samedi 31 mai 2014

Actualités du Centre. Jean-Christophe Lagarde contre une «confusion» entre la Droite et le Centre

Dans une interview au Nouvel Observateur, Jean-Christophe Lagarde, secrétaire général de l’UDI se déclare contre un rassemblement entre le Centre et la Droite qui aboutirait selon lui à une «confusion».
Il plaide, en revanche, pour une «coalition» entre l’UDI, le Mouvement démocrate et l’UMP.
Extraits.
L'UMP devra clarifier sa ligne lors de son prochain congrès. Certains lancent un appel en direction du centre. Que leur répondez-vous?
Par respect des électeurs, j'ai tenu à rappeler que les scores ne sont pas additionnables, contrairement à ce qu'a expliqué Jean-François Copé. Ce qui ne veut pas dire que les scores ne sont pas compatibles. Mais les projets que nous avons proposés ne sont pas les mêmes. L'Europe est le sujet sur lequel nos projets sont les plus différents.
Ces appels sont une forme de reconnaissance. Depuis douze ans, on nous explique que le Centre n'existe pas et que les centristes, c'est l'UMP. Cette légende est terminée depuis dimanche soir. L'UMP en tant que mouvement qui prétend représenter la droite et le centre a disparu. C'est si vrai que leurs dirigeants qui nous considéraient comme une force superfétatoire, disent l'inverse aujourd'hui ce qui ne peut que me réjouir. Nous avons toujours été partisans d'une coalition, ce qui veut dire qu'il y a deux partenaires au moins, et ça signifie aussi qu'il y a compétition.
Coalition, mais pas rassemblement?

Coalition mais pas confusion. C'est-à-dire des mouvements distincts. Que l'UMP s'occupe de la droite, et quand on voit le score de Marine Le Pen, il y a fort à faire. A nous de reconstruire l'espoir au centre. Et les deux doivent avoir une compétition, car il n'est pas écrit que les Français soient condamnés à une alternance entre une coalition dirigée par le PS et une coalition dirigée par l'UMP. Ils peuvent avoir une coalition dirigée par l'UDI et le MoDem avec l'UMP comme alliée, c'est en tout cas ce que doit être l'ambition de l'UDI.

vendredi 30 mai 2014

Actualités du Centre. Jean-Christophe Fromantin veut devenir président de l’UDI

Dans une lettre de candidature et une interview à l’Express, le député-maire de Neuilly-sur-Seine et responsable du projet politique de l’UDI explique pourquoi il se présentera à la prochaine élection du président de la confédération centriste qui devait avoir lieu dans le courant du mois d’octobre.
Jean-Christophe Fromantin est ainsi le premier à faire officiellement acte de candidature et devrait être rejoint dans les jours et les semaines à venir par Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, Yves Jégo et quelques autres.
A la question de savoir pourquoi il a décidé de se présenter, il explique qu’il ne se voyait pas «quoi faire d'autre. Soit je ne bougeais pas, je regardais l’UMP s’écrouler, et l'UDI dire que c'est formidable d'avoir fait 9% aux élections européennes alors que nous perdons des sièges, soit j'avançais. Désormais, je suis candidat à la présidence de mon mouvement : advienne que pourra. Mais pour moi, il le fallait: seuls 20% des Français votent avec un peu de raison. Le système est figé, bloqué. On a touché le fond.
Et il affirme qu’il a une chance d’être élu: «Ce qui fait ma force, je crois, c'est que je ne suis pas issu d'une des trois grandes composantes de l'UDI (le parti radical valoisien, le Nouveau Centre et les Forces européennes démocrates). Ma plus-value, c'est d'être indépendant. Je suis le "i" de l'UDI. Peut-être est-ce aussi mon handicap : je n'ai pas, contrairement aux personnes que vous avez citées (ndlr: Hervé Morin, Yves Jégo, Jean-Christophe Lagarde), d'armées de départ. Mais l'idée de Jean-Louis Borloo, le fondateur de l'UDI, ce n'était pas de faire une confédération, mais bien un parti. Par ailleurs, je prends un peu mes concurrents de vitesse. Quand les uns et les autres ont découvert ma candidature, il y a avait de l'étonnement et de la surprise...
Dans sa lettre de candidature adressée aux militants, il écrit que son engagement repose «sur trois piliers: la réconciliation, l’espérance et l’audace».
Ainsi, concernant la réconciliation, il se dit «convaincu qu’il n’y a rien à attendre de ceux qui bâtissent sur les clivages. C’est vrai pour les partis politiques, comme pour l’ensemble de la société».
A noter que Jean-Christophe Fromantin est contre l’Alternative et l’alliance avec François Bayrou.

Vues du Centre – Le point de vue de Jacques Rollet. Où en est le Centre ?

 Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jacques Rollet est politologue, auteur de plusieurs livres dont Tocqueville (Montchrestien 1998), Religion et politique (Grasset 2001), La tentation relativiste, DDB, 2004), Le libéralisme et ses ennemis (DDB, septembre 2011).

La question n’est pas nouvelle et je l’ai déjà abordée il ya quelques mois. Il est cependant nécessaire d’y revenir après ces élections européennes, alors même que l’attention est focalisée sur le FN et que les médias ne s’intéressent guère à l’Alternative qui réunit comme on le sait l’UDI et le MoDem.
Six remarques vont suivre un constat.
Le constat: l’UDI+le Modem ne font pas mieux que le Modem seul en 2009.
Au plan national, l’Alternative fait 9,9 % en 2014; or le Modem faisait 8,45% en 2009. Un point et demi de plus, c’est insignifiant.
Le score «logique» aurait dû être de 16 ou 17%. On aurait pu attendre en effet de l’UDI un apport de 8 points. (Nouveau Centre, Parti radical, Alliance centriste, adhérents directs). Dans le même temps, l’UMP en crise fait 21%...
Si je considère la circonscription du Nord-Ouest, le score est de 9,38% en 2014 pour l’Alternative alors qu’il était de 8,67% en 2009 pour le Modem. C’est quasiment identique.
En d’autres termes, ce résultat n’est pas bon et on doit se demander pourquoi. Il n’est pas dû seulement à un refus de la construction européenne.
1°) Le Centre n’a pas de leader et dans le système politique de la V° République, c’est un handicap et le retrait de Jean-Louis Borloo n’est pas une explication suffisante. Lui-même n’incarnait pas jusqu’alors ce leadership attendu. Il ya des gens talentueux qui s’expriment à l’Assemblée nationale tels que Jean Christophe Lagarde ou Philippe Vigier mais il faut passer à un niveau supérieur.
2°) Le Centre est partagé entre des visions de la société différentes: vision du radicalisme quelque peu «Old fashioned» qui oscille entre 19° et 21° siècle et reste de la tradition démocrate-chrétienne qui n’ose même pas s’afficher comme telle. S’y ajoutent des membres qui n’ont aucune tradition! Cela ne confère pas une identité.
3°) Le Centre doit donc s’interroger sur sa doctrine, en clair sur sa conception des valeurs nécessaires au vécu d’une société qui ne peut reposer sur l’exaltation des désirs individuels.
On a perçu le problème  lors du vote de la loi sur le «mariage» homosexuel. Il a été très difficile d’expliquer à beaucoup de parlementaires centristes qu’il y avait un problème et qu’il fallait voter contre cette loi. Il apparaît aujourd’hui que les socialistes aux Municipales et aux Européennes ont subi une sanction qui est en partie due à cette loi. Ils sont prêts cependant à récidiver avec une loi Taubira qui est une provocation et ils s’étonneront ensuite du score du FN. Comprenne qui pourra.
L’excès d’idéologie est généralement mortifère…
Les centristes feraient bien de se demander sur quelle philosophie reposent leurs choix en matière éthique.
4°) Il faut donc donner  à un peuple en grande partie désemparé une vision cohérente de ce qu’est le vivre-ensemble. Cela suppose l’acceptation d’un ordre social, le refus de l’assistanat qui prospère en France (les dépenses sociales représentent 33% du PIB!).
Cela ne peut continuer pour des raisons financières mais également pour des raisons morales. De multiples témoignages sont donnés par des gens allant au travail pendant qu’aux fenêtres on se moque d’eux en disant: «Il faut être con pour aller travailler quand on a autant en ne faisant rien».
5°) La notion de bien commun doit être remise au premier plan. Elle est différente de celle d’intérêt général. Il s’agit de bien et pas d’intérêt. On est en train de redécouvrir l’importance de cette notion dans la philosophie politique contemporaine dans les pays anglo-saxons.
Il serait temps que la pensée française s’y mette. Il nous faut une anthropologie basée sur la notion de loi naturelle, celle qui découle de l’essence de l’homme, car il y a une essence ou nature de l’homme.
6°) Le Centre a raison d’être pro-européen mais le réalisme en matière économique et le projet politique du fédéralisme suppose une armature éthique qui fasse tenir ensembles au nom de valeurs, les membres d’une société et ces valeurs ne peuvent être celles du relativisme éthique.
En espérant être entendu.
Jacques Rollet


jeudi 29 mai 2014

L’Humeur du Centriste. Le Centre n’existe toujours pas mais on a encore besoin des centristes!

La farce politique continue.
Les partis de droite et de gauche font n’importe quoi et sont sanctionnés par les électeurs.
Une partie de ceux-ci, sans aucun discernement, se retournent vers les extrêmes et votent pour n’importe qui.
Et les «responsables» (sic!) politiques de droite et de gauche se demandent si leur salut ne passerait pas par des fantômes: les centristes…
Car ceux-ci sont soi-disant une anomalie puisque comme le répètent à longueur de journée les gens de gauche et de droite ainsi que les politologues qui leur sont affiliés, le Centre n’existe pas.
Aujourd’hui, c’est au tour de l’UMP de tenter de récupérer les centristes pour éviter le naufrage, voire les entraîner avec eux aux tréfonds des profondeurs de leur échec (puisque la raison de la création de l’UMP était de faire barrage au Front national).
Ainsi, pour faire croire que la droite était en tête des élections européennes, Jean-François Copé, qui figurera bientôt dans les livres d’histoires pour avoir détruit l’UMP, a additionné sans vergogne le score de son parti avec celui de l’Alternative au motif mensonger que les centristes étaient alliés avec la droite aux européennes de 2009.
Si l’on suivait l’argumentation du maire de Meaux, il faudrait néanmoins retrancher 8,46 % (score du Mouvement démocrate aux européennes de 2009, et oui, il y a avait des centristes présents!) au score de l’Alternative en 2014 qui a été de 9,93%.
Dès lors, on obtiendrait l’apport de l’UDI (dont les différentes composantes se sont bien présentées avec l’UMP en 2009) qui se monterait à… 1,57% des suffrages exprimés.
En l’ajoutant au score de l’UMP, 20,80 %, on parvient à un pourcentage de voix de 22,37 % et non de 30,73% revendiqué par monsieur Copé et d’autres responsables de l’UMP, soit largement toujours derrière le Front national…
Après ce cours de calcul simple, reprenons pour une énième fois notre cours de géométrie pour les nuls.
Si le Centre est à droite comme l’affirment les leaders de l’UMP (et une partie de ceux de l’UDI), alors la Gauche est au centre et la Droite est, par conséquent à gauche dans ce jeu de chaises musicales!
Bien sûr, on a compris que l’UMP demande une nouvelle fois aux centristes de les rejoindre pour refonder une union dans la joie et le bonheur, où tous seront gagnants et heureux.
Mais c’est encore une fois un leurre quand on se rappelle que tous ceux qui ont rejoints la Droite en 2002 se sont retrouvés phagocytés, marginalisés, voire humiliés comme des militants de seconde zone.
Et que toute la politique menée pendant cinq ans par Nicolas Sarkozy a été de «droitiser» l’UMP et non de la «centriser».
Pour terminer, voici notre cours de b.a-ba en logique.
S’ils veulent vraiment exister et non survivre, les centristes doivent s’unir sur des bases claires et avoir un véritable projet politique.
A bon entendeur, salut!

Centristement votre

Le Centriste


mercredi 28 mai 2014

Une Semaine en Centrisme. L’avenir flou et bancal de l’UDI

Maintenant que sont passés les deux vrais premiers tests électoraux que l’UDI attendait avec autant d’impatience que de crainte, quel est l’avenir de la confédération de centre-droit, à la fois dans l’Alternative, dans ses relations avec (feue?) l’UMP, dans sa capacité à demeurer unie et à se structurer en vrai parti centralisé, dans son projet politique, dans sa réponse à la montée des extrêmes?
Beaucoup de questions auxquelles vont devoir répondre les responsables de la formation créée puis quittée par Jean-Louis Borloo et en particulier ceux qui vont se présenter à la présidence du parti dans les mois qui viennent pour le remplacer et prendre la place occupée actuellement par l’«intérimaire» Yves Jégo.
Si on analyse les résultats des élections municipales et ceux des élections européennes, l’UDI n’a pas de quoi pavoiser.
Même si elle a réussi à enlever nombre de villes, elle le doit en grande partie à son alliance avec l’UMP dès le premier tour, ce qui ne permet évidemment pas de savoir quel est son poids politique réel lors des municipales.
Quant à sa présence au Parlement européen, le parti perd quatre députés et le score de l’Alternative (l’«organisation coopérative» avec le Mouvement démocrate) est décevant pour des centristes qui espéraient en secret approcher la barre des 15%, en tout cas, dépasser celle des 12% et qui n’ont pas réussi à atteindre un score à deux chiffres avec seulement 9,90% des suffrages exprimés.
D’ailleurs, le seul à avoir postulé officiellement à ce jour à la présidence du parti, le député-maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin, estime qu’il est surprenant de dire que «c'est formidable d'avoir fait 9% aux élections européennes alors que nous perdons des sièges».
Ceux qui estiment dans les médias que tout s’est bien passé lors de la campagne européenne avec le Mouvement démocrate sont démentis par les multiples prises de parole et de position critiques de leaders du parti, comme celle du vice-président François Sauvadet qui n’a même pas voté pour l’Alternative au motif que la tête de liste dans sa région était MoDem ou celle de la vice-présidente Rama Yade (et candidate à la président du Parti radical) qui vient de déclarer qu’elle n’était pas «satisfaite de la tournure qu'a prise l'alliance entre l'UDI et le Modem. C'est l'UDI qui a tendu la main au Modem quand celui-ci était au plus mal et le Modem a exercé une sorte de chantage pour la constitution des listes ce qui fait que l'UDI est passée de sept députés européens à trois».
Le temps de l’explication avec François Bayrou et ses lieutenants, voulue par le secrétaire général Jean-Christophe Lagarde avant même les européennes, est donc venu afin de savoir si l’Alternative a un quelconque avenir.
L’échec de cette dernière serait évidemment un coup dur pour l’UDI qui a sauvé la carrière politique de François Bayrou et qui n’a rien obtenu de tangible en retour pour l’instant.
Néanmoins, si cette organisation coopérative devait demeurer dans le flou programmatique et dans son positionnement politique, ni l’UDI, ni le Mouvement démocrate n’en sortiraient gagnants.
Rappelons qu’il y a un certain nombre de personnes à l’UDI qui ne veulent pas entendre parler d’une alliance avec François Bayrou qu’ils considèrent toujours comme un «traître» (ou un homme qui a voté pour François Hollande) et qu’il va bien falloir régler ce problème soit par l’abandon de l’alliance avec le MoDem, soit avec le départ de cette frange contestataire qui pourrait trouver refuge dans le prochain parti de droite qui devrait succéder à l’UMP dans les mois qui viennent (ou à une UMP «rénovée»).
Tout ceci pose la question de l’unité de l’UDI.
Celle-ci, il faut encore une fois le rappeler, n’est qu’une confédération de partis.
Jean-Louis Borloo a bien essayé d’aller vers un parti centralisé mais il n’a pas réussi dans cette tâche.
Actuellement, il semble impossible que des hommes et des femmes comme Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, François Sauvadet, Rama Yade, Jean-Christophe Fromantin et quelques autres se retrouvent dans le même parti et abandonnent leurs ambitions et leurs postes dans leurs formations respectives.
Pour ne prendre qu’un exemple, Hervé Morin continue à peser politiquement et en particulier à l’intérieur de l’UDI, uniquement parce qu’il est le président du Nouveau centre, la formation qui a le plus de députés de la confédération et non parce qu’il a des fonctions à l’intérieur de la confédération.
En tant que parti de centre-droit revendiqué et dans une alliance «naturelle» avec la droite affirmée, l’UDI a donc des relations spécifiques avec l’UMP.
Cette dernière, au-delà de ses graves problèmes actuels, a toujours regardé l’UDI comme une excroissance d’elle-même qu’elle se ferait fort de récupérer le moment venu, soit en l’absorbant, soit en la phagocytant avec cette arme imparable qu’aucun membre de l’UDI ou presque ne peut être élu à une élection sans le concours de l’UMP.
Bien entendu, les leaders de la formation centriste le savent mais veulent garder le plus d’indépendance possible tout en sachant que tous leurs postes électifs ou presque (pas ceux de députés européens…) viennent de leur alliance électorale avec l’UMP.
De même, la montée du Front national, marquée par sa victoire aux élections européennes, repose la question de l’unité de la Droite et du Centre par ceux qui estiment que les centristes sont «naturellement» dans le camp de la Droite.
Mais aussi par des centristes qui veulent faire barrage à l’extrême-droite et qui souhaitent être ceux qui éviteront que l’UMP s’allient avec le Front national ou n’épouse ses thèses pour soi-disant mieux le combattre en lui offrant une alternative (rappelons tout de même que la création de l’UMP, parti de la Droite et du Centre, en 2002 était la réponse à la présence de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de la présidentielle mais que douze ans plus tard le Front national a remporté les élections européennes avec 24,85% des voix…).
Bien évidemment, tout serait plus facile pour l’UDI si elle faisait 25% des voix et avait deux cents députés.
C’est le rêve des leaders de la confédération mais ce n’est pas du tout la réalité actuelle.
Dès lors, en tant que formation «petite» ou «moyenne», tout dépend de la façon de voir le verre à moitié vide ou à moitié rempli (c’est-à-dire de savoir ce que représente 30 députés sur 577 à l’Assemblée nationale), elle doit se positionner face au double-défi de la reconquête du pouvoir (alliance à droite ou à gauche) et barrage à l’extrême-droite (alliance fusionnelle avec l’UMP), le tout en se demandant s’il faut continuer le chemin avec le Mouvement démocrate.
Et les votes à l’Assemblée nationale lors de la discussion du Pacte de responsabilité présenté par Manuel Valls n’ont pas éclairci les positions avec ceux qui ont voté pour, ceux qui ont voté contre et ceux qui se sont abstenus.
Tout cela serait sans doute plus simple si l’UDI avait un projet politique au lieu d’avoir un gadget avec ce «contre-gouvernement» mis en place par Jean-Louis Borloo (sur le modèle de celui qu’avait mis en place sans succès François Bayrou au Mouvement démocrate il y a quelques années) et qui n’intéresse personne.
Car l’UDI ne sera une vraie formation avec un avenir que lorsqu’elle aura un positionnement politique clair et un programme cohérent.
En tout cas, les mois qui viennent seront importants pour l’avenir de l’UDI qui, comme l’UMP, devra se choisir un nouveau président lors d’un processus qui risque d’être aussi sanglant, à défaut d’être aussi spectaculaire, que celui du parti de droite…
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

mardi 27 mai 2014

Actualités du Centre. Européennes – Les centristes européens perdent des sièges et des voix

Il est toujours difficile dans une élection de députés pour le Parlement européen où se trouvent engagés 28 pays, de pouvoir faire la part des choses quant aux courants politiques et à leurs résultats.
Les groupes politiques au Parlement européen, en effet, ne reflètent pas toujours la réalité du positionnement politique dans chacun des pays.
Il en est ainsi des centristes théoriquement réunis dans le groupe Adle (Alliance des démocrates et libéraux pour l'Europe).
Mais tous les centristes n’y sont pas et des partis plus à droite s’y trouvent comme par exemple les libéraux allemands du FDP qui sont désormais à la droite de la Démocratie chrétienne qui se trouve, elle, dans le groupe de la droite, le Ppe (Parti populaire européen), alors que sur bien des positions elle est proche des thèses centristes…
De même, la tête de liste aux européennes en Ile-de-France pour l’UMP (qui siège en bloc au Ppe), Alain Lamassoure s’est toujours considéré comme un centriste.
Néanmoins, en prenant les partis qui se déclarent centristes et qui font partie de l’Adle, le résultat des élections européennes n’est pas un succès.
Ils perdent des voix et des sièges.
De 11,27% des voix en 2009, les partis affiliés à l’Adle ne représentent plus que 8,52% des voix, soit une perte de 2,75%.
En terme de députés, le groupe centriste qui avait obtenus 84 députés en 2009 (pour 766 députés au total), pourrait n’en récupérer qu’une soixantaine (pour 751 députés au total) voire moins encore puisque certains députés ou certains partis théoriquement étiquetés centristes dans leurs pays respectifs et jusqu’à présent à l’Adle, pourraient s’affilier à d’autres groupes comme cela devrait être le cas, par exemple, des centristes roumains du Parti national libéral qui a obtenu 13,3% des voix et 5 sièges.
A l’heure actuelle, les projections effectuées par le Parlement européen donnent 64 sièges pour l’Adle soit 8,52% du total des députés contre 10,97% en 2009 soit une perte de 2,45%.
Toujours selon les décomptes du Parlement européen, ce sont la France et les Pays Bas qui enverraient le plus de députés au groupe centriste (7 chacun) devant la Belgique et la Roumanie (6 chacun mais on vient de voir que la Roumanie ne pourrait en envoyer qu’un en définitive).

A noter que 8 pays sur 28 n’envoient aucun député affilié à l’Adle au Parlement européen.

lundi 26 mai 2014

Actualités du Centre. Européennes – Sous les 10%, les centristes ratent leur pari pourtant modeste

Les résultats des élections européennes ont été un choc en France avec la victoire large et sans conteste du Front national qui approche les 25% (24,85%) selon les résultats définitifs.
En ce qui concerne les partis centristes réunis sous la bannière de l’Alternative (UDI + MoDem), ils n'ont pas réussi leur pari d’avoir un score à deux chiffres puisqu’ils totalisent 9,92%.
De même, ils perdent des députés européens puisqu’ils n’en auront plus que sept alors qu'ils en comptaient onze auparavant..
Rappelons que leur objectif, être au moins à 10% (ils espéraient secrètement in score de 12% voire de 15%...) et garder la totalité de leurs sièges, manquait singulièrement d’ambition pour ceux qui se présentent comme les seuls vrais européens et alors que le score du seul Mouvement démocrate aux précédents européennes avait été de 8,44%.
Il faut dire que la campagne inaudible des partis centristes et de leurs leaders n’a pas arrangé la situation.
Les sondages ont été très rapidement décevants et n’ont pas évolué.
Le résultat final est d’ailleurs plus ou moins conforme à la moyenne des intentions de vote des diverses enquêtes d’opinion.
A noter que l'abstention s'établit à 57,57% soit un peu moins qu'en 2009 (59,37%)

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Nous devons tous avoir honte de la victoire du Front national

Dans un précédent éditorial, j’avais posé la question de savoir s’il y avait 70% de Français pour la victoire du Front national et la réponse est désormais connues: c’est oui!
Comme le dit Manuel Valls, le résultat des élections européennes est un «séisme», un «choc» qui permet à Marine Le Pen de déclarer que «le Front national remercie les Français»…
25%, un quart des électeurs qui se sont déplacés ont voté pour l’extrême-droite.
Et mai 2014 montre qu’avril 2002 n’était pas qu’un accident de l’histoire.
Oui la France est gangrenée par un parti de haine.
Et oui encore il ne s’agit pas seulement de ces un peu plus 10% du corps électoral (puisque la participation est un peu plus de 40%) qui ont voté pour le Front national mais de tous ceux qui ont refusé d’aller voter et de faire barrage à sa victoire annoncée.
Pour la première fois en France, un parti d’extrême-droite remporte une élection démocratique.
On pourra tourner cette phrase comme on veut, on pourra tordre la réalité dans tous les sens, il reste un fait indubitable: le Front national a gagné.
D’ailleurs, il ne se prive pas de le dire et de le montrer, réclamant déjà la dissolution de l’Assemblée nationale.
Bien sûr, ce n’est «que» l’élection européenne – ce qui en dit long, entre nous soit dit, du délabrement du rêve européen – disent déjà certains.
Bien sûr, cela ne remet pas en cause – encore – la démocratie.
Bien sûr, comme le font d’autres en retournant les résultats (ficelle un peu grosse), 75% de ceux qui se sont déplacés n’ont pas voté pour le Front national.
Mais je le redis encore une fois avec force et consternation: tous les sondages ou presque annonçaient une victoire du Front national à l’inverse de 2002 où personne ou presque n’avait vu venir la présence de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de l’élection présidentielle.
Dès lors, tous ceux qui ont refusé de voter – sans doute estiment-ils que l’on est bien mieux dans des régimes où l’on ne possède pas le droite de vote – ont sciemment participé à la victoire de l’extrême-droite à cette élection.
La honte concerne bien près de 70% des électeurs qui, pour ceux qui se sont abstenus, devront se débrouiller avec leur conscience.
La honte concerne aussi cette classe politique qui n’a pas su prendre ses responsabilités depuis des années et qui a permis au discours populiste, démagogique et d’exclusion de l’extrême-droite d’avoir pignon sur rue quand elle ne l’a pas instrumentalisé à son profit.
Ainsi la droite et la gauche se sont maintes fois servies du Front national pour tenter de se décrédibiliser et de se faire perdre l’une l’autre.
La honte concerne également les médias qui, taux d’audience oblige mais aussi par irresponsabilité assumée, ont largement participé à la dédiabolisation du Front national.
La honte concerne enfin tous les Français, dont vous et moi, qui n’avons pas su nous mobiliser efficacement pour éviter un tel résultat.
Oui, honte aux Français.
Quant à moi, centriste, défenseur des valeurs démocratiques et respectueuses du Centrisme, qui croit toujours et encore plus à cette société du juste équilibre prônée par le Centre, je ne peux un seul instant passer par pertes et profits une telle élection, ni me sentir innocent de cette nouvelle réalité.
Comme toute personne qui a la droit de vote et qui possède un pouvoir, même si beaucoup le dénie ces derniers temps.
Désormais, les Français ne pourront plus de demander avec étonnement comment des peuples ont pu par le passé voter pour des partis extrémistes en les installant légalement au pouvoir, pouvoir que ces derniers se sont ensuite empressés de confisquer à leur profit.
Ils ne pourront plus se vanter d’être les représentants d’un pays qui porte cet universalisme démocratique au même titre que celui défendu par les Américains.
Et s’ils pensent que tout ce qui vient d’être dit est excessif, dicté sous le coup de la colère, qu’ils se rappellent la dernière et récente «blague» de Jean-Marie Le Pen qui estimait que pour régler le problème de la surpopulation de la planète, il suffisait de s’en remettre à «monseigneur Ebola» (Ebola est un virus qui cause des fièvres hémorragiques très souvent mortelles et qui frappe quasi-exclusivement les populations d’Afrique…).

Oui, la transgression de la démocratie a bel et bien eu lieu.

jeudi 22 mai 2014

Une Semaine en Centrisme. L’Europe des centristes, c’est l’Europe des personnes

Le Centrisme en tant que pensée influencée par le personnalisme est pour une Europe fédérale qui réunisse, non pas, des peuples ou des communautés, mais des individus et, in fine, des personnes, des Européens à part entière, dotés de droits et de devoirs européens.
Cela ne signifie pas que ces personnes doivent abandonner leurs spécificités librement choisies dans les sociétés dans lesquelles elles vivent mais simplement que le but ultime de la construction européenne pour le Centre, c’est bien le citoyen européen, personne libre, égale, solidaire, tolérante, respectueuse et dont on respecte l’individualité (les fameuses «différences»).
Et c’est seulement cette Europe là qui a des chances d’émerger dans l’avenir et non celle, poussiéreuse, que la plupart des partis dans les vingt-sept pays de l’Union européenne essaient de nous vendre ou de nous en dégoûter, cette Europe, à la fois, bureaucratique et faite de peuples qui, au fur et à mesure que le temps passent, sont de moins en moins enclin à s’unir parce qu’ils ne perçoivent pas ou plus l’importance de cette identité européenne qui, malgré les divisions du vieux continent, à une réalité forte et qui fait que nous avons tous le même avenir commun, que nous soyons unis ou non, d’ailleurs.
Car, avec cette montée de l’individualisme (qui n’est pas une tare, ce qui n’est pas le cas de celle de l’autonomisation irresponsable de l’individu) dans toutes les sociétés démocratiques, c’est bien à une Europe régénérée, qui parle à chacun, que chacun peut s’approprier et dans lequel il peut retrouver son rêve qu’il faut tendre désormais.
Il faudrait enfin que les dirigeants comprennent que la grille de lecture sur l’Europe a changé. Que comme tout, le rêve européen a évolué et qu’il faut le réformer pour qu’il devienne le rêve de chaque européen.
C’est d’ailleurs la seule manière de faire en sorte que chacun d’entre nous se sente réellement concerné par l’Europe.
En faisant partie d’un peuple distinct des vingt-six autres, le tout chapeauté par une bureaucratie où ne règne ni la transparence, ni le souffle démocratique, il est quasiment impossible pour un citoyen de l’Union européenne de s’identifier à cette construction branlante et si loin d’avoir une âme quelconque, au grand dam des plus pro-européens d’entre nous.
Bien entendu, tout ne peut pas se régler demain mais le tournant doit être pris au plus vite si l’on veut qu’il y ait encore une chance que l’Union européenne ne devienne pas un cartel de pays qui ne défendra qu’a minima un ensemble européen que quand tous les pays qui le composent seront entièrement d’accord et pour des questions dont le citoyen européen demeurera exclu.
Certains souhaitent cette évolution qui remettrait en cause la raison même pour laquelle on a fait l’Europe après une guerre mondiale au 50 millions de morts dont les Européens sont entièrement responsables, tout comme ils l’étaient de la précédente qui fit près de 15 millions de morts.
Evidemment, cette Europe est à construire.
Dès lors, le 25 mai, la question n’est pas de voter pour la vieille Union européenne mais bien pour celle de demain.
Voilà qui n’est guère facile puisque l’on continue à nous vendre la vieille.
Toujours est-il qu’il ne faut pas tourner le dos à tous ceux qui veulent faire avancer la construction européenne.
Et au premier rang desquels se trouvent les centristes.
Bien sûr, si l’on lit avec attention les 65 propositions de l’Alternative pour l’Europe (UDI+Mouvement démocrate), on est un peu déçu d’y voir un mélange assez étrange de bonnes intentions, de souhaits incantatoires et de mesures concrètes, une sorte de condensé de le vieille Union européenne dans un programme électoral où le salut passe essentiellement par les Etats-membres ou les fonctionnaires de Bruxelles…
Celui-ci, en outre, balance constamment entre utopie et réalité, renforcement fédéral et union étatique, laisser-faire et keynésianisme dont on ne comprend pas comment tout cela peut s’articuler harmonieusement.
En outre, si dans le chapitre consacré à «l’’Europe du contrat social et fiscal» on retrouve les thèmes chers aux centristes, il n’en est pas exactement de même dans le chapitre sur «l’Europe de la croissance et de l’emploi» où est clairement énoncé un volontarisme étatique et une approche keynésienne, le tout dans un patriotisme non seulement européen mais français qui n’est peut-être pas le plus sûr moyen de libérer les énergies entrepreneuriales.
Il n’est guère surprenant, dès lors, de constater qu’il n’y a pas de vision commune entre les différentes mouvances centristes européennes réunies dans l’Alde (Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe), sachant qu’en plus, une partie de l’Alternative y est adhérente (le Mouvement démocrate) et l’autre (UDI), non…
Pour autant, le programme de l’Alternative reste européen pour l’essentiel et tous ceux qui veulent s’atteler à la création d’une Europe des personnes peuvent s’y reconnaître en partie et mettre un bulletin de vote pour ses listes dans l’urne le 25 mai.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

mardi 20 mai 2014

L’Humeur du Centriste. Les européennes et la grande peur des centristes: le vote utile

Ils croyaient qu’ils leur suffiraient de dire qu’ils étaient les plus «pro-européens» (ce qu’ils sont) pour que les électeurs votent pour eux et qu’ils démontrent qu’ils sont bien une force politique majeure.
Et puis, patatras, leur voix ne porte pas et les sondages sont très mauvais.
Les centristes, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, se retrouvent dans les profondeurs des intentions de vote, entre 8% et 10%, parfois derrière les écologistes et juste devant le Front de gauche.
Ils sont très loin derrière le PS, l’UMP et surtout le Front national qui risque de remporter cette élection européenne du 25 mai prochain.
Dès lors, pour expliquer leur mauvais score, les centristes nous ressortent le sempiternel «vote utile».
Cela fait longtemps que les centristes ont peur de ce vote utile.
En fait, à chaque élection, en particulier celles au scrutin majoritaire, ils craignent que les électeurs qui ont un penchant pour le Centre votent à gauche ou à droite parce que cela aura un impact plus important sur le paysage politique dominé par deux grands partis, le PS et l’UMP.
Et voilà que leur peur du vote utile revient dans une élection à la proportionnelle, censée les favoriser (en tout cas, c’est ce qu’ils ont prétendu…), les européennes, où le Front national est à des hauteurs jamais vues.
Avec un FN parfois à 25% des intentions de vote dans les sondages, les listes de l’Alternative ne font pas le poids et ne seront d’aucun secours, c’est vrai, pour faire barrage à une victoire de l’extrême-droite.
Dès lors, certains électeurs proches des partis centristes seront certainement tentés de voter PS et plus sûrement UMP afin d’empêcher que l’extrême-droite française remporte la première élection de son histoire.
Et c’est pour cela que certains leaders centristes comme Marielle de Sarnez, tête de liste de l’Alternative en région Ile-de-France, dans les colonnes du Monde, n’hésitent pas relativiser la montée en puissance du FN et à expliquer que la question du vote d’extrême-droite n’est pas aussi important que cela.
Voilà un discours politicien d’une irresponsabilité totale que même la peur d’être laminé le 25 mai n’excuse pas.
Heureusement, tous les centristes ne sont pas sur cette longueur d’onde démocratiquement inaudible.
Demain, peut-être, pour la première fois dans l’histoire de la république française, un parti d’extrême-droite peut arriver en tête d’une élection.
Comment penser que les centristes puissent être contents par cette éventualité.
Cela ne veut pas dire qu’ils doivent appeler à voter pour d’autres listes mais seulement qu’ils doivent se trouver à l’avant-garde de ceux qui disent haut et fort «jamais ça» même si cela doit, in fine, leur faire perdre des voix.
En d’autres temps, dans d’autres pays, des partis d’extrême-droite ont remporté des élections et ça c’est toujours mal passé ensuite.

Centristement vôtre.

Le Centriste


lundi 19 mai 2014

Actualités du Centre. Européennes – Sondage: l’Alternative à 9,5%

Selon un sondage BVA pour L’Express, Orange, la presse régionale et France Inter, les listes de l’Alternative (UDI+MoDem) sont à 9,5% d’intentions de vote.
Elles sont toujours loin derrière les principales listes celles du PS (17%), celles de l’UMP (21%) et celles du Front national (23%).
Elles devancent celles d’Europe écologie les verts (9%) et du Front de gauche (8%).

(Sondage BVA réalisé du 15 au 16 mai 2014 sur internet auprès d’un échantillon de 1045 personnes représentatif de la population française âgée de plus de 18 ans / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

samedi 17 mai 2014

Actualités du Centre. Européennes – Sondage: l’Alternative à 10,5%

Selon un sondage Opinionway pour Le Figaro, les listes de l’Alternative (UDI+MoDem) sont à 10,5% d’intentions de vote, soit une hausse de 0,5 point par rapport à la précédente vague de cet institut mais toujours en-dessous des 12%, leur plus haut niveau constaté par OpinionWay il y a quelques semaines.
Elles sont toujours loin derrière les principales listes celles du PS (16%), celles du Front national (22%) et celles de l’UMP (23%).
Elles devancent celles d’Europe écologie les verts (9%) et du Front de gauche (8%).
En projection de sièges, cela en donne 7 pour l’Alternative.
A la question sur la notoriété des candidats à la présidence de la Commission européenne, seuls 9% des Français connaissent le candidat centriste soutenu notamment par l’Alternative, le Belge Guy Verhofstadt.

(Sondage Opinionway réalisé du 14 au 16 mai 2014 sur internet auprès d’un échantillon de 1017 personnes représentatif de la population française âgée de plus de 18 ans / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

vendredi 16 mai 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Y a-t-il 70% des Français pour une victoire du FN aux européennes?!

Faisons nos comptes.
Dans un récent sondage, les listes du Front national arrivent en tête des intentions de vote pour les élections européennes du 25 mai avec 25%.
A l’heure actuelle, l’estimation de la participation tourne autour de 40%.
Dès lors, ce sont 10% des électeurs qui s’apprêtent à voter effectivement pour l’extrême-droite.
Mais, à ceux-ci, il faut ajouter les 60% d’abstentionnistes qui vont laisser, pour la première fois, cette même extrême-droite remporter une élection nationale.
Ce qui fait 10% + 60% = 70%...
Et si le FN n’obtient que 22% ou 23% des voix mais qu’il arrive en tête, le pourcentage total de ceux qui auront permis cette victoire ne sera guère moins important.
J’entends déjà ici les procès en rapprochements abusifs, en amalgames et en volonté de faire le buzz.
Voilà bien des critiques que j’accepterais s’il n’y avait une réalité comptable et que celle-ci dit que les 60% des abstentionnistes savent aujourd’hui qu’en n’allant pas mettre un bulletin dans l’urne le 25 mai, ils favorisent la victoire du Front national.
Bien sûr, ils se défendront d’être des sympathisants d’extrême-droite et ils prendront la posture des offensés en expliquant que je n’ai rien compris, qu’une élection européenne cela n’a aucune importance, qu’il faut donner un coup de semonce aux partis traditionnels, qu’on ne peut pas voter pour des socialistes qui font le contraire du pourquoi les gens ont voté pour eux, que les querelles à l’UMP fatiguent, que les centristes sont des rigolos qui se chamaillent constamment entre eux, que les écologistes ne savent plus où ils sont, que…
Oui, tous ceux qui n’iront pas dans un bureau de vote le 25 mai trouveront toutes les justifications nécessaires pour se dédouaner de la victoire du Front national qui se profile.
Mais il restera le résultat brut et sans détour, un résultat qui sera annoncé sur les télévisions et les radios et imprimés dans les journaux et les magazines, qui créera des millions de pages sur internet et qui sera gravé dans le marbre de la république, un résultat qui fera le tour du monde.
Alors, non, ceux qui n’iront pas voter et qui permettront au Front national d’arriver en tête avec tout ce que cela implique en terme d’image de la France, de dynamique de toutes les intolérances et les haines véhiculées dans le pays, de «dédiabolisation» définitive d’un parti qui toujours détesté la démocratie républicaine libérale et sociale, ne pourront pas se cacher derrière des explications qui ne valent, et encore, que lorsque le système et les valeurs démocratiques ne sont pas en jeu.
Le 25 mai le Front national ne peut gagner une élection que si une majorité de Français le décide, soit par sympathie pour les thèses d’extrême-droite, soit par dédain de la démocratie qu’ils n’iront pas défendre dans les urnes.

Ce n’est vraiment pas une bonne nouvelle.

jeudi 15 mai 2014

Actualités du Centre. Européennes – Sondage: l’Alternative à 9%, le Front national à 25%!

Selon un sondage CSA pour BFMTV et Nice-Matin les listes de l’Alternative (UDI+MoDem) sont à 9% d’intentions de vote.
Elles sont toujours loin derrière les principales listes celles du PS (18%) celles de l’UMP (21%) et surtout celles du Front national (25%).
Elles devancent celles d’Europe écologie les Verts (8%) et celles du Front de gauche (6,5%) ainsi que les «petites» listes.
Parmi les sondés qui pourraient changer leur choix, ceux qui déclarent vouloir voter pour l’Alternative sont en deuxième position (52% pourraient encore changer d’avis) derrière ceux en faveur des écologistes (53%) alors qu’ils ne sont que 23% pour le Front national ou l’UMP et 27% pour le PS dans ce cas de figure.
Dernière indication intéressante, la participation pourrait être au-dessous des 40% puisque seulement 36% des sondés affirment qu’ils sont sûrs d’aller voter.

(Sondage CSA réalisé du 13 au 15 mai 2014 sur internet auprès d’un échantillon de 1034 personnes représentatif de la population française âgée de plus de 18 ans / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Actualités du Centre. Européennes – Sondage: l’Alternative au plus bas à 8%

Selon un sondage SOFRES pour RTL et Le Nouvel Observateur les listes de l’Alternative (UDI+MoDem) sont à leur plus bas depuis le début de la campagne pour les élections européennes avec 8% d’intentions de vote.
Elles sont toujours loin derrière les principales listes celles du PS (16%) celles de l’UMP (21%) et celles du Front national (23%) mais, pour la première fois, elles sont également devancées par les listes d’Europe écologie les Verts (8,5%).
Elles ne devancent plus que celles du Front de gauche (6%) et les «petites» listes.
Dans ce même sondage, on apprend que les sondés qui choisissent les listes de l’Alternative viennent en sixième position lorsqu’on leur demande s’ils s’intéressent beaucoup aux élections européennes (mais en les regroupant dans la catégorie de tous ceux qui s’intéressent à ce scrutin, ils sont en tête avec l’UMP).
Quant au degré de mobilisation, les sympathisants du Mouvement démocrate sont en dernière position des partis traditionnels, derrière ceux du Parti socialiste.
Parmi les sondés qui pourraient changer leur choix, ceux qui déclarent vouloir voter pour l’Alternative sont en deuxième position derrière ceux en faveur des écologistes.
Dernière indication intéressante, il y a 20% de sondés en faveur des listes centristes qui déclarent que les électeurs doivent, lors de ce scrutin, voter pour manifester leur soutien à l’actuel gouvernement.
A noter que le score de 8% des listes de l’Alternative est confirmé par la première vague du sondage quotidien IPSOS pour Le Monde, le Cevipof et Terra Nova publiée hier.

De même que la cinquième place des listes centristes derrière les listes FN (24%), UMP (23%), PS (17%) ainsi qu’écologistes (8,5%) et juste devant les listes du Front de gauche (7,5%).
(Sondage SOFRES réalisé du 9 au 11 mai 2014 sur internet auprès d’un échantillon de 1504 personnes représentatif de la population française âgée de plus de 18 ans / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

L’Humeur du Centriste. Y a-t-il un centriste dans le pays?!

Il faudra qu’on nous explique.
D’abord, il y a un ancien président de la république centriste qui dit qu’il ne l’a jamais été; ensuite, il y a un vice-président d’un parti centriste qui va voter contre son propre parti; enfin, il y a un dirigeant centriste qui vire à droite mais est toujours préféré par les sympathisants de gauche dans les sondages.
Avec ces dernières péripéties, la liste s’allonge d’un Centre français qui ne sait vraiment pas où il va.
Reprenons.
Valéry Giscard d’Estaing, dans une interview au Point dit qu’il n’a jamais été centriste et que l’idéologie centriste n’existe pas.
On doutait déjà de son engagement centriste mais là il fait fort même si son déclin intellectuel lui donne quelques excuses, lui, qui n’est même pas capable de rendre hommage à Simone Veil dans cette interview pour son courage politique lors de sa défense l’IVG.
En revanche, aucune excuse pour François Sauvadet qui, la rage au cœur, a décidé de jouer contre son propre camp en déclarant qu’il voterait pour la liste UMP de sa circonscription aux européennes contre celle de l’Alternative où se trouve son propre parti, l’UDI, dont il est quand même vice-président…
Car Sauvadet a un problème récurrent.
Il n’aime pas ses chefs, son premier, François Bayrou et son second, Hervé Morin et son troisième, Jean-Louis Borloo, tout cela parce qu’il ne s’ont pas été gentils avec lui, ne le récompensant pas à hauteur de ce qu’il estime qu’il lui est du.
Ne faisons pas de psy à quatre sous mais bon…
Pire, il affirme que nombre de ses amis ne voteront pas non plus pour les listes centristes là où la tête de liste est issue du Mouvement démocrate.
Cela rappelle les déclarations de Jean-Christophe Fromantin, lui aussi vice-président de l’UDI et pourfendeur de centristes, expliquant qu’il ne ferait jamais alliance avec François Bayrou sauf que son parti est bien allié au Mouvement démocrate…
Vive l’Alternative!
François Bayrou, justement qui, dans un baromètre de popularité d’Opinionway se situe toujours dans les premières places (deuxième derrière Alain Juppé) des personnalités de l’opposition le plus appréciées et ceci grâce… aux sympathisants de gauche (il trouve même plus de gens satisfaits de lui du côté du Front de gauche, 47%, que de l’UMP, 40%!) alors même qu’il vient de se faire élire grâce à la droite à Pau et que celle-ci est devenue son «alliée naturelle» depuis qu’il a créé l’Alternative avec Jean-Louis Borloo.
On se rappellera, quand même, que le même François Bayrou avait déclaré en 2007 que le mot centriste ne faisait pas partie de son vocabulaire avant de prétendre qu’il était à l’«extrême centre».
De quoi lui-même brouiller un peu les pistes.
Mais il faut dire aussi que Jean-Louis Borloo, ancien président de l’UDI, affirmait également qu’il n’avait jamais été centriste mais républicain social tout en entretenant le flou en se référant souvent à un espace centriste.
D’ailleurs, ses possibles successeurs en tant que président du Parti radical, Rama Yade et Laurent Hénart, ont toujours expliqué qu’ils n’étaient pas centristes.
Tout cela alors que déjà les centristes se sont divisés sur le pacte de responsabilité de Manuel Valls, certains votant pour, d’autres votant contre pendant que la majorité s’abstenait sans toujours savoir pourquoi ou, en tout cas, l’expliquer clairement.
Tout cela alors que les querelles en vue de la succession de Jean-Louis Borloo à la tête de l’UDI risquent de la rendre sanglante entre personnalités qui se détestent et n’ont aucune considération les unes pour les autres.
Tout cela alors que l’on ne sait plus très bien où en est le Mouvement démocrate avec ses partisans de l’alliance à gauche, ceux qui se sont ralliés au partenariat naturel avec la droite et ceux qui croient encore à un Centre au centre.
Tout cela sur fond de campagne européenne centriste inaudible et de sondages très décevants.
Tout cela également avec les querelles souvent minables qui agitent les leaders centristes pour grappiller les quelques miettes d’un festin que se partagent la Gauche et la Droite mais aussi, désormais, l’extrême-droite.
Et après cela, il y en a encore pour se demander pourquoi les Français ne votent pas pour eux
Et le pire c’est qu’ils ne comprennent vraiment pas pourquoi.
Oui, il faudra qu'on nous explique…

Centristement vôtre.

Le Centriste


mercredi 14 mai 2014

Actualités du Centre. Européennes – Sondage: l’Alternative à 10%

Selon un sondage Opinionway pour Metronews et LCI, les listes de l’Alternative (UDI+MoDem) sont à 10% d’intentions de vote.
Elles sont toujours loin derrière les principales listes celles du PS (16%), celles du Front national (22%) et celles de l’UMP (23%).
Elles devancent celles d’Europe écologie les verts (9%) et du Front de gauche (7%).

A noter que dans le sondage quotidien réalisé par l’IFOP pour Paris Match et Sud Radio, les listes de l’Alternative oscillent entre plus ou moins 10% des intentions de vote.

mardi 13 mai 2014

Actualités du Centre. Valéry Giscard d’Estaing: «Il n'existe pas d'idéologie centriste»

Dans une interview à l’hebdomadaire Le Point, au moment où l’on célèbre le quarantième anniversaire de sa victoire à la présidentielle de 1974, Valéry Giscard d’Estaing revient sur son parcours politique.
Il en profite pour faire une mise au point sur son positionnement politique: «En réalité, au début des années 70, je n'étais pas un homme du centre, j'agissais au centre. Ne confondez pas! Autrement dit, j'occupais une position centrale. Dans les sociétés démocratiques, vous avez toujours deux courants principaux: l'un est néoconservateur et traditionaliste et l'autre plus social, plus sociétal. J'étais issu de la première tendance, mais je voulais absolument travailler avec la seconde, utiliser ces deux énergies pour moderniser notre pays. Je me suis donc placé au centre!».
Cette déclaration éclaire d’un jour nouveau les décisions prises par l’ancien président de la république après sa défaite de 1981, notamment lorsqu’il tenta de prendre en main l’UDF pour la droitiser et en faire son instrument de retour au pouvoir pour ensuite la quitter et adhérer à l’UMP quand celle-ci devint enfin une force essentiellement centriste.
D’ailleurs, il n’hésite pas à affirmer dans la même interview qu’«Il n'existe pas d'idéologie centriste», ce qui chagrinera tous ses supporters du Centre mais ne surprendra pas tous ceux qui ont toujours su que son positionnement au centre relevait d’abord d’une stratégie électoraliste.
D’ailleurs, il se plaçait lui-même au «juste milieu» et non dans une perspective de «juste équilibre».
Toujours dans cette longue interview, il affirme que son maître en politique est Charles de Gaulle que pourtant il trahit lors du référendum sur le régionalisme en 1969, ce qui provoqua le départ de celui-ci de l’Elysée.
Enfin, dans les collaborateurs qu’il cite, point de centristes qui trouvent grâce à ses yeux et surtout pas Simone Veil (alors ministre de la santé) qui, selon lui, a défendu la loi sur l’interruption volontaire de grossesse uniquement parce que Jean Lecanuet (alors ministre de la justice) ne le pouvait pas par rapport à ses convictions chrétiennes et que Françoise Giroud (alors secrétaire d’Etat à la condition féminine) avait trop de travail…

Quant à ses héritiers politiques, la réponse est simple: il n’en a pas!

samedi 10 mai 2014

Une Semaine en Centrisme. La difficile campagne européenne des centristes

Les chiffres sont là, les listes de l’Alternative, regroupant l’UDI et le Mouvement démocrate sont aux alentours de 10% des intentions de vote dans les sondages mais ne parviennent pas à créer une dynamique.
Et la voix des centristes dans le débat européen, malgré leur mobilisation et leur disponibilité médiatique, ne porte guère.
Bien sûr, en se présentant comme les plus pro-européens au moment où l’euroscepticisme n’a jamais été aussi fort, les partis centristes prennent un risque de n’être pas compris, de n’être pas entendus, pire, d’être rejetés.
Néanmoins, expliquer ces faibles intentions de vote aussi peu encourageantes par un refus d’Europe de la part des Français est trop court.
Même si l’Union européenne est de plus en plus vue comme un problème et non une solution, il n’en reste pas moins vrai que tous les sondages donnent encore une majorité en faveur de l’idée et de la construction européennes auxquelles tente de s’associer et de s’identifier complètement l’Alternative.
Le scrutin n’a pas encore eu lieu et il se peut qu’il y ait une petite progression des listes centristes par rapport aux sondages actuels avant le 25 mai.
Pour autant, il semble difficile qu’un score de plus de 15% soit atteignable ce qui, malgré les dires des leaders de l’UDI et du MoDem (qui affirment qu’ils seront satisfaits avec un score à deux chiffres, une absence d’ambition suspecte…), sera une déception, voire une défaite.
Une des raisons tient certainement à ce que les partis centristes ne parviennent pas à être crédibles sur la scène politique nationale.
Il y a bien eu les municipales avec de bons résultats mais ceux-ci, sans être quand même exceptionnels, ont une signification nationale limitée et, surtout, les centristes faisaient alors alliance dans la très grande majorité des cas avec d’autres, principalement l’UMP.
L’élection européenne permet, puisqu’elle se déroule à la proportionnelle, de jauger l’importance de chaque parti et ce malgré l’abstention qui y est forte généralement et qui pourrait encore battre des records cette année.
De même, si elle peut être un défouloir puisqu’«elle ne porte pas à conséquence», comme on dit, au vu des pouvoirs limités du Parlement européen, elle est une photographie pas aussi infidèle que cela du paysage politique à un moment donné
Ainsi, cette année, elle risque de consacrer la montée de l’extrême-droite avec un score élevé du FN, une bonne tenue de l’UMP et une forte baisse du PS, tous ces phénomènes étant indépendants de l’élection européenne elle-même.
Dès lors, un Centre à 10% sera donc, en gros, ce que celui-ci représente actuellement en France. C’est-à-dire pas beaucoup plus qu’en 2012 pour les présidentielles où son résultat avait été considéré comme une lourde défaite et qui a initié, dans la foulée, le regroupement du centre-droit sous la bannière de l’UDI créée par Jean-Louis Borloo puis la mise sur pied de l’Alternative, associant cette même UDI et le Mouvement démocrate.
Les résultats, s’ils sont proches de ce que disent les sondages, signifieront que les partis centristes n’ont pas réussi leur coup alors qu’ils avaient deux ans pour s’y préparer depuis la présidentielle et la création de l’UDI (d’ailleurs, ils demandaient, lors de leur regroupement, à être jugés sur les résultats de ces européennes).
Plus fondamentalement, cela signifiera que l’espace centriste est toujours très fragile et que sa refondation prendra plus de temps.
Mais cela pourrait aussi signifier, comme l’ont montré certaines enquêtes, que les centristes demeurent très divisés sur leur positionnement, tant au niveau de leurs dirigeants que de celui de leurs militants ou de leurs sympathisants.
L’arrivée de Manuel Valls à Matignon en a été le révélateur.
En tout cas, si échec il devait y avoir le 25 mai, il est fort probable que des mises au point se feront rapidement.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

mercredi 7 mai 2014

Actualités du Centre. Européennes – Sondage: l’Alternative de nouveau sous les 10%

Après un léger mieux dans un sondage Opinionway, les listes de l’Alternative (UDI+MoDem) sont, à nouveau, sous la barre des 10% dans un sondage Harris interactive pour LCP et Le Parisien.
Ainsi, celles-ci sont créditées d’à peine 9% et se retrouvent à égalité avec celles d’Europe écologie les Verts et juste devant celles du Front de gauche (8%).
Elles sont toujours loin derrière les principales listes celles du PS (17%), celles de l’UMP (21%) et celles du Front national (22%).
Il sera intéressant de voir dans un prochain sondage si la publication récente du programme européen de l’Alternative va donner à cette dernière quelques points supplémentaires.
On rappelle que l’ambition des partis centristes pour ces européennes est d’être à au moins à 10%.
A noter que 74% des sympathisants centristes – le plus fort pourcentage du panel – estiment que la France gagne à être membre de l’Union européenne.

(Sondage Harris interactive réalisé du 2 au 5 mai 2014 sur internet auprès d’un échantillon de 1600 personnes représentatif de la population française âgée de plus de 18 ans / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

mardi 6 mai 2014

L’Humeur du Centriste. Bayrou, l’opposant éternel

Il était contre Sarkozy, le voilà contre Hollande, ce qu’il vient de rappeler au micro de la radio RTL dimanche dernier.
Au-delà de ses convictions et de ses ambitions politiques, François Bayrou depuis presque deux décennies, s’est toujours mis dans l’habit de l’opposant au pouvoir en place que ce soit sous la présidence de Jacques Chirac (son quinquennat puisqu’il fut un de ses ministres sous son septennat!), sous celle de Nicolas Sarkozy ou de François Hollande.
Au cours de cette période, il a eu, comme adversaire, un président de droite molle, un président de droite dure et un président de gauche molle.
Aucun n’a trouvé grâce à ses yeux même s’il s’est prononcé pour le vote Hollande en 2012 surtout – comme pour la majorité des Français – pour faire perdre Nicolas Sarkozy.
On sait bien que l’ambition de François Bayrou est de devenir président de la république et qu’il doit donc s’opposer à celui qui est en place s’il vaut avoir une chance de le remplacer.
Tel le grand vizir Iznogoud, qui veut devenir calife à la place du calife, il doit donc se débarrasser de tous les Haroun El Poussah qui sont au pouvoir.
Mais, tel Iznogoud, ses choix le conduisent toujours à être dans le camp des perdants, ce qui en fait, alors que a Droite et la Gauche se sont succédées au pouvoir et que nombre de centristes y ont participé, un opposant éternel qui n’a plus eu de responsabilités gouvernementales depuis 1997…
Certes, on pourrait en conclure que le président du Mouvement démocrate est un pur chez les pourris ou encore un homme de conviction face à des politiciens prêts à tout pour se faire élire.
Et, sur ce site, il a souvent été dit que son positionnement était celui qui était le plus proche du Centre et du Centrisme, que les centristes doivent être indépendants (mais non isolés).
Tout cela pouvait encore tenir debout (ou presque) jusqu’à son élection à la mairie de Pau où il lui a fallu renier ce qu’il disait la veille de l’UMP et de la Droite en général pour accepter le soutien du parti de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy qui, depuis la présidence de Jean-François Copé s’est tout sauf rapproché des thèses centristes...
Dès lors, il ne peut plus clamer sa «différence», son «extrême centrisme» et son refus du jeu politicien et faire un parallèle entre son parcours politique et celui du Général de Gaulle, l’homme du recours face à l’hostilité du microcosme politico-médiatique.
Pour autant, le voilà toujours dans l’opposition alors que l’on aurait pu croire qu’il aurait pu obtenir beaucoup plus pour un ralliement au pouvoir en place.
En réalité, il a bien essayé le rapprochement avec François Hollande mais celui-ci ne pouvait pas lui ouvrir la porte… avant les municipales catastrophiques et la nomination du social-libéral Manuel Valls.
Mais, là, François Bayrou avait décidé, quelques semaines auparavant, de se tourner vers sa droite.
On ne se refait pas…

Centristement vôtre

Le Centriste


lundi 5 mai 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Qui sont les centristes et où doivent-ils être?

La nomination de Manuel Valls à Matignon aura au moins eu comme conséquence bénéfique pour les centristes et tous ceux qui, à leur côté, occupent l’espace central, de préciser qui ils sont et où ils sont, de se connaître un peu mieux, somme toute, un exercice qu’ils n’apprécient guère et qu’ils pratiquent peu souvent au grand dam de leurs sympathisants qui sont souvent désorientés par leurs prises de position et leurs déclarations…
Car, pour beaucoup d’entre eux, être au centre, voire du Centre, permet de ne jamais expliciter clairement leur positionnement politique.
Les expressions «opposition constructive» ou «opposition responsable», que viennent d’utiliser les leaders de l’UDI, en sont, parmi d’autres, des exemples.
D’autres, en revanche, ont profité du débat actuel sur ce positionnement centriste assez récurrent dans les médias mais qui a pris une ampleur certaine face au gouvernement social-libéral de Valls pour (ré)affirmer leurs convictions politiques.
- Qui sont donc les centristes et leurs affiliés de l’espace central?
Une première catégorie affirme qu’ils se trouvent d’un côté de l’échiquier politique et leur seul allié ne peut être que ceux qui sont à leur droite ou à leur gauche.
Se définissant comme de centre-droit ou de centre-gauche, ils sont en réalité, le plus souvent, des modérés de droite ou de gauche ayant choisi un camp contre un autre et, ce faisant, ils n’occupent pas réellement l’espace central mais un bout de l’espace de la Droite ou de la Gauche.
Une deuxième catégorie affirme qu’ils sont les modérateurs des dérives de la Droite et de la Gauche.
Ceux-ci s’autolimitent ainsi dans une définition qui leur permet de naviguer à vue.
Si l’on suit les (multiples) propos d’Yves Jégo, le président par intérim de l’UDI, ils ne peuvent pas voter contre le pacte de responsabilité de Valls – qui est la feuille de route du nouveau gouvernement – tout en ne pouvant pas ne pas rester dans l’opposition et dans une alliance naturelle avec l’UMP.
En somme, ils sont, à la fois, des soutiens et des opposants du gouvernement, un nouveau positionnement politique qu’il leur faudra expliquer à leurs électeurs.
Voilà en tout cas qui fait la joie de tous les critiques et tous les ricaneurs qui prétendent depuis toujours que les centristes sont des girouettes qui changent constamment d’avis.
A leur décharge, les centristes ne sont pas les initiateurs (malheureusement) du calendrier politique mais ils le subissent du fait de leur poids et de l’influence, cet épisode en étant une preuve flagrante.
Quant François Hollande décide de nommer Manuel Valls premier ministre et que celui-ci met en place un plan qui reprend, à défaut du contenu exact, la philosophie de leur propre projet d’économie des dépenses publiques, ils se trouvent dans une position en porte-à-faux puisqu’ils ont déjà fait allégeance à l’UMP, leur partenaire «naturel».
Néanmoins, comme je l’ai dit souvent ici, le fait pour l’UDI  -- et maintenant l’Alternative – de s’être enfermées toutes seules dans le concept de l’«alliance naturelle» avec la Droite (en l’occurrence l’UMP), fait aujourd’hui qu’elles ne peuvent que se retrouver dans une posture paradoxale face à une politique de l’autre bord qui leur convient.
Car si l’on veut répondre à la question, les centristes doivent d’abord être du Centre et défendre leurs valeurs, leurs principes et leur programme en toute indépendance.
Cela leur permettrait, alors, d’agir en accord avec eux-mêmes et, sans aucune allégeance à la Droite ou la Gauche, de supporter telle ou telle politique, telle ou telle mesure, tel ou tel texte de loi.
Ce n’est qu’au moment des élections qu’ils doivent déterminer avec qui ils font alliance (ceux dont ils sont les plus proches) et être capables, dans cette indépendance qui figure dans le nom même de l’UDI, de se positionner sans avoir à subir l’enfermement dans lequel ils se sont mis tous seuls…
- Et où doivent donc ils être?
Ce que je viens de décrire est en réalité la troisième catégorie de centristes qui est, à l’heure actuelle, la moins fournie (notamment depuis le virage à droite de François Bayrou) mais la plus proche de ce qu’est le Centrisme.
Les centristes doivent être du Centre et les modérés qui se trouvent à leurs côtés, au centre.
Cela signifie très clairement qu’ils ne doivent pas être à gauche ou à droite.
S’ils étaient d’un côté ou de l’autre, ils ne seraient plus du Centre.
Cette évidence ne l’est malheureusement pas aussi… évidente pour beaucoup de centristes et de modérés.
Car, selon nombre d’entre eux, leur positionnement est au centre-droit ou dans une alliance avec la Droite (et au centre-gauche dans une alliance avec la Gauche pour une frange plus restreinte).
C’est en tout cas là où veut se situer l’UDI depuis sa fondation.
En revanche, le Mouvement démocrate défendait jusqu’il y a peu un positionnement central jusqu’au retournement aussi subite que l’a été le prosélytisme de son président, François Bayrou contre François Hollande.
Mais, en signant la charte de l’Alternative, ce dernier a mis son parti dans les pas de celui de l’UDI (à défaut d’y emmener la majorité de ses militants et de ses sympathisants comme le montre les sondages et les dissensions à l’intérieur du MoDem).
Il faudra bien que les centristes comprennent bien un jour une simple équation: quand on est de gauche, on est à gauche de l’échiquier politique; quand on est de droite, on en est à sa droite; quand on est du Centre, on est en son centre.
Si ce n’est pas ce que pensent les centristes, c’est alors qu’il n’y a pas de Centre ou qu’ils ne sont pas du Centre.

Tout simplement.