mercredi 12 mai 2021

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Crises: la décision est évidemment politique et doit toujours être politique

Quand les médecins disent que les décisions concernant l’épidémie de la covid19 sont essentiellement politiques pour s’en plaindre, ils ont raison et ils ont tort.

Ils ont raison, ce sont des décisions politiques et ils ont tort de s’en plaindre parce qu’il faut que ce soient des décisions politiques.

Quand les scientifiques spécialisés dans l’environnement, le réchauffement climatique ou encore la biodiversité regrettent que devant l’urgence de la situation ce soient les politiques qui décident et non qu’ils ne soient que des courroies de transmission de leur travaux, ils ont également raison et tort.

Tous comme les militaires (et pseudo-militaires) factieux qui veulent que les décisions prises en matière de maintien de l’ordre et de sécurité par les politiques leur soient attribuées.

En cela, ils sont des disciples de Platon qui était tout sauf un démocrate et qui souhaitait que sa république idéale soit dirigée par ceux qui savent.

Mais en démocratie républicaine, il est essentiel que le politique, c’est-à-dire le peuple, par la voie de ses représentants élus, soient les décisionnaires en dernier ressort.

C’est l’unique voie qui permet à une décision d’être légale, donc de s’imposer à tous et d’être mise en œuvre par les professionnels.

Ce qui n’empêche nullement que ces derniers soient consultés par les politiques pour qu’ils leur donnent leur avis autorisé et leurs recommandations.

D’autant qu’un gouvernement des «élites» n’est pas un gage de bonne gouvernance.

Et si le politique peut faire des erreurs, c’est la même chose pour ceux qui savent.

Si l’on reprend toutes les déclarations des médecins depuis que la crise sanitaire a débuté, on trouvera énormément d’erreurs, d’approximations et de bêtises.

Et personne n’a oublié que nos militaires si compétents selon eux nous ont conduits à une défaite traumatisante en 1940 alors même qu’ils disposaient de plus d’avions et de canons que leurs homologues allemands.

En revanche, seuls les politiques possèdent la légitimité mais aussi la responsabilité issues du suffrage universel.

Mais il ne faut pas être dupe de ces revendications qui vont de pair avec une défiance contre les politiques et la montée du populisme et de l’extrémisme.

Ainsi, on pourrait croire que la volonté de ceux qui savent de diriger à la place des élus du peuple est à l’opposé des attaques populistes contre les piliers de la démocratie libérale.

L’une vient d’«en haut», les autres, d’«en bas».

En réalité, dans notre monde du XXI° siècle, la première est complémentaire des secondes parce qu’ensemble, elles procèdent du même objectif, retirer le pouvoir du politique.

On le voit bien par l’instrumentalisation qu’en font les médias dans la crise de la covid19 en particulier.

Les médecins sont en effet utilisés contre le gouvernement et l’on trouve toujours le spécialiste service qui viendra dire que le confinement est inadapté ou que le déconfinement est une erreur, au choix…

Une instrumentalisation qui ne semble guère gêner la grande majorité du corps médical qui intervient dans lesdits médias et qui se prête à ce jeu… politicien.

Reste qu’évidemment nous avons besoin de la parole et des travaux de ceux qui savent pour qu’ils nous éclairent.

Et nous avons besoin de leurs capacités et de leur art pour nous protéger, nous soigner, nous aider.

Mais s’ils veulent décider pour le pays, alors ils doivent s’engager en politique et se faire élire.

 

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