samedi 6 mars 2021

Présidentielle 2022. Un scénario catastrophe «à la Trump» est-il possible en France?

Si Donald Trump a gagné la présidentielle américaine en surprenant la quasi-totalité des analystes, politologues et politistes, c’est grâce à la conjonction de plusieurs phénomènes.

On peut lister les principaux:

- la montée du populisme radical et extrémiste en ce premier quart du XXI° siècle dans l’ensemble des démocraties et un affaiblissement du soutien au régime de la démocratie républicaine;

- des médias traditionnels bienveillants et/ou fascinés et/ou opposés à son adversaire et/ou en recherche d’audience donc de rentrées publicitaires mais aussi dans leur volonté de ne pas se faire distancer par les médias sociaux dont la montée en puissance inexorable mais aussi l’instrumentalisation sont des faits majeurs de ces dernières années en matière de communication politique;

- le relativisme pratiqué par les journalistes entre ses thèses et celle de son adversaire; une alliance de fait entre la droite et la gauche radicales pour désigner un même ennemi en la qualité de son adversaire qui serait, à la fois, une néolibérale mais aussi, dans un paradoxe qui ne manque pas de piquant, ressemblerait à Trump;

- une complète sous-estimation de sa dangerosité par nombre d’intellectuels et de médias qui n’ont pas compris que derrière son allure de clown grossier et vulgaire se cache un ennemi de l’Etat de droit démocratique;

- son statut de star de la téléréalité;

- un système électoral incohérent qui ne donne pas systématiquement la victoire au candidat qui a remporté le vote populaire.

Dans le cas de la situation française à tout juste un peu plus d’un an de la présidentielle, quels sont les éléments similaires qui pourrait permettre un scénario catastrophe «à la Trump», c'est-à-dire en faisant élire un(e) populiste radical(e), voire extrémiste?

On pense ici, évidemment, à Marine Le Pen qui est la mieux placée mais cette interrogation vaut également pour les candidatures de Jean-Luc Mélenchon, de Nicolas Dupont-Aignan voire d’Eric Zemmour ou d’un autre représentant de ces mouvances.

On peut tout de suite éliminer les deux derniers critères (star de la téléréalité et système électoral incohérent) mais si Eric Zemmour se présente, on doit incorporer le fait qu’il est un chroniqueur vedette de la télévision.

En revanche, les quatre premiers sont présents dans la paysage politico-médiatique français et pourrait très bien permettre l’élection de Marine Le Pen, voire de Jean-Luc Mélenchon, même si, pour ce dernier, la probabilité est très réduite aujourd’hui (mais ne doit pas être écartée, loin de là).

La France n’est d’ailleurs pas que suiviste par rapport aux Etats-Unis en l’espèce mais les ont précédés sur un critère: la présence d’un populisme extrémisme représenté par la famille Le Pen depuis les années 1980 et la présence d’un de ses représentants au deuxième tour de deux présidentielles en atteste, alliée à un affaiblissement de l’adhésion au régime de la démocratie républicaine dans le même temps.

Quant à l’existence de médias bienveillants et/ou fasciné et/ou opposés à son adversaire et/ou en recherche d’audience donc de rentrées publicitaires, le nombre d’invités du RN sur les plateaux de télévision et le dénigrement systématique de l’action d’Emmanuel Macron par l’ensemble de la presse font un parallèle saisissant entre le cas Trump-Clinton (avec, en plus, des attaques très dures sur la fin de la présidence d’Obama) et le cas le plus probable selon les sondages, Macron-Le Pen.

Quant aux accusations de néolibéralisme et de ressemblance, rappelons que les médias français ainsi que l’extrême-droite et l’extrême-gauche (voire la Gauche) accusent depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron d’être un néolibéral.

Depuis peu, l’accusation à la mode est une comparaison entre lui et Marine Le Pen qui ne seraient que pile et face d’une même pièce.

Et, comme pour les Etats-Unis en 2016, un certain nombre de voix à gauche s’expriment déjà pour affirmer qu’elles ne voteront pas pour Macron au second tour en cas de duel avec Le Pen.

Enfin, au cours des années, la «dédiabolisation» du FN et désormais du RN n’a sans doute pas portée totalement ses fruits encore qu’il n’y a plus aucun ostracisme à reprendre les thèses de l’extrême-droite (on se rappelle même d’un article du Monde qui, pour critiquer Macron, reprenait l’argumentation de Marine Le Pen!), à lui donner la parole sans limite, voire à prétendre qu’il n’est pas un parti totalitaire et que si la démocratie pâtirait de son passage au pouvoir, elle ne serait pas en danger.

On le voit, la majorité des caractéristiques de la situation qui a porté au pouvoir Trump aux Etats-Unis sont également présents en France pour 2022.

Néanmoins, le système électoral français prévoit un second tour si aucun des candidats n’obtient la majorité des voix au premier, cas de figure qui ne s’est jamais produit jusqu’à présent et qui ne se produira pas l’année prochaine au vu du nombre de prétendants qui devraient se présenter.

Du coup, un séisme à l’américaine est moins probable parce que l’électeur ne peut pas faire semblant de n’avoir rien vu venir.

Au second tour, quel que soit le candidat qui sera opposé à Marine Le Pen (si elle y est comme le prédisent les sondages), il y aura cette chance d’une prise de conscience et d’une responsabilité écrasante de ceux qui, projetant de n’aller pas voter, permettront à l’extrême-droite de parvenir au pouvoir suprême.

Reste que la politique n’est pas une science exacte et les prédictions électorales les plus «sérieuses» sont souvent contredites.

Rappelons que si Trump est parvenu au pouvoir c’est aussi parce que personne ne pensait qu’il pouvait gagner.

Et il a gagné.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

 

 

 

Propos centristes. France – Faim dans le monde; vaccination covid19; France relance; droits sociaux européens; justice de proximité; Scaleup Europe…

Voici une sélection, ce 6 mars 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.


► Emmanuel Macron (Président de la République)

Dans le monde, 74 millions d'enfants souffrent de la faim. 36 millions de plus qu'avant la pandémie. Pour se nourrir, des millions d’enfants dépendent des repas à la cantine. La fermeture des écoles a de graves répercussions. Il nous faut agir rapidement. Lutter contre la faim, cela passe par le développement d'initiatives comme la Grande Muraille Verte au Sahel qui permet tout à la fois de développer l'agriculture, de créer des emplois, de produire des aliments, tout en agissant contre le réchauffement climatique. Avec le Programme Alimentaire Mondial, nous allons amplifier notre action. J’appelle la communauté internationale à se mobiliser avec nous, à soutenir la coalition mondiale de l’alimentation scolaire proposée par le WFP [World Food Programme]. Nous pouvons changer les choses !

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)

- Parité, diversité, rajeunissement : j’ai reçu aujourd’hui les propositions de Jean-Denis Combrexelle pour le Cese [Conseil économique, social et environnemental]. Un travail de qualité, réalisé en toute indépendance qui nous permettra de rapprocher encore davantage cette assemblée de notre société et de ses forces vives.

- Dès les premiers âges de la vie, les inégalités de destin se retrouvent aussi dans les assiettes de nos enfants. Le rapport de Benjamin Griveaux nous permettra de passer des constats aux actes. Un travail précieux et un engagement fondamental que je partage pleinement. Au travail !

- [Quatre hôpitaux militaires participent à la campagne vaccinal covid19] «Votre vie, notre combat»: une fois encore, le service de santé des armées fera honneur à sa devise. Fier de nos militaires, engagés pour une Nation plus résiliente. C’est aussi cela, tenir ensemble.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)

- Nous ne laissons pas tomber les lieux d’accueil des animaux face aux conséquences de la crise sanitaire. Nous annonçons le renouvellement du soutien financier aux zoos, refuges, cirques et aquariums pour nourrir et soigner les animaux.

- La situation sanitaire est difficile pour toutes et tous. Pour les zoos, cirques itinérants, aquariums ou refuges qui sont normalement ouverts au public, le risque est de ne plus avoir les moyens de financer le nourrissage ou les soins à leurs animaux. Je ne laisserai pas ces structures et leurs animaux dans une situation intenable. Le gouvernement, et mon ministère en particulier, va les soutenir pour qu’ils puissent passer cette période difficile.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)

L’École est essentielle pour les enfants du monde. Conférence des ministres francophones de l’Éducation pour le lancement d'Imaginécole, plateforme de ressources pour assurer la continuité pédagogique et la formation des professeurs. Une initiative solidaire.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)

- Ça faisait 30 ans que la France délocalisait, perdait des emplois industriels, perdait des usines. Depuis 2017, nous avons inversé cette tendance. Notre ambition avec France relance: refaire de la France une grande nation industrielle et souveraine.

- Nous sortons enfin de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et l’Union européenne, qui ne fait que des perdants. Je me réjouis pour nos viticulteurs français. Continuons sur la voie de la coopération pour trouver un accord définitif. Dans ces temps de crise, l’heure doit être à la réconciliation.

- France relance, ce sont des changements au quotidien pour les Français, pour les entreprises, pour les salariés. Ce plan remet de l'activité, des emplois et des perspectives dans les territoires.

 

Florence Parly (ministre des Armées)

- Visite au sein de la PME DNA Script au Kremlin-Bicêtre. Cette entreprise emploie 85 personnes et construit un objet révolutionnaire : une imprimante à ADN. Le ministère va acheter le tout premier exemplaire pour le centre de la DGA spécialisé dans les menaces biologiques. L’accélération de l’acquisition de cette imprimante résulte d’un enseignement de la pandémie qui a mis en exergue notre dépendance aux pays étrangers dans l’identification des virus pathogènes. Un exemple de la fameuse "agilité" grâce à l'innovation.

- Quatre hôpitaux militaires vont participer à l’effort vaccinal de ce week-end.   Leur mission : contribuer à l’effort collectif pour augmenter le rythme de vaccination des Français contre la covid19.

- Les attaques cyber en France ont été multipliées par 4 en un an. C’est pourquoi nous signons aujourd’hui un partenariat avec le groupement d’intérêt public Action contre la cyber malveillance (GIP ACYMA). Notre partenariat avec le GIP ACYMA est gagnant-gagnant : nous bénéficions de leur réseau, ils bénéficient de nos experts. La cybercriminalité est une activité malheureusement en ébullition permanente, avec des menaces toujours plus nombreuses. Si l’on ne se parle pas, on s’affaiblit mutuellement. C’est la raison de notre accord avec le GIP ACYMA.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)

- [Plan d’action pour la mise en œuvre du Socle européen des droits sociaux] Je salue l’ambition de ce Plan d’action européen qui constitue une étape majeure pour mieux garantir les droits sociaux des Européens et contribuer à la réalisation d’une Europe sociale concrète au service des citoyens. La Recommandation sur l’emploi, qui nous appelle à renforcer encore notre action en matière de formation et de soutien à l’emploi face à la crise, est également importante. Les réformes que porte la France pour l’emploi, l’insertion et les compétences sont ainsi essentielles. Je participerai activement au débat européen sur ces sujets dans les prochains mois et continuerai à travailler avec mes partenaires et la Commission en ce sens en vue de la présidence française de l’Union européenne.

- La France est le pays de l’Union européenne le plus avancé dans la concrétisation d’un droit individuel à la formation tout au long de la vie !

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)

- La justice de proximité, c’est de ça dont les français ont besoin, et c’est ça que je veux porter ! 

- [Encadrement de l’enquête préliminaire] Une enquête secrète, qui dure très longtemps, dans laquelle le suspect n’a aucune possibilité de se défendre, c’est gravement attentatoire aux Droits de l’Homme !

- [Procès filmés] Je veux tout sauf du trash, je veux de la pédagogie !

 

Roselyne Bachelot (ministre de la Culture)

Après la phase de sécurisation, l’opération de restauration de Notre-Dame de Paris commence aujourd’hui!

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)

- La vaccination accélère. Vous êtes 250 000 à avoir été vaccinés depuis ce matin (+ 30% / vendredi dernier), dont 185 000 primoinjections (+ 80%). On continue ce week-end, avec des centaines de centres ouverts dans toute la France.

- Permettre aux enfants de quartiers défavorisés d’avoir un petit-déjeuner à l’école pour bien apprendre. Mettre en place avec les élus de communes rurales des cantines à 1€ pour les familles les plus modestes. Voilà des mesures sociales que nous portons !

- Je suis convaincu que la couverture vaccinale chez les soignants va augmenter. Nous disposons de vaccins très efficaces. Mon objectif, c'est de continuer de les convaincre.

- Aujourd'hui plus de 80% des personnes âgées qui résident dans nos Ehpad ont reçu une première injection. Cela va permettre de lever les contraintes qui pèsent sur elles et nous permettre de rouvrir leurs établissements.

- L’épidémie continue de progresser. Nous faisons tout pour la contenir, et limiter au maximum la circulation du virus.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)

- Le dédoublement des classes, politique emblématique d'Emmanuel Macron pour l'égalité des chances, c'est un meilleur futur pour nos enfants.

- La politique, pour nous, ce n'est pas se lamenter sur la grandeur de la France ou l'identité française, c'est produire des résultats concrets dans le quotidien des Français.

- L'Etat profond n'existe que si les politiques ne prennent pas leurs responsabilités face aux Français. Emmanuel Macron, c'est le vrai retour du politique.

- En France, les inégalités sociales sont dramatiques. Répéter "mérite républicain" depuis 30 ans sans rien changer ne marche pas. Il faut faire plus, nous faisons plus.

- Votre vision de notre jeunesse, Eric Zemmour, c'est le 19e siècle : "pour réussir, prends ta valise, va à Paris, débrouille-toi". Le 21e siècle, c'est "tu peux réussir en préparant un concours prestigieux près de chez toi". Nous, on est en 2021, pas en 1821.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)

- [Pass sanitaire] Nous y travaillons dès maintenant avec nos partenaires européens et c’est une bonne chose, car nous devrons être prêts à le déployer dès que les conditions sanitaires le permettront.

- Les marchés bougent, nos exportations repartent : il y a des opportunités à saisir ! C’est le moment d’aller à l’international.

- Nos soignants ont été exemplaires au cœur de la pandémie. Il faut qu’ils continuent à donner l’exemple en se vaccinant, pour se protéger eux-mêmes et leurs patients. L’AstraZeneca est fiable, alors allons-y !

 

Jean-Baptiste Lemoyne (secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie)

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)

- [Plan d’action pour la mise en œuvre du Socle européen des droits sociaux] Lors de l’adoption par les chefs d’Etat et de gouvernement du Socle européen des droits sociaux au sommet social de Göteborg en novembre 2017, le président de la République avait souligné que « le défi central de l’Union européenne, c’est celui de la convergence sociale et celui de la transformation des compétences. » Je salue les efforts de la Commission européenne pour progresser en ce sens. Nous resterons mobilisés pour faire aboutir ces perspectives dans les mois à venir, alors que la France présidera le Conseil de l’Union européenne au premier semestre 2022.

- [Commerce] C’est positif et c’est concret : suspension des taxes qui frappent notamment nos viticulteurs français. Un nouvel état d’esprit qui doit mener rapidement à un accord définitif Union européenne-Etats-Unis. L’apaisement commercial et la réforme des règles internationales sont notre intérêt commun.

- [Vaccins covid19] Il faut tenir bon. La solidarité est toujours plus dure en période de rareté. Mais nous serons au rendez-vous de la solidarité européenne, comme nous l’avons été pour la République Tchèque et la Slovaquie. Nous devons surtout accélérer notre production commune.

- Oui, c’est difficile de poser le cadre d’une Europe de la santé. Mais il y a un an, il n’y avait rien. En quelques semaines, nous avons réussi à monter un cadre européen, qui nous protège.

- [Passeport vaccinal] C'est prématuré, et il pourrait s'agir d'un passeport sanitaire car pas uniquement lié au vaccin.

 

Nathalie Elimas (secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)

La labellisation « cité éducative » permet de consolider, par des financements de l’Etat, tout un écosystème mis en place autour des élèves et jeunes et de faciliter ainsi leur insertion sociale et professionnelle.

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)

- 2020, une année record pour le déploiement de la fibre dans tous les territoires ! En 2021, le travail continue : 570M€ supplémentaires sont mobilisés par le gouvernement pour permettre à tous les Français d’avoir accès au réseau partout en France.

- [Initiative Scaleup Europe] La présidence française du Conseil de l’Union européenne se tiendra au cours du premier semestre 2022. Cette initiative, annoncée en décembre 2020 par le président de la République, vise à étendre la dynamique observée dans le cadre de la French Tech à toute l’Europe. Il faut réussir à faire du continent une marque, pas seulement en matière de régulation mais aussi d’innovation. Scaleup Europe doit s’inscrire dans la continuité du succès rencontré par la French Tech. C’est la raison pour laquelle l’initiative est pensée en lien avec les scaleups européennes, comme le Britannique Graphcore, l’Estonien Bolt, le Roumain UiPath ou encore l’Allemand N26. Du côté français, on retrouve Alan, Ÿnsect, InnovaFeed, Mirakl, Klaxoon, CybelAngel et Joone. Ces entreprises seront ainsi amenées à plancher sur quatre axes de travail ces prochains mois, avec le soutien d’institutionnels (ESA, Cnes, CNRS, etc.) et de grands groupes (Ericsson, BMW, Airbus, Sodexo, etc.).

- Scaleup Europe est une belle initiative qu’il convient de faire aboutir. Il s’agit d’une évolution du Scaleup Tour initié par le président de la République pour attirer les investissements étrangers, et qui avait donné des résultats satisfaisants. Une centaine d’investisseurs avaient alors rencontré 80 startups françaises, ce qui avait débouché sur 14 deals. Une accélération a bien été constatée : 300 millions d’euros avaient été investis.

- Le financement reste le nerf de la guerre. Si les startups performantes trouvent assez facilement les sommes dont elles ont besoin, ça n’est pas toujours le cas en vue d’introductions en bourse. Cela sera l’un des sujets pour 2021.

- Les talents, eux, sont au cœur de la compétitivité des entreprises. Il convient de leur donner toute leur place dans cette initiative, car l’obstacle principal qui se dresse sur le chemin de l’Europe est finalement peut-être plus à trouver sur ce front que sur celui du financement. À ce sujet, le président de la République avait déjà permis des avancées en lançant le French Tech visa afin de simplifier l’installation des collaborateurs de startups non-européens. Il nous faut encore progresser, franchir un cap. Cela pourra passer par un accord entre Européens pour harmoniser la procédure. Un autre accord qui devra être mis sur la table, c’est celui sur la coordination en matière de fiscalité. Je pense notamment aux stocks-options. L’objectif étant de marketer l’Europe comme un tout, pour être à la pointe.

- L’émergence de grandes entreprises européennes du numérique est une nécessité. Il en va aussi bien de notre compétitivité que de notre souveraineté. Les textes votés par l’Europe, parmi lesquels figurent le DSA (Digital Services Act) et le DMA (Digital Market Act), sont importants. Il faut toutefois bien comprendre que les entreprises créent, elles aussi, des standards. Le fait que Joe Biden et son administration bougent sur la question de la fiscalité des géants du numérique est positif, mais leur approche restera différente de la nôtre. C’est pourquoi il nous faut déterminer ce que l’on veut faire de notre côté, pour imposer nos exigences en concertation avec nos propres acteurs économiques.

- On ne découvre pas le fait que le numérique soit une priorité du président de la République. Cela a été un fil rouge au long de son quinquennat. Jamais un gouvernement n’a autant investi dans le domaine, que ce soit en matière de financement de l’innovation ou de sa régulation. Il y aura évidemment une continuité au-delà de 2022, si nous devions être reconduits. Cela dit, la dynamique purement française trouvera ses limites. Il faut que nous puissions atteindre la masse critique dans le domaine, d’où l’intérêt de se mobiliser à l’échelle européenne et même plus largement. Le président de la République avait lancé, lorsqu’il était à la tête du G7, le « Giec de l’intelligence artificielle » [en référence au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, N.D.L.R.]. Poursuivons les efforts en ce sens.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)

Face aux peurs légitimes des Français, aux politiques de donner des garanties. Sur la sécurité, avec l'augmentation du nombre de policiers et gendarmes, sur le niveau de vie, avec la suppression de la taxe d'habitation, nous l'avons fait. Et nous continuerons !

 

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)

Nos forces de l'ordre sont en 1ère ligne pour protéger les victimes de violences conjugales et familiales. 400 interventions chaque jour, 53 000 policiers et gendarmes formés, plus de 355 intervenants sociaux en commissariats et brigades de gendarmerie.

 

● MoDem

Jean-Noël Barrot (secrétaire général)

On est loin encore d'imaginer ce qui se passe sur le plan économique et social avec la crise et les mesures de restriction. Si on peut éviter une semaine de confinement dans une région, il faut le faire.

 

Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)

 

● UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)

- [Google répercute sur ses clients français la taxe sur le numérique] C’était hélas un évidence. Quand une entreprise est en situation de monopole, la taxer c’est obligatoirement taxer ses clients... mesure démagogique qui pénalise nos entrepreneurs français...

- La vaccination dans la ville de Drancy, comme hélas partout en France, est trop lente. C’est maintenant qu’il faut mobiliser les laboratoires de production vaccinale français, Pas cet automne, quand tous les Français auront été vaccinés !

- Dans cette période de flou, deux mesures doivent être prises : garder la maîtrise du taux d’occupation des lits de réanimation, organiser une campagne massive de tests salivaires dans les écoles.

 

► Autres

● Organisations centristes
Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)

 

Irène Tolleret

Grande joie pour le monde agricole. L’Union européenne et les Etats-Unis ont trouvé un accord pour une trève dans la guerre commerciale sur Airbus/Boeing. Les sanctions US seront levées. Les producteurs affectés pourront respirer en attendant une solution définitive entre les deux partenaires commerciaux.