mercredi 12 mai 2021

Propos centristes. France – Sécurité des Français, priorité absolue du quinquennat; contre la violence faites aux femmes; géopolitique des valeurs; égalité hommes-femmes; tribune de militaires factieux; 1jeune 1solution; décentralisation…

Voici une sélection, ce 12 mai 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.


► Emmanuel Macron (Président de la République)

- Chaque femme, chaque fille, a le droit à une vie sans violence. Ce n’est pas négociable. C’est un droit universel. Il y a 10 ans, à Istanbul, nous avons fait un important pas en avant pour prévenir et lutter contre les violences à l’égard des femmes. La Convention d’Istanbul est concrète : elle engage, elle protège, elle change la vie des femmes et des filles.
L’appliquer, c’est créer des places d’hébergement pour les victimes, c’est assurer une assistance téléphonique d’urgence, c’est apporter des aides essentielles aux victimes pour se reconstruire. C’est accompagner, à travers notamment la formation des professionnels du droit et de la santé ainsi que des forces de l’ordre. C’est garantir un accès à la justice. C’est se battre pour les droits des femmes et des filles.
33 pays appliquent cette convention. 11 pays l’ont signée sans la ratifier. Un pays [Turquie] s’en est récemment retiré, dix ans après avoir été le premier à la rejoindre.
De Paris à Varsovie, de Londres à Ankara, de Budapest à Zagreb, partout, chaque femme, chaque fille, a le droit à une vie sans violence. Ce n’est pas négociable. C’est un droit universel.
Nous devons revenir à ce qui nous a réunis à Istanbul : nos valeurs, nos idéaux, notre humanisme. Il y a 10 ans, je le disais, nous faisions un pas en avant. Il nous faut poursuivre notre marche, ne laisser personne au bord du chemin.
J’appelle chacune et chacun à s’engager, à aller plus loin encore. Car si nous avons avancé, il nous reste beaucoup à faire, y compris en France. Nous ne pouvons accepter la régression.
Tant qu’une femme sera battue, violée ; tant qu’une fille sera molestée, harcelée ; nous devrons poursuivre et amplifier nos efforts.
Mobilisons-nous tous ensemble pour l’égalité entre les femmes et les hommes, avec ONU Femmes, lors du Forum Génération Égalité, à Paris du 30 juin au 2 juillet 2021.
Pour toutes les femmes, pour toutes les filles, on ne parle pas d’agir demain, on parle de changer les choses aujourd’hui, maintenant.

- Il y a 20 ans, la République française, fidèle à sa devise, devenait le premier État à reconnaître la traite et l'esclavage en tant que crime contre l'humanité. Bien avant, Toussaint Louverture puis Victor Schœlcher montrèrent la voie. Nous ne les oublions pas.

- Artistes, techniciens, vous faites vivre notre culture. Depuis le début de la crise, j'ai pris un engagement : celui de vous protéger. Je le réitère. L’année blanche est prolongée jusqu’à la fin de l’année et complétée par de nouvelles mesures pour aider les plus précaires.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

[Tribune: Droit des femmes: «La lutte contre toutes les formes de violences et, a fortiori les violences sexistes et sexuelles, n’est pas négociable»]
Aujourd’hui, nous marquons le dixième anniversaire de l’ouverture à la signature de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique qui a été conclue et signée à Istanbul en 2011. Résultat d’une série d’initiatives européennes engagées dès les années 1990, elle est entrée en vigueur le 1er août 2014 et est connue sous le nom de « Convention d’Istanbul ».
A ce jour, 33 pays l’ont signée, ratifiée et appliquée et 11 autres pays l’ont signée sans la ratifier. Un pays s’en est récemment retiré. Premier traité européen juridiquement contraignant proposant une approche globale, la Convention d’Istanbul a constitué une réalisation importante dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Elle comprend un ensemble de mesures multidisciplinaires qui visent à prévenir les violences, à protéger les victimes ainsi qu’à poursuivre les auteurs. Elle offre aux pays signataires un ensemble de mesures tangibles telles que des places d’hébergement, des lignes d’assistance téléphonique ainsi qu’une aide complète aux victimes de violences sexuelles.
Au-delà de ces mesures concrètes, elle affirme fermement que les violences à l’égard des femmes constituent une violation des droits humains et une forme de discrimination. La Convention a créé aussi un cadre juridique au niveau paneuropéen et comprend un mécanisme de suivi spécifique afin d’assurer la mise en œuvre effective de ses dispositions.
La Convention d’Istanbul a déjà eu un impact réel sur la vie des femmes et des filles en Europe. Elle a contribué à sensibiliser la société aux violences sexistes et sexuelles mais également à la mise en place dans les lois nationales d’arsenaux législatifs plus ambitieux. Elle a permis de renforcer la formation des professionnels du droit et de la santé ainsi que des forces de l’ordre – une mesure très importante pour éliminer les obstacles à l’accès à la justice des femmes victimes de violences.
Enfin, elle a également permis d’augmenter la visibilité du débat sociétal sur ces questions. C’est avec une grande inquiétude que nous assistons à une opposition de plus en plus forte à cette convention historique. En cette période de crise sanitaire, économique et sociale, les femmes sont en première ligne dans les métiers du soin, de l’enseignement, de la grande distribution ou de la propreté.
En parallèle, les violences intrafamiliales ont rapidement augmenté dans les premiers mois de confinement. Les centres d’accueil pour les victimes et les conseillers psychosociaux ont fait face à une augmentation de la demande et, conséquence des confinements et des couvre-feux, les victimes se sont souvent retrouvées dans un huis clos avec leurs agresseurs. Et pourtant, les voix s’élevant contre la Convention d’Istanbul sont aussi plus fortes qu’auparavant.
Chaque femme, chaque fille a le droit à une vie sans violence. La lutte contre toutes les formes de violences et, a fortiori des violences sexistes et sexuelles, n’est pas négociable. La protection des victimes d’abus n’est pas un sujet à controverse. Pourtant, depuis sa conception, la Convention a fait l’objet d’une campagne sans précédent de désinformation et d’interprétations erronées.
Ses opposants se sont attaqués à la définition du genre en tant que construction sociale ou à l’obligation d’inclure du matériel pédagogique sur les rôles de genre non stéréotypés. Plus inquiétant encore, l’opposition à la Convention provient également de certains gouvernements et parlementaires européens, conduisant au blocage de la ratification par certains pays et par conséquent par l’Union européenne. Un autre pays a annoncé sa volonté de sortir de la Convention.
La récente décision du gouvernement turc du 19 mars 2021 de se retirer du traité nous a montré que ces menaces de révocation sont bien réelles. La décision de la Turquie intervient dix ans après qu’elle a été le premier pays à signer la Convention à Istanbul. Nous sommes profondément inquiets face à ces attaques sans précédent contre les droits des femmes et leur sécurité. Nous souhaitons exprimer notre solidarité aux femmes et aux filles en Turquie et ailleurs.
Nous invitons également la Turquie à revenir sur sa décision. Nous invitons tous les pays membres du Conseil de l’Europe à signer et ratifier ce traité historique. Nous nous engageons à assurer la mise en œuvre pleine et entière de la Convention dans nos pays et nous nous engageons à travailler ensemble pour protéger les droits fondamentaux garantis par la Convention.
[Signataires: Jean Asselborn, ministre des affaires étrangères et européennes (Luxembourg) ; Clément Beaune, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé des affaires européennes (France) ; Stef Blok, ministre des affaires étrangères (Pays-Bas) ; Paul Blokhuis, secrétaire d’Etat à la santé, au bien-être et aux sports (Pays-Bas) ; Thomas Blomqvist, ministre de la coopération nordique et de l’égalité (Finlande) ; Taina Bofferding, ministre de l’égalité entre les femmes et les hommes (Luxembourg) ; Elena Bonetti, ministre de l’égalité des chances et de la famille (Italie) ; Ingrid van Engelshoven, ministre de l’égalité des genres (Pays-Bas) ; Ine Eriksen Soreide, ministre des affaires étrangères (Norvège) ; Franziska Giffey, ministre fédérale de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse (Allemagne) ; Peter Hummelgaard, ministre de l’égalité des chances (Danemark) ; Krista Kiuru, ministre de la famille et des services sociaux (Finlande) ; Jeppe Kofod, ministre des affaires étrangères (Danemark) ; Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères (France) ; Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l’étranger et de la francophonie (France) ; Irene Montero, ministre de l’égalité (Espagne) ; Elisabeth Moreno, ministre déléguée auprès du premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances (France) ; Roderic O’Gorman, ministre de l’enfance, du handicap, de l’égalité et de l’intégration (Irlande) ; Susanne Raab, ministre fédérale en charge des femmes, de la famille, de la jeunesse et de l’intégration (Autriche) ; Franck Riester, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé du commerce extérieur et de l’attractivité (France) ; Signe Riisalo, ministre de la protection sociale (Estonie) ; Sarah Schlitz, secrétaire d’Etat à l’égalité des genres, à l’égalité des chances et à la diversité (Belgique) ; Märta Stenevi, ministre de l’égalité des genres et du logement chargée du développement urbain et de la lutte contre la ségrégation et la discrimination (Suède) ; Sophie Wilmès, vice-première ministre et ministre des affaires étrangères, des affaires européennes et du commerce extérieur, et des institutions culturelles fédérales (Belgique)]

 

Jean Castex (Premier ministre)

- La sécurité des Français est la priorité absolue de ce quinquennat : une hausse inédite des effectifs et moyens alloués à nos forces de sécurité mais aussi des moyens exceptionnels alloués au service public de la Justice. Nous agissons sur tous les fronts.

- Effectifs et moyens supplémentaires, budget en hausse constante : la sécurité des Français a été, est et demeure la priorité de ce quinquennat. Pour mieux protéger ceux qui nous protègent, j'ai pris ce soir des engagements concrets devant les représentants de nos policiers. La peine de sûreté sera portée à trente ans pour les personnes condamnées à la perpétuité pour un crime commis contre un policier ou un gendarme et les réductions de peines seront plus strictement limitées. Les violences contre les forces de sécurité intérieure seront désormais des délits spécifiques plus durement réprimés et les refus d’obtempérer, trop souvent responsables de meurtres ou de blessures graves, seront punis plus fortement. Chaque parquet devra désigner un référent responsable de l’amélioration de la réponse pénale lorsque l’agression concerne un policier ou un gendarme. Le rappel à la loi sera par ailleurs abrogé au bénéfice d’autres formes de réponse pénale, comme les travaux d’intérêt général.

- Une ligne ferme, une réponse pénale immédiate et effective et une meilleure protection : voilà ce qu'attendent nos forces de sécurité. Sans faiblesse et sans naïveté,

- À la veille de ce week-end prolongé de l'ascension, j'appelle chacune et chacun à la prudence mais j'invite également nos compatriotes éligibles à se faire vacciner dans les centres qui seront ouverts.

- Ce policier que nous pleurons aujourd’hui n’avait que 37 ans. Éric Masson avait demandé sa mutation à Avignon pour se rapprocher de chez lui. Il y est mort et c’est dans cette terre du Comtat, qu’il aimait tant, qu’il pourra reposer. Nul n’oubliera son nom et son courage. (…)De simples mots qui viennent du cœur, du cœur de celui qui les prononce, évidemment, mais aussi du cœur de l’État car ce qui est en cause dans ce drame, c’est aussi le cœur de la République.

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)

- Dans la compétition des modèles qui fait rage aujourd’hui, nous devons prendre le tournant d’une géopolitique des valeurs pour ne pas laisser le champ libre à ceux qui confondent aide au développement et mise au pas des sociétés.

- Avec la loi Développement solidaire, nous allons faire vivre concrètement les valeurs que nous voulons voir au centre du monde de demain : la solidarité, le progrès, une certaine idée de l’humain et de sa dignité.

- lutter contre les inégalités mondiales, c'est protéger les Françaises et les Français des bouleversements du 21e siècle.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)

- L’objectif de la France en matière d’énergie c’est:
1. Baisser nos émissions: nous fermons nos centrales à charbon.
2: Ne pas dépendre d’une seule source de production : nous réduisons le nucléaire et augmentons le renouvelable.

- L’éolien est l’un des piliers de notre stratégie pour passer de plus de 20% d’énergie renouvelable dans notre mix électrique aujourd’hui à 40% en 2030. Comme toutes les sources d’énergie, il a ses avantages et ses inconvénients.

- Aujourd’hui, démarre une nouvelle étape, décisive, de la transition énergétique de notre pays. Après des mois d’un débat public riche, qui a rassemblé plusieurs milliers de contributions, nous sommes prêts à confirmer notre ambition pour ce qui deviendra bientôt le 7ème parc éolien en mer de notre pays. Ce débat public il faut le saluer puisqu’il permet à nos concitoyens d’exprimer leurs points de vue, de s’impliquer dans la construction de l’avenir de leur territoire et de leur pays et de faire part de préoccupations qui sont prises en compte dans la poursuite du projet. Je crois qu’à l’heure où l’image de notre pays est trop souvent synonyme de blocages, voire de protestations violentes, on doit tous se réjouir de ce dialogue. 
Ce nouveau parc éolien en mer va produire de l’électricité renouvelable pour près d’un million de françaises et de français. Ce sera aussi une vitrine de l’excellence industrielle française… Mais c’est d’abord et avant tout la marque d’un changement d’époque.
Un changement d’époque, qui marque l’accélération de la bataille pour le climat et pour notre résilience. Car l’éolien en mer, en France, c’est déjà une longue histoire.  Il y a plus de 9 ans, nous désignions les premiers lauréats.  Et pourtant… alors que plus de 5 000 éoliennes en mer sont raccordées en Europe : il n’y a simplement pas une seule éolienne commerciale en mer qui tourne en  France ! Alors même que nous avons le deuxième gisement de vent d’Europe.
Nous n’avons simplement plus le temps de nous satisfaire de grands objectifs sur le papier sans jamais les incarner sur le terrain.  Je suis déterminée à ce que nous accélérions enfin le déploiement de cette technologie d’avenir.  Je souhaite que ce soit durant mon passage comme ministre de l’énergie que les premiers parcs d’éoliens en mer s’installent notre pays. 
Parce que cette technologie nous est bénéfique. A bien des égards. Oui, l’éolien offshore est vital pour la massification des énergies renouvelables dans notre pays. Et nous devons en tirer parti dans une logique de décarbonation et d’équilibre de notre mix énergétique entre différentes sources de production ! Comme le font les Anglais, les Danois, les Allemands, les Suédois ou les Belges.
En France, on a souvent du mal à comprendre cette notion de mix énergétique.  Or tous les grands pays du monde s’appuient sur plusieurs sources d’énergie pour des raisons évidentes de diversification et de réduction des risques.  La montée en puissance des énergies renouvelables, et en particulier de l’éolien en mer qui a un très bon rendement, contribue à réduire nos émissions de CO2 en nous permettant par exemple de fermer nos dernières centrales à charbon. 
Mais elle nous permet aussi de réduire notre dépendance à une seule technologie qui assure plus de 70 % de la production d’électricité.  Ce qui  nous rend vulnérable, la crise sanitaire l’a montré. Et n’en déplaise à ceux qui pensent que cela ne marche pas : l’année dernière, avec le solaire, l’éolien a permis d’éviter l’équivalent des émissions annuelles de gaz à effet de serre de la ville de Paris.
De surcroit, l’éolien en mer est une énergie compétitive dont le coût a drastiquement baissé. Le tarif auquel a été attribué ce parc le confirme : 45 euros par MWh. Peu de moyens de production électriques peuvent s’aligner. 
Je le rappelle, la programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit 6 gigawatts d’éolien en mer en 2030.  Cette source d’énergie est donc un des piliers de notre stratégie de développement des énergies renouvelables. C’est une technologie incontournable pour atteindre notre objectif de 40% d’énergies renouvelables dans notre mix électrique en 2030. Les parcs éoliens en mer seront donc de nouveaux cœurs électriques pour le pays. 
Bref, ce que nous faisons aujourd’hui, simplement, c’est poser les briques fondamentales du système énergétique de demain. Un système qui participe à la lutte contre le réchauffement climatique. Un système compétitif, qui fournit de l’énergie durable à un coût abordable. Un système qui profite aux territoires et à leurs habitants. 
Parce que, on ne le dit jamais assez, l’éolien offshore dans notre pays c’est déjà plus de 3 000 emplois. C’est une chance, une opportunité pour les entreprises françaises, en particulier les entreprises locales. 
Une filière industrielle se structure : on compte déjà en France une usine de production de pales à Cherbourg, une usine de production de nacelles à Montoir de Bretagne et bientôt une usine de construction de pales et nacelles au Havre. 
Sans parler des emplois liés au développement, à l’installation ou à la maintenance qui offrent des perspectives importantes pour les ports français, comme ici à Dunkerque. 

Cette révolution de l’énergie dont je vous parle, on ne la fera qu’en mettant tout le monde autour de la table. Je sais que le changement ne doit pas se décréter depuis un bureau parisien… Non, les grands projets qui font date, ceux qui structurent l’avenir du pays et du territoire, ils se façonnent sur le terrain. Avec les riverains. Avec tous les usagers de la mer.
Pour le dire simplement : l’éolien en mer ce n’est pas qu’une question de volonté étatique et de prouesse industrielle. C’est aussi une affaire de débat. D’écoute. De prise en compte de l’ensemble d’enjeux très concrets.
Oui, la démocratie environnementale ce n’est pas qu’un mot qu’on agite pour se donner bonne conscience. C’est une réalité. C’est l’exigence de la transition écologique que je porte. Et je serai très attentive au suivi des recommandations de la Commission du débat public.

- Une des convictions qui guide mon action : on ne gagnera pas la bataille du climat en perdant celle de la biodiversité. Les deux sont intrinsèquement liées.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)

- Avec Emmanuel Macron pour commémorer la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions avec des élèves lauréats du Prix de la Flamme de l'égalité. Bravo à nos élèves et à leurs professeurs illustrant si bien la liberté, l’égalité, la fraternité.

- Notre priorité 1: la consolidation des savoirs fondamentaux à l’école primaire. En étant attentif à chaque compétence en français et en mathématiques, a fortiori au début de la scolarité. Et les fruits sont là comme dans ce CP à 12 en REP.

- Ce gouvernement est celui qui en aura fait le plus en matière de création de postes dans le premier degré.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)

- Si nous voulons combattre le Rassemblement national, ce n'est certainement pas en le diabolisant. C'est en apportant une vision claire de la société, une vision ambitieuse de la Nation et des résultats pour la vie quotidienne des Français.

- Grâce au travail de fond fait depuis 4 ans pour que l'économie française soit puissante et grâce au soutien apporté depuis le début de la crise sanitaire, je suis convaincu que nous aurons un des chiffres de croissance les plus forts de la zone euro en 2021.

 

Florence Parly (ministre des Armées)

[Discours sur l’intelligence artificielle de défense]
Il y a deux ans, j’avais fait un constat : celui d’une course mondiale à l’intelligence artificielle, une course effrénée où le domaine de la défense occupe une place stratégique. Nous avons bien compris que nous étions face à un nouveau virage technologique, économique, éthique aussi. Et pas question d’aller droit dans le mur.
Le Président de la République a souhaité que la France se mette en ordre de bataille pour saisir toutes les opportunités de l’intelligence artificielle et pour rejoindre les leaders en la matière. J’en ai donc fait une priorité de notre défense nationale, en nous dotant d’une doctrine et d’une feuille de route ambitieuse.
Cette feuille de route poursuit un objectif : garantir le plus haut niveau de protection des Français demain en développant une intelligence artificielle militaire de confiance, fiable, performante et robuste, dans tous les segments de la défense. Car nous savons que l’intelligence artificielle est stratégique. Elle est indispensable pour garantir la supériorité opérationnelle des armées de demain. Bâtir une intelligence artificielle appliquée à la défense, maitrisée et souveraine, tel est notre défi.
Je vais commencer par vous donner un exemple très concret : vous savez certainement que la France, comme beaucoup d’autres grandes nations militaires, développe des planeurs hypersoniques. Notre démonstrateur V-MAX devrait accomplir prendre son premier vol dans les prochains mois. Ces planeurs hypersoniques sont capables de franchir les défenses aériennes les plus perfectionnées : ce sont des missiles qui pourront atteindre des vitesses inédites de 6 000 à 7 000 kilomètres par heure, autrement dit, parcourir la distance entre Dunkerque et Nice en 12 minutes.
Or, quand on dispose de seulement quelques dizaines de minutes pour prendre une décision éclairée dont dépend la vie de milliers de personnes, on peut dire que même la plus grande intelligence humaine fait face à quelques difficultés. Nous savons que nous aurons un besoin impérieux de l’intelligence artificielle pour envisager tous les scénarios dans un temps record, analyser toutes les réponses possibles, et agir dans le bon tempo.   
L’intelligence artificielle est une arme redoutable en ce sens qu’elle a le pouvoir de décupler la force de frappe de toutes les autres. Elle a cette puissance de pouvoir s’immiscer dans tous les systèmes d’armes pour les mobiliser avec cent fois plus d’efficacité. Ce qui comptera prochainement, ce ne sera plus uniquement le nombre de chars d’assaut, de missiles ou de moyens de surveillance dont on dispose, mais la façon dont on coordonne leur emploi, dont on optimise leur déploiement sur une zone définie. C’est toute la force du combat collaboratif que nous développons dans le cadre du programme Scorpion ou encore du SCAF.
Au-delà de la collecte et du stockage des données, les armées, nos services de renseignement, la direction générale de l’armement, ont bien saisi l’impérieuse nécessité de les structurer, les analyser, les corréler, pour en extraire le renseignement dont nous avons besoin, optimiser nos capteurs, gagner en performance grâce à la maintenance prédictive ou encore aider à la planification de nos missions. Bien évidemment, les applications sont nombreuses et il s’agit là que de quelques illustrations de l’apport de l’intelligence artificielle pour éclairer nos décisions et conduire nos opérations.
J’ajouterai qu’au-delà des applications qui irriguent nos systèmes d’armes qui apportent une aide à la planification opérationnelle, nous avons recours à l’intelligence artificielle pour des métiers administratifs dans les finances ou encore les ressources humaines. Le secrétariat général de l’administration d’ailleurs, avec son Labo BI, recrute régulièrement de jeunes datascientists en alternance. Les réalisations du Labo BI ont même été reconnues au-delà des frontières du ministère des armées avec l’hébergement de sa plateforme Waked & Co sur la plateforme Covid 19 du ministère des solidarités et de la santé.
Alors, deux ans après le lancement de notre stratégie d’intelligence artificielle, où en sommes-nous ?  Pour commencer, nous avons créé et fédéré tout un écosystème de l’intelligence artificielle de défense en France. Acteurs académiques, institutionnels, industriels et PME concentrent leurs efforts pour mettre l’intelligence artificielle au service de nos systèmes d’armes. Et je tiens à saluer l’énergie et le travail considérable fournis en ce sens par la cellule de coordination de l’IA de défense, rattachée à l’Agence de l’innovation de défense.
Grâce à vous, nous disposons d’une équipe pour animer cet écosystème et le faire grandir : en détectant des startups souvent inconnues du monde de la défense dont les travaux peuvent avoir des applications militaires, en développant des partenariats avec de grands organismes de recherche académique français, et en initiant des coopérations en matière de recherche et développement avec nos alliés, je pense notamment au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.
Grâce à vous et grâce à la direction générale de l’armement, le développement d’une intelligence artificielle de confiance appliquée à la défense est une aventure collective à laquelle les grands maîtres d’œuvre industriels et les acteurs de notre BITD prennent toute leur part.
Je pense notamment au guide de recommandations pour la spécification et la qualification des systèmes intégrant de l’intelligence artificielle, que vous avez élaboré et dont la deuxième version a été récemment partagée avec nos partenaires industriels. Ce guide a vocation à créer un cadre sur tout le cycle de vie d’un système de défense, depuis la phase de spécification jusqu’à l’usage opérationnel, en passant par les étapes de conception et de qualification afin de disposer d’une IA interprétable, fiable et robuste. C’est ainsi que l’on bâtit une IA de confiance.
Au cours de ces deux dernières années, nous avons aussi noué plusieurs partenariats structurants avec l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et l’Agence nationale de la recherche (ANR). Ces partenariats sont vitaux. Ils nous permettent d’explorer les possibilités de l’intelligence artificielle dans des domaines aussi variés que la lutte anti-sous-marine ou la cyberprotection de nos objets connectés, en se nourrissant des avancées du monde civil.
Ces partenariats nous permettent aussi d’attirer de jeunes chercheurs spécialistes de l’intelligence artificielle et qui ont bénéficié des formations les plus récentes en la matière.
Car c’est un des défis majeurs que nous avions identifiés il y a deux ans : celui du recrutement. C’est un défi de taille, surtout lorsque l’on connaît l’attraction et la fascination que les géants de la tech peuvent provoquer auprès des jeunes ingénieurs et datascientists. Mais je suis convaincue que nous avons de nombreux atouts pour attirer des jeunes qui ont la volonté de participer à une aventure exigeante, tant d’un point de vue technique qu’éthique, le tout, au service de leur pays.
Depuis 2019, nous avons donc recruté 73 jeunes spécialistes en intelligence artificielle. D’ici 2023, ils seront 200. Si nous pouvons aujourd’hui porter cette ambition en matière de recrutement, c’est grâce aux moyens exceptionnels offerts par la loi de programmation militaire. La LPM consacre d’ailleurs plus d’un demi-milliard d’euros au développement de l’intelligence artificielle sur la période 2019-2025. En 2021, 102 millions d’euros seront investis et l’effort ne fléchira pas avec plus de 110 millions d’euros programmés en 2022.
La semaine dernière, j’ai été auditionnée par le Parlement au sujet des ajustements que connaîtra la loi de programmation militaire 2019-2025 afin de conserver toute sa pertinence face à l’évolution des menaces. Ce travail est toujours en cours, mais je peux déjà vous dire que nous mettrons l’accent sur le développement des technologies d’intelligence artificielle indispensables au traitement massif de données.
Le traitement massif des données, c’est le nouveau nerf de la guerre. C’est ce qui nous permettra de prendre la bonne décision lorsqu’il s’agit d’exploiter quotidiennement des Teraoctets de données d’imagerie satellitaire. C’est aussi ce qui nous permettra d’améliorer le maintien en condition opérationnelle de nos aéronefs à partir de l’analyse des données de vol et d’un suivi précis de l’usage des équipements embarqués. C’est ce qui nous permettra d’élaborer des itinéraires qui minimiseront le passage de nos blindés en zone ennemie sur les théâtres d’opérations extérieures. C’est encore ce qui permettra d’intégrer des mécanismes intelligents dans les systèmes de combats des bâtiments de la Marine nationale.
En matière de traitement massif des données, nous ne pouvons donc dépendre de personne. C’est un enjeu de souveraineté essentiel. C’est pourquoi nous avons lancé en 2018 le programme national Artémis.   Artémis, c’est une solution souveraine de traitement massif des données et d’algorithmes d’intelligence artificielle adaptée aux besoins de la défense. C’est un projet qui, à terme, réunira tous les ingrédients d’une IA appliquée à la défense : puissance de calcul, de la sécurité et de la modularité. Il offrira la boite à outils indispensable à une partie des développements à base d’IA du ministère des Armées.
Ce projet, né d’un partenariat d’innovation en 2017, a parcouru du chemin, beaucoup de chemin. Des démonstrateurs, dont on m’a présenté les premiers résultats aujourd’hui, ont déjà fait leurs preuves sur plusieurs applications à partir des données aussi riches et variées que celles du suivi de la santé des militaires, de la gestion de parcs de matériels militaires, de surveillance maritime ou pouvant intéresser la lutte informatique défensive. Les premiers résultats obtenus sont très encourageants, de nature à pleinement nous convaincre des bénéfices à tirer du déploiement d’Artémis notamment dans le domaine du renseignement, de la cyberdéfense ou de la maintenance. Et d’autres applications seront probablement à envisager très prochainement.
Nous sommes donc aujourd’hui prêts à avancer vers la préparation d’une phase d’industrialisation du projet. Et voudrais saluer l’initiative industrielle de Thales et Atos qui s’allient pour créer la Joint-Venture ATHEA. ATHEA unira le meilleur de leurs compétences en matière de big data et contribuera à l’étape d’industrialisation d’Artémis.
Sopra Steria et Capgemini poursuivront cette belle aventure aux côtés d’ATHEA et ils ne seront pas les seuls. Je ne peux malheureusement pas citer toutes les startups et PME qui œuvrent dans l’ombre en apportant leur pierre à l’édifice ARTEMIS, mais je les en remercie vivement. Je suis persuadée que d’autres les rejoindront dans les mois et années qui viennent ! Car je sais que depuis la genèse d’Artémis, de nombreuses grandes entreprises, PME, startups françaises et acteurs académiques ont développé leurs applications à base d’intelligence artificielle et pourront y trouver leur place au sein de cet écosystème.
D’ailleurs, et cela me tient particulièrement à cœur, les briques technologiques d’Artemis seront suffisamment ouvertes et modulaires, afin de favoriser les collaborations. Et je compte sur l’Agence du numérique de défense récemment créée, en lien avec ATHEA, pour animer et stimuler cet écosystème industriel et souverain.
Notre souveraineté se nourrit de la vitalité de notre BITD. Et il n’y a pas qu’Artemis. Aujourd’hui, j’ai assisté à la présentation des projets de Preligens, Storyzy, Synapse Défense. Il ne s’agit là que d’un échantillon du terreau de startups et PME françaises impliquées dans des projets d’IA de défense. Nous bénéficions du savoir-faire de plus de 100 PME françaises et près de 35% des investissements que nous avons réalisés dans l’IA en 2019 et en 2020 concernent des PME et des laboratoires.
Depuis deux ans, nous avons avancé à pas de géant pour bâtir une intelligence artificielle de défense de confiance. Et nous devrons continuer à accélérer nos efforts, car nous ne sommes pas les seuls à briser des plafonds de verre. A travers le monde, les plus grandes puissances militaires investissent des milliards dans la recherche en intelligence artificielle. Et c’est aujourd’hui la priorité de plusieurs de nos compétiteurs stratégiques. Certains d’entre eux auront peut-être moins de scrupules que la France et n’auront pas les mêmes objectifs que nous, à savoir développer une IA de défense de confiance et maitrisée.
L’intelligence artificielle et ses applications posent beaucoup de questions, c’est pour cette raison que j’avais pris la décision de créer un comité d’éthique de la défense. Ce comité a déjà remis deux avis dont un très récemment sur l’autonomie dans les systèmes d’armes létaux.
Je tiens à réaffirmer devant vous ce que j’avais dit à Saclay il y a deux ans. Car si beaucoup de choses ont changé depuis deux ans, nos engagements et nos valeurs, elles, sont immuables.
La France dit et dira toujours non aux robots-tueurs. La France refuse de confier la décision de vie ou de mort à une machine qui agirait de façon pleinement autonome et échapperait à tout contrôle humain. Les conclusions de l’avis du comité d’éthique confortent nos prises de positions depuis plusieurs années sur ce sujet des systèmes d’armes létaux autonomes. Je rappelle qu’au niveau international, c’est à l’initiative de la France que la question des « SALA » a été introduite aux Nations unies, dans l’enceinte de la Convention sur Certaines Armes Classiques à Genève.
Nous développons l’intelligence artificielle de défense selon trois grands principes : le respect du droit international, le maintien d’un contrôle humain suffisant, et la permanence de la responsabilité du commandement.
L’existence du comité d’éthique de la défense est aujourd’hui un réel atout. Parce que nous disposons d’une instance indépendante chargée d’étudier ainsi les enjeux éthiques des nouvelles technologies, nous pouvons libérer la recherche, explorer toutes les possibilités qu’offre l’intelligence artificielle, sans en dépasser les lignes rouges que nous avons tracées.
Le comité d’éthique est une boussole, nous savons que nous pouvons avancer avec confiance sans risquer de nous perdre. Pour continuer de bâtir une IA militaire de confiance.
Depuis deux ans nous en construisons solidement les fondations. Le cap est aujourd’hui tenu. Je mesure tout ce que nous avons déjà accompli et je sais que vous êtes prêts à aller de l’avant. Nous devons maintenant aller plus vite et plus fort.
Alors je compte sur vous. Je compte sur l’état-major des armées, la direction générale de l’armement, le secrétariat général pour l’administration, nos armées, l’agence de l’innovation de défense, nos services de renseignements mais également sur nos industriels pour continuer de mettre toute votre excellence au service du défi du siècle.  
J’ai confiance en vous. J’ai confiance en notre réussite. Car j’ai une certitude : la supériorité opérationnelle du futur n’est pas seulement technologique. La formation de nos militaires et de nos agents, la résilience de nos armées et le moral de nos troupes, cela aucune intelligence artificielle ne pourra jamais les remplacer.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)

- Nous débutons aujourd’hui l’examen par la commission des lois de l’Assemblée nationale de la proposition de loi visant à moderniser notre modèle de sécurité civile et valoriser le volontariat des sapeurs-pompiers. Objectif : consolider l'action essentielle des 253 000 sapeurs-pompiers, professionnels et volontaires, ainsi que des 100 000 membres des associations agrées de sécurité civile.

- Nous menons une guerre contre les trafics. Depuis plusieurs mois, nous regagnons du terrain sur les trafiquants et l’excellent mois de mars en est encore la preuve. L’engagement des forces de la police et de la gendarmerie est total.

- J’ai passé des consignes strictes : les étrangers se voient refuser ou retirer leur titre de séjour s’ils troublent l’ordre public. Depuis le 29 septembre, 20 000 titres ont été refusés ou retirés. Séjourner en France, c’est respecter ses règles. Mesure sans précédent, j’ai demandé à l’OFPRA de retirer les protections d’asile pour ceux qui seraient en contradiction avec les valeurs de la République.

- Quand on est condamné on doit faire sa peine : nous allons mettre fin aux remises de peines automatiques.

- a loi n’a pas besoin d’être rappelée mais d’être appliquée ! Comme le Premier ministre l’a annoncé, le gouvernement va abroger le « rappel à la loi » pour l’ensemble des infractions. Chaque année, près de 300 000 rappels à la loi sont prononcés.

- Le Premier ministre a annoncé hier que les meurtriers de policier ou de gendarme seront traités devant la justice comme ceux qui commettent des actes terroristes : 30 ans de sûreté.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)

- La prime de 4 000 € du plan 1jeune1solution, créée pour éviter que l'emploi des jeunes ne s'effondre, a permis de maintenir l'emploi des jeunes et de les orienter vers des emplois de meilleure qualité (environ + 60 000 embauches en CDD de + de 3 mois et en CDI).

- Pour l'hôtellerie-restauration qui manque de main d'oeuvre à l'approche de la réouverture, nous finançons des formations spécifiques pour les demandeurs d'emploi et les salariés en activité partielle qui n’ont pas travaillé depuis longtemps, afin de faciliter la reprise.

- Près de 600 000 travailleurs précaires ont déjà pu bénéficier de l’aide exceptionnelle mise en place en novembre pour leur garantir un revenu minimum de 900€ par mois. Pour continuer à les protéger le temps de la reprise économique, cette aide sera prolongée jusqu’à fin août.

- Depuis le début de la crise, l'Etat est aux côtés des professionnels de la culture et du spectacle. (…) L’année blanche est prolongée jusqu’au 31 décembre 2021 pour protéger les intermittents en maintenant leur niveau d'indemnisation, le temps que toutes les activités aient retrouvé un niveau normal. Après l'année blanche, un ensemble de mesures permettra à ceux qui n’ont pas pu travailler suffisamment pour renouveler leurs droits à allocations de bénéficier d’une indemnité pendant toute l’année 2022.

 

Jacqueline Gourault (ministre des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)

- J'ai présenté ce matin en Conseil des ministres le projet de loi 4D. Un texte qui répond aux attentes concrètes des élus locaux et leur offre des outils pour mettre en œuvre leurs politiques publiques, en tenant compte des spécificités des territoires. (…) J'ai fait un texte en concertation avec les élus et les collectivités territoriales, sur le terrain. J'ai vu environ 2 000 élus, je connais leurs attentes. J'y réponds par ce texte. (…) Le Sénat examinera le texte à partir du 5 juillet, avant l’Assemblée nationale en septembre. Sans préjuger du travail parlementaire, je crois que nous pourrons avancer vite, car aucune mesure ne soulève de réelle objection. Depuis 2020, j’ai rencontré 2000 élus de terrain, je suis en permanence en concertation avec les grandes associations d’élus. Il peut y avoir chez certains responsables des postures politiques, mais je souhaite vraiment dépasser tout cela.

- Notre pays est tiraillé, à la fois jacobin et girondin. Cette réforme vise un point d’équilibre, il s’agit de faciliter la vie des collectivités, de permettre à l’État de mieux les accompagner et de garantir l’équité entre les territoires.

- L’objectif de cette réforme est d’articuler les principes de décentralisation et de différenciation. Par exemple, l’État a gardé la main sur des routes nationales ou des tronçons de ces grands axes. La loi va aller jusqu’au bout de la logique de transfert en permettant aux départements qui le souhaitent de se les voir transférer : ainsi, un département rural qui estime ne pas avoir les moyens financiers de prendre en charge une route nationale n’y sera pas contraint. Autre exemple, la gestion des petites lignes de chemins de fer a été transférée aux régions mais pas celle des gares, ce que permettra la loi. Dans les domaines de l’environnement, du logement ou de la protection sociale, on va aussi améliorer la répartition des responsabilités.

- [Agences régionales de santé (ARS)]  Il faut une réflexion sur le fonctionnement de cette administration qui a été confrontée à une situation exceptionnelle de crise. Mais la santé, c’est du régalien et les Français sont très attachés au principe d’égalité au cœur de notre contrat social. Nous avons entendu les demandes des collectivités et le projet de loi apporte des améliorations : les départements et les communes pourront recruter du personnel soignant pour les centres de santé qu’ils gèrent. Nous allons renforcer la place des élus locaux au sein des futurs conseils d’administration des ARS.

- Le droit actuel permet déjà à des collectivités d’expérimenter mais pour cinq ans seulement. Au-delà, soit un dispositif est généralisé à l’ensemble du pays, soit il est abandonné. Le projet de loi va changer cela. Certains départements comme la Seine-Saint-Denis souhaitent une recentralisation de la gestion du revenu de solidarité active (RSA). Si la solution leur convient, elle sera pérennisée pour ces seuls départements. La logique de la différenciation est d’adapter l’appareil administratif à chaque situation. Toutefois, les Français sont très attachés au rôle de l’État et cela va se traduire par le renforcement de ces services déconcentrés, notamment des préfets, dont l’action de proximité a été mise en valeur par la crise sanitaire.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)

- Toutes les juridictions ont été dotées de bracelet anti-rapprochement, mais certains restent dans les tiroirs.

- Tuer un policier, c'est un acte de séparatisme.

 

Roselyne Bachelot (ministre de la Culture)

- J'ai présenté ce matin une ordonnance relative à la directive droit d'auteur. C’est une avancée majeure pour la juste rémunération des créateurs et un meilleur partage de la valeur avec les plateformes numériques. L’Europe défend sa diversité culturelle !

- “Des réunions de travail sont organisées dans les prochains jours pour déterminer les règles relatives aux festivals debout et l’usage du pass sanitaire, qui seront les plus simples possibles.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)

- Vaccinons ! Pour nous protéger, pour protéger les autres, pour que nous puissions reprendre une vie normale. Partout en France, des femmes et des hommes œuvrent à cette immense bataille. De tout cœur, merci.

- Qu’ils soient mobilisés auprès de leurs patients ou dans les centres de vaccination, la France doit tant à ses infirmiers. Mon engagement pour leur revalorisation, leurs conditions de travail et l’évolution de leur métier est total.

- Le seul projet des Le Pen, depuis des décennies, c'est la prise du pouvoir. Le prix pour les Français ? Le recul de leurs droits, la division, l'appauvrissement, c’est ce que l’on constate partout où l'extrême droite gouverne dans le monde.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)

France relance agit aussi pour la rémunération de nos agriculteurs ! Par des formations et des investissements, nous soutenons les organisations de producteurs et leurs associations dans la pleine mobilisation des outils de la loi Egalim.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)

- [Loi sur l’égalité économique hommes-femmes]  Je suis très heureuse d'être ici devant vous pour prendre la parole sur une proposition de loi qui, j'en ai l'intime conviction, rentrera au Panthéon de notre histoire collective. (…) Aujourd'hui, nous passons des paroles aux actes. De la place des femmes dans les instances dirigeantes des entreprises à l'aide aux familles monoparentales en passant par l'entrepreneuriat féminin, ce texte s'adresse à toutes les femmes.

- L'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes n'est pas négociable. Les quotas sont indispensables pour transformer notre société en profondeur. (…) Si on considérait les femmes pour leur mérite, on n’aurait pas besoin de quotas.

- Non, l'homosexualité n'est pas une perversion ou une maladie qu'il conviendrait de soigner. Oui, les thérapies de conversion sont des atteintes à la dignité humaine inacceptables. (…)Les thérapies de conversion sont des tortures, sources de traumatismes pour les personnes LGBT+.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)

- Que changera le pass sanitaire ? Il va permettre plus de liberté, d’harmoniser et d’avoir le même système reconnu partout en France.

- Nous n’aurons pas de pass sanitaire au quotidien, pour les cafés ou les restaurants, en France. Ce serait excessif, nous ne voulons pas d’une société à deux vitesses. 

- C’est en Europe que le modèle social a été le plus protecteur face à la crise de la Covid19!

- [Vaccin covid19] Vous parlez de bien public mondial ? Nous le faisons, au lieu de le dire. La priorité aujourd’hui, c’est de produire et de livrer des doses vers les pays qui en ont besoin. Qui le fait ? La France et l’Union européenne, qui en ont déjà exporté 200 millions. C’est notre fierté.

- [Conférence sur l'avenir de l'Europe] Nous prenons l'engagement que ça ne soit pas un débat entre professionnels de la politique.

 

Assemblée nationale

Richard Ferrand (président)

- A l’hôpital, en consultation, à domicile, sur le terrain et en centres de vaccination... Depuis plus d’un an, les infirmières et infirmiers sont sur le front. En cette journée internationale des infirmières, je veux rendre hommage à leur engagement.

- L'Assemblée nationale est aux côtés des collectivités locales, porteuses de projets concrets.

- Le 5 mai, Éric Masson, brigadier de police, était tué en intervention. La Police nationale paye un lourd tribut dans sa mission de protection des Français. Au nom de l'ensemble des députés, je salue sa mémoire et adresse nos condoléances à ses proches et ses collègues.

 

► Haut-commissariat au Plan

François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)

- Le Rassemblement National porte une vision dévoyée de la laïcité. À chaque fois qu’ils en parlent c’est pour, en réalité, en faire une arme contre l’islam.

- L'égalité réelle, c'est aussi l'égalité économique entre les femmes et les hommes !

- J’ai dit les choses clairement, la ligne politique n’est pas de remettre en cause le droit, c'est décider, en tant que mouvement, quel candidat nous soutenons. Ns considérons que les signes religieux ostentatoires n'ont pas leur place sur les affiches, quelle que soit la religion.

- Les valeurs portées par LREM ne sont pas compatibles avec le port ostentatoire de signes religieux sur un document de campagne électorale. Soit ces candidats changent leur photo, soit LREM leur retirera leur soutien.

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)

- Il ne peut y avoir d'égalité sans autonomie économique. A l'Assemblée, nous franchissons une nouvelle étape vers une égalité réelle entre les femmes et les hommes avec la proposition de loi Egalité éco, portée par les députés LaREM et qui, je l’espère, sera votée à l’unanimité.

- Nous les avons applaudis, nous les avons remerciés : en cette journée internationale des infirmières et infirmiers, j'ai une pensée pour tous ceux qui soignent, en première ligne. Avec le Ségur de la santé, nous valorisons durablement les carrières de nos soignants.

- "L'homme est ce qu'il fait", disait Malraux. Eric Masson est tombé, en faisant son devoir : nous protéger. Pour ce héros et les nombreux autres avant lui, ne lâchons rien face à ceux qui s'attaquent à nos forces de l'ordre.

- En cette journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, rendons hommage aux nombreuses victimes de l'esclavage. A l'image de la loi Taubira adoptée il y a vingt ans, continuons de regarder notre histoire en face pour bâtir notre futur.

 

● MoDem

Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)

- [Vote du MoDem à l’Assemblée contre le pass sanitaire puis, dans un deuxième temps, abstention pour permettre l’adoption de la mesure présentée par le gouvernement] C'était assez logique, au fond, que le Parlement fasse son travail. Lorsque vous prenez des mesures d'exception qui sont privatives de liberté il n'est jamais bon dans une démocratie, de s'y habituer. En l'occurrence, il s'agissait à la fois de prolonger et de sortir de l'urgence sanitaire. Mais il fallait plus en sortir que le prolonger. En donnant une perspective au 31 octobre, on disait aux Français et au secteur économique que finalement, on se plaçait encore dans une perspective lointaine. Il fallait qu'on se fixe au 30 septembre, ça s'appelle exercer le contrôle parlementaire sur l'action du gouvernement. Et même quand vous êtes dans la majorité, vous devez exercer ce contrôle.

- Dans le cadre de cette sortie de l'urgence sanitaire, il fallait qu'on travaille sur tous les secteurs d'activité et sur toutes les tranches d'âge. Il nous paraissait important dans la mise en place du pass sanitaire qu'on dise les conditions dans lesquelles on va rouvrir. Il ne s'agit pas d'utiliser le pass sanitaire pour les événements quotidiens, mais il y a la question des forains, et celle des boîtes de nuit. Il manquait une mesure pour les jeunes dans cette loi. Si on peut, au début du mois de juillet, rouvrir les boîtes de nuit, on ne peut pas laisser ce secteur à part. Avec le pass sanitaire, ou pas, mais dans une discussion avec ce secteur économique, avec les élus locaux, on a peut-être la possibilité de rouvrir aussi cette activité. Au fond, il y aurait une cohérence à se dire qu'on peut aller en boîte de nuit, puisqu'après tout, on peut faire des mariages. Dans les mariages, on se retrouve aussi dans des conditions qui sont très proches de celles de la boîte de nuit, et puis cela évite la clandestinité. ll fallait aussi donner un signal à la jeunesse et c'était important que le Parlement puisse le faire également.

- Je préside un groupe qui est important, un groupe composé du MoDem et qui est allié à des élus qui vont du centre gauche au centre droit. Il est important que la majorité puisse s'appuyer sur plusieurs piliers. Dans les élections, que ce soit dans les élections régionales à venir ou que ce soit pour l'élection présidentielle, il faudra qu'on puisse rassembler le plus grand nombre de courants de pensée. Réduire une majorité seulement à une expression unique, ce n'est pas bon. Demain, il y aura La République en marche, le MoDem, nos collègues d'Agir, mais je suis persuadé qu'il y a des gens de la droite ou la gauche modérée qui peuvent nous rejoindre. Montrer qu'on se respecte entre alliés d'aujourd'hui, c'est montrer qu'on peut avoir d'autres alliés demain.

- [L’année prochaine, Emmanuel Macron ne pourra être réélu qu’avec le MoDem?] Pas seulement avec le MoDem. Il faudra tendre la main à droite et à gauche pour rassembler. En 2017, nous avions renversé la table. Mais dans le moment où nous nous trouvons aujourd'hui, le pays a besoin que le rassemblement soit encore plus large. Et même ceux qui constituent la majorité d'Emmanuel Macron aujourd'hui, doivent accepter que les portes et les fenêtres restent ouvertes.

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)

 

Nathalie Loiseau

- Départementales: LaREM va retirer l'investiture de la candidate voilée présente sur le tract.

- Une étude réalisée par Oxford démontre que la diplomatie publique chinoise sur les réseaux sociaux s’appuie massivement sur de faux comptes. La propagande de Pékin ne serait-elle qu’un tigre de papier ?

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Crises: la décision est évidemment politique et doit toujours être politique

Quand les médecins disent que les décisions concernant l’épidémie de la covid19 sont essentiellement politiques pour s’en plaindre, ils ont raison et ils ont tort.

Ils ont raison, ce sont des décisions politiques et ils ont tort de s’en plaindre parce qu’il faut que ce soient des décisions politiques.

Quand les scientifiques spécialisés dans l’environnement, le réchauffement climatique ou encore la biodiversité regrettent que devant l’urgence de la situation ce soient les politiques qui décident et non qu’ils ne soient que des courroies de transmission de leur travaux, ils ont également raison et tort.

Tous comme les militaires (et pseudo-militaires) factieux qui veulent que les décisions prises en matière de maintien de l’ordre et de sécurité par les politiques leur soient attribuées.

En cela, ils sont des disciples de Platon qui était tout sauf un démocrate et qui souhaitait que sa république idéale soit dirigée par ceux qui savent.

Mais en démocratie républicaine, il est essentiel que le politique, c’est-à-dire le peuple, par la voie de ses représentants élus, soient les décisionnaires en dernier ressort.

C’est l’unique voie qui permet à une décision d’être légale, donc de s’imposer à tous et d’être mise en œuvre par les professionnels.

Ce qui n’empêche nullement que ces derniers soient consultés par les politiques pour qu’ils leur donnent leur avis autorisé et leurs recommandations.

D’autant qu’un gouvernement des «élites» n’est pas un gage de bonne gouvernance.

Et si le politique peut faire des erreurs, c’est la même chose pour ceux qui savent.

Si l’on reprend toutes les déclarations des médecins depuis que la crise sanitaire a débuté, on trouvera énormément d’erreurs, d’approximations et de bêtises.

Et personne n’a oublié que nos militaires si compétents selon eux nous ont conduits à une défaite traumatisante en 1940 alors même qu’ils disposaient de plus d’avions et de canons que leurs homologues allemands.

En revanche, seuls les politiques possèdent la légitimité mais aussi la responsabilité issues du suffrage universel.

Mais il ne faut pas être dupe de ces revendications qui vont de pair avec une défiance contre les politiques et la montée du populisme et de l’extrémisme.

Ainsi, on pourrait croire que la volonté de ceux qui savent de diriger à la place des élus du peuple est à l’opposé des attaques populistes contre les piliers de la démocratie libérale.

L’une vient d’«en haut», les autres, d’«en bas».

En réalité, dans notre monde du XXI° siècle, la première est complémentaire des secondes parce qu’ensemble, elles procèdent du même objectif, retirer le pouvoir du politique.

On le voit bien par l’instrumentalisation qu’en font les médias dans la crise de la covid19 en particulier.

Les médecins sont en effet utilisés contre le gouvernement et l’on trouve toujours le spécialiste service qui viendra dire que le confinement est inadapté ou que le déconfinement est une erreur, au choix…

Une instrumentalisation qui ne semble guère gêner la grande majorité du corps médical qui intervient dans lesdits médias et qui se prête à ce jeu… politicien.

Reste qu’évidemment nous avons besoin de la parole et des travaux de ceux qui savent pour qu’ils nous éclairent.

Et nous avons besoin de leurs capacités et de leur art pour nous protéger, nous soigner, nous aider.

Mais s’ils veulent décider pour le pays, alors ils doivent s’engager en politique et se faire élire.