mardi 11 juin 2019

Actualités du Centre. Pour Macron, le «capitalisme fou» favorise les extrêmes populistes et «peut conduire à la désagrégation des démocraties»

Emmanuel Macron
Lors de son discours, ce mardi 11 juin, pour le centenaire de l’Organisation internationale du travail à son siège, à Genève, Emmanuel Macron a repris les thèmes qu’il développe depuis sa campagne électorale de 2017 dont celui, prégnant, du risque réel de la disparition des démocraties.
Ainsi, il a estimé que «la crise que nous vivons peut conduire à la guerre et à la désagrégation des démocraties. Tous ceux qui croient, sagement assis, confortablement repus, que ce sont des craintes qu’on agite, se trompent. Ce sont les mêmes qui se sont réveillés avec des gens qui semblaient inéligibles, ou sortis de l’Europe, alors qu’ils pensaient que ça n’adviendrait jamais.»
Selon lui, la montée des extrémismes et des populismes avec ces «gens qui semblaient inéligibles» vient en partie de ce «capitalisme devenu fou» qui produit des «inégalités» sur lesquelles ils surfent en prétendant que la démocratie est incapable de nous en protéger et n’apporte plus le «progrès».
«Quelque chose ne fonctionne plus dans ce capitalisme, a-t-il expliqué, qui profite de plus en plus à quelques-uns. Je ne veux plus que nous considérions que le sujet d’ajustement économique et de la dette prévaut sur les droits sociaux.»
Et de continuer:
«On ne peut pas défendre ce que je dis à l’OIT et dire ensuite au FMI ou autour de la table du Conseil européen: ‘vous allez vous ajuster face à la crise financière et réduire vos droits sociaux’. Ça doit être terminé. Ou dire à l’OMC: ‘c’est formidable le commerce, il faut négocier des accords avec tout le monde, quelle que soit leur sensibilité sociale et environnementale. Et vive le dumping, ça ira mieux, ça enrichit tout le monde’.»
Et d’ajouter:
«Je ne veux plus qu’en Europe nous considérions que le sujet de l’ajustement économique et financier et de la dette prévaut sur les droits sociaux, parce qu’à ce moment-là on nourrit les extrêmes, le doute.»
Ce discours offensif voulait aussi défendre le «multilatéralisme» attaqué de toutes parts par les mêmes qui veulent «faire des murs, des frontières», ces représentants de l’«autoritarisme».
Note plus positive quand il a estimé que «la conscience a su se réveiller quand le chaos était là».
Et comme, à nouveau, le «chaos est là» avec «une crise profonde, économique, sociale, environnementale, politique et donc civilisationnelle», il faut se mobiliser pour lutter contre le «travestissement de notre économie mondiale» qui permet la constitution de rentes illégitimes.
Enfin, il est revenu sur le mouvement de foule des gilets jaunes:
«Quand le peuple français dit avec force ce qu’il a dit, Il faut savoir l'écouter, savoir constater ce qu’on a mal fait, ne pas arrêter de faire ce qu’on doit faire, savoir changer de méthode et entendre le message profond. Nous avons parfois construit des bonnes réponses mais trop loin de nos concitoyens. C’était une erreur fondamentale. Nous devons transformer notre manière de faire (...) et remettre l’homme au cœur, l’humanité au cœur.»


Actualités du Centre. L’UDI, en déshérence de son propre fait, de plus en plus seule et rabougrie

La ligne politique désastreuse de Jean-Christophe Lagarde commence à donner les résultats que l’on craignait pour l’UDI qu’il dirige et qui est en train de devenir une coquille vide qui voit ses élus et ses alliés s’éloigner, n’étant plus qu’un micro-parti de notables de province et de banlieue ou, plutôt, un simple cartel électoral.
Les 2,5% aux élections européennes sont évidemment un élément clé de ce naufrage en cours car, au-delà d’un score très bas, c’était la première fois que la formation centriste se comptait devant elle-même et les Français pour démontrer, à l’occasion d’un scrutin sans enjeu national, qu’elle avait bien une réelle existence.
Résultat, un nombre de voix presqu’équivalent au Parti animaliste…
Un exercice totalement raté qui a surtout montré une surreprésentation en termes d’élus par rapport à sa réalité électorale, situation due à sa capacité à extorquer des sièges à son allié traditionnel LR (et auparavant l’UMP).
Depuis le scrutin du 26 mai, les dirigeants de l’UDI sont étrangement muets comme si un coup de massue pourtant prévisible s’était abattu sur leurs crânes suivi d’un second avec l’appel des 72 élus de droite et du centre qui soutiennent l’action d’Emmanuel Macron.
Ils viennent d’en sortir parce que le groupe UDI-Agir et indépendants risque fort d’imploser demain lors du discours de politique générale du Premier ministre, Edouard Philippe et du vote de confiance qui suivra.
Or, comme l’a indiqué voici quelques jours Stanislas Guerini, le délégué général de LREM, ne pourront être dans la majorité présidentielle que ceux qui auront voté la confiance, ce qui est évidemment normal dans toute démocratie.
C’est là que le bas blesse puisqu’actuellement Agir compte un ministre, Franck Riester, en charge de la culture, et s’est allié à toutes les composantes de cette majorité à l’occasion des élections européennes alors que, dans le même temps, l’UDI accentuait ses attaques contre le Président de la République et son gouvernement pour s’en aller, seule, au combat, avec la réussite que l’on connait...
Et, dans la droite ligne de ce choix politique, Lagarde et les autres leaders de l’UDI ont indiqué qu’ils ne voteraient pas la confiance à Edouard Philippe, menaçant les élus d’Agir de continuer sans eux.
Dès lors, il semble difficile de faire cohabiter dans un même groupe à l’Assemblée nationale, des députés qui se disent dans la majorité présidentielle et d’autres qui se disent dans l’opposition (le MoDem devrait réfléchir à ce cas de figure qu’il vit au Sénat avec la même UDI!).
Si la scission entre l’UDI et Agir devrait donc avoir lieu, elle n’aura pas, directement, de conséquences immédiates pour le parti centriste puisqu’il gardera assez de députés pour constituer un groupe à lui tout seul alors que ce ne sera pas le cas pour le parti de droite libérale.
Pour autant, il s’agit d’une nouvelle défaite politique pour l’UDI et son président qui vont se retrouver bien seuls.
Déjà, des membres du parti lorgnent sur une recomposition de la Droite plus que sur un futur de l’UDI.
D’autres, comme on l’a dit plus haut, ont déjà fait le choix, et c’est la deuxième très mauvaise nouvelle pour l’équipe de Lagarde, de soutenir l’action d’Emmanuel Macron et ont signé l’appel des 72 élus locaux de droite et du centre paru le week-end dernier dans le JDD.
Aujourd’hui, l’UDI est plus un ectoplasme dans le paysage politique.
Mais ce statut n’a jamais empêché quiconque et aucune organisation d’exister.


Propos centristes. Crise aux urgences; Oradour; Latifa Ibn Ziaten; G7 youth summit…

Voici une sélection, ce 11 juin 2019, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France et dans le monde.

► France
● Emmanuel Macron (Président de la République)
- 75 ans après, souvenons-nous des femmes, des hommes et des enfants pendus et brûlés vifs à Oradour-sur-Glane. Robert Hebras en fut le survivant ; il est le passeur de cette mémoire. Nous serons toujours là pour honorer chacune de ces vies brisées par l’atrocité.
- On ne consomme pas la culture, on la vit, elle nous transforme. Ce que l’on a voulu faire avec le Pass culture  que les impossibilités matérielles ne soient pas des freins pour accéder à la culture.
- Chère Latifa Ibn Ziaten [mère d’un soldat assassiné par Mohamed Merah], vous venez de subir une nouvelle blessure. Les auteurs de ces actes odieux seront punis. Mais ils ont déjà perdu. Car ils ne peuvent rien face au combat d’amour d’une mère ayant déjà survécu au pire. Nous sommes des millions à vos côtés.

● Gouvernement
Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)
Indigné par les menaces et messages de haine inscrits sur les murs du domicile de Latifa Ibn Ziaten [mère d’un soldat assassiné par Mohamed Merah]. Je viens de m’entretenir avec elle pour lui dire mon soutien et ma détermination à ce que les auteurs de cette infamie répondent de leurs actes devant la justice.

Agnès Buzyn (ministre des Solidarités et de la Santé)
- Cette année 700 000 personnes ont été vaccinées dans des pharmacies. Ce sont 700 000 consultations dégagées chez des médecins généralistes pour prendre en charge plus de patients. La réforme que nous portons, c’est d’abord mieux répartir les tâches.
Tout est mis en œuvre pour améliorer notre système de santé. La loi, votée demain au Sénat, permettra de dégager du temps à tous les soignants.
- Toute la réforme portée par le projet de loi relatif à l'organisation et à la transformation du système de santé vise à restructurer le système et soulager les hôpitaux. De plus, je m’engage à débloquer des outils pour répondre aux demandes des urgentistes.
- [Crise aux urgences] Une prime ne permettra pas de régler la difficulté.

Amélie de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
La ligne de la France est que le projet européen retrouve son ambition et des résultats pour les citoyens. Le futur Président de la Commission européenne devra répondre à ces attentes.

Gabriel Attal (secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse)
Le Y7 [G7 Youth summit (sommet de la jeunesse du G7)] c’est parti ! Jusqu’au 13 juin, des représentants de la jeunesse des pays du G7 sont réunis à Paris pour débattre et faire des propositions qui seront soumises aux chefs d’États. Heureux d’avoir lancé leurs travaux ce soir.

● LREM
Aurore Bergé (porte-parole)
- Faire plus d’écologie, c’est commencer par poursuivre ce que l’on fait depuis deux ans. Par exemple, nous avons été les précurseurs sur le vote de la fin de l'exploitation des hydrocarbures.
- La République En Marche est en capacité de continuer à s’élargir. Olivia Grégoire, Laurent Saint-Martin et Marlène Schiappa ont signé une tribune dans laquelle ils rappellent que le plus important : c’est de savoir où l’on veut aller ensemble.

Laurent Saint-Martin (député)
Il est temps, deux ans après l’élection d'Emmanuel Macron, d’arrêter de placer La République en Marche à droite ou à gauche. Ce mouvement répond aux problématiques des Français, il mène des réformes inédites. Ensemble, continuons de faire avancer notre pays.

● MoDem
Nathalie Evy-Elimas (députée)
- Je salue le courage et le sens des responsabilités de ces maires [de LR, de l’UDI et d’Agir qui ont signé une tribune de soutien à Emmanuel Macron] qui s’engagent et souhaitent prendre part au travail de reconstruction de notre pays par les propositions et les solutions.
- Au MoDem nous appelons depuis toujours à des majorités larges, sans partisanerie, dans l’intérêt des territoires et de nos concitoyens, à des coalitions de projets au service des français, dans le respect des identités politiques.