devons refuser qu’une génération entière soit abandonnée. C’est pourquoi je me
bats pour bâtir une bulle de protection autour de notre jeunesse.
> Un drame effroyable. Une blessure pour la famille de
l’Éducation nationale. Mais les larmes ne suffisent pas. Quand un jeune de 14
ans tue celle qui l’accompagne, c’est qu’il y a une bascule. Une banalisation
de la violence face à laquelle nous devons agir.
Pierre Cazeneuve (député)
> Déploiement de la planification écologique, généralisation des ZFE,
investissements inédits dans la rénovation énergétique avec MaPrimeRénov’,
interdiction de la location de passoires thermiques, réouverture des petites
lignes de train, leasing électrique, loi Agec relative à la lutte contre le
gaspillage et à l’économie circulaire, loi « industrie verte »,
produits bio et circuits courts dans la restauration collective, plan national
d’adaptation au changement climatique, ZAN, accélération de la production des
énergies renouvelables, relance du programme nucléaire : depuis huit ans,
sous l’impulsion du président de la République Emmanuel Macron, nous avons
massivement agi en matière d’écologie, pour endiguer le dérèglement climatique
et l’effondrement de la biodiversité.
Cette semaine encore, à la conférence des Nations unies sur l’océan, la France
a su mobiliser une centaine de pays du monde entier pour accentuer notre effort
et notre action en matière de protection des océans. Cette politique
fonctionne : depuis 2017, nous avons fait quadrupler le rythme de baisse
des émissions de CO2 ! Malheureusement, depuis plusieurs
mois, les populistes et démagos de tous bords détricotent une à une ces
mesures indispensables à notre transition écologique. Il y a huit jours, les
climatosceptiques du Rassemblement national se sont alliés avec les
climato-cheguévaristes de La France insoumise pour abroger les ZFE, en faisant
fi de toutes les recherches scientifiques, des avis de tous les experts mais
surtout des 48 000 décès par an en France lié à la pollution de
l’air, que vous avez ignorés en votant l’amendement en question !
Les mêmes qui criaient hier au manque d’ambition écologique et parlaient de
« mesurettes » pleurnichent aujourd’hui en prétextant que ces
dispositions seraient trop difficiles à appliquer. Alors, à tous ceux qui
veulent continuer à faire vivre notre planète à crédit en faisant abstraction
du dérèglement climatique, nous vous le disons solennellement : nous ne
vous laisserons pas faire ! Monsieur le premier ministre, notre maison
brûle et notre jeunesse nous regarde droit dans les yeux !
Christophe Marion (député)
> [Intervention à l’Assemblée / Assassinat d’une surveillante scolaire] Un
nouveau drame a eu lieu, comme un coup de plus porté à la République dont
l’école est le berceau. Ce matin, à Nogent, une surveillante est morte, alors
qu’elle accomplissait simplement sa mission, au service de la réussite de notre
jeunesse.
Au nom de mon groupe, je veux adresser à la famille et aux proches de la
victime toute ma solidarité et mes pensées. Je veux dire toute notre fraternité
aux personnels, aux professeurs, aux élèves endeuillés du collège et plus
généralement à tous les personnels de l’éducation nationale, que je sais
abasourdis. Je remercie enfin celles et ceux qui sont mobilisés depuis ce matin
aux côtés de la communauté éducative du collège Françoise-Dolto, ainsi que la
ministre Élisabeth Borne, qui s’est rendue sur place.
Notre groupe s’est mobilisé pour notre jeunesse. Depuis longtemps, nous
alertons sur la diffusion et l’intensification de la violence chez nos jeunes.
Avec Gabriel Attal, nous avons œuvré pour renforcer leur sécurité grâce à une
proposition de loi visant à renforcer l’autorité de la justice à l’égard des
mineurs délinquants et de leurs parents. La question des mineurs sera au cœur
des réflexions engagées par le garde des sceaux à l’occasion de la réforme de
la politique pénale qu’il souhaite mener et que nous accompagnerons.
La ministre de l’Éducation a également pris des mesures, en instaurant des
contrôles aléatoires de sacs, mais nous constatons qu’ils ne permettent
malheureusement pas d’éviter le pire. (…)
Certes, il faut faire preuve d’une fermeté dissuasive car la banalisation de la
violence ne peut être tolérée en République. Mais n’oublions pas que nos jeunes
ont aussi besoin de pédopsychiatres, de médecins et d’infirmières scolaires – de personnes qui peuvent prévenir avant qu’il ne soit trop tard.
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Le drame qui s’est déroulé en Haute-Marne doit nous faire réfléchir
sur une forme de délitement dans une partie de la société. La question
c'est : qu'est-ce qu'un gamin fait avec une arme blanche dans son sac ?
Nous devons revoir le rapport de certains à l’armement et avancer sur la
question des maladies mentales.
> Sur le budget, il appartiendra au Gouvernement de
présenter son plan global qui donnera de la visibilité à tous. Je préfère mille
fois cela à ce que les mesures sortent au compte-goutte et brouillent la
cohérence de l'action. Ce sera ensuite à nous de trouver une voie de passage au
Parlement. Car dans le cas contraire, ce sont ceux qui nous prêtent qui la
trouveront en nous demandant des comptes.
> Il y a 150 ZFE en Europe, et cela ne semble poser de
problème qu’en France. Je fais partie de ceux qui estiment que le dispositif ne
doit pas être supprimé, mais amélioré. Nous avons fait une mesure trop
administrative, qui tient compte du niveau de population plutôt que du seuil de
dépassement de la pollution de l’air. Concentrons plutôt nos efforts sur les
territoires qui, pour des raisons géographiques, de température, dépassent
régulièrement les seuils réglementaires.
> Une nouvelle dissolution, pour quoi faire ? C'est le
risque d’une déstabilisation supplémentaire, dont le pays n’a pas besoin. Au
Parlement, sortons des postures dans l’intérêt du pays ! Nous courons à la
catastrophe si nous passons les deux prochaines années avec une Assemblée
nationale bloquée comme c’est trop souvent le cas.
Louise Morel (députée)
> [Intervention à l’Assemblée / Sites pornographiques] Il y a quelques
jours, plusieurs sites pornographiques ont annoncé se retirer du territoire
numérique français. Cette décision est entièrement de leur fait : si ces
sites quittent notre territoire, ce n’est pas en raison d’une censure
arbitraire mais parce qu’ils refusent de se conformer à une loi adoptée dans
cet hémicycle. Cette loi, dont j’ai eu l’honneur d’être rapporteure, impose aux
plateformes pornographiques de vérifier l’âge de leurs utilisateurs – une mesure de bon sens.
Rappelons les chiffres :
en France, un mineur sur trois consulte un site pornographique au moins une
fois par mois et un tiers des enfants de moins de 12 ans ont déjà eu accès
à des contenus pornographiques.
Faut-il encore souligner une évidence ? Ce qui est interdit aux mineurs
dans la rue, dans les écoles et dans nos foyers, devrait l’être tout autant
dans l’espace numérique. L’exposition précoce à des contenus pornographiques
violents entraîne des souffrances chez les enfants : troubles du
développement, addiction, banalisation de la violence sexuelle, notamment
envers les femmes, reproduction de schémas toxiques, voire criminels.
Ces plateformes diffusent en toute impunité des contenus où se mêlent viols,
inceste, actes de torture, humiliations extrêmes.
Là où d’autres pays ont flanché – Royaume-Uni, Australie, plusieurs États américains –, nous avons tenu bon. Car en
France, ce ne sont pas les plateformes qui font la loi. Mais il nous faut aller
plus loin et agir en Européens.
● Parti radical
> En Haute-Marne, une surveillante a été tuée par un adolescent de 14
ans. Le Parti radical apporte son soutien à la famille de la victime ainsi qu’a
tout le corps éducatif en deuil. Il est urgent d 'agir pour que de tels actes
barbares ne se reproduisent plus.
► Autres
● Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie
industrielle)
> Dans un contexte international
troublé, le marché intérieur protège les entreprises européennes
Avec le premier ministre finlandais nous avons parlé du renforcement du marché
unique, à commencer par les mesures de sécurité économique & nos efforts de
simplification.
● Personnalités
centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au
Plan)
> [Introduction au rapport : «Risques climatiques : mieux
protéger les logements des Français»]
Inondations répétées dans les Hauts-de-France, feux de forêt en Bretagne,
cyclones meurtriers à Mayotte et aux Antilles, sécheresse majeure en 2022 et
2023… Les catastrophes naturelles frappent régulièrement notre pays. Le lien
avec le changement climatique doit être appréhendé au cas par cas, avec
prudence et recul, mais d’ores et déjà la sinistralité sur les logements des
Français augmente. C’est ce défi collectif que cette étude ambitieuse cherche à
éclairer et anticiper. En élaborant trois scénarios concrets et complets, qui
sont des modèles-types et des illustrations dont les curseurs peuvent
évidemment bouger, pour définir, dans les années à venir, un modèle français de
gestion des risques, écologique et protecteur. En suivant quelques principes
clés. Un principe de créativité Nous aurons, en France comme ailleurs en
Europe, dans les pays qui sont attachés en même temps à la solidarité nationale
et à la responsabilité individuelle, à repenser notre gestion des risques, face
aux chocs climatiques croissants et à leurs impacts (ici sur les habitations) :
comme face aux risques (et drames) sociaux de la révolution industrielle, nous
devrons bâtir un système ad hoc de sécurité climatique ‑, plus ou moins
socialisé. Cette étude en propose des exemples. Un principe de connaissance et
d’humilité L’ampleur exacte des risques climatiques, et surtout de leurs effets
sur les logements, à l’horizon 2050 ou 2100 reste incertaine. Il est trop tôt
pour choisir, mais pas trop tard pour anticiper. C’est au vu de l’ampleur des
impacts climatiques que nous pourrons débattre et décider d’un modèle, et de
l’équilibre entre action publique (socialisation) et action privée (libre
assurance). D’ores et déjà, une cartographie affinée des risques et un meilleur
accès aux données sont indispensables. Nous proposons une Conférence nationale
sur le changement et les risques climatiques pour débattre de ces options à
ciel ouvert.
Un principe de progressivité Dans cet esprit d’incertitude et de pragmatisme,
nous recommandons un socle de mesures immédiatement utiles (information accrue
sur les risques, cartographie actualisée, renforcement du fonds Barnier pour
acquérir des habitations à risque, indépendance des experts, etc.). Et, entre
les trois scénarios-types proposés, il est possible de choisir le premier (le
moins socialisé) pour aller, si besoin et par étapes, vers les autres. Un
principe de justice et de responsabilité Dans tous les scénarios, même les plus
socialisés, nous devons garder un élément de responsabilité individuelle, et
une dimension de justice et différenciation : ce n’est pas la même chose
d’acquérir un logement en zone risquée ou non risquée (à condition que l’information
soit transparente), de réaliser les travaux requis ou pas ; ce n’est pas la
même chose d’être un locataire ou un propriétaire modeste et un détenteur de
résidence(s) secondaire(s). Un principe de prévention La meilleure catastrophe
est celle qui n’arrive pas. Nous ne pouvons ni maîtriser la nature, ni totalement
re-régler le climat, mais connaître et anticiper, prévenir et réduire les
risques est entre nos mains – par des mesures accrues d’information,
d’interdiction (de construction), de rachat d’habitations dans les zones à
risque… Tous nos scénarios proposent d’investir plus dans la prévention pour
dépenser moins dans la réparation. Un principe de complémentarité Quelle que
soit l’option retenue, aujourd’hui et demain, le modèle français est un modèle d’équilibre
et de coopération. Ainsi, dans tous les scénarios, il y a et il y aura une
place pour la prévention et la réparation, l’action nationale et locale,
l’intervention publique et privée, la solidarité et la responsabilité. C’est la
condition de l’acceptabilité comme de l’efficacité, dans la durée, de notre
système. Ce rapport affiche des montants, de dépenses et de contributions, qui
sont élevés. Ils doivent être bien entendu évalués, maîtrisés, discutés. Mais
soyons clairs : c’est avant tout la facture du changement climatique ; la
question clé est celle de sa prise en charge, publique ou privée, individuelle
ou solidaire. Toute action qui permet de réduire ce dérèglement, d’en diminuer la
vitesse, l’ampleur ou les impacts, en abaisse le coût pour la société. Le coût
de l’inaction est très supérieur au coût de l’action. Ce rapport a fait l’objet
d’un travail approfondi, issu d’une large concertation. C’est un point de
départ : il ouvre un débat de société sur le climat et la protection contre les
risques ; les points de vue se confronteront, les décisions se décanteront
progressivement. Parce que ce débat est difficile, ce serait une faute de ne
pas l’engager, maintenant. Nous devrons aussi le projeter dans une dimension
européenne : demain, cela peut être la bonne échelle pour la réassurance et
pour un fonds de solidarité, des frais de prévention et de réparation. Éclairer
et anticiper : telle est la mission, et le devoir, du Plan.
Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> Je lance le label « le choix des familles » : face à la
tendance no kids, on remet l’enfant au cœur de l’espace public. Inédit :
ce label sera participatif. Construit pour et par les familles.
Rendez-vous le 5 juillet pour recommander vos établissements kids-friendly.
> «Le choix des familles» est un cri du cœur: nous disons
aux familles de France, "ici, vos enfants ont une place". Accueillir
les familles, ce n'est pas du marketing mais un choix de société. Invisibiliser
nos enfants est plus que jamais une violence qui leur est infligée. Je suis
très fière d’agir pour éveiller les consciences et de m’engager aux côtés de
multiples partenaires pour un mouvement « pro kids ». Face aux no
kids, assumons le modèle de société qui fait la fierté de notre pays
> De nombreux pays européens veulent protéger leurs
enfants des réseaux sociaux. La France est prête à agir. Interdiction pour les
moins de 15 ans : nous avons les moyens, nous avons la volonté. Si l’Europe
n’avance pas, nous le ferons.
> Ce qui se passe en ligne a des conséquences dans la
vraie vie. Les réseaux sociaux bouleversent la perception du réel, fragilisent
la santé mentale des jeunes, et les exposent à de graves dangers. Il est temps
que les règles du réel s’appliquent aussi aux plateformes.
> Je pense à cette maman qui ne rentrera pas à la maison,
à son fils, à toute la communauté éducative. Le port des couteaux est
strictement interdit. Rappelons-le : un casier judiciaire ce sont des études
que vous ne ferez pas, un emploi que vous n’aurez pas.
> En France, notre culture, c’est celle de l’accueil et
du lien. Pas celle de l’exclusion. Aux familles, nous disons : bienvenue. Je
lance le label « Le choix des familles »pour valoriser les lieux
pro-enfants. Une première réponse. S’il le faut, la justice suivra.
> Échanges riches avec le comité d'experts Jeune Public
de l’Arcom. Leur mobilisation pour protéger les enfants des contenus inadaptés
et mieux encadrer l’usage des écrans est précieuse. L’Europe réfléchit à
l’évolution de règles : la régulation numérique ne peut plus attendre.